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Deux maisons. Celle rue Giroflée, la plus simple,
n’est pas mal.
Frans Verwimp. — Projet d'hôtel des postes,
présenté au concours triennal dn 1876. Société
d’encouragement d’Anvers. Le plan est peut-être
un peu trop détaillé, mais il est bien massé et
groupé. La façade est d’un ensemble assez heureux,
mais pèche un peu par le caractère.
E. Van Waterschoodt. — Projet de maisons
ouvrières, maisons-boutiques, etc.; concours des
hospices d’Anvers. Projet bien étudié; composition
gothique, d’assez de caractère, mais d’un sentiment
trop monastique. Nous préférons, au point de vue
artistique et toute proportion gardée, le beau projet
de buffet d’orgue pour N.-D. d’Anvers; concours
de 1879.
Verecken. — Gare de chemin de fer, concours
de 1877.— Maisons ouvrières, concours de 1878. —
Maisons boulevard Léopold, 1863, enfin, ce qu’il y
a de mieux dans l’envoi de M. Verecken, son projet
d Orphelinat des garçons (concours de 1876), œuvre
très-intéressante.
A. Arnou. — Deux bonnes façades de maisons
de genre l’enaissance.
Eugène Dieltjens. — A exposé son beau projet
d'hôtel des postes et celui d’une bourse de commerce,
qui lui a valu le second prix au concours de Rome
de 1879.
Ce dernier projet est une œuvre largement
conçue, dans laquelle nous constatons de belles
quaîités et une entente sérieuse de l’art monu-
mental. L’ensemble eût gagné peut-être par un peu
plus de dégagé dans les ailes.
Nous citerons, pour finir, un projet de monument,
fontaine, etc., par H. Pketers; les stalles d’An-
vers, 1839, par Erkers, et quelques constructions
de Leroy.
Et nous arriverons aux concours ouverts par la
Société des architectes anversois.
Une habitation d’artiste statuaire, projet de
J. Hertogs. Plan sobre, bien groupé; façade pitto-
resque, mais chargée de détails trop nombreux.
— Projet de M. Vergouwen. Beau plan; façade
cossue, sans lourdeur. M. Vergouwen rfest-il pas
élève de Dieltjens?
Une maison de rapport, projet de M. C.-J. Jans-
sens. Plan bien étudié; façade à lignes heurtées,
bizarre, ne manque pas d’originalité. L’auteur de
ce projet pourrait bien être élève de M. Reyssens
de Lauw, ou s’inspirer de ses œuvres ; il en a un
peu la verve et la recherche des formes et des com-
binaisons originales.
Le projet de IL Smits présente un plan assez
intéressant; la façade est petite dans ses détails et
les éléments sont trop nombreux; malgré cela,
cette composition est un peu froide.
M. Smits fera bien d’être plus sobre; il arrivera
à voir plus grand.
E. Célis. — Bon plan, cependant beaucoup
d’espace perdu ; bonne façade, sagement traitée.
Concours 1881. — Une gare de chemin de fer
pour une ville de 12,000 habitants. Projet Met
lever en vleyt. Plan trop décousu; les bonnes dis-
tributions sont les plus simples. Façades trop mou-
vementées; il n’en faut pas autant pour arriver au
pittoresque; cependant ce projet a des qualités;
voir d’ailleurs le détail à grande échelle; la colo-
ration violente des dessins nuit quelque peu à ce
projet.
Projet Borgerhout. Etude de genre renaissance
flamande bien étudiée ; la distribution en est bien
conçue, et les façades, sobres à la fois et originales,
ont aussi le pittoresque avec l’unité.
N. B. Les concours de la Société des architectes
anversois ne sont ouverts qu’aux jeunes artistes
nés et habitant à Anvers et à ceux qui y font des
études au moins depuis un an. E. A.
ARCHÉOLOGIE
GRÈCE.
La Gazette d'Augsbourg reçoit d’Athènes la nouvelle que
l’on vient de découvrir en Morée un théâtre antique dont il
est fait mention dans Pausanias et Strabon. Ce théâtre, qui
pourra, paraît-il, être déblayé et restauré à peu de frais, se
trouve près du village de Mamussia, dans le démos d’Ægium
(autrefois Vostitsa), sur une haute crête de montagne d’où
l’on aperçoit le golfe de Lépante, toute la plaine d’Ægium, et
la chaîne de montagnes jusqu’à Corinthe.
On n’avait encore mis au jour que fort peu de débris anciens
dans cette partie de la Grèce. A Ægium même, une des douze
cités de la Ligue achéenne où Agamemnon réunit les chefs
grecs avant la guerre de Troie, on n’a retrouvé que quelques
murs sur le coteau qui domine le port, puis des soubassements
d’un temple et un souterrain. On sait cependant, par les
descriptions des historiens, qu’Ægium renfermait plusieurs
temples et de beaux édifices.
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Pour se rendre au village de Mamussia, près duquel vient
d’être découvert ce théâtre antique, on passe par le fameux
couvent de Mégaspiléon (la grande grotte), que fonda au trei-
zième siècle l’impératrice Euphrosyne et qu’acheva Constan-
tin Paléologue. Mégaspiléon, le plus grand des couvents
grecs après celui du mont Athos, est situé au pied du mont
Cyllène, au sommet d’un rocher qui domine la vallée du
Buraïcus.
C’est une vaste grotte, haute de 30 mètres, large de 60,
creusée dans une paroi à pic de 100 mètres de hauteur. Une
grande porte extérieure, avec meurtrières, donne accès sur
une magnifique terrace ombragée de vieux arbres.
L’entrée même de la grotte est fermée, par un mur percé
d’innombrables fenêtres, sur lequel viennent s’appuyer des
galeries, des escaliers, des pavillons de toutes formes et de
toutes couleurs de l’effet le plus pittoresque, construits en
bois et disposés en 300 cellules.
Chaque cellule est garnie de tapis, de quelques meubles, de
fusils et de poignards; elle peut recevoir quatre moines. On
montre, dans l’église du couvent, le portrait de la Vierge
miraculeuse (Panagia), très vénérée en Grèce, et qui est
attribué à saint Luc. C’est cette image en cire qui a parlé et
pleuré plusieurs fois, au dire des moines, pendant la guerre
de l’Indépendance. Dans leur cave, ces derniers possèdent
d’énormes foudres, qui rappellent par leurs dimensions le
tonneau d’Heidelberg. Leur bibliothèque contient des livres
anciens et quelques manuscrits entassés pêle-mêle dans des
armoires qu’ils ouvrent rarement.
Les propriétés que possèdent les moines de Mégaspiléon en
Achaïe et en Elide sont considérables, mais mal cultivées. Un
certain nombre d’entre eux habitent les mètokhis, ou fermes
où se récolte le raisin de Corinthe et où ils élèvent de nom-
breux troupeaux. Mégaspiléon est situé sur la route de Kala-
vryta à Fatras, qui conduit à la vieille forteresse connue sous
le nom de “ Château de Morée. »
D’après les archéologues, le théâtre retrouvé dans les envi-
rons de Mamussia appartenait à l’ancienne ville de Kerynia,
décrite par Pausanias dans son Voyage en Grèce.
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Égypte.
Thèbes. — Les fouilles auxquelles on se livre ont mis à
découvert trente-six sarcophages de rois et de reines des
anciennes dynasties thébaines.
On sait quelle fut la splendeur de la ville aux cent portes;
aussi ne doit-on pas s’étonner de trouver dans ces tombeaux
quantité de papyrus, de joyaux et de talismans.
Les momies seraient, notamment, celles d’Ahmès Ie1', Ane-
mophès Ier, RamsèsII, Sèti Ier et Tonniôres III.
Un catalogue rapidement dressé mentionne plus de 5,000
objets trouvés dans ces sarcophages, parmi lesquels 5 papy-
rus, 3,600 statuettes funéraires et un grand nombre de vases
canopes, de bijoux en or et en argent.
A Saggarah on a découvert la tombe de deux rois de la
VIe dynastie (haut empire), et l’on a ouvert cinq pyramides.
Trois de celles-ci ont fourni un nombre considérable de textes
précieux. Les tombes royales sont celles de la Ve et de la VIe
dynastie (3951 et 3683 avant l’ère C.).
Les textes retrouvés contiennent ceux liturgiques et magi-
ques et souvent les noms de tous les dieux du panthéon égyp-
tien.
Enfin à A lexandrie on a découvert une statue très-remar-
quable, mélange singulier de l’art égyptien et de l’art grec,
représentant un personnage du nom de Hor.
ACADÉMIE ROYALE
DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE
CLASSE DES BEAUX-ARTS
PROGRAMME DE CONCOURS POUR 1882
SUJET LITTÉRAIRE.
Déterminer les caractères de l’architecture flamande du
xvie et du xvne siècle. Indiquer les édifices des Pays-Bas
dans lesquels ces caractères se rencontrent. Donner l’analyse
de ces édifices.
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-* *
La valeur de la médaille d’or, présentée comme prix pour
cette question, est de mille francs.
-k
Y -Y
Les mémoires envoyés en réponse à cette question doivent
être lisiblement écrits et peuvent être rédigés en français, en
flamand ou en latin. Ils devront être adressés, francs de port,
avant le 1er juin 1882, à M. Liagre, secrétaire perpétuel de
l’Académie (Palais des Académies).
Les auteurs ne mettront point leur nom à leur ouvrage ;
ils n’y inscriront qu’une devise, qu’ils reproduiront dans un
billet cacheté renfermant leur nom et leur adresse. Faute,
par eux, de satisfaire à cette formalité, le prix ne pourra leur
être accordé.
Les ouvrages remis après le temps prescrit, ou ceux dont
les auteurs se feront connaître, de quelque manière que ce
soit, seront exclus du concours.
L’Académie demande la plus grande exactitude dans les
citations; elle exige, à cet effet, que les auteurs indiquent les
éditions et les pages des ouvrages qui seront mentionnés dans
les travaux présentés à son jugement.
Les planches manuscrites seules seront admises.
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L’Académie se réserve le droit de publier les travaux cou-
ronnés.
Elle croit devoir rappeler aux concurrents que les manus-
crits des mémoires soumis à son jugement restent déposés
dans ses archives comme étant devenus sa propriété. Toutefois
les auteurs peuvent en faire prendre des copies à leurs frais,
en s’adressant, à cet effet, au secrétaire perpétuel.
SUJETS D’ART APPLIQUÉ.
Architecture.
La Classe met au concours un projet d’entrée monumentale
en tête d’un tunnel de chemin de fer, traversant les Alpes.
Le tunnel aura une largeur de 12 mètres.
Les plans, coupe et élévation devront être faits à l’échelle
d’un centimètre par mètre.
Les plans destinés au concours, devront être remis au secré-
tariat de l’Académie avant le 1er septembre 1882.
Un prix de mille francs, sera décerné à l’auteur de l’œuvre
couronnée.
L’Académie n’acceptera que des travaux complètement ter-
minés ; les plans et manuscrits devront être soigneusement
achevés.
Une reproduction du projet d’architecture couronné,
deviendra la propriété de l’Académie.
Les auteurs ne mettront point leur nom à leur travail ; ils
n’y inscriront qu’une devise, qu’ils reproduiront dans un
billet cacheté renfermant leur nom et leur adresse. Faute,
par eux, de satisfaire à cette formalité, le prix ne pourra leur
être accordé.
Les travaux remis après le terme prescrit, ou ceux dont
les auteurs se feront connaître de quelque manière que ce
soit, seront exclus du concours.
Fait dans la séance du 2 décembre 1880.
Pour la Classe des beaux-arts :
Le Secrétaire perpétuel,
J. LIAGRE.
CONCOURS
Anvers. — Société des Architectes anversois. — 1er > rix :
le projet ayant pour devise : Borgerhout, œuvre de M. J. Fro-
wein, d’Amsterdam, élève de MM. Blomme frères, d'Anvers;
2e prix : au projet Met lever en vlyt, de Ferdinand Truy-
man, élève de M. P. Dens.
Russie. — Concours pour l’érection, au Kremlin de Moscou,
d’un monument commémoratif de feu l’empereur Alexandre IL
Tous les artistes sont admis à concourir ; le délai est fixé au
30 août 1882. — Les matériaux à employer sont : le granit,
le porphyre, le marbre et le bronze. — La forme, les dimen-
sions et le caractère du monument sont laissés à l’appréciation
des artistes. — Les quatre projets qui seront jugés les meilleurs
et dont l’exécution n’entraînera pas une dépense supérieure à
un million de roubles (4 millions de francs) recevront respecti-
vement les primes suivantes : 6,000, 4,000, 3,000 et 2,000 rou-
bles, soit 24, 16, 12 et 8 mille francs.
Le jury donnera ses conclusions par écrit; la prime obtenue
ne donne pas droit à la construction, le comité se réservant le
droit de désigner le constructeur.
Pour tous renseignements, plans d’emplacement, etc.,
s’adresser au ministère des affaires étrangères, à Bruxelles.
DIVERS
Soignies vient d’être dotée d’une statue de feu
M. P.-J. Wincqz, son bourgmestre pendant bon nombre
d’années.
La statue, dont on a pu voir la maquette au salon de
cette année, est l’œuvre d’un jeune statuaire de talent,
M. A. Hambresin.
Le piédestal très-heureux est dû à M. l’architecte
II. Beyaert.
Ixelles. — On a élevé dans cette commune un monument
à Wiertz. — L’emplacement qui a été choisi est la place de
la Couronne, et l’œuvre est due au statuaire bien connu,
M.Jacques Jaquet.
Anvers. — On vient d’inaugurer le panorama dû aux
peintres Van Dych, Dumont, De Meester et Peeters,
représentant Anvers au XVIe siècle.
Cette œuvre n’est intéressante que par la fidélité archéolo-
gique ; Anvers y apparaît avec ses tours, ses pignons et ses
clochetons pittoresques dont, aujourd’hui, beaucoup ont mal-
heureusement disparu.
Namur. — On a inauguré la statue du savant créateur de
la géologie belge, M. d’Omalins d’Halloy.
Cette œuvre est due au ciseau du statuaire anversois,
M. G. Geefs.
Bruxelles. — C’est dans le Parc qu’à été elevé le monu-
ment du célèbre sculpteur Godecharles. Cette œuvre est due au
statuaire Thomas Vinçotte. |