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L’ÉMULATION.
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place assignée dans le plan par le propriétaire. L’étude avait
par là un caractère essentiellement pratique, surtout en tenant
compte que l’élève devait réaliser les principes préconisés par
les savants et les ingénieurs du génie sanitaire, au moyen d’ap-
pareils que l’on peut se procurer actuellement et facilement
dans nos magasins de matériaux de construction ; elle nous
montre que, dans la majorité des cas, on peut donner satisfac-
tion aux lois de l’hygiène par un choix et un emploi judicieux
d’appareils que nous avons dans le commerce sans pour cela
devoir recourir aux dispositifs des grands fabricants étrangers
de beaucoup supérieurs sans doute, mais malheureusement
assez dispendieux.
Dans des notes jointes à ses plans l’éléve développait son
travail, nous ne croyons pouvoir mieux faire que de les don-
ner ci-dessous.
« i. Egout. — L’égout doit former une ligne droite depuis
« le sommet jusqu’au raccord à l’égout public.
« Le grés vernissé est une des matières les plus recomman-
« dables à employer pour la construction des égouts, la sur-
« face des parois intérieures étant bien lisse oppose la rnoin-
« dre résistance à l’écoulement, elle ne se laisse pas entamer
« par les acides, comme les enduits, même ceux au mortier
« de ciment et comme les métaux.
« Le joint est le point délicat, il doit être bien étanche et
« exempt de toute bavure intérieure. Ne pas employer de
« trop grands diamètres. Toutes choses égales, la vitesse
« d’écoulement est plus grande dans un tuyau de petit dia-
« mètre que dans un tuyau ds grand diamètre, la nappe
« d’écoulement ayant plus de hauteur. Le diamètre om23,
« prescrit par la plupart des règlements des administrations
« communales, est un maximum pour les installations des
« grandes habitations, des établissements publics ; il est trop
« grand pour les habitations ordinaires.
« Regard de visite et accessoires de l'égout. — Le tuyau opercu-
« laire pour regard de visite est un dispositif simple et que
« l’on se procure aisément ; soigner tout particulièrement la
« fermeture pour assurer l'étanchéité. Doit être placé après
« chaque raccord ou après chaque courbe, sur le parcourt de
« l'égout, la distance entre deux regards ne doit pas dépasser
« io mètres en ligne droite.
« La chambre de visite sous le trottoir permet de curer
« l’égout vers la maison et vers l’égout public ; un syphon
« placé à la suite du tuyau operculaire garantit la maison
« contre l’invasion des gaz de l’égout public. On réunit dans
« cette chambre le pied du tuyau d’aérage à l’égout.
« Le passage d’un diamètre à un autre plus grand doit se
« faire au moyen d’un tuyau conique.
« Les changements de direction ne doivent se faire qu’à
« l’aide de courbes.
« Les raccords doivent se faire sur un angle de 135°.
« La ventilation est obtenue au moyen du tuyau d’aérage
n et du prolongement du tuyau de chute des W. C., au-des-
« sus du toit. Cette disposition assure une circulation conti-
« nuelle d’air dans la canalisation qui diluera rapidement
« dans l’atmosphère les gaz auxquels l’égout donne naissance.
« Elle contribue puissamment à protéger l’habitation de toute
« invasion de gaz de l’égout. Les extrémités des tuyaux de
« chute et d’aérage doivent être éloignées des ouvertures et
« des souches de cheminée d’au moins 2 mètres.
« Coupe-air, syphons. — L’immersion des syphons et des
« coupe-air des habitations doit toujours être en rapport avec
« celle des coupe-air de la voie publique et plus forte que
« celle-ci.
« Supposons une canalisation privée, non ventilée, ou
« dont la ventilation vienne à être supprimée momentané-
« ment pour une cause quelconque, et raccordée à l’égout
« public. S’il se produit une compression violente et rapide
« du volume d’air dans l’égout public, cette compression se
« fera ressentir avec une égale intensité sur les branches inté-
« rieures des coupe-air placés dans les coulants d’eau de la
« voie publique et sur les branches intérieures des syphons
« et coupe-air de la maison ; il faut à ce moment que les
« coupe-air de la voie publique cèdent avant ceux de l’habi-
« tation et permettent l’évacuation de l’air de l’égout sur la
« voie publique, cela se produira si les coupe-air de l’habita-
« tion ont l’immersion et la retenue les plus fortes.
« Ces compressions de l’air de l’égout public se produisent
« s’il survient un afflux considérable d’eau, au moment d’une
« pluie diluvienne par exemple, ou encore s’il se présente une
« forte dépression barométrique. »
« Il faut considérer dans un coupe-air ou syphon non seu-
« lement la hauteur de l’immersion mais encore la hauteur de
« la dénivellation. Dans un syphon, si le volume d’eau con-
« tenu dans la branche A vers legout est
« égal à celui contenu dans la branche B
« vers l’extérieur, la dénivellation sera à peu
« près le double de l’immersion ; si le volume
« d’eau de la branche A est moindre que celui
« de la branche B, la dénivellation sera
« moindre que le double de l’immersion.
« Plus la dénivellation sera grande plus la résistance à la
« compression de l’égout sera forte.
« Les conpe-air destinés à recevoir le produit des éviers
« doivent être disposés de manière à recueillir les graisses
« afin d’éviter leur passage dans l’égout, on supprime par
« là une des causes les plus actives d’obstruction. La forme
« en syphon n’est pas recommandable, les matières grasses
« provenant du lavage, maintenues liquides par l’eau chaude,
« passent aisément sous la cloison plongeant et en
« se refroidissant dans l’égout s’attachent aux pa-
« rois. Les Anglais ont imaginé des dispositifs,
« spécialement destinés à cet usage. On obtient déjà
« des résultats très appréciables par l’emploi d’un
« coupe-air ayant un réservoir d’eau sous le niveau de la
« sortie vers l’égout et muni d’un panier ramasse boue; les
« matières grasses en se refroidissant se figeront et tombe-
« ront au fond où elles seront aisément recueillies. On
« dispose le tuyau de décharge de l’évier au-dessus du coupe-
« air de telle sorte que les eaux soient projetées dans l’axe
« au lieu de s’écouler le long des parois.
« 2. Ventilation des syphons. •— La ventilation en cou-
« ronne des syphons a pour but d’empêcher le syphonne-
« ment, la pression atmosphérique étant égale en tout temps
« dans les deux branches du syphon.
« En l’absence de cette disposition, toute décharge qui se
« fait dans le tuyau de chute en un point autre que celui du
« raccord considéré, a pour résultat d’opérer le vide dans le
« tuyau par suite du passage des matières. La pression
« atmosphérique s’exerce alors sur la surface extérieure de
a l’eau du syphon et n’est plus équilibrée par la pression
« intérieure, le syphon se vide.
« 3. Réservoir de chasse. — Le réservoir de chasse est
« alimenté par les eaux pluviales des annexes, le trop plein
.« de la citerne, les eaux superficielles de la cour venant par
« le coupe-air, les eaux de vidange des lavabos, bains, déver-
« soirs. Le réservoir recueille ces eaux qui s’écouleraient dans
« l’égout en mince filet sans aucun bénéfice pour le lavage
« et les décharges en une chasse énergique. L’appareil du
« réservoir représenté sur le dessin est celui imaginé par
« M. l’ingénieur Putzeys, c’est un des meilleurs dispositifs,
« la chasse se faisant à pleine section et sans aucune déperdi-
« tion de vitesse.
« Etterbeek, le 6 mai 1892.
« S. Liefring.
« Elève libre. »
Dans un prochain numéro nous donnerons le programme
du cours d’hygiène, d’après les renseignements que notre
confrère M. Maukels, le professeur de ce cours, a bien voulu
nous communiquer.
Maison boulevard de Waterloo (1892). — Architecte,
M. A. Dumont-Hebbelinck. Pl. 14 et 15.
Cette charmante construction, entièrement en pierres
blanches, est une des meilleures de notre sympathique con-
frère.
La brétèche et la grande lucarne sont, entre autres détails,
absolument bien traités.
École communale, rue de Schaerbeek, Bruxelles (1852).
Architecte M. J. Poelaert. Pl. 27.
Cette façade d’un caractère intense, bien en situation pour
l’édifice qu’elle abrite, est une des bonnes choses de l’époque
où elle fut construite. D’une grande allure et d’un style que
l’architecte s’était approprié dans un sens très personnel, on y
pressent l’homme qui plus tard nous donnera cette œuvre
colossale : le nouveau Palais de Justice de Bruxelles.
Maison, rue de Flandre, à Gand (1887). Architecte
M. Adrien Ledoux. Pl. 28.
Notre confrère nous communique, sur notre demande, les
renseignements suivants :
La construction de cette maison date de 1886 et se trouve
établie en plein centre de la ville de Gand dans le nouveau
quartier érigé suivant les plans de M. l’ingénieur Zollikofer.
Elle mesure 10 mètres de façade à front de rue sur i5m5o de
hauteur, mesure prise depuis le niveau du trottoir jusqu’à la
corniche principale, non compris la toiture.
Les divers matériaux mis en œuvre sont : i° la pierre
bleue d’Ecaussines pour le soubassement, les tablettes de
balcon et le cordon du premier étage ; 20 la pierre blanche
dite S1-Joire pour le rez-de-chaussée et l’entresol, ainsi que
pour toute pierre présentant une certaine saillie, et 3° la
pierre blanche dite « Savonnière » pour les pare-ments unis.
Le coût de cette maison n’a pas dépassé la somme de
45,000 francs, y compris l’ameublement des magasins et
la décoration intérieure.
Ancien Hôtel d’Ansembourg, 92, rue Féronstrée,
Liége. (1735). Architecte Renoz. Pl. 29, 30, 31, 32, 33,
34, 35, 36.
Nous avons été on ne peut plus heureux de pouvoir met-
tre sous les yeux de nos lecteurs, cette petite monographie
d’un des plus beaux hôtels Louis XV qui subsistent dans
notre pays. C’est un véritable régal de gourmet et nous
n’avons qu’un regret c’est que la situation et l’éclairage des
diverses pièces ne nous aient pas permis de faire ressortir
dans nos planches toute l’élégance et toute la délicatesse de
certains détails, malgré le soin que nous y avons mis.
Les documents qui peuvent établir la date précise de la
construction de cet hôtel, sont malheureusement perdus.
Il est certain, toutefois, qu’il a été bâti de 1735 à 1740, sur
l’emplacement des anciens cloîtres de Saint-Barthélemy, par
l’un des comtes d’Ansembourg, et d’après les plans de l’archi-
tecte Renoz. |