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Le Fróeturaeur.
en Allemagne, la cour, tout en ayant pour lui les égards qu’on doit au
malheur, ne le recevrait pas officiellement.
— On lit dans le Moniteur L’expérience faite sur le paquebot le Na-
poléon, de l’applicaLion d’un propulseur à hélice, a éveillé l’attention de
tous ceux qui s’occupent en France des questions relatives à la naviga-
tion à vapeur; et l’intérêt public s’est porté avec juste raison, dans celte
circonstance,sur M. Sauvage, qui dès longtemps avait proposé ce moyen
de propulsion et s’était livré à de longs cl coûteux essais pour en dé-
montrer les avantages.
Le gouvernement du roi, voulant récompenser le zèle désintéressé
avec lequel M. Sauvage s’estoccupéde cetteimportante question, vient
de luiaccorder uneindemnitéde 2500 fr,, dont 2000 fr. pris sur les fonds
du budget de la marine (frais d’expériences et d’essais divers), et 500
fr. sur le fonds d'encouragement dont dispose le budget du commerce.
Il y a lieu ü’espérer que d’autres rémunérations pourront encore être
accordées à M. Sauvage, et lui prouveront l’intérêt que les départe-
ments de la marine et du commerce prennent à ses utiles travaux.
— Une ordonnance règle le tarif pour le transport des voyageurs,
bagages, marchandises, bestiaux et objets quelconques, sur les chemins
de fer de Lille et de Valenciennes à la frontière de Belgique.
Ce tarif établit qu’il sera perçu pour le transport des voyageurs, par
tête et par kilomètre : Voitures de première classe, 8 c; voilures de
deuxième classe, 6 c.; voilurede troisième classe, 4 c.
Toutefois, aucune taxe ne pourra être inférieure, pour les voitures de
première classe, à 75 c.; pour les voitures de deuxième classe, à 50 c.;
pour les voitures de troisième classe, à 13 c.
Pour le transport des articles dits de messageries, le tarif est réglé
par chaque dixaine de kilogrammes et par kilomètre, à cinq millimètres.
Aucune taxe ne pourra néanmoins être inférieure à 00 centimes.
— Nous avons reproduit les détails publiés par le lYational sur les
bruits répandus relativement à un conseiller de la cour de cassation;
nous avons inséré en même temps la lettre de M. Madier de Montjau qui
confirmait pleinement le récit incroyable du National. Cette reproduc-
tion a été faite également par tous les journaux indépendants.
Le National faisait remarquer hier qu’aucun des organes du minis-
tère n’avait répondu un seul mot et il ajoutait :
« Est-ce à dire qu’on espère étouffer ainsi,parcelte apparente modé-
ration et ce dédain affecté, la voix de l’opinion publique justement in-
dignée? ou bien continuerait-on à poursuivre sourdement des manœu-
vres qu’on n’ose avouer au grand jour? Dans les deux cas.nous en pré-
venons le ministère, le calcul sera déjoué. La publicité fera justice de
la calomnie quels que soient les noms et les déguisements sous lesquels
elle s’abrite. »
Chambre des Députés.
Séance du 12 janvier. — présidence de m. saizet.
A 2 heures la séance est ouverte.
M. Ch. Teste fils écrit pour donner sa démission.
Tous les ministres sont à leur banc. La Chambre est fort nombreuse.
m. le président. L’ordre du jour appelle la communication du projet
d’adresse. Je vais en donner lecture à la Chambre :
• Sire,
n L’union des pouvoirs de l’Etat et le concours loyal que la Chambre
a prêté à votre gouvernement, ont entretenu et affermi le repos public,
et le bon sens du pays a partout suffi pour maintenir l’ordre. Le com-
merce intérieur et l’industrie prennent chaque jour un rapide essor.
L’agriculture, quia besoin d’êire encouragée dans ses efforts, se con-
fie à la sollicitude de l’administration. L’instruction et le bien-être, ré-
pandus plus également dans la société, améliorent et élèvent la condi-
tion des citoyens. Voilà, Sire, la France telle que l’a faite sous votre
règne, le développement régulier des institutions qu’elle s’est données,
et nous contemplons avec une profonde reconnaissance envers la Pro-
vidence, la prospérité dont jouit notre patrie.
» Nous apprenons avec une vive satisfaction que les effets de cette
prospérité générale permettent de rétablir l’équilibre entre les dépenses
et les revenus de l’Etat dans les luis de finances qui nous seront présen-
tées. Nous chercherons dans des sages économies le moyen de conso-
lider un équilibre justement désiré.
n Nous féliciterons V.M. de l’état pacifique de nos relations avec tou-
tes les puissances. La paix de l’Europe s’affermit par la durée même.
Elle a pour fondement l’intérêt de la civilisation elle respect des traités,
de ces traités dont nous continuons de revendiquer la protection pour
une nation malheureuse que l’espérance n’abandonne pas, parcequ’clle
a foi en la justice de sa cause. (Très bien).
» En Espagne, la reine Isabelle II, qui est l’objet delà sollicitude affec-
tueuse de V. M., vient d’être appelée, jeune encore, à exercer le pou-
voir royal. En Grèce, le roi Otlion s’est entouré des représentants de la
nation. Puissent dans ces deux pays, la royauté et les libertés publiques
tirer une nouvelle force de leur intime alliance. Nous sommes heureux
d’apprendre que la sincère amitié qui unit V. M. à la reine de la Grande-
Bretagne, et l’accord des sentiments entre votre gouvernement et le
sien, sur les événements d’Espagne et de la Grèce, vous confirment,
Sire, dans les espérances favorables qui s’attachent à l’avenir de deux
valions amies de la France.
» Cette bonne intelligence aidera, sans doute, au succès des négocia-
tions qui, en garantissant la répression d’un infâme trafic, doit tendre
à replacer notre commerce sous la surveillance exclusive de notre pa-
villon (Mouvement.)
» V.M. nous annonce qu’elle a contracté des traités de commerce avec
le roi de Sardaigne et les républiques de l’Equateur et d« Vénézuela, et
qu’elle poursuit les négociations avec d’autres Etats, dans les diverses
parties du monde. Nous espérons. Sire, que ces traités et ces négocia-
tions, en maintenant au travail national, la sécurité qui lui est due, et
en assurant au commerce maritime la protection queson état réclame,
ouvriront une carrière plus large à l’intelligente activité du pays.
» Nous examinerons avec soin les mesures nécessaires pour l'exécu-
tion des chemins de fer et pour diverses entreprises d’utilité publique
Nous accueillons avec empressement l’assurance que le projet de loi
qui nous sera présenté sur l’instruction secondaire, en satisfaisant au
vœu de la charte, sur la liberté de renseignement, maintiendra l’auto-
rité etl’action de l'état sur l’instruction publique.
» Une jeune princesse, sœur de l'empereurdu Brésil,et de la reinede
Portugal,a prisplaceau milieu de votre famille; nous nous associons à
la satisfaction que V. M. a ressentie d’un mariage qui assure le bon-
heur d’un de vos fils et ajoute aux consolations que Dieu vous a réser-
vées. (Très bien.)
» Nous aimons à espérer, Sire, que notre domination en Algérie sera
bientôt générale et tranquille , et que, grâce à notre persistance, nous
sommes près d’atteindre le but et de trouver dans l’accomplissement
de notre œuvre et dans l’allégement de nos sacrifices, le prix de nos ef-
forts. Nous nous unissons à V. M. pour remercier, au nom du pays, les
chefs et les soldats de notre brave armée qui ne se sont lassés ni des fa-
tigues de la guerre ni des travaux de la paix. Parmi les chefs de cette
armée nous comptons avec orgueil un de vos fils. Nous sommes habi-
tués à les voir partout où ta France court un péril ou cherche une gloire.
» Oui, Sire, votre famille est vraiment nationale. (Ecoutez ! ) Entre la
France et vous,l’alliance est indissoluble. Vos serments eL les nôtres ont
cimenté cette union Les droits de votre dynastie demeurent placés
sous l’impérissable garantie de l’indépendance et de la loyauté de la na-
tion. La conscience publique flétrit de coupables manifestations. Notre
révolution de juillet, en punissant la violation de la foi jurée, a consacré
chez nous la sainteté du serment.» (Très bien ! très bien ! )
M. le président. Ce projet d’adresse sera imprimé et distribué. Je
propose à la Chambre d’en fixer la discussion à lundi.
de toutes parts. Oui ! oui !
m. le ministre des finances présente un projet de loi sur les crédits
supplémentaires et extraordinaires 1843 et 1844 et exercices clos.
Le même ministre présente encore le budget de 1845. Il fait procéder
cette présentation d’un exposé de motifs, qui explique comment sans
rien retrancher aux divers services publics, le ministère est parvenu à
établir l’équilibre entre les dépenses et les recettes dans le prochain
budget.
Il explique comment les crédits supplémentaires dont l’opinion pu-
blique s’est préoccupée, n’ont pu détruire les moyens de parvenir à cet
équilibre parce que, d’une part, grâce à l’état de paix et de prospérité
générale, les recettes out augmenté ; et d’autre part, que des dépenses
éventuelles prévues ne se sont pas réalisées, et out permis des annula-
tions decrédits.
m. «srémiedx, rapporteur au sixième bureau, rend compte de l’élec-
tion de M. Syèis, à Valence. Une protestation a été envoyée à la cham-
breau sujet de cette élection.
Le bureau s’est divisé au sujet de cette protestation. La chambre
consultée, valide l’élection. — La séance est levée.
HOliliAJSUE.
Bulletin de la bourse d'Amsterdam du 13 janvier. — Quel-
ques achats opérés en Intégrales ont donné plus de fermeté à ce fonds
Tous les autres se maintiennent bien.
Les actions de la Société de Commerce plus voulues. — Actions des
chemins de fer par contre offertes.
Les fonds espagnols par suite du cours en hausse de Londres, étaient
plus favorables, sans que les affaires fussent animées.
BELGIQUE.
Bruxelles, H janvier.— Leroi est arrivé hier au soirdesa terre d’Ar-
denne au château de Laeken, par le chemin de fer du Midi.
— Hier matin, on a retiré du bassin du Commerce, le cadavre d’un
inconnu récemment noyé. Un chien de berger, qui probablement lui
appartenait, parcourait encore les quais, lorsquele cadavre a été trans-
porté à la morgue.
— Hier matin, vers dix heures, un triste événement est arrivé à Ixel-
les,chaussée d’Etterbeek, au coin de la rue de la Tulipe. Le sieur Lee-
mans, maître couvreur, était monté sur le toit de sa maison pour y pla-
cer une panne qui s était dérangéejcomme le toit était couvert de ver-
glas, il glissa el tomba sur le pavé, d’où on l’a relevé sans vie.
— Un triste accident est arrivé avant-hier malin vers dix heures,rue
du Pachéco près l’hôpital St-Jean : un jeune garçon à peine âgé de neuf
ans, a été écrasé par les roues d’une charrette de brasseur.Ce petilmal-
heureux, appartenant à un fripier de la rue des Epingles, jouait avec ses
deux frères et d’autres enfants autour de la charrette, pendant qu’on
en dégageait les tonneaux, et s’est laissé prendre sous les roues lors-
que la charrette est partie.
— Un soldat du régiment des guidesa tenté de sesuicider, jeudi der-
nier, en se tirant uii coup de pistolet. La mort ne s’est pas suivie.com-
me l’espérait ce malheureux, qui a été transporté horriblement défigu-
ré, de la caserne des Annonciades à l’hôpital militaire rue des Minimes.
AIVEKS , 14
3 i|2 heures. — Le courrier de France n’est pasarrivé.
Depuis deux jours, le froid est devenu intense;ce matin le thermomè-
tre marquait5 degrés. Quelques jeunes gens pàtinaient déjà aujourd’hui
sur la glace des fossés de la ville.
— Le docteur Aerts est purti pour Paris, afin de consulter les célébri-
tés chirurgicales sur un cas grave et rare et qui paraît ne pas s’être
présenté ni avoir été prévu par les praticiens elles auteurs les plus cé-
lèbres. On ajoute que des sommitésd e la médecine opératoire en Bel-
gique hésitent devant une opération que M. Aerts croit à la fois possible
et salutaire.
— Le ministre des travaux publicsinforuie que,conformément à l’ar-
rêté royal du 20 avril 183", les pièces composant le projet de la section
de route de Wavreille au Menn-Chenet el celles concernant les projets
des sections de routes de Salm-Chàteau à Trois Ponts et de Vieil-Salm à
la frontière du Luxembourg, vers Diekirch, seront déposées, depuis le
15 janvier courant jusqu’au 13 mars prochain,à l’hôtel du gouvernement
provincial du Luxembourg, à Arlon, et qu’un registre y sera ouvert
pour recevoir les observations auxquelles ces projets pourront donner
lieu. (Moniteur.)
— Le ministre de l’intérieur va faire distribuer très prochainement
un grand travail sur l’instruction en Belgique. C’est une histoire com-
plète de l’instruction depuis 1704. L’eDsembie des documents formels
matière de deux forts volumes in8».
— I,es négociants fabricants de broderies des villes d’Anvers, Brux-
elles, Bruges, Courtrai, Gand,Liège,Lierre, Malineset Mons ont adressé
à la Chambre des Représentants une pétition tendant à obtenir une ré-
duction des droits d’entrée sur les tulles servant de matière première à
leur industrie. Cette requête est appuyée de plusieurs pièces justifica-
tives.
— Une grande exposition de canaris vient d’avoir lieu à Anvers,La
société du Phœnix avait fait un appel aux amateurs des différentes villes
du royaume et offrait en concours plusieurs médailles d’or et d’argent.
Les amateurs de Bruxelles qui sont pour la plupart des habitués de l’es-
taminet des Trois Pages, ont remporté tous les prix.
M. A ..I a eu deux médailles pour mâle et femelle émaillés. M,D....ge,
deux médailles pour mâles jaune et blanc et MM. Lo...s et D.. .s cha-
cun une pour une femelle jaune.
— Nous apprenons qu’il y a peu de semaines, le curé de la commune
de Pielrebais a vendu au poids à un brocanteur d’Anvers , une
masse deehartres provenant de la fameuse abbaye de Park près de Lou-
vain. On assure même qu’il se trouvait dans celte masse de papiers, di-
vers manuscrits sur parchemin fort beaux, ornés de miniatures.
— Uu détachement, composé d’un officier, deux sergents, quatre ca-
poraux, un tambour el cinquante hommes de la compagnie de disci-
pline, partira , le 15 de ce mois, de Dinant pour le camp de Beverloo,
pour y être employé aux travaux de culture et autres. Pendant leur sé-
jour au camp les soldats recevront les vivres de campagne el la solde
de l’infanterie; mais cette faveur pourra être suspendue par le com-
mandant du détachement pour les hommes dont la conduite ou le tra-
vail laisserait à désirer et qui ne recevront plus pendant la durée de
cette suspension que leur solde actuelle.
— On lit dans le journal allemand de Paris le t'orwaerls :
« M. Meyerbeera éléchargé par le roi de Prusse de composer un opé-
ra pour l’ouverture de I Opéra royal de Berlin. Celte inauguration au-
ra lieu le 15 octobre prochain. »
— D’après le relevé publié par le ministre de l’intérieur de Russie, le
feu a occasionné de grands dommages dans cet empire en 1842. Le
nombre des incendies a été de 0410, dont704 dans les villes; ils ontcoû-
té la vie à 400 personnes. 224 incendies ont été le résultat de la malveil-
lance, et 250 ont été occasionnés par le feu du ciel. 30,427 propriétés
out été réduiles en cendres, ce qui a occasionné une perte de 9 1|2 mil-
lions de roubles d’argent.
— Voici l’éiatdes forces navales de toute* les principales puissances
du monde : l’Angleterre a 510 bâtiments, la France 339, la Hollande 158,
les Etats-Unis d’Amérique 87, la Russie 70, l’Autriche 56, la Turquie 51,
Méhémet-Ali, 46, le Danemarck 40, la Suède 82, l’Espagne 25, le Portu-
gal 11, Naples 18, le pape 4, la Sardaigne 8 ; la Belgique, la Prusse, la
Grèce, Tunis. Maroc, 20. Total : 1,475 bâtiments de guerre.
— Le« autte» «S'uia mlraeSo. — On lit dans l'annonce de Bruges :
Nous sommes informés qu’un des matelots appartenant à l’équipage
de la chaloupe ostendaise, dont le patron a été jeté, ou s’est jeté à la
mer, est depuis plusieurs jours détenu au secret dans la prison de notre
ville. Il est donc probable que dans quelque temps, nous saurons à quoi
nous en tenir sur les prétendus démons qui out tiré l’infortuné patron
au fond de l’ahime.
— ca evijiie Ssarrlble.—On écrit d’Aubeterre au Courrier de l'Escaut:
Hier 28 décembre, à 8 heures du soir, un jeune homme arrivait à
Aubeterre ; il entend, à 7 minutes de là dans la campagne, deux coups
de fusil, suivis d’un cri faible et douloureux ; il en parle à la première
personne qu’il rencontre en ville, et qui lui répond : « Bah ! c’est quel-
qu’un qui garde ses piquets de vigne. • On crut que l’exclamation de
douleur qu’on avail entendu était d’une imagination exaltée par la
frayeur.
Cependant, un crime horrible se commettait au même instant. M.
Peyronneau, homme âgé, veut, père de plusieurs enfants, tous mariés,
habitait seul avec une servante, une propriété lout-à fait isolée, à5 mi-
nutes d’Aubeterre. Il passait pour avoir de l’argent chez lui.
De sept à huit heures, sa servante traverse la cour pour alfèr gorger
des oies. Son maître resté seul dans la maison entend ses chiens aboyer
vivement: il ouvre la porte, fait deux pas dehors et tombe mort frappé
fie deux coups de feu. Le servante effrayée veut sortir ; un troisième
coup l'atteint à la figure. Les meurtriers avaient Liré de l’extérieur de
la cour, cachés par des murs et favorisés par la lune et d’épais brouil-
lards.
Alors ils franchissent les murs , vont à cette malheureuse fille qu’ils
croient bien morte ; ils lui tournent la face contre terre, lui mettent les
pieds sur les reins et l’abandonnèrent pour fouiller toute la maison. Ils
enlèvent tout l’argent monnayé, une montre en or, et laissent l’argen-
terie de table.
Ge matin de bonne heure, quelqu’un arrivant au marché parle che-
min qui longe le théâtre du crime, aperçoit la pauvre servante qui,
évanouie pendant la plus grande partie de la nuit au milieu de la cour,
était revenue à la vie, et se traînait vers la ville pour y demander jus-
tice. Sa figure est horriblement mutilée. Elle est à l’hôpital d’Aubeterre,
où ou espère la sauver, mais elle ne peut faire aucune révélation : eüa
n’a reconnu ni vu personne.
Il est inutile d’ajouter que toute la contrée est dans la stupeur,qu’on
est à la recherche du crime, que chacun fera son devoir et que justice
sera faite.
— Le vo»e da Louis 5.J. — On écrit de Lille, 11 janvier :
M. le baron Coppensa refusé de payer les contributions des Watte-
riugues, les regardant comme illégales. Par suite de ce refus, partie du
mobilier de M. Coppens a été saisie et vendue sur la place publique jus-
qu’à concurrence de la somme réclamée. Un incident des plus plaisants
a signalé cette vente. S’il faut en croire un estimable négociant de Dun-
kerque, parmi les meubles saisies, sur l’indication du propriétaire, fi-
gurait un vase... non pas étrusque, mais Dunkerquois, mais ordinaire,
et qui plus est... nocturne. Le baron el ses amis voulurent s’amuser
aux dépens du fisc et du public ; le vase en question fut exalté, on le fit
remonter à Louis XI, ou prétendit même que ce monarque s'en était
servi plus d’une lois; bref, pour se procurer la propriété d’un vase
aussi précieux, de ce vase d’élection, suivant le style biblique, on mit
enchère sur enchère, el on le poussa avec tant de vivacité qu’il finit par
atteindre le chiffre exorbitant de trois cents fruncs, prix auquel il fut
adjugé Cette somme couvrait la cause de la saisie avec les frais; le reste
du mobilier fut réintégré et on rit beaucoup aux dépens du crédule ac-
quéreur, qui persiste u penser qu’il possède réellement cequ’il appelle
le pol de Louis XI. Un jour ce pot ainsi dénommé figurera pompeuse-
ment dans un musée.
— Esclavage et isui-liarie. — Nous avons raconté, il y a quelques
mois, l'incroyable barbarie avec laquelle un propriétaire d esclaves,
habitant de la colonie de la Guyane, tortura pendant toute une jour-
née et finit par mettre à mort, en te pendant, un jeune nègre nommé
Auguste. La cour royalede Cayenne prononça contre de mailre odieux
mie condamnation à huit années de réclusion, châtiment presque déri-
, soire si ou le compare au crime. La même cour vient de meure en ac-
I
cusation devant les assises de la colonie un autre bourreau de cette es-
pèce, un nommé Fourier, ex-régisseur de l’habitation de ta Mariane.
Les faitsqui lui sont reprochéssont trop nombreux pour être tous livrés
à l’indignation publique. Nous n’en citerons qu’un seul : Le nègre Henri
ayant été arrêté en marronnuge, le régisseur le fit attacher à l'échelle
et fustiger; puis tout l’atelier de l’habitation vint cracher au visage du
malheureux, et lui frapper les deux joues avec un soulier ferré. Le ré-
gisseur termina ce supplice en portant lui-même à la victime des coups
de pied dans le visage avec une telle violence qu il lui brisa plusieurs
dents.
Ce n’est pas tout, l’esclave ne fut détaché de l’échelle que pour être
enchaîné mourant à une chaîne du poids de 25 kilogrammes. Pendant
un mois qu’il resta ainsi enchainé, le pauvre nègre ne reçut qu’une
nourriture insuffisante, el fut soumis à des travaux au-dessus de ses
forces. Il avait eu en outre à subir les huit premiers jours une fustiga-
tion quotidienne de 25 coups de fouet.Ces horreurs sont extraites pres •
que textuellement de l’arrêt par lequel la chambre des mises en accusa-
tion de la cour de Cayenne renvoie le régisseur devant la cour d’assises.
La chambre des représentants devait commencer aujourd’hui la dis-
cussion du budget des finances, mais elle ne s’estpastrouvée en nombre;
la séance a été renvoyée à lundi à une heure. M. le présidenta ordonné
l’insertion au Moniteur des noms des membres qui n'avaient pas répon-
du à l’appel. Voici ces noms :
MM. Angillis, Brabant,Castiau, Cogels, Coghen.Coppieters, David.de
Baillet, de Brouckere, Dechamps, de Chimay, de Decker, de Florisonne,
de Foere, delà Coste, de Mérode, de Muelenaere, de Nef, de Roy, Des-
maisières, de Theux, de Tornaco, Devaux, de Villégas, d’Huart, Dotez,
Donny, Dumont, Dumortier, Fallon.Goblet, Henot, Èervyn, Lebeau, Le-
jeune, Manilius, Mast de Vries, Meeus, Morel-Danheel, ürts, Peeters,
Rogier, Smits, Troye, van Cutsem , Van den Steen, Vander Beien, Ver-
liaegen, Van Volxemet Wallaert.
Ont répondu à l’appel nominal : MM. de Corswarem, de Garcia,
Delehaye, Delfosse, d’Elhougne, Deman-d’Allerode, de Meer de Moor-
sel, de Meester, de Naeyer, de Prey, de Renesse, de Saeyer, de Sécus,
de Smet, de Terbeeq, d’Hoffschmidt, Dubus, Duvivier, E. de Burdine,
Fleussu, Huveners, Jadot, Jonet, Lange, Lesoinne, Lys, Maertens, Ma-
lou, Mercier, Nolhomb, Osy.Pirmez, Pirson.Rodenbach, Savart.Schey-
ven, Sigart, Simous, Thienpont, Vanden Eynde, Vervvilghem, Vilain
X1UI el Zoude.
D’après l’ordre du jour qui avait élé précédemment fixé, la chambre
devait, aussitôt après, s’occuper du budget du département de l’inté-
rieur ; mais l’épreuve du rapport de la section centrale qui avait été
expédiée à M. Maertens, à Bruges, pour être corrigée,ayant été retenue
à la poste par erreur, il enest résulté du temps perdu dans l’impression.
Le tirage a lieu en ce moment, el le rapport ne pourra être distribué
qu’au commencement de la semaine prochaine; la discussion du budget
de l’intérieur sera, par suite, retardée de quelques jours.
On n’apprendra pas sans intérêt, que d’après les lettres du 14 novem-
bre dernier, reçues avant-hier de Guatemala,l’état sanitaire de la colo-
nie continue à être satisfaisant; tous les colons paraissent fortcontents,
et la Pille de Bruxelles s’apprêtait à quitter la baie, ayant à son bord
un chargement complet, composé de divers bois, d’indigo, et d’autres
produits du pays.
On remarque les lignes suivantes publiées par le journal anglais,
\eSun, dans ses avis financiers :
« Les porteurs de bons espagnols seront heureux d'apprendre que
lord Aberdeen, par l’intermédiaire de notre ambassadeur à ùi;,:;. .d, a
forcé le cabinet espagnol à s’occuper de l’arriéré des intérêts et du ra-
chat du capital. »
La réserve de la Banque d’Angleterre en espèces el lingots ne cessede
s’accroître. Jamais, croyons-nous, le numéraire accumulé dans les cais-
ses de cet établissement n’avait élé aussi considérable qu’il l’est aujour-
d’hui. La moyennedes douze semaines qui ont fini le 30 décembre der-
nier a présenté une augmentation de 58U mille livres sur la moyenne
arrêtée au 2 du même mois. Le chiffre de cette moyenne était de 12 mil-
lions 855 mille livres steriings; au mois de septembre 1839 elle était tom-
bée à deux millions, mais depuis la fin de 1841 elle s’est élevée sans au-
cune intermittence. La moyenne de la somme des billets au porteur en
circulation a été pendant le dernier trimestre de 19 millions steriings.
On a reçu à Londres par le paquebot à voiles Literpool des nou-
velles de New-York jusqu’au 21 décembre. Les séances du congrès n’ont
offert jusqu’ici qu’un intérêt purement local. L’opposition contre le ta-
rif actuel commence à se dessiner. Le comité des voies et moyens de la
chambre s’est prononcé pour une modification importante, et il s’oc-
cupe de présenter au plutôt un rapport dans ce sens. Le comité des re-
lations extérieures dans la chambre des représentants de La Caroline
du sud a présenté à cette chambre une motion tendant à faire déclarer
l’urgence de la réunion du Texas aux Etats-Unis.
Le Bulletin\de la Nouvelle-Orléans publie des nouvelles de Port au
Prince jusqu’aux premiers jours de décembre.La nouvelle Constitution
n’avait pas encore élé adoptée par le Congrès. Le gouvernement avait
présenté plusieurs projets qui avaient élé successivement écartés. La
tranquillité régnait dans l’île. On dit que le gouvernement anglais a fait
à celui d’Haïti des ouvertures pour obtenir certains privilèges commer-
ciaux en retourdesquels l’Angleterre rachèterait les droits de la France
à l’indemnité et prendrait des obligations haïtiennes pour la valeur du
montant de ces droits.
On lit dans le Journal de Limbourg néerlandais :
Nous apprenons que les états députés du Limbourg ont rédigé et
adressé, simultanément au roi et aux Chambres, une requête pour les
supplier d’aviser aujmoyeu d’épargner le Limbourg, pour le cas, très
peu probable du reste, mais possible, où la loi concernant l’impôt de 1
112 p. c. à lever sur les propriétés viendrait à être adopLée.
Cetteldémarche des états députés est patriotique. Espérons qu’aprôs
avoir fait ce premier pasdans cette voie ils y persévéreront, et que dans
toutes les occasions ils plaiderontles intérêts de notre pays près du gou-
vernement et près des Chambres.
D’ailleurs, les Etats députés sont fondés à réclamer sur ce point. La loi
sur les propriétés est destinée à éteindre des dettes qui ont élé con-
tractées alors que le Limbourg, à l’exception de Maestriclit et de St-
Pierre, était de fait séparé de la Néerlande et occupé par la Belgique, à
laquelle il payait ses contributions pour soutenir également l’état de
guerre dans lequel ce dernier royaume se trouvait.
Il nous parait même qu’il serait opportun de soutenir la démarche
des Etals députés par les conseils communaux du duché.
L'aulel île la U«tlié»lrale.
On lit dans un journal de cette ville :
11 est peu de personnes visitant notre cathédrale, qui n’expriment un
regret de voir la perspective de l’église que présente le maître-autel,,
enrichi d'un chef-d’œuvre de Rubens, il est vrai, mais chef-d’œuvre,
qui pourrait plus convenablement être placé dans un autre endroit de
l’église. Ce regret est non-seulement exprimé par les étrangers, il l’est,
aussi à Anvers et même dès l’époque de sa construction, ce maitre-autel
a été signalé comme étant non-seulement de mauvais goût, mais nui-
sant essentiellement à la beauté du temple.
Faire disparaître cet autel si on lui trouvait une occasion de place-
ment favorable, en ériger un dans le style de l’église, en harmonie avec
les magnifiques stalles qu’élève M. Durlet, c’est là le vœu unanime de
tous ceux qui out quelqu’entenle de l’art. — Eh bien ! le croirait-on,
dans le conseil de fabrique, on n’entend pas du tout de cette oreille-là,
les uns pour ne pas dévier de leursysLème primitif, d’autres par respect
pour leurs ancêlres. Ces messieurs veulent que cet anachronisme reste
debout comme un éternel monument de l’époque de décroissance qui
a frappé naguère l’art architectural1, et cela au moment où partout ail-
leurs on cherche a en effacer jusqu’aux derniers vestiges.
Voici le fait : il y a trois semaines environ, la commission royale des
monuments adressa au pléban el aux marguilliers de l’église, une lettre
dans laquelle elle demandait le prix de l’autel, non compris le tableau
bien entendu, et en même temps on priait de joindre le plan à la réponse.
Grande fut la joie de ces messieurs qui se hâtèrent de convoquer ie
conseil de fabrique, mais là toutes les espérances vinrent à tomber : un
rejet pur et simple de tout projet de déplacement de cet autel fut le ré-
sultat des délibérationset force fut à MM. les marguilliers de répondre
dans ce sens à la commission royale.
Vamialisuie Egpagncl.
Le magnifique monastère de Saint-Jérôme, en Espagne, a élé dévasté
par suites des guerres civiles qui ont désolé la Péninsule dans ces der-
niers temps. Le Heraldo publie à cette occasion les lignes suivantes :
« Le magnifique monastère de Saint-Jérôme, qui parait avoir servi
de modèle pour la construction de celui de l’Escurial, a en outre le mé-
rite d’avoir élé le premier temple catholique élevé à Grenade, bâli par
le grand capitaine, qui se fit enterrer dans son enceinte, el auquel il lé'
gua son épée avec son portrait sur toile et son buste.
» Ce trésor de richesses artistiques, de peintures à fresque, de toiles,
de précieuses sépultures, a été respecté parles Français lorsde leurin-
vasion eu 1810; et, il faut le dire à l’honueur de leur civilisation, ils ne
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