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(N* 13.)
ANVERS, VENDREDI 13 JANVIER 1837. (2m0 ANNEE.)
ON S'ABONNE
A Angers, au bureau du
P ric.urseur, rue «les Fagots,
i.. 93 , où se trouve une
boita aux lettres et où doi-
rent s’adresser tous les avis.
En Belgique et â l'etran-
ger, che,z tous les dire«:teurs
des postes.
Pour toute la Hollande
cher Th. Lejeune Libraire
Edite ir à laHaye.
a Paris , à l'Offire-Cor-
rcspondauce de Lepelletier-
«ourgoin et compag* , rue
Notre-Dame des Victoires,
n. 18 ,uuoa reçoit aussi les
nonces.
JOURNAL POLITIQUE, COMMERCIAL, MARITIME ET LITTÉRAIRE.
PAIX.
LIBERTÉ,
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AK-W ONT CTS.
25 centimes la lignes
La quatrième page con-
sacrée aux annonces , en
affichée à la bourse d’Anvep
et à la bourse dés princL
pales villes de commercé’
13 JAjfViBïi.
CONSEIL COMMUNAL.
Séance du, 11 janvier. — (Suite.)
Les articles sur lesquels il a été fait des observations, et dont il
nous reste à parler sont les suivants : entretien du mobilier des ca-
sernes ; théâtre ; garde-civique.
L'article relatif à l’entretien du mobilier des casernes et au loyer
des locaux servant à cet usage, figurait au budget pour une somme
de fr. 35,712-98. La commission chargée d'examiner le budget , a
pensé que cette somme était beaucoup trop élevée, et que 1 on ne de-
vait pas entretenir plus de locaux que la nécessité la plus stricte ne
l’exigeait. M. Van Pelt, appuyant les observations de la commission,
s’élève contre cet état de choses. Il dit que la garnison nest jamais
de 6,000 hommes, et qu’en temps de paix on peut sans le moindre
inconvénient, supprimer une location inutile. M. le bourgmestre ré-
pond qu’une commission avait été nommée pour examiner cet objet,
mais quelle n’a pu faire son rapport, à cause de la dissolution du
conseil. M. Werbrouck Pieters fait observer qu’il existe un régle-
ment fait pour une garnison de 6,000 hommes-, qu en conséquence
tout ce que l’on peut faire c’est de réclamer, mais que, tant que le
réglement subsistera, on doit conserver les mêmes locaux et se ré-
soudre à subir les mêmes frais. On passe ensuite au vote du chiffre
de celte article. M. Van Pelt renouvelant son observation, demande
qu'il y ait une diminution. Il est sans doute possible que nous ayons
(i,000 hommes de garnison, dit-il, mais ce nest pas probable; à
quoi bon dès-lors faire des dépenees que la probabilité même ne
justifie pas ? Cependantle chiffre de fr. 35,712-96 est maintenu par
le conseil, en raison des engagements contractés,
Une somme de 15,300 fr. était portée à l’article qui concerne le
théâtre, savoir : 15,000 fr., pour subsides et §00 fr. pour le corps-
de-garde. Plusieurs conseillers ont demandé si M. Prud'homme
conserverait la direction l’année prochaine. M. le bourgmestre a ré-
pondu que rien n’était encore décidé à cet égard; que M. Prud’homme
actuellement occupé à monter le Dieu et la Bayadère, n’avait pûen-
core donner de réponse au collège. M. \ an Pelt, demande si du
moins, dans l’intérêt des artistes et du public, on a fixé une
époque dans les limites de laquelle M Prud’homme devra prendre
une décision et ia faire connaître. M. le bourgmestre répond que
d’ici à huit jours ce sera une chose décidée- M. Pécher demande en-
suite que l’on fasse placer des dossiers aux chaises de la galerie.
M. le bourgmestre répond que le collège s’est occupé de cet objet ;
que M. Boucla a été consulté et que son avis a été de ne pas faire
mettre de dossiers à ces chaises. M. Jacobs revient sur celte question
et dit que peut-être le coup-d’œil en souffrirait un peu, mais que le
publie y gagnerait en commodité. Il est d’avis que des dossiers
soient placés. Cette demande sera prise en considération.
Venait enfin l’article relatif à la garde civique ; les dépenses con-
ternanl cet objet étaient fixées à 12,736 francs. M. Koelman a de-
mandé que i on retranchât une somme de 150 frs. pour patrouilles
dans la 5-' section. M. le bourgmestre a fait observer que cela re-
gardait directement le colonel de la garde civique ; que dès 1 instant
qu’il ordonnait une patrouille, cette patrouille devait avoir lieu.
Qu’au reste, le maintien du bon ordre y était intéressé. Mais , a dit
M. Koelman, ces patrouilles troublent le bon ordre , au lieu de le
maintenir. Maintefois les habitants de la 5“section s’en sont plaints.
M. Josson appuie les observations de M. Koelman. M Jacobs ap-
pelle ensuite l’attention du collège et celle du conseil sur la disposi-
tion du crédit. Suivant cet honorable membre, cette disposition est
vicieuse, en ce sens que l’on transfère d’un chapitre à l’autre des
sommes qni devraient avoir une destination spéciale. Cela lui sem-
ble intolérable. Il serait du devoir de la régence de n’ordonnancer
que des spécialités. M. le bourgmestre , tout en approuvant les ob-
servations de M. Jacobs, dit que la loi s’oppose à ce qu'il en soit ainsi,
et que l’on ne peut délivrer des mandats au fur et à mesure des dé-
penses. M. Jacobs revient à l’opinion qu’il a émise . il ajoute qu’il
ne saurait être permis de détourner aucune sommede sa destination
première ; que l’on agit mal en employant pour un objet de l’argent
qui a été accordé pour un autre. M. Belpaire partage l'avis de M. Ja-
cobs; il demande que l’on détaille les articles de dépenses dans le
budget et que l’on affecte à chacun d’eux ce qui lui revient en pro-
pre. M. Oostendorp fait remarquer que la loi ordonne d’allouer ces
Crédits sur l’ensemble, par anticipation et par douzième , qu’il est
donc impossible d’adopter les vues de M. Jacobs, mais que du reste,
on ne pouvait réellement pas appliquer à un objet l’argent accordé
pour un autre. Après ces explications cet article est approuvé, et
la séance est levée,
Aujourd’hui séance publique à 6 heures.
ESPAGNE. — madkid , 2 janvier.
* Lefi coftèg discutent en ce moment une loi qui, si elle était adoptée,
frapperait au cœur l’aristocratie.- mais elle aurait l’avantage de produire des
ressources pour le trésor, et cette considération, sans Jdoute, l’emportera sur
tout autre ; en vertu de cette loi, à laquelle Ferdinand n’a cessé de refuser sa
sanction, les propriétés seigneuriales qui ne seraient pas suffisamment justi-
fiées rentreraient dans le domaine public.
* Dans la séance de ce jour, M. Ferrera été nommé président de la cham-
bre: M. Olozaga sera vice-président. On sait que ce renouvellement a lieu tous
les mois.
» Voici le texte du rapport de la commission de législation sur l’addition de
M. Caballero au décret des cortès concernant l’exclusion de D. Carlos de la
buccession à la couronne :
» La commission pense que l’exclusion décrétée contre don Carlos et ses des-
uendans doit être étendue non seulement aux infans don Miguel, don Sébastien
ut a In princesse de Beira . mais aussi à leurs descendans. En ce qui concerne
1 application sans formalités préalables à don Carlos de la peine réservée au
crime de hante trahison, la commission pense qu’elle ne peut être ordonnée
que par une loi, et que par conséquent elle ne saurait figurer dans le décret.
» Fait au palais des cortès, le 15 décembre 1836. »
Nous avons annoncé que l’Infant Sébastien venait d’être nommé
généralissime de l’armée de don Carlos. Aussitôt après sa nomina-
nsa
I tion , il a adressé à l’armée une proclamation dont nous citerons
I quelques passages :
» Le pays gémit écrasé sous le joug accablant de cette faction atroce qui,
participant à la fois de l’usurpation et de t’anarchié, dévore les propriétés , se
▼enge sur les persones qu’elle torture, et osé même, levant un bras impie,
provoquer le Tout-Puissant.
* Soldats, c’est à vous qu’est réservée la gloire de plonger cette faction dans
les abîmes d’où elle avait surgi. Vous avez sauvé l’Europe il n’v a pas longtems ;
vous la sauverez encore, P’ous êtes les défenseurs prédestinés pour conserver
les trônes et assurer l’ordre en montrant au monde ce que peut une poignée de
braves chrétiens contre les efforts combinés do9 scélérats do toutes les nations,
l’avarice de tous les usuriers du moude , et les intrigues d’une vile ambition ,
retranchée derrière l’égide respectable des traités, jamais soldats n’eurent une
plus belle et plus glorieuse mission! »
La proclamation du nouveau général en chef est datée de Guadalcano , le 30
décembre,- tandis que le décret de don Carlos e9t daté de Durango; mais on
annonce que depuis le quartier général a été porté à Zornosa.
( Par voie extraordinaire. )
Bayonne, 7 janvier.
Tous les rapports et toutes les lettres de Bilbao, Portugalette , de Santander
et de Saint-Sébastien, jusqu’à la date d'hier, pour ce dernier point, s’accordent
à annoncer de prochaines expéditions contre les carlistes. Six mille hommes
vont être joints au corps du général Evans , qui n’a devant lui que peu de for-
ces. Trois nouveaux bataillons carlistes viennent d’arriver, il est vrai , à Iler-
nani, mais il ne faut pas se dissimuler que ce parti est découragé.
Dans les premiers jours qui ont suivi la défaite des carlistes , parce que le
mauvais temps interceptait les communications, la vérité a été cachée aux ha-
bitans des trois provinces , mais elle a fini par se faire jour, et les désertions
qui n’étaient que de 15 à 20 par semaine, dans les rangs des carlistes sont au-
jourd’hui de 8 à 10 par jour. Il est présumable que si le dégel continue , les
généraux de la reine vont se mettre en mouvement. Trente mille hommes au
moins, peuvent être lancés sur les bataillons carlistes qui sont dans les trois
provinces basques et les rejeter en Navarre où les manœuvres sont plus faciles.
— Les correspondances cfe Durango du 2 et du 4 annoncent que le quartier-
général de l’infant don Sébastien est établi à Zornosa.
— Les colonnes dti général Saarsfield occupaient le 50 , Quarte , Villaba ,
Burlada et d’autres villages des environs de Pampelune.
On assure eu même temps que six bateaux «à vapeur doivent prendre à leur
bord 0,000 hommes de l’armée d’Espartero, et les conduire à St-Sébastien pour
seconder les opérations de Sa.nrsfield.
— Le général Alaix s’est rendu à Orduna avec sa division.
Le baron de las Autas est arrivé à Vittoria avec la division portugaise.
Le général Narvacz était attendu dans la même ville pour le 5 du courant.
— On nous assure que le30 un grand convoi de froment, d’avoine, de vin et
do riz est arrive à Pampelune. Ce convoi tfufiira à l’armée de Saarsfield , qui est
prête à commencer ses opérations.
En vertu d’un ordre du général Bartolomé Guibebalde , personne ne pourra
passer par le pont d’Iruti sans une permission spéciale de la députation de cette
province.
— Une lettre de S*-Sébastien évalue ainsi les forces carlistes et celles qui
leur sont opposées : Devant Bilbao, Eguia avec 8000 hommes; Guibebalde,
devant 5t.-Sébastien, avec 5000; Gômez, devant VitUuûa 5000, devant Parti pe-
lune, 5000; total 21,000 hommes. Les cliristinos sont ainsi divisés : Espartero
à Bilbao, avec 23,000; Bibero sur i’Ebre, 0000; Narvuez à Vittoria 4000 ; Alaix
à Oïdium 4000; Evans à St.-Sébastien 8000; total 45,000. Le général Saarsfield,
à Pampelune, a 8,000 hommes sous ordres.
P. S. Il est ai rivé des lettres de la frontière qui annoncent que le générai
Saarsfield est entré à Estella d’où il a chassé les carlistes.
Les journaux de Barcelone du 28 décembre au 3 janvier nous ar-
rivent ensemble; Tristani continuait de tenir la campagne, ainsi
que quelques autres caberillas, et dans une proclamation datée du
31 décembre, le général Serrano, au moment de recommencer à
leur donner la chasse, renouvelait aux Barcelonais ses invitations
à la soumission aux lois.
D A \ E M A11C K. — Copenhague , 27 décembre.
« Les fortifications maritimes de cette ville viennent d’être
réparées et étendues. L’arsenal a été pourvu d’armes pour l'in-
fanterie et le corps des chasseurs , et pour l’artillerie d’environ
100 pièces de campagne toutes neuves du calibre de 12, plus de
70 mortiers de 84 destinés à la défense des côtes. »
Le voyage de M. de Rothschild dans une saison de l’année
où les étrangers ne visitent pas ordinairementnos parages inhos-
pitaliers, fait toujours le principal objet de la conversation dans
les sociétés de notre capitale, et souvent on cite des détails qui
sont réellement absurdes. Ainsi, par exemple , un jour que le
prince Christian était parti pour la chasse, tout Copenhague a
prétendu qu’il avait entrepris un voyage mystérieux , soit pour
ne point participer à la conclusion d’un emprunt, soit pour
échapper aux sollicitations pressantes du baron. Des personnes
bien informées affirment que M. de Rothscild n’est arrivé ici
que pour réaliser une créance de 600 mille Chalers banco que
sa maison aurait avancés au landgrave, Charles de Hesse-Cassel,
récemment décédé. Le baron vient de partir pour la Suède, afin
d’examiner s’il lui serait avantageux d’avancer de l’argent pour
des travaux de canaux. »
ANGLETERRE.
On prepare a Londres un grand banquet réformiste qui aura
lieu dans la salle du théâtre de Druy-Lane, et où doivent as-
sister de 12 à 14,000 personnes. Plusieurs hommes influens se
proposent d’y prononcer des discours qui feront en quelque sorte
le programme de la prochaine session.
POSITION DU MOJISTÈF.E WEIG.
Toutes les lettres que nous recevons d’Angleterre s'accordent
à représenter la position du ministère anglais comme grande-
ment améliorée par l'heureux dénoûment du siège de Bilbao.
Son côté faible était sa politique extérieure : l’opposition allait
diriger sesplus grands efforts contre lord Paimerston surcetobjet
qu’on s’habituaità considérercomme lepointleplus vulnérafcledu
cabinet. On avait remarqué, en effet, dans le dernier numéro dn
Portfolio, une longue revue de tous les actesdu ministère anglais
à l’étranger, revue où les reproches ne lui étaient fins épargnés,
et où on l’accusait, entre autres , de faire la guerre en Espagne
et de ne pas vouloir la faire en Orient. D’une part , la conduite
conciliante de lord Durham envers la Russie, et de l’autre les or-
dres péremptoires donnés par lord Paimerston à l’égard de l’Es-
pagne, étaient également blâmés. Aussi tontes les batteries der
j l’opposition, soit dans les rangs des tories, soit dans ceux des ra-
dicaux. étaient tournées contre la politique whig. Mais l’affaire
de Bilbao assure à lord Paimerston un triomphe facile , en lui
donnant, pour le discours royal et pour la discussion de l’adresse,
des argumens décisifs et honorables. Le ministère anglais peut
dire, sans périphrase ni fausseté, qu’il a rempli, selon l’esprit et
selon la lettre , le traité de la quadruple alliance , et qu’il n’a pas-
épargné le sang des anglais dans la grande cause de la liberté-
européenne.
L’Angleterre a fait tout oc qui dépendait d’elle : elle a empê-
ché les carlistes de s'établir sur le littoral. De plus elle va pren-
dre des mesures pour le défendre contre les dangers possibles
d’une future tentative du même genre, en élevant une ligne d®
fortification sur la rive droite de la rivière de Bilbao , laquelle
liera cette ville à la mer. et la mettra, de même que Saint-Sé-
bastien et les Passages, à l'abri de toute attaque.
Depuis quelque temps les rôles sont donc changés. Ce n’estt
plus contre lord Paimerston , mais contre M. Rico, que se porte-
ront les efforts de l’opposition. La politique intérieure reprend 1*
première place. On s’inquiète des sentimens des radicaux qui
commencent à se remuer. II est certain que jamais MM. Hume ,
Roebuck et les hommes de cette couleur n’ont été plus menaçant
pour le ministère. Ils veulent le ballot à tout prix ; et , voyant
qu'on n’a rien gagné à pousser les questions irlandaises , ils-
cherchent à forcer le ministère dans une autre route, où le ca-
binet actuel a nettement refusé de s’engager. La brouille , en
conséquence , est flagrante ; même , quoiqu’on ait l’espéranea-
d’y mettre un terme, il peut arriver que les whigs et les radi-
caux se présentent, pour la première'fois, désunis devant la
chambre.
La résultat d’un pareil fait serait fatal, puisqu’il amènerait
probablement la rentrée désir Robert Peel au pouvoir. Mais c’est
précisément riimrtinenced’un résultat semblable qui doit arrêter,
dans leur origine, les querelles de ménage outre les deux frac-
tions du parti libéral , dont la séparation ne pourrait aboutir ,
pour le moment, qu’à leur défaite commune.
--------- mmmmm --------.
FRANCE-. — Paris , 11 Janvier.
CHRONIQUE ET BRUITS DE SALON.
Dehaxde d'ester vkxtiox. — Le bruit se répandait ce soir, dans
quelques salons politiques, dit le Constitutionnel, que M. Cala-
trava avait expédié à l’ambassadeur espagnol à Paris, l'injonction
formelle de réclamer l’intervention, et que la demande officielle
en serait présentée demain par M. Gampuzano.
« Nous ignorons encore, dit ce journal, si le bruit est fondé ;
mais ce que nous croyons pouvoir affirmer , c’est qu’il y a peu d®
jours, lorsque Bilbao était réduit aux dernières extrémités}, I’or-
dre a été expédié au ministre d’Espagne à Londres, de poser au
cabinet anglais ia question de savoir si le casus fœderis , prévu
par le quadruple traité, n'était pas arrivé, et, en cas de réponse
affirmative, de réclamer aux termes dn traité , les secours de 1*
Fiance.
Coxst.vxtise ET le maréchal Ci.AcsEi.. — L’expédition de Con-
stanline a, dit-on, occupé le conseil depuis l’arrivée des nouvel-
les du maréchal Clause!. Toutes les questions relatives à l'effectif
des troupes de renfort, au choix des officiers supérieurs, au ma-
tériel du génie et de l’artillerie ont été réglées. Les généraus.
Aehard et Bugeaudsont destinés àcommander les deux divisions
du corps expéditionnaire , qui se composera de 13,000 hommes
en sus des troupes disponibles de la régence. Maintenant, faut-il
croire qu’un nouveau maréchal serait appelé à tenir lieu et place
du gouverneur-général ? la chose parait probable ; MM. Bugeaud
et Aehard offrant leur responsabilité pour garantie du succès de
leurs opérations militaires. Le maréchal Clausel était loin d'avoir
prévu ce cas, si, comme il résulte d’une lettre de lui au prince
royal, il lui exprime le vœu de le revoir, selon sa promesse, à la
tète des troupes fixer la victoire sous le drapeau d’Austerlitz. Le
conseil a décidé que M. le duc d’Orléans avait assez d’une cam-
pagne d’Afrique dans ses états de service, et que le duc de Né -
mours ne pouvait pas plus que son frère être enlevé aux discus-
sions de la chambre des pairs pour aller chercher une gloir®
nouvelle sous les murs de Constantine. S. A. R., en transmettant
la réponse du conseil au maréchal, lui témoigne tous ses regrèts-
d’être enchaîné aux Tuileries.
On dit, dans l’intimité, que le maréchal Soult a fortement
combattu la fantaisie du maréchal Clausel de tenir toujours à ses
côtés un fils du roi.
M. thiers. — Que faut-il croire de la situation de l’ex-prési-
dent du conseil? Jamais, au jour de sa puissance , il n’a soulevé
autant de mauvais bruits sur son compte ; autant de sourdes co-
lères contre la faveur qui le présentait comine le plus ferme ap—
pui du trône. Demandez à la coterie doctrinaire : « Que fait M.
Thiers? » Elle vous répondra : « Le pauvre homme! on ne sait
plus s’il vit ! » Si vous rencontrez sur votre passage M. Bugeaud,
et que vous le questionniez. 11 vous répétera ce qu’il a dit dan»
tous les salons, chez M. Gasparin comme chez le général Jacque—
minot et ailleurs, en revenant de la rue Neuve-Saint-Georges z
« Je viens de rendre les derniers devoirs à M. Thiers. » Que si
vous prenez la chose à la lettre , il rira de votre bonhoinio , et
vous prouvera que, dans le peuple des courtisans, on tient pour
mort tout ministre disgracié , sans trop s’inquiéter si l’instabilité
de la fortune ne le ressuscitera pas.
En attendant, on est loin , à l’hôtel de la rue St-Georges , d®
croire l’historien de la Révolution désarmé devant ses adversai-
res. Jamais, disent les trois intimes qui peuplent son salon, M.
Thiers n’a eu autant de verve et de talent que dans les discus-
sions de la commission de l’adresée. |