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üLmucL 19 Mai
ABONNEMENTS !
Dans nos bureaux ot chez tous les Directeurs
je postes (franco de port), pour :
L'Allemagne... .
Les Etats-Unis...
Brésil et Indes...
OuaiaiUe troisième aimée.
. e. . •;-„.-Ir . -
Dimanche 19 Mai.
» semestre, « 30.—
» an, - 56.--
. trimestre. Kl. 3.80
» semestre, « 17.—
. an, - 84.-
» trimestre, Kr. 23.—
. - - 23.-
. . - 19.-
. . - 31.—
. . . 31,—
'oiitique, Commercial, Maritime
l!\ \l!UÉRO 93 CPVmiKS.
PAIEMENT PAR ANTICIPATION.
Mali lies et Bruxelles à 5.25, 6.35, 7.40 E.,
9.15 fi .9 Ni. 10 50 P.., 12.12, 1.15 K., 3.15 H., 3.35, '1. !5, 5.75.6.50 i.,9.00 E.. 9.05.10.15 fi.-Lierre
5.30, 7.10, 10.53, 1.15, 5.12, 8.28. - Termonde et Oand 5.25' fi.. 9. 0. 12.12, 3.35,1.45 fi., 9.05. —
A lost (par Termonde) 5.25, 0.»i. 12.12. 3.35,9.05 : (par Bruxelles) 5.2.5, 9.15 fi., 10 50 fi , 12.12,
3.35,6 50 fi. — Lokeren (par Termonde) 5 25. 9 50, 12 12, 4.45 fi. ■ Ninove, Qrammont Lessines,
Ath (par Bruxelles-Nord) 5.25, 10.50 fi, 12.12, 3 35, 6.50 fi. — Bruges, Ostende (par Matines)
5 35, 9.50, 12.12, 3.95, 4 45 : (par Bruxelles) 5.25, 6.50, 9.50. tü.50 fi., 12.12. 3.15 fi., 3.35, 4 45 fi. -
i lourtrâi. Monscron, Tournai, Lille 5.25, 9.u0. 12.15,3.33, 4.45. Calais 5,K), 12.15, 4.45 fi. Ie et2«cl.
— Louvain, Tirlemont, Liège et Verviers 5.25, VIS E-. 9.50, 12.15, 4.45, 6.50,8.35''Jusqu'à Louvain'
iü fi. — Landen 5.30, 9.50. 12.15, 4.45,.6.50. — Spa 5.2.5, 9.15 fi., 9.50. 12.12. - Allemagne 5.25
levée de la boîte 1 45m.), 9.15 (boîte 8.301, 1 50 (boîte 1.05', 4.45 (boîte4.0 ), 10.15 (boîte9.30'. — De
Bruxelles pour Anvers â 5.27, 6.17,7.18, 8.03 fi., 9.16 fi.. 9.51, 10.50, 12.43, 2.30 £., 3.40, 4.34,
4.59 E., 5 39, 6.30, 8.05 E.. 9, 11.30.
LIGNE D'ANVERS A BOOM. - D'Anvers pour Boom 6.45,11.10, 5.10,10.20. — De Boom pour
Anvers 3.15, 9.20, 3.10, 8.45. -
P. A. DELA MONTAGNE,
DIRECTEUR-GÉRANT.
Itl UKAUX s rue de l’Amman, 1, .1
Place du Musée, Anvers.
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE.
D'Anvers peur Lierre 5.30, 7.10, 9.30, 10.53, 1.45, 5.15, 8.28. - Aersebot, Louvain, DiesL-
Hssselt 7.10, 9.30, 1.45,5.15. - Maastricht et Aix-la-Chapelle 7.10,9.30, 1.45,5.15.— Roosendaal.
Breda, Dordrecht, Rotterdam 7.20,93)5 fi., 10.ÏS, 2.35 (lusqu'à Roosendaal), 3.41 fi., 3.45. — Otti-“
amies, Lodelinsart,Charleroi,Berzée, Walcourt, Marienbourg, Vlrsux et au-delà7.10,9.20 jusqu’à
Walcourtj,! .45.5.15 (jusqu'à Lodelinsart).— Heteuthals, Turnhout et TUbourg 5.30,10.53 jusqu’à
Turnhout), 5 15.
CHEMIN DE FER DU PAYS DE WAAS.
D’Anvers pour Gand 4.-10, 7.15, 8.50 fi., 10.55, 2 05,3.50 fi., 6.35,9.15 fi. — De Oand pour
Anvers 4.30, 7.10,9.25 £., 10.50,2.20, 5.25 £., 7.10,9.10 E.
BATEAUX A VAPEUR.
D'Anvers [départe du Veerdam) pour Tamise 7.30,10 matin,3 et 6 h. soir. — D’Anvers pour
Boom 7.30 et 10 h. matin, 3 et_6 h. soir. — De Tamise pour Anvers 6.30 et 10 h. in., 1 et 6 h. s.
AGENTS !
tiiiLxEi.LLs, office de Publicité, rue de la
Madeleine.
IIOLLAJJDE, M. H. NlJOH ET VàH DiTMAR,
- Rotterdam, et .tous les directeurs de postes
lu royautné.
paris, Havas, Lafitte, Bullier kt| C8,
Place de la Bourse, 8.
LONDRES, DBLIZY, DAV1E8 ET O, 1, CeCii
Street, Strand, et A. Maurice, l ’•, Tavisteek ,
Kew, Covdnt Garden.
I X S E RT I O \ » :
Annonces la petite ligne........ Fr. 0,25
. Réclames (lin do journal) la ligne_ • 0.75
/ i( aits divers, la ligne....... - 2 —
* Rubrique An vers, la ligne..... . 2.50
.. ïlP'lï leR annoncés de la France s'adresser à
,JM. HàVaS. Lafitte & O, Place de la. Bourse,
8. Paris, et à MM. G. L. Daube A O, 31, rue du
b aubourg Montmartre, Paris.
<Ex‘ fies annonces sont mesurées au ligna-
mètre. — fies litres se pciient d’après l'espace
qu'üs occupent. On ne peut garantir Us dates
d insertions.
L’Association Libérale et Constitutionnelle
se réunira en assemblée générale, mardi 21
mai, à 8 1.2 heures du soir, dans le local de
la salle des ventes, Courte rue des Claires.
Elle invite ses alliés les membres du Liberale
Vlaamsche Bond et de la Ligue des Gueux de
bien vouloir assister à cette réunion afin que
par leur présence elle devienne rassemblée
des libéraux unis.
Ordre du Jour :
Candidatures pour les élections provin-
ciales, ' "
Convocation dn collége dos électeurs pour le
Conseil provincial.
Les bourgmestre et échevin3, en exécution de la
loi du 13 mai 1878, invitent les électeurs pourfie
Conseil provincial de la ville à se rendre le lunfll
27 mai prochain, à 9 heures précises du matin, rqsjs
pectivement dans les locaux désignés cj-aprèsa.
l’effet de procéder à l’élection de six nouveaux con-
seillers provinciaux : .
V Bureau. Les électeurs de la lr8 section, dont ils
noms commencent par les lettres A à D inclus. (Hôtel
Je Ville. Tribunal de simple police).
2’ Bureau. Les électeurs de la lr“ section, dont les
noms commencent par les lettres E à R inclus. (Hôtel
de Ville. Salle du Conseil commupal).
3* Bureau. Les électeurs de là Ir8 section, dont les
noms commencent par les lettrés S à Vinclus. (Hôtel
de Ville. Ancienne salle d’archives, prpçnier étage).
48 Bureau. Les électeurs dé'la lre section dont les
noms commencent par les lettres W à Z et.lès.,.élec-
teur s de la 7» section de A à Z. (Local de l’.Exposition,
1 ue Vénus).
ô8 Bureau. Les électeurs de la 2me section, dont les
noms commencent par les lettres. A, B, C, E et F
inclus. (Ecole communale,rue de ('Etalage, local u° 1).
6e Bureau. Les électeurs de la 28 section dopt les
noms commencent par les lettres D et G. (Ecole.com-
munale, rue de l’Etalage, local n° 2).
7° Bureau. Les électeurs de là 2m8 section dont les
noms commencent par les lettres H à Q inclus. (Bénie
communale, rue de l’Etalage,.local n° 3.)
8e Bureau. Lss électeurs dé la 28 section, dont les
noms commencent par les lettres .P à U inclus. (Eeole
de musique, meules Aveugles, local n° J.)
98 Bureau. Les électeurs de la 2* section dont les
noms commencent par les lettres V à Z inclus. Locale
de musique, rue des Aveugles, local n,° 2.)
108BuieaU. Les électeurs de la 38 section, dont les
noms commencent par les lettres A, B, C, E, F, G, H
«t L (Ecole movenne, rue dù Cliêné, local n° 1.).
U8 Bureau. Les électeurs delà 38 section dont les
noms commencent par les lettres D, J, K et L. (Ecole
moyenne, rue du Chêne, local n° 2.)
12e Bureau. Les électeurs de la 38 section, dont les
noms commencent par les lettres M à U inclus. (Ecole
moyenne, rne du Chêne, locaL n° 3.)
13* Bureau. Les électeurs de.la 3e section, dont les
noms commencent par les lettres V à Z inclus. (Ecolp
communale, rempart Kipdorp, local n8 i).
' 14e Bureau. Les électeurs de la 4e section, dont les
noms commencent par les lettres A à G inclus. (Ecole
communale, place St.-André, local n° 1). ■
158 Bureau. Les électeurs de la 48 section, dont les
noms commencent par les lettres H à S inclus. (Ecole
communale, place St.-André, local n° 2).
16* Bureau. Les électeurs de la 48 section, dont les
noms commencent par les lettres T à Z inclus. (Ecole
communale, place St-André, local n°‘3). .
178 Bureau. Les électeurs de la 58 section, dont les
noms commencent par les lettres A à D inclus. (Ecole
communale, rue de Deurne, local n°T).
188 Bureau. Les électeurs de la 58 section, dont les
noms commencent par les lettres E à M inclus. (Ecole
communale, rue de Deurne, local n° 2).
198 Bureau: Les électeurs de la 58 section, dont les
noms commencent par les lettres N à U inclus. (Ecole
communale, rue de Deurne, local n“ 3).
20” Bureau. Les électeurs de la58 section, dont les
noms commencent par les lettres V à Z inclus. (Ecole
communale, rue Ste-Elisabeth, local n° 1).
21e Bureau. Les électeurs de la 68 section, dont les
noms commencent par les lettres A, B, C, E, F et G.
(Ecole communale, rue de la Province, local n° 1.)
22* Bureau. Les électeurs de la 68 section, dont les
noms commencent par les lettres D, H, I et J. (Ecole
communale, rue de la Province, local n° 2)
238 Bureau. Les électeurs.de la 68 section, dont les
noms commencent par les lettres K à O inclus. (Eeole
communale, rue de la Province, IqcrI n° 3).
248 Bureau. Les électeurs dé la 68 section, dont les
noms commencent par tes lettres P à U inclus. (Ecole
communale, Rempart Kipdorp, local n° 2).
258 Bureau. Las électeurs ae là 6e section, dont les
noms commencent par les lettres V à Z inclus. (Ecole
communale, rempart Kipdorp, local n° 3)..
26* Bureau. Les électeurs dé la 88 sectiôn, dont les
noms commencent par les lettres A à Q inclus. (E cole
communale, rne des Capucines, local n° l).
278 Bureau. Les électeurs de la 88 section, dont les
noms commencent par les lettres R à Z inclus et tous
les électeurs de la 9° section. (Ecole communale, rue
des Capucines, local n° 2). e,
28* Bureau. Les électeurs de la commune de Borger-
hout, dont les noms commencent par les lettres A à L
inclus. (Ecole communale, rue Ste-Elisabeth, local n°2).
298 Bureau. Les électeurs de la commune de Borger-
liout, dont les noms commencent par les lettres M à V
inclus. (Ecole communale, rue S'8-Elisabetib- local n° 3.)
30* Bureau, Les électeurs de la .commune de Bor-
gerhout, dont les noms commencent par les lettres W
a Z inclus et les électeurs des communes d’Austruweel,
Feuilleton du PRECURSEUR.
EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878.
[Correspondance particulière du Précurseur).
Paris, 17 mai.
I.
LA BELGIQUE A L'EXPOSITION.
Charité bien ordonnée commence par soi-même.
Ce proverbe égoïste dont je m’inspire en offrant à
mes compatriotes la primeur de mes impressions
de flâneur à l’Universelle, on ne reprochera pas à
la Belgique d’en avoir abusé. Il semblerait plutôt
qu’avant de songer à elle-même,elle se soit amusée
a contempler avec un vif intérêt de curiosité les
installations de ses rivales. Dès lè premier jour, sa
façade monumentale a obtenu un succès d’admira-
tion légitime et incontesté, un succès durable,
d’une solidité au moins égale à celle des matériaux
dont elle est faite. C’fest ce qui l’a sauvée. Mais à
1 heure qu’il est ses installations , industrielles ne
sont pas encore complètement terminées, et sa ga-
lerie des Beaux-Arts ne s’ouvrira que dimanche
prochain. Dix-huit jours de retard, c est beaucoup.
La Belgique artiste s’est laissée distancer non
feulement par l’Angleterre, prête dès le premier
jour, bien qu’elle eût la mer à traverser pour arri-
ver au Champ de Mars, non seulement par la Hol-
lande, la Suisse, les Etats Scandinaves,. rA,u.triche-
Hongrie, lTtalie, par l'Amérique elle-même dont
les tableaux avaient une'longue navigation à faire
sur l’Océan, mais encore par l’Allemagne dont l’ad-
hésion à l’œuvre de l’Exposition est toute récente.
Elle peut dire, il est vrai, qu’elle n’arrive pas la
dernière, puisqu’elle ouvre avant la Russie, mais il
“ya pas là de quoi se vanter la Belgique n’ayant
pas,comme la Russie,l’excuse dé la guerre d'Orlent,
si toutefois c’est une excuse. A qui la responsabilité
Deurne et Merxem.(Eco]e eommunài», avenue Mar
grave, local n° l.)
318 Bureau des électeurs de la commune de Berchem,
(Ecole communale,-avenue Marckgrave, local n8 2,)
Anvers, le 19 Mai. 1878.
Par ordonnance : Le. secrétaire,
J.. DF. CHAESI.
Le Collège des Bourgmestre et Ech coins,
LÉOPOLD DB WAEL.
RÉSUMÉ POLITIQUE
âfeaires d’Orient. — Continuation-de la polé-
mique 1
Le comte Schouwalow a dû quitter hier soir St-
Pétersbourg, et il sera probablement demain à
Berlin, oû il doit s’arrêter un jour. Il est attendu
à Londres pour lë 22', c'est-à-dire pour mercredi
prochain ; il. est porteur de contre propositions
russes, dont la teneur n’est pas encore connue.
Toutefois, s’il faut en croire une dépêche de Berlin
à Y Indépendance, la Russie semble disposée à ac-
cepter la division de la Bulgarie «n deux parties,
dont l’une — allant du Danube au Balkan, — de-
viendrait principauté tributaire de la Porte et-l’au-
tre recevrait des réformés sous le Contrôle de
l’Europe.
On a beaucoup exagéré l’importance des derniers
mouvements de l’armee russe.
Les Russes affirment que ces mouvements sont
motivés seulement par l'état-sanitaire.
c TP est possible qu’ils veulent aussi exercer une
pression sur la Porte; mais i'tne paraît nullement
exact qu’ils projettent l’occupation de Constantino-
ple ou de Bouyoukdéré.
La question roumaine ne paraît pas entrer dans
la voie de l’apaisement. D’après une dépêche que le
Daily News reçoit' de Buçharest, le cabinet de
Saint-Pétersbourg, dans. sà. réponse à La dernière
circulaire du gouvernement roumain, déclarerai
que. les troupes du Czar, en. revenant de la Bul-
garie, ne font qu’une halte provisoire eu Roumanie,
et qué l’occupation de la Bessarabie h’est qu’une
mesure stratégique ayant pour but d’empêcher, en
cas de besoin, un ennemi quelconque de débarquer
sur la côte de la mer Noire. - ■
Le gouvernement roumain, mécontent de cette
réponse, à remis, le H courant, une nouvelle pro-
testation au représentant de la Russie àBucharest.
France. — La. vérification des pouvoirs. —
Les invalidations prononcées jusqu’à ce jour par
la Chambre des députés s'élèvent au nombre de
cinquante-trois.
Il reste vingt-six élections dedéputés de la droite
à vérifier. Neüfsontâ l'ordredu jour. Les rapports
sur huitautres 'élections ne sont pas encore déposés.
Enfin la Chambre a ajourné la discussion de neuf
élections après le dépôt des rapports de la com-
mission .d'enquête.
Les neuf élections dont les rapports se trouvent
à l’ordre du jour sont celles de MM. Baragnon, le
comte deMun, Vitalîs, dePrunièrea, Vinav, Dutreil,
le prince de Lucinge, de Saint-Pafil et Dubojs, de
la Seine-Inférieure.
Les huit élections dont les rapports n’ont pas été
déposés jusqu’à ce jour sont cellesdeMM. Abhatucci,
Darras, le baron de Bourgoing, Darriaudat, D’Es-
peuilles, Hâussmann, Alfred Leroux et Malartre.
Enfin, les neuf vérifleaTtons" de pouvoirs ajour-
nées par la Chambre concernent les élections de
MM. de Fourtou, le baron Reille.de laRochejaque-
lein, Jolibois, Jérôme David, du Douët, Paul de
Cassagnac, Oavini et le duc Decazes.
En plus de ces vingt-six élections de députés de
la droite à discuter, il reste plusieurs vérifications
de pouvoirs concernant des députés républicains.
Allemagne. — Le cabinet a résolu de présenter
au conseil fédéral un projet de loi attribuant pour
trois ans à cette assemblée pleins pouvoirs pour in-
terdire ou supprimer les associations, les publica-
tions et les réunions des démocrates-socialistes. La
seule condition imposée au conseil fédéral serait de
faire confirmer ultérieurement ses décisions par le
Reichstag.
Le conseil fédéral adoptera probablement le pro-
jet de loi, qui serait alors porté au Reichstag, de-
vant lequel, dès lundi, prochain peut-être, le nou-
veau ministre de Eintérieur, le comte Eulenbùrg,
le défendrait contre toutes les fractions • du parti
libéral.
Les libéraux souhaiteraient qu’on s’en tînt au
droit commun et à la législation existante, dont
l’application, si elle devenait plus rigoureuse, suffi-
rait assurément, d’après èux, à réprimer les fauteurs
de désordre, sans qu’il soit besoin de recourir aux
procédés dangereux de lois exceptionnelles.
. Il est question également de restreindre le suf-
frage universel en modifiant les conditions d’âge et
de domicile.
Oh parle de la retraite de M. Friedenthal, mi-
nistre de l’agriculture. On parle même, comme
d’une chose possible.de la dissolution du Reichstag,
au cas où cette assemblée ferait de l'opposition-,—
LES CLERICAUX AU POUVOIR.
12° Le ministère des polichinelles.
Nous interrompons un moment nôtre liste
chronologique dés surnoms mérités par le mi-
nistère clérical pour courir à cette qualifica-
tion typique, d’un si grand réalisme sons sa
forme pittoresque : le ministère des polichi-
nelles !
Le ministère des lâcheurs, le ministère des
pétits-garçons, le ministère de la reculade,
tout pâlit devant le ministère des polichi-
nelles, et même le « ministère des mitrailleurs»
devient une ironie moins sanglante pour la
nation belge.
Que nos lecteurs le remarquent bien : nous
ne procédons que par faits, nous ne nous ba-
sons quesur des actes posés par nos adver-
saires ou nettement admis par eux.
Ainsi ce n’est nullement parce que M. Bara,
à la-fin de son discours, a lancé au parti clé-
rical cette apostrophe : « Vous êtes les poli-
chinelles du clergé » que nous mettons en tête
de cet article i.e ministère des polichinelles,
mais parce que l’épiscopat belge signifie au-
jourd’hui à la majorité et au cabinet, par l’or-
gane du Bien Public, qu’ils ont eu tort de pro-
tester contre cefte qualification et qu’elle est
plutôt pour eux un titre de gloire.
Oui, le Bien Public déclare sans ambages
! que la droite parlementaire n’a pas de raison
d’être si ses membres se refusent à être les po-
lichinelles du clergé; ils n’ont pas accepté
d’autre mission en se portant comme candidats
du parti catholique, et ne pas la remplir se-
rait sacrifier le devoir au respect humain.
» Polichinelles du clergé! s’écrie le Bien
Public. Plus nous y réfléchissons, plus nous
trouvons que la droite parlementaire s’est
trop vivement récriée contre cette apostrophe
de M. Bara ». (Sic)
- I/idée est parfaitement juste, dit ensuite
l’organe de l’évéché de Gand, puisqu’elle ex-
prime au fond l’étroite solidarité qui unit les
députés catholiques à leurs coreligionnaires
en général et au clergé en particulier ».
Et le Bien public de rappeler et de citer
avec éloges le cas de M. Albert de Mun, le
cuirassier-prêcheur, qui, à propos du patro-
nage échevelé accordé par le clergé à sa can-
didature, s’écria à la Chambre française que
loin de nier il était en aveu et qu’il considérait
ce patronage comme un honneur! Et l’on sait
que l’acceptation de ce patronage signifiait
pour M. de Mun soumission absolue, aveugle,
servile, aux décisions et aux volontés du
clergé.
Mais c’est précisément ce qu.e le Bien Public
admire et en cela il est logique. Comme M. de
Mun, il admet la vérité des faits.
Si la droite p'arlementaire avait la même
franchise elle aurait plus de droit à l’estime
des honnêtes gens de tous les partis et, tou-
jours comme M. deMun, elle s’attirerait des
sympathies réelles,même de la part de ses ad-
versaires, car il n’est rien de tel que la sin-
cérité pour trouver le chemin des cœurs.
Mais elle nie la chose tout en la pratiquant.
Cela est tellement vrai que le jour où les
membres du cabinet ou de la droite ne se-
raient plus les instruments, les polichinelles
du clergé, ils disparaîtraient aussitôt.
Peut-être nous dira-t-on qu’ils ne réalisent
pas cependant toutes les aspirations du clergé.
Parbleu ! Nos évêques sont trop malins pour
ne pas voir combien il serait dangereux pour
eux d’essayer de traduire en faits tous les dé-
sirs de la curie romaine ; aussi ont-ils soin
d’indiquer en même temps à leurs, polichi-
nelles et la limite qu’il faut atteindre à tout
prix et celle à laquelle il est permis de s’arrê-
ter A par égard pour les malheurs du temps ! »
Nous sommes aujourd’hui parfaitement d’ac-
eord avec le Bien Public : être ou n’être pas
les polichinelles du clergé, c’est la raison
d’être ou de ne pas être, la question de vie ou
de mort pour le parti catholique !
du retard.? Ce n’est pas mon affaire de le décou-
vrir. Je signale le fait. A vous de taquiner les cou-
pables comme ils le méritent.
Ce retard-risquait de faire à l’école belge de
peinture une situation singulièrement lâcheuse. Si
vous faites attendre vos convives, il importe que
le diner soit d’autant plus succulent. Passez-moi
la trivialité de cette comparaison à laquelle les
banquets, qui depuis une quinzaine foisonnent à
Paris, donnent un certain air d’opportunisme. Il
était à craindre que le menu de l’école belge ne fût
pas au diapason des appétits, surexoités par l’im-
patience, au public international de 1*878. Il était à
craindre qu’après dix-huit- jours d’attente le “ sé-
same, ouvre-toi » de l'Ecole belge, malgré tous lés
talents dont elle s’honore, ne fut une déception pour
ce public d’autant plus exigeant qu'on lui a laissé
le loisir de se livrer ,dans les galeries des autres
pays, à des comparaisons peut-être périlleuses. Il
était à craindre que les bons debineurs des
deux mondes ne sortissent du Salon belge en s’é-
criant ; » Quoi, ce n’est que cela!. C’était bien la
peine de nous fermer la porte au nez pendant si
longtemps. »
Heureusement, ce que j’ai vu du Salon belge,
ouvert dès à présent mais seulement pour la presse,
me parait de nature à dissiper cette appréhen-
sion. L’école belge de peinture ne prend pas la
première place à l’Exposition universelle de 1878,
du moins elle y fera hQnne et honorable figure, et
l’on peut compter sur un éclatant succès pour plu-
sieurs de ses maîtres.
M. Alfred Stevens, — dont le nom, pour le dire
en passant, a été omis au Çqtalogiie officiel publié
par le. commissariat général, .mais il y a bien
d’aütres lacunes dans ce catalogué — à une expo-
sition très importante et très remarquable. Qna le
droit de n’être pas absolument fou de cet art là, un
art.qui sent le patchouli et le maquillage, et qui
ne brille ni par la profondeur de la pensée ni par
l’élévation du sentiment. Mais il ne s’agit pas ici
des préférence* plus ou moins motivées Ou des an-
tipathies toujours discutables d’un chacun, il s'agit
de la valeur d’un homme qui est assurément une
personnalité'dé premier plan dans l’école contem-
poraine. Ne cherchons pas dans son œuvre ce. qui
n’y est pas..L’inveniion en est absente, ou peu s’en
faut j l’expression . même y est assez médiocre. M.
Alfred Stevetis s’inquiète peu fin sujet â "traiter ; il
n’en a qu’un, toujours le même, dont il se borne
à varier le cadré et les ajustements qui sont à vrai
dire sa préoccupation essentielle. De jolies femmes
dans un boudoir suffisent à son bonheur. Au fait, il
n’est pas dégoûté, et il ne pouvait choisir spécialité
plus séduisante. Que font-elles, ces jolies femmes ?
Cela lui est fort indifférent. "Rien, pour la plupart.
U lui arrive parfois d’en montrer une qui,revenant
du bois, donne le sein à son bébé, sans prendre
seulement le temps de se débarrasser de son châle.
Il fait alors un chef d’œuvre comme celui de là col-
lection de M. Jules-Van Praet. Mais il est rare qu’il
seiaisse aller à pamtledébauche d’imagination. Le
plus souvent ses cocodettes n’ont rien ae mieux à
faire que d’examiner un bibelot chinois ou japonais,
dans une attitude qui permette au spectateur d’étu-
dier les richesses de leur toilette et de leur ameu-
blement. Il est bien rare-que leur physionomie ex-
prime autre chose qu’un agréable ennui. Quand
M.' Stévens veut aller au-delà, il pince des roman-
ces dont la sentimentalité frise le ridicule, par
exemple dans certainê figure de chanteuse éplorée
qui lait tache dans son exposition, ou bien
encore dans son panneau de VAutomne, une
des quatre saisons qu’il a exécutées pour le
Palais du Roi à Bruxelles, mélancolique chute
des feuilles d’une charmante harmonie brune,
mais d’une poésie alambiquée qui ne fait pas oublier
la grâce adolescente du Printemps de la même
série. En somme M. Stevens a bien raison de ne
pas s’ingénier à exprimer quoi que ce soit, ;èàr son
art consisté précisément à faire quelque chose de
rien, et ces jolis riens sont mis en œuvre avec
infiniment dégoût par un artiste qui a de l’œil etde
là patte, s’il n a la cervelle farcie de grandes idées,
par un maître exécutant, qui a la touche grasse et
chatoyante, et dont la virtuosité est de tout pre-
mier ordre. Il a aussi, a un très haut degré, lé sen-
timent de la modernité. Je crois même que c’est
pour lui qu’on a inventé le mot. Une modérnité
tente relative, mais qui n'en est pas moins une sorte
de note historique et qui restera. Flamand par les
qualités coloristes .de- sou „exécution, M. Alfred
Stevens est essentiellement parisien par cet accent
de modernité mondaine qu’il donne a ses moindres
panneaux, et quien fera longtemps après lui et après
nous l’intérêt et le prix. La peinture neo-gothique
de Leys eut, en 1855, la médaille d'honneur. Si la
modernité parisienne obtient en 1878 une médaille
Chronique électorale.
La candidature de M. Goblet d’Alviella,
conseiller provincial, à la représentation na-
tionale, est trés bien accueillie par le corps
électoral bruxellois. Elle est nettement anti-
cléricale ; elle signifie honnêteté politique et
dévouement à la cause du progrès et de la
liberté. Lorsque M. Goblet s’est trouvé en
compétition avec M. Janson, nous avons re-
gretté qu’il fût nécessaire d’écarter l’une de
ces candidatures, qui méritaient toutes les
deux les suffrages des électeurs. Ce n’est pas
que nous soyons partisan du mouvement de
protestantisation dont M. Gobletjs’est fait le
promoteur dans la Revue de. Belgique-, nous
n’aimons pas ce mélange de religion et de po-
litique; mais la/thèse que l’honorable candi-
dat a défendue comme écrivain ne lui a été
suggérée que par son vif désir d’opposer une
barrière aux empiètements du clergé catho-
lique sur le terrain de la.politique; nul ne
peut donc mettre en doute l’énergie qu’appor-
teraiM. Goblet dans la lutte que ces empiéte-
ments obligent le pays à soutenir avec une
opiniâtreté croissante : c’est là le point essen-
tie L.'
M. Goblet a, cette fois encore, un compéti-
teur*— M. Robert ayant écrit au président de
l’Asçfcciation libérale qu’il déclinait la candi-
dature qui lui avait été offerte par un groupe
de libéraux. Le compétiteur dont nous par-
lonsÉst M. Optât Scailquin ; comme celles de
M. Q|blet, ses convictions sont franchement
anticléricales et son talent d’orateur est in-
contesté. Mais M. Scailquin a eu lé tort, selon
nous| se poser en candidat des faubourgs
et,emce moment, l’union doit être plus grande
que jamais entre toutes les forces libérales ;
nouslne verrions donc pas sans appréhension
un antagonisme s’établir entre les libéraux de
la ville et ceux des faubourgs.Du reste, les libé-
rauxjpjes faubourgs paraissent décidés à ne pas
entrer dans cette voie. Vendredi soir l’asso-
ciatiqn libérale de Schaerbeek a émis, à l’una-i
nimité des voix moins une, le vœu de voir
triompher la candidature de M. Goblet, et hier
au sdtr,dansun meeting des libéraux des'fau-
bourgs, tenu à Bruxelles, cette candidature a
été fortement appuyée précisément par les
représentants des faubourgs, MM. Prins,
d’Ixelies, Dubois, de St-Gilles, Discailles, de
Schaerbeek, et Peterken, de St-Josse-ten-
Noode. Celle de M. Scailquin a été appuyée
par M. Petit-Teurlings, de Laeken. Il y a
donc à peu près unanimité en faveur de la
première.
La Vérité annonce que les catholiques tournai-
sieus vont entamer la lutte aux prochaines élec-
tions législatives.
■ Jeuji prochain la droite parlementaire offrira
un banquet d'adieu à MM. Vilain XII1I et Julliot.
(Pair).
Le correspondant bruxellois de la Meuse
lui envoie les renseignements suivants au sujet
des négociations avec la Hollande pour le
canal de Terneuzen :
A l’approche des élections législatives, les journaux
gantois rappellent naturellement la promesse faite par
te ministère de reprendre sur de nouvelles bases les
négociations relativesau canal de Terneuzen.Depuis la
très-vague déclaration faite à ce sujet par M. le minis-
tre des travaux publ ics dans la dbeussion de son budget
il n’a plus été question à la Chambre de cet incident
qui fit si grand bruit il y deux ans. Je crois pouvoir
vous donner la raison du silence absolu du ministère
à cet égard.
D’après des renseignements que j’ai tout lieu de
croire exacts, le gouvernement néerlandais aurait fait
connaître son refus formel de négocier sur d’autres
bases que celles du traité qui fut rejeté par la Cham-
bre belge en 1876. Le cabinet de La Haye, qui mettait
à son adhésion des conditions exorbitantes se trouve
embarrassé lui-même par la crainte de causer un
Sréjudice au port de Rotterdam en favorisant le
éveloppement de celui de Terneuzen, et n’est pas
fâché de trouver dans les exigences de la Belgique
un prétexte pour enterrer ce litige. Il en résulte que
la ville de Gand, qui attachait une si grande impor-
tance à la solution de ce débat, peut en faire son deuil.
Elle n’a rien à attendre de l’administration actuelle et
ne pourra faire valoir ses griefs, avec quelque chance
de succès, que lorsque nous aurons un ministère assez
fort pour exiger que justice soit faite et que la navi-
gation belge ne soit pas entravée de parti pris.
Sous la forme caustique qu’il donne à ses
croquis des débats parlementaires, Petrus
définit d’une façon très heureuse, dans la
Gazette, l’attachement des cléricaux pour la
Constitution belge ;
ai. rimiez. Je désirerais adresser une question, une
d’honneur, cette distinction revient de droit au
Belge Alfred Stevens.
Les œuvres nouvelles sont rares en cette exposi-
tion qui résume le travail des dixdernières années,
En voici une pourtant et qui est de taille. C’est le
Canossa de M. Alfred Cluysenaer, vaste toile que
l’artiste a remplie avec courage, sujet eolossai qù’il
a traité avec talent. Il faut en effet une noble am-
bition et d'héroïques efforts pour mettre en scène,
dans de telles dimensions, un épisode historique
aussi retentissant; il faut du talent, et beaucoup,
pour n’être pas écrasé par le souvenir qu’on s’avise
d’évoquer. Malgré Grégoire VII, malgré la com-
tesse Mathilde, malgré ce pauvre empereur d'Alle-
magnequi depuis a été royalement vengé, M. Al-
fred Cluysenaer vit encore. Mais, ou je me trompe
fort, ou il considère son tableau comme une im-
mense esquisse qui appelle un second travail
avant de se présenter comme une œuvre défini-
tive. Les portraits qu’il expose montrent qu’il est de
force à pousser l’exécution beaucoup plus loin.
Après cela, peut-être le tableau n’est-il pas tout-à-
fait dans son jour, et cette grande toile décorative
veut elle être vue de plus loin pour perdre cette
apparence inachevée qui m’a d’abord frappé. Les
personnages sont du reste habilement groupés ; les
expressions et les attitudes vivement caractérisées,
peut-être même avec un peu d’excès dans la vi-
gueur. I.e seul qui ne me paraisse pas très bien
compris est celui de Henri IV, dont le repentir est
par trop abaissé. Quelle que soit l’humiliation de
sa défaite, il me semble qu’on ne devine pas assez
l’Empereur sous le pénitent.
M. Verlat a-t-il été bien inspiré en donnant les
proportions d’un combat de Titans à un tableau qu’il
intitule la Défense du troupeau ? Je ne sais trop.
Cette lutte furieuse et victorieuse de deux taureaux
contre un lion gagnerait, je crois, à se resserrer
dans un cadre moins énorme. M. Verlat a du reste
une exposition très variée. Peintures ethnogra-
phiques et religieuses, portraits, animaux, un peu
de tout; selon sa coutume. Le plus curieux de ses
envois est son Barrabas dont Anvers a gardé le
souvenir. Je crainsque cette interprétation réaliste
de l’Evangile ne retrouve pas ici la sensation de
l’exposition spéciale organisée par l’auteur à l'occa-
sion du troisième centenaire de Rubens.
M. Florent Willems, que j’aurais mieux fait de
citer avec M. Alfred Stevens, n’expose pas moins de
seule, à M. le ministre des affaires étrangères. (Mov.re-
rnentJ.
m. D’AsmEMoxT (étonné). A moi?
m. riRMEZ. Oui. à vous, et je déclare d’avance que,
pour la réponse que vous y ferez, je m’en rapporte ab-
solumént à votre loyauté. (Mouvements de curiosité
sur tous les bancs.)
m. d’aspremont. Parlez, je vous écoute.
m. pjumez. .Je désirerais savoir de M. d'Aspremont
s’il aime sa goutte? (Hilarité générale.)
m. piruez. Ce n’est point une plaisanterie, M. le
ministre, je vous le jure. Vous connaissez assez la
haute estime que j’ai pour votre caractère pour être
convaincu, je pense, que je ne me permettrais pas à
votre égard une plaisanterie dont vous pourriez vous
offenser. Non, c’est très sérieusement que je vous prie
de me dire si vous aimez votre goutte?
m. d’asprehont. Eli bien, non, je la déteste. Etes-
vous content?
m. pirmez. Vous la détestez, dites-vous. Cependant,
on connaît aujourd’hui-dos remèdes qui guérissent de
la goutte en moins de quinze jours. Pourquoi n’en
usez-vous pas? C’est donc que vous aimez votre goutte,
car si vous né 1 aimiez pas, vous vous en débarrasse-
riez tout de suite.
m. MALou (npart). Aie! aie! aie! [Haut). Pardon, il
me semble...
a gai che. Laissez parler M. d’Aspremont !...
m. malou. Je voudrais...
m. le président. Je vous en prie, M. le ministre,
pas d’interruption. .
m. malou (a part). Allons, que les destins s’accom-
plissent !
m. d’aspremont. Je n’use pas de ces remèdes, M.
Pirmez. paree qu’ils sont dangereux, parce que, s’ils
ont guéri quelques goutteux, ils en ont tué beaucoup
plus grand nombre. Mais ne me faites pas dire, pour
cela quej’aime mieux ma goutte; ce!a est absurde. Ma
goutte, je la déteste, je l’abomine, je l’ai en .horreur
autant que chose au monde, ma s je la supporte par
crainte d’un mal plus grand, voilà tout.
a GAï uHE. Très bien ! trèsbien !
m. malou (àpart). D’Asprémont est tombé dans le
piège comme un bêta.
m. pirmez. Vous avez donc — pardon de mon insis-
tance—vous avez donc renoncé à tout jamais à l’es-
poir de vous en débarrasser ?
m. d’aspremont, Du tout. Je suis un régime très lent,
qui exige beaucoup de ménagements et de prudence.
Les médecins spécialistes m ont expliqué cela .- c’est
la composition chimique du sang qu il s’agit de modi-
fier. On y arrive, parait-il, avec le temps et de la pa-
tience, mais on y arrive.
a gauche. Très bien ! Très bien !
m d aspremont (à part). Qu’est-ce qu’ils ont donc.
avec leurs » très bien! - ceux-là! Ne dirait-on pas que
ma goutte est une affaire politique ! (Haut). Je sup-
pose, M. Pirmez, que c’est la tout ce que vous désiriez
savoir ?
m. pirmez. Absolument tout, SI. le ministre., et si
le pays, après ce que vous venez de dire, n’est pas fixé
sur la façon dont le parti clérical aime la Constitution,
nous pouvons renoncer pour toujours à l’espoir de le
lui apprendre (Hilarité générale a gauche). '
m d aspremont (à part). Tonnerre de Dieu ! je me
suis laissé mettre dedans comme un imbécile !
m. pirmez. Le parti clérical aime la Constitution à la
façon dqnt l’honorable ministre des affaires étrangères
aime sa goutte, c’est-à-dire qu’il la déteste.
a droite. Allons donc !
v gauche. Oui ! oui!
m. pirmez. Deux moyens s'offrent à lui pour se dé-
barrasser de cette Constitution maudite : 1 un, prompt,
énergique, mais dangereux : l’application immédiate
des principes du Syllabus. C’est ce remède que récla-
ment les bachi-bouzouks du parti.
a droite. Non ! non !
A G AUCHE. Oui ! oui !
m. pirmez. Mais les prudents, les hommes de la
tolérance et de la modération le repoussent, de peur
que, comme M.d’Aspremont pour sa goutte, le remède
ne tue le malade.
a g auche. Très bien !
m. pirmez. Ces prudents — vous en êtes à peu
près tous. Messieurs de la droite, et vous avez pour
chef M. Malou — ces prudents donc représentent aux
bachi-bouzouks qu’une maladie constitutionnelle — le
mot n’a jamais été plus juste — ne se traite pas par
les moyens violents, qu’il y faut mettre beaucoup de
patience et de ménagements si l’on veut arriver a un
bon résultat.
m . de smet. Kom ! kom ! kom ! met die vodden
allemaal !
m. pirmez. C’est le sang du pays, disent-ils, qu’il
s’agit de transformer d'abord...
A droite. La clôture ! la clôture !
m. pirmez. Ce premier résultat obtenu, rien ne sera
plus facile...
a droite. — La clôture ! la clôture !
m. pirmez. Soit, Messieurs, mais à une condition,
c’est que ce soit la clôture pour tout le monde, pour
vous comme pour nous.
de toutes parts. Oui ! oui !
m. pirmez. Dans ces conditions, je renonce à con-
tinuer.
m. m alou (à part) Je crois bien ! il a dit tout ce qu’il
avait à dire.
Elections de Juin.
M. le ministre de l’intérieur adresse la cir-
culaire suivante à MM. les présidents des bu-
reaux principaux des colléges électoraux pour
les élections générales du 11 juin 1878 :
Monsieur le président,
La loi électorale du 16 mai 1878 est publiée au Moni-
teur de ce jour : elle est obligatoire dès demain.
Je crois opportun d’attirer dès à présent votre at-
tention sur quelques points.
L’application loyale et régulière de cette loi repose
sur un ensemble de mesures combinées et qui sont
toutes également nécessaires pour assurer le secret
du vote.
dix tableaux, dont plusieurs sont récents, pein-
tures un peu froides, mais comme toujours a’une
exécution souverainement élégante.
Nous retrouvons au Champ de Mars des ar;istes
et des œuvres que nous connaissons de longue date,
et qui ne peuvent manquer de plaire aux étrangers,
si nous en jugeons pas le plaisir que nous éprou-
vons à les revoir : Wauters avec sa Folie de Van
der Goes, un tableau qui ne perd pas, ses deux
Marie de Bourgogne, qui gagnent a être revues,
son portrait du petit Sonigée, et quelques menus
tableautins d’une charmante distinction; les deux
Verhas, avec leurs gentils tableaux de vente pré-
cieusement ouvrages; Joseph Stallaert, entouré de
ses héros classiques ou chrétiens, Didon, Polyxène
et Saint-Almaque. Où diable est-il allé chercher
Saint-Àlmaque ? Entre tant de martyrs, choisir un
Saint-Almaque ! Ce Saint-Almaque est le Childe-
brand de Joseph Stallaert. Après Joseph Stallaert,
hélas, mais après Joseph Coomans, holà, n'en dé-
plaise au Musée moderne de Bruxelles qui a payé
10,000 fr. une chromolithographie à l’huile de cet
artiste. Voici Hennebicq, Mellery, Bource, Con-
stantin Meunier ; à la bonne heure. Voici les por-
traitistes, Liévin De Winne en tête avec son admi-
rable portrait de M. Laurent, que Paris ne con-
naissait pas encore, et le portrait non moins
remarquable de M. Sanford, popularisé par une
ravissante taille-douce de Gustave Biot ; Agnees-
sens avec son portrait-groupe d’enfants, et son
portrait-tableau de M. Marchand, le sculpteur ;
Lambrechts, De Gronckel, etc. Mais où est donc
notre ami Camille Van Camp ? Je ne trouve pas
son nom dans le catalogue, cela ne prouve rien,
puisque le catalogue ne se gêne pas pour oublier
les gens ; mais j’ai battu les trois ou quatre salles
de 1 exposition belge à la poursuite de son. œu-
vre, et je suis revenu bredouille. Est-ce que par
hasard il se serait abstenu ? Je ne le lui pardonne-
rais pas. J’aime mieux croire que ses envois
n’étaient pas encore placés. .
Il y a des lacunes regrettables. On demande Louis
Gallait. Absent. En revanche les morts sont pré-
sents : Charles De Graux, Madou, le baron Wappers,
et le baron Leys, le triomphateur de 1855. N’ou-
blions point parmi les revenants l’immortel Eugène
Verboeckhoven. Vous me direz peut-être qu’il est
vivant et bien portant. Je vous prie de oroire que
je n'en doute pas.
Si l’une de ces mesures demeure inexécutée, tout le
système est compromis.
Il repose, notamment, sur les deux conditions sui-
vantes : 1 Personne rte doit pouvoir se procurer un
bulletin de vote avant l’élection ; en d’autres termes
[électeur doit être dans l’impossibilité de déposer un
bulletin autre que le bulletin remis par le président
au moment où il va voter; 2» Il faut prévenir ou era-
peçher tout usage illégal on abusif du timbre à date,
qui ne peut être apposé qu’au même moment dans le
bureau dont il porte lé numéro.
Là contrefaçon des bulletins est punie comme faux.
(Arf. 13 loi du 9 juillet J877.
Lâ contrefaçon ou l’usage illicite de timbres de l’Etat
est punissable en vertû des articles 180 et suivants du
Code pénaL
Dès mesures administratives sont le complément
necessaire de ces dispositions, et, ces mesures sont de
la compétence des présidents des bureaux principaux.
L article 3 de l’arrêté royal du 18 janvier J878 porte:
M Notre ministre des finances mettra à la disposition
dd president de chaque bureau principal les quantité®
de bulletins qui seront reconnues nécessaires pour les
besoins de l’élection. Le président en sera respon-
I,a loi charge donc le président du bureau principal
de veiller o ce qne personne ne .puisse sé procurer un
bulletin avant l’élection, chez l’imprimeur, par sous-
traction ou corruption.
A cet effet, le président doit: 1° s’assurer de la res-
titution de tous les bulletins électoraux remis à L'im-
primeur ; 2° faire surveiller le tirage et faire d*com-
Sosër la forme aprèsqu’il est aohevé;.3° ne se dessaisir
es bulletins imprinvs qu’en remettant sous enveloppe
cachetée à chaque président de bureau un nombre de
bulletins égal à celui des èleçteurs-ihscrits dans cha-
que section ; 4° prescrire aux présidents des sections
de n’ouvrir ces paquets qu’en présence du bureau au
moment où le scrutin va commencer.
Pour prévenir tout abus ou usage illicite du timbre
à date, fe président du bureau principal a le droit et
le devoir de se faire remettre, par les administrations
communales, dix jours au moins avant l'élection, tous
les timbres a date avec tous leurs accessoires, pour
confier, le jour de l’élection, à chaque président de
section, celui dont il doit être fait emploi dans sa sec-
tion.
Üevufe hebdomadaire de la Bourse d’Anvers.
Cîaanges et fonde pùblice.
Anvers, lè 19 mai.
D’après des dépêches qui nous arrivent de Saint-
Pétersbourg, le courant pacifique parait décidé-
ment l’emporter. On ne sait eneore rien- de positif'
quant au résultat des démarches faites par le comte
Schouwalow auprès de son gouvernement, et, s’il
faut én croire les correspondances politiques,on ne
pourra rien savoir à cet égard avant qu’il soit ren-
tré à Londres et qu’ij ait communique les décisions
de son souverain an chef du cabinet anglais.
Si, d’une part, toute la presse constate unanime-
ment la défaveur dans laquelle est tombée, à Saint-
Pétersbourg, la politique du général Ignatiev, il
faut constater, d autre part, que ce célèbre général
diplomate a fait école. En effet, on annonce de
Constantinople que- ie général—Totleben, oubliant
totalement les engagements pris lors des négocia-
tions relatives à l’évacuation par Les Turcs des
forteresses de Batoum, Choumia et Varna, aurait
rapproché ses lignes cLe-haiaille de Constantinople.
On dit même qu'il aurait adressé un ultimatum à
la Porte par rapport à cette question. En bon fran-
çais, on nomme cela verser de. l’huile sur le feu d’un
côté pendant que de l’autre on répand un peu
d’eau.... bénite de cour pour faire croire que l’on
veut arrêter toute conflagration!
Au fond, peut-être Yuttimatum n'est-il qu’une
maladie plus ou moins épidémique à laquelle tous
les généraux russes séjournant à Constantinople ou
aux environs doivent payer leur tribut.
Quoiqu’il en soit, la bourse a fait preuve de beau-
coup de fermeté et, comme toujours, les événements
sont escomptés dans le sens le plus favorable aux
désirs des gros intéressés qui, étant les maîtres du
marché, tiennent la corde. Gare la réaction si la
mission de l'ambassadeur Russe à Londres n’amène
pas la réunion immédiate du congrès.
A terme, les affaires ont été très animées, et la
clôture se fait en légère réaction sur les cours les
plus élevés de la semaine. Les Métalliques restent
demandées à 50 1/8, en hausse de 1/2 p. c. environ
depuis huit jours et après voir fait 50 3/8 au plus
haut à fin courant.
Le marché du comptant a été moins animé.
Pour nos fonds Nationaux, nous n’avons presque
Sas de variations à constater, si ce n’est la hausse
u 2 1/2 p. c, qui finit la semaine à 63 1/4 contre les
62 1/2d’ily ahuit jours.Le 3 0/0etle4 1/2 0/0 restent
respectivement offerts à 76 3/8 pour le premier de
ces deux types et à 104 pour l’autre.
Les lots de villes donnent toujours lieu à des
affaires suivies et leurs cours sont généralement
bien tenus.
Les Anvers 1874 perdent 50 centimes après
tirage et clôturent à 96 après 95.50 au plus -bas.
Les Valeurs Autrichiennes ont suivi les mouve-
ments du marché à terme. Les Métalliques restent
demandées à 50 1 4 après 50 3/8 au plus haut et
49 5/8 au plus bas.
Les Nationales, après avoir touché au plus bas
51 3/4, reviennent à leur cours antérieur de 52 14.
Les lots d’Autriche 1860 ont été l’objet de de-
mandes suivies et finissent la semaine à 1180, en
hausse de vingt-sept francs cinquante depuis
samedi dernier.
Les fonds Hongrois ont également profité dè
Les Anversois ne sont pas en nombre. Saluons au
passage Henri Bource, déjà nommé, Cap, Cleynhens,
Col, Henri De Braekeleei’, dont le talent, sujet à
des défaillances qu’explique le terre-à-terre de son
point de vue, se relève ici et s’affirme en cinq
tableaux remarquables par la vigueur et l’autorité
du parti pris ; Heymans, Lagye, Lamorinière, Lee-
mans, Robert Mois, Ooms, Stobbaerts, Van der
Ouderaa, Van Havermaet, Van Luppen, avec un
paysage qui étonne ses adversaires et ses admi-
rateurs, Verhaert, avec de petits panneaux, vive-
ment brossés, Verhoeven-Ball, Verlat >huit ta-
bleaux) et Wagner. Mais qu’est-ce que je disais donc
qu’ils ne sont pas en nombre ? La vérité est qu’ils
ne sont pas au complet, mais voilà du moins une
délégation respectable.
Eugène Smits, le fantaisiste indolent, le coloriste
capricieux, nous revient avec sa Marche des sai-
sons, déjà remarquée à Vienne et en maint autre
lieu, et tout un assortiment de souvenirs intimes et
d’impressions italiennes d’un charme vague et
pourtant pénétrant.
Le clan des paysasistes, marinistes, animaliers,
peintres de nature morte, occupe dans le salon
belge une place considérable, et je suis convaincu
que ses envois seront très appréciés. Ce pauvre
Hippolyté Boulenger ! Quel dommage ! Enlevé à
37 ans, dans la force de l’âge et du talent ! Quel bel
avenir lui était réservé ! Disciple des Théodor
Rousseau, des Dias, des Daubigny, qu’il avait
étudiés à la diable, mais dont il devinait les se-
crets, il n’eût pas tardé à prendre rang à côté
de ces maîtres qu’il admirait librement, et la
fougue de sa nature forestière le garant de l’imita-
tion servile. Il avait fondé par boutade <* l'école de
Tervueren. » Il eût de cette école en plein vent fait
une vraie Académie. La mort ne lui a pas permis
de donner tout ce qu’il avait en lui, mais il nous a
déjà laissé plus que des promesses. Il v a du maître
en ses moindres esquisses, et son exposition pos-
thume au Champ de Mars, bien que triée au hasard,
ne ravive pas seulement les regrets causés par la
mort du jeune artiste, elle le mit monter de plu-
sieurs degrés dans l’estime des connaisseurs; elle
l’établit, elle l’installe, je dirais presque qu’elle le
sacre. Son Allée des Charmes (Musée de Bruxelles)
sa Vue de Dînant (collection de M. Ed. Limauge)
son Hiver témoignent d’une variété d’impressions
et d’une souplesse de facture peu communes ches
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