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» et que certains cardinaux ne l’approchent jamais sans tenir ouverts deux
» doigts de la main fermée, coutume italienne qui a pour but, vous le savez,
» de repousser le mauvais œil. Celasignifié que l’on fait les cornes au diable.
» Ainsi, cet excellent prêtre, condamné par la fatalité, parla logique impla-
» cable des choses, à être réputé mauvais Pape ou mauvais souverain, est
» considéré, par son entourage le plus éminent, comme un suppôt de
» l’enfer. »
C’est sur ce passage que repose l’avertissement donné à la Presse. Il tant
remarquer que le ministre ne s’est pas servi du terme de premier ou de
second avertissement. C’est un avertissement simple, ce qui prouve que
dans ce cas l’autorité administrative n’a pas voulu user de la rigueur dont
elle était armée par la lot, car la Pr, sse a déjà deux avertissements. C’est
l’exécution de la note parue au Moniteur, ü y a un mois, dans laquelle le
ministre parlait de son indulgence dans l’exécution de la législation
«tciuune.
L'Univers à son tour a reçu un rvertissement ayant pour molit un article
publié par ce journal dans lequel il discule le droit, du gouvernement d’in-
tervenir dans les questions religieuses. Cet article commence par ces mots
qu’on a dû trouver blessants :
« Sous Louis-Philippe, disait VUmvers, il n’était pas interdit à la presse
» d’examiner ces sortes de questions. »
L’Univers invoquant, contre l’empire, les libertés qu’il avait autrefois
sous le règne constitutionnel, n’est-ce pas là une leçon édifiante ?
On n’a pas oublié qu’après la mort de M. de Salvandy, le comte de Cham-
bord chargea une notabilité du parti légitimiste, de présenter à la famille
du défunt, des compliments de condoléance, au milieu desquels il donnait
la fusion comme un fait accompli. C’est contre cette affirmation que le duc
de Nemours crut devoir adresser à son cousin une sorte de protestation dont
l’existence fut connue aussitôt, mais non le texte, car on assure que le duc
de Nemours n’a pas trouvé convenable délivrer cette lettre h la publicité.
Mais, en temps que S. A. R. adressait sa protestation à Venise, elle faisait
part de cette démarche à un de ses amis, par une lettre dont voici une
copie que l’on garantit authentique :
Claremont, 25 janvier 1857.
« Cher Monsieur *"
» Dans une lettre de M. le comte de Chambord écrite h l’occasion de la
» mort de M. de Salvandy, et publiée par les journaux,se trouve une phrase
» qui représente la réconciliation accomplie en 1885, comme une des plus
» fermes garanties de l’avenir de la France.
» Cette phrase, nous en avons aequis ia preuve, a un sens sur lequel le
» doute n’est pl-us aujourd’hui possible, et elle a pour effet de faire croire
» à des engagements que mes frères et moi n’avons pas contractés.Nous sont-
» mes dès lors, quoique bien malgré nous, obligés de rompre le silence que
» nous nous étions promis de garder sur les relations que nous avons eues
» avec le comte de Chambord.
» Lorsque dans une pensée de concorde, je me suis rendu auprès de M.
» le comte de Chamboré, je ne l’ai fait que sur l’assurance formelle que
» cette démarche n’impliquait aucun engagement. En lui exprimant ensuite
» notre désir sincère de voir )a France l’appeler un jour au trône, et notre
» volonté de consacrer dan3 l’occasion tous nos efforts à obtenir ce résultat,
» j’ai été loin de lui offrir un concours aveugle et indéfini. Un accord préa-
» labié devait nécessairement en déterminer les conditions. Ces conditions,
» de notre côté.se seraient résumées en trois points principaux,que nos con-
» viciions comme' le respect dû au passé de notre famille, nous comman-
» dent de ne jamais abandonner :
» 1° Maintien du drapeau tricolore qui aujourd’hui,auxyeux de la France,
» est le symbole du nouvel état de la société et le résumé des principes
» consacrés depuis 1789.
» 2° Rétablissement du gouvernement constitutionnel.
» 5° Concours de la volonté nationale à ce rétablissement ainsi qu’au
» rappel de la dynastie.
« De ces trois points, le premier seul a été abordé avec M. le comte de
» Chambord, lors de sa visite à Nervi, et le résultat de cet entretien a été
» tel, que nous avons cru devoir l’informer qu’aussi longtemps que ce point
» resterait indéeis, toute communauté de vues entre lui et nous était im-
» possible. Depuis lors, cette situation, à notre très-grand regret, nes’étaut
» point modifiée, et toute idée d’une entente préalable étant même re-
» poussée par M. le domte de Chambord, il est devenu obligatoire pour
» nous de mettre un terme à des tentatives d’accord aujourd’hui inutiles.
» Nous regrettons vivement de n’avoir pas mieux réussi dans nos efforls
5) pQur réunir sous un même drapeau toutes les nuances du parti Constitu-
» tionnel ; car c’eût été encore là pour nous une manière de servir la
» France. Notre résolution est désormais d’attendre les événements et de
» prendre, en chaque occasion, conseil de la raison et de nos devoirs en-
» vers notre pays,
» Recevez, cher Monsieur, etc. •
» LOUIS D’ORLÉANS. »
CHEMIN DE FER DU NORD.
Produits de la semaine du 12 au 18 mars 1857, comparé à ceux
de la même époque 1856.
1857.
1856.
83,661 voyageurs... fr. 254,062 ijj 77,657 voyageurs---fr. 258,133 70
Bagages, march., etc. 672,911 lg Bagages, march., etc. 556,728 »
Produit total, fr. 926,973 2^
Produit total du lr janvier au 18 mars
» » »
Produit total, fr. 814,861 70
1857.. . fr. 9,994,399 93.
1856.. . » 9,179,178 14.
BOURSE DE TARIS DU 28 MARS.
On lit dans le Bulletin Financier de la Presse :
2 heures. — L’aspect de la Bourse était plus favorable au début des
affaires. La rente elle-même était mieux tenue, et l’on s’attendait à la voir
regagner le cours de 71. Le 3 0/0 était relevé de 70.55 à 70. Mais ce mouve-
ment n’a pas eu de suite, le marché de la Rente est retombé dans sa lour-
deur habituelle. Elle est faible maintenant à 70 53. Les affaires sont exces-
sivement calmes, et le report est plus tendu de 45 à 47 1/2 c.
Les deux cotes de Londres sont venues sans variations de 93 5/8 à 93 5/4.
Les lettres de Londres d’hier annoncent que de grosses ventes de consoli-
dés avaient eu lieu au comptant, ce qui n’empêchait pas les cours de se
soutènir. On se montrait persuadé que le ministère Falmerston obtiendrait
la majorité dans les élections. Nous apprenons, en effet, par des dépêches
télégraphiques reçues ce malin, que le minislère avait déjà 92 élections
assurées cotre 47 élections obtenues par l’opposition.
On a reçu, en outre, ce matin à Londres des nouvelles favorables de
Chine. L’empereur du céleste empire aurait envoyé au gouverneur Yeh
l’ordre de donner satisfaction aux Anglais. Ces nouvelles auraient certaine-
ment produit de la hausse à Londres si leur effet n’avait pas été paralysé
par la rareté des capitaux sur le marché anglais.
Les actions de la Banque étaient offertes de 4175 à 4200. On répandait
le bruit de la prochaine réduction de l’intérêt des'bons du Trésor, ce qui
entraînerait comme conséquence la diminution du taux de l’escompte de la
Banque. Les actions du Comptoir Bonard étaient tenues de 141.25 à 142.50.
Le Crédit mobilier a ouvert en hausse à 1480 ; mais peu de transactions
ont eu lieu à ce cours. On a rétrogradé à 1460.
Les autrichiens ont eu peu de variations. Les prix étaient lourds de 785 à
782.50. Les principales affaires se faisaient à prime sur cette valeur, et l’on
a même négocié des primes dont 20 fr.au 15 mai, c’est-à-dire à six semaines
de date.
3 heures.*— Les cours de la rente se sont raffermis pendant la dernière
demi-heure, et il y avait des demandes à la clôture de 70 65 à 70.70.
Le Crédit mobilier était ferme de 1465 à 1470.
La plupart des chemins de fer sont restés avec un peu d’amélioration sur
les cours d’hier.
Les achifts continuaient sur le Nord, sur l’Orléans et sur les lignes de la
grande fusion. Mais la hausse de ces valeurs était un peu paralvsée par les
reports qui étaient élevés.
Le cours moyen du comptant ressort, sur le 5 0/0, à 70.42 il* et sur le
4 1/2 0/0 à 92.32 1/2. ’
La Haye, 28 mars.
Des conseils de ministres fort prolongés ont eu lieu fréquemment ces
jours derniers. Si nons sommes bien informés il y a été question denos
rapports avec les Etats-Unis.
On sait que notre dernier ministre à Washington, M. Dubois a quitté
l’Amérique il y a six mois avec tout le personnel de sa légation et sans accré-
diter un chargé d’affaires intérimaire, et depuis ce temps il y a eu de la part
des Pays-Bas interruption complète des relations politiques.Lors de l’instal-
lation du nouveau président on a beaucoup remarqué l’absence du repré-
sentant des Pays-Bas. On dit môme que des observations passablement
raides ont été faites à ce sujet au cabinet de La Haye.
D’autre part, il nous revient que l’on songe à donner une marque de con-
sidération aux Etats-Ums.en y accréditant un agent diplomatique du premier
rang. Quoiquil en sou il parait certain que nos rapports avec les Etats-Unis
sont très tendus en ce moment et que les intérêts commerciaux de notre
pays pourraient bien s’en ressentir. {Echo Universel )
BOURSE D’AMSTERDAM, DU 28 MARS.
Intégr. nation, un peu plus fermes, mais lesfonds nation, généralement
sans transactions animées. Les Russes et les Autrichiens un peu plus pn
faveur avec transactions animées. ‘
Créd. Esp. chez Prostfourn. f. 98 ; 7 p. c. Illin. central 98 3 8 1/2 • d»
Shares 1381/2 ; act. chemin de fer Russes f. 79 1/2, 81.
Cours à 5 heures. — Intégr. 63 3/4 ; Esp. 1 1/4 n. c. 24 13/16 à 78 • iniar
3 p. c. 58 5/16; métall. 5 p c. 75 7.8. ' ' ’ nlcr'
BELGIQUE.
. Bruxelles, 28 mars
Le Conseil Communal de Bruxelles s’est réuni aujourd’hui à 2 henrea
sous la présidence de M. le bourgmestre. ’ ures>
A l’ouverture de la séance urre demande de subside ou de souscriminn
émanée des éditeurs des Mémoires de Philippe de Marnix de Sainte àih«'
gonde, a été renvoyée à l’examen de la section de l’instruction nublinn»
des beaux-arts. 4 el
OBSERVATOIRE ROYAL DE BRUXELLES, 28 tttflK , à midi. (3e jour de 1 =
lune.) — Baromètre observé 759“m4 ; Thermomètre centigrade
baromètre 8°8 ; température cent, de- l’air S«5 ; id. maximum, demm
hier midi 8°9 ; id .minimum depuis hier midi 4»9 ; eau tombée o«*«-4-
vent, O. 01 ’
CHAMBRE DES REPRESENTANTS.
Séance du 27 mars. — présidence de m. delehaye.
La séance est ouverte à 1 1/4 heure, après l’abpel nominal
m. tack, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance d’hier
La rédaction en est approuvée.
m. crombez, secrétaire, présenle l’analyse des pétitions suivantes :
* r„;ffJA°pné -res’ * industriels, exploitants de minerais et commercials
à Cerfontame, puent la chambre de donner une application temporaire
aux nouveaux droits sur. la fonte et le fer, d’autoriser le gouverne ment à
augmenter ces droits dans ceriair.es limites,et de permettre la sortie d” tous
les minerais de fer, moyennant certaines droits de douane
« Même demande de propriétaires et. industriels à Seneffe. » — Renvoi à
à la commission permanente de l’industrie Renvoi a
« Le sieur Moniefiore demande la libre entrée des minerais de Nickel
-“Même renvoi’ m ^ SPe‘SS Ci 'dUtreS lnaÜères conlenant da Nickel »
« Le sieur Regnier-Poncelet demande soit le maintien de l’exemntmn
des droits sur les fers étrangers qui sont convertis en acier dans notre
pays, soit un droit d’entrée de fr. 4.64 par 100 kil. sur les aciers en barres
et en tôles. » — Même renvoi.
« Des brigadiers el gardes forestiers de la forêt de Soignies demandent
une augmentation de traitement. » — Dépôt sur le bureau pendant la
discussion du projet de loi concernant les traitements des employés infé-
rieurs de l’Etat.
« Le sieur Demeyer, ancien portier de la maison pénitentiaire de
St-Hubert, combattant de la révolution, demande le bénéfice des dix années
de service accordés aux décorés de la Croix de Fer. » — Renvoi à la com-
mission des pélitions.
« Des instituteurs primaires du canton de St-Hubert demandent que leur
position soit améliorée. » — Même renvoi.
‘ m coomans (par motion d’ordre) se plaint des erreurs que renferme le
compte-rendu de la séance d’hier inséré ‘au Moniteur.
m. van overlooi* demande que l’on mette à Tordre du jour de lundi le
projet de loi tendant à augmenter les traitements des petits employés de
l’Etat.
Cette proposition est adoptée.
m. le ministre des finances. Messieurs, j’ai l’honneur de déposer sur
le bureau de la Chambre deux projets de loi. Le premier a pour objet d’ac-
corder au département de la guerre un crédit de 415,000 fr. Le second a
pour but de modifier l’arl. 16 de la loi sur la comptabilité de l'Etal.
‘ m. le président. L’ordre du jour appelle la discussion du projet de loi
tendant à autoriser le gouvernement à céder à la province de Hainaut des
bâtimentsde l’ancienne maison d’arrêt de Charleroi.
m. de paul demande à la Chambre de vouloir bien s’occuper le plus tôt
possible de la pétition d’un grand nombre d’habitants de l’arrondissement
de Charleroi qui demandent qu’on augmente le personnel du tribunal de
première instance de Charleroi.
m. le président. Personne ne demande la parole ? Je mets aux voix
l’article unique de ce projet de loi.
La Chambre adopte à l’unanimité des 59 membres présents
m. le président. Vient ensuite le projet de loi tendant à modifier la
législation sur les pensions. ,
m. coomans. Messieurs, l’honorable M. Lelièvre, rapporteur de la section
centrale qui a examiné ce projet de loi, m’a prié hier de vouloir bien répon-
dre aux renseignements que la Chambre désirerait obtenir.
m vanderdonckt considère les caisses de pensions des employés de
l’Etat comme des institutions privées aux statuts desquelles il croit qu’il
serait dangereux de toucher. 11 engage la Chambre à consulter les conseils
d’administration de ces caisses et déclare qu’il votera contre le projet de loi.
M. vanden branden-de itEETH développe un amendement qu’il dé-
pose dans le but d’étendre aux veuves avec enfants qui se remarient, la
jouissance de la moitié de leur pension. Le grand nombre de veuves qui
vivent en concubinage, pour ne pas perdre leur pension, lui fait désirer
l’adoption du projet de. loi el de son amendemen t, s
L’orateur soutient qu’il est de l’intérêt des caisses de pensions devoir
augmenter le nombre des veuves qui se remarient.
m. le président. L’amendement de M. Vanden Branden de Reeth est
ainsi conçu ; Supprimer les mots : « sans enfants. » Cette proposition
est-elle appuyée ? (Oui, oui.)
m. David propose de rédiger ainsi l’art du projet de loi : Les veuves
sans enfans qui se remarient perdent la moitié de la pension dont elles
jonissent. La rédaction du projet ne lui paraît pas correcte au point de
vue législatif. (Les veuves sans enfants qui se remarient ne perdent que la
moitié de leur pension.)
m. coomans coqnbal les observations qu’a présentées M. Vanderdonckt et
soutient que les ressources des caisses de pensions augmenteront propor-
tionnellement au nombre des veuves qui se remarieront.
m le ministre des finances. La question a été soumise aux admi-
nistrateurs des caisses de pensions, et ces fonctionnaires m’ont répondu
que la m* sure proposée serait plutôt avantageuse que nuisible aux intérêts
de la caisse des pensions.
m. vanderdonckt soutient qu’il n’y a aucun motif sérieux pour appor-
ter des modifications à la législation sur les pensions. La plupart des veuves
ont cinquante ans, dil-il : ce n’est plus à cet âge qu’on se remarie. Je n’y
vois, pour mon compte, aucune nécessité.
m. le ministre des finances déclare que les administrateurs de la
caisse des pensions ont émis l’avis que l’exemption dé la mesure proposée
aux veuves qui ont des enfants pourrait porter préjudice à la caisse.
m. wasseige propose de substituer le mot conserve au mot perd.
-L’amendement de M. Vandenbranden deReelh est rejeté par assis et levé
Celui de M. Wasseige est admis. .
m. le president. Je mets aux voix l’article unique du projet de loi,
ainsi conçu :
« Par dérogation à l’article 5b de la loi du 21 juillet 1844, la veuve sans
enfants, qui se remarie, conserve la moitié de sa pension. »
59 membres répondent b l’appel. .
57 » ?> oui.
1 ' » » non. (M. Vanderdonckt.)
1 » s’abstient. (M. Vanden Branden de Reeth )
M. le président. M. Vanden Branden de Reelh, veuillez faire connaî-
tre les motifs de votre abstention.
M vandenbranden de reeth. Messieurs, je n’ai pas volé contre le
projet de loi parce qu’il fait disparaître une injustice; je me suis abstenu
parce qu’il laisse subsister cette injustice à l’égard des veuves qui ont des
enfans. .
La chambre adopte ensuite à l’uanimité et sans discussion le projet por-
tant délimitation entre les communes de Nederzwalm-Hermelgen et Lae-
them-Sainte-Marie; et le budget des non-valeurs et remboursemens pour
l’exercice 1858.
m. le président. La commission de l’industrie a fait un rapport sur
une pétition par laquelle des cordonniers de Bruxelles et de ses faubourgs
demandent qu’il soit établi un droit à la sortie de30p.c. sur les peaux
provenant du bétail abattu dans le pays. Elle est d’avis qu’il n’y a pas lieu
d’accueillir favorablement la demandé des pétitionnaires et propose le dé-
pôt de leur requête au bureau des renseignemens.
La chambre adopte ces conclusions-
MM. VERME RE, VANDENPEEREBOOM, DE LA COSTE et VAN ISEGHEM
présentent quelques observations sur une pétition de sauniers qui se plai-
gnent de l’inégalité du droit prélevé sur l’eau de mer.
Cette pétition est renvoyée à M. le ministre des finances.
La séance est levée à 4 heures.
Lundi, séance publique à 2 heures.
MVEBS SS MAJB».
Aujourd’hui les enfants ont fait leur première communion
dans toutes les paroisses de la ville. A ce propos nous avons
entendu beaucoup de parents se plaindre de l’obligation impo-
sée depuis peu à tous les premiers-communiants de fréquenter
le cathéchisme et de s’approcher de la Sainte-Table, non dans
ia paroisse de l’école à laquelle ils appartiennent, mais dftns
la paroisse du domicile de leurs parents. Autrefois ces enfttnts
se rendaient à l’église sous la surveillance de leurs instituteurs;
aujourd’hui ce sont les parents eux-mêmes qui doivent se char-
ger de ce soin, et comme le cours de religion dure pendant
plusieurs semaines, cette obligation ne laisse pas que d’être
assez lourde. Ajoutez à cela que le jour de la première commu-
nion devient fort coûteux pour les petits bourgeois.L’année der-
nière encore,une institution prenait quelques voitures,et plaçait
trois enfants et un maître ou une maîtresse dans chacune d’elles.
Aujourd’hui, les enfants d’une même école devant se rendre à
des paroissses différentes, doivent pour ainsi dire avoir chacun
leur voiture. On dit que la mesure a été prise parce que les
couvents où les élèves font leur première communion, sans
s’inquiéter de la paroisse, deviennent trop nombreux. Nous
ignorons ce qui en est. Seulement, si c'est là effectivement la
raison, nous n’hésitons pas à dire, que l’on aurait pü s’y pren-
dre autrement pour remédier à cette irrégularité, c’est à dire
sans occasionner les dérangements et inconvénients que l’on
nous a signalés.
— Une réunion intime et en quelque sorte toute artistique a
eu lieu hier soir chez notre honorable bourgmestre. M. Loos,
en sa qualité de Président du Cercle artistique, littéraire et
scientifique, donnait cette soirée à l’occasion de l’arrivée à An-
vers de M. Wittering, d’Amsterdam, qui accompagne lui-même
son magnifique album dont l’exhibition a lieu demain, et de M.
Bidron aîné, le savant archéologue de Pans, une des autorités
de la science, qui doit donner mercredi prochain une conférence
au Cercle. L’honorable M. Loos avait tenu à être le premier à
leur souhaiter la bienvenue, et à leur témoigner toute sa grati-
tude pour l’éclat qu’ils viennent ajouter aux solennités artisti-
ques du Cercle. — Ç’a été une occasion aussi pour MM. Witte-
ring et Didrort de faire connaissance avec l’élite de nos artistes
queM. Loos avait conviés à cette soirée.
— On vient de faire de nouvelles plantations à l’Esplanade
en remplacement des arbres qu’on avait été obligé d’abattre
dans les deux avenues. On a eu soin de les garnir de caisses en
bois peintes en vert, pour les préserver de tout dommage.
— Ce matin on a baissé les eaux du petit bassin pour faire
des réparations aux vannes des écluses.
— La représentation au bénéfice de Mmc Berton ne viendra
que mardi. Demain aura lieu la 2e représentation de l’opéra
Èsmeralda. Nous apprenons que les costumes de. la Procession
des fous, qui, par des causes indépendantes de la volonté de
l’auteur et de la direction, n’ont pu servir à laV° représenta-
tion, seront prêtes pour la soirée de demain. Comme ces cos-
tumes sont en tout conformes aux indications et exigences du
libretto, c’est à dire rigoureusement exacts, nous aurons cette
fois une exhibition véritablement intéressante au lieu de la pro-
cession assez peu historique, assez grotesque qu’on nous a
montrée l’autre jour.
— Hier à midi, un grand malheur a eu lieu dans la petite rue
Jean Van Lier.JUne femme sexagénaire voulant prendre de l’eau
à la pompe est tombée morte. Elle avait été frappée d’apoplexie
foudroyante.
— On se plaint beaucoup des dommages occasionnés depuis
quelques jours à des baies, clôtures, arbres, etc. dans les com-
munes de Deurne et de Wommelghem. Procès verbal a été
dressé à charge d’un habitant de ce dernier village.
— Voici un trait d’un voleur qu’on peut dire à bon droit volé.
Hier, un monsieur habillé assez proprement entre dans un ma-
gasin de liqueurs de la 3° section, demande un petit verre, se
saisit de la première bouteille qu’il trouve sous la main, pen-
dant qu’on le sert, et se sauve dans la rue. Le maître de la mai-
son, qui l’avait vu faire,ne se donna même pas la peine de crier
au voleur ! Le malavisé fripon avait pris une de ces bouteilks
rtmplie d’eau colorée dont on se sert ordinairement pour garnir
les vitrines.
— La police locale vient d’arrêter une servante hors de ser-
I vice, qui s’était rendue coupable de plusieurs vols domesti-
ques, dans les maisons où elle avait demeuré. Il paraît que ce
n’est pas la première fois qu’eîie a eu à répondre devant la jus-
tice de vols de ce genre.
— Aujourd’hui on a affiché à l’hôtel-de-ville neuf nouvelles
publications de mariage. ' .
— Hier après-midi vers 5 heures un accident est arrivé sur
l’Escaut. Par suite des forts courants et des marées vives, un
baquet wallon, chargé de chaux, dit kaik, commandé par le pa-
tron Choquet, a dérapé et est venu en contact avec le brick
espagnol Antonio, qui arrivait de la Havane. Le baquet dans cet
abordage a perdu son gouvernail et ses deux ancres et est allé
en dérive jusqu’à à la hauteur du Melkhuis, derrière la citadelle.
Le bateau du passage Ville d’Anvers est allé immédiatement à
son secours et l’a ramené à l’entrée du bassin. Le Antonio a
perdu une ancre.
— La lune rousse, si redoutée des jardiniers, qui prétendent
que sa lumière exerce une fâcheuse influence sur les jeunes
pousses et les bourgeons, ne commencera cette année que le
24 avril. En opposition à cette croyance populaire, nous croyons
devoir rapporter, dit le Moniteur del' Agriculture, l’opinion d’hom-
mes instruits qui, d’après les règles de la physique, donnent
une autre cause au phénomène qui fait que les jeunes pousses
se roussissent et gèlent. C’est, suivant eux, par suite de ia séré-
nité du ciel que la congélation s’opère, et ils prétendent, avec
raison, qu’on a grandement tort de redouter la lune rousse, qui
n’est pas plus nuisible que ses sœurs aux tendres végétations.
— Par arrêté royal du 28 mars 1857, 1° le conseil communal
de Stabroeck est autorisé à établir, sur la chaussée de Lillo, à
la route d’Anvers à Berg-op-Zoom, une barrière où il sera perçu
un droit entier dans la direction de Lilio seulement, à charge
de placer le poteau de perception à 5 mille mètres de la barrière
n° 3 dite Ferme-Bleu ;
2° Le copseil communal de Beirendrecbt à placer une barrière
à l’entrée du village, entre l’église et l’endroit dite les Trois
Coins, situé à environ 2,500 mètres de la barrière n° 3; il y sera
perçu un demi-droit dans les deux directions ; ladite autorisa-
tion est accordée à la condition qu’il ne sera plus perçu à la
barrière n° 3 dans la direction de Beirendrecbt, qu’un demi-droit
seulement. Les sus-dits péages sont accordés pour un terme
de dix années consécutives, qui prendront cours à partir d’une
époque à fixer ultérieurement par M. le gouverneur de la pro-
vince d’Anvers.
— On lit dans le Moniteur :
M. le ministre des finances a reçu, à la date du 28 mars 1857,
à titre de restitution au trésor, une somme de vingt francs
(fr. 20) qui lui a été adressée de la part d’un anonyme.
Cette somme a été versée à la caisse du trésor public.
— Par arrêté royal du 27 mars 1857, autorisation d’établir
son domicile dans le royaume, conformément à l’art. 13 du Code
civil, a été accordée au sieur Abraham Koetser, teinturier en
soieries el étoffes, demeurant à Anvers, né le 24 septembre 1831
à Leyde (Pays-Bas.)
— Par arrêté royal du 22 mars 1857, le sieur J. F. Salsmans
a été autorisé à continuer d’exercer, pendant un an, en qualité
de porteur de procuration du sieur J. de Groof, les fonctions de
courtier en marchandises près la bourse de commerce d’Anvers.
— M. Clermont, consul belge à Maestricht, vient d’être dé-
coré parle roi de Prussede l’Ordre de f Aigle-Rouge de 4eclasse.
— On lit dans le Memorial de Courlrai :
Depuis quelques semaines le croup fait, dans notre ville,
beaucoup de victimes parmi les enfants en bas âge. La plus
jeune fille de M Henri Conscience, vient aussi' de succomber à
cette maladie. Elle n’était âgée que de deux ans.
— Dans la séance de mardi de la cour des aldermen de Lon -
dres, M. Magnay a demandé et obtenu que la commission des
privilèges fût chargée de faire une enquête sur les faits que la
justice belge a mis à sa charge. M. Magnay a dit, pour motif de
son absence au procès et de l’absence de témoins dont les dé-
clarations eussent eu une influence des plus considérables sur
l’issue de l’affaire, que ses conseillers légaux l’avaient engagé à
ne pas se fier au gouvernementbelge, demême que ses témoins,
qui auraient été emprisonnés comme lui, s’ils s’étaient présen-
tés en Belgique.
la comète de 1857. — On s’inquiète des effets que doit avoir la nou-
velle comète de 1857 et de sa collision avec la terre ; on piédit qu’elle doit
être vue précisément le 3 juin prochain : nous pouvons assurer que cette
prédiction n’est nullement astronomique. — Pour une comète de rotation
connue, un astronome pourra bien fixer le jour de son passage au péri-
hélie, c’est-à-dire le jour où elle se trouvera le plus rapprochée du soleil et
celui où elle arrivera le plus près de ia terre. Mais le jour de la première
apparition (même pour les comètes les mieux connues) ne pourra pas être
précisé, attendu que l’observation a démontré que leur visibilité dépend,
non-seulement des distances, mais encore d’autres circonstances physiques
auxquelles elles peuvent être assujetties dans leur cours éloigné de nous et
qui sont tout à fait inappréciables.
Quant aux craintes de collisions, elles ne sont pas partagées pas les as-
tronomes, attendu que le croisement de leur orbite avec celui de ia terre
étant excessivement rare, il est tout à fait improbable que la terre et la
comète puissent se rencontrer ensemble dans le même point de l’espace.
Mais, la comète et la terre dussent elles se rencontrer, il ne saurait y avoir
le danger que Tou redoute. Les observations les plus minutieuses et les
plus scrupuleux ne parviennent pas à la découverte du moindre effet d’at-
traction perlubatriee de la part d’une comôle dont la masse doit être mini-
me. L’observation directe corrobore cette conclusion, car une des comètes
qui épouvantèrent le plus les hommes à cause des prédictions faites alors,
celle de Biela, qui semblait être un corps prodigieux, s’est trouvée n’êire
qu’une brume très-légère.
Lorsque je la découvris à son dernier retour en 1852, je pus apercevoir à
travers cette comète une étoile de 10e grandeur. Ce ne fut que ia légère
nébulosité dont celle étoile me parut entourée qui me donna l’indice de la
comète. Le même fait a été constaté par des astronomes dans des cas iden-
tiques; ainsi la matière dont se compose la comète est plus rare que la
petite nuée la plus minime de notre atmosphère , dont l’interposition suffit
pour éclipser ces petites éloiles. Les prétendues queues et leurs phases ne
sont aulre chose que des aigrettes, d’une vapeur très-rare, qui émanent de
leur milieu quand elles approchent du soleil , et qui, alors qu’elles s’en
éloignent, décrivent des paraboles régulières, ainsique cela a élé démontré
par les deux dernières grandes comètes et par la comète de Hailey.
La comète actuelle ne présente jusqu’ici rien d’extraordinaire. Dans la
soirée du 16, elle présentait une large nébulosité d'environ 3 minutes 1/2
de diamètre, diffuse, aux aigrettles irrégulières, mais plus brillante au
milieu. Multipliant 300 fois la grandeur, la masse centrale paraissait être
composée de plusieurs masses agglomérées sans aucun centre décidé qui
fût plus brillant que les autres. Dans nos climats, elle se perd bientôt dans
la brume de l’horizon. — Ces observations sont datées de l’Observatoire du
collége romain, le 20 mars 1857, el signées par A. Lecchi.
CJournal de Rome du 24 mars.)
Kéerotosie.
Quatre officiers de l’armée belge sont décédés pendant le mois de février
dernier, ce sont :
Le capitaine de Ie* elasse de Bassompierre, du 4* régiment de ligne né à
Arlon, le 7 mai 1812, décédé à Gand, le 4 février 1857 ;
Le capitaine de lro elasse Gillet, du 5e régiment de ligne, né à L’Eglise
(Luxembourg), le 18 octobre 1807, décédé à Oslende, le 8 février 1837 ;
Le lieutenant Pioquel, du 9° régiment de ligne, né à Ostende, le 16octobre
1835, décédé à Ostende, le 19 février 1857 ;
Le lieutenant Hutois, du 9e régiment de ligne, né à Liège, le 19 novembre
1823, décédé à Wetteren le 20 février 1857.
lettres, Ëieleneea et Arts.
ACADÉMIE royale de MÉDECINE DE BELGIQUE.
11 est donné lecture d’une communicalion de M. le ministre de l’intérieur
transmettant une expédition d’un arrêté royal du 23 de ce mois, apportant
diverses modifications aux statuts organiques de l’Académie.
m. le président.'La lettre de M. le ministre et l’arrêté royal seront
imprimés et distribués à MM. les membres,
Messieurs, nous avons accompli avec bonheur la première partie de notre
difficile tâche, nous avons révisé nos statuts.
Je dis avec bonheur, car je considère comme tel Tunanimilé avec laquelle
les changements aux statuts ont été volés. J'y trouve un témoignage de
l’esprit de sagesse de conciliation qui préside à vos délibérations et une
garantie de tranquillité et de concorde, pour l’avenir. S’il est un ou deux
points sur lesquels nous avons été divisés , l’ensemble nous a trouvés tous
d’accord et 24 voix sur 25 se sont réunis sur cet ensemble. Il est rare, très-
rare de rencontrer une aussi parfaite unanimité.
Puisse ce môme accord se retrouver dans ce qui nous reste à faire encore.
Mettons notre règlement en harmonie avec l’esprit de nos statuts et nous
donnerons à nos travaux une marche facile, régulière, fructueuse; fruc-
tueuse surtout.
C’est en poursuivant avec franchise, avec persévérance, avec uq disinté-
ressement personnel complet, le but de noire mission, que nous nous pro-
curerons ces jouissances inappréciables que donne le sentiment de l’acquit
d’un devoir; que nous nous assurerons le concours de ious les hommes de
cœur et d’intelligence el les sympathies de tous ceux qui s’intéressent au
progrès des sciences médicales.
La mise en vigueur des nouvelles dispositions desslatuts organiques aura
lieu après l’approbation par le Roi des disposilions durèglement qui doivent
en préciser l’application.
Il est donné lecture de plusieurs lettres de corps savants étrangers qui
demandent l’échange des publicalions de l’Académie contre les leurs. Ges
propositions, que l’Académie s’empresse d’accueiilir, prouvent l’extension
que prennent chaque jour ses relations avec les corps scientifiques.
Parmi les questions mises au concours par l’Académie se trou vent celle-ci :
« Faire l’histoire des progrès et de la marche de la chirurgie moderne. »
Un anonyme a demandé quelques explications sur l’étendue à donner à
la réponse à cette question. Conformément à la proposition de sa 3° section
l’assemblée répond que la pathologie externe et la médecine opératoire
sont comprises dans ia question ; que celle-ci s’étend aussi à Tobstérique,
aux maladies des yeux, aux maladies syphilitiques, etc., mais non aux
maladies qui, comme celles de la peau, ne réclament ni opération ni traite-
ment chirurgical ; qu’enfin la médecine vétérinaire est en dehors do la
question.
M. cranink présente un rapport de la deuxième section sur Une com-
munication de M le docteur Boëus, intitulée : Aperçu.sur les épidémies de
grippe en 1848 et 1853.
Après quelques observations, l’Académie, considérant que cette commu-
nication paraît contenir les opinions sur la grippe de feu M.le docteur Lom-
bard, dont M. le docteur Boëns était l’élève et le chef de clinique, ordonne
l’impression de la communication dans son bulletin et en fixe la discussion
à une prochaine séance.
M. Michaux présente le rapport de la commission qui a examiné une ob
servation de M le docteur Robiquet, de Givet, sur un cas de luxation du
pied accompagnée d’une grande plaie.
Ce rapport fera aussi l’objet d’une discussion ultérieure.
Depuis quelque temps l’Académie a reçu plusieurs communications sur-
la phthisie pulmonaire. M. Daumerie vient à son lour faire l’exposé de ses
idées sur celle cruelle affection.
Ces diverses communicat ons feront l’objet d’une discussion ultérieure.
M. Graux fait aussi une communication sur un cas de fracture du crâne
qui, à l’autopsie, a présenlé des phénomènes particuliers.
Cette communicalion donnera lieu, après l’impression, à une discussion.
L’assemblée aborde l’examen du rapport de la troisième section sur une
observation de M. le docteur Ch. Cnppin, rélative à un anévrysme trauma-
tique faux primitif de Tarière axillaire droite, et après avoir emendu M.M.
Graux, Seutin et Michaux, elle vole des remereîments à M. Coppin, décide
que son intéressante observation sera publiée au bulletin, el que son nom
sera porté sur la liste des candidais aux places des membres correspondants.
Clirontqtte judiciaire.
Le tribunal correctionnel de Gand a rendu hier malin son jugement dans
l’affaire intentée contre MM. Pyn. Le jugement est ainsi motivé :
Attendu qu’il est suffisamment établi que le sieur Désiré Pyn s’est rendu
coupable de rébellion ;
Que les faits mis à charge de M. Emmanuel Pyn ne sont pas établis;
Le tribunal condamne M. Désiré Pyn à un emprisonnement d’un mois et
aux frais ;
Renvoie M. Emmanuel Pyn de la plainte.
11 est probable, que ce jugement, dont on peut admirer le laconisme, sera
déféré à la cour d’appel.
TRIBUNAL DE COMMERCE DE MARSEILLE.
Affaire du Lyonnais el de /’Adrialie. — Demande en dommages-intérêts.
— Question de compétence.
Les détails si dramatiques de l’abordage, dans l’océan Atlantique, des
deux navires 1 ’Adrialic et le Lyonnais ont été publiés, et tout le monde les
a encore presents à l’esprit, il n’y a pas à les rappeler aujourd’hui, mais
seulement à rendre d’une question de compétence soulevée devant le tri-
bunal de commerce de Marseille, à propos de l’action en dommages-intéréls
que devait naturellement faire naître cette catastrophe.
Voici comment les tribunaux français, et particulièrement le tribunal de
commerce de Marseille, ont eu à connaître de celle affaire ;
La rencontre du bateau à vapeur français !e Lyonnais et du navire à
voile américain l'Adriatic a eu lien en pleine de mer.dansl’océan Atlantique
en novembre dernier. A la suite de cet abordage, dans lequel tant de per'
sonnes ont péri, l'Adriatic est allé aux Etats-Unis ; il s’est rendu ensuite
en Europe avec un chargement de bois, et il a abordé à la Cioiat, petit port
situé sur ia Méditerranée, dans le département des Bouchés du-Rhône, à
peu de distance de Marseille, et dans lequel se trouve un'tribunal de com-
merce spécial. Les sieurs Gantier frères, armateurs du Lyonnais, ayant eu
connaissance de l’arrivée de ce navire, ie firent aussitôt arrêter eh vertu
d’une ordonnance de M. le président de ce tribunal.
Le capitaine de V Adriatic protesta alors devant le consul d’Amérique
établi à Marseille. Les sieurs Gautier l’assignèrent aussitôt devant le tri-
bunal de commerce de Marseille en payement du navire couié bas.
C’est par suite de cette assignation que ce tribuna. avau à statuer. Le
capiiaine Durham a d’abord décliné d’une manière générale la compétenoe
de .la juridiction française, soutenant que si l’étranger est justiciable de
nos tribunaux pour les obligations contractées par lui envers des Français,
môme en pays étranger, il n’en est plus ainsi lorsqu’il s’agilseulement d'une,
aolion en dommages-intéréls. s
Le tribunal a débouté le capitaine Durham de ses fins en incompétence
en le condamnant aux dépens de l’incident.
A l’audience du 24 mars, le tribunal a entendu la déposition de cinq ou
six témoins, tous matelots, les uns du Lyonnais, les autres de l’Adriatic.
Ces débats n’ont présenté aucun intérêt sérieux.
Les trois témoins du Lyonnais ont dit que ce navire à vapeur avait ses
feux allumés, tandis que T Adriatic n’en avait point ; qu’il y avait à bord du
Lyonnais 20 hommes de garde, tandis que VAdriatic n’en avait point, si ce
n’est le timonier ; que, lorsqu’on a vu arriver T Adriatic, on a fait jouer le
sifflet de signal ; qu’a près l’abordage, on a tiré le canon et lancé des fusées.
Les matelots de l'Adriatic, qui ont déposé en anglais par l’intermédiaire
d’un interprète, ont déclaré, au contraire,, qu’il y avait du monde sur le
pont ; que le vapeur le Lyonnais avait dévié de sa route un peu avant l’évé-
nement. Us reconnaissent que l'Adriatic n’avait pas de feux permanents à
bord, mais ils ajoutent que le Lyonnais ayant été signalé, le second, vingt
minutes avant la rencontre, avait hissé un feu au mât d’artimon afin de
signaler la présence de TAdriatic ; qu’on avait cru, après le choc, que
c'était VAdriatic qui avait le plus de mal. Oa a ajouté qae les réglemens
d’Amérique n’obligent pas les navires à avoir de feux.
Les témoignages n’ont porté que sur ces points, sans aucunevarialion, sans
loucher à la partie dramatique de celte affreuse catastrophe.
Nous rendrons compte du jugement à intervenir sur la question du fond
Ctcrontijae eotnmereiale et biiloslFEelle.
PRIX DES FERS ET DES CHARBONS EN BELGIQUE.
On écrit de Charleroi : -
Métallurgie : On a fait quelques marchés en fonte d’affinage à fr. 10 23
et à fr. 10 50 pour les moins importants. Toutes ces marchés ne sont pas
à comparer aux marchés antérieurs et à ce qu’ils pourraient être, si i’ex-
portalion de l’article n’était paralysée par la production des fourneaux du
Nord, qui s’est très développée. La fonte moulage se comporte assez bien
dans les nes 5 et 4 à fr. 12 et 13. La situation critique de ces fontes est heu -
reusement compensée par une activité très soutenue dans les fers mar-
chands. Les prix de ces derniers restent fermes à fr. 23, 23 el 27 rendus
aux stations.
Minerais : Il se traite quelques affaires, mais avec une diminution sensi-
ble sur les prix de l’année dern'ôre.
Charbons : Les opérations sont fort calmes en ce moment. Les prix se
soutiennent, mais parce que Textraclion est considérablement diminuée.
On parle d’une réduction de salaire. .
Coke : Cet article est dans la même situation que les charbons, mais il
faut dire que la fabrication a été montée sur un pied où elle dépassaii les
besoins. La mise hors feu de**plusieurs de nos hauts-fourneaux en a dimi-
nué aussi la consommation. Les fabricants se tiennent aujourd’hui sur ia
réserve. *
Frit: Paris, la Villette fr. 10 ; Rouen fr. 11 25; Elbeuffr. H ; Reims
et Amiens fr. 9 ; Rhétel fr. 10. — Bruxelles fr. 3 25.
Verrerie : Les 5« et 4e choix ont été beaucoup demandés celle semaine.
A l’approche de l’abolition totale des droits sur les verres importés en
Angleterre, les marchands de verre anglais nous ont remis bon nombre
d’ordres en 5e et 4» choix.
La fabrication des verres de couleurs a pris une notable extension. Une
de nos verreries, Andris et O à Marchienne-au-Pont, s’y livre avec un
grand succès.
PRIX DES FERS EN FRANCE.
On écrit de Saint-Dizier, 27 mars :
La fonte affinage continue à seraisonnerde 163 à 170 fr. fr.; la fonte pour
seconde fusion à 185 et 195 fr. les nos 1 et 2. en gare de St-Dizier.
Les moulages sont assez bien demandés.
Les fers battus et les essieux principalement sont l’objet d’une demande
empressée; nous avons l’assurance que des usines sont engagées pour un
et deux mois en fers marchands, pour deux à trois mois en essieux; aussi
les prix sont-ils fermes.
rnix DES FERS EN ANGLETERRE.
On lit dans le Mining Journal, du 27 mars :
Quelques producteurs de 1T« qualité barres anglaises sont disposés à
accepter £ 7.12.6 franco à bord aux mines, d’autres insistent sur£ 7 15 et
£ 8 ; les marques ordinaires se piacent à £ 7.10, mais avec peu d’acheteurs.
Les expéditions en qualités de Slaff'ordshire pour l’Inde est au-dessous
d’une moyenne, mais pour l’Amérique les affaires sont bonnes. 11 y a ache-
teurs pour rails anciens à £.3.10 par ton.; les vendeurs eolent £5.12.6 à
£ 3.15. — Suède en barres rare et tenu de £ 15 10 à £15 15; fines mar-
ques £ 15.10 à £ 17. — Gueuses d’Ecosse calmes mais fermes de 75 s. 6 d.
à 74 s. 9 d., on clôt 75 s. compt. N0! mélangés franco à bord sur ia Clyde.
— On écrit de Glasgow, le 26 mars :
On a moins exporté qu’on ne s’y attendait et le marché a élé faible.
Warranls ont changé de mains à 74 s. 6 d., auquel il reste vendeurs pour
prompt comptant. — On cote N» 1 Garlsherrie 79 s., N° 1 g. m. b. 73 s. 9 d ;.
N»6 mélangés g. m. b. 74 s. 6 d. — On reste un peu mieux à la clôture,
acheteurs à 74 s. 6 d., vendeurs à 74 s. 9 d.
Actes officiels.
enregistrement et domaines. — nominations. — Par arrêté royal
du 18 mars : le sieur L. Dupuis, conservateur des hypothèques, à Vervicrs
(Liège), est nommé en la même qualité à Charleroi (Hainaut).
Le sirur A. de Permentter, conservateur des hypothèques, à Tongres
(Limbourg), est nommé en la même quai lé à Verviers, en remplacement du
sieur Dupuis. t
— Par arrêlé royal du même date : le sieur J. de Geradon, inspecteur de
deuxième classe de l'enregistrement et des domaines à Liège, est nommé
inspecteur de première classe à Bruxelles.
Le sieur H. Gilon, inspecteur de deuxième classe de l’enregistrement el
des domaines à Morts (Hainaut,), est nommé à la première classe de son
grade.
Le sieur H. Bronne, vérificateur de première ciaste de l’enregislrement
et des domaines à Liège, est nommé inspecteur de deuxième classe dans la
même ville.
Le sieur J. Cornet, vérificateur de première classe de l’enregis/rement et
des domaines à Bruxelles, est nommé inspecteur de deuxième classe a
Bruges (Fl. occ.)
Le sieur A. Amory, vérificateur de deuxième classe de l’enregistrement «
des domaines à Tournai (Hainaut), est promu à la première classe de son
grade.
Le sieur A. Petitjean, vérificateur de deuxième classe de l’enregisirrmeiii
et des domaines à Dînant (Hainaut), est promu à la première classe de ton
grade. ,
Le sieur J. Hanssens, vérificateur de troisième classe de l'enregistrement
et des domaines à Bruges, est promu à la deuxième classe de son graa®-
Le sieur J. Eyerman, vérificateur de troisième classe de i'enregist1’®1116^
èt'des domaines à Alost (Fl.-orient.), est promu à la deuxième classe de su
grade•
Le sieur P. Dufour, receveur de l’enregistrement et des domaines à Pope-
ringhe (Fl.-occ ), est nommé vérificateur de troisième classe. . ^
LesieurM. Parmentier, receveur de Tenregislrement et des domaine
Walcourt (Namur), est nommé vérificateur de troisième classe.
Le sieur H. d’Egremônt, receveur de l'enregistrement et des domain
à Florennes (Namur), est nommé en la même qualité à Florences. .
Le sieur O. Abrassart., receveur de l’enregistrement et des domain*»
Gedinne (Namur), est nommé en la môme qualité à Kiorenaes. . ^ .
Le sieur E. Dessy, sunuméraire de l’enregistrement et des domaines a a
la province de Brabant, est nommé receveur de l’enregistrement et a
domaines à Gedinne. . .
Le sieur R. Courlens, receveur de Tenregislrement et des domaines
Meulebeke, (Fl.-occ.), est nommé en la même qualité à Poperinghe.
Le sieur H Termonia, deuxième commis à Tadministratlou ceuiraie
l’enregistrement et des domaines, est nommé receveur de l'enregistrerai
et des domaines à Meulebeke. , .
— Par arrêté royal du même dale, le sieur G. Loicq, surnuméraire _
i’enregistrement et des domaines, dans le Brabant, est nommé receveur »
Tenregislrement et des domaines à Baslogne (Luxembourg). |