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öH,
Tout ce qui concerne La
Rédaction ou l'Adminis-
tration s'adresse aux pro-
priétaires du Précurseur,
MM. DEWEVER FRÈRES,
rue de l'Amman, 1.
4M VERS, Oimanche 29 mars.
Vingt-deuxième année.
r TTwarufrirntf
HSHsïEBHeSSî
PRÉCURSE
ABONNEMENTS-
(Au bureau du Précurseur et
chez tous les directeurs des
Postes.) Pour Anvers frs. 12.50
par trimestre. Pour tout le reste
de la Belgique, franc de port,
fr. 15. Pour la Hollande fr. 17 ;
l’Angleterre frs. 15j la Franco
fr. 22 ; l’Allemagne fr. 18 ; les
Etats-Unis, le Brésil, les Indes,
ete.fr. 27.50.
INSERTIONS.- 25 cent, la ligne•
RÉCLAMES. - 50 centimes.
CHEffilH B£ FER. — DÉPARTS D’ANVERS: Pour Malm, et Bruxelles, à 6-36, 8-4B1R.10. *-**»
(7 Mallnes) 8-15.-Term. et Gan.l, 6-30, 10, 2-50 S , 4.T0. — Alost (par Tcmondej «-30, 10 2.50 R., 5-30-
Idem par Brux. 10, 4.30. —Lokeren par Mal. 6.30,10,2.50 E., 4.30. - NinoTO, Gramirm Leaaines, Ath, par
Mal. 10, 2.60 E., 4.30. Id. par Brux. 10,4.30.- lîrug. et Ost. 6.30, 10, 2.50 B., 4.30 Court.,Mouse., Lille,
6.30,10, 4.30.-Tournai 6.30,10 par Gand, 2.50 B., par Ath, 4.30 par Gand.-Calaia ® lnL^uJ(:’
Ttrl., 6.30, 8.45 II., 10, 4.30, 2,8.15 Liège,Verv., 6.30, 8.45 B., 10, 4.30, 8.15 B.-Landen,6.30, 10, 4-30,
- AiX'la-èb&P-, Colog., 8.45 10, 8.15. B., — Gladb., Dusa., Crcf., Ruhr., 8.45 B., 16, 8.15,
Journal Politique Commercial Maritime et Littéraire.
HQLLAND0-B£L6E. — D’Anverg pour Dordrecht, Rotterdam, 7-ISO, i-2-15. — ld. Roosendaal, Moerdyct 7-50,
12-!5, 5-30. - ld. Ktten, Breda, 7 GO, 13-15, 5-30. - 1)2 Rotterdam, Moerdyk, Anvers, 3, 10-20, 3 20.*-
Breda, Roosendaal, Anvers, 7,1-2-30, 0.
PAIX, LIBERTÉ, - PROGRÈS,
PAYS DE WAES. — D’Anvers par Beveren, St-Nicolas,Lokeren et Gand, 6 00, 8-50 10.50, 2.50. 6.
iioKerenj St-Nicolas, Beveren, Anvers 5.50, 9, 10,20, 2-15, 5.50.
-De Gand,
29 Mars.
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Les nouveaux abonnés reçoivent également la collection
des TABLETTES (série 1866.)
BULLETIN POLITIQUE.
Les journaux allemands se donnent un mal infini pour rechercher la
cause de la rupture des relations diplomatiques entre l’Autriche et le Pié-
mont Il semblé, à les entendre,que cette rupture est un des événements im-
prévus qui ne sont justifiés par aucun antécédent ni par aucune inimitié
antérieure. Que ce soit h la suite d’un entretien entre le comte de Paar el
M. de Cavour, que ce soit à la suite d’une réponse faite par ie ministre
piémontais à la note du comte de Buol, que ce soit l’attitude de la presse
Sarde ou celle de la chambre des députés dans les débats sur les fortifica-
tions d’Alexandrie, il importe peu. Du moment qu’on a le choix des griefs,
il n’y a pas lieu de faire une enquête pour trouver l’explication dune me-
sure que tant de motifs ont provoquée.
Nous nous abstiendrons en conséquence de tenir nos lecteurs au courant
de toutes les hypothèses et de tous les démentis échangés entre les divers
journaux.— Nous ne ferons mention aujourd’hui que d’une correspondance
adressée de Turin, à Y Indépendance belge, h la date du 23 mars. Elle nous
apprend que le gouvernement sarde, en annonçant le grave incident qui
vient de sc produire h tous ses agents diplomatiques accrédités auprès des
cours étrangères, a fait remarquer que l’initiative de cette rupture appar-
tient exclusivement au gouvernement autrichien, et qu’ainsi la responsa-
bilité de toutes les conséquences qui peuvent résulter de celte rupture doit
peser uniquement sur le cabinet de Vienne.
Le bruit se propage aussi que des notes s'échangent en ce moment
entre les cabinets de Paris, de Londres et de Berlin h l'effet d’arrêter les
progrès du mal et d’empêcher ie différend de prendre une pins vaste pro-
portion. Puisque c’est le gouvernement autrichien qui a le premier pris une
attitude hostile c’est à lui qu’il convient de favoriser ces bonnes dispositions
et de se reconcilier au plus vite avec ses voisins les Piémontais. Nous le
désirons beaucoup mais nous l’espéons bien peu.
L’épreuve du poil, c’est-à-dire l’enrégistrement du vote demandé par la
faible minorité qui avait combattu l’élection de lord John Kussell, a eu lieu
hier à Londres, et elle a pleinement confirmé l’élection de la veille. Lord
John Russell est passé en tête de la liste en réunissant 7,423 suffrages. —
Après lui ont été élus : MM. Lionel de Rothschild par 7,256 voix; Duke par
7,082; et Crawfort par 6,088. M. James Raikes Currie, qui a renoncé à son
siège de Norlhampton pour se laisser à Londres, a payé les frais de la cam-
pagne électorale; il est resté avec 4,772 suffrages et n’a pas été élu.
Tous les candidats anti-ministériels n’ont pas été aussi heureux: à
Manchester MM. Bright, Milder et Jibson ont été battus par une majorité
de plus de 2000 voix. M. Cobden lui-même a échoué à Huddersfield où il
lui a manqué 246 voix pour êlre élu. —Si ces trois personnages ne sont
pas élus dans d’autres colléges,leur absence de la Chambre Laissera un vide
considérable et fera vivement regretter üéchec qu’ils viennent de subir.
Lord Palmerston a été réélu à Tiverton. Sir Robert Peei et M. Gladstone
l’ont élé aussi dans leurs colléges respectifs de Tansworth et D’Oxford.— Le
premier ministre n’a pas manqué de faire un nouveau discours dans lequel
il dit à peu près les mêmes choses que dans ses précédentes harangues. Il
se pose cependant un peu pluscarrémentqu’ilne l’avait fait jusqu’à présent.
Aujourd’hui qu’i! n’y a plus de danger, il se déclare l’adversaire d’une
réforme radicale, tant en matière électorale que financière. Ce qu’il admet
ce sont des améliorations progressives et des économies compaiibles avec
l’entretien d’une force armée pouvant être facilement augmentée en temps
de guerre. Il a promis aussi que sa politique extérieure serait loutepacifique.
— Nous ignorons si les électeurs ont pris bien au sérieux cet engagement.
D’après le Morning-Post, le parti libéral, qu’il ne faut pas confondre
avec le parti ministériel, comptait déjà hier matin 91 nominations contre
31 acquises aux tories et 16 conservateurs libéraux. Au nombre des dépuiés
élus, indépendamment des noms déjà cités, figurent encore lord Stanley,
fils de lord Derby, et qui malgré son origine parait avoir prononcé un dis-
cours très-libéral, sir G. Grey, sir P. Thesinger, M. Baring, M. Villiers sir
W. Ealhcote, tous noms fort connus et qui ont fait partie de l’ancieh Par-
Jement.
En ce qui concerne les affaires de Chine,!ord Palmerston ne s’engage pas
beaucoup en promettant de suivre une politique de paix, s’il est vrai
comme l’assure une dépêche arrivée hier de Londres que l’empereur de la
Chine a complètement désavoué le gouverneur de Canton, et exprimé
l’intention de maintenir ses rapports avec les Anglais sur un pmd amical.
Dans le cas où cette nouvelle, regardée comme certaine, par le Times se
confirmerait, lord Palmerston aurait le beau rôle vis-à-vis de ses adver-
saires, et sa position dans le nouveau parlement serait des mieux établies
La coalition se trouverait dans l’impossibilité de se reformer, et le parti
ministériel auquel les élections vont donner, commefannoncent les chiffres
déjà connus, une majorité suffisante, verrait ses rangs grossir instanta-
nément.
En Espagne, les élections ont également commencé sous les auspices les
plus favorables pour le cabinet. A Madrid, les candidats du parti modéré
font emporté, et tout fait prévoir que iesrésuitats dans les provinces seront
excellens.
On sait que la conférence de Ncufchâiel subit un nouvel entr’acle. M de
Haizfeld avait voulu consulter son gouvernement, le docteur Kern a voulu
faire comme M. de Haizfeld. Du ret.te voici des détails qui nous sont man-
dés de Paris à ce sujet : Dans la 5"* séance M. de Haizfeld a communiqué *
la conférence les propositions de son gouvernement qui auraient paru salis"
faisantes aux représentants des grandes puissances sauf quelques légères
modifications sans importance. C’est alors que ie docteur Kern lut appelé à
la 4“® conférence et qu’il lui fut donné communication des propositions
prussiennes.
Après en avoir entendu la lecture le docteur Kern a déclaré qu’avart
d’y répondre il désirait les examiner avec soin. Le docteur Kern a dû en
référer au gouvernement. Jusqu’ici la Suisse s’est montrée peu disposée à
accepter avant toute négociation la reconnaissance de la souveraineté de
la Prusse sur Neufchàtel et on doute qu’elle accepte facilement ce que les
puissances lui conseillent. — Seulement on se montre pressant envers la
Suisse, et l’on ne lui cache pas qu’il faut qu’elle se décide à accepter un
arrangement. 1 uu
Les nouvelles de Naples sont loin de confirmer les espérances d'arrange-
ment que l’on avait émises.Le roi Ferdinand qui est un monarque très facé
beux prend un malin plaisir à nous laisser croire qu’il a du bon sens au mo-
ment ou il va donner la preuve la plus éclatante qu’il en est complètement
dépourvu. Aujourd’hui il se montre plus éloigné que jamais de faire des
concessions propres à amener le i établissement de ses bonne» relations
avec les puissances occidentales. - El pour que personne n’en ignore le
gouvernement Napolitain, par le ministère des cmplovés de sa police ’in
fiige des tortures horribles aux hsbilans des provinces dont le crime est
d avoir élé les parents ou les amis des insurgés siciliens le but de res
traitements est d’obtenir d’eux des révélations.
Décidément le gouvernement français prend trè-s an e.Vî^nv • a
l’évêque de Moulins. Il disaii tout récemment n , ux 1 affalre de
ciel qu’il agirait sans passion comme sans faibîess/e?6» UJ0Urnal offl‘
L'Univers b’était permis un article auquel nous avons faü ait,®- pr0U,ve’1 —
lequel ce journal niait la compétence du pouvoir civil ri d uslon e[ ^ans
litige; Pour avoir dit cela YUnivers a reç^S^Sm qUeSti0“ Cn
L’amirauté anglaise a communiqué aux iournanv r „
officielle reçue par le gouvernement, en date de Malte uncci(SI)êc''e
mettant une dépêche de l’agent anglais à Suez, du 20 mars”1^,61 lranf‘
que le steamer Bombay n’apporte aucune nouvelle de l'ilindostan annonce
sagers rapportent que la nuit avant leur départ de Bombay une déniVh» ,au'
graphique de Calcutta y a annoncé que l’empereur de la Chine désavn, ! i
conduite du gouverneur de Canton a lui a transmis l’ordre de se récom-r
avec les Anglais. On annonçait aussi que le 8 février, à 40 milles de Bush re*
une bataille a été livrée ent e la cavalerie de Bombay et celie des Persans’
qui s’est terminée par la déroute de ces derniers avec perte de 800 hommes •
ia perte des Anglais a été de 10 tués et 62 blessés. La malle des Indes oui'
ne peut tarder à arriver, nous apportera de plus amples détails sur ces
deux faits d’une haute importance.
Le steamer Persia, porteur de la malle des Etats-Unis du 18 mars était
signalé hier à la hauteur de Holyhead.
Séance de la Chambre.
u ^iiacabi'e des Représentants, dans sa séance d’hier, a voté
nlnnarf7 ^rand nombre de projets d’intérêt secondaire qui, la
La J- . ’ °ilt passé sans débat. Ainsi, nulle observation n’a pré-
sant i VOle a adop^ à l’unanimité le projet de loi autori-
„ e gouvernement à céder à la province de Hainaut les
» in'!1S . ltne,nls de la maison d’arrêt de Charleroi, le projet
p. '1ai confirme une rectification de délimitation entre les
pi ip h/* ^ederzwalm-Hermelgen et Laeibem-Ste- Marie,
,|o»o iU> ^ de non-valeurs et remboursements pour l’exercice
snmm J?nie?l^e des crédits portés à ce budget s’élève à la
somme de 2,?,68,000 fr.
imibLn eiU <ju?^tlue8.observations échangées au sujet de la pro-
loi -nn i 8 01 I'e,ative “ une modification à introduire dans la
s 1 les pensions. Celte modification porie sur la situation
de la veuve qui, dans la loi ancienne, ne pouvait se remarier
sans perdrê ses droits à la pension — disposition qui n’avait
qu’un côté médiocrement moral — et qui, sous le régime de la
loi nouvelle conserve la moitié de ses droits, à la condition
qu’elle n’ait pas d’enfants.
M. Vandenbranden de Reetli aurait désiré voir appliquer le
bénéfice de cette mesure même aux veuves avec enfants, mais
cette proposition n’a pas été sanctionnée.
La Chambre a encore statué sur trois rapports qui lui étaient
présentés au nom de la commission permanente d’industrie.
Ces rapports proposaient : le renvoi à M. le ministre des finan-
ces d’une série de lettres demandant des modifications à la loi
du 5 janvier 1844 sur le sel, et d’une pétition demandant le
maintien.du droit d’entrée sur les produits sérigènes: et le dé-
pôt au bureau des renseignements de la pétition qui demandait
un droit de 30 pour cent sur les peaux. Ces conclusions ont été
votées presque sans débat.
M. le ministre des finances a déposé un projet de loi ayant
pour objet de modifier l’art. 16 de la loi sur la comptabilité.
Demain, lundi, la Chambre abordera la discussion de la loi
destinée à améliorer la position des employés inférieurs de
l’Etat.
Sénat.
Le Sénat a terminé hier la discussion du budget des travaux
publics, lequel a été voté à l’unanimité des 29 membres présents.
Dans la discussion qui a précédé ce vole, Mgr le duc de
Brabant a déclaré qu’il appuierait toutes les mesures destinées
à augmenter les recettes du chemin de fer.
La question de la fusion entre le réseau de l’Etat et les lignes
concédées à des compagnies a été soulevée au Sénat comme
elle l’avait été à la Chambre des Représentants. Elle a été com-
battue par M. Spitaels et M. le Ministre des travaux publics.
M. de Béthune a engagé le gouvernement à surveiller l’ex-
ploitation des lignes concédées et à avoir l’œil ouvert afin de
s’assurer si les Compagnies exécutent fidèlement les clauses
du cahier des charges. M. Desmanet de Biesme a fait observer
que le réglement sur les fumeurs est très mal observé et a de-
mandé que le gouvernement interdit ce passe temps dans les
voilures et dans les salles d’attente. L’honorable membre a
signalé à l’attention de M. le ministre la nécessité d’améliorer
certaines stations qui laissent beaucoup à désirer sous le rap-
port du confortable et de l’extension des salles d’attente.
MM. Michiels-Loos et Lauwers ont réclamé l’établissement
d’une ligne directe d’Anvers vers l’Allemagne; cette proposition
a été combattue par M. le ministre des travaux publics qui est
parti de ce principe que la voie nouvelle serait parallèle à la
ligne existante et qu’elle entraînerait de grandes dépenses sans
fournir au commerce des avantages vraiment appréciables.
Chemin de fer Nécrlaadais-Hanovricn.
Nos lecteurs ont pu voir l’autre jour, sous notre rubrique
Hollande, que le gouvernement des Pays-Bas venait d’accorder
à une société de capitalistes la concession d’un chemin de fer
Néerlandais-Havovrien, allant de Zevenaar par Enschede dans
la direclion de Rheine, en communication avec les chemins de
fer du Hanovre et de la Westphalie. Celte ligne étant une des
plus importantes projetées dans le dernier temps, nous croyons
utile de revenir aujourd’hui sur la nouvelle voie, dont les
résultats peuvent avoir une si haute signification.
Il suffit de jeter un coup-d’œil sur la carte de l’Europe pour
apprécier l’importance de ce' chemin de fer, pour les relations
internationales entre les Etats européens. D’abord, il reliera au
reste de la Hollande la province d’Overryssel, l’une des plus
industrielles de ce pays, ainsi que les cantons agricoles de la
Gueldre , qui sont aujourd’hui presque isolés. Enschede et
Twenthe, qui, par leurs manufactures, comptent déjà parmi les
centres industriels du continent, communiqueront avec Ams-
terdam et Rotterdam aussi bien qu’avec l’Allemagne et pour-
ront ainsi, en toutes saisons, recevoir des matières premières
et écouler leurs produits, tout en réalisant une notable écono-
mie sur le transport.
Mais ce n’est pas tout. Le commerce en général et les rela-
tions internationales doivent trouver dans l’établissement de
ce chemin de fer des avantages encore plus considérables Par
sou exécution, les relations entre la Hollande et le Nord de
l’Allemagne, aujourd’hui si coûteuses et si difficiles, sont appe-
lées à subir une transformation complète. Les marchés de ce
dernier pays deviendront plus facilement accessibles au com-
merce; le placement des denrées coloniales en sera grandement
favorisé; le commerce de transit se développera et les relations
entre les nations du nord de l’Europe se multiplieront de plus
en plus.
Un des plus précieux avantages de cette nouvelle voie, c’est
qu’elle abrégera considérablement la distance entre bon nombre
des principaux ports, des principales places de l’Europe. Du
jour où le chemin de fer Néerlandais-Hanovrien sera établi,
Amsterdam et Rotterdam se trouveront rapprochées de Brême,
Hambourg, Lubeck, Berlin et autres grandes villes commer-
çantes de l’Allemagne septentrionale de plus de 48 kilomètres
et d’Emden de plus de 196, ce qui est énorme. Il suffit encore
une fois de jeter un coup-d’œil sur la carte pour s’en convain-
cre. En effet, au lieu d’aller de Zevenaar dans la direclion de
Crefeld et de Muhlheim, c’est à dire de descendre vers le midi,
pour remonter ensuite vers le nord par Hamme, puis par Osna-
brück et Rheine pour atteindre Embden, ou par Hanovre pour
gagner Brême, Lubeck, Hambourg, Berlin, etc., on ira tout droit
de Zevenaar à Rheine, c’est à dire que la route se trouvera
abrégée de moitié pour Hanovre et de près de trois quarts pour
Embden. La même économie de temps et de frais se réalisera
sur le transport des voyageurs et des marchandises venant d’An-
gleterre. Qui plus est, aussitôt qu’une des lignes projetées
d’Arnhern par le Brabant septentrional sera achevée, la France
et la Belgique s’empresseront de prendre ce chemin, comme le
plus court et le plus direct, non seulement vers le Nord, mais
encore vers tout le Nord-Est de l’Allemagne.
Nous ne sommes pas au bout. Un autre avantage de ce tracé,
c’est que le chemin projeté ne saurait faire concurrence à des
cours d’eau ni à des canaux parallèles. 11 devra donc nécessai-
rement transporter la totalité des voyageurs et des marchandi-
ses, qui prennent cette direction. Il va de soi, que dès ce
moment le transport sur lequel la nouvelle voie peut compter
doit être des plus considérables, puisqu’elle sera seule à des-
servir le mouvement des voyageurs et marchandises, aussi bien
de la Hollande en Allemagne, que de l’Allemagne en Hollande.
Ajoutons encore que les marchandises parcourront, pour la
plus grande partie, toute la longueur du chemin, puisque dans
tout le parcours, il n’y a pour ainsi dire qu’une seule ville, où
des marchandises pourraient s’arrêter, notamment la ville
d’Osnabruck. Tout ce qui est destiné pour d’autres places soit
de l’Allemagne, soit de la Hollande, doit parcourir la nou-
velle ligne en son entier.
Voilà certes des avantages que présentent peu d’autres voies
ferrées. Aussi la société concessionnaire a-t-elle eu soin de
faire en sorte que ses actionnaires pussent en profiter le plus
tôt possible. Et elle a bien fait. Elle a stipulé que, pour garantir
l’achèvement du chemin dans le délai convenu, les entrepre-
neurs auront à payer, jusqu’à sa mise en exploitation, un intérêt
annuel de a p. c. sur le capital versé.
Un autre point important, pour les actionnaires et les hom-
mes intelligents qui se sont mis à la tête de l’entreprise , c’est
que la construction et l’entretien de cette voie seront extrême-
ment peu coûteux. Le chemin aura une longueur d’environ 80
kilomètres; il ne coûtera , sans matériel roulant, que la somme
de fl. 4,800,000 , c’est-à-dire environ fl.60,000 par kilomètre ;
avec le matériel roulant,locomotives, waggons, etc., et le fonds
de roulement,fl. 6,000,000, soit 11. 73,000 parkilom. tous frais
compris. Quand on compare ce coût à celui des autres chemins
de fer placés dans des conditions analogues , on doit avouer
que peu ou plutôt point de concessions ont été obtenues, de-
puis la création des chemins de fer,dans des prévisionsaussi heu-
reuses. Ainsi le chemin de fer hollando-rhénan a coûté 161,011
fl. par kilomètre; celui d’ênisterdam à Rotterdam fl. 127,166 ,
celui de Cologne à Minden 144,925 ; celui de Cologne à Aix-la-
Chapelle fl. 203,400 ; le chemin de fer royal de Westphalie
fi. 115,103. La moyenne du coût des chemins de fer en Alle-
magne est de 11 99,500. Reste donc en faveur du chemin de
Zevenaar à Rheine par Enschede , une somme de fl. 24,500
par kilomètre. Et comme la conformation et la nature du sol
sont extrêmement favorables, les dépenses d’entretien de la
voie et de réparation du matériel seront également inférieures
à celles de la plupart des chemins de fer.
f|La concession a été accordée pour la durée de 90 ans.
Le conseil d’administration se compose de MM. J. Bunge, de
la maison Bunge etCe, à Amsterdam; H. B. Goldschmidt, de la
maison L. R. Bischoffsheim, à Amsterdam; H. Luden, de la
maison Coll et Ce, à Amsterdam ; J. D. G. baron Van Heeckeren
van Wassenaar, membre de la première chambre des Etats-
Généraux, à la Haye ; J. Jordaan, directeur de la filature de co-
ton, à Enschede, et F. de Brouwer de Hogendorp, membre de
la Chambr^ des représentants, à Bruxelles. Ces messieurs se
sont réservé le pouvoir de s’adjoindre trois autres membres.
Le capital social est fixé à six millions de florins des Pays-
Bas. La première émission est de fl. 4,800,000, divisée en 4,800
actions de fl. 1000. Pour donner une preuve de la confiance
qu’inspire l’entreprise, nous mentionnerons encore qu’une forte
partie du capital a été immédiatement souscrite, savoir : par la
Société de Commerce des Pays-Bas pour fl. 100,000; par l’ad-
ministration communale et plusieurs habitants d’Enschede pour
fl. 300,000 ; par l’administration communale d’Osnabrück pour
fl. 100,000 et par le conseil d’administration de la nouvelle So-
ciété pour fl. 800,000. De manière qu’il ne reste disponible pour
la souscription publique, qu’une somme de fl. 3,500,000. La
souscription sera ouverte dans les bureaux deM.L.R. Bischoffs-
hein, à Amsterdam, du 3 au 6 avril.
Commice agricole du lr district.
Le Comice agricole du I«r district s’est réuni vendredi en assemblée géné-
rale, à l'effet de prendre une décision sur plusieurs points intéressants.
Au début de la séance, elle a procédé à la réélection des membres du
bureau.
mm Constantin de caters, président.
van den rergsi-ullens, vice-président.
r. jr. de caters, trésorier.
J. borrewater , représentant du Comice du canton nord d’Anvers.
r. J. N.VI WEI.AERTS, » » » SUd » _
j. vanwallendael, » » » d’Eeckeren.
EtEiG. nauts, secrétaire, ont été réélus à l’unanimité.
Ensuite MM. Fl. Uilens et De Beucker ont développé leur proposition, ten-
dant à acheler des vaches Ardennaises, pour l’usage des cultivateurs peu
aisés.
Celte proposition soulève quelques observations, notamment pour les
fonds qui seront destinés à cet achat.
M. l’avocat Mertens déclare que les fonds provinciaux laissent disponibles
sur le crédit de l’agriculture une somme de f. 3,000 et il pense que le comice
en adressant une requête au conseil provincial obtiendrait le subside néces-
saire pour cet achat ; mais avant de présenter cette requête l’orateur croit
devoir examiner s’il ne conviendrait pas de faire au préalable un essai de
celte race et finit par adhérer à la proposition..
. Plusieurs membres prennent encore ia parole pour appuyer la proposi-
tion, qui mise aux voix par le président, est votée à l’unanimité.
Il est décidé que 12 de ces vaches seraient achetées.
Sur la proposition de M. Uilens, une commission est nommée pour se
rendre sur les lieux, à l’effet d’y acheter ces vaches. Cette commission.est
composée de MM. Uilens et Borrewater.
Ces messieurs acceptent cette nomination et déclarent qu’ils apporteront
tous leurs soins dans l’accomplissement de leur mission.
On procède ensuite au 3e poinlà l’ordre du jour, contenant une propo-
sition du bureau, tendant à adresser aux chambres des représentants une
requête,pour que dans le casoùun,droit d’entrée seraitétabli sur le bétail, ce
droit fût payé par tôle de bêlai1 et non au poids, pour éviter les entraves
que cette dernière mesure apporterait dans l’expédition du bétail.
M. Borrewater, chargé, au nom du bureau, de développer cette propo-
sition, entre dans des détails circonstanciés pour établir les entraves à ré-
sulter par le droit sur le poids :
1° Pour les marchés de Malines et autres, où le bétail est ven u à des
marchands étrangers ; -
2° Pour les importateurs du bétail de ia Hollande, par le chemin de fer ;
Ensuite,déclare-t-il, pour que parla facilité dn transport du bon bétail
soit introduit dans le pays.
Il propose en conséquence de demander l’établissement d’un droit d’en-
trée de5fr. par tête de bétail âgé de 3 ans, de fr.2.30 sur le bétail plus
jeune et de 30 centimes sur les veaux et les moulons.
Cette proposition est adoplée.
M. Mertens prénommé fait observer que la loi étant déjà votée il sera
impossible de faire revenir ia législation sur sa décision, au moyen d’une
simple requête. Ce membre propose donc de nommer une commission
chargée de présenter la requête à M. le ministre et qu’avant que cette com-
mission fasse ces démarches,elle se rende auprès des représentants de notre
district, pour solliciter leur appui.
Cette commission nommée sur la proposition de M. Mertens est composée
des membres dn bureau, auxquels M.Mertens a bien voulu se joindre, et
il est décidé qu’elle se rendra dimanche prochain chez M. le baron Osy,
pour solliciter de ce Représentant son appui bienveillant.
Ensuite M.Borrewater donne lecture d’une notice sur une nouvelle espèce
de pomme de terre dite d’enfer et sur le froment d’Australie.
Après cette communication, M. le président fait connaître à l’assemblée,
que, vu l’époque rapprochée de l’exposition de la Société Royale d’Horticul-
ture, celle votée par le comice ne pourra avoir lieu en même temps, et que,
par conséquent,le projet de l’ouverture d’une exposition agricole à Merxem,
dans ie courant de cette année, recevra son exécution.
M. l’avocat Mertens fait hommage au comice de sa brochure sur la culture
du houblon dans les bruyères da Belgique et des Pays-Bas, qui est acceptée
avec reconnaissance.
Le président lève la séance à i 1,2 heure.
La ville de Roulers n’aura pas à se féliciter d’avoir pansé les blessures
électorales du représentant éliminé de Tournai. M. Dumortiera servi, con-
tre ses mandataires, les intérêts des propriétaires houillers. A Roulers,
ville industrielle par excellence, il faut la houille, ce pain de l’industrie, à
bon marché. M. Dumortier a parlé et volé contre l’introduction du charbon
étranger. Mais l’élu du petit séminaire, n’a rien de commun avec les in-
dustriels qui ont été assez benêts pour lui faire ia courte échelle.
'Les majorités cléricales sont funestes aux Flandres, le vole de !a chambre,
sur tes charbons étrangers, en est une nouvelle preuve.
La Banque Nationale a réduit de 1/2 p. c. le taux de l’escompte.
Elle escompte par conséquent : à 3 1/2 p c. les traites acceptées; à
4 1/2 p c. les effets de commerce non acceptés; à 3 1/2 p.e les bons du
trésor à moins de 100 jours.
Il y a quelques jours la Banque avait réduit à 4 1/2 p.e le taux d'intérêt
des prêts sur fonds publics.
*. ESPACES®.
(.Dépêche télégraphique,)
Madrid, 27 mars.
Le résultat des élections connues est complètement favorable au parti
modéré. Ont été élus à Madrid : MM. Martinez de la Rosa, Goyenecha, Ser-
rano, fe duc d’Albe, Nocedal père et le comte de Belascoain.
Le gouvernement triomphe également dans les districts éleeloraux do la
province de Madrid. _
Les nouvelles électorales des provinces sont dans le même sens.
AJVGIÆTE K BSE.
Londres, 28 mars.
Les chiffres des élections sont vivement commentes.
L’élection de lord John Russell produit un très grand eflot. Son nom, en
tête de la liste, est considéré comme un échec ministériel.
Les premiers chiffres publiés de Manchester semblent laisser MM. Bright
et Milner-Gibson, en minorité considérable et donner un chiffre définitif
en faveur des candidats ministériels; à Liverpool, MM. Ewart et Horsfall
seront réélus.
MM. Belhell et Layard seront également réélus à Aglesbury.
Malgré les efforts du gouvernement MM. Roebuck et Hadfield sont réélus
à une forte majorité par le bourg de Sheffîeld.
Les défaites ministérielles ite sont encore sensibles qu’à Windsor,Carlisle
et Hertford.
M. Labouchère, ministre des colonies, a été réélu aujourd’hui à Taimton.
M. Gladstone, a été réélu, sans opposition, par l’université d’Oxford.
Dans la plupart des villes, dont on ne eonnaitencore que des résultats in-
complets, la lutte paraît extrêmement vive, et les candidats se suivent de
très près.
— M. Bernai Osborne, secrétaire de l’amirauté, qui avait été obligé d’a-
bandonner le comté de Middlesex, a été réélu aujourd’hui à Douvres.
BOURSE DE LONDRES DU 28 MARS.
La bourse a été ferme aujourd’hui, mais les affaires sont limitées.
3 0/0 consolidés 93 1/2 3/8 au comptant; 93 3/8 3/4 à terme. Les bills de
l’échiquier sont marqués de 3 sh. d’escompte à 4 sh. prime.
On a fait quelques affaires en fonds publics étrangers 5 0/0 autric. 81 1/2;
2 1/2 belges 33; 4 1/2 d» 98 1/2 ; 3 0/0 Brésil 102; 4 0/0 hollandais 99 1/2 99;
3 0/0 mexicains 22 7/8 3/4; 5 0/0 portugais 43 à 1/4; 4 1/2 russes 96; 6 0/0 turcs
98 1/4 3/4; 4 0.0 d“ 103.
Les chemins de fer sont meilleurs aujourd’hui pour les lignes anglaises.
On a fait peu de chose en lignes étrangères. Belges Grand-Luxembour»
(const.) 3 1/4.
FRANCE.
YCorrespondance particulière du. précurseur.) '*
Paris, le 28 mars.
L’Univers a ce matin en tôle de ses colonnes un avertissement pour sort
article d’avant-hier,dans lequel il défendait l’évêque de Moulins, article, dit
l’avertissement, qui contient une attaque contre le respect dû aux lois de
l’Etat. Mais YUnivers D’encourra-t-il pas de nouveau demain les sévérités
de l’autorité pour la façon dontM. Veuillot discute ce malin la mesure prise
contre son journal ? Telle est la question que chacun s’adresse ce matin, et
j’avoue qu’eiie est d’une solution trop difficile pour que je me puisse pro-
noncer avant l’événement.
Quoiqu’il en soit, j’entends depuis 24 heures circuler les bruits les plus
contradictoires au sujet des dispositions de la cour de Rome, concernant
Mgr. de Dreux Brezé. Tandis que les uns prétendent que le Saint-Père ap-
prouve la conduite de cet évêque , ce qui est, je crois, peu probable,et qu’il
n’exigera pas sa démission; les autres affirment que celte démission est
déjà demandée et qu’elle sera donnée. Je n’ai pas besoin de vous dire après
mes réflexions d’hier, pour laquelle de ces deux assertions sont,suivant moi,
les probabilités.
L’avertissement donné à la Presse parce que le dernier roman de Mma
Sand,qu’elle a publié,contenait desattaques contre le souverain pontife et son
gouvernenent, offre cette particularité de présenter une appréciation offi-
cielle du roman en question, toute différente de celle de MM. Manin, De
la Forgue, Uiloa et Ary Scheffer, qui déclarent dans les journaux, au nom
de la jeune Italie, que Mme Sand s’est montrée trop indulgente pour le pape
et ses ministres. — « Vérité au-delà des Pyrénées, erreur en deçà », a dit
Pascal; ce qui n’empëche pas les lecteurs de la Presse et du Siècle de se
divertir de ia position de Mme Sand, écrasée, en quelque sorte, entre deux
portes par suite de sa Daniella.
Grande émotion depuis hier soir parmi les coulissiers. Us sont persua-
dés que leur suppression est décidée , et ils sollicitent afin d’obtenir la cir-
constance atténuante que voici : « Ils s’engageraient à ne pins faire d’affaires
après la bourse, et par conséquent à ne plus encombrer le boulevard devant
le passage de l’opéra, à la condition que la bourse ouvrirait à midi, et
que de midi à une heure on laisserait traiter ce qu’ils appellent les affaires
officieuses. » Si la suppression de la coulisse a lieu, ce serait à partir du
1er avril.
J’ai promis de vous tenir au couraut des conditions auxquelles a été
conclu le démembrement du grand cenlraL et sou absorption par les
trois compagnies de la Médite rranée, de Lyon et d’Orléans. Je suis en
mesure de vous faire connaitre aujourd’hui ces conditions de la façon la
plus précise .-
Les Compagnies de la Méditerranée, de Lyon et d'Orléans se partagent
par tiers les obligations et les actions du Grand-Central, avec l’engagement
pour chacune d’elles de fournir, par tiers également, les capitaux nécessai-
res à l’exécution des sections qui composent le réseau.
Au chemin d’Orléans incombent les sections voiynes de Bordeaux, Con-
tras à Périgueux et Limoges à Agen. _
La légion des Bourbonnais revient exclusivement aux deux compagnies
de Lyon et de la Méditerranée; la l1'® prend à son compte le tiers des obli-
gations du chemin des Bourbonnais, et du Rhône et Loire; ia Méditerranée
les deux tiers. L’Orléans est exclu de ce partage.
La somme nécessaire à l'achèvement du chemin des Bourbonnais, est
évaluée à 120 millions de francs. 80 millions conséquemment sont à la
charge de la Compagnie de la Méditerranée, et 40 millions à ia charge de
la Compagnie de Lyon.
M. Gladstone, banquier anglais, l’un des fondateurs de ia Banque inter-
nationale, a eu hier une entrevue avec le maréchal Bandon. On suppose
qu’il s’agissait de propositions relatives à l’établissement des chemins de
fer algériens.
— M.X.. , négociant, rue Montmorency, était tourmenté de la crainte
qu’on ne vint le voler.Celle appréhension fiait par dégénérer en monomanie
et M. X . • plaçait l’argent et les valeurs dont il n’avait pas immédiatement
besoin dans des cachettes qu’il ne faisait connaitre à personne, pas même à
sa femme, et qu’il changeait fréquemment de place de peur qu’on ne vint à
les découvrir. Comme depuis quelque temps on avait cessé de faire du feu
dans le poêle du magasin, il y introduisait une somme très importante cn
obligations de la ville de Paris, billets de banque, billets à ordre et autres
valeurs, en pièces de 20 et de 4Q fr., etc.
Avant-hier, pendant l’absence de son mari, M1M X. voulut qu’on allumât
le poêle. Le domestique apporta quelques morceaux de bois et un tison
incandescent pris dans un autre foyer. En peu d’instants, 10 bois entra cn
combustion et dégagea une vive chaleur. A son retour, le négociant, ayant
vu briller la clarté du feu, donna des marques violentes d’un désespoir,
dont on ne pouvait comprendre la cause. En quelques mots, il expliqua ce
qui arrivait. On se hâta de jeter de i’eau suris feu et l’on fit des recherches.
Les pièces d’or furent retrouvées noircies par la flamme ; mais, ajoute ie
Droit, il ne restait aucun vestige de papier.
— La petite ville de Valence-d’Agen, dit le Courrier dé la Drôme, est
encore tout émue d’un double crime qui a fait deux victimes dans une
même familie.
Le sieur Ulysse, serrurier à Valence, donnait depuis quelque temps des
signes d’aliénation mentale. Sa principale monomanie était le meurtre.
C'est sur sa femme et sur lui-même que ce malheureux a fait tomber la
déplorable conséquence de cet égarement, et, ce qu’il y a de plus étrauge,
c’est qu’il a accompli son crime avec certaines précautions qui indiquent !a
réflexion et une volonté bien arrêtée. '
Il y a peu de jours, le sieur Ulysse envoie ses enfants à une vigne assez
éloignée de sa maison.
Resté seul avec sa femme, il s’enferme, saisit un mouchoir,/se jette à
l’improvistesur elle, noue le mouchoir autour dn cou et ne lâche prise que
lorsque la victime étranglée est étendue morte devant lui.
Il entre alors dans une chambre de l’habitation, se tire un coup de pis-
tolet en pleine poitrine, et tombe pour ne plus se relever.
Vers le soir, les enfants reviennent, mais ia maison reste muette. Les
voisins, frappés de ce silence et de l’absence prolongée des époux Ulysse,
pénètrent enfin dans leur demeure ; ils y trouvent deux cadavres.
Le mouchoir resté au cou de la femme étranglée, le pistolet gisant auprès
du corps sanglant du mari, ont révélé les détails de ce drame affreux, qui
a été l’œuvre d’un fou, et qui de toute une famille ne laisse plus que des
orphelins.
— Ou lit dans l'Estafette, sous la signature Dumont, au sujet
de la note du Moniteur relative à l’évêque de Moulins :
« La note du Moniteur justifie pleinement les appréciations que nous
avons mises sous les yeux de nos lecteurs. Des pétitions signées par plus de
3,000 habitants de la seule ville de Moulins ont signalé au gouvernement
les graves dissentiments qui existent entre M. de Dreux-Brezé et ses diocé-
sains. En présence d’une manifestation si uffanime, si spontanée, l’autorité
supérieure ne pouvait se dispenser d’intervenir ; elle l’a fait ; nous l’en féli-
citons sincèrement. Elle agira avec vigueur comme avec justice, sans pas-
sion comme sans faiblesse; nous en a/ons pour garant la déclaration du
Moniteur. ■ . ,, . „ ,
» Depuis trop longtemps l’intempestive querelle suscitée pari ultramon-
tanisme lient une large place dans les discussions de la presse ; depuis
trop longtemps les feuilles dites religieuses cherchent à raviver des préten-
tions, dens haines qui ne sont [dus de notre siècle et contrastent avec l’éga-
lité française, fille immortelle de la révolution de 1789.
» Mais laissons à YUnivers et à ses acolytes la triste et stérile satisfaction
de plaider une cause perdue; qu’il invoque i’autorité des conciles, qu’il
exhume à loisir de prétendues lois organiques; la note du Moniteur indique
aujourd’hui la marche que le gouvernement se proposede suivre.
» Et si l’Eglise devait être atteinte par la condamnation deM. l’évêque de
Moulins, à qui !a faute ? à elle-même, qui a voulu se créer une position
exceptionnelle et se placer au-dessus des lois. »
Nous avons dit hier que la Presse venait de recevoir un avertissement,
à la suite do dernier feuilleton du roman de Mme Georges Sand (Daniella)
qui contient, entre autres les passages suivants :
« J’ai vu le Pape plusieurs fois et de très piès. D’après sa figure et d'après
» ce que disent de lut, des personnes dignes de croyance, c’est un homme
» excellent, de mœurs pures et de bonnes intentions. Preuve effroyable du
» mal inhérent au pouvoir politique de l’église, qu’un honnête homme vé-
» ritablement pieux et doux ne puisse rien changer à eet horrible état de
» choses. Dans l’opinion des chefs du parti clérical absolutiste, le Pape est
» encore considéré comme un libéral funeste à la gloire et à la puissance
» du clergé. Sa dévotion sincère, ennemie des mesures violentes, est la
» cause de tous les maux :
« Une chose bouffonne, au milieu de ces choses tristes, c’est que le
» Saint-Père est réputé, en haut lieu, jellalore [jeteur de mauvais sorts), |