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LE PRECURSEUR, Jeudi 12 ©elofsrc 1813. ^ .
ment a retardé sa proclamation afin de donner au peuple le temps d’ar-
river. Mais nousobéirons même au semblant de la loi, mais en le faisant,
nous protestons contre le droit que le gouvernement s’arroge, de por-
ter atteinte au droit de pélitionnement.(Applaudissements.)Mon affaire
à moi,c’est deteuir le peu pie à l’abri du danger. (Nouveaux applaudisse-
ments.) Je suis sûr du rappel si le peuple veut rester calme. Il n’y aura
pas de meeting demain, et s’il se trouve des personnes qui spéculent
sur le sang du peuple, elles seront déçuesdans leur espérance. (Applau-
dissements). Jamais une démarche plus stupide ou plus malhabile n’a
été faite par des gens qui s’intitulent un ministère ; ils ont attendu jus-
qu’au dernier moment. Je m'étonne qu’ils n’aient pas publié leur pro-
clamation le lendemain du meeting, car ils savaient bien que c’était le
dernier qui devait être tenu. J’aurais pu, si je l’avais voulu, en réunir
un pendant mon voyage à Darrynane. Cette proclamation n’arrétera
pas les progrès du rappel, elle ne servira qu’à lui imprimer un nouvel
essor. Je resterai à Dublin et je prends la liberté d’informer nos amis
de Manchester et de Liverpool, qu’il y aura lundi une assemblée de l’as-
sociation et le soir un banquet, auquel j’espère les voir. * (Applaudisse-
ments.)
Un vole de remercimenls pour M. O’Connell est adopté ensuite et
l’assemblée se sépare au bruit des applaudissements prolongés.
Un grand nombre d’ecclésiastiques se sont offerts pour aller se pos-
ter dimanche matin de bonne heure à toutes les portes de Dublin , afin
d’empêcher d’entrer toutes les personnes qui se présenteraient pour
assister au meeting. M.Steele, le grand pacificateur, est parti le soir
même, par ordre de M. O’Connell, pour aller disperser la foule énorme
d’habitants du comté de Mealh qui devaient se rassembler dans là nuit
â Tara-Hill, pour se rendre le lendemain à Cloutarf.
Quoique la proclamation du gouvernement n’ait été connue à la
bourse de Dublin que peu d’instants avant la fermeture, elle y a provo-
qué une baisse considérable, les consolidés sont tombés à 94,93 5(8, l|2.
On attend d’heure en heure à Dublin le 34<l régiment de Glasgow, et
un autre régiment; Ie54« qui devait se rendre à Alhtone, restera à Du-
blin. Tous les canons sont chargés à Pigeon-House, et toutes les me-
sures ont été prises comme si le fort était en état de siège L’ordre a été
donné que pas un homme de la garnison ne puisse sortir du fort di-
manche, pas même pour assister au service divin. Le Oublia Evening-
IJost annonce (;ue quelques bataillons de la garde royale ont reçu l’or-
dre de partir pour Dublin. On attend cette nuit l’arrivée des steamers
le Rhadamanthe elle Dee, chargés de troupes.
On prétend que l’association du rappela décidé que toutes les parois-
ses de l’Irlande se réuniront le même jour et à la même heure pour pé-
tionner le Parlement en faveur du rappel: (The Globe.)
— On écrit de Liverpool, le 8 octobre : Le 34« régiment, fort de mille
hommes, est arrivé à Liverpool vendredi, venant de Wcedon, etils’est
embarqué pour Dublin le même soir. On pense généralement que le
gouvernement est décidé à prendre des mesures pour mettre un prompt
termeaux rhodomontades del’archi-agitateur. Beaucoup de gens sages,
bien intentionnées envers l’Irlande, pensentqueles ministres n’auraient
pas dû tarder si longtemps, mais on pourra empêcher bien du mal en-
core si le gouvernement se décide à adopter une marche ferme et hardie.
— City article il» Globe, quatre heure» : Les fonds ont ouvert en
faveur. Les bonnes nouvelles de la Chine et la sage détermination de
M. O’Connell de ne pas s’exposer à provoquer des désastres en persis-
tant dans son projet de tenir un meeting à Clontarf, inspirent la con-
fiance. Quelques achats considérables de fonds anglais ont été opérés
par des personnes influentes, et en outre le courtier du gouvernement
a acheté pour 16,000 liv. de 3 l|2 p. c. à 102 1j2. Les Cons. au comptant
ont surtout montré de la fermeté; ils se sont élevés à 94 5[8, 3(4, par
suite de plusieurs aff.dres opérées pour placement de fonds. Les fonds
étrangers ont participé en partie à la faveur qu’on a remarquée sur les
fonds anglais.
ESPAGNE.
Madrid, 3 octobre. — Narvaez continue à exercer la surveillance la
plus rigoureuse; les précautions vont jusqu'à la minutie, et au moindre
prétexte on peut être emprisonné,sauf à être relâché immédiatement.
Trois individusqui avaient revêtu leur capote de miliciens nationaux
ont été arrêtés pour ce fait.
Un conducteur arrivait à Madrid et placé sur l’impériale de la dili-
gence il sonnait de la trompette suivant la coutume. Celte trompette a
mis un corps-de-garde en émoi; l’officier a fait sortir ses hommes et
quatred’entre eux ont reçu l’ordre d’arrêter le conducteur.
Les saisies des armes et des munitions continuent,mais aucun fait im-
portant ne s’est passé dans la capitale.
On lit dans le Journal des Débats :
La route de Perpignan est toujours interrompue par la destruction
des ponts que les torrents ont emportés- Ametler intercepte d’ailleurs
toutes les communications ; il arrête à Girone les courriers et les dili-
gences. C’est ce qui fait que depuis quelques jours nous sommes sans
nouvelles directes de Girone et de Barcelone. ’
Les deux principaux rédacteurs du Constitucional de Barcelone sont
arrivés à Perpignan. On sait que ce journal était l’organe le plus violent
des principes de l’insurrection. Nous apprenons aussi que trois mem-
bres delà junte de Barcelone ont quitté secrètement la ville pour tâcher
de se réfugier en France. Ces circonstances font assez voir que l’insur-
rection est aux abois, puisque les meneurs commencent à abandonner
la partie.
A Saragosse, à la date du 3 au soir, les choses étaient dans le même
état. La ville retardait toujours sa soumission, et le blocus était stricte-
ment maintenu; mais il n’y avait eu aucune collision entre la milice de
la ville et les troupes du blocus. Le Messager ne contient ce soir aucune
dépêche de Perpignan ni de Bayonne.
FRANCE.
Paris, le 10 octobre. — M. le duc de Palmella est arrivé hier à Paris,
venant de Londres, où l’on sait qu’il s’était rendu pour négocier un
traité de commerce au nom de S. M. portugaise.
— Le bruit s’est répandu que le gouvernement a reçu aujourd’hui
des nouvelles inquiétantes de la Grèce.
— Une lettre deSaint-Augustin (dans les Florides), datée du 29 août,
dit qu’à cette date, la frégate à vapeur le Gomer avait mis à l’hôpital, à
terre, 42 hommes atteints de fièvre jaune, qui étaient soignés par le
chirurgien du bord. Chaque jour de nouveaux cas se déclarent à bord
de ce malheureux bâtiment qui a déjà perdu un lieutenant, le commis-
saire, l’aide-chirugien, deux autres officiers et environ une vingtaine
d’hommes.
— On écrit de Boulogne, 5 octobre : Deux de ces petits bateaux qu’on
emploie pour les parties du plaisir sur nos rivières et canaux, ont opé-
ré mardi dernier un voyage périlleux par suite d’un pari dans lequel
une somme de 200 liv. sterf (5,000 fr ) était engagée. Il s’agissait de
faire assaut de vitesse, et c’était à qui atteindrait Douvres le* premier.
Le temps, qui était des plus calmes, a favorisé cette extravagance; la
moindre vague pouvait, en déferlant, submerger ces chétives embar-
cations. (Progrès.)
— Les registres de l’octroi constatent que l’on consomme chaque jour
à Paris plus de 300,000 kilogrammes de raisin. On sait que la ville per-
çoit, à l’entrée de ce fruit de la vigne, 5 centimes par kilogramme, elle
reçoit en conséquence 1500 francs par jour pour cet article de consom-
mation
— Un maréchal-ferrant, demeurant rue des Anglais, près la place
Maubert. avait été, il y a six semaines, mordu au bras par un chat qui
s’était introduit dans sa boutique, et il s’était empressé de cautériser
lui-même la plaie résultant de cette blessure. Toutefois, éprouvant un
malaise général, il avait, quelques jours après, demandé et obtenu son
admission à l’Hôtel-Dieu. Malgré les soins qui lui ont été prodigués, ce
malheureux y est décédé hier atteint d’hydrophobie.
— On écrit du Havre, 9 octobre :
Hier, vers trois heures du matin, un individu tout effaré et tremblant
de tous ses membres se présenta à la gendarmerie de Bolbec, pour la
prévenir qu’un nombre considérable de voleurs étaient enfermés dans
les appartements occupés par M“« V» Barette, rentière à Bolbec.
« On les entend, dit-il, très distinctement enfoncer les portes et bri-
ser les armoires. »
Le maréchal-des-logis mit immédiatement sa brigade sur pied ; on
cerne la maison, puis on ouvre quelques portes avec précaution , et,
parvenu enfin dans la chambre d’oû partait le bruit, on trouva non
plusieurs coupables, mais un seul, qui sauta aux yeux du premier qui
se présenta ; c’était un énorme chat, qui, enfermé sans son consente-
ment, jouait des griffes sur le parquet et sur les meubles, afin de recon-
quérir sa liberté.
Tout aussi effrayé peut-être que la maîtresse du logis, de voir autant
de monde sur pied à celle heure indue, il décampa au plus vile, ne se
doutant guère sans doute qu’il fut la seule cause de ce déploiement de
force armée.
boerse de Paris.
Revue de In semoine. — La liquidation de toutes les valeurs s’est
faite cette semaine avec des reports très faibles, et toutes ont montré
après la liquidation, à l’exception du50|o, le 5 0;o ayant à peine fléchi
sur la sèmaine dernière, ainsi qu’on leverra ci-après. Il est vraique le
3 et le 5 0(0 avaient éprouvé une reprise assez vive il y a trois jours; mais
il a suffi du prétexte de la baisse des fonds anglais pour produire sur le
3 0|o 40 c. de réaction du vendredi au samedi; et cependant le 4 0io- les
fonds étrangers, les chemins de fer, se sont tous améliorés. Que se passe-
t-il donc à l’égaid du 3 Og), et que signifie cette tendance exclusive à la
baisse qui se manifeste avec des reports aussi faibles, en présence d’un
découvert aussi marqué sur le 3 et sur le 5 0|o ? Cette situation bizarre
de la spéculation nesauraitse prolonger; on ne peull’expliquer que par
les efforts mêmes que lente un découvert considérable pour exploiter à
son avantage ce que cette situation présente d’insoliLe et d’énigmati-
que, en faisant croire à l’existence de graves motifs de baisse encore
ignorés du vulgaire.
En attendant, on ne peut satisfaire aux demandes d'inscriptions au
comptant, que par des reports au moyen desquels les grosses inscrip-
tions vont chaque jour se divisant davantage, et augmentent le décou-
vert de la spéculation. Si des motifs réels de baisse, que dans l’état de la
politique et des affaires on ne saurait prévoir, ne viennent pas en aide
à ce découvert, on peut s’attendre à de prochains escomptes sur le 5 p.
c. Voilà ce qu’indique la position du marché. Néanmoins le mois n’est
pas encore assez avancé pour que cette position domine la spéculation
et règle ses mouvements. Les fonds anglais, sous l’impression des nou-
velles de l’agitation irlandaise et du bruit qui courait à la Bourse de l'a-
doption de mesures importantes prises par le gouvernement, ont fléchi
cette semaine de 95 à 94 5(8. Est-ce une raison suffisante pour empêcher
la hausse des fonds français, alors que leur prixest encore tellement in-
férieur à ceux de nos voisins, et que la paix publique repose désormais
en France sur des bases plus solides et plus profondes peut-être que
partout ailleurs ?
Pêche du harcag.
On écrit de Boulogne au Progressif Cauchois :
« Le retour des bateaux de pêche boulonnais s’est entièrement effec-
tué la semaine passée.Les barils couvrent nos quais, et le déchargement
toucheàsa fin.Plusieurs bateaux ont fait d’heureuses pèches,mais quoi-
que fous aient d’amples cargaisons, elles n’ont malheureusement pas
toutes été obtenuesà l’aide du filet, l’argent du pays y a eu la plus gran-
de part. C’est là un résultat qu’il faut déplorer et qu’il est obligatoire de
dénoncer au pays. Jadis les pêches se faisaient dans nos eaux.On n’était
pas obligé de faire des armements dispendieux, et de livrer aux chan-
ces des tempêtes toute une population maritime. Des concurrences
désastreuses sont venues mettre un terme aux pèches, moins abondan-
tes , il est vrai, mais aussi moins dispendieuses, qui avaient lieu sur nos
côtes. La pêche d’Ecosse est devenue une nécessité ; elle fut productive
dans le principe,car les nombreuses restrictions des traités n’existaient
point encore.
Depuis, les limites ont été fixées, et les pêcheurs français se croient
dans la nécessité d’acheter ce qui ne leur est pas permis de prendre.
Les bandes de harengs affectionnent les hauts fonds, presque tous pla-
cés en dedans des trois milles de rigueurs. A quelques encàblures de
nos pécheurs s’effectuaient des pêches miraculeuses, tandis que les filets
français sortaient vides d’une mer trop profonde pour être poissonneuse.
L’abondance du hareng, celte année, était telle, que les riverains le
transportaient en masses sur les terres que l’on amende de ce produit.
Ou nous assure qu’un grand nombre de pêcheurs français ont négocié
des achats de ce poisson, déjà amoncelé sur le terrain qu’il était destiné
à recouvrir ; sans doute il n’avait pas encore eu le temps de s’altérer ;
nous connaissons la sollicitude des syndics à cet égard ; ils ne permet-
tent pas le transbordement des salaisons avariées. Maison ne peut s’em-
pêcher, en présence des rapports, de répéter, que d'aussi fortes entra-
ves mettent nos pêcheurs dans la nécessité ou d’acheter, ou de revenir
sur lest. »
Nouvelles d’Afrique.
M. le maréchal, président du conseil, ministre de la guerre, a reçu
de M. le maréchal Bugeaud, une dépêche datée du 20 septembre et an-
nonçant la dissolution de la smala d’Âbd-el-Kader, après un combat
avec les troupes du colonelGery, et la retraite des hommes importants
de la fuite de l’émir, sur territoire de Maroc. M.le maréchal, gouverneur-
général de l’Algérie, transmet â M. le ministre de la guerre des lettres
et des documents qui confirment ce fait.
Voici un extrait du rapport, de M. le colonel Gery, en date du 13 sep-
tembre, sur l’engagement qui a eu lieu avec Abd-el-Kader : * Informé
par deux de ses coureurs, que l’ennemi était établi, depuis la veille au
soir, 11 septembre, à Assiau-Tirein , qu’il avait 500 chevaux et devait,
selon toute apparence, rester toute la journée sur ce point pour y faire
du fourrage. M. Géry, colonel du 56e suivi, au pas de course, par l’artil-
lerie et l’infanterie , s’y porta par un mouvement rapide. En quelques
minutes on arriva au camp, qui a été tout aussitôt enlevé.
L’émir a eu le temps de fuir; il nous a abandonné sa tente, celle des
aghas, leurs mulets, des chevaux, des armes, des selles, des lapis et un
approvisionnement de bouche. Plusieurs familles desOuled-Brahinen-
levées depuis quelques jours, ont été reprises et rendues à la liberté.
Arrivé dans les montagnes boisées, situées au sud de la plaine, l’émir
a rallié ses troupes et a tenu ferme, ce qui a donné le temps à un goum
de 200 cavaliers qui faisait du fourrage, de venir prendre en flanc les
spahis qui avaient poursuivi l’ennemi jusque dans l’intérieur du bois.
Mais quatre compagnies d’infanterie et la section d’artillerie envoyées
à leur soutien, arrêtèrent ce mouvement.
Ces deux armes sont entrées desuiteen action, et chacun s’est main-
tenu dans sa position. Celte première ligne était soutenue par le reste
de l’infanterie, que conduisait avec habileté M. le lieutenant-colonel
O’Keiffe. Le combat s’est alors engagé sérieusement ; Abd-el-Kader et
ses aghas ont été constamment vus au D rang. Ils ont cherché à plu-
sieurs reprises à entraîner leurs nombreux cavaliers, à une charge à
fond ; mais le feu de l’infanterie, celui plus meurtrier, de l’artillerie, et
la bonne contenance des spahis ont, chaque fois, rendu leurs efforts
impuissants. Ils se sont retirés en abandonnant une partie de leurs
morts. Desdéserteurs sont venus au camp depuis cette affaire : ils affir-
ment que les pertes d’Abd-el-Kader sontconsidérables en hommes et en
chevaux, et qu’elles ont, en général, porté sur les officiers et les meilleurs
cavaliers.
Les Spahis, dont la réputation est si bien établie, se sont surpassés
dans la journée du 12. M. le capitaine Billoux qui les commande, est un
officier d’une bravoure et d’une intelligence remarquable. On a à re-
gretter la perte de quatre hommes tués; six ont été blessés; de ce nom-
bre se trouve le sous-lieutenant Abdallah Montera. Douze chevaux ont
été tués et huit sont blessés. Toutes les troupes ont vaillamment com-
battu et méritent des éloges.
— Des nouvelles d'Oran, sous la date du 23 septembre, annoncent
qu’il est arrivé plus de 0000 chameaux de l’intérieur, venant charger
des grains. On en attend d’autres. Toutes les places et rues de la ville
sont encombrées d’Arabes et de chameaux. Jamais on ne vit pareil mou-
vement à Oran. Aussi tout le monde travaille, tout le monde gagne de
l’argent, et la population entière se montre reconnaissante envers M.
le lieutenant-général Lamoricière, qui au lieu de rédiger de pompeux
bulletins, agit dans l’intérêt du pays. C’est en effet le général.Lamori-
cière qui a décidé les Arabes à venir s’approvisionner à Oran.
HOLLANDE.
Bulletin de la bourse d’Amsterdam du US octobre. — En fonds
nationaux, les intégrales se sont bien soutenus; par contre, les syndi-
cats étaient plus offerts. — Les opérations ontétéanimées dans ce fonds.
— Autres sortes, sans mouvement notable.
Les affaires n’ont offert aucun intérêt en papiers étrangers; et les va-
riations ont été de peu d’importance.
. BELGIQUE.
ANVERS, 19 OCTOBRE.
A l’occasion de Y Inauguration du chemin de fer international
d’Anvers à Cologne, le Précurseur ne paraîtra pas demain.
Hier soir, vers 7 heures, on a voulu faire sur les galeries de la tour de
Notre-Dame, un essai des feux de Bengale que l’on se propose d’y al-
lumer demain, afin de connaître l’effet qu’ils produiront vus à une pa-
reille hauteur. Personne autre que la régence n’avait connaissance de
cet essai; or, ces feux allumés seulement du côté de la tour qui fait face
à l’Escaut, simulaient à s’y méprendre, vus du côté de la ville, les flam-
mes d’un vaste incendie qui embrâsait la tour entière.
Aussitôt les voisins donnent l’alarme, une foule de personnes accou-
rent, bientôt les pompiers sont prévenus, arrivent en toute hâte avec
leurs pompes et viennent se ranger sur la place Quinlin-Melsys.
Après celle première alerte, tout s’explique, et chacun retourne chez
soi en maugréant contre l’imprévoyance de la llégence qui aurait dû
prévenir le public de ces essais, afin de ne pas donner beu à d’aussi
risibles méprises.
— Cette nuit, un vol de 19 litres en étain a été commis dans un ca-
baret de la 3» section
— Ee dogre belge Stad Antwerpen, patron Van Porter, est arrivé
hier soir de la pêche, avec un chargement de 109 112 tonnes harengs et
1 tonne morue. Cette chaloupe est partie pour la pèche le 14 juin, et
avait ainsi près de 4 mois de mer.
— Nous apprenons, dit un journal de Verviers, que le transport des
grosses marchandises sur notre chemin de fer, sera suspendu pour
quatre jours à partir du 12 octobre. Ce sont les préparatifs que l’on doit
faire pour l’inauguration du 15, qui ont motivé cette suspension, qui
sera préjudiciable au commerce, et dont la durée aurait pu èlre moins
longue, ee semble.
Nous apprenons également que les marchandises desliuées pour Co-
logne, qui seront présentées le 13 à la station de Verviers, y seront ac-
ceptées et qu’elles partiront le 10 pour arriver le 17 au matin à leur des-
tination.
— M.Waliôp,dont nous avons annoncé a réconciliation avec la sainte
Eglise, n’a pas rempli à Vilvorde les fonctions de curé, mais celles d’au-
mônier de la maison de force. (Org. de Flandres).
— Ou écril do Munich, 7 octobre: Les deux grands tableaux de MM.
Gallait et Debiefve sont arrivés de Vienne ici, et vont être exposéspro-
eliaineine.nl dans une des vastes salles de notre académie. On est très
curieux de les voir, d’autant plus que les appréciations qu’on en a fai-
tes sonttout-à-fait contradictoires. (Gai. d’Augsbourg).
— On écrit de Gund, Il octobre ;
La liste civile a fait parvenir à' l’autorité communale de Gand la som-
me de deux mille francs pour être distribuée, savoir : 1500 francs au
direcLeurdu théâtre, et 500francsà M. Hanssens, chef d'orchestre.Cette
gratification se rattache au concert qui a été donné le mois dernier, à
l’occasion de l’arrivée de la reine Victoria.
Ville d’Auvers.
INAUGURATION DU CHEMIN DE FER BELGE - RHÉNAN.
PUOVit. IM.UE.
Les Bourgmestre et Kciievixs,
Font connaître à leurs Concitoyens les dispositions prises pour célé-
brer l’Inauguration du Chemin de Fer d’Anvers à Cologne,quiaura lieu
le 13 de ce mois.
Les Autorités et le Commerce se rendront, dans l’après-midi, à l’En-
trepôt Général, dont les bâtiments seront décorés et pavoisés, pour re-
cevoir le Convoi Rhénan.
Une salve d’artillerie, le son des cloches et le carillon annonceront
l’arrivée du convoi.
limnédiutemeutaprès,aura lieu lacérémoniede la pose des premières
pierres de la Porte du Rhin et des Magasins Généraux des marchandi-
ses destinées au transit et à l’exportation
Le Cortège se rendra ensuite aux Salons de l’Exposition triennale des
Beaux-A rts et du Musée.
A 4 heures et demie, la Ville donnera un Grand Banquet sous les ga-
leries de la Bourse de Commerce, qui seront appropriées à cet effet.
Vers 7 heures et demie, l’Escaut présentera le spectacle d’une Nuit
Vénitienne.
A 10 heures, Bal paré au Théâtre Royal.
A 10 1(2, Bal au Local de la Bourse.
Le son des cloches et le carillon donneront, à 6 heures et demie, le
signal de l’illumination des édifices publics. Les habitants sontinvitésà
illuminer aussi les façades de leurs maisons.
Le lendemain matin à 9 heures, les personnes invitées à la fête seront
admises à visiLer de nouveau les salons de l’Exposition des Beaux-Arts
et du Musée.
A 11 heures et demie, le Convoi d’honneur partira d’Anvers pour
Liège.
La cloche de retraite De sera pas sonnée le 13, et les établissements
publics pourront rester ouverts tonte la nuit.
Anvers, le 11 octobre 1843.
(Suivent les signatures).
Nous venons d’apprendre et nous nous empressons de l’annoncer au
public, que le Convoi Rhénan arrivera à l’Entrepôt Général, demain à
2 heures de l’après-midi.
Nous avons publié hier la lettre de M. Gérard Le Greffe, démentant
un fait que nous avions annoncé à tort. Dans celle lettre, M. le bourg-
mestre affirme avoir été chargé de s’assurer des intentions de l'autorité
ecclésiastique. — Nous ne savons pas de qui M. G. Le Greffe tenait
sa mission ; mais ce que nous savons un peu mieux, c’est que nulle au-
torité ou administration civile, pas même une commission de quelque
nature quelle soit, ne l’a engagé à faire une Semblable démarche. Si
donc M. le bourgmestre a cru devoir s’y porter, il a bien pu le faire en
ce qui le concernait personnellement.
EiuhrilisNeinriits de la Bourse.
Nous avons reproché à qui de droit, commission ou architecte, d’a-
voir caché les piliers de la Bourse sous une couche bleu d’ardoise, sale
badigeonnage que nous jugions et beaucoup d’autres avec nous, par-
faitement inutile. A ce propos, le Journal d’Anvers contient les lignes
suivantes :
« On avait dit qu’on peignait les colonnes. Nous ne pouvions croire à
» ce vandalisme. Aucun architecte ne pourrait avoir L’idée sauvage de
• cacher sous ce badigeon cette couleur vénérable que le temps impri-
» me sur de semblables monuments. En effet, il n’en est pas question. »
Voilà un démenti bien étrange, pour ne pas dire plus! Nous ne savons
ce qui a pu porter le Journal d'Anvers à parler de la sorte, quand il suf-
fisait de se transporter jusqu’à la Bourse, pour se convaincre de la chose.
Ce que nous avons annoncé en le blâmant, nous l’avons vu et touché.
Le Journal d’Anvers, lui, est venu démentir un fait dont il ne savait pas
le premier mot, ou s’il le connaissait comme nous, il a été de mauvaise
foi.
Nous dirons donc à ce journal : — Oui, ce que vous-même vous appe-
lez un vandalisme, a été commis ; oui, un architecte a eu la sauvage idée
de cacher sous un badigeon cette couleur vénérable que le temps im-
prime sur de semblables monuments. — Allez à la Bourse, et vous verrez!
Dansles mouvements militaires auxquels a donné lieu l’ouverturedu
camp de Beverloo au mois de septembre, on s’est abstenu de se servir
du chemin de fer pour les transports de troupes. Des plaintes nom-
breuses se sont élevées à ce sujet; on a demandé si le chemin de fer
n’existait pas pour l’armée, si elle seule en Belgique demeurerait privée
des avantages du nouveau système de communications. Nous avons vu
avec satisfaction que M. le ministre de la guerre a fait droit à ces jus-
tes réclamations; lors de la levée du camp de Beverloo, les troupes sont
retournées dans leurs garnisons par le chemin de fer.
La baisse qui a eu lieu sur les céréales en France et en Angleterre,
réagit sur nos marchés, et vient combattre leur tendance à la hausse.
Le prix moyen régulateur établi par la mercuriale publiée ce matin,
porie une baisse de 32 centimes sur le froment et de 5 centimes sur la
seigle ; il n’en est pas moins remarquable que le prix du froment soit
encore plus élevé qu’il ne l’était avant la récolte.
Le gouvernement anglais resté si longtemps impassible en présence
des nombreux défis du grand agitateur de l’Irlande, s’est enfin décidé à
mettre un terme à sa longanimité. (Voir plus haut les nouvelles d’An-
gleterre.)
Les journaux de Paris sont très préoccupés de la colonisation de
Santo-Tbo mas ( Guatemala ) par une société belge. Il paraît qu’une
puissante maison de Paris s'est mise à la tête de cette affaire, qui
aurait en même temps pour l’avenir son siège en France et en Bel-
gique. Les projets du gouvernement français relativement à la
coupure de l’isthme de Panama pour l’établissement d’une communi-
cation entre les deux océans, donnent en ce moment une importance
réelle à la concession faite par l’Etat de Guatemala, aux membres do
la société belge.
Une déclaration récente que vient de faire le ministre des financesde
Hollande, est de nature à provoquer un rapprochement curieux entre
deux administrations également importantes : D’après M. Van Hall, la
dépense pour trailement des employés du ministère des finances eu
Hollande ne s’élèverait qu’à la moitié de la dépense de même nature en
Belgique.
Si nous ne consultons que les chiffres globaux, nous ne trouvons pa3
que l’assertion du ministre hollandais soit exacte; caria somme deman-
dée pour l'administration des finances, dans les Pays-Bas, s'élève pour
1844 a la somme de 5,856,720 florins, faisant par conséquent plus de dou-
ze millions de francs. La dépense du ministère des finances en Belgique
ne dépasse pas onze millions de francs, et dans celte somme figure
l’administration de la douane qui doit être plus dispendieuse en Bel-
gique qu’en Hollande, à cause de la plus grande étendue de nos fron-
tières.
En général, notre population étant d’un tiers plus nombreuse que
celle des Pays-Bas, la perception de nos impôts, qui ne diffèrent pas
sensiblement dans leur assiette de celle de nos voisins, devrait nécessi-
ter à peu de chose près une augmentation correspondante danslenom-
bre des employés et dans l’ensemble des traitements, si chez nous les
traitements éiaienl aussi élevés que chez nos voisins. Nous croyons
qu’en avançant le contraire on est beaucoup plus près de la vérité.
Ainsi en Belgique le traitement des ministres des cultes, catholique,
protestant, israélite, s’élève à un peu plus de 4 millions de francs; celte
même dépense en Hollande est de 600,000 francs plus considérable. Le
département de l’intérieur nous coûte 5 millions de francs; il en coûte
9 en Hollande; à la vérité nous avons le ministère des travaux publics
qui nous coûte 12 millions de francs et qui n’existe pas chez nos voisins;
mais les revenus des chemins de fer balancent ce chiffre jusqu’à con-
currence de 9 ou 10 millions. I,'entretien de notre armée de 2s à 29 mil-
lions de francs; c’est deux ou 3 millions déplus qu’en Hollande, qui à
son tour doit porter en dépense pour sa marine 11 millions et demi de
francs tandis que nous n’avons de ce chef que un million à supporter.
Enfin la différence la plus importante est celle qui provient de la dette
publique : Là où nous payons 27 millions de francs, la Hollande en paye
75 millions. C’est-à dire que de ce chef la Hollande supporte unecharge
I de 25 francs par tété, tandis que la nôtre est un peu au-dessous de 7 fr.
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