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ménages, la subdivision de l’habitation en apparte-
ments. Or la condition de foyer a subsisté : chaque fa-
mille veut être chez elle et, n’occupant qu’une partie
d’une habitation, elle veut cependant être, autant que
possible, isolée de ses co-locataires et trouver sans les
gêner ou être embarrassée par eux tout le confort qui
lui est nécessaire ; ce sont toutes ces considérations
qui ont produit la maison de rapport.
Les habitations contemporaines peuvent être divi-
sées en quatre types bien tranchés :
1° La maison de campagne ;
2° „ de maître ou l’hôtel ;
3° „ de bourgeoisie ou de rentier ;
4° „ de rapport ou à loyer.
Nous avions surtout pour but en commençant cette
étude de nous attacher à bien caractériser la maison
moderne. C’est évidemment à la ville que nous cher-
cherons les types ; nous nous attacherons donc sur-
tout à l’étude des trois derniers, c’est-à-dire la maison
de rapport, l’habitation bourgeoise et l’hôtel.
La maison de rapport, type qui nous fait un peu
l’effet d’une habitation parisienne, se montre surtout
dans les grandes artères récemment établies. Là, la
considération puissante du prix élevé des terrains
amène à la recherche de l’emploi du terrain aussi com -
plètement que possible, par la construction du bâti-
ment principal et généralement d’un ou plusieurs bâti-
ments secondaires sur la cour ou jardin. De cette
considération naît la maison à 4 et 5 étages, la maison
de rapport.
Elle se compose d’une entrée principale pour les
appartements, attenant à un magasin ou en ayant un
à droite et un à gauche, et conduisant à un grand
escalier desservant les divers étages. Chaque magasin
a son escalier, souvent apparent, petit, de construc-
tion élégante et légère, conduisant à l’entresol.
Aux paliers du grand escalier se trouve un vaste
dégagement desservant les appartements, et donnant
accès aux cabinets et aux prises d’eau.
Les appartements sont composés de trois ou quatre
pièces, avec petit cabinet, refuges, etc. Générale-
ment suffisamment spacieux, ils sont richement dé-
corés : les plafonds sont entourés et soutenus par des
corniches dont quelques moulures sont ornées ; les
murs sont revêtus des beaux produits de l’industrie :
les papiers peints et les tentures. Les portes sont
hautes et larges, les plafonds et les menuiseries sont
recouverts de belles peintures décoratives ; en un mot
tout ce que peut le luxe est employé à orner les ap-
partements.
L habitation bourgeoise, appelée communément
maison de rentier, est plus modeste, mais bien sou-
vent elle est plus commode. Réservée aux faubourgs
et aux quartiers peu commerçants de la ville, elle est
généralement peu élevée et se compose de un ou deux
étages, quelquefois, mais plus rarement, trois ; d’un
rez-de-chaussée, jardin et cour avec cabinet, serre et
dépendances.
L’habitation bourgeoise comprend deux pièces au
rez-de-chaussée : le salon devant ; derrière la salle à
manger avec la serre. Un vestibule d’entrée ayant à
peu près les 219 de la façade, conduit de la rue à l’es-
calier, en donnant accès au salon. La cage d’escalier,
très-souvent plus large que le vestibule, suit celui-ci.
A son entrée, se trouve la porte de la salle à manger,
et au fond, la porte de cour.
L escalier, assez souvent facile, est divisé en deux
volées pour chaque étage avec un palier intermédiaire
donnant accès aux étages d un pavillon en saillie sur
la façade postérieure. C’est à ce palier que, dans la
maison bourgeoise bien conditionnée, se trouvent le
water et la prise d’eau.
A chaque étage une grande pièce devant,au-dessus
du salon du rez-de-chaussée, et souvent un petit ca-
binet au-dessus du vestibule. Derrière une place de
même étendue que la salle à manger.
Sous toit, un grenier et deux mansardes. Quoique
cette habitation soit construite, semble-t-il, pour une
seule famille, il arrive généralement qu’elle soit occu-
pée par appartements tout comme la maison de rap-
port.
L’habitation de maître ou hôtel, nous présente une
assez grande variété de distribution pour nous rendre
assez difficile la détermination d’un type. Les dispo-
sitions les plus généralement admises nous montrent
deux variétés qu’il nous faut en quelque sorte déter-
miner par les dimensions de la façade : il y a la mai-
son de maître de 8 à 10 mètres et celle de 10 mètres
et plus de largeur.
Dans le premier cas, un vestibule spacieux pour
voiture à l’une des extrémités de la façade. Au milieu
de ce vestibule un dégagement avec quelques marches
et donnant accès à un cabinet ou antichambre, précé-
dant le salon ; un grand escalier séparant celui-ci de
la salle à manger qui se trouve vers le jardin ; entre
la salle à manger et le vestibule, l’escalier de service,
l’office et quelquefois un cabinet. L’office se trouve
généralement en saillie et communique avec la salle à
manger par l’escalier de service et par la serre.
Le grand escalier qui souvent s’arrête à l’étage, est
large et bien éclairé; les marches nombreuses, mais
de hauteur et de largeur bien proportionnées ; on
arrive facilement aux étages et sans se fatiguer.
A l’étage deux grandes salles vers la rue, une
chambre ou garde - robe, une chambre derrière
au-dessus du vestibule, l’escalier de service et une
chambre à coucher. Un vaste palier donne accès à
toutes ces chambres.
Nous remettons au prochain N° le second type d’hô-
tel et l’étude des façades. E. A.
L’Exposition nationale des Arts
industriels.
Suite. (Voir notre N° de Novembre.)
MENUISERIE.
Parmi les produits remarquables de la menuiserie exposés
aux Halles Centrales, nous avons à citer les parquets, lam-
bris, balustres ou fuseaux d’escalier, etc.
Pour les parquets, nous citerons tout d’abord les beaux
fragments exposés par MM. Tasson et Washer, de la rue de
l’Astronomie, ancienne maison Dekeyn. Ces Messieurs ont
acquis une réputation universelle pour leurs parquets qu’ils
placent en France, en Italie, en Allemagne, et exportent jus-
qu’en Amérique. Ces produits d’une industrie qu’ils ont puis-
samment contribué h développer dans notre pays, leur ont
valu des distinctions dans toutes les expositions. Nous cite-
rons parmi les produits qu’ils exposent les beaux fragments de
parquets exécutés pour le palais du Roi, à Bruxelles.
L’un placé dans la salle de bal, composé d’un beau cadre à
filets, d’une frise ornée d’un laurier et d’un champ de bois
nuancés et assemblés à onglets ; le second exécuté pour la
salle à dîner du même palais, et composé d’un cadre à filet,
d’une frise ornée d’incrustations et de panneaux carrés, k ro-
sace. Ces ornements en bois d’amaranthe, incrustés dans un
fond de beau chêne, font de ces parquets des ouvrages vrai-
ment remarquables. Nous citerons de la même maison, un
beau parquet exécuté au château de Schilde et divers parquets
de moindre importance, mais encore très-beaux.
MM. Damman, Buscher et Max, k Bruxelles, exposent
également quelques beaux spécimens de parquets, formés
d’une combinaison de chêne, palissandre, acajou et noyer
d’Amérique.
Dans le compartiment où MM. Janlet frères ont construit
un spécimen de salon avec cheminée, meuble et tentures,
M. Daye expose un beau lambris exécuté sur les dessins de
M. Emile Janlet, architecte, et rehaussé d’agrafes ou médail-
lons en carton pierre, recouverts d’un enduit imitant le bronze,
procédé nouveau et inaltérable.
M. Dogny, rue Notre-Dame-de-Grâce, 10, k Bruxelles,
expose une série d’objets par lui exécutés au tour. Il y a des
balustres ou fuseaux pour rampe d’escalier d’un fini mathé-
matique, et des cadres et rosaces, véritables tours de force.
Nous nous faisons un plaisir de signaler cet ouvrier si habile
dans un art qui a, aujourd’hui, une grande importance.
MARBRERIE.
La marbrerie, cette industrie qui a pris tant de développe-
ment en Belgique, est représentée aux Halles par des produits
superbes et nombreux ; bien des noms parmi les exposants se-
raient à citer en première ligne. Les industriels qui avaient
fourni les plus beaux produits sont MM. Boucneau, Mignot-
Delstanche et Tulpinckx.
M. Boucneau expose divers objets, parmi lesquels nous cite-
rons une belle cheminée en marbre statuaire, traitée en style
Louis XVI et d’un dessin élégant et correct; la frise est ornée
de sculptures délicates et fines parfaitement amenées; le
foyer est orné au moyen de ce nouveau procédé dont M. Bouc-
neau nous donne les premiers résultats, procédé auquel on a
donné le nom de Mosaïque belge.
Dans le compartiment réservé aux spécimens de pavement,
il y a aussi, du même industriel, un fragment de Mosaïque
belge pour pavement, composé de dalles de marbre sur lequel,
au moyen d’acides, sont dessinés des filets et une frise ornée
d’une sorte de rinceau. Au centre de ce pavement est dressée
une table de marbre dont la tablette circulaire est ornée, tou-
jours par le même procédé, des écussons des neuf provinces
belges.
Nous rappellerons, du même, les deux colonnes qui se
trouvent k l’entrée et que leur poids considérable a seul rélé-
guées a l’extérieur. —Ces colonnes classiques, d’ordre ionique
avec chapiteaux dits de Michel-Ange (à volutes sur l’angle)
sont exécutées en beau marbre Waulsart, connu aussi sous le
nom de brèche d’Herculanum.
M. Mignot-Delstanche, l’organisateur de cette belle expo-
sition et le secrétaire général de la Commission, dont le zèle
constant a été justement récompensé par le Roi, expose une
série de cheminées exécutées, sur ses dessins, en marbre
blanc P, et traitées en style Louis XVI. Elles sont aussi belles
que celles de M. Boucneau et présentent les mêmes qualités:
la beauté du dessin et la correction des lignes.
Cet exposant nous présente aussi une gaine Louis XVI en
marbre noir fin, et dans le compartiment de MM. Janlet
frères, une belle cheminée en marbre noir fin, d’après les
dessins de M. E. Janlet, architecte.
M. Tulpinckx expose deux cheminées en Renaissance de la
première moitié du seizième siècle, exécutées par lui, en
marbre, pierre blanche et chêne.
La première, qui fait l’objet de notre quinzième planche,
est ornée de deux colonnettes en marbre Séramolin (isabelle
veiné de rouge). Nos lecteurs remarqueront le mérite de cette
cheminée.
La seconde, également partie en pierre et partie en chêne,
a reçu le nom de cheminée aux hibous, parce que deux de ces
oiseaux ont été reproduits dans la décoration sculpturale de
cette cheminée : ils forment support du couronnement.
Pour la marbrerie, nous citerons encore la cheminée en
marbre noir exposée parM. Beernaert, de style Renaissance; et
une dernière, également traitée en Renaissance, par M.Chervet.
Pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’admirer ces objets, ils
pourront en voir d’analogues, comme beauté d’exécution, dans
les ateliers de ces messieurs, rue Verte, 140, a Schaerbeek,
pour M. Boucneau, rue Caroly, 31, k Ixelles, pour M. Mignot-
Delstanche, et chaussée d’Etterbeek, 69, k Bruxelles pour
M. Tulpinckx.
NOS PLANCHES.
L’élévation de la galerie au-dessus de l’Escalier des Lions de l’Hôtel-
de-Ville de Bruxelles que nous avons donnée dans notre premier numéro,
demandait quelques détails à une plus grande échelle ; nous donnons,
pour notre treizième planche, un pilier et la coupe de cette galerie ainsi
qu’un plan d’ensemble. Cette planche permettra d’apprécier la beauté
des détails de ce beau spécimen de l’art ogival de la troisième époque ;
elle fait mieux saisir la finesse, le fouilli de ce dais couronnant la niche
du pilier ; le délié du profil de l’ogive, et le principe de la galerie ou
balustrade qui la couronue.
Notre quatorzième planche donne l’élévation principale du projet de
maison commune de Jemappes, dont nous avons donné les plans dans
notre dernier numéro. Cette façade d’un beau caractère répond bien à la
destination de l’édifice : c’est bien une maison commune.
La cheminée flamande présentée par M. Tulpinckx à l’Exposition des
arts industriels de cette année, fait l’objet de notre quinzième planche.
Tous ceux qui l’ont vue auront apprécié le mérite de cette cheminée,
dont l’ensemble et les détails sont également beaux ; l’exécution en a
été très-soignée. Elle se compose d’un entablement dont la frise est divi-
sée en trois panneaux ornés de bas-reliefs par des consoles qui, s’appuyant
sur l’architrave, supportent la corniche. Cet entablement forme le
couronnement de la cheminée, et il est porté par deux consoles dont les
tympans sont décorés de bas-reliefs d’un beau dessin et d’une exécution
très-soignée. Ces consoles sont elles-mêmes portées, chacune par une
colonne et une demi-colonne d’ordre ionique un peu trapues, à chapi-
teaux composés et dont les fûts sont coupés par une bague ou anneau
auquel se rattachent des guirlandes de fleurs et fruits encadrant une
tête d’ange. Les faces latérales de cette cheminée sont ornées de pan-
neaux. Les vases et plats posés sur le couronnement et les chenets qui
ornent le foyer ont été dessinés par notre ami et collaborateur M. Baes.
Notre seizième planche donne les plans du rez-de-chaussée et de
l’étage du Marché-Couvert du Quartier-Léopold, construit par M. l’ar-
chitecte Vander Heggen. Sur le plan du rez-de-chaussée se trouve indi-
qué, par son contour général, le plan du commissariat de police que
l’auteur projette d’élever également sur ce terrain dont l’emploi présen-
tait des difficultés si sérieuses.
BORDEREAU DE PRIX.
DÉCEMBRE
PLAFONNAGE PRIX
Max. Min
1 Plafonds unis, lattes sapin fendu M. car. 1.40 1.20
2 » » chêne » » 1.50 1.30
3 » cintrés, voûtes, lattes chêne » 2.00 1.80
4 Plâtrage sur murs à tapisser » 0.70 0.60
5 » sur murs intérieurs à peindre » 0.80 0.70
6 » » extérieurs et souterrains » 0.90 0.75
7 Moulures, corniches, toutes dimensions » 6.00 5.00
8 » » façades 6.50 5.25
9 Demi moulures, pilastres rustiques, etc. » 3.50 2.75
10 Moulures, compartiments. » 8.00 6.50
11 Enduit au ciment uni » 3.25 2.75
12 Moulure en ciment façade » 8.00 6.50
13 Colonnes unies en plâtre » 5.00 3.50
14 » cannelées en plâtre (développ ) ». 25.00 20.00
--------ORNEMENTS. — (Modèles courants) ------
(pose et fourniture.)
15 Denticules ordinaires, vestibule M. cou. 2.00 1.50
16 Ornements courants de 1 à 10 de largeur » 1.80 1 30
17 » » 10 à 15 » » 2.40 1.80
18 » » 15 à 20 » » 3.00 2.25
19 Rosace en dessous de 0.50 de diamètre » 8.00
20 » » 0.50 à 0.80 » » 15.00
21 » » 0.80 à 1.00 » » 20.00
22 Consoles ordinaires pour
façades, de 10 à 20 et 25 à 50 »
23 Pierres artificielles sous les rejets d’eau et
châssis badigeon de 0.18 à 0.20 »
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