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garde des richesses du nord fixant horizon dans
Yattente des conquérants; tantôt timides, elles se
cachent, craintives encore des coups de mains
d’autrefois.
Dans les plaines flamandes, les villes se pré-
lassent dans une stabilité séculaire, le long des
rivières, divisant leur cours en canaux. Les unes,
débordantes de santé et travailleuses, gonflées par
la sueur humaine ou par la fécondité des terres
orasses environnantes, éclatent sous l'entassement
des richesses et leurs vétustes remparts s’Éémiettent
au gré du fantasque destin. Les autres, quiètes et
inconscientes, comme les gens sans ambition, em-
prisonnées dans leurs murs branlants, ainsi les sim-
ples femmes du peuple et les douces béguines sous
leurs mantes d'un autre âge, vivotent, se rident,
s‘anémient, déclinent en maigres villages au milieu
des solitudes poignantes de la Campine et leurs
mélancoliques carillons pleurent la tristesse éper-
due des bruyères farouches. Seules, la maison
commune en ses vaines recherches d’un luxe dis-
paru, les assises pesantes d'un temple trop large,
la bulbe étrange d'un clocher effilé, les dernières
apparences d'un manoir déchiqueté au coude d'une
ruelle tortueuse, rappellent des splendeurs éva-
nouies, des gloires éteintes.
Toutes contribuent à la vie nationale : aussi
bien celles qui s'ancrent désespérêment au passé,
se cramponnent aux procédés d'autrefois et main-
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