Full text |
1854. — 515.
ANVERS-, Jeudi 9 novembre.
I)ix-\Tcuvî*nie aimée.
PR
ni • j ni.p OËPAIVlS D'AiNVEHS : Pour Malin, el IJruxell. h 6-35. 9-40 Expres, II,
bnemm 06 ÜBl, 2 SO, i-15, 7, 8-.*>0. — Term. et Gand, 6-35, 11, 2-50 E, 4-15, 7. — Alost,
„ „ G 55. 11. 2-5U E., 4-15. — Court., Mouse., Tourn. et Lille, 6-35,41, 4-13.—Cal.,
;’ÎI ^i5. — Louv., 6-35, 11,-2.50, 7, 8-50 E. — Tirl.. 6 35, ÎMOÆ., 11, 2 50,7, 8-50 E. -
Ï'Â st-Trond et IGiss.,0-35, il,2 50.—Liège, 635 9-40 E., 11,2-ÎJ0,8-50,E.— Vcrv., Aix-la-
Gbaj1/, Col.,0-35,9-40 E, 2-50, 8 50 E.— Glaclbach, Dusseldorf, Crefeld, lluhrort, 9-40 E.
r, ] Tir . D’Anvers par Leveren, St-Nicolas L:>keren et Gand, 6 30,9-00, l1, 3, 6. —
Pays G8 waes . De Gand,6-20,9-10, ü, 2-15,5 50.
. D’Anvers pour Breda, Ouienbosch, 7.30, 9.45, (\ Oulcnbosch et Etten),
. 5,“0. — De Breda, 6.03, 9.10 d’E'ten. 11-30. 5.10.
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ÎNErrmoNS. 25 centime* la ligne. —Rbct. amss, 50 centimes. *
9 Novembre.
BULLETIN POLITIQUE.
Nous recevons aujourd’hui une série de documents officiels sur le
siège de Sébastopol. On lira avec intérêt le journal du général Canro-
bert et la dépêche qui fait espérer l’assaut pourlelrou le2 novembre.
Cependant il y aune dépêche de Menchikoff h la date du lr, qui, sans
signaler aucun avantage pour les Russes, donne à entendre qu’il n’y a
pas d’avantage non plus pour les alliés. De tous les renseignements
connus il semble donc résulter que le siège peut encoïc durer quelque
temps. On parle de nouveaux renforts plus considérables que parle
passé qui seraient envoyés tant de France que d’Angleterre.
11 résulte du journal officiel du siège envoyé par le général Canro-
bert, que du lr au 22 octobre, le général évalue les pertes des français
à 4 officiers et 54 hommes tués, 14 officiers et 452 sous-officiers et
soldats blessés. On voit que ces pertes sont minimes comparées avec
ia vigueur soutenue du feu des russes.
Dans l’hypothèse où l’assaut aurait pu être livré le 2 novembre, et
aurait amené la prise de Sébastopol, il y aurait eu 20 jours de tran-
chées ouvertes. C’est ce que l’on compte ordinairement pour le siège
d’une place régulière. Il y a eu en 1831, 21 jours de tranchées avant
la reddition de la citadelle d’Anvers et cette forteresse ne possédait
pas les moyens de défense dont dispose Sébastopol.
Une lettre du chef du service de santé de l’armée d'Orient rend le
témoignage le plus satisfaisant de l’état sanitaire des troupes assié-
geantes.
Le Moniteur annonce que des ordres viennent d’étre envoyés par
les gouvernemens français et anglais aux amiraux Hamelin et Dundas
pour que le blocus déjà établi b l’embouchure du Danube soit immé-
diatement étendu à tous les ports russes de la mer Noire et de la mer
d’Azoff.
Sur le Danube, la campagne paraît terminée. On annonce que la
saison a déterminé Omer-Paeha à renoncer à ses projets sur la Bessa-
rabie.
Les feuilles anglaises annoncent que vendredi, h 5 heures il y aura
un conseil de cabinet au foreign-office. De grandes résolutions y se-
raient prises. La dépêche de lord Raglan fait une grande impression à
Londres otà Paris. Elle est admirable de froide résolution. On n’y
trouve aucune tendance b exagérer le succès dos alliés ou les pertes
de l’ennemi, mais elle annonce une vigueur qui jointe au courage des
armées alliées conclura biônlôt glorieusement la grande entreprise
lentéc par les armes combinées de France et d’Angleterre.
M. Soûlé, ministre des Etats-Unis à Madrid, est arrivé hier mercredi
h Calais, venant de Londres et se rendant à Paris.
On écrit de Berlin qu’il y est arrivé le 6 et une dépôohc du comte
d’Arnim, ambassadeur prussien à Vienne, mandant que les proposi-
tions qu’avait apportées à Vienne le baron de Pforclten et qui avaient
été concertées à Berlin, sur la conduite il tenir dans les circonstances
Icsplus prochaines, avaient reçu l’approbation la plus complète du
gouvernement autrichien. L’union entre les deux cabinets serait donc
entièrement rétablie pour le moment.
Lo Conseil d’Etat de Neuchâtel vient de prendre l’initiative d'une
démarche qui sera bien vue de la plus grande partie de la population
de la Suisse, en adressant au gouvernement fédéral une pressante
invitation do faire usage delà faculté qui lui est attribuée parla loi sur
les péages fédéraux, pour décréter la suppression immédiate du droit
d’entrée sur les grains et farines. Le Conseil d’Etat de Neuchâtel a, en
outre, adressé une circulaire à tous les gouvernements cantonaux
pour les engager à appuyercetle demande auprôsdcraulorilé fédérale.
Ainsi que nous l’annonçait hier une dépêche télégraphique le steamer
Baltic, parti de New-York le 28 octobre, est arrivé mardi après-midi à
Liverpool. Il avail à bord 64 passagers et 142,860 dollars espèces.
Le Niagara est arrivé le 27 à Boston et le Rallie a rencontré le 51
par lat. 51° 10’ et long. 26® 22’ le steamer Atlantic,
Le George Law est arrivé à New-York le 27 avec les malles de la
Californie du lr octobre el S 1,000,000 en or et lemômejour est encore
entré le Star ofthe JVcst, également avec un million dollars en or. -
Les nouvelles des mines sont généralement favorables. La récolte du
froment est oxtraordinairnmont belle et les affaires étaient animées.
Le collège Howard, à Marion (Aiabama) a été détruit le 16 octobre
par un incendie. 22 élèves ont été fortement blessés, deux étaient
morts.
Les navires émigrants arrivés à New-York accusent successivement
de nombreux décès ù bord. Le J. B. Gitchrist do Liverpool, avait
perdu 13 passagers et son charpentier ; le Jacob A. ff'estervcldt de
Liverpool avait eu 30 décès ; le M'estpoint do Liverpool avait perdu 18
passagereet 2 matelots ; le Governor Merlin do Liverpool 54 passa-
gers; l'Edgar P. Stringer du Havre accusait 23 décès, cl le South Ca-
roline de Rotterdam 50 décès, tous dûs au choléra qui avait sévi pen-
dant le trajetji bord de ces divers navires.
------------—asESBHw——-----------------
Pépèçfccs télégraphiques.
Londres, 9 novembre, au matin.
Consolidés 94 3j8 à 112; 3 0|0 différée 18 k lp4.
---------— irni~Tilîi¥~TiTiiw|"--------
Séance tle la Chambre.
La Chambre a consacré toute sa séance h la vérification
des pouvoirs des députés élus an mois de juin dernier. Son
travail ne sera terminé qu’aujourd’hui. Six commissions
avaient été tirées au sort, pour ce soin. Cinq seulement ont
pu présenter Jour rapport; la sixième déposera le sien à
l'ouverture de la séance.
Les élections d’Anvers, à l’exception de M. Dellaflaille,
celles de Bruxelles, de Bruges, de Courtrai, de Binant., de
Dixmude, de Fûmes, de Louvain, de Malines, de Namur,
deNeufchâteau, de Nivelle, d’Ostende, de Philippeville, de
Turnhout el de Virton ont été validées. La Chambre a
ajourné celle de M. Dellafailie, ainsi que celle de Marche
et de Bastogne, au sujet desquelles des réclamations se
sont élevées. Elle s’en occupera aujourd’hui.
La pétition adressée k la Chambre des Représentants
pour réclamer l’annulation de l’élection de M. Alph. Délia
Faille, établit qu’au ior scrutin M. Ch. Rogier a obtenu 3293
suffrages, M. Délia Faille 2247 et M. Théodore De Cock
2248, M. De Cock n’ayant obtenu que 2 vojx de moins et
plusieurs voles pouvant être invalidés, les pétitionnaires
prétendent que M. Th. De Cock, étant le plus âgé, aurait
dû avoir la préférence au ballotage! Ils se basent sur les
faits suivants ;
1° Dans le premier bureau un électeur, du nom de Devos, a voté
deux fois ;
2° Dans le quatrième bureau ou a constaté dans le relevé des votes
uiumlletin de plus que le nombre des votants inscrits ;
•>" Dans le 6® bureau il v a eu un bulletin de moins que le nombre
des votants ; *
4“ Dans le 3® bureau, un étranger n’avant pas obtenu l’indigénat, a
etc admis à voter;
5° Dans deux bureaux ont pris partait vote deux individus condam-
nes a des peines afflictives et infamantes,
t>" Enfin dans le 4® bureau, un électeur inscrit sur la liste supplé-
mentaire, n’a pas été admis à voter parce qu’il ne se trouvait pas sur
la bste générale des électeurs.
"ar tonies ces considérations, les pétitionnaires pensent avoir éta-
i ■l'lac l'élection de M. Délia Faille est radicalement nulle et ne dou-
tent pas que la Chambre, dans son impartialité et sa sollicitude pour
j* Slncérité du mandat parlementaire, prescrira une nouvelle élection
aans laquelle la majorité électorale pourra se produire d’une manière
‘taire, précise et à l'abri de toute contestation.
Sénat,
La sé;tnCe du Sénat a été signalée par un fait qui montre
Que l’esprit de parti s’agite dans cette assemblée comme ail-
leurs - Ayant-hier, en formant son bureau,le Sénatavait choisi
Pour président, M. le prince de Ligne ; pour premier vice-
presideut, M. d’Omalius d’Halloy ; pour deuxième vice-pré-
®nL M. le comte de Reuesse-Breidbach, qui d’ordinaire
ôtait appelé à la première des deux vice-présidences.
L;i susceptibilité de M. de Renesse a été blessée de ce
pioeedé, et il a cru devoir se désister des fonctions qui ve-
juieiil de lui être conliées. Il a expliqué les motifs de sa
o ermination dans la lettre suivante, qu’il a adressée à ses
collègues ;
/I Messieurs les membres du Sénat.
« Messieurs,
avww.!!°mnic c*’honjeur, l’homme qui croit avoir rempli son mandat
inonhUnSCIenco llel,dant dix-huit ans ; celui dont la conduite parle-
n’a cpZa V*Lçu ''approbation continue doses commettants, car il
teurs Ti, s° Portd au Parlement par l’immense majorité des élec-
viont’ii» î -Pme lle doit point accepter la position nouvelle qu’on
" e lui taire ; d doit à sa propre considération, à sa propre di-
gnité de vous prier de vouloir bien reporter sur un autre vos suffra-
ges : il croirait manquer à l’opinion qu’il a toujours loyalement repré-
sentée depuis qu’il est homme politique, s’il consentait à servir de
bascule aux votes des partis.
» Nomme à la première vice-présidence au Sénat à différentes repri-
ses, il pouvait croire que c’était la récompense des services rendus et
devait être loin de se douter que dans un corps essentiellement con-
servateur, que dans un corps qui a toujours donné l'exemple delà
modération, on céderait à l’esprit de parti jusqu’au point d’oublier
les services rendus et de s’écarter ainsi des antécédents.
» Il saisit celte occasion pour prier ses collègues etamis qui ont
voulu le maintenir dans sa position, de recevoir ses sincères romer-
cîments.
» COMTE DE REIVES9E-BREIDnAC.Ii;
» Bruxelles, le 8 octobre 1854. »
Gette lettre est digne et sera généralement approuvée. Il
n’ert sera pas de même de la conduite du Sénat, dont la
majorité n’a fait preuve ni de modération ni d’équité. Il a
mal débuté dès le premier jour de la session, il est k espé-
rer qu'il s’arrêtera dans cette voie.
M. d’Anethan a donné lecture du projet d’adresse, en ré-
ponse au discours du roi. La discussion en aura lieu au-
jourd’hui.
Le Sénat a nommé ensuite différentes commissions per-
manentes.
Nous disions hier dans notre appréciation du discours
d’ouverture : « Il y a des points qui donneront certaine-
ment lieu k des débats dans le sein des Chambres. Celui
de l’instruction publique, k ses divers degrés, est du nom-
bre, ainsi que l’organisation du jury d’examen, pour l’en-
seignement supérieur. Ces questions éminemment poli-
tiques et d’une importance capitale , ont toujours eu et au-
ront toujours le privilège de ne laisser ni les esprits, ni les
partis indifférents k leur solution. Nous pouvons donc nous
attendre, croyons-nous, k des discussions assez vives. »
L'Indépendance partage k cet égard notre manière de voir.
» Il est, dit-elle, un paragraphe du discours sur lequel il y a lieu do
faire dès aujourd’hui une observation spéciale; c’est celui relatif à
l’enseignement. Nous ne trouvons pas dans ce paragraphe la clarté
que nous eussions désirée, alors même que nous concéderions au
cabinet, sur ce point comme sur les autres, la réserve qu’il paraît
s’être imposée. Le discours en dit trop ou trop peu ; il y a un membre
de phrase dont il eût fallu s’abstenir ou qu’il eût fallu rendre plus ex-
plicite. La question dont s’occupe ce paragraphe est une de celles qui
donnent lieu en ce moment aux divergences d’opinion les plus vives.
L’est de la convention d’Anvers qu’il s’agit. Or, après avoir déclaré,
que le gouvernement est pénétré de l’importance, du grand intérêt"
soeial qui réside dans l’enseignement, le discours ajoute : « Les lois
qui le règlent reçoivent une exécution conforme à leur esprit. »
» Que signifient ces mots ? En quel endroit les lois qui règlent
l’enseignement reçoivent-elles, dans l'opinion du gouvernement,
une execution conforme à leur esprit ? Est-ce à Anvers, berceau de
la convention [ui porte le nom de cette ville ? ou bien à Liège où
cette convention a été nettement repoussée ? ou bien encore à
Bruxelles où le clergé n’a pas même voulu admettre l’espèée de
moyen terme auquel s’était arrêté le bureau administratif de l’Athénée?
Certes, on l’avouera, rien de plus vague que ce que dit à ce sujet le
discours du Trône, et mieux eût valu ne pas hasarder une affirmation
qu’on ne sait comment appliquer.
» Le cabinet se réserve sans doute de donner des explications aux
Chambres; ces explications, il les croit de nature ù satisfaire tous les
hommes modérés, û dissiper les craintes qui se sont produites dès la
conclusion de la convention d’Anvers et qui n’ont fait que grandir et
s’étendre depuis lors sous l'influence des faits. U est à désirer pour le
cabinet qu’il ne se fasse pas d’illusion sur ce point, que ses explica-
tions soient telles qu'il en obtienne ie résultat dont il se flatte. Mais,
s’il faut dire toute notre pensée, nous ne partageons pas sa confiance ;
nous doutons que l’opinion libérale puisse se déclarer satisfaite des
explications qui lui seront données. Personne ne mettra en doute lès
bonnes intentions du cabinet ; mais dans une question aussi impor-
tante,les bonnes intentions ne suffisent pas. »
Telle est bien en réalité la situation fort difficile dans
laquelle se trouve aujourd’hui le ministère. Elle est la plus
fausse que l’on puisse imaginer. On y peut voir une sorte
d’impasge, où il n’y a pas d’issue pour l’exécution complète
de la loi sur l’enseignement moyen. Il y aura toujours des
,lacunes qu’il sera impossible de combler, et n’est-ce pas
une loi défectueuse, celle qui ne saurait s’appliquer au
pays entier 'I c’est là un de ses défauts originels. Quand les
Chambrés l’ont volée et qu'ils y ont introduit l’article dans
lequel il est dit que le clergé sera invité k donner l’instruc-
tion religieuse aux élèves, elles pensaient, elles avaient le
droit de penser que celui-ci accepterait de grand cœur
l’invitation, mais il était impossible de l’y contraindre. L’in-
vitation a été regardée comme non-avenue, pendant plu-
sieurs années, chacun le sait, et l’article de la loi est de-
meuré k l’état de lettre morte.
Cependant intervient l’acte connu sous la désignation de
convention d’Anvers. La Chambre l’approuve tel qu’il lui
élait soumis, dans sa lettre stricte, sans arrière-pensée
aucune. Les difficultés se trouvent-elles aplanies? Nulle-
ment, et il y a k cela un double motif. De même que le
gouvernement n’avait pas la puissance d’obliger le clergé k
donner l’instruction religieuse dans les établissements qui
relèvent de l’Etat, de même, il n’avait pas celle de contrain-
dre tous les bureaux administratifs et tous les conseils
communaux k adopter le réglement d’Anvers, quelque con-
venable qu’il puisse paraître k ceux qui l’approuvent. Plu-
sieurs villes importantes en ont donné la preuve, et, pour
être juste, il faut ajouter que le clergé ne s’est pas, de son
côté, montré fort disposé k admettre des transactions. Ce
sont plutôt de nouvelles prétentions qu’il a élevées;
Quoi qu’il en soit., et quelque bonne que puisse être en
elle-même la convention d’Anvers, il n’en demeure pas
moins vrai qu’on ne saurait la regarder comme étant et
devant être d’application générale, puisqu’il y a deux em-
pêchements invincibles : — l’un, provenant des conseils
communaux ; — l’autre, du clergé lui-même, qui est libre
d’enseigner ou de ne pas enseigner la religion, suivant ses
convenances. Souverain juge en ces matières, il ne relève
que de sa propre volonté.
Voilà donc une loi qui, dans la pensée de ses auteurs,
devait s’étendre k tout le pays, forcément circonscrite dans
un certain nombre de localités. Voilà un réglement qui de-
meure particulier, alors que l’on comptait pouvoir le gé.né-
raliser, le rendre commun k toutes les écolesplacées sous
le patronage de l’Etat. Cette position est, selon nous,la plus
fausse de toutes celles qui puissent être faites k un gouver-
nement, et le pis est qu’elle dérive do la législation elle-
même. Elle est la conséquence de dispositions vicieuses
eu principe. Car il est de l’essence de toutes les lois d’obli-
ger, et qu’est-ce qu’un article de loi qui n’a point la force
d’obliger, qui laisse k chacun la faculté d’agir ou de ne
pas agir, connue bon lui semblera?
Nous ne pouvons que plaindre le ministère dose trouver
dans la situation où il est, sous ce rapport, et nous désirons
qu’il en puisse sortir k son avantage, mais ce nous semble
bien difficile, en présence du double obstacle que nous
venons de signaler.
---------— ...........................
Le Journald’A avers se plaint eu termes amers « de l’exis-
» lence d’une bande d’écrivains forcenés, lançant, dit-il,
» des libelles immondes contre les hommes les plus res-
» pectables de la ville et qui ne respectent rien ; ni les
» fonctionnaires les plus estimés pour leur intégrité, leur
» caractère indépendant et leur urbanité, ni les ecclésias-
» tiques les plus vénérables, ni la morale, ni l’honnêteté,
« ni l’honneur, ni la religion, etc. »
Nous ignorons sur quels faits se base celle violente
diatribe. Nous n’avons pas connaissance des libelles dont
le Journal d’Anvers rend charitablement le parti libéral plus
ou moins responsable. S’ils existent, en effet, nous les
désapprouvons hautement. Mais apparlienl-il au parti k
qui on reproche le Roskam, appartient-il au parti qui,
au mois de juin, a inondé la ville des plus violents
pamphlets, contre « les fonctionnaires les plus estimés »
et contre les hommes les' plus honorables, de se montrer
si scandalisé d’être k ton tour exposé aux armes dont il
a fait un usage immodéré contre ses adversaires?
^ Encore une fois, nous condamnons les excès, n’importe
d’où ils partent, mais le dernier des journaux qui a le droit
de s’en plaindre, est le Journal d’Anvers.
Chambre de Commerce d’Anvers.
La Chambre clé Commerce et des Fabriques d’Anvers informe le
commerce qu’elle a reçu de M. le directeur des contributions directes,
douanes et accises, une copie de l’arrêté royal du 25 octobre et de la
dépêche administrative du même mois, modifiant les dispositions
existantes pour le plombage des barils de graine de lin à semer.
Ces documents sont déposés au secrétariat, à l’inspection de ceux
que la chose intéresse.
Commerce de la Belgique avec les pays étrangers
du I®r janvier au 31 octobre 1834, en ce qui concerne les
principales denrées alimentaires.
du 21 au
31 oct.
IMPORTATIONS
en consommation.
du Ier
janvier
au
51 oct
EXPORTATIONS
BELGES.
du 21 au
31 oct.
du I"
janvier
au
31 oct.
GRAINS.
Froment.............
Seigle..............
Avoine .............
Blé noir ou sarrasin ..
Fèves, féverolles et ve
Orge et escourgeon...
Farines.............
Fécules.............
Pommes de terre.....
Riz.................
kil,
5388049
378850
7902:
8290
75909
370208
6024
10080
506304
3018509
kil.
9432310-
27268005
4271845
481376
5440820
21538725
2569606
124182
2073556
57527631
I
kil.
002055
734769
51277
67010
40400
79793
6719
591287
kil.
52648543
17882936
3547150
1655300
10506625
37051(7
4512568
15 0
»
5I03I8»
Situation de l'Entrepôt d’Anvers à la date du 51 octobre.
Froment, kil. 700,119 ; seigle, 687,711 ; farines, 09,583 ; riz, 59,880.
Le Moniteur publie l’état, du mouvement et delà recolle
du chemin de fer de l’Etat,pendant le mois de septembre I Haï.
En voici le résumé :
Voyageurs, voitures de lre classe. Trains express . 33,685
» » 2® >» » » . . 46,549
» » Ir® » » ordinaires. 32,543
» » 2® » » » . . 101,201
» » 3® » » » . . 34s,50l
>> Transports d’enfants. » » . . 9,803
» » militaires » » . . 29,917
4 » n extraordin.* » . . 9,904
Total des voyageurs transportés............ 581,993
Les recettes se sont élevées ù la somme totale de 2,510,886 fr. 68 c.
(y compris 24,253 fr. 00 c., du produit des télégraphes et 214,056 fr. 29 c.
dos transports gratuits ou à prix réduits), répartis comme suit :
Voyageurs...................................fr. 1,136,952 68
Bagages......................................... » 80,406 66
Marchandises et finances.....................» 1,016,556 82
Equipages.............................. » 4,036 4'i
Chevaux et bestiaux..........................» 17,779 54
Produits extraordinaires.....................» 16,873 28
Total de la recette..............fr. 2,272,575 39
Recettes des télégraphes .... » 24,255 »
Transports gratuits ou à prix réduits » 214,056 29
Total général. . fr. 2,510,886 68
La recette ayant été de 2,054,927 fr. 33 c. pour le mois de septembre
1854, l'augmentation pour ic mois correspondant de 1834 est de
261,902 fr. 86 c. L’augmentation totale pour les neuf premiers mois de
1854 sur les neuf premiers mois de 1853 est de 2,251,044 fr. 74 c.
IVoiivelles de la guerre.
Reri.in, mardi soir 7 novembre.
St-Pétersbourg, mardi 7 novembre.
Le prince Menchikoff mande sous la date du l'/9 novembre que le
bombardement de Sébastopol continue quoique avec moins de vigueur
«lue les premiers jours ; que ic dégâts faits par les batteries alliées ne
sont pas considérables et sont immédiatement réparés. — Depuis le
27 octobre rien de nouveau ne s’est passé devant Balaklava.
J
On écrit de Constantinople au Moniteur français :
.... Nous avons quitté, le 26au soir, la baie de Kamish. Le siège
continuait ; le feu des assiégés se ralentit beaucoup et le tir devient
de plus en plus incertain. On pense, au quartier général que les Rus-
ses commencent à manquer d’artilleurs et que c’est l’infanterie qui
manœuvre les pièces. Nous devions entrer, le lendemain, dans une
tranchée à 400 mètres de la place.
Le 25, les Russes, au nombre de 20,000 , sont venus attaquer nos
derrières, qui étaient défendus parles Turcs, et ils se sont emparés de
la redoute gardée par ceux-ci. Les Anglais ont commencé l’attaque en
faisant prévenir le général Canrobert, qui a envoyé la 2® division et un
escadron de chasseurs. Notre cavalerie, jointe à l’a cavalerie anglaise,
a repoussé l’ennemi par une charge des plus brillantes, dans laquelle
on s’est battu pendant près de cinq minutes à l’arme blanche. Les po-
sitions ont été reprises.
Les Anglais ont perdu 124 hommes de l’escadron de la reine, arrivé
dernièrement. En tont, leurs pertes sc sont élevées h 400 hommes. Les
nôtres sont peu nombreuses, mais nous avons à regretter la mort de
deux officiers.
On iicnsc au quartier-général que l’on-donnera l’assaut mercredi ou
jeudi (1er ou 2 novembre). Les habitants manquent d’eau et paraissent
fort découragés.
Des ordres viennent d’être envoyés par les gouvernements français
et anglais aux amiraux Hamelin et Dundas pour que le blocus déjà
établi à l’embouchure du Danube soit immédiatement étendu à tous
les ports russes de la mer Noire et de la mer d’Azoff. (Moniteur.)
Ec maréchal ministre de la guerre, dit le Moniteur, a reçu
le rapport suivant du général Canrobert, commandanten
chef de l’armée d’Orient :
« Devant Sébastopol, le 22 octobre 1854.
» Monsieur le maréchal,
» Nos travaux d’approche continuent dans le sens que vous indi-
quait ma précédente dépêche du 18. Le temps me manque pour vous
écrire longuement, mais j’ai l’honneur de vous adresser le journal du
siège, qui vous fera connaître tout le détail de nos opérations.
» Les difficultés que nous rencontrons sont de deux sortes : celles
qui résultent de la nature du sol, dont la couche de terre, déjà très
insuffisante, diminue au furet à mesure que nous approchons de la
place ; celles qui résultent du nombre et du calibre des pièces d’artil-
icrie que l’ennemi nous oppose sur un front k peu près en ligne droite
et très étendue. Sous ce rapport, les ressources qu'il tire de ses vais-
seaux immobilisés dans le port, tant comme personnel que comme ma-
tériel, sont presque inépuisables, tandis que les nôtres, bien qu’aug-
mentées par les emprunts que nous faisons aux Hottes, sont néces-
sairement limitées. Les canons de 68, les obusiers de 80, les mortiers
de 12 pouces sont, en définitive, l’espèce d’artillerie, à laquelle nous
avons presque uniquement à répondre. .
» Celte situation, fait du siège de Sébastopol l’une des opérations
les plus laborieuses qui se soient rencontrées depuis longtemps, et
les efforts qu’elle nous oblige k développer, expliquent les lenteurs
que nous subissons.
» Dans la nuit du 20 au 21, l’ennemi a fait une tentative d’cnclouage
qui a avorté. Quelques hommes, qui avaient pu pénétrer par surprise
dans les batteries, y ont été tués avec l’officier qui les commandait.
» Les pertes quenous fait éprouver le feu de l’ennemi ne sont pas,
k beaucoup près, aussi considérables qu’elles devraient l’être, eu
égard aux ditticu'lés de la situation que je vous ai exposée.
m J’évacue successivement, et par tous les moyens que la flotte peut
mettre k ma disposition, mes blessés sur Constantinople, où nos res-
sources hospitalières ont pris dos proportions rassurantes.
» L’état sanitaire de l’armée est satisfaisant ; les maladies sont pro-
duites par les fatigues excessives qu’éprouvent nos braves soldats ; les
canonniers marins débarqués sont atteints également; ils se condui-
sent avec un courage et un dévoûment qui sont remarqués de toute
l’année.
» Veuillez agréer, etc. ,
>> Le général commandant en chef,
» Signé : Cankobert. »
Journal de» opérntionH de l'armée devant Sébastopol,
du I : au 3 3 octobre.
I®1' octobre. — L’armée française est chargée de la gauche des atta-
ques contre la place de Sébastopol, et l’armée anglaise de la droite de
ces mêmes attaques.
L’armée française est divisée en deux corps :
L’un d’observation, composé dos 1'® et 2® divisions, commande par
M. le'général division Bosquet, occupe les positions qui dominent les
( allées de Balaclava et de ia Tehcrnaya ; il se relie par sa gauche,
près d’inkermann, aux Anglais, et est destiné k protéger les opérations
du siège contre les entreprises d’une armée de secours venant de . in-
térieur! de la Crimée’. ■
L’autre corps, composé des 3® et 4® divisions, sous les ordres de
M. le général de division Forez, est spécialement chargé des travaux
du siège.
La division turque est destinée k servir de réserve, selon le cas, k
1 un ou à l’antre de ces deux corps.
Le débarquement, commencé la veille dans la baie de Kamicsch
continue. Des ponts sur chevalets et des bigues sont installés pour 1
mise k terre du gros matériel de l’artillerie, du génie et dcl’admi-
mstration.
A six heures du matin, la 2® brigade de la 3® division appuie une
reconnaissance faite devant nos attaques, en avant du côté sud de la
place, par MM. les généraux commandant l’artillerie et le génie.
A midi, la 2* brigade de la 2® division appuie une reconnaissance de
ces memes généraux faite du côté ouest de l’enceinte.
(.es deux reconnaissances ne sont pas iiiquitées par l’ennemi et
s exécutent sans accident.
Les sentinelles de nos postes avancés se sont approchées, sans tirer,
k 300 mètres de quelques vedettes de Cosaques placées k 3 ou 600 mè-
tres de 1 enceinte ; aucune troupe ennemie n’a été aperçue hors de la
place.
2 octobre. — La 4« division devant s’éloigner de la baie de Kamicsch
pour prendre ses positions de siège, quatre bataillons, appartenant aux
1"', î® et 5® divisions françaises et U la division turque, sont placés au-
tour de cette haie pour assurer au besoin la sécurité du débarquement
et pour fournir le service et les corvées nécessaires. Ces bataillons sont
placés sous les ordres de M. le lieutenant-colonel d’état-major Ri.oult.
Dans la matinée, la 4® division vient prendre position k 3,000 mètres
de la ville, appuyant sa gauche à la mer, vers la petite baie de Strélitza,
et sa droite k 3,200 mètres de là, à une grande maison dite la Maison-
Blanche.
L’armée anglaise opère son mouvement de concentration vers la
droite pour prendre ses positions définitives; elle appuie sa gauche,
formée de la division England, au grand ravin de Sébastopol, qui sé-
pare les deux attaques française et anglaise, et sa droite, formée par la
division Lacy-Evans, aux escarpements d’Inkerinann. Le centre se
compose des divisions Calhcart et duc de Cambridge, avant en avant
d’elles la division légère George Brown, et en arrière les"grands parcs
de l’artillerie et du génie et un peu de cavalerie.
Une reconnaissance du corps d’observation, envoyée le matin, a vu
sur les hauteurs qui dominent la rado au nord 5 à 6,000 hommes en-
viro’n de troupes russes escortant un convoi de voitures assez consi-
dérable qui sortait de ia ville ot prenait la route de Bahtché-Séraï.Vers
midi, les grand’gardes ont signalé l’approche de troupes ennemies :
c’était cette même escorte qui rentrait. Le général Bosquet fit placer,
en les faisant soutenir, 200 zouaves sur la dernière crête qui domine
le défilé et les ponts d’inkermann. Surprise par le feu de ces zouaves,
au moment où elle s’engageait sur ces ponts, la tête de colonne des
Russes recule rapidement hors de portée. Comme,en avançant davan-
tage on se mettait en prise aux feux croisés de la place, des chalou-
pés,canonnières et du canon de la colonne russe, les zouaves restè-
rent embusqués. Cette position devant être occupée par les Anglais,
les zouaves furent retirés dans la soirée. La colonne russe, qui n’av-H
osé avancer de jour, profita de la nuit pour rentrer dans la place.
M. le capitaine de Dampierre, officier d’ordonnance du générai Bos-
quet, qui, en revenant le soir du point de débarquement, s’était égaré
et jeté très près de la place, a été fait prisonnier pendant la nuit par
un poste cosaque.
5 octobre. — On continue activement le débarquement du matériel.
L’artillerie et le génie continuent leurs reconnaissances des détails
de la place.
De grandes corvées armées des quatre divisions et de la division
turque transportent 3,500 gabions de la baie de débarquement au pare
du génie.
Les reconnaissances et le feu ouvert sur elles ayant démontré que
la place avait un armement considérable, composé de pièces de très
fort calibre et de grande portée, il a été décidé que l’escadre débar-
querait, pour prendre part aux opérations du siège, 30 bouches k feu,
dont vingt canons de 50 et 10 obusiers de 22 c., ainsi que trente t'u-
séens d’artillerie de marine, 1000 marins pour les servir et 300 poul-
ies soutenir. M. le capitaine de vaisseau Rigaud de Genouilly, de la
Kilte de Paris, en prend le commandement.
Débarquement des trois derniers escadrons du Dchasseurs d'Afrique.
4 octobre. — On continue activement le débarquement du matériel
et son transport dans les parcs du siège.
Des corvées armées apportent, connue la veille, 1,300 gabions de la
baie au parc d’artillerie.
La 3® division se rapproche de la place, appuie sa gauche il la Mai-
son-Blanche, sur la droite de la 4® division, et sa droite k la maison
dite de l'Observatoire, au grand ravin de Sébastopol, faisant ainsi face
au nord et k la- ville, et reliant nos attaques k la gauche des attaques
anglaises. En arrière du centre de cette division est placé ic grand
pare du génie ; derrière la droite est le grand parc de l’artillerie. Le
grand quartier-général est porté derrière ces deux grands parcs, dans
une situation intermédiaire entre le corps de siège et le corps d’ob-
servation.
I.e corps d’observation commence, sur son front, dominant les vnl-
îécs*de la Tchernaya cl de lîalaelava, lies travaux de fortification de
campagne destinés à former une suite d’ouvrages de circonvallation.
3 octobre. — L’artillerie et le génie continuent leur débarquement
et leurs préparatifs.
Les officiers du génie et les compagnies de celle arme attachées aux
corps de siège et d’observation, viennent s’établir au parc du génie,
pour être, pendant le siège, à la disposition du général commandant
le génie. Une seclion reste avec le général Bosquet pour l’élabliss ■
ment des ouvrages de circonvallation.
A huit heures du matin, le 5® bataillon de chasseurs h pied et deux
bataillons de la 3* division, commandée par le général d’Aureile, vont
faire du côté ouest de la place une reconnaissance dirigée par le géné-
ral Bizot. Avant le départ, quatre hommes sont blessés d’éclats d’obus
au lieu de rassemblement, k 3,200 mètres des ouvrages. Celte recon-
naissance rentre à midi, après avoir heureusement accompli sa mis-
sion, malgré un feu assez vif dirigé contre elle.
Vers trois heures de l’après-midi, l’ennemi fait une sortie jusqu’à 1
kilomètre de la place, et met le feu k une maison située près de lirmer,
vers la gauche de la 4® division, au point culminant de la croupe qui
sépare la ville du camp de cette division. Les Russes se retirent k la
première apparition de nos troupes.
6 octobre. — Le personnel et le matériel du trésor embarqué sur la
Pandore sont mis à terre.
Transport par corvée de 500 gabions de la baie au parc d’artillerie.
Arrivée du 5“ escadron du 4® de hussards ; eet escadron remplace,
au grand quartier-général et auprès des généraux, pour le service
d’ordonnances, le 1er escadron du i®r chasseurs d’Afrique, qui rentre
k son corps. Le 1er chasseurs d’Afrique, au complet, est placé sous les
ordres de M. le général Bosquet, sauf deux pelotons désignés pour le
corps de siège et relevés tous les deux jours, l’un pour observer l’es-
pace compris entre la mer et la 4® division, l'autre pour fournir les
vedettes k entretenir sur le front des positions de ce corps.
Les renforts laissés k Varna commencent k arriver.
Deux mille travailleurs du corps d’observation poussent activement
l’achèvement des ouvrages commencés.
Au point du jour, une reconnaissance ennemie d’environ 5,000
hommes, dont 17 k 1,800 chevaux, soutenue par deux batteriesd’arlil-
leric, arrive jusqu’à la Tchernaya et pousse 200 cavaliers en avant
d’elle. Quelques obus, lancés par l’artillerie anglaise sur ccs 200 cava-
liers, les font reculer jusque sur la reconnaissance qui les avait déta-
chés et qui sc mit alors en retraite sur la maison de poste de Méqueusia.
Dans une reconnaissance de la place, le capitaine du génie Sehmitz
est tué d’un boulet. Les Anglais commencent k retrancher la pointe
du plateau, de manière k relier leurs positions avec nos ouvrages en
construction.
7 octobre. — Transport de 600 gabions pour l’artillerie.
Evacuation, par la Provençale, de 200 malades sur Constantinople.
. L’ordre est donné de réserver les barils ayant servi au transport du
biscuit pour l’artillerie, qui les utilise comme gabions.
Dos magasins de subsistances sont formés dans chaque division,
qui utilisera ses moyens de transport afin de rapporter de la plage des
denrées pour assurer les distributions, de manière à ce que les hom-
mes aient toujours quatre jours de vivres dans le sac. Les magasins
établis près du grand quartier général desserviront la cavalerie, içs
réserves el parcs" de l'artillerie et du génie, ainsi que ie train des équi-
pages et les troupes d’administration.
L’ennemi n’a pas reparu du côté de la Tchernaya. Une reconnais-
sance hardie, partie le 6 el faite de nuit et k l'arabe, par un officier et
dix tirailleurs algériens, jusqu’à la Bclbcck, n’a vu, de la Belbeck k la
ville, que le hivac de la troupe russe qui avait fait la reconnaissance
du 0. ...
A six heures du soir, neuf bataillons des 3® et 4® divisions, sous les
ordres du général de Lourmel, se portent sur la crête du mouvement
de terrain qui sépare la ville de nos camps, afin de resserrer l’inves-
tissement do ia place. Us appuient leur gauche à la maison brûlée le 3
par les Russes.
A onze heures du soir, une colonne ennemie de deux bataillons, deux
pièces d’artillerie et un peloton de cavalerie, sortent de la place ot tente
sur la gauche de la ligne, vers la maison brûlée, une attaque qui est
repoussée avec vigueur; ils rentrent précipitamment en enlevant leurs
blessés. Le 59® a eu deux hommes blessés dans ce petit combat.
' Six bataillons de la division turque vont camper, comme réserve,
on arrière de ia -1e division, et sont attachés au corps de siège.
H octobre — Transport par corvée de 1590 gabions de la plage au
parc d’artillerie.
Les travaux do circonvallation ont bien marché et touchent k leur
tin ; ils constituent déjà une ligne fort respectable.
A six heures et demie, les neuf bataillons d’investissement sont rele-
vés par neuf baladions des 3®, 4® divisions et division turque, sous les
ordres du général de Monet. Cette opération s’exécute sans être
inquiétée.
9 octobre. — Transport de 700 gabions pour le service du génie.
A trois heures et demie du soir, une colonne de quatre bataillons
avec de l’artillerie, précédée de tirailleurs, sort de la place el se dirigé
contre la gauche de la ligne, vers la maison brûlée. Elle est- reçue
avec vigueur par trois bataillons, dont deux sont lancés par le général
en chef contre l’ennemi, qui sc relire on désordre ; à- cinq heures, nos
troupes étaient rentrées k leur poste. Nous avons eu 2 tués et 5 blesses.
Après la soupo du soir, la lre brigade de la U® division vient ren-
forcer le corps de siège et se placer en arrière de la gauche de la .y*
division ; cette Brigade est remplacée dans le .corps d observation paj |