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1845. — IV.0 5.
ÂIVVÎJISS, Dimanche & Janvier.
(Dixième Amsèe).
PKECURSEU
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On s’abonne i
A Anvers au bureau du Précur-
seur, Bourse Anglaise, N» 1040;
en Belgique et à l’étranger chez
tous les Directeurs des Postes.
JOURNAL POLITIQUE, COMMERCIAL, MARITIME ET LITTERAIRE.
PAIX. — LIBERTÉ. — PROGRÈS.
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itntM.iHml par (HiUrifr.:
Pour Anvers, lofr ; pour'lj pro-
vince 18 frpour l’étranger 20 tr,^_„
Insertions 25 centimes la ligne.
Réclames 30 » >
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S Janvier.
RELATIONS AVEC LA FRANCE. - STATE QUO.
Il n’y a rien de plus optimiste qu’un journal ministériel. M.
le baron Deffaudis arrive à Bruxelles; vite le journal ministé-
riel de nous dire: Vous le voyez, la France est dansles meilleu-
res dispositions à notre égard, elle nous envoie un diplomate
tout exprès pour poser et arrêter les conditions d’un traité de
commerce. Le diplomate demeure trois jours, qu'il emploie à
visiter une ville intéressante, voit les ministres, dine au palais
et part. Le journal ministériel n’en dit mot, mais, lorsqu'on
lui en parle, il n’en est pas ému, puis, comme le Roi des Bel-
ges se rend à Paris, tout de suite il pense que ce voyage d’a-
grément sera utilisé ; il se hâte d’annoncer qu’il sait de bonne
part que les négociations sont renouées, poussées avec activité
et que très incessamment nous verrons apparaître le mythe de-
puis si longtemps attendu, d’un traité de commerce, peut-être
même d’une union douanière avec la France. S. M. devait en
quelque sorte nous rapporter ce cadeau d’étrennes. Hélas! elle
n’a rapporté qu’un gros rhume et la fièvre ; ce qui est un double
sujet d’affliction pour nous. Cependant, le journal ministériel
a tout de suite une fiche de consolation à nous présenter. Il
sait encore une fois de bonne part que, si nous n’obtenons pas
quelque chose de mieux que ce que nous avons, nous pouvons
du moins compter sur le statu quo. Les deux gouvernements
se sont entendus à cet égard, et c’est uneaiFabe qui s’est ar-
rangée de la façon la plus amicale entre eux. Le duel q[ue l’on
craignait n’aura pas lieu; il s’est terminé, comme tant d’autres,
et nous pouvons être parfaitement tranquilles. 11 est inutile
d’ajouter que le journal ministériel regarde ce résultat comme
tiu triomphe.
Ainsi donc, nous voilà destinés à jouir des douceurs du
statu quo. Mais le statu quo est-il une chose dont nous ayons
fort à nous louer ? là est la question. Nous ne nous chargeons
pas de la résoudre nous-mêmes, ni d’y répondre ; ceux-là y
répondront qui sont sous le poids du statu quo. Demandez,
par exemple, aux fabricants d’étoffes, en laine, en coton, en
lin, s’ils trouvent que nos relations actuelles avec la France
sont assises sur une base favorable pour eux. Demandez-le
aux filateurs; demandez-le à l’agriculture; puis, aux extrac-
teurs de houille, aux métallurgistes. Demandez-le à nos verre-
ries, surtout à notre manufacture de glaces, qui a tant à souf-
frir de ce statu quo tant vanté, et qui est digne d’un si grand
intérêt! interrogez-la sur le sort que lui fait létat de choses
présent, elle vous dira combien il lui est propice, combien elle
sait gré au ministère de ne rien tenter, de ne rien oser pour
l’en délivrer, malgré tous les droits qu’elle a à sa sollicitude.
Toutes ces industries, et bien d’autres, seront unanimes à
considérer le statu quo comme une mauvaise et détestable
«ondition. C’est là cependant ce que le journal ministériel
nous donne comme un merveilleux résultat de l’habileté de
Ceux qui nous gouvernent. Hélas !
En loi sur les sucres n’a pas encore produit tous
ses effets !
Nous apprenons de bonne source que la liquidation delà
Société Raffinerie Nationale, qui a son siège à Bruxelles, vient
d'être décidée en séance du conseil d’administration du 2 cl.
_ Qu’en pense M. Mercier? Faudra-t-il que toutes nos raffine-
ries aient successivement subi le même sort, pour que l’effet
soit complet aux yeux de ce digne ministre?
Quant à nous, nous engageons fortement les intéressés à
prendre enfin des mesures énergiques; à défaut du concours
du gouvernement, celui des Chambres législatives ne leur fera
point défaut; ce sera une défaite de plus à enregistrer pour le
ministère. 11 est vrai qu’il n’y sera guère sensible: une deplus,
une de moins, qu’importe la quantité ?
Le Politique fait un appel à notre loyauté; il ne l'aura pas
fait en vain. Notre loyauté nous engage donc à dire que, jus-
qu’au jour où on lui a poussé ce qu’il appelle un argument
ad hominem, en parlant du meeting des ouvriers typographes,
en faveur du maintien de la contrefaçon, nous n’avons pas
trouvé dans ses colonnes un seul mot qui blâmât ce meeting,
quoique nous ayons bien cherché, et cependant, de l’aveu
même de ce journal, il devait avoir de tout autres conséquen-
ces que celui des ouvriers rallineurs. c Ne sait-on pas, dit-
» il, que les premières convocations, faites au nom de leur
» industrie en souffrance, ont menacé de prendre un caractère
* tout politique? que les opinions démocratiques se tenaient
» prêtes à exploiter cette démonstration, et que la capitale
» risquait de voir recommencer, en 1844, les réunions tumul-
» tueuses de la rue Haute et les appels républico-chartistes de
» 1840. »
Eh bien! franchement, nous n’en savions rien ; mais pour-
quoi le Politique, qui le savait sans doute, puisqu’il en parle,
n’a-t-il pas dépensé deux lignes seulement, pour nous avertir
du danger, lui qui se montre si prodigue de remontrances,
lorsqu’il s’agit des ouvriers rafflneurs? Et cependant le mee-
ting de ceux-ci n’a jamais eu, n’aura jamais un caractère poli-
tique. Un appel républico-chartiste serait fait ici dans le désert.
Il n’y aurait pas une oreille pour l'entendre, pas une voix pour
y répondre. D’où vient donc cette différence : ce mutisme d’une
part, cette loquacité sermonneuse de l’autre? Nous prions le
Politique de nous le dire.
Il blâme bien aujourd’hui, c’est vrai, le meeting des ouvriers
typographes, mais c’est tardivement, et parce qu’il y a été con-
traint, par l’argument ad hominem. Cela ne prouve donc rien.
Quant à ce qui est de la prétention qu’il a de nous prouver
que les fabriques de sucre indigène occupent plus de bras que
les raffineries, nous l’invitons à le faire, mais il ne le fera pas plus
qu’il n’a répondu auxquestions que nous lui avonsdéjà adressées.
Des correspondances de Rio-Grande du 10 octobre annoncent que
Buénos-Ayres a déclaré la guerre au Brésil et que le gouvernement bré-
sil en rassemblait des troupes et faisait d’autres préparatifs.#
Les nouvelles de Lima vont jusqu’au 20 août. Le pays était dans
la confusion ; Callao se préparait avec 3000 hommes à la défense contre
Castelli et son armée de 5000 combattants ; il sera probablement forcé
de se rendre. Le président Vivanco, battu par le général Castelli est
arrivé à Callao sur un steamer avec quelques-uns de ses partisans. On
ne lui a pas permis de débarquer, mais on lui a donné l’ordre de se ren-
dre à Islay.Les frégates anglaises Talbolet Dublin se sont emparées de
toute la flotte péruvienne à Islay, parce qu’elle avait tiré sur la maison
du consul anglais de cette ville. La flotte avait auparavant déserté et
s’était rendue au général Castelli.
La plupart des journaux anglais se félicitent des heureux fruits
que commence à porter dans l’Inde la politique prudente et éclairée
du nouveau gouverneur général, sir Henry Hardinge.
« S’il continue de suivre cette ligne de conduite, dit le Times, la
guerre et la crainte de la guerre disparaîtront tout à fait dans ce vaste
empire. La guerre civile de Punjaub même semble suspendue pour le
moment. L’avenir du commerce s’annonce sous les plus brillants aus-
pices, et en somme, nos dépêches de l’Inde sont aussi satisfaisantes
que nous pouvions le désirer. »
Oh a reçu les nouvelles de Bombay en date du 2 décembre et des
nouvelles de Chine du 12 octobre. D’après les journaux de l’iDde, l’aver-
sion des Chinois pour le trafic avec les étrangers a beaucoup diminué
et le commerce avec le céleste Empire prend tous les jours plus de dé-
veloppement.
Le gouvernement anglais vient de conclure avec le pacha d’Egyp-
te, une convention postale dont les termes précis ne sont pas encore
connus. Toutefois le Sémaphore de Marseille croit pouvoir affirmer que
les principales conditions, arrêtées d’une part par M. Burne, et de l’au-
tre par Artim bey, se résument en ceci que tous les moyens de trans-
port seront fournis par le pacha.Un officier ou employé de l’agence an-
glaise accompagnera les malles. Le traité est fait pour cinq ans ; l’An-
gleterre paiera à l’Egypte 2 shellings par livre anglaise, pour les jour-
naux, et6 shellings par livre anglaise, pour les lettres.
La direction de tout le transit est confiée à Baky bey, sous-gouver-
neur du Caire, de sorte que le pacha conserve le passage sous sa sur-
veillance immédiate et n’aliène rien de cette partie de son pouvoir,
comme on paraissait le croire.
ANGLETERRE.
Loxores, 2 janvier.—Le premier conseil de cabinet avant l’ouverture
de la session législative est fixé au 9 de ce mois.
—■ Le comte M. deDietrichstein. ambassadeur d’Autriche près la cour
de St-James, est arrivé mardi à Londres, venant de Bruxelles. S. Exc.
présentera samedi ses lettres de créance à la reine.
— On écrit de Dublin an Morning-Chronicle, le 31 décembre :
A en juger par les apparences, la nouvelle année commencera pro-
bablement par une agitation violente et formidable sur les questions
qui touchent à l'église catholique en Irlande.
Dans tout le pays, le bill des donations charitables est anathématisé
en public comme en particulier, parmi la population catholique, et les
bruits de négociations entre le gouvernement britannique et la cour
de Rome au sujet d’un concordat ont accru l’exaspération du peuple.
Le Pilote demande que le clergé catholique irlandais envoie des dé-
légués à Rome et qu’un délégué laïc. M. O’Connell, par exemple, y soit
envoyé en même temps pour défendre les intérêts des catholiques
irlandais.
— l'ity-nrtirie, qn/ttre hcnrcs. — Les affaires ont été très actives
pendant tout le mois dernier à Manchester, et leur importance a com-
plètement répondu à l'attente des manufacturiers. Les prix n’ont pour
ainsi dire pas varié, à l’exception de ceux de shirtings qui ont baissé.
Les approvisionnements des produits de toute espèce sont peu consi-
dérables, et comme on s’attend pour le mois prochain à une demande
très active, beaucoup de manufacturiers comptent sur une forte haus-
se et refusent en attendant les Ordres qui leur parviennent. Le marché
des cotons a été très actif depuis deux mois et le prix de cette matière
première a haussé d’environ 1/8. 1/4 denier par livre.
Le marché des fonds anglais aété calme, mais les prix ont montré de
la fermeté. Consol. 100 1/8, 1/4; 3 1/4 p. c. 103 1/2, 3 4. — Act. de la ban-
que 211, 211 1/2. — Les fonds étrangers n’ont pas varié. Esp. 27 5/8,5/4;
3 p. c. 36 1/2, 3/4. — Mexic. 33 3/4, 1/4. — Holl. 63 5 8, 3/8.
ESPAGNE.
Madrid. 28 décembre. — Le budget de M. Mon est terminé, à ce qu’on
dit. Les personnes qui ont coopéré;! sa rédaction sont MM. Sierra, sous-
secrétaire du ministre des finances; fierez, Rodulfo, secrétaire de ce
département, et les intendants Beiza et Sanchez Ocana. On dit que le
gouvernement a ordonné que l’on conduisit en France le général Ro-
marino qui a été arrêté.
Dans la séance de la Chambre des Députés d’aujourd’hui, on a fait
connaître les démissions de 17 députés. Le président du conseil a dé-
claré que le gouvernement avait vu avec le plus vif regret ces démis-
sions. Le gouvernement ne veut pas autre chose que gouverner avec
le parlement pour qui il professe le plus grand respect.
La reine a amnistié toutes les personnes impliquées dans les derniè-
res révoltes de Logrono et de Huesca, exceptant seulement les olficiers
de l’armée et les fonctionnaires publics.
— Bon rue de Madrid du * *f*. 3 p. c. 32 au comptant 52 1/2 à 60
jours. — 5 p. c. 23 3/8 à 60 jours.— Dette sans intérêt 7 1/8 à 60 jours.
FRANCE.
Paris, 3 janvier. — Les chefs Arabes ont été présentés au roi et à la
famille royale. On nous assure qu’après avoir adressé la parole à cha-
cun d’eux en particulier, le roi, parlant à tous, s’est exprimé à peti près
en ces termes ;
<■ Je suis heureux de vous voir réunis autour de moi, vous qui pour
la plupart avez combattu sous les yeux de mes enfants. Je remercie
Dieu d’avoir choisi la France entre toutes les nations pour remplacer
FEUILLETON.
NECROLOGIE ET SINISTRES EN 1814.
L’année qui s’achève estime des plus meurtrières de l’époque. La
maison de Bourbon a perdu trois de ses membres : le duc d’Angouléme,
l’infante Luisa Carloti et le troisième fils du roi de Naples, le jeune
comte de Castro Giovanni.
Un roi. Charles-Jean, a terminé paisiblement à Stockholm une longue
et difficile carrière. La jeune grande-duchesse Alexandra, fille de l’em-
pereur de Russie, est morte en donnant le jour à un fils qui ne lui a pas
survécu; l’archiduc vice-roi d’Italie a perdu l’alnée de ses filles, l’archi-
duchesse Marie-Caroline, et un fils encore au berceau. La mort a frappé
aussi la duchesse régnante d’Oldenbourg, noble fille des Wasa; la prin-
cesse Sophie de Glocester et le duc régnant de Saxe-Cobourg-Gotha.
Les maisons de Wurtemberg, de Hohenzollern-Hechingen, de Reuss-
Greitz, de Hohenlohe-Langenbourg et Waldenbourg, de Solms, de
hippe-Detmold et de la Tour-Taxis ont perdu en 1844 plusieurs de leurs
membres princiers.
L’Eglise catholique a perdu le cardinal Pacca, doyen du sacré collège,
les cardinaux de Croy, Caracciolo et Bussi, archevêques de Rouen, de
Naples et de Bénevent ; Belli, évêque de Iesi. L’épiscopat français dé-
plore la perte de l’archevêque de Rouen, celle de six prélats, M. Letour-
Ijjeur, de Sausin, deTournefort, Double et de Forbin-Janson, évêques
lue Verdun, de Blois, de Limoges, de Tarbes et de Nancy, et Bonnel,
[ancien évêque de Viviers. Nous devons citer aussi plusieurs évêques
[etrangers : Don Joaquim de Àbarca, évêque de Léon ; M. de Arce, an-
jcien patriarche des Indes, mort à Paris ; M. Vecino, évêque de Lérida,
[ancien général des Prémontrés espagnols, mort à Nice; M. Bossi, évé-
[fiue de Coire ; M. Mérino, évêque de Slinorque, mort à Marseille.
Le monde financier a été frappé par la mort de Jacques Laffitte.
. L’armée française a payé un cruel tribut. Après le maréchal Dronet
[uErlonetles lieutenants-généraux d’Ambrugeac de Ste-AIdegonde,
[Pajol et Ledru des Essarts, enlevés à la pairie, citons six lieutenants-
jgênéraux, parmi lesquels le comte Bertrand, 23 maréchaux de camp,
[parmi lesquels le comte de Narp et le baron de Carafïa, et une foule
|uautres officiers supérieurs. La terre d’Afrique a dévoré de vieux ca-
Pfiaines couverts de blessures et de jeunes olficiers pleins d’espérances.
. La marine française a perdu l’amiral Lalande, trois contre-amiraux,
lues capitaines de Vaisseaux, etc.
Parmi les personnages qui ont tenu, en France, un rang éminent,
* °n est beaucoup dont la carrière s’est terminée en 1844. Nous remar-
ions entre autres l’aîné des frères de Napoléon, Joseph Bonaparte.
Les personnages étrangers sont très nombreux. Citons lord Abin-
tjÇr, premier baron de l’échiquier; lord Keane, le vainqueur de Ghuz-
Pêe; don Augustin Arguelles, qui fut surnommé le divin; M. de Azaro,
Fucien premier ministre d’Espagne; sir Francis Burdett, le célèbre |
l®rateur; le jeune duc d’Ossuna, six fois duc et six fois grand d'Espagne; j
T- comte de Benkendorf, ministre de la police russe; sir Hudson Lowe,
îfcôlier de Napoléon; le maréchal napolitain Lucchesi Palli; l’amiral
pogent, doyen de la flotte anglaise; l’amiral Hall, doyen de la flotte russe,•
/JPrince.Dimitri Galitzin, gouverneur-général de Moscou; le général
andenbosch, ancien-gouverneur des Indes néerlandaises et fondateur
es colonies agricoles de bienfaisance; le baron Emmanuel de Pellen-
berg. fondateur de l’institut agronomique d’Hoffwill; le comte Fossom-
broni, premier ministre deToscane et savant mathématicien; de Scheele,
ministre d’état de Hanovre; l’amiral Cochrane; les généraux espagnols
Jauréguy (el Pastor) et Sanjuanéna; des membres nombreux de la pai-
rie anglaise; le prince Paul d’Aremberg, chanoine de Namur; M. de Fa-
bricius, ancien ministre des Pays-Bas a Paris ; Boghos-Bey, principal
ministre de Méhémet-AIi.
Les lettres ont perdu Charles Nodier, Thomas Campbell, le célèbre
poète anglais ; Navarrete , le grand historien espagnol ; Micali, non
moins renommé en Italie; Krylof, le fameux fabuliste russe ; le capi-
taine Basil Hall; Mmes Augustin Thierry, Flora Tristan , la comtesse de
Silva ; Guilbert de Pixérécourt ; l’orientaliste hollandais Weyers ; le
doyen des gens de lettres français, M. Ducercle, mort à Charolles à 114
ans; M. Alexandre de Kisfaludy’. le Pétrarque delà Hongrie ; le dernier
des Bardes gaéliques , Aasdair Buidhe de Maclodhoir ; le poète mulâtre
Placido , fusillé à la Havane ; M. Blum . prussien, acteur, auteur de 589
pièces de théâtre et de 162 oeuvres musicales.
Les sciences regrettent. MM. Geoffroy Saint-Hilaire et Darcet; les chi-
mistes anglais Dalton. Hope et Allen ; sir Henri Halford, le premier
médécin de Londres; le docte mathématicien écossais, Duncon Grégory;
le chimiste Bouillon Lagrange ; plusieurs inventeurs éminents, MM.
Thilorier. Hutchinson (tué sur un chemin de fer); W. Stuckey; Joseph
Samuda, l’un des inventeurs du système atmosphérique, tué sur un ba-
teau à vapeur ; le baron Reynaud, ancien examinateur de l’Ecole Poly-
technique; les astronomes Schleiermacher (Darmstadt), et Francis Bai-
ley (Londres) ; les botanistes Savi (de Pise), Brunner (Suisse) ; le baron
de Moll, géologue bavarrois; le savant voyageur Murray, tué à la fleur
de l’âge a Bornéo.
Les arts ne sont pas moins frappés ; Thorwaldsen, l’illustre statuaire
danois ; Catnuccin. le célèbre peintre romain ; Berton, qui laisse un si
beau nom dans la musique française; et, après eux, les habiles graveurs
Tardieu et Galle, de l’Institut de France ; les peintres Dejuinne, Mau-
zaisse, Constantin, Benvenuti (de Florence), Lamy (de Marseille),
Jacques (miniaturiste), Samuel de Vlerne (Hollandais), de Jonghe,
paysagiste belge ; les statuaires Gechter, Dennont, Denys (à Metz), Er-
nest Mayer (en Bavière) ; les architectes : Canonica (savant milanais)
Le Père, de l’Institut d’Egypte, Alphonse de Seynes ; les graveurs :
Michel Petit. Henri Laurent, de Claussin ; Hardman. de Birmingham-
célèbre artiste catholique en orfèvrerie religieuse ; les compositeurs :
Mazzinghi (à Londres), Castelli, Edler de Mozel (à Vienne), l’abbé Bain,
(à Rome), Amédée Mozart ; Trotbas, le Choron de Marseille ; le carica-
turiste suisse Disteli ; etc., etc.
Il nous reste à signaler des célébrités acquises à des titres bien di-
vers ; Maria Stella qui a tant réclamé le rang de fille de Philippe d’Or-
léans, les conventionnels Berlier, Boiinesœur. Pons (de Verdun), Jac-
ques Pinet ; des noms fameux dans les fitstes de l’opulence : Cappadore
le pêcheur génois, centenaire et douze fois millionnaire ; Eliatzy. le
juif de Salonique ; Crockfort., le fondateur le l'Enfer qui garde son nom;
la nièce de l’abbé de l’Epée, morte à l'hôpital ; un descendant de Shaks-
peare, la petite-fille de Goethe, le plus jeune des fils de Weber; Séra-
phin, legrand homme des ombres chinoises; le prophète saxon Albrect.
mort à l’hôpital en Suisse ; Joe Schmit, le prophète des Mormons, tué
au Missouri dans une fuite à main armée : Busquet, le crieur jadis cé*
lèbre du journal du Père Duehène ; Navarro le contrebandier, l’Abd-cl-
Kader de l’Andalousie; J. Lee, le roi des bohémiens anglais.
L’année 1844 a, elle aussi, sa large part de catastrophes, de ruines et
de sang versé : en Espagne, en moins d’une année 214 victimes des
réactions politiques ! au Mexique, l’atroce supplice du général Seut-
manat ; sur les côtes de Calabre, les deux fils de l’amiral Bandiera, vic-
times ensemble d’une folle tentative de révolution ; à Logrono, les
deux fils du général Zurbano, fusillés.
L’ouragan de la Havane, la trombe électrique de Cette, l’explosion du
Princeton qui enlève aux Etats-Unis d’Amérique deux ministres et trois
autres personnages éminents; la catastrophe des Champs-Elysées qui
ensanglante les fêtes anniversaires de juillet, l’incendie delà Basse-
Terre a la Guadeloupe, que de désastres ! et ce n’est pas tout encore.
L’incendie dévore des villes entières. San Carlos dans l’île de Chiloe,
Cluses en Faucigny , Gressie dans Elle de Java, Trupan en Moravie ,
tout un canton de la colonie anglaise de Démérari. Des quartiers tout
entiers de Varna, de Gravesend, de la Nouvelle-Orléans , de Tolua en
Hongrie , de Kronstadt en Valachie . de Drontheim en Norwège . de
Mariendorf. d’Alep en Syrie, de Landshut en Bavière, de Saint-James
(Manche), de Rainer en Silésie , de Staroconstantinot en Velhynie , de
Jassy en Moldavie, deClausthal en Brême.
Des édifices remarquables : à Constantinople, un bazar; à Naples,
l’hêtel de la douane ; à La Haye, l’hôtel du ministère de la marine ; la
Janina d’Alger; l’antique église de Goslar. en Hanovre; la tour de l’é-
glise de Frenkenlhal, la (lèche de la cathédrale de Laon, le célèbre cou-
vent de Santiago de la Espada, à Séville; le château de Naworth, la belle
fabrique de draps de Neulïïze, le célèbre atelier de machines de Mafféi,
à Augsbourg ; le théâtre de Manchester.
Des ouragans ont ravagé Elle Bourbon, Malamoras, la Jamaïque. Le
fléau de l’inondation a désolé Andrinople. Durango (Mexique), la Loui-
siane, les Indes-Orientales néerlandaises, Manosque dans les Alpes,
San Fernando dans l’Amérique du Sud, la Turquie d’Asie, F orence.
Gênes et Bastia. Des tremblements de terre en Perse, dans l’empire
turc, h San-Juan de Nicaragua ; l’avalanche en Suisse, en Tyrol, dans
la Styrie.
La guerre civile en Valais et dans le canton de Lucerne : des insur-
rections sanglantes en Servie, à Saint-Domingue, en Syrie, dans Elle de
Cuba, h Philadelphie, en Silésie, à Athènes, a Calamata. en Irlande, à
la Dominique et sur les cèles de la Calabre. En Algérie la funeste sur-
prise de Biskara. En Bohême, en Silésie . des fabriques populairement
détruites. La frégate française à vapeur le Groenland, se perd sur les cô-
tes du Marok ; le brick le Rapide, de la marine anglaise, est coulé bas
par un négrier espagnol. Des épidémies à Florence, à Elle Saint-Tho-
mas, à Bombay, dans la garnison de Madrid; à Londres, la petite véro-
le ; au Texas, à la Vera-Cruz le vomito.
L’explosion d’une poudrière à Saragosse ; d’une fabrique de fusées h
Constantinople ; d’un steamer à Rio-Janeiro ; un sanglant événement
sur un chemin de fer du midi. En Caslille, un amphithéâtre qui s’é-
croule; aux Baléares, un mur qui s’affaisse au passage d’une proces-
sion écrase de nombreuses victimes. Au royaume de Kinlore. 194 brah-
mines restent ensevelis sous les ruines d’un palais ; h Madagascar, des
naufragés anglais sont massacrés ; à la Nouvelle-Zélande, 50 colons an-
glais sont dévorés par les sauvages. <
L’année 1844 réclame pou ries causes célèbres les échafauds du régi-
cide prussien Tschech et des exécrables assassin» Poptliuaun et Honoré
Ducros ; les affaires Lacoste e! de Marerllang*. |