Full text |
Vendredi
Trente-septième année. ~ N° 341.
.*.lvormem.en.tss 5
(tnfis nos bureaux at chez tons
les Directeurs do postes [franco de
"orfl.dponr :
Aivers........ partrim.fr. 12.50
» sem.« 28.—
» an, » 52.—
- trim. a. 8.30
» sem. » 16.—
r,.i Belgique-
t,s Hollande.
\ e Franco...... » trim.fr. 22.-
L'Angleterre.... » » » 22.-
L’Allemagne.... ... 18.-
LesEtats-Unis.. ... 30.-
Bréail et Indes...............
Tjn numéro SS O centimes.
PAIEMENT PAR ANTICIPATION
ÉTOILE BELGS.
Pour la vüle et la banlieue :
Le prix de l'abonnement, à l'Etoile
Belge par l'entremise dû Précurseur
est de 4L francs par trimestre.
LE PRECURSEUR
Journal Politique, Commercial, Maritime, Artistique et Littéraire.
CHEMIN DE FER DE L'ÉTAT. — D’Anvers pour Matines et Bruxelles à 5 h. 55, 6.47 le
vendredi, 7.05, 9.15 B. 1» 2» et 3« cl., 9.50, 10.50 E. 1« 2» et3« cl., 12.35, 1.18, 3.15 E. 1«, 2« et
3ecl..3.45.4.59,5.50,6.55 E.le 2» et 3» cl.,8.25,8.45,'ö E. 1«, 2«et3« cl.,p. Brux.) Lierre 6,55,
7.19,9 33,11.05,1.45,5.27,5.53,8.17. — Termonde et Gand 5.55, 9.50, 12.35, 3.45, 4.50 BM2« et
3» cl.,8.45. —Alosta.55,9.50,1.18,3.45, 4.50. — Lokeren5.55,6.50,12:35,4.50 E. 1«, 2«et3*
cl., 8.25. — Ninove, Gramm., Lessines, Ath (par Brux.) 5.IB, 9.50, 1.18, 3.45, 7 E. 1«, 2« et3«
Cl. — Bruges, Ostende. 5.55, 9.50, 10.50, 3.45, 4.50 E. 1', 2» et3e cl. — Courtrai, Mous-
cron,Tournai et Lille5.55, 9.50,12.35, 3.45,4.50 E. 1«, 2» et 3» cl. — Calais 5.55, 12.35, 3.45 B.
1« et 2°cl.,4.50E. 1« et 2»cl.7.—Louvain5.55,9.15R. 1«, 2* et 3« cl., 9.50,12.35,1.18, 4.50, 7 E.
1» 2« et 3» cl., 8.25,10S. 1« et2« cl. —Tirlemont, Liège et Verviers 5.55,; 9-15 E. 1« cl., 9.50,
12.35,1.18,4.50,7,(8.25 jusque Tirlem.),10F. le et 2« cl. — Landen5.55,9.50,12.35,4.50 — Spa
5.55,9.15 E. I« 2» et 3» cl,, 9.50, 12.35,4.50. — Allemagne, départ 5.55, levée de la boîte 5.10
matin ; départ 4.50, botte 4.15 soir ; départ 10 h., b me 9.15 soir.
CHEMIN DE FER DU PAYS DE wAES. - D’Anvbkr 4.50 (Tété de Flandre), 7.15,
8.50% 10 60, 2.20, 3.50*, 7.- De Gand 4.25, 7,9.25*, 10.40,2.15, 5.30*,6.55.
P, A. DELA MONTAGNE,
DIRBCTKUK-aÉRANT,
Bureaux s rue de l’Amman, 1, Anvw ».
CHEMIN DE ÉER GRAND CENTRAL BELGE.
départs D'ANVERS pour : Roosendael, 5.55,7.38,10.19,2.25,3.40,6.21. — Moerdyk. 7 os
10.19, 2.25,6.21. - Breda, 5.55, 7.38, 10.19, 2.25, 3.40, 6.21. - Dordrecht. Rotteràamèt'aï
delà, 7.38, 10.19,3.40,6.21. - Lierre. 6.55, 9.19, 9.33, 10.05, 1.45, 5.27, 5.53, 8.17. - HCren-
thaïs et Turnhout (viâ Nylen:, 6.55, 11.05, 5.53. — Herenthals, Turnhout et TilbotJrg ■ (vtâ
Aerschot), 7.19, 9.33,1.45. — Àerschot et Louvain, 7.19, 9.33. 1.45, 5.27, 8.17. — otturnies.
7.19, 9.33, 1.45, 5,27. -Charleroi, 7.19, 9 33. 1.45. — Waleourt, Vireux et au-delà??. 19,
1.45. — Châtelineau, Givet et au-delà, 7.19, 1.45. — Diest, Hasselt, Maestricht, Aix-la-Cha-
pelle et au-delà, 7.19, 9.33, 1.45,5.27. ’ J
BATEAUX A VAPEUR. — Départs d’ANVERS (Veerdam) pour Boom 7.30, 10 mat ; 2 3
soir ; pour Rupelmonde 7.30,8.30, 10 mat.; 2, 3, 4 soir. - De Boom pour Anvers 7 k
10.30 mat.; 12.30. 4 soir. — De Rupelmonde pour Anvers 7, 8, llrhat.; 1, 2,4.30 soir —
DA-nvers à Tamise 8.30 mat. — De Tamise à Anvers 1.30 soir.
6 Ik membre 1871
AGENTS :
BRUXELLES, O/fiw.de Publicité t
'de ta Madelçiug, ;
hollande, M. ff. N1 Je»A f an Drf
MAR, â Rottérfemi et.tous tes di-
recteurs de poste^. jpi royaume.
*’Lafitte, Bullier
« C», Plage de la Bourse, 8.
L/njDRES^DEWZX IM, VIES A CM'
I.V6FHTIH\g *
Annonces, la petite ligne de 25
lettre^.............. n %
Réclames (fin du journal) ’ ‘
liffigne............ n 7s
Faits divers, la ligne. » j'so
Rubrique Anvers, la ligne. » 2^50
Et* Les annonces sont mesurées
au lignomètre. —Les titres se paient
d après l espace qu’ils occupent,
RESUME POLITIQUE
Si, le 29 novembre dernier, l’Assemblée nationale
française a donné gain de cause à M. Thiers person-
nellement, en revanche elle s’en est bien vengée depuis
sur son gouvernement. Le lendemain môme dü 29, elle
remettait la situation en question par son vote de
blâme envers le ministre de l’intérieur. Hier elle est
allée plus loin. Elle a repris tout ce quelle avait
donné; la composition de la grande commission con-
stitutionnelle vient d’èt.re votée selon les vœux de la
droite. Des trente membres qitécoihj>te la commission,
onze seulement appartiennent à la gauche; les dix-neuf
autres y représentent lacoalitionclérico-monarchiste.
On verra plus loin que la gauche Ta emporté dans
cinq bureaux et la droite dans neuf. Un seul bureau,
le troisième, a donné un résultat mixte en nommant
un candidat delà droite avec son compétiteur de la
raiiche. *
Quant au vote, pris sous son aspect général, l’appel
nominal constatait 698 députés présents, dont 362 ont
voté pour les candidats dé lâ droite et 336 pour ceux
delà gauche, soit pour l'opposition une majorité de 26
voix. . ...... ........
Atténuée un instant par le résultat de la journée du
29 novembre, voila donc que la crise s’accentue de
nouveau. La commission nommée hier, se prononcera
sans doute en faveur de réformes constitutionnelles et
de conditions de responsabilité ministérielle qui vont
ila rechef soulever dans l’Assemblée des discussions,
des débats, disons même des orages que la France
avait tout intérêt à voir, cesser. La droite, ne voyant
dans la situation nationale que sa propre cause, gros-
sie de rivalités de parti et d’ambitions personnelles,
n’a pas voulu faire acte de patriotisme. Vienne la
consécration des principes, soutenus par la droite et
de tristes luttes recommenceront de plus belle. Légi-
timistes, orléanistes et bonapartistes, fortuitement
coalisés aujourd’hui, se sépareront die nouveau et sé
remettront fatalement à tirer chacun de son côté
pour arriver à la conquête .du, pouvoir. Pendant ce
temps, que deviendra la France? Terrible point d’in-
terrogation qui se dresse et auquel nous laissons aux
événements le soin de répondre.
Le Conseil fédéral allemand vient de recevoir un
projet de loi relatif à l’enseignement dans l’Alsace-
Lorraine. II soumet l’inspection et l’administration de
l'enseignement supérieur et inférieur à l’autorité de
l’Etat, dont l’autorisation sera nécessaire pour ouvrir
des écoles et pour donner renseignement. A ce pro-
pos, nous reproduisons plus loin un document officiel
très-iiüportant, qui règle l’organisation de l’enseigne-
Ment primaire à trois degrés en Allemagne. Nous le
croyons de nature à intéresser vivement tous ceux
qui s’occupent de la question de l’instruction.
On nous écrit de Berlin que certaine fraction de la
Chambré: des, Seigneurs n’est pas du tout disposée à
revenir sur son .attitude première. M. Kleist-Retzow,
par exemple, bat le rappel de ses fidèles en faveur des
amendements qu’il se propose de présenter.
, À la Chambre des Députés, par suite de la formation
d’une nouvelle fractionne parti conservateur se trouve
aujourd’hui réparti comme suit ; viéUx-conservateurs
69 membres, nouveaux conservateurs 44, conserva-
teurs libres 59 ; ces deux dernières nuances, marchant
ensemble, constituent, après le parti national libéral
quia i 16 membres, le groupe le plus important. Le
parti progressiste compte 48 membres, le centre 58,
les Polonais 19, le centre gauche IL
La nouvelle de la démission du ministre de la guerre
êst démentie dans les cercles officiels. Par contre le
comtcStojberg.présIdentde lâ Chambre des Seigneurs,
à offert sa démission de), cette haute fonction ; il y a
longtemps qu’il avait l’intention de se retirer.
L’arrêté de mise en vigueur du Cède pénal militaire
vient d’êtrè complété par un décret impérial, qui ap-
plique à la marine, sauf quelques modifications in-
dispensables,les règles â suivre pourporter le Code à
la connaissance du personnel. Celui-ci sera lu à cha-
que soldat et marin à son entrée au corps et ensuite
chaque année, à haute et intelligible voix, aux côm1
pagnies.
lm règlement disciplinaire du 23 novembre 1872,
comprend deux parties, les peines disciplinaires à
terre et celles à bord; il porte la môme date que ie
décret susdit («3 novembre 1872). Chaque fois que des:
arrêts devront être appliqués au commandant d’un
navire, gu commandant d’une division de marine où à
lui officier d’état-major de marine, l’empereur devra
en être informé,
ffahs l’Allemagne du Sud le désir d’une délimitation
Feuilleton du l*r©eu***eui*.
LES PEINTURES
DU GRAND VESTIBULE D’ENTRÇE DU MUSÉE D’ANVERS,
EXÉCUTÉES PAR N. DE IVEYSER.
t Suite. — Voir notre numéro du 24 octobre),
Dans l’étude que nous avons faite des trois grands
panneaux qui sont la synthèse dé l’histoire de T’JÊcqI®.
anversoisé, nous nous sommes attaché 4 saisir jusqu'à
quel degré, par l’ensemble de ses qualités, l'œuvré
«e N . De, Keyser se rapproche de l’niéal esthétique en
rappoffe avec l’idée qui a présidé à lâ conception de
l’auteurGt avf*c les Moyens d’èxécùfiôn dont disposait
Si les trois grands panneaux synthétiques ont ce
cachet de noblesse, d’harmonie et de puissance
auquel nous avons tendu hommage, si leur caracté-
nstiqge est d’être pleins de vie eUde pensée, les douze
panneaux qui confirment et développent, pàr la repré-
sentation d épisodes particuliers, la conception géné-
rale, participent de ces mèmès qualités avec des
nuances variées.
Ils ont pour but de rappeler les influences subies et
exercées par l’art anversois, et de retracer quelques
faits glorieux de soi! histoire liée à celle dé la ville.
„ de ces tableaux illustrent l’influence exercée
sur I Ecole d’Anvers par dès Eçoles étrangères.
Bruges, Rome; Vàn Eyck, Raphaël : voilà les deux
Çentres artistiques dont la vitalité rayonne un instant
■Tm :?ür Anvers, voflà tes d.eùx génies qui creusent
n slî)Qn sur le domaine de notre Ecole.
, R°ger Vâ.nder Weyden reçoit à Bruges les conseils
Ram»4? Yan E->'ck 1 Bernard Vqrt Orley s’inspiré à
Rorne de la presence et des lèçons de Raphaël :
scènes1 sinn laites, mais exécutées dans des don-
ew toutes, différentes. Lapremière, réàlfsée dans une
gamme sobre, sévère, mais pleine de vigueur réelle,
wre un caractère de concentration et ds recueille-
ment, qui-convient admirablement à l'atelier du go-
cwYfa peint,r® brugeois ; la seconde, c’est l’éclat,
débordante, c’est l’aspiration vérs la lu-
oarlnt r f eoulLUr’ c est le ciel bleu,profond et trans-
'■ ,e5 1 atmosphère chaude et vibrante, à côté du
ont eÉ m.élailcolique du nord. L’un et l’autre ciel
t leur poesie, comme l’un et l’autre tableau.
et sa Rapfiaël se développe dans sa jeunesse
de ^yAA.Oèlëÿ, également dans la vigueur
illusti:^coate avec intérêt les paroles de son
les une galcrië adjacente on distingue
Jules Michel Ange ét de Sébastien del Piombo.
Ies ifowain se tient à côté de Tan Orley.
positive des rapports entte l’Etat et lès cultes se mani-
feste de plus en plus. Les populations1 ne considèrent
une loi sur le mariage civil obligatoire et la tenue des
registres de l’étât-Civil que comme un premier pas
dans la voie de la séparation.
En Hongrie la crise ministérielle est terminée. Hier
a été donné lecture à la Chambre basse de .Pesth d’un
rescrit royal qui nomme M. Szlavy,ministre président
confirme ies autres ministres dans léurs fonctions et
nomme M. Joseph Zichyrjuniorjministredu commerce.
M. Szlavy a déclaré que le ministère suivra la même
direction qu’auparavant aussi longtemps qu’il possé-
dera la confiance delà majorité. Ï1 a énuméré les pro-
jets de lois qui seront soumis à lu discussion de la
Chambre pendant le cours de la session et qui ont
trait au règlement dès finances du pays, à un nouvel
emprunt et à ia réforme dps impôts. Enfin M. Szlavy
a prié la Chambre de lui accorder son appui, tout en
lui recommandant de la modération et delà réflexion.
D’après les derniers renseignements, la situàtioh en
Espagne s’améliore de jour en jour. L’opiüion publique
né s’y préoccupe plus de l’insu-rrection soi-disant ré-
publicaine.
Quant au Congrès, il discute, dans des séânces de
jour et de nuit, le budget des recettes.
Le rapport, conformé au projet du ministre des
finances, a été signé par des députés de là majorité et
île l’opposition, et même par M, Salaveria. Le budget
des recettes et des dépenses sera voté et les nouveaux
impôts seront prélevés dès le Ie1' janvier. Les députés
de toutes les fractions examinent attentivement cette
question capitale.
Trâyaiix législatifs,
Dans sa séance d’hier la Chambre des représentants
a adopté sans changement, : 1° le budget des voies et
moyens pour 1873 ; 2° le budget des non-valeurs et des.
remboursements pour le même exercice ; 3° le budget
des recettes et des dépenses pour ordre pour le même
exercice ; 4° le projet de loi. portant cession à la ville
de Bruxelles de terrains de l’ancienne gare du Midi.
Comme il l’avait annoncé dans la discussion 'gèfré-
l’ale du budget des voies et moyens, M. Le Hardy de
Beaulieu, .à l’ouverture de la discussion des articles
de ce budget, a proposé un amendement tendant à
faire reprendre par l’Etat la taxe sur le débit des
boissons alcooliques et celle qui était autrefois établie
sur le débit du tabac et aussi encaissée par l’Etat, soit
pour ces deux objets deux millions' de francs. La res-
titution de cette somme à l’Etàt servirait de compen-
sation à une diminution de l’accise sur les bières, di-
minution qui profiterait à la classe ouvrière.
M. le ministre des finances a prétendu qu’il est
impossible d’introduire dans le budget des voies et
moyens des impôts nouveaux, qui n'ont pas été dé-
crétés par des lois organiques. L’Etat ayantabandonnè
aux provinces les taxes dontjl'honorable député de
Nivelles voudrait de nouveau faire figurer le montant
au budget des voies et moyens, et six provinces sur
neuf les aÿaût reprises pour elles, ce serait jeter la
perturbation dans l’administration publique que d’adop-
ter l’amendement de M. Le Hardy. Il y a plus, de
grandes villes ont établi pour leur propre compte les
taxes dont il est question. Dès lors, il est impossible
d’exposer lés Cltoy'éns à payer deux fois le même
impôt.
La Chambre s’est arrêtée à cette opinion et l’amen-
dement a été rejeté.
M. T’SersteVens a appelé l’attention de M. le ministre
des finances sur les facilités à. accorder aux échanges
d’immeubles, aux rectifications dès-propriétés entre
deux propriétaires voisins. Il estime que les formalités
à remplir de ce chef sont trop compliquées, trop oné-
reuses, et il voudrait qu’on usât de tolérance, d’une
part, et qu’on diminuât les frais, de l’autre.
M. Elias a appuyé tes observations de lllonorable
député de Nivelles, et M. le ministre des finances,
tout en déclarant que l’on pourrait s’occuper dé cette
question lors dé la discussion du projet, de loi appor-
tant des modifications aux droits de patente et u en-
registrement, a cependant ténu àdïféqüe la tolérance
dont on parle de la part du cadastre, pour des échanges
d’immeubles Voisins, par voie de rectifications non
consignées dans des actes authentiques, il né pent
guère la conseiller en présence des dispositions dra-
conniennes de la loi de frimaire an VII. Au surplus,
M. le ministre a pris acte des observations qui lui
avaient été présentées.
M. le ministre a cte devoir dire à la Chambré qu’il
sera peut-être amené à présenter des propositions au
sujet de la question des accises avant l’expiration de
Jean Van Eyck êst vieux, ride, presque brisé par
l’âge ; il consume ses jours dans un travail obstiné ;
Roger Van der Weyden, déjà grave et sérieux dans sa
jeunesse, plein de respect pour le vieux maître, êcoiitô
et admire en silence. La noblesse est sur son front, la
distinction dans toute sa pose. Il y a du héros dans cet
artiste. Il serait très-simple dans l’action, comme il
il est austère dans la- pensée. Le groupé de Cès
deux-hommes, avec le choix sévère des accessoires,
constitue à nosÿeUX, eomme calorjs, peutrêtre le
beau morceau de l’œuvre de De Keyser, Dans le fond
de l’âtëlier, Hugo Vàn der Goes, de tragique mémoire,
et AntoneHo de-Messiné, qui répandra en Italie le se-
cret de là peinture à l’huile, sont à leur travail ét con-
tribuent à augmenter la grandeur dés souvenirs évo-
qués par cette page magistrale.
Quant à l’I.nïlùéqce de l’Ecole anversoise sur l’art
étranger, elle est multiple et s’étend au loin. Les frères
Bril la portent à Ronge, DenisGalvaert dans lTtalte.du
Nord où B londe l'Académie de Bologne, Artps Queiliti
en Hollande, Edelinck çn Etencev Vâft Dÿck èh An-
gleterre; Spranger en /Mlfeihadhe. Anvers envoie ainsi
au monde entier ÿeâ peintres d’histoire et de portrait,
ses paysagistes, ses sculpteurs et ses graveurs. Six
grandes pages picturales illustrent ces souvenirs glo-
rieux. Eües_se distinguent par la simplicité et le natu-
rel de là composition, l’èlêgancê des lignes, l’aisance
des attitudes, la Vérité et la variété des plij'siônôîiflës,
le charme dù coloris: :
Le moment Choisi dans la vie de ces artistes est
heureux, et &OUs pensons que quelques lignes consa-
crées â préciser ce moment pour 'chacun des SujëtS
seront lues avec intérêt. .
Barthélémy Spranger, dans le cours d’une carrière
aventureuse, avait passé plusieurs années à Rome,
lorsque l’empereur Maximilien, par l’intermédiaire du
Célèbre statuaire flamand Jean de Bologne, établi à
Florence, le fit appeler à Vienne avec Tarshifeëte-
sculpteur Jean Mont, afin d’ÿ exécuter certains projets
de dçcoration monumentale'. On était en 1575. Leurs
travaux, cofumencés avec une grande activité, furent
interrompus par la mort de l’empereur. Rodolphe. Il,
qqi succéda à Maximilien, ne se soucia guère dans
lés premiers temps ni des beaux-arts ni dès artistes
auxquels son prédécesseur avait fâit des commandes.
Il fui rappelé à l’ordre par le fait de Spranger et d’une
façon assez originale.
_ Il était parti pour Prague emmenant l’architecte
Mont. Celui-ci, laissé quelque temps encore sans oc-
cupation, perdit patience, quitta secrotènieht la
court se rendit â Constantinople et s’y fit musulman.
Le départ le son camarade Mont, provoqué par la
conduite de Rodolphe II, jeta Spranger dans une vio-
lentecolere. Il n’était pas habitué à dissimuler, il
avait toujours fait preuve d’un caractère digne ét fier.
IL annonça hautement qu’il quittait le service de l’Em-
pereur, et se mit à, travailler pour des particuliers; Il
paria mèmè de retourner en Italie. Bravo.Spranger ! le
talent doit se faire respecter, et une leçon donnée
la convention internationale conclue à ce sujet entre
la Belgique, la France,, l’Angleterre et la Hollande.
Les délégués des puissancés signataires se sont réunis
au mois d’août dernier et doivent se réunir encore
dans les premiers mois de l’année prochaine. Après
cette réunion, le gouvernement saura ce qu’il lui reste
à faire. La convention autorise ceux qui l’ont signée
de faire, avant son expiration, des propositions en
rapport avec tes lois fiscal^ de leur pays.
Le budget des voies etwieyens a été adopté par 68
voix contre 2.
Dans la diséussion du budget des dépenses et des
recettes pour ordre, M. Thonissen a signalé à la Cham-
bre une étrange anomalie sur laquelle il a appelé lâ
plus sérieuse attention du gouvernement, et qui mé-
rite, a coup sûr.un examen attentif et plein de sollici-
tude. Voici le fait en quelques mots :
Les enfants orphelins des fonctionnaires publics re-
çoivent une pension jusqu’à l’âge de l8 ans accomplis.
A cette règle, il y a cependant une exception : c'est
pour les orphelins des fonctionnaires décédés du dé-
partement des travaux publics. Pour ceux-là, un ar-
rêté royal autorise le chef du département à continuer
la pension après cet âge, et même à l’augmenter, si
ces orphelins sont « atteints d’idiotisme, de démence
» ou- d’infirmités graves qui les empêchent de
« subvenir à leur existence, <> Or, dans 1e Limbourg,
l’honorable député de Hasselt connaît deux orphelins
de fonctionnaires atteints tous deux d'aliénation men-
tale : l’un est orphelin d’un ancien foncijonnaire du
département des travaux publics, il a passé 18 ans, et
sa pension lui est continuée ; l’autre, plus malheureux
que le premier, est le fils d’un ancien fonctionnaire du
département de l’intérieur ; il a aussi 18 ans accom-
plis, et sa pension lui est supprimée.
La motion de M. Thonissen a amené M. le ministre
des finances à déclarer que les comités dès caisses, des
pensions d[es veuve? et orphelins de chaque départe-
ment ministériel serontsaisis.de. la question. Ce pre-
mier pas fait, la logique et la justice en feront faire
un autre, qui consistera à rendre applicable à tous-
les orphelins des fonctionnaires de n’importe quel dé-
partement ministériel les mesures humanitaires qui
ne s’appliquent' aujourd’hui qu’aux orphelins pension-
nés par le ministère des travaux publics.
(Correspondance particulière du Précurseur).
Bruxelles, 5 décembre.
La discussion qui a eu lieu à la Chambre mardi der-
nier prouve que fépiscopat aura fort à faire pour
obtenir le triomphe de ses prétentions en matière
d’inhumations. Actuellement le gouvernement ne s’oc-
cupe pas de la qüestion.Si pourtant il y a une question
autour de laquelle on fait du bruit ctest bien celte des
cimetières ; elle a été depuis nombre d’années inscrite
au programme du parti clérical, Nous nous souvenons
encore des pétitions, que le clergé fit à une certaine
époque signer à tour de bras dans toutes tes localités
du pays. Ruit cent mille Belges réclamaient la modi-
fication du décret de prairial dans 1e sens des préten-
tions épiscopales ! Huit cent mille citoyens deman-
daient que le prêtre eût lé pouvoir de faire enterrer
dans le - pourrissoir -, ceux dont il croyait devoir
noter la mémoire d'infirme. Car il n’y a pas autre
chose dans la question des cimetières. Les règles ca-
noniques ne diffèrent pas selon le temps et selon tes
lieux, La lui ecclésiastique est ou doit être la même
partout. -Du moins le clergé l’a toujours dit ainsi ;
l’Eglise catholique, apostolique et romaine est «ne.
L’Eglise se fait une gloire de cette unité et elle l’in-
voque comme le plus grand argument en faveur de la
vérité de ses doctrines, Donc,si l'enterrement des catho-
liques dans les cimetières dépendant dü clergé était
de l’essence,—nous ne dirons pas du christianisme qui
n’a rien avoir dans une l’histoire qui proscrit la fra-
ternité humaine,^-mais de l’essence duçatholicisme.à
toutes les époques dü catholicisme et partoütoù la
religion catholique est pratiquée, lés cimetières se-
raient soumis à 1 autorité eeelésiastique. Les prêtres
désigneraient la place des corps ; ils donneraient des
places d’honneur à ceux qui ont bien mérité de la re-
ligion ; ils feraient enterrer dans le coin des reprou-
vés ceux contre lesquels ilsont des griefs. Or, ce n’est,
qu’exceptionnellement que tes choses se passent ainsi.
Partout otrily a despouvoirs publics qui se respectent,
l’autorité que le clergé veut s’arroger .aujourd hui sur
les cimetières ne lui a été concédée. Dans l’Eglise
primitive on fie songeait pas à parquer les fidèles selon
leurs mérites relatifs ; on prêchait la charité êt le par-
don ; les hommes sont tous frètes ; on les enga-
geait à s’aimer tesyns les' autres. Les revendi-
cations actuelles des ministres de la religion ca-
tholique sont l’antithèse des préceptes de l’Eglise
primitive. Nombre de chrétiens, s’il faut en croire
les traditions, ont été enterrés dans les catacom-
bes. Est-ce que les catacombes avaient été au préa-
lable l’objet d’une, bénédiction spéciale? On disait
des prières sur le corps avant de le déposer dans sa
dernière demeure. Les évêques, pour lesquels on ré-
clame un privilège, subissaient le sort commun, car
s’il faut en croire M. De Lantsheere, l’usage d’enter-
rer les évêques dans “ leur » cathédrale n existe que
depuis onze siècles. D’où la conséquence qu’antérieu.-
rément les évêques étaient enterrés comme tout le
ménde et l’Eglise ne s en portait .pas plus mal. De nos
jours, l’usage de bénir les fosses à été accepté par 1e
clergé lui-mêmë. Peut-on croire quai l’eût fait s’il y
avait un point quelconque’dé doctrine religieuse en-
gagé dans la question. Le clergé de Mons, de Liège ,
d’Arlon.de Paris.de TournaudeFrancfort,etc.,connaît
aussi bien les règles de l’Église que MM. les curés
d’Anvers. S’il bénît les fosses dans les cimetières com-
muns, c’est donc qu’il lui est permis d’agir ainsi ; il ne
le pourrait pas si en le faisant il yiqlait une règle du
droit ecclésiastique. La doctrine que soutiennent MM.
les curés (TAnvers a été inventée po,ur les besoins de
la cause. H n’y a pas lieu de s’y arrêter.
Au surplus, ce,n’est pas 1e ministère qui le fera pré-
valoir. Pour qui comprend lès déclarations ministé-
rielles, Celle que M. lé ministre dé la justice a faite
mardi ne laisse pas l’ombre d’un doute. Le gouverne-
ment ne présentera pas de projet de, loi sur les cime-
tières ; il sait que la présentation d’un tel projet de loi
serait le signai de sa, chute ; l’instinct de la conserva-
tion personnelle prévaudra sur toutes autres considé-
rations. La déclaration de M. le ministre de la justice
signifié cela où elle n’a pas de sens. Car dire que lq
gouvéi*neméht n’a pas d’ôpinion parce qu’il n’a pas
encore délibéré, c’est employer une de ces formules
à l’abri desquelles les ministères cachent leur impuis-
sance. Le ministère n’a que trop délibéré ; il ne con-
naît qqe trop les prétentions inouïes du clergé et de la
queue du parti clérical ; et le ministère a décidé d’y
résister autant que cela seYâ'dalis ses moyens. Voilà
la vérité. Elle n’est pas ailleurs.
Plus prudent cette fois que son parti, le ministère
refuse de se soumettre â des exigences qui entraîne-
raient inévitablement sa perte. Il ne faudrait pas
faire revivre une seconde question des couvents. Le
gouvernement ne demande pas mieux que de faite les
affaires du clergé politique/ et celles des Couvents,
mais à la condition de ne pas trop se compromettre.
Voùs verrez lors des débats de l’affaire de Merckem
qu’il a fait un acte très régulier en accordant aux
religieuses de Merckem la personnification civile sous
le couvert du bureau de bienfaisance et qu’au reste on
aurait tort de lui en faire un grief puisqu’à Merckem
il y avait, une situation exceptionnelle à laquelle il
fallait pourvoir et qu’aptes tout les exceptions ne
peuvent former la règle.
La révision de la loi sur la contribution person-
nelle ne sera pas tentée sous le ministère actuel.
M. Malou n’accepte pas le projet de M. Jacobs. Celui-ci
voulait quand même faire parler de lui. Il semblequ’il
n’ait pas poursuivi d’autre but pendant les quelques
mois qu’il a passés au ministère. Elaborer des projets
de loi cela était devenu pour lui une espèce de maladie.
On comptait tes projets par les mauvaises nuits qu’il
avait passées au ministère ; à peine était-il à son cabi-
net qu’il saisissait sa plume et qu’il couchait par écrit
les mauvais rêves qui l’avaient tourmenté. C’étaient
ses protêts de loi. C’est ainsi que sont nés le projet de
révision de la lcd sur la contribution personnelle et le
projet de création d’un impôt sur le revenu. M. Malou
qui, à certaines heures, est beaucoup plus sérieux
que M. Jacobs, ne veut pas courir les aventures de
son prédécesseur ; il a donc mis de côté, pour nô ja-
mais les reprendre, les projets de son prédécesseur ;
juste hommage rendu à l’inexpérience de M. Jacobs !
‘ Il ne sera pas question davantage de la réduction
de iaccise sur la bière. Encore un article du pro-
gramme clérical qui restera à l’état de lettre morte.
La presse cléricale publie une liste d’évêques en-
terrés en Belgique dans “ leur cathédrale « depuis la
publication du décret de prairial. En première ligné
figure Mgr de Hirn, évêque de Tournai,soifs le régime
hollandais en 1819.
C:eSt lâ une fausse indication. L’éveqüe Hirn a été
enterré dans le cimetière commun. Si lâ nomenclature
quë donne la presse cléricale est aussi contraire à la
divinité poür lés- autres évêques qu’elle l’est pouf
l’évêque Hirn, il s’en suit que rùsage invoqué par les
cléricaux n existe plus depuis la promulgation du
decret de prairial. En tous cas l’usage ne peut préva-
loir contre un texte de loi positif. z.
Les deux feuilles cléricales d’Anvers reviennent
sur les paroles prononcées par M. Malou dans la
séance du 3, Ces paroles sont d’une clarté parfaite
L’honorable ministre des finances a reconnu que
les membres du Conseil communal n’ont ni ap-
ProUYétei improuvé le projet de loi sur les servi-
tudes. Ils ont gardé]®silence, parce qu’ils, n’avaient
pas le devoir ni même lé droit de se prononcer.
M. Malou, l’a constaté en ces termes : « je recon-
nais parfaitement que l’administration communale
d Anvers n’à aucune compétence, pour se pronoite
çer sur cette question ». lia, il est vrai', interprété
le silence des conseillers, communaux, avec les-
quels il causait, dans le sens d'une adhésion mais
rien ne l’y autorisait.
M. Van der Taelen, en redressant l’erreur du
chef du cabinet, a condamné la loi d’abord
parce qu’elle donna à l’indemnité le caractère
dune aumône et non. d’une réparation et, en
second lieu parce qu’elle institue, contrairement
à la défense constitutionnelle, un tribunal extra-
ordinaire.
Le Journal d’Anvers en induit que le Conseil
condamne l’indemnité e lia-même. Oui, à la façon
dont il a approuvé le projet devant M,Malou ! “
M. Malou dit blanc, .le Journal d'Anvers dit
noir. Le fait est que le Conseil n’a pas donné; son
avis et que, s’il avait eu à se prononcer, il eût
avec raison condamné, l’institution d’un tribunal
extraordinaire et la substitution fie l’aumône â
l'indemnité".
Le Journal d'Anvers prend au surplus une
peine inutile en engageant tous- les propriétaires
à pétitionner. « II faut, dît-il, que le Sénat sache
que les gueüx ne soût pas les organes des pro-
priétaires. » Les gueux ont, .en effet, plus â cœur
les intérêts généraux que les intérêt particuliers.
Ils ne placentpâs, comme certains athis du Journal
ft Anvers, ceux-ci au dessus dé ceux-là, 1 argent au
dêssus des principes. Dans le casactuel, les intérêts
des propriétaires devaient être défendus au nom
de la justice. Nos députés n’ont pas osé accepter
cétte tâche. Ils n’ont pas osé parler haut' et ferme.
Ils n’ôht pas osé dirêa M. Malou .- « C’est un dû et
nbn pas un indu que. nous réclamons. » Ils ont
tèndu la main en suppliants et M. Malou a eu
pitié de leur humiliation. Il était difficile, pour la
députation anversoise de déconsidérer davantage
lâ cause qu’ils prétendent servir.
Le Conseil communal de Bruxelles s’est réuni d’urgence
hier jeudi, à 4 heures, pour entendre les communications
du collège, relativement a.u projet de cession des titres
réservés de l’emprunt de 1867; et à fa négociation de îse
rente de 1,460,000 ftvinscriteau budget de 1873, voté par le
Conseil dans sa séance du 2 courant.
Le Conseil a ratifié à l’unanimité, le contrat d’emprunt
et de cession conclu par le Collège et un groupe financier
composé de :
La Banque de Belgique ;
La Banque belge du Commerce et de l’Industrie;
La Banque centrale anversoise ;
La Banque de Paris et des Pays-Bas ;
La Banque-des Travaux publics ;
MM. Brugmann, fils ;
Le Comptoir d’escompte de Paris.
Il résulte du contrat que la cession des titres réservés
de l’emprunt de 1867 est fàitè an taux de 101 (coupon,
détaché) et que la rente de 1,400,000 fr:, pendant 66’
ans, produit à-la ville un capital de fr. 33,501,000, soit une
annuité de 4,17/89-p: é., pour intérêts A3 p. c. primés et
amortissement compris.
Le contrat assure à la ville une bonification d’intérêts
au compte courant de 4 p. c.
Actes officiels.
marine. — Par arrêté royal du 1er novembre, le lieute-
nant de vaisseau de lre classe Stessels, chargé dp l’hydro-
graphie de l'Escaut et des bancs de Flandre, a été promu
au grade de capitaine lieutenant de vaisseau.
à un souverain est un service reriâu à l’humanité ! (!)
La leçon était bôriné ; elle porta frtut. L’attitude éner-
gique'de Spranger donna à réfléchir à Rodolphe II ;
il avaitbéâïi étte l'empêreur, il était ffijUIêt do l’Opi-
nion qu’où se formerait en ItàlïÙ sur son' compté par
le retour de Spranger. Il fit prier ce dernier de ne
point partir, l’appela â Prague, et l’y combla d’égards
ét de commandes. Cè qui mieux est, il s’attacha à lui
sincèrement; . . . . ' ^
Spràiigcf âvâît trente et un ans,ét il entra alors dans
une période de travail extrêmement féconde. Sa mai-
son,- qu’il décora de peintures; devint le rendez-vous
brillant des hommes d’élite ; Rodolphe II ne pouvait
plus se passer dé lui ,eî fté.qùëmmènt lui faisait des
visites dé plusieurs heures dans son atelier. Il lui
êonféra des titres de noblesse et le força d’ajouter à
son nom celui de Van der Schilde ; » mais, dit un bio-
graphe, le peintre n’en resta pas moins pour la posté-
rité Barthélemy Spranger, tant il est vrai que si les
rois peuvent faire des' grands seigneurs, îl’n’est pas
eh leur pouvoir dé faire des-artistes célèbres. Ceux-ci
ne devront jamais-leur génie qu’à Dieu, et leur renom-
mée qu’à eux-mêmes, »
Spranger né devint ni plus fier envers les autres, n*
plus flatteur énvefs le souverain, tl resta l’horùme
droit et digne, dans.toutes ses relations. .
De Keysér ndus Ta montré dans sort atelier àü nid-
ihëùt d'tîîie des visités de Rodolphe IL II est entouré
de George Hoefnagel, le célèbre miniaturiste, de Giles
Sadeler, l’excellent graveur, de Roland Savery, le
peintre de.batailles:et. déjjaysages. Fn personnage fie
là COiir èiitt l’Ënipereùr. Le groupé est câline et les
expressions aussi. C’est cependant un bon type que
celui de cet empereur joufflu qui's’installe carrément
dans le fauteuil et qui examine le travail de Spran-
ger de l’air de grand connaisseur-què prennent volon-
tiers lés proteëtéurs puissants. Bpfanger Rest plus
dans la jeunesse de l agej il est arrivé.â l’apogée dé
son Éùéëês' artistique, mais [a nature, prodigue a son
égard, lui réserve, encore un grand nombre (Taimëës.
Vers la inèrte êpojjüé qùé Cette scêiie se passe à
Pragtie, Deni'sCàiVam’t-enséigrié son art dans l’Aca-
démie de Bologne, dont iï eSt un des fondateurs, à des
élèves qui deviendront des maîtres et que la postérité
appellera avec orgueil 1e Dominiquin , Guido Reni,
L’Albane, Aug. Carrache. - o. ; -
Denis Calvaert est une interessante, figure, dans
l’histoire de l’art flamand : jeune encore, ayant à
peine vingt ans, peignant le paysage, mais très-inha-
bile dans 1e dessin de la figure humaine, il part
pour Rome, traverse rapidement les.villes du nord de
l'Italie, voit à Venise tes chefs-d’œuvre le Giorgione,
du Titien, de Palma, du Tintpret, de Paul Veronèse
arrive à Bologne, y esftrès-bien accueilli par le chef
G) Pendant son séjour à Rome, calomnié par Vasari
auprès dé Son protecteur le- papë Pie V, Spranger s abstint
de toutq récrimination , dédaigna môme de se plaindre,
et ne songea à répondre à ses ennemis que par son travail.
d'une grande famille, à cause de son talent à jouer du
luth, et y reste!
L’école bolonaise était pourtant éil décadence, et
Denis Calvaert lui-même avait son éducation â refaire.
Il la refît. Il fut plus tard à Rome, «t n’y testa que le
temps de la perfectionner. Puis il retourna à Bologne,
la ville de son étrange prédilection. Avant son départ,
le pape Grégoire XIII lui avait demandé s’il n'avait
pas quelque grâce à solliciter : « Non altrct que d'és-
sèrèlasciam andar Via (pas d’autre que de pouvoir
partir), avait répondu l'artiste.
A Bologne, sûr de sa science, convaincu de la né-
cessité de restaurer les études classiques, il ouvre,
dans le palais de ses- protecteurs, les Bolognini, une
école oü bientôt affluent tes élèves et les commandes
de tableaux. •
•i II forma, dit l’écrivain italien Lâihfi. jüsqù à cent
trente sept professeurs de peinture, parmi lesquels cm en
peut citer plusieurs qui excellèrent dans leur art.» Les
noms de cetlx que De Keyser a groupés autour de lui,
le disëfit suffisamment : c'ést le Güide, l’Albane.le Do-
miniquin, Aug. Carrâché. Calvaert est debout au mi-
lieu d’eux, se livrant à une déhlofisttetion,- et sa pose
énergique est d’accord avec ce que les historiens
racontent de la trempe impétueuse de sort carac-
tère. C’est un excellent type rendu avec une cer-
taine crànerié qui fait presque pâlir les types qui
l'entourent. .- . , . . .,
Le tableau voisin représenté les deux freres Ma-
thieu et Paul Bril, paysagistes anversois-, à la cour
du pape Grégoire XIII. De toute la série traitée par
Dè Keyser, ce dernier tableau est le seul oïl Bans
l’exécution R talent du maître ait quelque peu fléchi
pendant sa longue lutté âtecles plus grandes difficul-
tés de l’art. Sans doute , considérée â part,; cette
page a beaucoup dé mérite , mais , comparée aux
autres, elle est d’une touche moins grasse et moins
Quant àlasituation, quelle est-elle? Les deux artistes
flamands ont apporté à l’Italie un art pour ainsi dire
nourfeâu, la peinture de paysage, ou pour parler pins
exactement le paysage traité pour Iui-meme. Quoique
jeunes encore, fis ont acquis une célébrité à laquelle le
pane Grégoire XIII est le premier à rendre hommage. H
a la louable ambition de leur faire peindre en fresques
plusieurs salles du Vatican. Ce n’est donc pas un
moment ordinaire que celui où cette entreprise impor-
tante est décidée entre eux, et le pape a dû y apporter
autant de sollicitude que les artistes d’enthousiasme
et d’émotion. _ , . .
Le tableau représentant Antoine Van Dyck. a ia
cour d’Angleterre à toutes lés séductions. Le voilà ce
peintre des souveraines élêgaùces et des profonds sen-
timents, on le dévine, on fë comprend, on doit dire ;
c’est lui ! De quelle manière nen ause sa personnalité
est rendue, et comme ii est noblement posé; ce rot
de la palette, en face de ce roi du sceptre, tous les
deux prédestinés à mourir jeunes et d une façôn èmou-
vante : le peintre dans le découragement et te chagrin,
1e roi sur Téchâfàùd !
Lé moment choisi par De 5Keyser est celui où
Charles ivr vient poser dans râtelier de VanTiyck,
pour le fameux portrait actuellement- au Louvre ,
qui a fait l’admiration de tant de critiques et éffiti tant
de cœurs.
Il est plein d’éclat et de eharme, ce tableau ; les
figures en sont belles et vivantes,'l’air y circule, les
details en sont riches et variés, le dessin est. noble, lé
coloris a une franchise et un moelleux qui captivent
le regard, les têtes sont expressives, traitées de main
dé maître et avec leur Originalité propre.
Un artiste qui eut beaucoup de chance avec beau-
coup de talent c’est Gérard Edelinck.
Au début de ses êtudesiitrouve unmaître. Corneille
Galle, qui a la franchise de le ramener un beau jour
chez son père en disant à ce dernier ; - je n ai plus
rien à lui montrer ; il grave à présent mieux que-moi.
Si je le gardais encore, j« lui ferais perdre son temps.
Je' vous te rends donc. » Arrivé à Paris pour y
chercher du travail et de la célébrité, Gérard
Edelinck s’y met au service de François Poilly
qu’un généreux scrupule empêche bientôt de pro-
fiter des aptitudes étonnantes et de la science de
son aide, et qui le produit dans le monde artisti-
que. Bientôt Edelinck est protégé par. le dispensa-
teur deè encouragements officiels, par le peintre
Lebrun ; puis par Colbert et par Louis XIV lui-même;
Sa vie n’est plus qu’une suite de succès, et cèS succès
il lès mérité par son talent prestigieux et la noblesse
de son caractère. En 16Ö7, il est élu membre de l’Aca-
démie royale de peinture et dè sculpture, et c’èst cette
circonstance que De Keyser a choisie pour rappeler
l’influence en France de l’école d’Anvers. Elle h est
pas le résultat d’un fait isolé, cette influence ; nous
trouvons autour d’Edelinck plusieurs illustrations
flamandes, François Millet,"Van der Meulen, Abraham
Geâoels. Colbert en personne apporte au célèbre gra.-
veiir-samomination de conseiller à: l’Àçadéinie; Lebrun
et Mignard attestent par leur presence combien cet
honneur est mérité. ....... T ••• .
Le sujet est traité avec distinction. Les fastueux
habits de l'époque, les perruques à la Louis XIV don-
nent à ce panneau un caractère particulier au milieu
des autres. Le pinceau de De Keyser s’y est promene
habiteffièn't, et a produit uïi ensemble très Iiarmo-
nirjne bien jolie composition est encore celle qui nous
montre Artus Quellia, le vieux, à Amsterdam où il
exécute des travaux de sculpture pour fhôt«l-de-yille,
et oü le bourgmestre André de Graef vient le visiter
dans son atelier. Tout simple qu’est le sujet, la scène
est aùimée, on respire à l’aise, il y a un mouvement,
une vibratfomünrhythffle dans céttejmmobilite,comme
dans le moindre fragment de TTris du fronton orœn-
tal fin Parthènon. La gamme: de coiffeur est discrète,
mais d’une accentuation trèsquste-et ttes-rafltnee. Les
jqaHS s’accusent admirablement et 1 ensemble a un
grand aspect.
(la fin pi ochainement). |