Full text |
ouïe des curieux accourus malgré le brouillard et l'obscu-
rité, ... .... .. .. ■ - ; '
A neuf heures moins un quart les deux condamnés fu-
rent amenés. Avril sortit le premier de la voiture et mon-
ta d’un pas ferme l’escalier de l’échafaud; quelques secon-
des il resta debout , se tourna en souriant vers la foule à
laquelle il dit adieu sans témoigner la moindre émotion ,
puis se courba lui-même vers la planche fatale ! et bientôt
le couteau se releva sanglant.
Lacenaire , que l’impatiente curiosité de la foule atten-
dait avidement , monta ensuite. Son pas paraissait moins
assuré que celui d’Avril. Un instant il se tourna vers la
multitude , qui put voir son visage , grave et sombre , et
encadré de cheveux noirs etlongs sur le frontqui faisaient
ressortir d’avantage la pâleur de sa figure. Aucune émotion
n’en contracta les muscles au moment où se tournant vers
l’instrument du supplice , soutenu parles aides , il se cour-
ba pour ne plus se relever. La foule s’est écoulée émue et
silencieuse.
ESPAGNE.
NOUVELLES DE LA FRONTIÈRE.
La Sentinelle des Pyrenees du 5 donne le tableau des
forces carlistes en Aragon; elles s’élèvent en totalité à 7
mille hommes. Leur quartier général esta Beccyte.
Le même journal annonce que tout indique de la part
des carlistes de Navarre le projet d’une nouvelle expédi-
tion en Catalogne. 11 est probable que cette tentative n’aura
pas plus de succès que celle de Guergué, qui décidément
est en disgrâce.
Cinq à six mille christinos de la dernière levée sont at-
tendus à Elisondo.
La légion étrangère est entrée en Navarre. La Sentinelle
assure que Mina doit y venir aussi avec 12 à 15 mille hom-
mes. Pampelune est encombré de troupes.
•— On écrit de St.-Sébastien qu’un bateau à vapeur, ar-
rivé le 3, a débarqué 800 hommes de troupes. Les carlistes
ont tiré quelques coups de canon sur les navires qui en-
traient dans le port, mais sans leur faire aucun mal.
Une chaloupe, expédiée à Guetaria avec des munitions
■et des vivres y est arrivée le 2, et, bien que les carlistes
occupent le bourg, elle a pu livrer à la garnison du fort
tout ce qu’elle avait à son bord , et est repartie le 3. Ce fait
nous apprend qne les troupes de la reine sont encore maî-
tresses du môle.
Voici comment on explique la prise des murs extérieurs
de Guetaria : Les troupes de la reine, occupées à célébrer
le 1er de l’an, nayant pris ce jour-là aucune des précau
tions ordinaires, les carlistes profitèrent de ce relâchement
dans le service pour pénétrer par une brèche ouverte.
— On écrit de Bayonne , 3 janvier :
n On apprend que la division carliste, sous les ordres de
Sagastibelza, s’est emparée de la ville de Guetaria dont
elle était en possession le 1er. La garnison s’est retirée dans
le fort. Maintenant l’entrée de la baie du môle est com-
mandée par l’artillerie carliste, ainsi que l’isthme liant à
la ville du môle la presqu’île très élevée au sommet de la-
quelle le fort est situé. Ce fort isolé sur tous les autres
points, de toute communication avec les terres, n’ayant
plus que ses ressources, sera bientôt forcé de se rendre, à
moins que des forces supérieures ne parviennent à dégager
la garnison par un coup de main qui ne serait pas sans
danger. »
NOUVELLE DE CATALOGNE.
On écrit de la Catalogne :
ILcs factions de Catalogne vivement poursuivies par les
gardes nationales mobilisées. se sont réunies le 20 décem-
bre dernier au nombre de 1,200 hommes et ont cherché
à surprendre la garde nationale de Monzon et de Tama-
rita. Les gardes nationaux assiégés se barricadèrent dans
l’église ; les factieux y mirent le feu, mais sans y pouvoir
pénétrer. Ils se contentèrent alors de piller le village et
■d’enlever la fille unique d’un riehc propriétaire auquel ils
ont volé 200,000 réaux.
Le 20 décembre, le brigantin-goëlette el Rayo, venant
de Malaga , est entré dans le port de Barcelonne. 11 a à son
bord 9 officiers et 200 soldats qui ont été casernes à Atara-
zanas.
Le bateau à vapeur le Balear, venant de Port-Vendrc ,
il conduit le 22 à Barcelonne le lieutenant-général don
José Maria de Santoeildes et le maréchal de camp don
Antonio Rotten.
HOLLANDE.
JOÜRKXEX DI) 10 J XXVIER.
Onapprend que l’administration de l’entrepôt de l’état,
à Amsterdam, a demandé à S. M. l’autorisation de faire un
emprunt d’environ 3 millions de florins, à l’intérêt de 4 p.
c., afin d’employer ces fonds à l’achat et à l’agrandisse-
ment de la caserne Guillaume, qui serait destinée à servir
de magasin d’entrepôt.
— On apprend que M. Ananias Willinck a été nommé
co-directeur de la Banque des Pays-Bas, en remplacement
de M. W. J, C. Mugge Muilman, nommé président de cette
banque. ■
BELGIQUE.
ANVERS, 11 Janvier.
L’abondance des matières ne nous permet pas de repro-
duire aujourd’hui le projet d’adresse de la Chambre des Dé-
putés nous le donnerons demain; quoique vague et peu tran-
chée cette adresse donnera cependant lieu à des discussions
intéressantes surtout en ce qui concerne la question Polo-
naise, à cet égard la commission a usé d une réserve qui
permet d’appliquer à toute chose le passage de l’adresse rela-
tif au maintien des droits consacrés par les traités dont l’exé-
cution importe à l’équilibre de l’Europe, passage qui se rap-
porte cependant d’une manière bien évidente à la situation de
la Pologne.
Du reste, le projet d’adresse appelle de ses vœux une po-
litique généreuse et conciliatrice et promet de s'occuper de
recherches sur les véritables intérêts com merciaux.
Vendredi soir un incendie considérable à réduit en cen-
dres une grange à Hoogboom , sous Escheven occupée par
le fermier Matheesen, et appartenant à une dame de cette
ville, les paysans des environs attribuaient la grande clarté
qui en résultait à un effet de lune, et n’auraient peut-être
porté aucun secours, si des gens plus avisés ne leur avaient
donné exemple. M. V. Z..... notaire y accourut de Cappellen
avec le docteur et le garde champêtre. Ils avaient été préve-
nus déjà par un douanier, nommé Léquim; bientôt arrivè-
rent 3 chasseurs, le capitaine Alvin avec un sous-lieutenant
et quelques soldats, du camp de Braeschaet; tout le monde s’est
employé avec beaucoup de zèle à empêcher l’incendie desepro-
pager, la quantité de paille que renfermait la ferme, rendant
impossible tous les efforts pour la sauver elle-même, surtout
dans un lieu où aucunes précautions ne sont prises, où l’on
ne peut trouver ni échelles, ni cordes, ni seaux etc. On est
en effet parvenu à préserver les bâtimens voisins en coupant
tout ce qui pouvait favoriser la communication du feu. La
perte eÿ évaluée à 6000 fr. environ : rien n’était assuré.
L’ancienne monnaie de cuivre et la nouvellesont devenues
un objet de spéculation qui ne laisse pas que de présenter
un certain avantage pour celui qui s’en occupe; mais comme
tout cela se fait au détriment de la classe ouvrière nous si-
gnalerons cette petite manœuvre.
Tel industriel qui a à son service un certain nombre
d’ouvriers se rend à la Banque avec un sac de 500 ou 600
cents qu’il y échange contre des pièces de deux centimes.
Notre homme donne 47 cents pour un franc, c’est-à-dire
que la banque lui compte 50 pièces de deux centimes pour
47 cents ; donc un bénéfice de 3 0[0. L’échange ainsi opéré,
il paie ensuite ses ouvriers avec les pièces de deux centimes
qu’il leur fait accepter pour un cents, ce qui fera encore un
bénéfice de 3 OjO. On comprend que ce système peut avoir
tenté la cupidité de beaucoup de personnes , toujours prêtes
à profiter d’une circonstance un peu favorable, sans vouloir
se rendre compte de tout ce qu’il a de préjudiciable pour le
malheureux ouvrier qui lorsqu'il veut se procurer ses objets
de consommation est obligé de perdre auprès du marchand
auquel il s’adresse autres 3 "|„ pour la différence qui existe
entre deux centimes et un cens, différence dont il est la victime.
Nous appelons l’attention de l’autorité sur cette manœuvre
scandaleuse en ce qu’elle porte atteinte à l’intérêt de la classe
la plus malheureuse de la société et nous avons tout lieu de
croire que notre appel sera entendu.
Les journaux de notre ville et ceux de Bruxelles ont parlé
d’un singulier débat pendant devant nos tribunaux au sujet
de deux tableaux achetés par M. Mochez ; sans entrer dans
des détails à cet égard , en attendant le jugement, nous de-
vons nous borner à annoncer aujourd’hui que ces tableaux
n’appartiennent pas, comme on l’a dit, à M. le baron Osy, di-
recteur de notre banque qui n'est pour rien dans cette af-
faire , mais bien à M. Osy-Wighem dont la conduite et les
prétentions nous paraissent assez extraordinaires.
On annonce que le différend entre la France etle canton
de Bâle-Campagne est terminé. On ignore jusqu’ici de
quelle manière cet arrangement a été obtenu, mais on
croit qu'il est dû principalement aux démarches du direc
taire fédéral et aux représentations amicales des autres
cantons de la confédération helvétique.
— On écrit de Hambourg à la Gazette d’Augsbourg : On
prétend que la santé du roi Charles-Jean s’est considéra-
blement affaiblie et que le climat de la Suèdelui fait beau-
coup de tort à son âge avancé. On ne croit donc pas impos-
sible qu'il ait en vue d'aller passer ses derniers jours dans
un pays plus agréable à sa constitution physique , et qu’a-
lors le prince Oscar prendra les rênes du gouvernement
durant la vie de son père. Ce qu’il y a de certain , c’est que
des lettres de Copenhague parlentdubruitqui court qu’au
commencement du printemps le roi Charles-Jean fera sur
le conseil de ses médecins un voyage de quelque temps vers
le Midi. Je ne saurais dire jusqu’à quel point ce bruit est
fondé.
Les carlistes réfugiés qui se trouvaient ici, nous quittent
l’un après l’autre et prennent, pour la plupart, le chemin
de la Navarre, par la France. Deux d’entre eux seulement,
désignés par don Carlos pour entretenir des relations ami-
cales avec la Suède, restent ici.
— Samedi, le duc de Saxe-Cobourg a été à Malinespar
le chemin de fer, dans une berline particulière; il était
accompagné de son aide-de-camp et de l’aide-de-camp du
roi, et a visité en détail tout l’établissement.
— On|écrit de Constantinople, 9 décembre : L’escadre
turque se tient toujours dans le parages de Mitylènc, ce
qui confirme en quelque sorte la supposition de la décla-
ration de 1a Porte, qu’elle était destinée seulement pour
les côtes albanaises, n’a été qu’un prétexte et qu’au con-
traire l’escadre veut éprouver la fidélité chancellante de*
officiers de la flotte égyptienne. Bientôt il se décidera quel-
que chose. Du reste plusieurs personnes prétendent encore
que la destination de l’escadre n’est que Tunis.
CHRONIQUE COMMERCIALE.
Nous apprenons que la Société de Commerce de Bruxel-
les , demanderà-aux fabricant dît pays, pour l’exportation,
dix mille pièces de coton. Nous ne saurions assez applaudir
à de semblables efforts, faits dans l’intérêt du développement
de notre industrie.
— Une seconde fabrique de sucre de betteraves va s’éta-
blir cette année dans la commune de Boussu.
— On écrit de Livourne.
La navigation à la vapeur prend chaque jour plus d’exten-
tion, et ces jours derniers deux autres paquebots ont été mis
à flot pour les voyageurs de la Méditerrannée : un troisième
est encore en construction.
— Les entrepôts de douanes de Paris ont payé dans l’an-
née 1835 13,358,698 fr. 48 c. de droits. L’entrepôt des Ma-
rais a versé sur cette somme 7,749 539 fr, 75 c., et l’entre-
pôt de file des Cygnes 5 608,558 f. 73 c. Dans les neuf der-
niers mois de 1834, les droits perçus dans les deux entrepôts
n’avaient été que de 6,722.682 f. 22 c., répartis à peu près
par égales portions.
AVIS AUX NAVIGATEURS.
Bulletin de l’état actuel dubanc de l’entrée du port d’Ostende.
1°. Sur l’alignement du fanal des dunes par celui (0 lj2 pied
dumusoir, direction O. N. O. et E. S. E. (de barre.
2°. Sur l’alignement de l’entrée des jetées, direc-) , „ ,
tion N. O lj4 Net S E Ij4 S. } 1 ’3!4 »
3° Sur l’alignement de la jetée de l’Est; direction
N. N. O. et S. S.
4“. Sur l’alignement du moulin d’Est, par l’ex-
trémité du musoir, direction N. N. E et
S. S. O.
ACTES OFFICIELS.
Chemin de Fer. — Adjudication de travaux.
Le ministre de l’intérieur fait connaître que le jeudi 21 janvier
1836, à 11 heures du matin, il sera procédé, pardevant M. le gou-
verneur du Brabant, à Bruxelles, à la mise en adjudication publiquo
de» travaux de la galerie souterraine de Cumptich, section de Louvain
* Tirlemont.
On pourra prendre communication du cahier des charges, huit jours
avant l’adjudication , au ministère de l’intérieur à Bruxelles , dans les
bureaux des gouvernemens provinciaux et chez les ingénieurs en chef
directeurs des travaux du chemin de fer à Bruxelles.
Le ministre de l’intérieur , de Tiieox.
Paiement des pensions à charge du trésor.
Le minisire des finances informe les personnes que la chose con-
cerne , qu’à dater du 10 février prochain , le paiement du quatrième
trimestre des pensions ecclésiastiques , civiles et militaires , inscrites
au grand livre de la dette publique , sera ouvert au bureau du directeur
du trésor dans laprovince du domicile respectif des titulaires.
Bruxelles , le 7 janvier 1836.
Le ministre , E. d’Huàrt,
SOUSCRIPTION
OUVERTE AU BUREAU DU PRÉCURSEUR,
En faveur des Indigents.
Produit jusqu’à ce jour.............fr. 65 - 00
M. D..................................' g . 00
fr. 70 - 00
THÉÂTRE ROYAL D’ANVERS.
MARDI 12 Janvier 1836 , Abonnement suspendu.
l.re REPRÉSENTATION DES
DEUX REINES ,
Opéra Comique en 1 acte , Musique de M. L. Mouron.
2.™p REPRÉSENTATION DU
MALADE IMAGINAIRE,
Comédie en 3 actes, de molière, suivie de la
CÉRÉMONIE
Dans laquelle paraîtront tous les Acteurs ,
On commencera par le
MARI et L’ A M A N T
Comédie en 1 acte.
COMMERCE.
PLACE D’ANVERS 10 JANVIER.
SUCRES BRUTS. — Il s’est traité 130 caisses Havane
blond de fl. 22 1;2 à 22 7[8 entrépôt étranger.
Sucres raffinés. — On a cité 15,000 kilos lumps, à
fl. 23 1;8 ; 7,000 kilo dito bonne 3mc qualité à fl. 23 1\4.
CAFES. — Sans affaires marquantes à citer.
REVUE COMMERCIALE D’ANVERS
Du 4 au 11 Janvier 1836.
BOIS. — La semaine qui vient de s’écoulera été, stérile dans cet ar-
ticle qui n’a point éprouvé de changement.
Sans affaires en bois d’ébénisterie.
COTONS. — La demande est limitée dans ce lainage faute de moyens
d’expédition , on a cependant traité cette semaine environ 200 balles
georgie , dont le prix n’a pas été décliné, 300 balles a ballots St-Do-
mingue à 50 cents entrepôt.
Les cotons des Indes depuis quelque temps, fixent peu l’attention des
acheteurs sur notre marché , quoique pourtant nous soyons assez bien
pourvus de Surate et Bengale j nous devons en attribuer la cause aux
j 3 »
n \\2 » |