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ANVERS, liiineli JAMVIER 1840.
(N. *0.)
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(Cinquième Amiéc)
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A Anvers, au Bureau da
récurseur, Bourse An-
laiseN°1040,oùse trouve
boite aux lettres et où
doivent s'adresser tous les
(vis.
En Belgique et à Vétran-
ger , cher tous les direc-
teurs des postes.
A Paris, à l’Office-Cor-
_!(espondance de Lepeile-
Iier-Bourgoin et comp.«,
ue Notre-Dame-des-Vic-
oires N» 18.
PRECURSEUR
JOURNAL POLITIQUE, COMMERCIAL, MARITIME ET LITTÉRAIRE. -
PAIX.
LIBERTÉ.
FBOCBlS.
ABOSJHXESXWT
Par An..........60 fl
• 6 mois....... 30
B 3 ...........
POUR LA BELGIQUE.
Par 3 mois.....18 fr»
POUR L’ÉTRAKGER.
Par 3 mois....20 fr,
Azraoarcxs.
25 centimes la ligne.
Laquatrième page, cou
sacrée aux annonces es
affichée à la bourse d’An
vers et à la bourse de
principales villes de com
merce.
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ExcoRE me marsTitis; uimùku.
Les sources de la richesse des nations ne sont pas
les mêmes dans tous les lieux, et partout ne sont pas
productives au même degré; il en est de quasi-stériles,
il en est d’une fécondité qui semble inépuisable, non
pas seulement par la nature des unes et des autres,
mais en raison de la position géographique du pays,
de la qualité du sol, du caractère et des mœurs des
habitants, du prix des matières premières, des con-
ditions du travail, de la civilisation plus ou moins
avancée des peuples voisins, de la facilité et de la fré-
quence des communications.
C’est d’après ces considérations que les gouverne-
ments éclairés répartissent, entre les diverses indus-
tries, la protection qu'ils doivent à toutes, mais à des
degrés différents, selon leur importance particulière
et leur influence relative sur la prospérité du pays.
Ainsi, dans notre royaume, où l’exportation des
marchandises belges monte, année commune, à
une valeur de 120 millions, il est une industrie qui,
à elle seule, donne à celte exportation une quantité
telle de produits que leur valeur, soit en matière brute,
soit en marchandises sortant des manufactures du
pays, égale le tiers de la somme totale des exporta-
tions : c’est l'industrie linière.
Mais avant elle l’iuduslrie agricole, qui fournit l'é-
lément de ces divers produits et qui, après avoir sa-
tisfait à toutes les exigences de la consommation inté-
rieure, fournit encore, en lin brut, en lin peigné et
en étoupes, une valeur de 12 à 13 millions que le
commerce écoule chez l'étranger, mérite toute espèce
de protection ; la mesure qui aurait pour objet de
favoriser, à son préjudice, quelque filon d’une mine
si riche et si abondante, serait une grave et ruineuse
faute.
Si le fil que l’Angleterre, la France et la Prusse
nous envoient, fait concurrence au nôtre et surpasse
d’un tiers, en valeur, le fil que nous exportons et qui
sort de nos ateliers, la différence n’est guère que d’un
demi-million, somme que l’on trouve faible lorsqu’elle
est comparée à celle que donne l’exportation totale des
produits de notre industrie linière et qui en égale à
peine la quatre-vingtième partie.
D'ailleurs, entre les mains du manufacturier le fil
même n’est qu’une espèce de matière première, dont
il décuple et quelquefois centuple la valeur. Celle des
fils à dentelle, que nous tirons de France et d’Angle-
terre, n’a pas atteint 30,000 fr. en 1837, tandis que,
dans le courant de la même année, nous avons exporté
pour plus de 1,200,000 fr. de nos tulles et de nos den-
telles. Qu’importe donc que l’étranger nous envoie des
fils dont nous lui avons fourni la matière et que nous
lui renvoyons en tissus ? Dans ce double échange il y
a eu pour nous deux opérations commerciales et
deux profits à faire au lieu d'un.
D’un autre côté, il faut considérer combien sont
promptes et faciles les communications entre les peu-
1)les industrieux de l’Europe, particulièrement entre
a Belgique et l’Angleterre;,que celle facilité permet
au premier de ces deux pays d’être constamment au
courant des procédés et des inventions de l’autre; que
ies lois qui prohibent l'exportation des machines nou-
velles sont continuellement éludées par la contrebande;
que les ouvriers capables de monter ces machines, de
les mettre en action, de former des élèves, de surveil-
ler les détails et de diriger l’ensemble du travail, pas-
sent volontiers du pays où ils ne peuvent plus qu’avec
peine se procurer des moyens de subsistance, dans
•m pays où, avec des efforts moindres, ils obtien-
nent une position meilleure; et l’on reconnaîtra que
si le pays d'où viennent ces ouvriers tire certains avan-
toges d’unehabileté plus grande parce qu’elle est plus
ancienne et du perfectionnement progressif tantde ses
machines que de ses procédés, ces avantages sont ba-
lancés par d’autres et principalement par la mise en
œuvre des matières sur les lieux mômes qui les pro-
duisent. Ainsi dans le travail qui a pour objet de con-
vertir la filasse en fil, l’industrie des filateurs belges
épargne tous les frais de transport auxquels l'Angle-
terre est condamnée et pour faire venir la filasse de
Belgique chez elle et pour renvoyer cette filasse, lors-
qu’elle est convertie en fil et en toile, d'Angleterre en
Belgique; double prime qui non-seulement dispense
«accorder un droit protecteur aux filateurs de notre
Pays, mais qui peut permettre de rendre tout-à-fail
fibre la sortie des lins.
Règle générale : tout droit protecteur d’une indus-
tne est destructeur d’une autre industrie et presque
toujours de celle qu’il a pour but de favoriser, parce
qiil la rend stationnaire.
Quant à la filature au rouet elle fut un progrès sur
a filature au fuseau, comme de nos jours la filature à
la mécanique est un progrès plus grand encore sur
î®"e au rouet ; cette marche de l'industrie, préjudicia-
ble à certains intérêts, ne pourrait être arrêtée sans
«auser un préjudice plus grand puisqu’il léserait l’in-
torêt de tous les consommateurs. Disons-le d’ailleurs,
P°ur la consolation des fileuses à la quenouille, dans
notre siècle d’industrie, d’invention et de progrès, le
travail ne saurait manquer aux mains laborieuses qui
cherchent et demandent à être employées.
Les nouvelles pétitions adressées aux Chambres par
l’Industrie linière nous fourniront encore l’occasion
de revenir sur celte question si importante pour le
Commerce belge en général et pour celui des deux
Flandres en particulier. NN.
AACUEIERRE.
Londres, 17 janvier. — Parmi les bruits du jour, on
dit que lord John Russell remplacera lord Melbourne
après le mariage de la Reine; qu’il dissoudera alors le
Parlement et lâchera d’en former un nouveau contraire
à la législation des céréales. Au moins depuis quelque
temps, M. Dawson, beau-frère de sir Robert Peel. se
déclare contre ces lois, ce qu’on attribue au désir des
tories de ne pas rester trop en arrière des whigs.
(Morn. Citron.)
— Le gouvernement et le lord maire n’ont publié
aucune proclamation au sujet des désordres dont on
disait la capitale menacée. Les autorités n’ont pas jugé
à propos d’expliquer ies précautions extraordinaires
qu’elles ont cru devoir prendre dès mardi soir. Les
mêmes précautions ont été adoptées hier au soir. Sans
doute il sera ce soir, dans le Parlement, adressé aux
ministres quelques interpellations. Toutefois nous te-
nons de bonne source que le public ne doit pas s’inquié-
ter. (Times.)
— La 3° édition du ShefHeld-Iris publie le dévelop-
pement du projet des conspirateurs libéraux dans
West-Reding. Nous lisons avec indignation et dégoût
l’exposition du nouveau sysléme qui devait présider à
l’insurrection. Les maisons devaient être brûlées avec
leurs habitants ; les aulorilés civiles devaient être en-
traînées à l’écart et massacrées. Nous ne voulons pas
dire à quelles sources ces misérables bandits avaient
puisé leurs exécrables leçons. Jamais en Angleterre on
n’avait vu pareilles atrocités. Il est évident que les con-
spirateurs avaient au moins un guide français (frcnch
tutor), et d’autres qui n’étaient pas Anglais. Les dé-
couvertes faites à Sheffield, sont un coup de grâce porté
au chartisme. (Standard.)
— Voici d'autres détails sur les troubles dont il est
parlé ci-dessus :
Quel que fût le plus ou moins de fondement de ces
bruits, peut-être exagérés, on ne peut que rendre pleine
justice à l’activité déployée par le gouvernement. Si
réellement les chartistes avaient formé ces projets abo-
minables, l’attitude imposante de l’autorité les a immé-
diatement comprimés. Tout s'est borné à un meeting
tenu dans Abbey-slreet, Bethnal-Green, où les chartis-
tes, au nombre de 608 à 1,000, après une réunion sans
aucun caractère d’hostilité, se sont séparés paisible-
ment vers minuit. Un incendie éclata vers la même
heure dans le voisinage de Golden Square (près de Re-
gent-street) et répandit une alarme considérable dans
la ville ; mais il fut promptement éteint, et l’on assure
qu’il ne devait pas être attribué à la malveillance.
Les nouvelles des comtés sont moins rassurantes. De
graves excès ont eu lieu dans l’Yorkshire. A Sheffield,
une des villes manufacturières les plus considérables de
l’Angleterre, les magistrats avaient été prévenus dans
la soirée que les chartistes en armes devaient entrer
dans la ville pendant la nuit. L’autorité fit tous les pré-
paratifs nécessaires. Entre une et deux heures après
minuit, deux corps considérables d'hommes armés en-
trèrent dans les faubourgs par des côtés differents;
l’obscurité empêchait de distinguer leur nombre. Un
corps de cavalerie fit une charge qui dispersa rapide-
ment une des divisions, qui fut bientôt suivie par l’au-
tre. Plusieurs chartistes furent blessés; ceux qui fu
rent pris avaient des armes et des munitions. Dans une
maison où ils tenaient habituellement des réunions,on
a fait des saisies considérables d’armes à feu de toutes
sortes, de cartouches, de boulets, de grenades, de pi
ques, de poignards et de sabres, d’une immense quan-
tité de chausses-trappes pour estropier les chevaux. Le
dimanche, la ville était tranquille, mais les recherches
et les saisies continuaient ; cinq personnes sont déjà
arrêtées sous prévention de haute trahison.
A Dewsbury, aussi dans le comté d’York, dans la nuit
du samedi, la ville sans défense fut occupée par un corps
armé de chartistes. Les watchman (garde de nuit), au
nombre de six, furent mis en fuite. Les perturbateurs fi-
rent feu pendant trois heures et tirèrent environ deux
cents coups de fusil sur les fenêtres et sur les réverbè-
res. Toutes les issues de la ville étaient gardées. Les
chartistes quittèrent la ville à quatre heures du malin.
On a envoyé chercher des secours aux casernes de Leeds,
d'où trente dragons arrivèrent le dimanche à Dewsbury.
On craignait une nouvelle altaque.Les mêmes scènes de
désordre ont eu lieu à Heckmondevike et dans plusieurs
petites villes environnantes.
—La séancedela Chambre des Lordsa été entièrement
consacrée à la discussion de l’adresse proposée par le
duc de Somerset et soutenue par lord Seaford, dans la-
quelle le duc de Wellington a proposé comme amende-
ment que le mol protestant fût introduit avant le mot
prince.
Plusieurs orateurs ont pris la parole en faveur de cet
amendement auquel les ministres consentaient dès le
principe. Lord Brougham a prononcé un discours fort
étendu dans lequel il attribue les troubles et la détresse
qui ont désolé la Grande-Bretagne, à l’incurie du mi-
nistère et à l’effet désastreux de la législation des cé
ré aies.
— Dans la séance de la Chambre des Communes plu-
sieurs membres nouveaux ont été admis. Sir J. Y. Buller
a annoncé que le 28 il proposerait un vote exprimant
le défaut de confiance de la Chambre dans l’adminis-
tration actuelle.
L’adresse a été proposée par M. Cavendish et soute-
nue par sir W. Somerville. Ce n’est que la paraphrase
du discours du trône. Elle est adoptée après quelques
observations de la part de sir R. Iriglis qui aurait pré-
féré que le discours fut prononcé par des commissaires
et de sir Robert Peel qui ne proposera pas d’amende-
ment pour ne pas porter atteinte à l’unanimité qui
exisledans la Charnbreà l’annonce du prochain mariage
de la Reine, et enfin quelques explications de la part de
lord Palmerston et de lord John Russell, au sujet des
différends avec le Portugal et des affaires de l’Inde.
CONDAMNATION A MORT DES CHARTISTES DE
NEW-PORT.
Le Globe du 17 janvier annonce en ces termes la con-
damnation de Frost et de deux de ses complices :
Mardi dernier, les juges de Monmouth ont fait con-
naître leur sentence aux condamnés JohnFrost, Zepba-
niah Williams et William Jones.
« La loi veut, a dit le lord chief-justice d’une voix
solennelle et pleine d’émotion,que chacun de vous, John
Frost, Zephaniah Williams et William Jones, soit re-
conduit à la place d’où vous venei, que de là vous soyez
traîné sur une claie à la place d’exécution, que chacun
y soit pendu par le cou jusqu’à ce que mort s’en suive,
et qu'ensuite la tête de chacun de vous soit séparée du
tronc et le corps de chacun de vous soit coupé en quatre
quartiers pour en disposer comme S. M. le juger con-
venable, et puisse Dieu avoir pitié de votre âme! »
Les prisonniers ont reçu l’annonce de leur sort avec
fermeté, mais avec convenance. Ils étaient certainement
les moins émus de la foule qui encombrait la salle d'au-
dience.
Les autres accusés chartistes ont également été con-
damnés à mort; toutefois on leur a fait espérer que leur
vie serait épargnée, mais qu’ils devraient quitter l’An-
gleterre à perpétuité.
ESPAGNE.
Madrid, W janvier. — Notre correspondant de Madrid en
date du 11, ne nous donne aucune nouvelle importante. Il
pensait que sur 4 duels entre rédacteurs de journaux qui s’é-
taient provoqués pas uu n’a eu des suites fâcheuses.
— Nous lenons de source certaine que le duc de la Vic-
toire a fait défense i son secrétaire Linage de se servir désor-
mais de son nom et de lui prêter des sentiments qu'il n’avait
pas.
— L’Eco del Aragon, du 12 janvier, ne contient aucune
nouvelle sur l’armée ni sur Cabrera. Une correspondance de
\'Eco del Comorcio a répandu le bruit de la mort du chef
carliste ; mais des lettres particulières, d'une date postérieure
démeDtent ce bruit évidemment controuvé.
FRANCE. — Paris, 18 janvier•
Chronique et Ilruita de salon.
affaire de la garde nationale. — Le conseil de pré-
fecture de la Seine a statué hier sur une des affaires
auxquelles a donné lieu la démonstration des gardes
nationaux réformistes.
M. Vallé, l’un des délinquants, a comparu devant le
conseil, et a été appelé à expliquer sa conduite. Le prin-
cipal reproche qui lui était adressé a consisté dans sa
participation à une démonstration politique, alors qu’il
était revêtu de tous les insignes de son grade. On lui
aurait surtout reproché de s’être décoré de son hausse-
col, ce qui constituerait, selon l'autorité, une infraction
flagrante à l’art. 6 de la loi du 22 mars; mais ce der-
nier fait n’a pas été établi.
Après avoir entendu les explications de M. Vallé, le
conseil l’a engagé à se retirer, en annonçant que sa dé-
cision ne serait rendue qu’à quatre heures du soir,c’est
à dire à la fin de la séance.
Le conseil de préfecture a en effet rendu un arrêté
par lequel M. Vallé est suspendu pour deux moisdeses
fonctions de capitaine de la 2° compagnie du 4° batail-
lon de la 4° légion.
troubles de poix. — Il est arrivé aujourd’hui à Paris
de nouveaux renseignements sur les troubles de Foix.
Il résulte de ces nouvelles plus détaillées que les pre-
mières, que la conduite du préfet, des autorités et de la
troupe, dans cette déplorable collision, a été irrépro-
chable. Il n’y avait en ce moment d’autre garnison à
Foix que 160 hommes de ligne, dont KO recrues à qui
on venait de distribuer des armes pour la première fois
et 40 gendarmes.
Les barrières placées sur le champ de foire pour la
perception d’un droit de place sur les bestiaux, avaient
été brisées, et les agents de la force publique qui gar-
daient ces barrières avaient été forcés de prendre la
fuite, meurtris de coups et les vêlements déchirés.
Quand le préfet est arrivé sur les lieux, son arrivée et
celle des troupes a été saluée par une grêle de pierres ;
27 militaires ont été blessés plus ou moins grièvement;
le préfet a reçu deux coups de pierre, l’un à la figure,
l’autre dans les reins; le maire de Foix a été également
blessé à la jambe.
Les révoltés, qui étaient au nombre de 6,000 hom-
mes, allaient enlourer le groupe des autorités et leur
faire certainement un mauvais parti, quand le préfet a
donné ordre de faire les sommations et de repousser la
force par la force. La troupe ayant fait feu, le rassem-
blement s’est dispersé, laissant sur le carreau 9 morts,
dont 3 femmes, et 18 blessés.
Comme les révoltés étaient tous des paysans dçs mon-
tagnes, eten particulier d’une riche vallée près de Foix,
nommée la Barguillère, ils ont annoncé, en se disper-
sant qu’ils allaient chercher des armes pour revenir as-
siéger la ville. L’hostilité de ces montagnards contre la
ville de Foix est depuis long-temps connue, et a failli
plusieurs fois amener des collisions.
Le préfet de l’Ariège avec toutes ies autorités et les
chefs militaires, a passé la nuit du 13 au 14, dans la
caserne d’infanterie, qui avait été considérée comme te
point où la résistance serait la plus assurée. C’est de
là que sont partis des messagers pour aller chercher
des renforts dans toutes les divisions. Uu poste de la
garde nationale a été établi à l’hôtel-de-ville. Les portes
de la ville ont été fortifiées à la hâte et gardées par des
détachements de la ligne.
Dans la matinée du 14, toute la gendarmerie des en-
virons est arrivée à Foix; les troupes les plus rappro-
chées ont marché immédiatement vers cette ville ; mais
rien n’a paru, et il ne paraît pas que les habitants des
montagnes songent à réaliser leurs menaces.
La Cour royale de Toulouse a évoqué l'instruction de
cette grave affaire.
rETiTE chronique. — L'arcbevècbé de Reims a été
successivement offert à MM. SS. ies évêques de Belley,
de Versailles, de La Rochelle et de Rodez, qui tous
l’ont refusé. Un journal assure que M. Devis, évêque
de Belley, a également refusé l'archevêché de Paris. On
disait ce soir qu’on ne désespérait pas encore d’obtenir
l’acception de Son Em, Mgr. l’évêque d’Arras.
(Umcer*.)
— M. Etienne Arago, ancien directeur de l’exploita-
tion du Vaudeville à la rue de Chartres, a été déclaré en
état de faillite par jugement du tribunal de commerce
14 de ce mois, sur la demande de ses créanciers.
— La Gaiette de France annonce que le due de Bor-
deaux est parti de Rome pour Naples par la voie de
terre.
— Dans la journée du 12 décembre, le maréchal-
des logis Chapel, du 2* régiment d’artillerie en garni-
son à Vincennes, était de planton à la porte principale
du château. Un artilleur nommé Poirier se présenta
pour sortir, mais comme il paraissait un peu pris de vin
et que sa tenue était inconvenante, le maréchal-des-
logis l'engagea à remonter dans sa chambre. Poirier ne
tint aucun compte de l’ordre qui lui était donné, il per-
sista dan» sa résolution de sortir malgré la consigne;
tout-à-coup, passant rapidement devant le factionnaire,
il prit la fuite vers le polygone ; le raaréchal-des-logis
le suivit, et, le saississaul par l'habit, il l'arrèla. La
garde étant intervenue pour ramener Poirier dans le
château de Vincennes, une lutte violente s’engagea.
Poirier profila d'un moment où il était libre pour se
précipiter sur le maréchal-des-logis Cbapel et le frappa
d’un coup de poing à la figure. Le coup fut porté avec
tant de rapidité et de force que ce sous-officier ne put le
parer; il eut aussitôt le visage couvert de sang.
Dans le cours de l’information, dirigée par M. le
commandant Tugnot de Lanoye, les témoins ont fait
connaître que Poirier s’était rendu non-seulement cou-
pable de voies défait envers le maréchal-des-logis, mais
qu’il avait aussi porté des coups de pied au lieutenant
Monniot, secrétaire-archiviste, qui, voyant le désordre
que commettait cet homme, avait jugé convenable d’in-
tervenir.
Malgré la défense, présentée par M0 Galouzeau de
Villepin, le conseil a déclaré Poirier coupable de voies
de fait envers le maréchal-des-logis Chapel et i’a con-
damné à la peine de mort.
— M. Ilalévy vient d'être nommé directeur de la
musique de Mmela duchesse d'Orléans, en remplacement
de M. Auber, qui dirige la musique du roi depuis la
mort de Paër.
— On écrit de Constantinople, 23 décembre:
« M. Gudin, le célèbre artiste français, est mainte-
nant à Constantinople. Il vient travailler à des tableaux
qui lui ont été commandés par le roi Louis-Philippe.
Il doit faire pour les galeries royales trente tableaux de
marine et de paysage.»
La corvette le Race-Morse.
Aussitôt qu’on apprit aux Antilles la conduite du
commandant de la corvette anglaise le Race-Horse, sur
les côtes de la Cuiane française, M. le contre-amiral
Arnous, commandant en chef nos forces navales du
golfe du Mexique, détacha le brick du roi le Hussard
pour aller protéger nos établissements de la rivière Oya-
pock et surveiller les mouvements du bâtiment élran-
ger. Il mit d’autant plus d’activité à expédier ce brick
que, d’après les bruits qui lui étaient parvenus, le Race-
Horse avait eu mission d’explorer la partie de la côte
où débouche la rivière qui conduit au lac Mapa, sur le-
quel nous avons un poste; il y avait donc probabilité
de trouver encore la corvette. On disait d’ailleurs en
même temps qu’une corvette brésilienne avait paru
dans ces parages, ayant des troupes à bord. Nous rece-
vons sur ces événements des détails de toute authenticité.
La corvelte anglaise Rcce-Horse venait en dernier
lieu de la Colonie de Bcrbice, dans la Guiaiie anglaise;
elle se présenta le 14 août devant la rivière Oyapock, et
elle y resta au mouillage jusqu’au 24. Le commandai»
anglais, lorsqu'il remit à la voile, annonça aux habitants
qu’il allait à Mapa, avec ordre de son gouvernement de
s’assurer si réellement i! y avait prise de possession par
la France d’un territoire qui, disait-il, appartenait au
Brésil par les traités. La difficulté de découvrir l’em-
bouchure de la rivière Mapa, dont l’accès demande de
grandes connaissances pratiques, a clé cause probable- |