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1852.
N° 5.
ANVERS. Samedi 5 .Immer.
Dix-Septième année.
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A Anvers an bnreaa du PRÉcanstra
Rue de l’Amman, N* 1256, en Belgiqa*
et a l’etranger cher, tess les Directn:»
des Postes.
Journal Politique, Commercial, Maritime et Littéraire.
3 JANVIER.
AVIS.
IiCS biireeux et l’imprimerie elia Frcettf"
aeur sont transférés me aîe l’Amman.
X» tS»®, près tin Musée.
BULLETIN POLITIQUE.
Toutes les correspondances de France s’occupent des fêtes et
cérémonies qui ont marqué le premier jour de l’an. Nous en pu-
blions plus loin des détails qui complètent ceux que nous avons
donnés hier.
Le palais des Tuileries sera, k l’avenir, la résidence oflieielte du
président de la république.
Une hausse de 1 fr. 10 c. a eu lieu à la bourse d’hier.
La proclamation du président de la république qui avait eu sa
grande cérémonie du jour, a eu égalemcntsa fêle de nuit, et Paris
s’est illuminé vers les cinq heures du soir, comme aux beaux
jours de Venise la belle.
Le Journal des Débats indique, sans les résoudre ouvertement,
lesquestions que soulève la retraite dè lord Palmerston du cabi-
net en Angleterre. U laisse entrevoir que la France va trouver
dans ie cabinet reconstitué de lord John Russell, et malgré la pré-
sence de lord Granville, un gouvernement moins disposé que ne
l’était lord Palmerston à seconder et encourager sa politique.
Le clergé catholique irlandais commence à mettre à exécution
ses menaces, cl les prêtres donnent l’un après l’autre leur démis-
sion des places qu’ils occupent dans les colléges de l’Etat. Cepen-
dant les décrets du synode de Thurles n’ont dû entrer en vigueur
qu’au 4" janvier. Très-probablement qu’il se trouvera des prêtres
qui refuseront d’y obéir et voudront garder leur position. Mais le
gouvernementestdécidé b ne considérer eu aucune façon ces actes
d’indépendance et a déclaré, dès la promulgation du fiat papal,
toutes les places de l’Etat occupées par des prêtres catholiques
vacantes, ipso facto. •
On s’attend de plus en plus à Hanovre non-seulement b la dis-
solution des chambres, mais à de profondes modifications, par
ordonnance royale, de la constitution et, en particulier de la loi
électorale, de nouvelles élections, sous le régime actuel, ne pou-
vant amener que des chambres plus démocratiques encore que
les chambres actuelles.
La Diète d’Oldenbourg a adopté, dans sa séance du 29 décem-
bre, par 22 voix contre U, une proposition tendante k soumettre
la Loi fondamentale k une révision parla Diète actüelle et la pro-
chaine Diète, réunies, k la simple majorité des voix.
Le Sénat de la ville libre de Brême avait convoqué, pour le 30
décembre, la bourgeoise en séance secrète, pour 1 ui soumettre ses
propositions définitives au sujet de la Constitution. La bour-
geoisie s’est assemblée, mais elle a refusé de délibérer et de voter
en séance secrète, et le Sénat, qui ne voulait pas de discussion
publique, a regardé la résolution de la bourgeoisie comme un re-
jet de ses propositions,
On mande de Portugal que le discours de la couronne aux
chambres a été favorablement accueilli. On attend avec impa-
tience l’ouverture des séances de la Chambre des députés, pour
connaître exactement l’esprit qui y règne ; mais, faute d’un nom-
bre suffisant de députés, il n’y a pas encore eu de séance. Quel-
ques journaux croient que l’heure de la régénération est arrivée
pour ce malheureux pays. D’autres, plus circonspects, ne se font
pas de si flatteuses illusions ; ils attendent, pour juger de l’avenir,
que les événements aient quelque peu éclairci l’horizon politique.
Une dépêche télégraphique de Vienne du 1er janvier annonce la
promulgation de plusieurs patentes impériales. La constitution du
4 mars 1849 et les droits fondamentaux publiés à celte époque
sont abolis, et ces patentes arrêtent les principes du futur orga-
nisme de l’Etat. La constitution communale sera réformée dans
îe sens conservateur, en ayant égard k tous les intéréts impor-
tante Le jury est aboli; la procédure oraleest maintenue ainsi que
les débats oraux; un code-civil ci pénal commun k toute la mo-
narchie sera introduit dans les pays de la couronne.
La création de fuléi-commis et de majorais sera facilitée : les
grandes propriétés, autrefois seigneuriales, pourront être sépa-
rées des communes dont elles dépendent.Alix autorités de, cercles
et aux gouverneurs seront adjoints des commissiuns composées
de membres de la noblesse héréditaire et propriétaire, de petits
et de grands propriétaires et de représentants de l’indusirie.
1851.
DEUXIÈME ARTICLE.
C'est aux nations, disions-nous hier, qu’il appartient dé-
sormais de régler elles-mêmes leur sort, de manière à trou-
ver chez les autres, non point le besoin d’intervention, mais
de bons rapports, mais des relations amies.
Nous demandions si la Belgique se trouvait dans celte
condition. C’est une question à laquelle les faits répondent
suffisamment. Depuis quelle s’est élevée au rang des pays
indépendants, on l'a constamment trouvée dans la voie que
doivent suivre les peuples qui aspirent à se rendre dignes
de l’estime générale et à s’attirer des sympathies. Fidèle à
ce principe en quelque sorte fondamental de son organisa-
tion, elle ne l’a oublié à aucune époque, depuis 1830, quels
que fussent les hommes chargés de la gouverner. C’est une
justice à lut rendre, ainsi qu’aux différents ministères.
Ce n’est pas en 1851 qu’elle s’en est écartée. Elle a, au
contraire, donné plus d’un gage nouveau de l’excellent es-
prit dont elle est animée. Son attitude et sa conduite ont
été celles d’une nation courageuse et loyale, rieuse laissant
point entraîner par le courant des idées excessives, n’im-
porte d’où elles vinssent, et il lui en est venu de plus d’un
côté; elle les a toutes sagement repoussées et, au lieu de s'y
abandonner, elle s’est mise au travail avec une plus grande
énergie. L’année qui vient de s’écouler est une de celles où
elle a montré le plus d’activité. L’esprit d’entreprise, sans
lequel le commerce et l’industrie ne peuvent que végéter,
s’est développé, au lieu de se restreindre, sous l’influence
des crises politiques. Les relations avec l’étranger, princi-
pabment avec certaines contrées transatlantiques, se sont
étendues et consolidées. Le crédit belge a gagné du terrain,
et comme nous voyons aujourd’hui s’accroître le nombre de
nos nationaux qui vont bravement établir des rapports avec
les contrées lointaines, il ne peut qu’en gagner encore; c’est
bien plus par ce moyen qu’à l'aide de tous les droits protec-
teurs possibles, que notre pays parviendra à une prospérité
durable.
Si nous faisons cette remarque, c’est parce que, au point
de vue où nous nous sommes placé, il y a dans ces faits
deux choses qui militent en faveur de la Belgique : 1" On
y trouve la preuve quelle a confiance en elle-même et clans
son avenir. Sans cela, elle se garderait bien de se livrer à
des entreprises de longue haleine. Il n’est ni dans son carac-
tère, ni dans ses moeurs de courir des aventures : — 2° N’y
a-t-il pas là aussi un fifre véritable à l’eslime des autres
peuples et à des ménagements particuliers de leur part ?
Lu est-il un seul qui pourrait être le bien venu à ne point
inspecter une nation donnant au monde l'exemple d’une
tantjuiUitô parfaite, d’un inaltérable attachement à l’ordre
— lilhrrté. — a*roft-i*ès.
d’une ardeur incessante au travail, jouissant des institutions
les plus libérales, sans que jamais il se soit trouvé dans son
sein quelqu’un capable de conseiller hautement d’en faire
mauvais usage? Nous ne le pensons pas, et c’est ie motif
pour lequel la Belgique doit toujours être appelée à ce que
l’on ne se mêle d’elle à l’étranger que pour ce qui concerne
les rapports internationaux.
Quant à ce qui est de notre politique intérieure, nul n’a
rien à y voir et d’ailleurs elle ne saurait porter ombrage à
qui que ce soit. S’il y a lutte entre les partis,cette lutte n’est
dangereuse pour personne. L’opinion publique est asse?,
éclairée, sa conviction est assez fortement enracinée, pour
que tous les efforts qui pourraient être tentés, dans un but
d’agitation et de troubles, demeurent impuissants.
Nous ne parlerons ni des démagogues, ni des radicaux ;
si féconde pour tout le reste, la Belgique est aussi stérile
qu’un rocher pour leurs doctrines. Elles n’y prennent pas
germe Nous n’avons àtenir compte que du parti théocrati-
que. Scs aspirations au pouvoir sont des plus ardentes. Il
n’épargne rien pour les satisfaire. Tantale n’était pas plus
avide que lui, mais il sera bien longtemps encore, si ce
n’est à jamais, condamné à endurer son supplice. Il n’a pas
dans le pays l’appui qui lui est indispensable, pour remon-
terai! point d’où il a été précipité parles électeurs. Il en a
eu, l’année dernière, une preuve nouvelle. Malgré l’aide
inaccoutumée qu’il a rencontrée,pour combattre la politique
et les projets du gouvernement libéral, force lui a été de
succomber, en définitive, tant sur le terrain électoral que
sur le terrain parlementaire; combien la chûte n’eût-elle
pas été plus éclatante, s’il s’était agi d’une question autre
que celle qui a momentanément divisé les Chambres, le
Sénat surtout, et le ministère!
Ce parti peut bien intriguer, se livrer à des manœuvres,
pour attiser quelques passions, mais là se borne ce qu’il
peut. Que son opposition soit taquine, violente même et
acharnée, elle ne saurait être redoutable. Elle a, en 1851,
atteint les dernières limites de sa puissance, grâce au con-
cours de certaines circonstances. Elle n’a abouti à rien, si
ce n’est à empêcher que des mesures qui devaient être pri-
ses, l’année dernière, dans l’intérêt du pays, ne le seront
qu’en 1852.
Voilà à quoi se bornent les embarras de notre politiqne.
Heureux, croyons-nous, le pays, où grâce à de sages insti-
tutions,entourées de respect par tous, il n’y en a pas de plus
grands à craindre. La confiance du peuple.dans le chef de
l’Etat et dans un gouvernement qui a pour lui les sympa-
thies générales, c’est là une véritable sauvegarde que nous
avons et que nous souhaitons aux autres.
Réceptions du nouvel an.
Voici les principaux discours adressés au Roi à l’occasion
des réceptions du jour de l’an ;
Discours de- M. le président du sénat.
Sire.
Le sénat saisit avec bonheur l’occasion du renouvellement de
l’année, pour offrir à Votre Majesté l’expression de son respec-
tueux hommage et de son inaltérable dévouement.
Le temps resserre chaque jour davantage les liens si intimes
qui unissent la Belgique et son Roi.
Four votre majesté, les vingt années qui viennent do s’accom-
plir sont celles d’nn règne glorieux et prospère ; pour le pays, ce
sont vingt années d’une existence libre, indépendante et câline.
Grâces en soient rendues à la sagesse du Congrès qui fonda no-
tre nationalité en lui donnant pour base une constitution si par-
faitement appropriée au caractère des Belges et aux besoins de
notre époque ; grâces aussi k votre Majesté qui a consolidé cette
nationalité, et ce trône véritable garantie d’ordre et de stabilité ;
grâces encore aux bons instincts et k l’antique moralité de nos
populations si fidèles k leur roi, si attachées à nos in titulions ;
grâces surtout k la divine providence qui semble se complaire k
protéger d’une manière toute spéciale notre chère Belgique.
Princes, les vœux que nous formons aujourd’hui pour votre
auguste père se confondent avec ceux que nous formons pour vos
altesses royales, dont l’existence est si précieuse à la patrie.
Discours de M. Verhaegen, président de la chambre des
représentants.
Sire,
En venant vous renouveler, k l’occasion du !<■ janvier, les vœux
qu’elle forme pour votre bonheur et pour celui de vos enfants, la
chambre des représentants est dominée tout à la fois par un sou-
venir douloureux et par un sentiment de haute satisfaction na-
tionale. .
Il y a un an, h pareil jour, votre palais était muet. Tous nous
souffrions... les regrets qui nous oppressaientalors, la nationtout
entière n’a pas cessé d’y être fidèle.
Quant k la satisfaction que nous fait éprouver l’aspect de la pa-
trie alliant de plus en plus le progrès û l’ordre, n’est-elle pas lé-
gitime, quand nous songeons aux commotions [qui naguère ont
ébranlé la plupart des monarchies européennes?
La Belgique, qui s’est montrée calme et ferme en face des ora-
ges grondant k l’horizon, s’est acquis l’estime et la considération
de tous les peuples civilisés. Elle peut, aujourd’hui, montrer avec
orgueil la sage constitution qui couronne son édifice social, le
sens pratique qui guide ses plus humbles citoyens, l’amélioration
du sort des classes laborieuses que poursuivent sa législature et
son gouvernement, le développement de son industriequi n’exclut
pas la conservation de ses mœurs; et nous devons en féliciter
Votre Majesté d’une manière toute spéciale, car elle a contribué
pour une large part k réaliser ces bienfaits.
Oui, Sire! le Congrès a commencé par jeter les fondements de
notre organisation politique avec une maturité qui lui assigne une
grande place dans l’histoire; puis est venue Votre Majesté qui,
par l’exercice loyal et sincère de la royauté constitutionnelle, a
aidé k l’accomplissement de son œuvre.
Puisse la Providence, Sire! Vous permettre do présider long-
temps encore k nos destinées! Puissent vos fils vous prendre
pour modèle! Puissent l’union do la Belgique au dedans et son
indépendance au dehors, jeter de jour en jour de plus profondes
racines !
Voici, en substance, la réponse faite par le Roi au dis-
cours prononcé par M. Verhaegen, président de la Chambre
des représentants.
Messieurs,
Je remercie la chambre des sentiments qu’elle vient d’exprimer
pour moi et pour ma famille. Vous avez raison de vous féliciter de-
là situation calme dans laquelle se trouve le pays. Elle est due en
grande partie au concours loyal que la chambre n’a cessé de don-
ner k mon gouvernement
Durant les quatre années qui viennent de s’écouler au milieu
de conjectures très-graves, la chambre a donné des preuves nom-
breuses de patriotisme. Elle a témoigné pour moi des sentiments
d’affection que, de mon côté, je lui rends bien sincèrement.
La Belgique possède des institutions empreintes d’un grand
esprit (le liberté ; elle en a toujours usé avec sagesse, et jamais
elle n’en a exagéré l’application.
Nous entrons, messieurs, dans une ère nouvelle. Je ne doute
pas que la même prudence cl le même lion esprit ne guident la
Belgique et ne lui fassent surmonter les difficultés qui pourrfiient
-urgir. Elle maintiendra la position distinguée qu’elle occupe
parmi les nations européennes.
Je vous remercie de nouveau, et je souhaite que l’année dans
laquelle nous pplrpps soit heureuse pour vous tous.
Discouisde 31. de Gcrlache, premier président de la cour
de cassation.
Sire,
G’esUw phénomène rare dans les temp? eh neus vivons au’un
peuple affectionné k son gouvernement et k ses institutions, qui
sent son bonheur et qui ne veut point changer sa position.La Bel-
gique Offre au inonde cet heureux et singulier spectacle. Ses
institutions , affermies par une expérience .le (ilus de vingt
années, appuyées sur ces vieilles mœurs religieuses, sur ces
principes traditionnels, qui suppléant les lois, font la force et la
durée des Etats, satisfont aux besoins d’une nation amie de l’or-
dre et d’une honnête liberté, également ennemie du despotisme
et de l’anarchie.
Sire, c’est aujourd’hui pour nous un grand bonheur d’être
admis k répéter k votre Majesté ce que tout le monde dit haute-
ment : que la Belgique, appuyée sur sa Conslituliou et sur son
Roi, fortement unie, sagement gouvernée, n’a rien à redouter des
crises qui agitent tant d’autres pays Dieu qui l’a conduite comme
par la main k travers tant d'écueiis ne cessera de la protéger.
Oui ! Nous osons le prédire ici, quelques destinées que l’avenir
nous réserve , ces 21 années, si glorieuses pour la Belgique et
pour son prince, tiendront une grande place dans l’histoire de
notre patrie, et lui mériteront le respect de taules les nations?
Que Dieu nous conserve ce Roi sage et habile, qui nous a si
généreusement consacré son existence ! Qu’il tion-s conserve ces
jeunes princes, élevés par l’amour éclairé du Roi pour la patrie !
C’est notre vœu le plus cher ; c’est le vœu que nous supplions
ardemment le ciel d’exaucer.
Discours de M. le directeur de la Banque nationale.
Sire,
Le conseil d’administration de la banque nationale a sollicité
ayec empressement l’honneur d’être admis auprès de votre ma-
jesté, afin de lui offrir, à l’occasion du renouvellement de l’année,
l'expression des vœux ardents qu’il forme pour son bonheur et
celui de son auguste famille.
Gréée pour contribuer au développement du crédit, en fécon-
dant les sources du travail et de la richesse publique, la banque
nationale,quoiqu’elle ne fonctionne que depuis une année k peine,
a cléjk répondu, autant qu’il était en elle, au but de son institu-
tion. Le taux modéré de ses escomptes a rapproché du commerce
et de 1’ nduslrie les capitaux dont elle dispose et qui les vivifient;
et la circulation de ses billets, qui atteint aujouiu’bui ie chiffre
élevé de 50millions, prouve suffisamment que le pays l’enlouie de
sa confiance.
Discolus de 31. le gouverneur de la Société Générale pour
favoriser l'industrie nationale.
Sire ,
Nous sommes heureux de pouvoir venir présenter k votre ma-
jesté l’hommage de notre profond respect, et lui offrir les vœux
ardents que nous formons pour son boniieur et celui de son
auguste famille.
Nous savons, Sire, combien sont vives les sympathies de votre
majesté pour la classe nombreuse de la population dont le travail
soutient l’existence; aussi, c'est avec empressement que la direc-
tion de la Société Generale fait connaître au Rui sus espérances
pour la prospérité des principales branches d’industrie que la
Société Générale s’est efforcée de développer en Belgique.
Sire, il y a peu de jours encore, Faillite 1852 se présentait me-
naçante ; mais les craintes ont eu grande partie disparu ; nous
faisous des vœux pour que le commerce et l’industrie puissent
bientôt jouir de cette tranquillité, si nécessaire pour répandre,
sur une classe nombreuse de la Société, lesbienfaits que procure
le travail.
Sire, aux jours de l’épreuve, les Belges se sout serrés autour
du trône île Votre Majesté ; aux jours de prospérité, leurs vœux
reeonnaissauls entourent la dynastie qui a fondé noire nationalité
et qui assure-notre indépendance.
Discours de 31, le directeur de la Banque de Belgique,
Sire,
La Banque de Belgique, heureuse de remplir un devoir consa-
cré par nu antique usage, vous présente avec empressement ses
hommages respectueux et les vœux qu’elle forme peur le bonheur
de votre personne royale et pour celui de votre augu te famille.
Elle saisit eelte occasion de vous remercier de la haute et bien-
veillante protection que le commerce et l’industrie reçoivent sans
cesse.de Votre Majesié.
Sire, la banque de Belgique, quoiqu’elle ait contribué par ses
capitaux, dans une large proportion, a la formation de la banque
nationale, n’en conserve pas moins une liés grande importance
par l’appui qu’elle prête a L'activité commerciale et industrielle.
Son administration ne perdra pas de vue cette importance. Elle
s’efforcera de se rendre digue de la confiance du gouvernement
et des int. ressés, en redoublant de zèle dans l’accomplissement
de la mission qui lui est confiée.
Sire, (misse Faunce qui commence n’offrir k votre majesté que
des jours heureux, et maintenir dans te pays le bien-être dont n
jouit et que nous devons k la sagesse de votre règne.
On sait que depuis un grand nombre d’années des contestations
s’étaicut élevées au sujet des intéréts de l’encaisse que la Société
Générale avait entre les mains lorsqu’éelatôrent les événements
de 1830. La Société Générale prétendait n’être pas redevable de
ces intérêts au gouvernement belge.
Los divers ministres qui s’étaient succédé au département des
finances avaient reculé devant un procès a intenter k la Société
Générale de ce chef,, lorsque M. Frère Orban Fa citée en justice
pour le payement des intérêts.
Dans son audience du 2 janvier, la cour de cassation a condam-
né la Société Générale, par un arrêt longuement et parfaitement
motivé, à payer immédiatement au gouvernement belge les inté-
réts de l’ancien encaisse qui s’élèienlà deux millions.
G’cst par ia persévérante énergie de M. le ministre des finances
que le trésor public recouvre une somme de deux millions , que
la Société Générale avait refusé de payer. (Observateur.)
«IRIiCE.
Athènes, 23 décembre. — Le mémorandum de lord Palmerston
sur la situation de la Grèce, a donné lieu k des débats qui ont duré
cinq jours au sein de la chambre des députés. L’opposition a pris
parti pour lord Palmerston ; mais le ministère a fini par obtenir
un vote de confiance.
Le sénat a adopté un projet de loi au sujet d’un impôt extraor-
dinaire. .
On dit qu’il circule des pétitions demandant l’abolition delà
constitution. (Dép. tel. des journ. de Vienne.)
-----------------------------------------
Constantinople, 19 décembre. — Le gouverneur des Dardanelles
a été destitué a cause des mauvais traitements qu’il avait ordon-
nés conlre le drogman du consulat autrichien, et il est appelés
rendre compte de sa conduite devant un tribunal. Depuis l’arrivée
de la nouvelle des événements çle Paris, M. de Lavaletle confrère
souvent avec le grand-visir et le ministre des affaires étrangères.
(Idem).
------------y y. aWiimr-------------------
B'.CTÏ**'* E.
Alexandrie, 20 décembre. — Abbas Pacha fait en ce moment
une tournée dans l’intérieur de l’Egypte,
Les derniers événements de la France ont ici comme partout
ailleurs, éveillé l’attention générale.
Une grande activité règne dans le commerce, et surtout dans
celui des grains. Les prix des céréales ont haussé ici de 50 p. cenl
depuis un mois. L’augmentation des grains en Angleterre, des
nouvelles de mauvaises récoltes en Syrie, et surtout la spécula-
tion, sont la cause de celte hausse, D'ailleurs ce qui y contribue
beaucoup, c’est le nombre de bâtiments qui sont dans le port, et
par suite duquel le l'rêl pour l’Angleterre est k très bas prix. Il en
résulte que c'est celui qui exporte les grains qui profite de cet
avantage pour en augmenter le prix. (Lloyd.)
K®AiV SSliïÆS O’.AME
On écrit de New-York au Daily-News :
Au diner donné par le barreau de New-York k Kossulh, il y a eu
une espèce de scène provenant de quelques observations dû juge
Ducr, i[ui a répondu au toast porté en l’honneur de la magistra-
ture. Il s'attacha k combattre le principe d'intervention exposé par
Kossulh et exprima le désir de le voir rejeu» par lo gouvernement.
11 lit remarquer que c’était là une question très importante et
begijcQuj! plw-s jjRérçsssnte fjys toutes celles qui ont été souleyêes
ABONNEMENT PAR TRIMESTRE.
Pear Anvers..................fr. 12 50
» la pr«vince franc de port. » 45
■ la Hollande...............» 17
» la France.................» 47
Insertions 25 c.8 la ligne. Réclam. » » 50
depuis la fondation du gouvernement américain. Il combattit la
convenance de soumettre une question semblable k une assem-
blée k qui l’on ne donnait pas le temps de délibérer et qui jugeait
plulôt sous Fempression d’une excitation de sentiments qu’avec
un calme jugement. A ces paroles l’agitation a été grande dans
l’assemblée et le juge Duer a été obligé de se rasseoir sans termi-
ner son discours. Kossulh s’est alors levé et a dit en réponse aux
objections présentées :
« Je suis venu ici avec la conviction que j’étais honoré par une
corporation hautement intelligente qui ne pouvait être amenée k
donner sa sympathie et les meilleures émotions de son cœur, sans
la conviction il’uo jugement approfondi. Je puis peut-être ajouter
que l’instinct du -peuple est souvent plus sage que les jugements
des plus sages. L’interprétation des lois dans tout pays ne peut
se faire u’avcc. conviction. Ce principe est si plein de vérité et
de droit que j.’oi pleine confiance dans son succès". Je dois mainte-
nant vous prier oe ne pas faire d’adhésion k ma cause sans y bien
réfléchir.
« La libre discussion est nécessaire pour arriver k un but loyal,
mais il y a un lomps pour cela. « Rome discutait et Sagonte tom-
bait. » Je ne m'étais pas attendu k être oblihé de faire les remar-
ques. J’aime la libre discussion quand je m’y attends ; mais quand
elle me prend à Fimproviste , j’aime'autant m’en dispenscr.Je suis
ici sur le sol libre de l’Amérique, jouissant deThospilalilé qui m’*
élé donnée, et je ne serais pas fidèle k ma cause si je n’étais pas
prêt à répondre k toutes les objections, à termes égaux. »
Quanta la marche qui suivront les ambassadeurs russe et au-
trichien, par suite de la réception officielle de Kossulh par le con-
grès,divers bruits circulent à Neiv-York.
Le correspondant de Vlleruld lui écrit do Washington k la date
du 19 décembre.
« J’ai été informé par une assez bonne autorité que tous ou
presque tous les ambassadeurs des puissances européennes, re-
présentant les monarchies du vieux continent, ont eu plusieurs
consultations sur la marche k suivre en conséquence de la récep-
tion publique projetée par le président et ie congrès en l’honneur
de Kossulh, k son arrivée dans cette ville, lien est qui vont jus-
qu’k vouloir se joindre aux ambassadeurs russe et autrichien
dans leur départ de Washington, et demander leurs passeports
pour l’insulte publique faite à leur gouvernement.»
AK6 ffjICTESîïSK.
(Correspondance particulière du précurseur.)
Londres, l'janvier.
U sera définitivement impossible de percer, avant la réouver-
ture du parlement, le mystère qui enveloppe la retraite de lerd
Palmerston. La question reste toujours indécise entre deux pro-
positions des plus contraires. Le noble milord, (comme l’appelles
le correspondant do Londres de FEmancipation), le noble lord
a-t-il élé obligé de se retirer parce qu’il était trop libéral? a-t-il
dû quitter le nimisètrc parce qu’il Fêlait trop peu ? C’est ce qu’il
n’est permis k personne de décider d’une manière absolue. Le
fait est que depuis quelques jours, les partisans de la réforme
électorale qui avaient crié bien haut contre la mesure qui privait
ie gouvernement de lord John Russell d’un de ses plus breiles et
de ses plus forts soutiens, sont presque revenus sur leurs paset
se demandent aujourd’hui si lord Palmerston était bien le libéral
qu’on exallc tant aujourd’hui. Ils se sont rappelés que, de tous
les ministres de la reine, lord Palmerston est peut-être celui qui
est le plus hostile, ou, pour parler autrement, le moins sympathi-
que aux réformes que réclame le parti des radicaux. Ils se sont
souvenus, surtout les free traders, que lord Palmerston avait ja-
dis proposé un droit de 4 shellings sur les blés étrangers; ce qui
était une faveur mesquine aux yeux des protectionnistes, mais
une grosse violation do principes aux yeux des libres échangistes.
11 est vrai qu’ils doivent se rappeler, par la même occasion, que
lord John Russell offrait alors un droit d’entrée de 8 shellings sur
les blés étranger s, ce qui Te rendrait deux fois (dus à craindre qu«
le noble vicomte qui vient de quitter le Foreign-Ofp.cc. Tous les
souvenirs se sont joints au bruit, qui a pris une certaine consis-
tance, d'après lequel lord Palmerston aurait approuvé d’une ma-
nière absolue le coup d’Etat de M. Louis Bonaparte, et l’on s’est
demandé si lord Palmerston ne serait en définitive libéral que vis-
à-vis de l’Autriche et en faveur des seuls Hongrois.
Le Daily News surtout, s’est fait le champion de cette réaction
contre lord Palmerston, et si lord John Russell se présentait de-
vant le parlement avec un projet de réforme sérieux, s’il s’adjoi-
gnait un vrai libéral pour remplir le vide fait parla, retraite du
noble vicomte, il aurait quelque chance de conjurer Forage qui
s’amonceilo et ne discontinuera pas k grossir jusqu’k la réunion
des représentants.
On dit que le premier ministre tourne en ce moment les, yeux
vers un des membres du petit bataillon Peeliste, dont sir James
Graham est aujourd’hui le chef. Mais il faut remai quer que ce n
serait pas une grande addition numérique qu’il obuendrait par ce
moyen, car les Peelistes forment aujourd’hui un noyau de 20 k 30
membres au plus, et la retraite de-lord Palmerston, si elle est ac-
compagnée surtout de l’hostilité de celui-ci, enlèverait au minis-
tère un bien plus grand nombre de voix; et l’on a vu dans la ses-
sion dernière, qu’il n’en avait déjk pas trop.
Go qui est certain, c’est que lord John Russell est excessivement
embarassé de la position que lui fait la retraite de lord Palmers-
ton. On dit que le ministère, de son côté, n’est pas très unanime
sur l’opportunité de la mesure, et que le marquis de Lansdowne,
particulièrement, est assez mécontent de la manière dont a été
menée la dernière modification ministérielle et est disposé k
vancer ie moment de sa retraite qu’il médite depuis longtemps.
Ge sera une grande perle pour le ministère actuel, car le mar-
quis de Lansdownc jouit d’une très grande popularité dans le pu-
blic et d’une grande influence k la chambre dès lords.
Il ne restera k lord John Russell, pour traverser les périls d’une
session qui promet d’être orageuse, que la famille des Grey, que
l’on nomme ici la clique Grey, et qui a envahi une grande partie
tics positions du ministère. Mais, à tort ou k raison, les deux
principaux représentants de celte partie du gouvernement, lord
Grey et sir Georges Grey sont peu aimés-au dehors. L’adminislra-
tion coloniale de lord Grey est l’objet des plus vives critiques et
sir Georges l’a quittée, il y a quelques mois, par la crainte de se
retrouver en face du parlement avec le poids si lourd de la discus-
sion qui s’entamera k ce sujet. Le beau-frère de lord Grey, sir
Gharies Wood, n’a dû de rester, jusqu’k ce jour, chancelier de
l’échiquier, qu’a l’avantage qu’il a eu de pouvoir toujours se pré-
senter devant la chambre des communes avec un excédant des re-
celtes sur les dépenses, et encore se fesait-il toujours beaucoup
d’adversaires dans la disposition de ce surplus. L’année dernière,
il a même élé obligé de refondre entièrement son projet financier
qui avait réussi k ne satisfaire personne. Mais k la session pro-
chaine, sir Charios Wood va se présenter, non plus avec ce sur-
plus qui l’avait fait supporter jusqu’à ce jour, mais avecun déficit;
inévitable occasionné par la guerre caffre. De telle sorte que c’est
dans les deux départements représentés par lord Grey et sirCh.
Wood que le parlement aura le chagrin de voir le commencement
de la brèche faite dans la prospérité si constante des affaires de la
Grande-Bretagne depuis plusieurs années
Il ne faut donc pas être prophète pour prédire k la partie Grey
du ministère une chute presqu’inévitable, surtout quand l’opr-
nion générale est que c’est k eux principalement qu’il faut attri-
buer la retraite de lord Palmerston.
Les doctrines du Luxembourg, ces fameuses doctrines qui, dans
es premiers jours do la révolution de février ont fait résonner
les échos étonnés et effarouchés de la chambre des pairs, ont
passé le détroit et sont venues se laire naturaliser en Angleterre.
Le Times jette un cri de détresse et signale déjk du doigt le mons-
tre du socialisme qui menace de faire irruption sur ie sol privilé-
gié de la Grande-Bretagne. Voici ce dont il s’agit : les ouvriers mé-
caniciens se sont réunis et ont décidé qu’ils voulaient faire cesser
ÜYérsabus qui, suivant eux, régnent depuis trop longtemps dan?,
leurs r> lalions avec les maîtres. Cesabus consistent, notamment,
dans les heures de travail-extra, et dans Se travail k la piîjcô. Les
ouvriers yquIcjh Qqc désormais les iwurn uavaiHx|pj
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