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(Quatrième Anstèc.)
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ON S’ABONNE
A Anvers, au Bureau du
Précurseur, rue des Fa-
gots N° 1095, ou se trouve
une boîte aux lettres et où
doivent s'adresser tous les
avis.
En Belgique et à l’étran-
ger, chez tous les direc-
teurs des postes.
A Paris, à l’Oflice-Cor-
respondance de Lepelle-
ticr-Bourgoin et comp.0,
rue Notre-Dame-des-Vic.
oires N° 18.
PRECURSEU
JOURNAL POLITIQUE, COMMERCIAL, MARITIME ET LITTÉRAIRE.
PAIX.
LIBERTE.
PROGRES.
.....
ABONNEMENT.
Par An.......... 60 (r.
» 6 mois..... 30
» 3 t> ....... 15
POUB IA BELGIQUE.
Par 3 mois.... 18 fr,
pour l'kthahgeu.
Par 3 mois.... 20 fr.
ANNONCES.
25centimes la ligne.
Laqualrièmepage, con
sacrée aux annonces es
affichée à la bourse d’An
vers et à la bourse de
principales villes de com
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5 JANVIER.
FORMALITÉS CONSULAIRES
A REMPLIR PAR LES CAPITAINES SE RENDANT AU
BRÉSIL.
Notre correspondance du Brésil renferme des faits
que nous croyons devoir porter à la connaissance du
commerce maritime, et qui viendront à l appui des
reproches que nous avons souvent adressés aux capi-
taines pour leur négligence à remplir les formalités
consulaires dans les ports où ils se trouvent.
Sans faire mention des simples amendes auxquelles
ces négligences ont donné lieu, nous citerons les deux
navires Maria (brick) et Gloria-Dco (barque) dont
les chargements ont été frappés, outre les amendes
ordinaires encourues par les capitaines de ces deux
navires, d’un droit de 5 en sus des droils ordi-
naires.
D'après cela. nous ne saurions trop répéter au
commerce en général, et aux armateurs, capitaines et
courtiers de navires en particulier, qu’il est de leur in-
térêt de se rendre au consulat du Brésil pour y remplir
les formalités requises et obtenir les documents et le-
galisations que les capitaines de navires sont obligés
(l’exhiber dans les ports du Brésil-, n’importe s’ils ar-
rivent chargés ou en lest, en ligne directe, ou après
avoir fait des échelles (il est même prescrit pat le
réglement consulaire aux capitaines, de presenter de
nouveaux manifestes aux consuls du Brésil dans cha-
que échelle où ils chargent des marchandises), s’ils ne
veulent pas encourir les amendes, augmentations des
droits d entrée, du genre de ceux que nous venons de
rapporter.
-----. i HN.1I
NOUVELLES DU LEVANT.
Le Caire, 1 décembre. — Les nouvelles de l’Arabie
ne sont nullement favorables aux aimées du pacha.
Celui-ci a déjà perdu dans ce pays G0,,000 hommes et
des sommes considérables pour venger la défaite d’is-
I maïl-bey. Nous avons reçu la nouvelle que Kurschid-
pacha avait pénétré dans le Reschid, mais les Wechabi-
tes Fayant cerné, ses communications avec le reste de
l’Arabie étaient interceptées. On craint que les soldats
de Kurschid ne périssent de faim plutôt que par le fer
de l’ennemi. Pour atténuer les fâcheux effets de cette
nouvelle, on a annoncé une victoire qu’Achnicd-pacha
aurait remportée sur les habitants de l’Assir, qui depuis
vingt ans sont en guerre avec Méhémct ; malheureuse-
ment, on sait que cet avantage ne produira aucun ré-
sultat définitif.
PRUSSE.
Berlin, 19 décembre. — Le bruit généralement ré-
pandu dans notre ville que M. le ministre d’Altenslein
avait entièrement renoncé à la direction des affaires re-
ligieuses catholiques, en tant qu’elles concernent son
département, ne s’est nullement confirmé. Il est vrai
que la dernière indisposition du ministre ne lui a
pas permis de quitter la chambre, et que, par consé-
quent, M. Nicolovins, directeur au ministère des cultes,
a remplacéson chef dans les conférences ; il n’est pour-
tant pas douteux qu’aussitôt que le baron d’Allenslein
sera établi, l’activité personnelle que déploie ordinaire-
ment cet homme d’Etat, à qui l’instruction en Prusse a
de si grandes obligations, ne recommence.
— Un ordre du cabinet, daté de Berlin le 17 décem-
bre, décharge le ministre de la justice, M. de Kamptz,
d’après la prière de cet homme d’Etat, de la direction
supérieure de l’administration des affaires judiciaires
dans la province du Rhin, cl en investit le ministre de
la justice, Mühler.
ANGLETERRE.
Londres, 2 janvier. — Nous avons sous les yeux
diverses lettres concernant Parrestation récente de M.
Stephens, desquelles il résulte que les partisans de la
charte nationale considèrent cette mesure comme un
coup porté aux classes ouvrières et dans le but de re-
pousser leurs prétentions. Une de ces lettres est ainsi
conçue :
Monsieur, nous avons reçu la lettre par laquelle vous
nous annoncez que M. Stephens a été arrêté, et en con-
séquence un meeting a eu lieu ce soir. Nous avons réso-
lu de soutenir M. Slephens de notre argent, de nos per-
sonnes et de notre sang au besoin, parce qu’il est l’ha-
bile défenseur des partisans de la charte nationale. Nous
ne nous laisserons jouer ni par les whigs, ni par les to-
rys ; nous recommandons l’union à tous les radicaux ;
nous les exhortons à la persévérance. Il est certain
qu’une foule immense escortera M. Stephens lorsqu il
se rendra à New-Bailey jeudi prochain , jour fixé pour
son second interrogatoire. M. Stephens doit prêcher ce
soir à Charleston près d’Aslhon.
— M. Stephens a été conduit à Manchester et écroué
dans la prison dit New-Bailey ; la procédure devant
commencer le lendemain, ses amis politiques l’ont suivi
à Manchester. A l'audience, présidée par M. Kenworly
la eguse a clé appelée. Après l’audition des témoins ,
dont M.Stephens a discuté les dispositions avec un grand
calme, les magistrats, trouvant la prévention suffisam-
ment justifiée, le president a exigé deux cautions de 2150
liv. sterl. chacune, et la promesse du prévenu , sous
caution personnelle de 500 liv. sterl., de se représenter
dans les vingt-quatre heures. M. Stephens a dù rester
en prison jusqu’à ceque l’on eût complété l’enquête sur
la solvabilité des cautions. Les radicaux se sont assem-
blés après l’interrogatoire. Une résolution a été adoptée
et l’assemblée s’esL engagée à soutenir le révérend Ste-
phens envers et contre tous; on avait proposé d’insérer
le mot légalement dans la résolution. Cette motion n’a
pas éléadoptée. On a seulement déclaré que l’on n’irait
pas enlever de force et par les larmes M. Stephens à
New-Bailley, mais qu’on ne lui refuserait ni sympathies
ni argent. Une souscription devait être ouverte immé-
diatement.
Feuilleton «lu Précsarseua*.
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M. Stephens est un homme de 32 ans, marié, père de
plusieurs enfants. Son extérieur est des plus favorables ;
il prêche à merveille. Il n’a commencé à se montrer
sous un caractère vraiment politique que depuis l’adop-
tion de la nouvelle loi des pauvres. La violence de son
langage contraste avec la douceurhabituelle de ses ma-
nières. Excommunié par la conférence méthodiste, il a
créé une secte et il exerce sur les masses une grande
influence religieuse.
M. Stephens, à sa sortie de prison, a été salué parles
acclamations bruyantes d’une multitude immense qui
lui a servi de cortège dans la ville. Sa présence a fait
une profonde sensation.
ESPAGNE.
(Correspondance particulière.)
Madrid, 26 décembre. — Le courrier de France a enfin _
apporté le discours do trône, attendu avec impatience et jugé
maintenant avec une certaine sévérité. On le trouve généra-
lement empreint d'une certaine froideur vis-à-vis de l’Espagne.
Le langage royal s'accorde, du reste, parfaitement avec la
conduite tenue à Malaga par le commandant d’un bâtiment
de guerre français qui, sous prétexte d'une stricte neutralilé,
a refusé de se mettre à la disposition des autorités espagnoles
pour contribuer au rétablissement de l'ordre dans file d’Al-
huremas.
Ce qui vient de se passer dans celte place est grave. Les
carlistes, d'accord avec des prisonniers politiques, ont pris
possession de la place. Les conjurés ont débuté, dans l’exécu-
tion de leur plan, par le massacre du commandant, M. Amat.
Las des excès de toute espèce qu’ils ont commis daBs Alhure-
mas, et redoutant, sans doute, un juste châtiment; ces misé-
rables se sont embarqués sur deux navires qui ont fait voile
pour Valence. Leur but était de rejoindre Cabrera, auquel
ils portent quatre pièces d’artillerie, 25 quintaux de poudre et
d’abondantes munitions de guerre, enlevées dans la place. Ils
ont emmené tous les artilleurs.
Un des deux navires, après avoir débarqué ses hommes sur
les côtes d'Afrique, où ils seront, sans doute, massacrés, est
rentré à Malaga. L'autre navire a disparu sans que l’on ait pu
le découvrir encore. .
Le gouvernement a des craintes sérieuses pour Ceuta : il y
a tout lieu de penser que les Maures se sont emparés du fort
d’Alhuremas, resté sans défense.
FRANCE. — Paris, janvier.
CHONipCE ET BRUITS BE SLON,
affaire gisquet.— Le procès de M. Gisquet commence
à porter ses fruits. Un grand nombre d’électeurs de
l’arrondissement de Sceaux ont signé une lettre adres-
sée à l’ex-prefet de police pour l’engager à donner sa
démission de député.
On ajoute que dans le cas où le Messager serait ac-
quitté, le Moniteur annoncerait le lendemain que M.
Gisquet est révoqué de ses fonctions de conseiller
d’Etat en service extraordinaire.
sociétés en commandite. — M. Michel, président du
tribunal de commerce, dans son discours adressé au
roi, à l’occasion du jour de l’an, a parlé de quelques
améliorations à introduire dans le régime des sociétés
eu commandite par actions.
On se rappelle qu’à la session dernière le gouverne-
ment avait été obligé de renoncer au projet de loi qui
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L’\RMURE DES COMTES R0TTR1CL
Lady Swinton. descendant de la famille des Rottrick, était
1a lleurde la cour d'Ecosse sous Jacques 1er. Le comte Sona-
merville l'entourait de mille adorations. Une chose étrange,
c’est que dans lechâteauque lady Swinton tenait de sa familie,
il y avait au fond d’un petit salon de travail une armure
colossale qu'il n’était pas permis de déplacer. Telle avait été
la volonté dernière d’une bisaïeule de lady Swinton, lady
Rottrick.
Tout le monde ignorait la raison de ce désir; tout le monde,
saur peut-être une grandtanledelady Swinton, vieille femme
austère, rigide, vouée à une vie de privations et d’œuvres
pieuses, et qui, disait-on, avait reçu le dernier soupir de cette
lady Rottrick.
Un jour le comte Sommerville était auprès de lady Swin-
I ton... et venait de prendre sa main qu’elle ne retirait pas,
quand tout-à-coup l’austère parente de la jeune femme entra;
le comte se retira ; la vieille femme fit silencieusement signe
à sa nièce de la suivre ; elle la conduisit dans la salle de l’ar-
mure, et. la lui montrant, lui dit :« Regardez cette armure.
— Moi! reprit la jeune lady.
— Vous ; asseyons-nous et écoutez-moi.
« Il y a plusdecentans, pendant la guerre d’indépendance
de l'Ecosse contre l’Angleterre , dans le comté d’Aberdeen .
non loin de la source du Don. s’élevait une place redoutable :
c’était ladernière possession de Robert Bruce en Ecosse.Cette
ville une fois emportée, la cause était perdue : mais la posi-
tion de la ville et le courage de ses défenseurs l’assuraient
contre toute attaque. L’enlever par surprise , c’était im-
possible; bâtie, comme la ville de Capri, sur une base de
rochers, elle dominait toute la contrée ; la prendre par esca-
lade, impossible encore, car le roeâ pic sur laquelle elle était
assise lui servait de premier rempart et de rempart inacces-
sible. On aurait pu cependant y pénétrer par un côté, le côté
de l’ouest ; mais encore était-il défendu par un grand lac
dont les eaux battaient le bas du rempart, de sorte qu’en rou-
lant quelques pierres sur les assiégeants à la première tenta-
tive d’attaque, on les eût tous précipités dans les flots. EnGn
un rempart plus invincible encore que ces rochers et que ce
lac. élaitle couragedesdeux braves chefs à qui Robert Bruce
avait confié celte place : l’un, le commandant, était le célèbre
James Douglas ; l’autre , le premier après lui. était le comte
Rottrick ; on l’avait surnommé Rottrick-le-Noir , à cause de
son teint basané. Ses longs cheveux bruns tombaient sur ses
épaules; âgé de vingt-neuf ans, beau . d’une taille élevée , il
avait de grands yeux noirs et calmes qui imposaient par leur
sérénité même, c’était la tranquillité de la force et de la vail-
lance.
Contre l’ordinaire des guerriers de ce temps, il n’était ter-
rible que dans le combat ; un ennemi une fois abattu , une
ville une fois prise, l’épée rentrait au fourreau ; jamais un
meurtre, jamais un pillage ; aussi avait-il une grande auto-
rité dans le conseil de l’armée écossaise ; ses paroles étaient
toujours lentes, sa physionomie toujours grave et un peu so-
lennelle; quoiqu’il fût à peine à l’âgé où ordinairement l’on
devient père, sa bonté, même envers les hommes plus vieux
que lui, avait quelque chose de paternel, et cette gravité ne
manquait pas de grâce, à cause de sa jeunesse. Il était aussi
plus instruit que les autres chefs ; et quand dans leurs courses
et leurs exils ils traversaient les grand lacs des Hightands,
sur leurs bateaux façonnés avec des peaux de bœuf. Rottrick
faisait la lecture à ses soldats pour les instruire. Cependant
cet homme si fort, et si calme dans sa force avait aussi sa fai-
blesse qui le dominait.
« Il avait d’abord combattu, comme Robert Bruce, pour
le roi d’Angleterre, et, comme lui. avait quitté le parti de
l’Angleterre pour défendre l’Écosse ; mais, pendant qu’il était
à la cour d’Edouard , il avait vu, aimé et épousé une jeune
fille de la famille des Ramsay ; il adorait cette femme avec
toute l’extravagance , toute la passion, tout l’énivrement
qu’ont les hommes calmes qui aiment. Quand une fois ces
natures toujours maîtresses d’elles-mémes se laissent sur-
prendre par une passion, elle les subjugue ; comme ils ne sont
hommes que par là, ils sont moins que des hommes de ce
côté. Jamais lady Rottrick ne le quittait ; dans ses courses par
la montagne, dans ses traversées sur les lacs, dans les chà-
teaux-forts, dans les sièges, partout il l’emmenait avec lui ;
il serait mort s’il ne l’avait pas eue à ses côtés. Un jour qu’il
partait pour une expédition d’une semaine seulement, il ré-
solut de la laisser dans un château qui lui appartenait.Quand
il eut rangé sa petite troupe dans la cour du château, il
monta chez lady Rottrick pour l’embrasser encore une fois ;
mais au moment de lui dire adieu , il la prit, la mit dans son
manteau et l'emporta !...
« Lady Rottrick était aussi exaltée que Rottrick était calme,
aussi blonde qu’il étail brun, aussi frêle qu’il était robuste...
et lui, il l’aimait de toute ta force de leurs dissemblances. Elle
était donc avec lui dans cette place forte du comté d’Aberdeen
qui s'appelait Kildrummie ; les soldats, qui remarquent tout,
avaient remarqué que le malin, au point du jour, quand il
les exerçait à la manœuvre dans une des cours intérieures de
la citadelle, et qu’il passait devant une certaine fenêtre basse,
il faisait toujours avec sa claymoro un salut insensible et qu’il
ne croyait vu de personne. Derrière cette fenêtre- dormait
lady Rottrick ! Délicatesse d’amour toute charmante dans cet
homme dont la taille, la force et le front sereins rappelaient
les temps héroïques !
« Celte ville étant la dernière possession des Ecossais,
toute la guerre se concentrait là. Les Ecossais étaient résolus
à la garder, les Anglais résolus à la prendre; car cette place
prise, les Ecossais n'avaient plus de patrie ; cette place prise,
avait été présenté sur cette matière. Pour calmer la fiè-
vre industrielle qui dévorait la bourse de Paris, on avait
cru devoir demander la suppression des sociétés en
commandite. Mais depuis lors l’engouement des affaires
industrielles a fait place à un dégoût général. Il faut
donc que le projet de loi que l'on présentera aux cham-
bres, dans le cours de cette session, soit destiné à ga-
rantir les actionnaires contre les friponneries de tous
genres, afin de relever le crédit des bonnes affaires qui
souffrent de la crise générale.
faillites. — Le nombre des faillites pendant l’année
1838 ne s’est élevé qu’à 439, représentant un passif to-
tal de 21 millions environ, tandis qu’en 1837 il était de
810, représentant un passif total de 27 millions.
Le nombre des sociétés légales dépasse de 60 celui
de l’année 1837.
accident.— Un événement déplorable est arrivé hier
à la chambre des députés. La mère de M, Pons, âgée
de 74 ans, a été entièrement brûlée dans sa chambre,
où elle était restée seule à se chauffer, à dix heures et
demie du soir. Un tison a roulé près de sa robe et y a
mis le feu, qui s'est bientôt communiqué à ses autres
vêtements. Personne n’a pu entendre les cris de cette
malheureuse, qui so trouvait dans une pièce éloignée
de l’appartement de son fils, et ce n’est qu’avant de se
coucher que M. Pons, venant dire bonsoir à sa mère,
n’a plus trouvé au milieu de la chambre qu’un cadavro
horriblement défiguré.
attaque nocturne. — Cette nuit, vers trois heures, le
sieur Dumas,fabricant de gants, rue Béthizy, traversait
la rue Marie-Stuart pour rentrer à son domicile, lors-
qu’il fût assailli par deux individus qui le renversèrônt
sur le pavé et essayèrent de le voler. A ses cris, uiie
ronde de police accourut aussitôt; en même temps plu-
sieurs ouvriers bijoutiers qui étaient réunis dans une
maison du voisinage descendirent précitamment dans
la rue. Un des deux assaillants prit la fuite. L’autre a
été conduit à ia préfecture de police.
assassinat. — Dans la nuit du 31 décembre, le sieur
Delgot (François), ébéniste et marchand de meubles ,
rue du Faubourg-St-Antoine,.13G, a été assassiné, vers
une heure et demie du matin, rue St-Anloine, par qua-
tre malfaiteurs qui se sont précipités sur lui et l’ont
traîné dans la houe. Après l'avoir horriblement mal-
traité, ils lui ont enlevé sa montre, tout l'argent qu’il
avait sur lui et sa croix de laEégion-d’Honneur.Cepen-
dant une ronde de police, accourue aux cris de ce mal-
heureux, s’est mis à la poursuite des malfaiteurs, et
déux ont été arrêtés: ce sont les nommés Jules Maza-
rin , ouvrier sculpteur, et Etienne Berlin, ébéniste,
tous deux réclusionnaires libérés. Ils ont été mis à là
disposition de M. le commissaire de police du quar-
tier des Quinze-vingt. Les autres n'ont puêlreatteinls ;
mais la police est sur leurs traces et parviendra sans
doute à les découvrir.
les Anglais n'avaient plus d'ennemis. Depnisdeux mois lord
Menteith et lord Roseby, généraux d’Edouard, pressaient le
siège avec plusieurs milliers d hommes, et depuis deux mois
pas une tentative, d'attaque n’avait réussi. Rottrick et Dou-
glas étaient là ! Quant au seul côté accessible, au côté du lac,
les deux chefs n’en avaient confié la garde qu’à eux-mêmes ;
et chaque nuit, depuis deux mois, Rottrick et Douglas y veil-
laient alternativement jusqu’au point du jour.
« Cependant, une fois à peu près par semaine, la nuit, un
des chefs de l'armée anglaise, le jeune tord Menteith péné-
trait dans la citadelle.
a Ecoutez bien, ma nièce.
« Lady Rottrick, ou miss Ramsay, avait été élevée à ia cour
d’Angleterre avec lord Menteith. Jeune fille, elle l’aimait....
Sa famille l’unit au comte Rottrick ; mais la beauté mâle.hé-
roïque, le cœur simple et grand du jeune chef écossais n'a-
vaient pu chasser l’image de Menteith, et pendant un séjour
du comte Rottrick comme envoyé à la cour d’Angleterre, lady
Rottrick avait été plus faible que miss Ramsay.
« Quand lord Menteith vint faire le siège de la ville de
Kildrummie, et qu'ils apprirent tous deux, lui qu’il était à
quelques pas d'elle, elle qu’elle était à quelques pas de lui, et
qu’ils ne pouvaient se voir, leur amour devint une fièvre qui
s’exalta de toutes les impossibilités qui les éloignaient l’un de
l’autre... Cinq minutes à peine les séparaient, et ces cinq mi-
nutes étaient un intervalle infranchissable. Du haut du rem-
part, elle pouvait presque le voir et le reconnaître à son ar-
mure... une flèche volait à sa lente en une seconde, et cette
portée de flèche était un abime immense comme l'Océan.
La passion brave tout ; ils s'écrivirent... ils voulurent se voir,
ils se virent.
« Voici comment :
a La base de rochers sur laquelle on avait bâti Kildrummie
était perpendiculaire ; cependant, du côtédu nord, à peu près
au milieu du roc, il y avait un petit bouquet d'arbres, et de ce
bouquet d'arbres au rempart, une espece de chantier formé
par les inégalités du roc, il fut convenu entre eux que lord
Menteith prendrait un costume écossais et irait se cacher dans
le bouquet d'arbres, le dimanche 8 septembre, à dix heures
du soir ; le dimanche 8 septembre, à dix heures du soir, pen-
dant que le comte Rottrick veillait au poste du lac, lady Rot-
trick, dont l’appartement touchait au rempart, alla ouvrir la
petite poternedu nord. Pendantce temps, lord Menteith s’en-
gagea dans le sentier presque Impraticable, s'aidant des pieds
et des mains, atteignant une pointe de roc, la redescendant,
en tournant une autre, courant risque mHIe fois de se tuer,
mais toujours soutenu par la vue du voile blanc de lady Rot-
trick. qui l’attendait debout à la poterne. Enfin. après une
marche pleine de périls, il arriva, et leurs beaux temps d'amour
recommencèrent. Ainsi, pendant plusieurs semaines , quand
le comte Rottrick était à son poste, Menteith s'introduisait
dans la citadelle.
a Une nuit qu'un grand orage s’annonçait, Rottrick vcil-
coua D’ASSIgXS BE LA SEINE.
Affaire Gisquht cONTne lb Messager.
6° audience.
L'affluence est toujours ia même qu’aux précédentes
audiences.
lait à la tourelle du lac ; onze heures venaient de sonner; les
deux amants étaient dans une salle qui servait de salle d'ar-
mes à Rottrick.
€ Tout-à-coup un bruit se fait entendre. « Silence ! dit lady
Rottrick, qui devint pâle.-Qu'avez-vous donc ?— Silence ! •
Elle écoute ; le bruit se rapproche. « C'est lui ! — Qui ? —
Lord Rottrick ! — Lord Rottrick î — Oui... Que va-t-il ar-
river 7... — Oh ! s'écrie Menteith ,slce n’était pas vous per-
dre que vous défendre I... J'ai là une arme... — Ce n'est pas
pour moi que j'ai peur. — Moi, je tremble pour vous, et pour
vous je consens à m'enfuir. — La fuite est impossible.'—
Il doit y avoir quelque issue. — Aucune. — Celle seconde
porte ? — Est condamnée. — Cette fenêtre? — Donne sur un
précipice. — Eh bien I je m’y précipiterai... * Et il s'apprête
à ouvrir cette fenêtre. « Oh ! un moyen de nous sauver tous
deux, s'écria-t-etle tout-â-coup ; attendez... »
r Le comte Rottrick arrivaità la porte ; lady Rottrick. sans
parler, sans changer de place, montra du doigt à Menteith
une armure complète qui était au fond de lasalle. Menteith
comprit... Cette armure était colossale, car elle appartenait
à Rottrick; lord Menteith s’y cacha... Rottrick frappa une1
seconde fois à la porte... Lady Rottrick lui ouvrit.
« Rien n’était plus beau que le noble et héroïque visage du
jeune comte Rottrick quand il entra... Sesgrands yeux noirs,
ordinairement si sereins, étaient pleins d'éclairs ; une ten-
dresse indicible illuminait toute sa figure ; sa lèvre trem-
blante soulevait son épaisse moustache noire , et il riait mal-
gré lui comme lorsqu'on éprouve une grande joie... Il courut
Impétueusement à Héléna et l'embrassa sans pouvoir parler.
r Lady Rottrick craignant qu’il ne découvrit Menteith ,
voulut l'entraîner dans la pièce vt. '.-e. « Non ! non ! s'écria-
t-il, je ne veux pas faire un pas de pius sans baiser ce beau
front...» Et alors, s'asseyant, il la prit dans les deux bras et '
la berça comme un enfant... Il s'arrêtait, ia regardait en si-
lence... et puis, la serrant contre sa mâle poitrine... h Mon
Dieu ! comme je l'aime I » disait-il, et des larmes brillaient
dans ses yeux.
r Tout-à-coup Menteith, en faisant un mouvement, fit
crier une désarticulations de l’armure... Le comte de Rot-
trick dressa la tète... lady lléléiin frémit...
« J’ai cru entendre un bruit dans cette armure, » et U ta
leva vivement... , ni
« Il n'y a rien... Je n’ai rien entendu. » et elle le retenait.
r Vous avez raison... je suis fou, reprit-il en souriant; (t'est '
que ma conscience n'est pas tranquille; chèreifléléna, et il
me semblait que l'ombre de mon aïeul Watlaeeàéiait-redes-
cendue dans cette armure, qui était la sienne, .-et qu'il me '
gourmandait d être ici... Car vous ne me demandez pas, in-
grate lady, comment, dans une nuit où mon devoir me re-
tient au bout de la ville, à la tourelle du lac, comment j'ài pu
revenir prés de vous.
— C’est vrai, lui dit-elle; comment donc?
H_— Voussavee que je vous ai quittée à neuf heures du soir |