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Le Précurseur
- Hfe*
taire et du fermier. Les hommes politiques de l’Angleterre ne s y trom-
pent pas ; ils savent bien où est le mal, mais comme de tous les maux
de l’Irlande celui là est le plus difficile à guérir, c’est aussi le dernier
qu’ils abordent. Ce n’est donc qu’après avoir entrepris les réformes
morales qu’ils sont arrivés aux réformes matérielles ; et, du domaine
de la religion et de l’éducation, ils passent maintenant sur celui de la
propriété!
On sait qu’une commission d’enquête avait été annoncée, il y a deux
ans, pour examiner les relations des propriétaires et des fermiers en
Irlande, et que le rapport de cette commission a été publié au commen-
cement de la session aetuelle. C’est sur les conclusions de ce rapport
que lord Stanley vient de présenter dans la Chambre des Lords, un
projet de loi appelé bill d'indemnité des tenanciers. L’extrême réserve
avec laquelle a procédé le gouvernement anglais prouve toute la diffi-
culté de la tâche qu’il a entreprise ; et lord Stanley, bien qu’à coup sur
ses opinions ne pussent être l'objet d’un soupçon, a cru devoir protes-
ter dès l’abord qu’il ne prétendait porter aucune atteinte au droit ab-
solu de propriété. Il a même déclaré que les circonstances exception-
nelles dans lesquelles se trouvait l’Irlande pouvaient seules justifier
cette apparente intervention du gouvernement dans l’exercice de ce
droit, et que si les relations des propriétaires et des fermiers étaient
établies en Irlande comme elles le sont en Angleterre, il ne se chargerait
certainement ni de recommander ni même d’appuyer une semblable
intervention.
En Angleterre, en effet, bien qu’il y ait beaucoup de grandes proprié-
tés, la terre est bien plus partagée qu’on ne la croit généralement,
tandis qu’en Irlandeelle appartient à un petit nombre de familles qu’on
pourrait compter. En Angleterre, les grands propriétaires résident
habituellement dans leurs terres ; ils ont, à peu d’exceptions près, en
communication directe et constante avec leurs tenanciers, et il s'éta-
blit entre eux ces relations de patronage d’un côté et de confiance de
l’autre, qui sont le fondement le plus solide, et, pour ainsi dire, la base
morale de la propriété. De plus, leurs terres sont, sinon entièrement
purgées d’hypothèques, du moins dans une condition qui ne les obli-
ge pas à pressurer leurs fermiers outre mesure. Il n’en est pas de mê-
me en Irlande. ,
Là les grands propriétaires, et il n’y en a guère d’autres, sont pres-
que tous des absentées, et dépensent, soit en Angleterre, soit sur le con-
tinent, les revenus de leurs terres. 11 ne s’établit entre eux et leurs fer-
miers aucun rapport direct; en fait, ils ne se sont jamais vus. Les land-
lords, les seigneurs de la terre, l’afferment à des entrepreneurs pour
une somme fixe et ne s’en occupent plus. Les entrepreneurs l’afferment
à leur tour par petites portions aux malheureux paysans, qu’ils pres-
surent jusqu’à extinction. C’est cette classe de gens qu’on appelle mid-
dlemen, ou intermédiaires, race cupide, qui n’a d’autre souci que de
faire dégorger au petit fermier tout ce qu’il peut rendre, et qui, une
fois la terre épuisée comme la population qui la couvre, abandonne
l’une et l’autre à la grâce de Dieu.
C’est ce système inique et ruineux d’exploitation qui fait que la con-
dition du fermier irlandais est si inférieure à celle du fermier anglais.
Il n’y pas en Irlande de distinction entre la classe des fermiers propre-
ment dits et celle des simples laboureurs ou ouvriers de la terre. La lo-
cation du sol est tellement divisée que le petit fermier cultive presque
seul son misérable lot, et ne s’élève jamais au-delà de la condition de
simple ouvrier. En Angleterre, une ferme de 60 ou 70 acres (23 hecta-
res environ) est considérée comme peu de chose pour un seul fer-
mier ; il y en a beaucoup de plusieurs centaines d’acres. Mais en Ir-
lande, une ferme de 23 acres est regardée comme une injustice exor-
bitante ; celui qui la tient passe pour un accapareur. Le paysan irlan-
dais s’attache individuellement à la terre avec une sorte de fureur; il
ne veut pas êfreaux gages d’un fermier, il veutétre fermier lui-même.
Il y a donc pour la location de la terre une concurrence effrénée. Le
paysan s’engage au-delà de ses moyens; quand il a payé la rente de sa
eabane et de son carré de pommes de terre, il ne lui reste que la mi-
sère; et quand il est chassé de sa place au soleil, il lui reste la ven-
geance. Dans tout le sud de l’Irlande, par exemple, il se maintient sur
le sol par la terreur. Dès qu’il paye sa rente, il se considère comme le
maître légitime du coin de terre qu’il a loué; qu’il le cultive bien ou
mal, qu’il l’améliore ou le ruine, n’importe ; si le propriétaire ou son
représentant s’avise de vouloir l’en chasser, il s'expose soit à la résis-
tance armée, soit à de sanglantes représailles que la sympathie et la
connivence de la population couvrent presque toujours du voile de
l’impunité.
Le bill de lord Stanley n’aborde qu’un point isolé de cette dangereuse
situation, celui de l’indemnité qui sera due au fermier quand il aura
fait des améliorations à la terre. En Angleterre, comme nous l’avons
dit, il y a beaucoup de grands fermiers : la plupart tiennent leur fer-
mes à bail, et les baux sont souvent de longue durée ; et de plus, les
frais de réparation des fermes, à l’entrée en jouissance, sont » la charge
des propriétaires. C’est tout le contraire en Irlande. Là il n’y a que de
petits fermiers ; presque tous sont tenants at will, ou tenanciers sans
bail, et les frais de réparation sont à leur charge. El lord Slanley signa-
lait cette singularité, que tandis qu’en Angleterre les fermiers se font
souvent plus riches qu’ils ne le sont réellement, afin de persuader au
landlord qu’ils ont assez de capital pour améliorer la terre, en Irlande,
au contraire, ils se font plus pauvres, si toutefois cela est possible, de
peur que le middleman n’accroisse ses exigences en proportion du ca-
pital qu’il leur suppose.
Ce n’est donc pas la terre qui manque en Irlande, c’est la culture. Il
y a en Angleterre 34 millions 234,000 acres de terre cultivée ; en Irlan-
de, 14 millions 603,000. Le produit de chaque acre en Angleterre est de
A1. 7 sheil. 6 d.; en Irlande, il est seulement de 21. 9 Shell. 3 d. La terre
produit donc moitié plus en Angleterre qu’en Irlande, et cependant le
nombre des individus employés à l’agriculture en Irlande, dépasse de
100,000 celui de l’Angleterre.
Mais quel intérêt peut avoir dans l’amélioration de la terre le petit
fermier qui peut s’en voir expulsé le lendemain, et qui devra laisser à
d’autres le fruit de son travail, qui est presque toujours son seul capi-
tal ! C’est à cet état de choses, aussi préjudiciable au propriétaire lui-
même qu’au fermier.que le bill de lord Stanley a pour but de remédier.
La principale disposition de ce bill est que, par les améliorations qu’il
apporte à sa ferme, le tenancier se crée un droit, soit à la jouissance,
soit à une indemnité. Le droit à l’indemnité diminue progressivement
avec chaque année de jouissance, de sorte qu’au bout d’un certain
nombre d’années le fermier est considéré comme indemnisé par les
avantages qu’il a retirés lui-même de ses améliorations. Comme c’est là
une matière sujette à litige, et qu’en Irlande comme en Angleterre la
Justice coûte trop cher pour les pauvres, le gouvernement nommera
un commissaire salarié et un bureau qui seront chargés de juger les
contestations entre les parties.
Ce projet de loi a été accueilli en dehors du Parlement avec une sorte
de dérision. Pourquoi ? parce qu’il u’élait pas annoncé comme une pa-
nacée qui devait fermer subitement toutes les plaies de l’Irlande. Mais
une pareille tâche est au-dessus des forces humaines. Le temps seul
peut guérir le mal qu’il a fait ; et il faut encourager chaque pas fait
dans une saine direction. (J. des Débats.)
Le docteur Steiger s’est décidément échappé de sa prison de Lucerne.
Le 20 à deux heures et demie du matin il était arrivé sain et sauf à Ki-
ronau, et à six heures il était à Bonstetten accompagné de trois chas-
seurs lucernois et de quelques amis qui avaient favorisé son évasion.
A huit heures trois quarts Steiger est entré en triomphe à Zurich au
milieu de l’enthousiasme général. Il était dans une voiture attelée de
deux chevaux. On nous écrit de cette ville que le café de la Tour-Rouge,
où il est descendu est tellement encombré de monde, que personne ne
peut plus approcher. La foule se presse pour le voir.
Le docteur Steiger est parti de Zurich le même jour pour Frauen-
feld, en Thurgovie. Il paraît que son évasion était préparée depuis plu-
sieurs semaines et qu’elle eût eu lieu plus têt si une occasion favorable
S« fût présentée.
La campagne entreprise par le comte de Woronzow contre les mon-
tagnards du Caucase a complètement échoué. Cette nouvelle, sur la-
quelle il n’existe plus de doutes, a déterminé la czar à abréger son sé-
jour en Pologne, et à supprimer la visite qu’il avait projetée de rendre
au roi de Prusse, à Berlin.
Le Forth apporte des nouvelles d’Haïti, du 27 mai :
« La situation du pays est toujours la même, et les deux républiques,
qui se sont partagé l’Ile, continuent â vivre en assez mauvaise intelli-
gence. Aux derniers avis le nouveau président Pierrot était allé visiter
les districts les plus turbulents, afin de faire renaître partout la tran-
quillité etd’asseoir solidement son pouvoir naissant. Hérard, à la pour-
suite duquel les Anglais ont, assure-t-on, envoyé de la Jamaïque un
bâtiment et deux steamers de guerre, croisait toujours sur la côte,
mais on ne pensait pas cependant qu’il tentât un débarquement, car sa
cause est entièrement perdue. r>
A la Jamaïque, on a reçu des nouvetlesde Panama annonçant qu’une
révolution a éclaté à Guayaquil, capitale de l'Equateur contre le géné-
rai Horez, chef du gouvernement. La population a attaqué le seul régi-
ment national existant, kii a tué plusieurs soldats, et a roreé les autres
a mettre bas les armés.
FRANCE.
Paris, 24 juin. — Le budget de la marine a été voté hier, à la Cham-
bre des Députés, après une discussion assez vive qui a porté principa-
lement sur notre situation en Océanie. M. Léon de Malieville, dans un
discours très spirituel, a exposé des faits que tout le monde connaît,
mais il a su les rajeunir et les rendre piquants par la forme.
Les dernières nouvelles, venues par voie d’Angleterre, avaient an-
noncé des choses qui paraissaient vraisemblables, mais qui n’étaient
pas complètement vraies. Ainsi, elles disaient qu’après les refus réité-
rés de la reine Pomaré de se prêter au rétablissement du protectorat,
la prise de possession absolue avait été décidée et réalisée par les au-
torités françaises. Cela était raisonnable et logique; mais cela n’a pas
été fait. On ’a rétabli le protectorat avec trois consuls : risible parodie,
comme l’a dit M. de Malieville. de la constitution de l’an VIII. Nous ne
savons si le protectorat avec trois consuls sera plus facile qu’il ne l’a été
avec la reine. Dans tous les cas. ce n’est pas là une situation nette,
simple, franche, telle qu’on aurait dû la prendre, selon nous, dans ces
parages de la mer Pacifique.
M. de Malieville et M. Billault ont insisté sur tout cela avec vivacité.
MM. les ministres de la marine et de l’intérieur ont défendu de leur
mieux la politique suivie. Mais ce débat ne pouvait aboutir à rien. Le
gouvernement déclare que les dernières instructions qu’il a envoyées
auront pour effet de simplifier la question et de rendre à la fois plus
digne et plus stable la position de nos agents. L’avenir nous dira jus-
qu’à quel point ces espérances sont fondées. En attendant, la chambre
a volé sans réduction tous les crédits demandés. Il est évident que,
dans l’état présent des choses,on ne pouvait refuser aucun des moyens
propres à aider à la restauration morale de notre ascendant dans ces
parages lointains.
— M. de Saint-Priest a présenté sur le projet du budget des recettes
de 1846, les trois amendements suivants, relatifs à la taxe des lettres et
aux articles d’argent :
« 1» Pendant l’année 1846, la taxe de toute lettre simple, ayant plus
de quatre-vingt kilomètres à franchir, et circulant à l’intérieur, sera
réduite à 40 c. t
» Sont maintenues, pour celte année, les taxes des deux premières
zones établies par la loi du IS mars 1827.
» 2» Les lettres écrites à leurs familles par des sous-officiers, soldats
ou marins, ne seront soumises qu’à une taxe de 28 c.
• 3° Pendant la même année, le droit de 5 pour 100 établi au profit
du Trésor sur les articles d’argent, sera réduit à 2 pour 100, pour toute
somme n’excédant pas 40 fr., et à 3 pour 100 pour toute somme s’éle-
vant de 40 à 100. »
— M. le maréchal, président du conseil et ministre de la guerre,
vient de recevoir de M. le maréchal, duc d’Isiy. un rapport qui ne con-
tient guère que les faits que nous avons précédemment fait connaître.
Partout, le calme est rétabli. Les travaux d’amélioration intérieure se
continuent activement et surpassent même tous ceux qu’ont exécutés
autrefois les Romains.
— M. Duchàtel, qui aime fort la statistique, vient de faire relever à
la poste et dans les bureaux de diligences la liste des députés inscrits
pour quitter Paris et le jour de leur départ; il résulte de ce tableau que,
lundi prochain, la Chambre des Députés ne sera plus en nombre pour
voter. M. Duchàtel lui-même se propose de partir lundi pour les eaux
d’Ems.
— La Chambre des Députés s’occupera demain, à l’occasion de son
budget particulier, d’une question qui intéressé vivement les organes
de la presse politique.
L’ancien fondateur du Sténographe des Chambres propose un nouveau
mode de publicité, p»u dispendieux, qui permettra de reproduire,
séance tenante, le texte entier des discussions législatives et d’en opé-
rer le tirage immédiat qui serait distribué à tous les journaux politi-
ques une demi-heure après la levée des séances.
— M. Hisidore Heddc, de S.-Etienne, un des délégués du commerce
français en Chine, a écrit à la Société royale d’agriculture de Lyon , le
I«r janvier 1845 , pour annoncer un premier envoi de quatre-vingt es-
pèces de graines de plantes cultivées sur différents points du Céleste
Empire. Le colis a été chargé sur le Nicolas-Ccsar, capitaine Gand. Une
deuxième expédition suivra incessamment celle-ci.
— La chapelle de Saint-Ferdinand, élevée sur le lieu où le prince
royal, où le duc d’Orléans a perdu la vie, est achevée. Elle est d’une
simplicité noble et touchante. Le duc d’Orléans est couché endormi
sur son tombeau, la tête entre les mains d’un ange, et cet ange est
la dernière inspiration de la princesse Marie, mort avant lui. Quelle
pieuse idée ! quel triste rapprochement ! Le génie de la sœur appelé à
décorer la tombe du frère ! Tous les mercredis, Madame la duchesse
d’Orléans va prier dans la chapelle de Saint-Ferdinand. La chapelle a
été élevée en partie sur le terrain qu’occupait la maison de l’épicier, en
partie sur le terrain appartenant au plus riche de nos marquis, mais
qui ne passe pas pour être te plus prodigue ni même te plus généreux
des millionnaires. Mais quelle n’est pas l’influence d’une juste et royale
douleur ! elle ennoblit, tout ce qui l’entoure. Quand on vint demander
au marquis s’il voulait vendre sa propriété, il en refusa le prix ; il vou-
lut en faire don. Plus tard, le roi lui envoya une pendule d’un admira-
ble travail et estimée 12,000 francs, somme bien supérieure au prix
d’une parcelle de terrain. Dans un petit salon qui tient à la chapelle, on
voit aussi deux pendules, qui doivent toujours marquer la même heure;
à l’une c’est l’heure de l’événement ; à l’autre c’est l’heure de la mort.
— Ou lit dans le Franc-Parleur de la Meuse du 20:
Un événement aussi imprévu qu’extraordinaire fait en ce moment
l'objet de toutes les conversations à Verdun. Mercredi dernier, à la
suite de vérifications ordonnées par M. l’évéque dans les livres et la
caisse du grand séminaire, M. l’abbé C..., économe et chanoine hono-
raire, a été destitué et interdit par M. l’évêque. Il a quitté Verdun aus-
sitôt. On parle de déficits considérables. Nous n’en pouvons dire plus
en ce moment, car on assure que la justice est saisie de cette affaire,
qui a jeté la consternation dans le monde dévot, où l’abbé C... comp-
tait de nombreux amis. Hier, à la suite d’une agitation très vive qui
s’est manifestée parmi les élèves du grand séminaire, quatre d’entre
eux'ont été, assure-t-on, renvoyés par M. l’évêque.
— Bulletin de le beurec. — Les affaires en fonds publics sont lan-
guissantes. La rareté des acheteurs facilite la baisse. Le 3 p. c. après
avoir fait 83-85 et 83-75, reste 83-80. Le 5 p. c. très offert au compt. à 121-
| 55, est à 121-75 à 80 fin courant. Les actions de la Banque ont baissé de
| 10 francs.
Les chemins de fer sont très en baisse avec beaucoup d’affaires. Le
i St.-Germain a perdu 13 fr.; la rive droite de Versailles 32-50; la rive gau-
j che de 20 fr.; l’Orléans de 12-50; le Rouen de22-50; le Havre de 5 fr.; le
Strasbourg de 2-50; le Vierzon de 5 fr. L’Avignon seul est sans varia-
| tionà 1.000 fr.
Les promesses, comme les grandes lignes, sont généralement offer-
tes : Orléans-Bordeaux 670; Amiens-Boulogne 615; Nord (Laffitte) 527-
50; id. (Rosamel) 505; Tours (Mackensie) 508; Montereau-Troyes 540;
Avignon-Lyon (Talabot) 538-75; id. (Lecointe) 516-25; Paris-Lyon (Laf-
fitte) 527-50; Bordeaux-Toulouse (Lehideux) 500; Strasbourg (Ganne-
ron) 508; (Allegri) 302-50; (Espeleta) 504-50; Creil-St-Quentin (Carette)
501-50; (Kysaeus) 500; Dieppe-Fécamp 532-50.
En fonds belges il n’y a pas de changement à mentionner; les prix
sont ceux d’hier. On faisait les banques a650. — L’emprunt romain a
fléchi de 1/8, à 104 1/2.- La rente de Naples, certificats Rothschild de 15
c., à 104. — Les piastres ne varient pas. Affaires nulles : l’actif à 38 1/4;
le 3 p. c. à 41 1/4; la dette intérieure de 32 1/4 à 32; diff. nouv. 15. — Le
5 p. c. portugais n’est pas coté.
HOLLANDE.
La Hâte , 25 juin. — Le nouveau projet de loi, portant le chapitre III
du budget [affaires étrangères), qui a été présenté avant-hier au soir à
à la seconde chambre des Etats-Généraux, en remplacement de celui
qui avait été rejeté peu de jours auparavant, a été modifié, en sorte
que le total de chapitres, après une diminution de II. 5,000, est fixé à
fl. 532.972. Cette diminution porte :
1» sur le traitement de l’envoyé à Bruxelles...........fl. 2,000
2» sur celui de deux secrétaires et un attaché de trois lé-
gations..................................................» 3,000
fl. 5,000
Dans sa séance de ce matin, après que la section centrale eut fait son
rapport sur les deux nouveaux projets de loi, la chambre les a adoptés
l’un et l’autre. Celui des affaires étrangères par 28 voix contre 19, et ce-
lui relatif aux dépenses imprévues, par 24 voix contre 13.
— uulletin de la boum d’.tmsterdaia du A,» juin. — Les fonds
hollandais se maintiennent avec peu d’affaires.
En fonds Espagnols il y a eu quelques affaires, quoique le prix n’ait
pas dévié du cours d’hier, il y avait cependant un peu plus de fermeté.
Des antres fonds étrangers il n’y a rien à mentionner si ce n’est la
demande continue pour les Portugais.
BELGIQUE.
A Al Y EK S, «« JEAN.
Un colporteur de parapluies parcourait, hier après-midi, les environs
des bassins Le temps était favorable au débit de sa marchandise, la
S luie tombait par grain et le vent poussait avec violence. Le brave
omme tout en voulant empêcher les autres de se mouiller se mouilla
lui-même des pieds à la tête, voici comment : Sa casquette emportée
par le vent après avoir capricieusement voltigée dans l’air , pen-
dant quelques instants, alla tomber sur le bord de l’eau. Le mar-
chand de parapluies courant après elle allait l’atteindre, lorsqu’un
nouveau coup de vent , poussa la casquette dans le bassin ; par le
mouvement qu’il fit pour la retenir, le pied lui manqua et notre hom-
me alla la rejoindre. L’histoire aurait pu tourner au drame , si un ou-
vrier du port, excellent nageur, ne se fut jeté aussitôt au secours du
marchand en danger et ne l’eut retiré de l’eau. Celui-ci par recon-
naissance envers son sauveur, lui fit cadeau de sa montre.
— Le 3 mâts américain Martha-ff'ashington, cap. Doane, en destina-
tion de New-York, se trouve eu rade prêt à partir; il a à bord 189 émi-
grants allemands.
— A bord du bateau à vapeur Schelde, arrivé hier soir de Rotterdam,
se trouvait comme passager, M. Benedict Otto, secrétaire royal à
Stockholm.
— Dans les campagnes il est assez d’usage, en célébrant une noce,
de tirer force coups de fusil. Cette imprudente habitude a fait encore
une victime à Hoboken. A l’occasion d’un mariage célébré hier dans
cette commune, un habitant a eu la main emportée par l’éclat d’un fu-
sil. L’amputation de l’avant-bras a dû avoir lieu immédiatement.
— Un arrêté royal du 23 juin 1843 porte : Par modification à nos ar-
rêtés du 25 mars 1844 et du 3 février 1845, les receveurs de douanes
réduiront les cautionnements exigés par l’art. 8 de ialoi du 18 juin 1856,
au simple montant des droits d’importation pour les marchandises
expédiées et transit direct par le chemin de fer de l’Etat, sous le régime
de notre arrêté du 20 août 1842.
— Par arrêté royal de la même date, le droit de tonnage et celui de
péage sur l’Escaut, acquittés par des navires prussiens, en exécution
de l’arrêté du 28 juillet 1844, seront restitués.
— Un arrêté royal du 20 juin, rendu sur la proposition de M. le mi-
nistre de la guerre, supprime :
1° Les deux compagnies d’élite et deux des compagnies du centre
des bataillons de réserve des divers régiments d’infanterie, ainsi que
les sapeurs des régiments d’élite et d’infanterie de ligne ;
2° Les dépôts et les pelotons hors rang des divers régiments de ca-
valerie ;
3° L’état-major de l’escadron du train, ainsi que les 3« et 4« compa-
gnies. Cet escadron sera incorporé dans le 5' régiment d’artillerie.
— La mercuriale officielle, publiée hier par le Moniteur, fixe le prix
moyen du froment à 19 fr. 44 c. Comme il est probable que la semaine
prochaine le prix moyen sera encore au-dessous de 20 fr., le droit de
37 fr. 50 c. à l’entrée sera rétabli à dater du 9 ou du 10 juillet.
— La circulaire suivanLe a été adressée aux gouverneurs des pro-
vinces, le 21 juin, par M. le ministre de la justice :
Comme suite de ma circulaire du 7 de ce mois (Moniteur n» 159), j’ai
l’honneur de vous faire remarquer que la loi du 20 mai 1845 (Moniteur,
n° 151), accorde aux personnes qui ont négligé de faire la déclaration
dans le délai prescrit par la loi du 4 juin 1839, non plus la facullé de
conserver la qualité de belge, mais celle de l'acquérir ou delà recouvrer
en obtenant la grande naturalisation par une déclaration à faire entre
vos mains, dans les trois mois et dans la forme établie par cette der-
nière loi. C’est là une observation qu’on ne doit pas perdre de vue et
dont je vous prie de tenir compte dans les différents actes d’exécution.
— On assure que M. le lieutenant-général Goethals et M. le général-
major Jolly, viennent de recevoir le titre de baron.
— A diverses reprises, des inquiétudes ont été manifestées dans plu-
sieurs provinces sur l’état général des récoltes; il paraît que ces in-
quiétudes ont cessé, et que les craintes conçues ont fait place à l’espoir
d’une bonne récolte ordinaire. D’après ce qu’on nous écrit du Luxem-
bourg, il en serait de même de cette province. Les neiges, qui ont duré
jusqu’au 13 avril, avait considérablement retardé les marnages et la
plantation des pommes de terre ; les pluies de mai avaient encore
ajouté aux appréhensions.
Maintenant les campagnes se présentent sous le meilleur aspect. Le»
fourrages sont partout des plus abondants ; les céréales offrent la plus
belle apparence; mais il faudra ut; automne favorable pour une récolte
avantageuse des avoines et des pommes de terre. (L’Ami de l’Ordre.)
— Il y a quelques jours, nous disions qu’on commençait à s'inquiéter
à Mons et dans la province de ne voir prendre aucune des mesures pré-
paratoires à l’exécution du canal de Mons à la Sambre.
Nous sommes aujourd'hui pleinement rassurés à cet égard, et nous
nous empressons d’annoncer que MM. les membres anglais de l’admi-
nistration de la société anglo-belge pour le canal de Mons à la Sambre
et du chemin de fer de Manage à Erqueiinnes sont arrivés à Mons avec
l’intention défaire commencer promptement les travaux. Ces messieurs
sont descendus à l’Hôtel de la Couronne. (Gazette de Mons.)
— On écrit de Luxembourg : Un riche propriétaire possède près de
La Roche une forêt vierge, immense, giboyeuse et si bien gardée que nul
braconnier n’y pénètre impunément. Il y héberge depuis bientôt dix
ans une troupe de sangliers dont l’un, surnommé le Baudet, doit peser
plus de 300 kil. Ces animaux qui ne s’aventurent guère à de grandes
distances de l’asile inviolable qui leur est réservé si généreusement, oc-
casionnent chaque été un dommage considérable aux paysans dont les
fermes environnent la forêt ; pendant la nuit ils vont bouleverser les
champs d’avoine, de seigle et de pommes de terre et détruisent ainsi en
quelques heures l’espoir du pauvre cultivateur. Leur nombre augmen-
tant et les gardes se refusant obstinément à ce qu’on les poursuive sur
les terres de leur maître, les habitants, animés d’une appréhension lé-
gitime pour la prochaine récolte, sont en instance près du gouverneur
de la province pour obtenir que des battues soieut faites d’office, afin
de les débarra*ser de ces voisins malfaisants. Une décision favorable
est attendue d’un jour à l’autre, et il n’est question dans un certain
monde que de cette redoutable chasse dont l’ouverture prochaine est
attendue avec une impatience indi«ible. A ta date du 20juin. cinquante-
trois chasseurs s’étaient déjà fait inscrire chez M. le garde général à
Marche, dans l’espoir d’être admis à participer à cette sanglante et
dangereuse expédition. Les frères Titeux de St-Hubert qui, comme on
le sait, chassent le sanglier au couteau et à l’aide de chiens, sont inscrits
en tête de la liste.
— Apres les orages viennent les débordements de fleuves et de ri-
vières. La Maine et la Garonne sont sorties de leur lit et ont causé de*
dommages considérables. La perte des foins, dans le seul département
de Maine-et-Loire est évalué à près de deux millions. A un myriamétre
de Toulouse, dans le village de Cornebarrieu, la crue subite de la petite
rivière de l’Aussonnelle a miné et fait crouler trente maisons.
— On écrit de Lubeck, le 19, à la Gaselte générale de Prusse :
« Le bateau à vapeur Malmoe, qui a été quitté Copenhague, hier
après midi, apporte la nouvelle que le roi de Prusse est arrivé hier ma-
tin dans celte capitale au bruit des salves d’artillerie. S. M. danoise
était allée dans une chaloupe au devant de sou hôte auguste. »
— On lit sur une enseigne dans une rue de Namur :
• B : M. Duchaine mai cou vrieur an ardoisse et an pane ge prévient
au public qui traval a boncont. •
— Le* voleurs mystifiés. — Des voleurs ont été tenté de dévaliser
une boutique d’horloger de la Neuve-des-Petits-Champs, à Paris. Déjà
ils avaient scié et enlevé les volets ; heureusement, ils s’étaient trompés
de boutique, et quand les volets eurent disparu, ils trouvèrent devant
eux les fioles et les bocaux d’un pharmacien, au lieu des montres et des
peudules qu’ils espéraient voler.
RuIIetiia «les cliemiiia de fer.
Un journal de Bruges annonce que les opérations de la compagnie
du chemin de fer paraissent marcher avec une grande célérité, et
qu’avant un an la voie ferrée de Bruges à Courtrai sera en pleine acti-
vité.
— La première Chambre des Etats-Généraux a adopté la loi sur la
cession des houillères de Kerkrade, eLla construction du chemin de fer
d’Aix-la-Chapelle à Maestricht.
— La semaine dernière a vu éclore huit nouveaux projets de che-
mins de fer dont un en Irlande et sept en Angleterre.
Chronique coEiimereiitle et indaisteielle.
Les lettres des divers marchés de l’Allemagne annoncent que partout
les laines sont demandées et enlevées aussitôt leur mise en vente, avec
une hausse considérable. Une lettre d’Aix-la-Chapelle publiée par le
Journal de Verriers porte à 30 ou 35 p.c.la hausse des prix depuis un an.
— Le Lloyd a reçu de Y Office colonial communication d’une dépêche
du gouverneur de l’Australie méridionale, annonçant la découverte
d’un dépôt considérable de guano à l’ile Lawrence, dans le gouverne-
ment delà Nouvelle-Galles du Sud. La dépêche ajoute que le guano
pourrait être trouvé en grande quantité dans nombre d’îles le long
des côtes de la Nouvelle-Hollande. Lord Stanley, en communiquant la
nouvelle, déclare expressément ne pouvoir garantir que l’exploitation
et l’enlèvement de ce guano seront exempts de tous droits de la part
des gouvernements locaux dans ces contrées.
— On écrit de Belfast, que dans les trois derniers mois le commerce
de ce port a considérablement augmenté. Le principal commerce de
Belfast se fait avec les ports de la mer Baltique et de la Méditerranée.
— Le Mining , journal du 15 juin, nous donne des nouvelles du com-
merce du fer en Angleterre. « Il est assez difficile, dit ce journal, de
fixer la situation actuelle, à raison de la diversité de position de diffé-
rents districts producteurs. Ainsi en Ecosse, la fonte avait monté, maiï |