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Leurs nominations dataient d’octobre 1875, et ils les
avaient obtenues au concours après deux mois d’exer-
cices et d’études. Nous pouvons affirmer ici, et c’est
reconnu par tous ses camarades de concours, que le
plus durement frappé, M. Joachim, avait été un de
ceux qui ont montre la plus d’application et d’aptitude,
et qu’il était sorti un des premiers des examens.
On se demande quelles raisons ont _pii êtïe alléguées
pour provoquer une pareille mesure, car ces messieurs
ne se trouvent dans aucun des cas où, d’après la loi,
les officiers peuvent être privés de leur grade. On ne
pout voir là-dedans que la satisfaction de -vengeances
politiques exercées contre deux citoyens appartenant
au parti républicain, et, pour lé second, qu’on n’avait
sans doute pu atteindre autrement, la punition d’avoir
fait partie des comités électoraux qui ont combattu
M. Keiler, lè lieutenant-colonel du régiment et ses
amis.
Ces révocations ont été faites dans des conditions
tout à fait insolites et peu convenables, car, loin de
leur avoir été notifiées officiellement, elles ont été
portées à leur connaissance par le simple envoi d'un
livret de soldat où la dernière mutation est ainsi
libellée : - Révoqué par décision du 29 mars ; » elles
soulèvent des réflexions très graves à beaucoup de
points dé vue.
Sans examiner à présent jusqu’à, quel point elles
sont légales, car la loi, nous semble-t-il, accorde des
garanties à l’état d’officier, nous devons faire remar-
quer que, s’il devait être admis que les. officiers de
l'armée territoriale peuvent devenir ainsi de simples
jouets entre les mains d’un chef malintentionné ou d’un
employé de ministère quelconque.il y aurait certaine-
ment de quoi rebuter tous ceux d’entre eux qui, jusqu’à
présent, s’étaient voués par patriotisme à une tâche si
peu respectée.
Agir comme on l’a fait est, de la part de ceux qui se
sont permis ces abus, porter un coup funeste à l’orga-
nisation même de l’armée territoriale, qui se fait déjà
avec tant de difficultés.
La République française a reçu au sujet de
cette affaire une lettre de M. Scheurer-Kestner,
sénateur de l’arrondissement. Voici Un extrait de
cette lettre :
L’opinion publique en est vivement émue et y voit le
succès de représailles exercées par lè général com-
mandant à Belfort, dont la sympathie pour la Répu-
blique n’est pas très grande, et par d’autres personnes
plus engagées que lui dans nos luttes politiques.
En continuant à procéder ainsi, on transformera les
états-majors territoriaux en états-majors électoraux.
Est-ce ce que désire M. le ministre de la guerre,
dont les sévérités atteignent deux des plus honorables
et des plus estimés citoyens de Belfort?
Quoi qu’il en soit, j’ai eu l’honneur d’adresser, aujour-
d’hui meme, une lettre à M. le ministre de la guerre,
pour l’avertir que je demanderai à lui poser Une ques-
tion dès que les Chambres seront de retour.
Si, d’ici là, lamesure qui frappe mes deux conci-
toyens n’est pas rapportée, je profiterai de l’occasion
qui se présentera pour démontrer qu’on révoque des
républicains, alors que l’on maintient dans les cadres
des hommes qui ont manqué à leurs devoirs pendant
la guerre en se cachant derrière les baïonnettes enne-
mies; qu’on refuse à dé boris citoyens qui n’ont d’autre
tort que d’aimer la République les honriëurs que Ton
accorde à des réfractaires.
Sous le régime du 16 mai, M. Cazautet, coiffeur, fut
le premier poursuivi à Bordeaux, sous le règne de M.
de Tracy, comme libraire fictif et fut acquitté par le
tribunal correctionnel, mais il se vit condamné par la
cour d’appel à 50 fr. d’amende.
M. Cazautet s’était pourvu en cassation. Après, neuf
mois d’attente, l’affaire est venue devant la cour su-
prême il y a quelques jours, mais elle n’a pas été
jugée, car la cour, faisant l’application de la loi sur
l’amnistie, a déclaré qu’il n’y avait pas lieu de statuer
sur le pourvoi.
Comme les autres affaires du même genre recevront
la même solution, et que, d’autre part, une loi récente
a établi la liberté du colportage, la question des librai-
ries fictives ne reparaîtra plus.devant la justice.
M. le docteur Cayrade, maire de Decazeville, adresse
à la Dépêche de Toulouse une lettre où nous lisons :
« Vous savez que la Compagnie, pour permettre aux
ouvriers de gagnerun salaire rémunérateur en faisant
toutes les journéesdu mois, a décidé l’expulsion de 330
ouvriers. — Nous nous trouvons donc à Decazeville
avec 250 familles sur les bras, sans pain, dans la mi-
sère la plus absolue. C’est vainement que le pays leur
vient en aide dans la mesure de ses forces, maisl’éten-
due des besoins, les difficultés pour cés ouvriers de
trouver du travail absorbent vite les sacrifices d’uné
population presque ruinée par deux années de crise »
BELGIQUE.
ARIVEH8, 1$) avril.
Avis. — La Députation permanente du Conseil
provincial d’Anvers, s’occupera dans sa séance
publique de samedi, 20 de ce mois, à 2 heures de
relevée, des réclamations qui lui ont été adressées
en matière électorale.
M. le vicaire Geens, dont nous avons fait connaî-
tre le système de correction, nous adresse la lettre
suivante qui fait pendant au jugement du tribunal
d’Anvers apprécie à notre première page :
Anvers, 16 avril.
Monsieur l’éditeur,
On m’envoie de la province une copie de l’article,
par lequel vous portez aux quatre coins de l’Europe,
l’Espagne comprise, une espèce de netit roman dont je
ans le numéro du
Sous-comité de T Hôtel du Chemin de Fer. — Le
sous-comité de la 6* section se réunira mardi 23 cou-
rant, à 8 1/2 heures du soir, dans le local habituel, au
coin de la rue de te Station et de la rue Breydel.
Société commerciale, industrielle et maritime. —
Section d'économie politique. — Samedi 20 avril, à 8 h»
du soir, séance de 1a section. (Bourse, local à désigner).
Ordre du jour : Rapport commercial 1877.
Gymnastische volkskring. — 10me anniversaire de
la.fondation de 1a Société. — Les membres sont in-
stamment priés d’assister aux exercices samedi 20
avril, de 8 1/2 à 10 1/2 heures du soir.
Libéraux réunis. — Sous-CoMITÉ DE LA 5e SECTION.
—Samedi 20 avril, de 9 à 11 heures du soir, et dimanche
matin, 21 avril, de 11 heures à midi, réunion aù local
habituel chez De Backer, coin des rues de la Constitu-
tion et de l’Offrande.
Ordre du jour ; Explication pratique de 1a nouvelle
loi électorale.
Liberale strÿdersbond de Borgerhout. — Mardi
prochain, 23 courant, réunion générale des membres
au local Général Carnot, Chaussée de Turnhout.
Ordre àujour : Réélection dés membres de 1a di-
rection.
INFORMATIONS.
Garde civique. — Messieurs les officiers honoraires
eten activité de service de la légion, ayant décidé
d’offrir aux orphelins de ia ville Un drapeau, en témoi-
gnage de 1a vive sympathie qu’ils leur inspirent ; la
remise solennelle en aura lieu le lundi 22 avril 1878 à
101/2 heures matin devant i’Hôtel de ville.
Il y aura à cet effet pour l’infanterie prise d’armes
facultative. Le dit jour réunion en grande tenue de
service à 91/2 heures du matin, Avenue du Commerce,
devant le nouveau Théâtre flamand. On y formera par
bataillon les compagnies composant le cortège, chargé
d’aller prendre les enfants de la ville à l’orphelinat
du Marché aux Chevaux.
La 2e compagnie du 2* bataillon fera le service d’hon-
neur du drapeau offert.
Pour les corps spéciaux : Chasseurs-éclaireurs, ar-
tillerie et cavalerie. Un service dont les détails leur
seront notifiés par billet de convocation émanant
directement de leur chef de corps.
l’Espagne comprise,
serais le héros. C’est je pense,
5 courant,
Permettez-moi de vous dire que dans ces lignes que
vous croyez spirituelles, vous fournissez une fois de
plus 1a preuve que vous tenez à êtrede ces précurseurs
trop empressés, qui devancent la vérité de plusieurs
bornes de légèreté et de haine.
Les actes d’espièglerie, comme vous vous plaisez à
nommer les attentats qui m’ont indigné au point d’ad-
ministrer une prudente correction h leur auteur, n’ont
pas été seulement exercés à 1a rue, comme vous le
dites perfidement, mais et surtout à l’intérieur du local
où se donne le catéchisme. C’est dans le vestibule de
ce local bien différent de l’église, au milieu des filles,
que j’ai attrapé votre prétendu innocent en flagrant
délit, dans des circonstances que je rougirais de faire
connaître à vos lecteurs. (Merci pour nos lecteurs).
Je n’avais donc pas à sortir de l’église, comme vous
le dites, puisque je n’y étais pas ; je n’avais pas même
à sortir du local affecté au catéchisme, puisque votre
petit de 14 ans était assez effronté pour y entrer lui-
même comme un loup dans une bergerie. Après cela
ôù avez-vous vu, Monsieur, les autels du sanctuaire
devant lesquels je l’aurais entraîné par les cheveux?
Puis les traces, que vous dites laissées sur le visage et
les membres de l'enfant, ne ressemblent-elles pas aux
traces de vertu qui font absolument défaut dans Pâme
de celui que vous vous hasardez à défendre.
Tous en réservant le droit de poursuite que 1a loi
me garantit, je vous requiers d'insérer cette rectifica-
tion dans votre plus prochain numéro.
Agréez, Monsieur, quand même, l’expression de mes
civilités.
.i. geens, vio»
Nous avons hésité à publier cette lettre qui
contient à l’égard d’un tiers des imputations diffa-
matoires. Mais, considérant qu’elle est écrite par
un prêtre, et que le pavillon couvre la marchan-
dise,|nous la donnons, en nous permettant d’en souli-
gner quelques beautés! Nous croyons devoir ajou-
ter que M. Geens a pris le soin nécessaire de faire
légaliser sa signature.
Nous reprochions à M. Geens d’avoir brutalisé et
maltraité un enfant dans l’église. M. le vicaire
appelle cela administrer une prudente correction à
un loup qui s’était introduit dans la bergerie ! La
plainte déposée par les parents constate que cette
correction prudente a laissé des traces.
M. le vicaire a donc frappé l’enfant; maintenant
il entreprend de le perdre de réputation, il le dé-
peint comme un dévergondé n’ayant plus trace de
vertu dans son âme. Et c’est nous que M. le vicaire
menace de poursuites !!
Eh bien ! ça va bien ! ça va bien ! à Anvers.
Empoisonnement de l'eau de pluie d une
citerne. — Cette affaire continue à préoccuper le
public.
Nous avons rapporté, il y a quelques jours, que
M. Van de Cappelle, adjoint-commissaire de la lre
section, était chargé d’instruire cette affaire et
nous avons ajouté qu’un expert chimiste, chargé
par la police, a déclaré dans son premier rapport
que l’eau était empoisonnée et qu’on attendait de
lui un second rapport.
M. Angelot, l’expert-chimiste, ne l’a pas encore
envoyé.
Nous apprenons qu’aujourd’hui, à 2 heures de
relevée, la citerne, qui étai t mise sous scellés, sera
vidée par ordre du parquet et qu’une contre-exper-
tise sera faite par M. Van de Velde, chimiste légiste.
Vol. — Le nommé Michielsen, demeurant à Aus-
truweel, a déposé plainte à la police. 11 prétend
qu’hier, dans la journée, on lui a volé sa montre
en argent et une chaîne en or.
L’auteur de ce vol, qui est inconnu, est vivement
recherché.
CONVOCATIONS.
Association libérale et constitutionnelle.
Sous-comité de la & section. — Mardi 23 avril à 81/2
heures du soir, dans le local 1a Cloche, rue Klapdorp
réunion pour tes membres de Y Association libérale, du
Liberale Vlaamsche Bond et du Strijdersbond. ’
Sous-comité de la 3me section. — Mardi 24 avril, à
8 1/2 heures du soir, à 1a Vue du Palais, coin de 1a
place de Meir et de 1a Longue rue des Claires, réunion
pour les membres de Y Association libérale et du
^tnjdersbohd.
FAITS DIVERS.
Les employés du ministère de 1a guerre ont eu
congé hier après-midi et ce matin.
Hier après-midi, pour visiter les églises ; ce matin,
pour se reposer des fatigues de te veille.
C’est 1a première fbis qu’on donne congé le Vendredi-
Saint. (Gazette.)
L’Orphelinat de garçons de Gand est l’établisse
ment le plus complet et le plus important des établis
sémeuts de ce genre existant dans toute TEiirope. On
y admet des enfants de toutes les villes du pays,
moyennant une pension annuelle de quatre cents deux
francs, habillement compris. — II y a actuellement a
Gand des enfants de Bruxelles, d’Ixelles, de St-Josse-
ten-Noode, d’Ostende, d’Aerschot, de Jumet, d’Ath, etc
Incendie â Gand. — On lit dans le Journal de Gand
du 13 :
<• Un incendie violent a réduit en cendres cette nuit
1a fabrique de couvertures de cotou de M. Smets,place
des Fabriques. Le feu a. éclaté avec une. extrême vi-
vacité. Vers dix heures, les voisins donnèrent l’alarme,
et à dix heures et demie une pompe arrivait sur les
lieux.
» Les pompes à vapeur furent en ordre un quart
d’heure après éténvoyèrent d’énormes colonnes d’eau
sur le foyer incandescent.
» Tous les efforts demeurèrent malheureusement
infructueux ; on ne put sauver de 1a fabrique et de son
matériel que quelques métiers placés à portée des
sauveteurs arrivés les premiers au rez-de-chaussée de
l’usine.
» Le magasin a pu être sauvé grâce à des efforts
énormes.
» M. l’échevin Pickaert, arrivé des premiers sur les
lieux du sinistre, a été rejoint par M. le bourgmestre.
Ces honorables magistrats ont dirigé les premiers tra-
vaux de sauvetage. Ils ont été secondés tout d’abord
par les habitants du quartier et par quelques soldats
d’infanterie accourus ae te grand’garde.
» Des détachements d'artillerie et de chasseurs à
cheval sont venus plus tard coopérer également au
maintien de l’ordre.
La fabrique de M. Smets employait près de cent
ouvriers ; elle faisait partie de .établissement de M.
Jean Rosseel, détruit par un sinistre dont notre popu-
lation a conservé le souvenir. Les bâtiments et le
matériel étaient assurés. »
Un tonneau. — Parmi les curiosités que 1a Hongrie
envoie,à l’Exposition de Paris, se trouve un tonneau
monstre qui, par ses dimensions, est appelé à faire la
réputation desforêtsde chênes hongroises.Ce tonneau
qui peut contenir de lbo à 160 personnes, nous repré-
sente à l’intérieur Un jour de vendange en Hongrie
Sa construction a coûté environ 10,000 florins. Il a fallu
trois wagons pour le transporter démonté à Paris,
Arrestation des contrefacteurs de billets de
banque que 1a police parisienne recherchait depuis
plus d’un an.
La bande se compose jusqu’à présent de six per-
sonnes, dont voici les noms :
Joseph Barreau, vingt-sept ans, 36,rueSaint-James,
à Neuilly, principal inculpé ; — Jean Barreau, vingt-
ans, frère du précédent, demeurant 184, faubourg
Poissonnière Gaston Jobet, dix-sept ans, 36, rue
St-James ; — fille Jobet, trente-huit ans, 36, rue
St-James, sœur de Gaston et maîtresse de Joseph
Barreau ; — veuve Jobet soixante-un ans, 116, rue du
Bac,mère de la précédente;—veuve Barreau, soixante
ans, 184, faubourg Poissonnière, mère des frères
Barreau ; — Philomône Barreau, seize ans, 184,
faubourg Poissonnière, fille de 1a précédente, sœur
des deux principaux inculpés.
On raconte que le principal inculpé, Jos. Barreau
était peintre de portraits.En 1873, après des aventures
assez romantiques, il alla louer,rue d’Assas, un atelier
de peintre.
Ce fut là qu’il commença ses premiers essais de faux
billets par des coupures de 20 fr., gravées sur cuivre.
Son frère Jean fut chargé de les écouler. Mais ils re-
connurent bientôt qu’ils n’avaient pas là une source
suffisante de fortune. De plus, dès les-premiers jours
1a Banque avait signalé leurs billets. Ils y renoncèrent
momentanément.
Ils s’établirent successivement rue Carteau, 7, à
Montmartre, puis à Puteaux, tentant divers essais de
billets de cent francs, que leur mère écoulait. Mais les
billets étaient mauvais, pâteux, faciles à reconnaître.
Ils n’osaient en lancer qu% des intervalles éloignés, et
déménageaient dès qu’ils en avaient répandu quelques-
uns dans leur quartier.
Enfin, en 1877, à Neuilly, Joseph annonça que ses
épreuves étaient parfaites, et on organisa l’émission en
grand.
H fut convenu que Joseph Barreau aurait les billets
sur lui ; que son frère Jean les prendrait un à un, en-
trerait dans les magasins pour les changer et remet-
trait à Gaston Jobet les objets achetés et 1a monnaie.
De cette façon, s’il était arrêté, on ne trouverait sur
lui rien qui put l’accuser e.t il passerait pour une
victime.
Cela dura quelque temps; puis la peur prit Jean, et
Gaston Jobet,qui est doue d’une audace et d’un aplomb
peu communs, se chargea de passer les billets.
On a saisi chez eux 15,000 frs. en or provenant du
change, et quatre cent quatre-vingt-quinze billets de
cent francs. Ces billets n’avaient ni lettre ni numéro de
série. On les émettait au fur et à mesure, afin que
lorsque 1a Banque signalait 1a série fausse, on pût en
entamer une autre pour le lendemain.
D’après l’évalution faite par les experts, ces faus-
saires ont, depuis 1877, lance dans la circulation pour
150,000fr. de billets faux,dont la majeure partie déjà a
été retirée par 1a Banque.
La police et la photographie. — Le maire de Mar-
seille s’occupe en ce moment de la création pour 1a
police d’un service photographique qui aurait pour
but de photographier chaque individu prévenu d’un
crime ou d’un délit grave. L’épreuve sera jointe au
dossier tandis qu'une autre reproduction sera classée
à 1a préfecture de police, avec toutes les indications
pouvant rendre les recherches efficaces.
C'est sur les conseils de M. Jacob, chef de service de
1a sûreté à Paris, et de M. Lombard, officier de paix
attaché au cabinet du préfet de police, que sera orga-
nisé ce service protographique; le local affecté audit
service sera rue des Olives, 6.
Grâce à ce moyen, mis en pratique avec succès à
Paris, les malfaiteurs pourront difficilement échapper
aux conséquences de leur identité.
Ajoutons, dit lé Petit Marseillais, que l’appareil
photographique sera transporté sur le lieu d’un crime
aussitôt 1 attentat connu. Les traits des cadavres se-
ront ainsi reproduits par 1a photographie, avant que
1a décomposition ait anéanti de précieux vestiges pour
1a justice.
Cette innovation est sérieusement étudiée en ce mo-
ment au point de vue pratique par le maire et le com-
missaire central.
Un triste événement vient d’avoir lieu à Prenzlau
en Allemagne.
Un capitaine du 64« régiment faisait depuis quelque
temps une cour assidue à la jeune femme du lieutenant-
adjudant du régiment; il s’était permis de parler en
public de son intimité avec elle. Certaines remarques
ayant été répétées par ses camarades au mari, ce der-
nier soumit l’affaire à 1a cour d’honneur de son régi-
ment; il fut décidé qu’un duel aurait lieu entre les deux
officiers.
Comme le lieutenant était l’offensé, il demanda qu’on
se battit au pistolet ; les premiers coups devaient
être échangés à 15 pas de (distance, les adversaires
étant alors libres de se rapprocher à cinq pas l’un de
l’autre, et l’on devait tirer jusqu’à ce que l’un ou l’au-
tre des adversaires fut trop grièvement blessé pour
continuer le combat.
La rencontre eut lieu dans 1a clairière d’un bois, près
de 1a ville. Au premier échange de coups de feu, 1a
balle du lieutenant effleura le capitaine sans le blesser,
et au quatrième coup, ce dernier envoya sa balle per-
cer le poumon droit et le cœur du lieutenant.
Dans l’ordre du jour publié par le commandant du
régiment, il fût déclare que le lieutenant W. était
mort subitement ; on y fit Télôge de son caractère, de
son mérite, de son dévouement au trône, et on expri-
ma 1a douleur causée par sa perte à ses frères
d’armes.
L'épave de - l'Eurydice. - — On n’a pas réussi,
depuis vendredi dernier, à remettre à flot l'Eurydice.
Les remorqueurs et les allèges ont dû retourner au
port vers minuit, après avoir passé un câble sous le
bâtiment naufragé. La mer ôtait très agitée ; le vent
soufflait de terre, et il fallut renoncer à placer 1a se-
conde chaîne, que l’on fixa fortement sur place, et à
l’extrémité de laquelle on mit une bouée.
Pour ajouter au contre-temps de lajournée, M. Har-
ding, qui dirigeait l’opération, tomba d’une échelle et
se blessa au pied ; et l’un des hommes, blessé au dos,
dut être reconduit à terre pour y recevoir des soins.
Samedi et dimanche, les signaux du sémaphore an-
nonçaient une tempête prochaine, et, par le vent du
sud qui soufflait dans 1a baie de Sandown, il a fallu
discontinuer les travaux. On suppose que, sur le nom-
bre des malheureux marins de l'Eurydice qui ont été
noyés dans l'entrepont beaucoup de corps ont dû être
emportés à 1a mer par les écoutilles et les sabords. On
avait cependant apporté des cercueils pour recevoir
les corps qui seront retrouvés.
Un T’kint russe. — On écrit de Saint-Pétersbourg,
11 avril au Temps : - On vient de découvrir un pendant
au vol dont te Banque de Belgique fut victime il y a quel-
que temps. Le caissier du Crédit foncier russe a été ar-
rêté à 1a suite de détournements qui représentent un
total de plus de deux millions de roubles. Il s’appelle
Youkantsof. Cet événement a mis tout St-Pétershourg
en émoi.
- Youkantsof avait commencé par être un petit em-
ployé dans l’administration de l’accise, en province. 11
vint plus tard à Pétersbourg. Bel homme, ayant bonne
tournure, du savoir-faire, il épousa 1a fille d’un des
plus riches banquiers de la capitale. Ce mariage, qui
n’a pas été heureux, l’avait lancé dans le monde de 1a
finance. Il possédait au Crédit foncier un emploi lucra-
tif; il était devenu gentilhomme de la Chambre.
» Youkantsof, séparé de sa femme, entretenait une
tsigane pour laquelle, dit-on, il a fait des folies; mais
il paraît avoir été moins une victime de l’amour que
du jeu, cette passion dominantedes Russes.
* Il occupait, à deux pas de chezmoi, une somptueuse
habitation.
» En chiffres exacts, 1a somme dont 1a disparition a
été constatée lors de l’examen de te caisse s’élève à
2,123,295 roubles 62 kopeks 1/2. De plus, on a trouvé
chez Youkantsof, au moment de l’arrestation, 7000 li-
vres sterl. en papier anglais et environ 19,000 roubles.
» La Société du Crédit foncier a publié dans les jour-
naux un rapport explicatif, où on relève certaines
obscurités. Ainsi, elle dit que « depuis quelque temps »
les dépenses excessives de Youkantsof avaient éveillé
l’attention des directeurs.Depuis quand? C’èst ce qu’on
ne dit pas; mais Youkantsof était caissier depuis six
ans, et ses premiers vols doivent remonter à une épo-
que déjà éloignée. Le. contrôle était certainement mal
organisé, bien que l’administration s’efforce de prou-
ver le contraire.
» On procédait chaque mois à 1a révision de 1a caisse.
Toutefois, pour la rapidité du service, on s’y prenait
de 1a manière suivante. Les titres étaient classés par
paquets, et ces paquets étaient revêtus des cachets de
[’auministration.Dans l’intervalle d’une révison à l’au-
tre, il avait toujours fallu.ouvrir certains paquets pour
le détachement des coupons de rente ou le règlement
des dividendes.
» Ces paquets ouverts étaient les seuls dont le con-
tenu fut vérifié mensuellement, toutefois, on se bornait
à compter les valeur sans les examiner, et si le nombre
voulu se retrouvait, on passait outre, Quant aux pa-
quets fermés, on en faisait le dénombrement sans les
ouvrir. Le contenu était écrit au dos. Il y avait doue à
chaque révision des liasses qu’on ne vérifiait pas. et
d’autres qu’on vérifiait d’une manière superficielle.
Comme Youkansof pouvait lui-même cacheter des
paquets par subrogation, il n'a pas eu beaucoup de
peine à dissimuler ses détournements.
» Cependant, ont finit par eütreprcnlre une révi-
sion' approfondie, qui a duré six jours. Youkantsof
prétexta une matendie. Ou continna l’examen sans
lui. Alors se révéla lé déficit. Le caissier infidèle s’é-
tait approprié des papiers déposés par l’Etat au Crédit
foncier, et consistant en obligations d’emprunts russes
émisa Londres. On courut chez lui. H n’avait pascher-
ché à fuir; il a tout avoué, ajoutant que les sommes
détournées avaient été dépensées par lui et qu’on r.e
les retrouverait pas.
» On assure que lq Crédit foncier est en état de sup-
porter cette perte sensible. »
Une faiseuse d’anges. — Une femme,nommée Res-
tell, ayant acquis une immense fortune à New-York
par dès pratiques criminelles, s’est tuée le lr avril en
se coupant la gorge; elle devait comparaître ce jour
là devant 1a justice pour répondre à une accusation
lancée contre elle par 1a Société pour 1a suppression
du vice. Elle laisse une fortune de 6 à 7 millions.
Le Neio-York Tribune dit : - L’hôtel magnifique
qu’habitait cette horrible femme est un témoignage
des hontes et des crimes des particuliers, et une preuve
de l’insuffisance à ceux à qui est confiée l’exécution de
nos lois. 11 y a 40 ans que cette reptile commença dans
cette ville sa longue série de meurtres, car la loi les
considère comme des meurtres. Elle a parfaitement
réussi jusqu’à une période dontquelques semaines seu-
lement nous séparent, quoiqu’ayant été arrêtéé quel-
quefois.
» Dans une occasion elle a subi une détention très
courte. Une autre fois le peuple a attaqué sa maison,
mais 1a police l’a défendue et sauvée. Tel est le total
des châtiments infligés à une femme qui pendant tout
ce temps violait non seulement les lois, mais encore
faisait annoncer leur violation dans tous les journaux.
Elle avait 67 ans. »
La loi de Lynch. — Les journaux américains
rendent compte d’une terrible application de 1a loi de
Lvnch : - Il y a quelques jours, un résident de Litleton
(Virginie occidentale) nommé John Wallace était arrêté
comme meurtrier présumé de sa belle-fille, du baby
de celle-ci et d’une jeune fille, Mary Church ; il s’est
reconnu l’auteur des trois assassinats. Plusieurs
citoyens de Littleton ont tiré de ce misérable une ven-
geance odieuse. Dimanche matin, le garde de faction
devant 1a porte de 1a maison où le meurtrier était en-
fermé a subitement été entouré par vingt-cinq hommes
armés qui, sur son refus' de les laisser passer, ont tiré
en l’air quelques coups de pistolet. Le garde, sans
s’opiniâtrer davantage dans sa résistance, s’est enfui à
toutes jambes, et les visiteurs, pénétrant dans une
salle du rez-de-chaussée où brûlaient plusieurs tempes,
les ont éteintes, puis ont déchargé leurs revolvers
contre le plafond de 1a chambre au-déssus, occupée
par le prisonnier, sous 1a surveillance d’un autre garde.
John Wallace, en entendant ce vacarme, est tombé
à genoux et s’est mis à prier et à sangloter. Un instant
après, 1a porte de sa chambre a été ouverte brusque-
ment, et les justiciers ont fait leur entrée.
— Mon Dieu ! s’est-il écrié, ne me tuez pas !
Des ricanementsontétéla seule réponse à cet appel.
En un clin d’œil, le garde a été terrassé. Ensuite Wal-
lace a été étendu sur le dos et on lui a lié les bras.
Une longue corde a été attachée solidement autour
du cou du patient, qui a été traîné tête première au
bas de l’escalier, puis hors de 1a maison et jusque sur
1a voie ferrée. Les vingt-cinq barbares, s’étant attelés
à 1a corde les uns derrière les autres, se sont mis à
courir le plus vite que possible.
De temps à autre, ils ralentissaient leur course, afin
de varier le supplice. Ils se sont arrêtés à un mille en-
viron de Littleton, ont pendu leur proie à un arbre au
bord du chemin et se sont dispersés.
Un train du chemin de fer Baltimore and Ohio a
passé en cet endroit à six heures du matin. Un peu
avant d’y arriver, ce corps humain se balançant à une
branche d’arbre a été aperçu et a excité un grand in-
térêt parmi les passagers. A 1a demande générale, les
freins ont été serrés et le train a passé très lentement
devant le pendu, afin que chacun pût se rassassier les
yeux de ce spectacle.
Les autorités, prévenues un moment après, ont fait
dépendre John Wallace. Le cou était rompu, 1a co-
lonne vertébrale brisée, et le corps entier n’était
qu’une plaie hideuse. Le coroner a convoqué un jury,
dont le verdict a déclaré que le défunt avait été pendu
par des inconnus.
En vélocipède. — Nous lisons dans le Globe, de
Golden (Colorado) : - M. Johnson, musisien ambulant,
désirant aller de Garland (Cploraffo) au Texas, a fabri-
qué un vélocipède d’un nouveau genre pour accomplir
le voyage. Deux vélocipèdes à deux roues ont été at-
tachés ensemble dp manière à pouvoir courir sur un
cheminde 1er. Des axes de bois ont été construits pour
permettre d’adapter 1a largeur de la machine à celle
d’une voie ferrée quelconque, et des leviers ont été
installés de façon a employer les mains ainsi bien que
les pieds, pour pouvoir moteur. Le tout a été placé sur
les rails à Garlaud.
- Assis sur un siège ménagé au milieu de l’appareil,
Johnson est arrrivè à Géiden sans accidents, ayant
franchi 1a distance à raison de 15 milles à l’heure. Il a
été rencontré près du ranch deGoldsmith pafiun homme
qui, bien qu’ayant un bon cheval, n’a pu lutter long-
temps de vitesse avec lui.
» Johnson est un ancien employé de chemin de fer,
et il a toujours sur lui un tableau'indiquant les heures
de départ des divers trains, afin de pouvoir enlever
son appareil de dessus les rails un peu avant le pas-
sage de chacun d’eux. La machine étant fort légère,
ces déplacements sont l’affaire d’un instant.
Le commerce de l’opium. — Un professeur de
l’Université de Bonn (Prusse), M. le docteur Christlieb,
a publié récemment, sur le commerce de l’opium dans
l’Inde anglaise et sur ses conséquences, une étude dont
les conclusions sont intéressantes à connaître.
C’est à ce titre que nous donnons un résumé de son
travail d’après les journaux allemands.
Le gouvernement indien a tiré jusqu’ici de cet arti-
cle 1a septième partie de ses revenus. L’importation
de l’opium en Chine a constammentaugmente jusqu’en
1875, année pendant laquelle 90,000 caisses (en chiffres
ronds) sont entrées dans le pays, pour une valeur de
220 millions de marks (le mark allemand vaut l fr. 25
c.) ; mais aujourd’hui 1a Chine a commencé à faire une
concurrence redoutable à l’Inde, pour 1a culture de
'opium, ou dumoins du pavot d’où I on extraitl’opium.
C’est en 1773 que fut tentée, comme on sait. 1a pre-
mière introduction dé l’opium hindou en Chine, sous
forme de médicament. L’usage s'en répandit parmi 1a
population, et vingt ans après on se plaignait déjà de
son abus. En 1799, l’importation en fut prohibée sous
les peines les plus sévères. Mais l’élan était donné : 1a
contrebande profita de l’interdiction, et, grâce à la
corruption des employés chinois, ce trafic prit un dé-
veloppement de plus en plus considérable. On connaît
les suites : la guerre de 1839, terrüifiée par le traité de
Nanking (1842), par lequel les Chinois se refusèrent à
légaliser le commerce de l’opium.
Cependant, après une nouvelle guerre et sous le
coup de 1a révolte des Taëpings, 1a Chine admit, dans
le traité de Tien-tsin (1860), que l’opium ne serait plus
traité comme marchandise prohibée, mais qu’il serait
taxé à un droit d'entrée do 204 marks par caisse de
133 1/2 livres anglaises.
La convention de Chefou ou Cliefoo, conclue dans
les derniers temps, amena un changement sur ce point
au traité de Tien-tsin : elle stipulait qu’au droit de
douane payé par les importateurs s’adjoindrait un
droit dit de transit (Li-Kin), payé par les acheteurs ;
mais l’Angleterre/ dit-on, n’a pas ratifié cetteclause.
Quoi qu’il en soit, ces énormes impôts n’ont fait
aucunement baisser l’importation, ni diminuer 1a con-
sommation. A Ningpo, ville de 400,000âmes, on compte
2,700 boutiques (chiffre officiel) pour la vente de l’opium,
soit une boutique par 148 habitants. L’habitude de
fumer l'opium a gagné les classes riches; suivant
l’auteur, dans le palais impérial de Peking il a été
ouvert un débit d'opium à 1 usage des employés.
On estime à 3 ou 4 millions le nombre des’ fumeurs
d’opium. Un médecin des missions disait que dans sa
clientèle il avait 10 0/0 de ses malades qui étaient des
fumeurs habituels de cette drogue, et 5 0/0 qui ôtaient
des commençants. Le sort d’un fumeur d’opium, c’est
te ruine physique, morale et financière dans un délai
donné. On en vient à'commettre des attentats contre
1a propriété et 1a vie d’autrui, à vendre sa femme et
ses enfants.
Le gouvernement chinois se rend parfaitement
compte de cet état de choses. Le docteur Christlieb
paraît croire que, si ce comnièrce cessait, maint obsta-
cle qui entrave les relations internationales avec 1a
Chine disparaîtrait.
D’après lui. les intérêts de l’Inde elle-même font
pencher 1a balance de ce côté. Les famines terribles
qui désoleot l’Inde depuis quelques années prouvent
que le sol, en ce pays, a été trop envahi par 1a culture
de l’opium au détriment des céréales.
L’opium y règne, en effet, sur 1,033,000 acres de terre.
Quelques poisons de notre intimité ; le plomb et le
chrême. —- C’est 1a semaine aux jambons. On en voit
partout ; on en voit surtout, enveloppés d’une toile
jaune portant une estampille américaine. Il faut se
méfier de ces jambons-là, eai* l’enveloppe est teinte
avec uné dissolution de chromate de plomb qui doit la
rendre imperméable. Or, le jambon ainsi enveloppé
peut très-bien s’imprégner de chromate de plomb et
le. chromate de plomb est un toxique violent, capable
de produire des accidents graves. On dît aussi que 1a
belle apparence dorée que possèdent ces jambons,
comme le possèdent également plusieurs sortes de ha-
rengs saurs et plusieurs sortes de saucisses fumées,
décorés les uns et les antres de noms étrangers, serait
due au bichromate de potasse. Oh sait que les compo-
sés de plomb et de chrôme sont des poisons redouta-
bles qui déterminent des accidents toxiques avec des
doses relativement minimes et cependant les sels de
plomb et de chrome sont employés dans une grande
quantité de préparations servant à notre usage pres-
que.journalier.
Ainsi, on a reconnu que le cachou de Bologne dont
font usage lés fumeurs pour retirer à l’haleine l’odeur
du tabac contenaient jusqu’à 20 centigrammes de sel de
plomb, par chaque boite. Les mèches jaunes à briquet
doivent leur facilité de brûler au seul contact crune
étincelle, au chromate de plomb qui entre pour uh
cinquième dans le poids de te mèche.
Un certain nombre de cosmétiques destinés à donner
1a blancheur à 1a peau, 1a fermeté à la chair ou à effa-
cer les rides, ainsi que des teintures pour colorer les
cheveux, sont à "base de plomb.
Un médecin suisse, pensons-nous, vient d’appeler
l’utténtion des hygiénistes sur les toiles vernies grise?,
dites toiles américaines, dont sont tapissées les
petites voitures d’enfants. D’après ce savant, ces
toiles doivent leur couleur grise à un vernis contenant
du carbonate de plomb dans des proportions vraiment
effrayantes. Cette toile renfermerait,, par décimètre
carré, 1 gramme 736 milligrammes de carbonate de
plomb, cùst-à-dire 1 gr. 348 de plomb métallique ! Il
parait que de nombreux cas d’empoisonnements par le
plomb auraient été signalés ainsi, chez de jeunes en-
fants, pour lesquels on faisait usage de voitures recou-
vertes de toiles vernies grises. Un très grand danger
menace donc ces chers petits êtres et il faut proscrire
sans miséricorde toutes les voitures tapissées de toile
grise ; on doit n’employer que celles tapissées avec
des toiles brunes dent 1a couleur est obtenue avec des
matières ferrugineuses, ou avec de l’ocre qui n’est pas
vénéneuse.
On voit par ce qui précède combien l’administration
a besoin d’exercer une surveillance active et inces-
sante afin d’éloigner de nous,les dangers qui,sans nous
en douter, nous menacent à chaque pas.
A propos du téléphone, un dispositif absolument
nouveau vient d'être proposé parM. Breguet à la der
niêre séance de l’Académie des sciences à Paris, dis
positif tellement différent de ce qu’on connaissait jus
qu’ici qu’il prend presque l’importance d’une décou-
verte. Son appareil téléphonique semble en effet au
premier d’abord n’avoir plus rien de commun avec
l’instrument de Graham-Belle. Il lui a donné le nom de
téléphone à mercure.
Que l’on se figure deux tubes de verre fermés par
une membrane et terminés par une pointe de diamètre
capillaire, pleins de mercure et reliés par un fil de
platine. Ils plongent chacun dans un verre plein d’eau
acidulée, au fond duquel est une couche de mercure.
Ces deux couches au contact desquelles n’arrive pas
l’extrémité capillaire, des tubes de .verre, communi-
quent également entre elles par un fil de platine.
Dans ces conditions, le niveau du mercure dans le
tube capillaire s’établit à une hauteur invariable.Mais
si l’on exerce à 1a surface de l’un des tubes pleins de
mercure une certaine pression, on modifiera naturelle-
ment 1a hauteur de ce niveau. Or, des expériences ont
montré que dans ces conditions il se développe un
courant électrique. Ce courantagit à son tour sur le
niveau du mercure dans l’aütre tnbe.
Si donc on parle au-dessus de l’une des colonnes de
mercure, on fait naître des séries de courants électri-
ques ou plutôt de variations de force électro-motrices,
variations qui engendrent dans le second tube des vibra-
tions exactement correspondantes à celles qui leur ont
donné naissance. En d’autres termes, si l’on parle au
haut de l’un des tubes, on entendra au sommet de
l’autre.
Une rondelle de sapin fixée au tube sert pour le trans-
metteur. à recueillir les vibrationsde 1a voix et, pour
le récepteur, à les porter à l’oreille
Reste à savoir ce que l’avenir réserve à cette inven-
tion nouvelle.
Le téléphone vient d’être adopté par le gouverne-
ment japonais. Le Japon Hérald rapporte que des ex-
périences ont eu lieu récemment avec l’appareil du
docteur Bell, entre Yokohama et Tokio, en présence
de l’Empereur, de l’Impératrice et de M. Ito, ministre
des travaux publics.
Les résultats ayant été très satisfaisants, le mikado
a fait acheter un grand nombre d’instruments télépho-
niques, afin de mettre son palais en communication
avec les différentes administrations de 1a capitale. 11
est question d’en installer également dans les princi-
pales villes du Japon.
Chronique théâtrale.
THÉÂTRE ROYAL.
A l’instar de ce bui se fait à Paris et dans plusieurs
villes de France, M. Jahn avait organisé hier, à
l’occasion de la semaine sainte, un concert spirituel
dont le Stabat Mater de Rossini faisait les princi-
paux frais.
Nous l’avons donc réentendu.une Ibis de plus, ce
fameux Stabat Mater, qui dès sa première appari-
tion a prêté à tant de controverses, a soulevé tant
de critiques d’une part et s'est attiré tant d’éloges
de l’autre.
Au risque de tomber dans des redites, nous ne
pouvons nous empêcher d’ajouter encore quelques
réflexions à toutes celles que l’œuvre de Rossini a
déjà inspirées.
Au point de vue de la technique musicale c’est
une belle conception, mais en est-il de même au
point de vue du style? Nous ne pouvons l’admettre,
non pas que nous voulions critiquer le déploiement
des forces orchestrales qui n'y sont pas ménagées,
d’autres avant et après lui en ont fait usage et
parmi eux de grands maîtres tels que Chérubini,
Mozart, Beethoven, Gounod, etc., mais aucun ne
s’est départi autant de la forme religieuse, mys-
tique, comme aucun n’a visé à un aussi haut degré
à i’eflèt vocal.
C’est là à notre avis un défaut. Si le Stabat Mater
avait été écrit dans l'unique but d’être exécuté
dans des concerts, comme celui que nous avons
entendu hier, nous n’y trouverions rien à redire.
Mais comme sa véritable destination est d’être
chanté sous les voûtes de nos anciens temples go-
thiques, où la musique ne devient qu’un accessoire
non obligé des pompes et cérémonies religieuses,
nous devons, logiquement parlant, lui trouver des
visées trop théâtrales.
Pour caractériser notre pensée par une compa-
raison un peu triviale, nous pensons involontaire-
ment, en attendant le Stabat, aux brigands de
Fra Diavolo, se signant et se jetant à genoux en
entendant des chants religieux et cela au moment
ou ils sont prêts à commettre un meurtre. Nous y
retrouvons bien la caractérisation de ces races
fanatiques espagnoles et italiennes, priant par ha-
bitude mais non par sentiment, superstitieuses
mais inconscientes dans le mal. Il ne nous semble
pas impœsible, que Rossini, malgré le génie dont il
était doué, ait subi involontairement l’influence de
cet esprit national, sucé avec le lait maternel et
développé ensuite par les habitudes et sous l’air du
pays natal.
Quelles que soient du reste les causes qui ont
présidé à la manifestation des deux sentiments
opposés qui circulent dans l’œuvre, ils existent et
ressortent tous leurs effets.
Ce sont là peut-être même les motifs du succès
qu’obtient toujours le Stabat. Les morceaux com-
mandent les applaudissements et jamais ils ne
i sincèrement admiré
sont ménagés. Hier encore les solistes, les chœurs
et l’orchestre en ont eu leur part. Il faut ajouter
aussi que l’interprétation a été très satisfaisante.
Mentionnons en première ligne M. Larrivée qui
ferait un excellent chanteur d’oratorio et qui a ait
le Pro Peccatis avec beaucoup de sentiment et de
sagesse. M. Van Cauteren, qui chantait le ténor,
était cette fois sur son véritable terrain, nous avons
donc le droit d’être plus sévère pour lui que pour
les autres solistes et la vérité nous oblige de dire
que nous nous étions attendu à plus de perfection
de sa part. C’était bien, mais ç’aùraît pu êthe mieux
encore. Les parties féminines tenues parMmes d’Er-
villy et Leavington ont été très bonnes. Comme
nous le disions plus haut, l’ensemble a été très
satisfaisant et M. Jahn a tiré tout le parti pos-
sible des ressources dont il disposait. S’il avait pu,
comme l’a fait un de ses prédécesseurs, renforcer
le cadre des chœurs par les premiers sujets de la
troupe, la sonorité y aurait gagné puissamment et
C’aurait été complet.
La seconde partie du programme était à elle
seule encore tout un concert. Nous y avons enten-
du : Une Ave Maria de Chérubini, avec solo de cor
anglais par M. Bonzon, notre excellent hautboïste
qui s’est montré l’artiste éminent que nous con-
naissons, chanté par Mlla Dupouy. C’est dommage
quand on possède une aussi jolie voix d’avoir tant
peur. Cependant le public se montre toujours des
plus indulgents à l’égard de cette artiste et hier
encore elle a été rappelée. Un O Salutaris de Ché-
rubini a été très bien chanté par M. Van Cauteren
ainsi qu’un Ave Maria Stella de Proch par Mme
Laville, avec accompagnement de violon obligé par
M. Vau den Broeck. Décidément Mme Laville est
une des meilleures musiciennes et une des chan-
teuses les plus correctes,que nous avions encore eues
à notre théâtre et nous l’avons sincèrer
dans ce morceau.
Un quatuor de Mozart et un Menuet de Bocclie-
rini, exécuté par MM. Van den Broeck,Huybrechts,
Ceurvelt et Faes, tous artistes de l'orchestre et
membres du Cercle des Quartetlistes, faisait di-
version aux œuvres vocales. Ce n’est ni le moment
ni la place pour détailler l’exécution du petit chef
d'œuvre de Mozart. Ces MM. y ont mis de l’ensem-
ble et de la justesse, c’est déjà beaucoup; le style
et les nuances par contre laissaient à désirer. Di-
sons cependant que M. Van den Broeck possède de
l’école et qu’il pourrait dignement interpréter les
classiques s’il pouvait se consacrer uniquement à
l’étude de leurs œuvres. Le menuet a été si bien
enlevé qu’il a été unanimement bissé, nous ne
pourrions en faire plus grand éloge.
L’orchestre a été la partie faible du programme
ei Y ouverture (n° 3) de Léonore de Beethoven a
laissé beaucoup à désirer. Le trait des violons de
la fin a été littéralement liâchê. Nous n’en vou-
lons pas à M. Jahn et lui savons gré au contraire
de nous l’avoir fait entendre. Le chef le plus intel-
ligent et le plus capable ne peut ajouter au savoir
et au mécanisme de ses musiciens et plusieurs de
ces Messieurs de l’orchestre ne possèdent pas le
talent exigé pour interpréter des pages musicales
aussi difficiles et aussi fortement conçues que l’est
celle de l’immortel Beethoven. La marche du
Songe d'une Nuit d'Eté de Mendelssohn a été
mieux enlevée, mais n’avait cependant pas la
maestria et le coloris auxquels elle prête.
Somme toute le concert spirituel a réussi au-delà
de l’attente et nous a prouvé que quand il s’agit
d’organisations purement musicales, M. Jahn est
un chef d’un incontestable talent. C. S.
Une critique d'Aïda.
Les représentations de la dernière grande œuvre
de Verdi, sur notre scène lyrique, nous rappellent
une bonne histoire qui se passa il y a quelques an-
nées en Italie.
L’opéra de Parme avait monté Aida, et les Par-
mesans comme les habitants des villes des environs
s’empressaient d’aller applaudir la dernière produc-
tion du maestro favori, le roi de la mélodie italienne.
Parmi les auditeurs se trouvait le signor Bertani,
habitant de Reggio, qui se rendit à deux reprises
aux représentations a Aida. Il en sortit chaque fois
fort mécontent, à ce point qu’il adressa au compo-
siteur un compte, embrassant ses frais de déplace-
ment, ses additions d’hôtel et de restaurant, plus
le montant de ses deux fauteuils d’orcliestre.
Le signor Bertani accompagnait ce mémoire
d’une lettre de commentaires dans laquelle il di-
sait ; “ Je suis arrivé à cette conclusion : Aida est
un opéra qui ne renferme absolument rien de na-
ture à exciter l’enthousiasme, et n’étaient la mise
en scène et l’effet décoratif, le public n’aurait jamais
eu la patience de l’ouïr jusqu’à la fin. LorsquMïda
aura attiré trois ou quatre fois la foule, les curieux
plutôt que les düeltanti, la partition en moisira
dansles cartons de la bibliothèque.du théâtre. Fi-
gurez vous alors, cher Signor Verdi, le regret que
j éprouve d’avoir gaspillé environ 32 lire, et ajou-
tez à ce malheur la circonstance aggravante que je
suis dépendant et père de famille ce qui fait que cet
argent trouble mon repos comme un spectre épou-
vantable. Voilà pourquoi je vous adresse franche-
ment ce compte espérant que vous voudrez m’en
rembourser le total. «
Voilà ce qui s’appelle de la témérité. Plus d’un
compositeur aurait peut être payé le mémoire si
celui-ci n’avait été accompagné ‘de l’éreintement
qu’on vient de lire.
Verdi ne fut pas formalisé. Cette lettre le fit rire
d’abord; puis elle le laissa tout rêveur, et à la suite
de ses méditations le compositeur écrivit à M. Ri-
cordi, son éditeur à Milan, en invitant celui-ci à
payer au pauvre habitant de Reggio la somme de
27 lire 80 centimes.
“ Vous comprenez, disait Verdi dans sa lettre,
que pour débarrasser ce brave père de famille des
spectres qui le poursuivent je souscris volontiers
à sa demande. «
Mais là note portait 32 lire. Pourquoi le compo-
siteur opérait-il une retenue sur le total ?
Voici. Verdi avait biffe ce paragraphe : Souper
détestable à la station — 2 lire, qui figurait deux
fois sur la note.
“ Je nq sais pourquoi je dois payer les mauvais
soupers de M. Bertani, s’était dit le compositeur. Il
n’avait qu’à manger en rentrant chez lui
En payant, Verdi imposa pour condition à son
étrange créancier qu’il lui enverrait l’engageant
de ne plus assister à une œuvre nouvelle due à sa
plume.
L’éditeur Ricordi chargé de cette négociation
crût d’abord à une plaisanterie, mais s’étant rendu
à l’adresse indiquée il trouva en effet un signor
Bertani tout disposé à accepter l’argent.
La somme lui fut remise en échange de la décla
ration suivante :
“ Le soussigné reconnaît avoir reçu du maestro
G. Verdi la somme de 27 lire 80 centimes à titre de
remboursement de mes dépenses de voyage à Parme
en vue d’assister à la représentation d'Aida, le
compositeur trouvant juste de me faire rentrer
dans mes fonds, son œuvre n’ayant pas été à mon
goût. Il est entendu, en même temps, que je n’as-
sisterai plus à l’exécution d’une œuvre nouvelle
du maestro ou du moins que je ne rendrai pluscelui-
ci responsable de mes impressions et de mes
déboires. •>
Ainsi fut réglé à l’amiable, sans frais de chicane
et de procédure, ce différend original dans lequel
ou ne sait trop qui admirer le plus de Verdi ou du
Signor Bertani de Reggio. P. M.
Lorsque, en 1856, une association pour la rziv,»
douanière se constitua, c’est encore à lui quWT9
les bases; c’est à l’énergie qu’il montra aux nJ0-5-ut
a?!».1 organisa que l’on fût redevable du progrèJ
l’idée fit daDS notre pays. Ce qu’il rencontra
tance alors fut inouï. Il eut à lutter contre une
tion des chefs d’industrie. Mais, fort de ses LC„°al1'
tions, il résista et il eut 1a satisfaction de voir son c'
tôme prendre racine et, plus tard, être pour ainsi h?8'
généralement adopté. pour ainsi dire
La même année, avec les membres de cette assn^,-
tion, il réussit à réunir un congrès internatiénal S,
les réformes douanières qui, sur sa proposition m
paraître un manifeste proclamant ce principe «, G i
liberté de commerce était un besoin de la sociétéVa
maine. De ce congrès sortit une association inféra.'
tionale pour 1a réforme douanière dont M Corr f »
président jusqu’en 1863, éppque à laquelle une anf/U
association fut constituée, également sous sa nrA»?
dence, et qui prit pour objectif une mesure plus rndi
cale encore, la suppression des douanes u '
Comme on le voit, le rôle que joua M. Corr en ce mu
regarde 1a liberté commerciale fat considérable 1U1
M. Corr meurt à soixante-seize ans, après une m,
rière toute consacrée aux idées de progrès spécial*'
ment dans le domaine économique. ’ K
11 était Irlandais, de Dublin, Où il naquit en 1802 I
5 février. Son arrivée en Belgique, où son père s’étànt
réfugié, après les mouvements insurrectionnels ,11
l’Irlande, remonte à 1814. De 1821 à 1826, bien qu’étran
ger, il servit dans l’armée des Pays-Bas. Il prit nart à
Ta révolution belge, fut naturalisé et, pendant nombra
d’années, commanda, avec le grade de capitaine una
compagnie de 1a garde civique de Bruxelles ’
Il prit part également à nos luttes politiques et fut
avec M. Verhaegen, un des fondateurs de l’Association
libérale de 1a capitale, après avoir 'été membre de
l’Alliance. Il appartenait à plusieurs sociétés anglaises
ayant pour objet le progrès des sciences, et il fut en
compagnie de MM. Garnier-Pagès, Desmarest et lord
Brougham, un des promoteurs de l’Association inter
nationale pour le progrès des sciences sociales nUi
tint ses assises à Gand, à Bruxelles, à Amsterdam et à
Berne. De 1845 à 1864, il remplit, à diverses reprises
les fonctions de juge au tribunal de commerce dé
Bruxelles.
L’ihhümation de M. Corr aura lieu demain samedi
à 11 h. 1,2, à l'ancien cimetière du Quartier-Léopold’
On se réunira à 11 h. à 1a maison mortuaire, 24, rue dé
Deux-Eglises.
Le Rappel annonce la mort d’un sculpteur de grand
talent, M. Pierre Robinet, premier second grand prix
de Rome, médaille d'or du salon de 1870.
M. Robinet avait restauré le grand portail de la
belle église de Sentis, exécuté des statues au palais du
Louvre.aux Tuileries, (pavillon dé Flore), à Versailles
colle du baron Larrey et du baron Desgeneties à l’Aca-
démie de médecine de Paris, enrichi Paris d’œuvres
d’art commandées par les églises de St-Rodi, et Saint-
Jacques-du-Haut-Pas, élevé des monuments â la Gua-
deloupe, à Bolbec,à Jersey ; sculpté les bustes de nom-
breuses célébrités contemporaines.
On annonce d’Alost la mort de M. Ed. Vandar Smis-
sen, chevalier de l’ordre ae Léopold, ancien conseiller
communal de la ville d’Alost, ancien président de la
commission des hospices civils, ancien juge au tribu-
nal de commerce, ancien membre de la Chambre de
commerce.
M. Vander Smissen était âgé de 67 ans.
Bulletin météorologique.
OBSERVATOIRE ROYAL DE BRUXELLES.
18 avril. — Un refroidissement de 2 à 3“ s’est produit
depuis hier en Allemagne, dans le centre de te France
et aux Pays-Bas. Sur les côtes occidentales, la tempé-
rature reste stationnaire ou tend même à augmenter.
Le temps y reste pluvieux, et 1a pression atmosphé-
rique y diminue toujours, mais très lentement.
Avis télégraphique transmis aux ports. — Vents très
variables et généralement faibles ou modérés sauf sur
la Baltique, où ils sont assez forts au N.-E.
Faible baisse sur les côtes occidentales.
Forte houle à Thursœ partemps calme.
Pressions : 763 à 760 Espagne et golfe de Bothnie :
760 à 755 partout ailleurs.
Bulletin télégraphique.
AGENCE-HAVAS-BULLIER-REUTBH.
Londres, 19 avril.
Le Reuterbureau publie un télégramme de Cal-
cutta du 18 courant, disant que le général Ross
commandera les troupes allant à Malte, avec le
commandement spécial de la première brigade.
Londres, 19 avril.
Le Times publie une dépêche de St-Pétersboui g
disant : - Dans les cercles officiels oh s’attend à la
prompte réunion du Congrès qui sera probablement
précédé par une conférence préliminaire des am-
bassadeurs à Berlin.
’> En vertu des décisions de cette conférence, les
puissances seraient invitées à participer au Congrès
pour prendre en considération comment les traités
ae 1856 et' 1871 devront être modifiés ensuite des
événements qui ont amené le traité de San-Stefano.
» On paraît être assuré, que cette formule don-
nera satisfaction à Londres et à St-Pétersbourg. »
Chronique judiciaire.
M. le juge d’instruction Van Moortsel a entendu hier
de nombreux témoignages de 1a police et autres, au
sujet des poursuites intentées à quelques étudiants
inculpés dans l’affaire des désordres commis pendant
1a nuit du il au 12 courant.
C’est mardi prochain que le tribunal correctionnel
de Bruxelles aura à s’occuper de 1a prévention de
rébellion et de coups envers le commissaire de police
Lemoine et son adjoint, de 1a 4e division, à charge d’un
de ces étudiants et relativement aux scènes qui se
sont passées pendant la même nuit dans 1a rue St-Lau*
rent.
Samedi dernier, don Carlos a été invité à se présen-
ter devant le juge d’instruction, au sujet de vol du col-
lier de 1a Toison-d’Or, dont nous avons fait connaître
l’auteur. Lundi, c’était au tour de 1a femme du prince
dona Margarita, de se présenter devant la justice pour
donner quelques renseignements sur Boêt, l’ancien
secrétaire de son mari. Par décret, don Carlos a
dégradé Boêt comme indigne de servir sa cause.
ÎVêcrologie.
Nous recevons une triste nouvelle, celle de 1a mort
de M. Michel Corr-Verdermaeren, qui a succombé,
mercredi soir, aux atteintes d’une maladie qui, depuis
plusieurs mois, l’avait contraint à garder 1a chambre.
C'était une personnalité que M. Corr-Vandermaeren,
qui, pendant plus de trente ans d’une vie active, fut
mêlé à tout ce que tenta 1a Belgique pour arriver à 1a
liberté commerciale. Il était, en 1846, de ceux qui pri-
rent l’initiative de 1a création d’une association ayant
pour but de combattre le système protectionniste ét,
en 1847, il faisait, avec nombre d’hommes dévoués à
cette idée, partie du premier congrès des économistes.
Il fut aussi le propagateur d’une autre réforme non
moins importante, la reforme postale, à laquelle il
voulait arriver par Tunification du tarif, résultat qu’il
n’obtint qu’en partie tout d’abord.
Bulletin des Bourses.
Anvers, 11> avril. — 2 1/4 heures. — Le
marché d’aujourd’hui a été ferme mais les affaires fai-
saient complètement défaut.
Les Métalliques restent offertes à 49, 5/1.6 à fin cou-
rant après avoir fait 49 1/8. Au comptant, on clôture à
49 1/2 après 49 1/4.
Les Bons Hongrois 6 0/0 1874 sont recherchés à 88 1/2.
Hormis nos fonds Nationaux qui sont bien tenus, les
autres valeurs n’ont donné lieu qu’à trés peu d’af-
faires.
Dépêches télégraphiques
BRUXELLES, 19 avril. — (Cours d’ouverture).
521/2 (Piastres....I----
------ {Emprunt 1872..---
------ (Banque belge..!--
Métalliques.....|
Turcs......
Bons liquidât...
PARIS, 19 avril. — Cours d’ouverture.)
Crédit mob. 1
Empr. italien
Con. Turcs 5 0/o
Ch. de fer Autr.
Ch. de f. Lomb.
110 -
72 80
147 -
71 55
8 20
520 -
153 -
3 0/o Esp. intèr.
. . 1866..
Mobilier Esp....
V. de Paru,1875
Russes............
Suez..........
Nord Esp......
Lots Turcs....
793/8
738 -
288 -
Lots de Hongrie â fl. ÎOO de 1870.
Au 31e tirage au sort, qui a eu lieu le 15 avril, les
30 séries suivantes, de 50 pièces chacune, sont sorties:
7 1099 1735 2471 2997 4350 4949 5559
64 1390 2069 2573 3403 4460 5293 5877
281 1543 2283 2604 3680 4751 5511 5954
937 1695 2461 2640 3982 4837
Les principaux prix sont éehus aux n“ suivants:
Série 937N«18.
- 1735 - 27.
» 2471 » 29..
1000
1000
1000
Série 4350 N»23.. fl. 100000
» 5559 » 30.. » 1000Ö.
» 5293 » 13.. » 5000
» 64 » 28.. » 1000
Les 18 n°» suivants sont remboursables par 50û fl. :
Série 64 N“ 1. — S. 1099 N® 39. — S. 2069 N» 16. - S.
2283 N°* 35, 48. — S. 2461 N0' 29, 35, 38. — S. 2640 N"
2, 6. — S. 2997 N° 21. — S. 3403 N» 43. — S. 4751 N"
36. — S. 5293 N° 16. — S. 5559 N“* 10, 20. — S. 6877
N°* 11, 46.
Les autres 1475 numéros, compris dans les séries ci-
dessus, sont remboursables par 132 florins.
Le paiement se fera à partir du 15 octobre 1878.
I.ots de Fribourg à fr. Uf de 1800.
Les 75 séries suivantes, de 50 pièces chacune, sont
sorties 8.U43® tirage au sort, qui a eu lieu le 15 avril ;
186 1132 1704 2463 3715 4766 5737 7000 7679
521 1215 1773 2643 3944 5007 5994 7017 7948
527 1374 1840 2763 4014 5011 5995 7026 7970
563 1394 1885 2853 4215 5259 6043 7038
597 1419 1928 2916 4297 5205 6177 7270
831 1421 1954 3058 4304 5305 6201 7422
1060 1495 2064 3433 4367 5356 6270 7539
1103 1563 2307 3587 4473 5472 6553 7635
1114 1573 2348 3666 4499 5571 6904 7637
Le tirage des primes aura lieu le 15 mai 1878.
ETAT-CIVIL.
Déclarations de décès du 17 au 18 avril.
SEXE MASCULIN.
E. Peeters, 15 ans, rue du Meeting. — L. Depoorter,
au 2« régiment d’artilleriè, 22 ans, â Velsique Ruétlersno™.
— F. Parys, Journalier, 05 ans époux de C. Van RöVn°2X’
rue Stuvvenberg. — J. Jacobs, menuisier, 48 ans,epouseue
J. Jongehloeil, Jardin des Capucines. — F. Dollez, tapissier,
45 ans, époux de M. Van Schaeverbeeck, Esplanade. _ a.
Van du Perre, sans prof., 79 ans, époux de.. M. Seti, longue
ue de la boutique.
7 enfants au-dessous de 7 ans, 2 mort-nés.
SEXE FÉMININ.
J. Cantelberg, 50 ans, épouse de C. Varendonck,
Montagne de Pierre. - wZ Soethout, sans prof., 76 ans, veuve
de A. Mertens, rue du Soleil. — J.. Lauwert, sans, proj-' „
ans, veuve de J. Mintjens, à Thissel. — J- Caillé, 52.
époux de P. DaClopper, rue des Béguines.
3 enfants au-dessous de 7 ans, 2 mort-nées.
Emprunt 1871
. 1872
12 7 $
550 -
MADRID, 18 avril.— 8 0/0 Espagnol interieur —
3 0/0 dite extérieur —.—. |