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UB FIMBCUIlSEUIt , Lundi IO Jautler 9849,
«'écoula, et le désespoir entra dans la maison de l'infortuné menuisier.
Quelle nuit ! quel réveil! Mais le ciel réservait à la famille une prompte
consolation.
Le lendemain, Grangeret rentrait chez lui plein de vie et de santé, et
racontait par quel miracle il s'était sauvé. En tombant dans l’eau, ilavait
assé à la nage par dessous le bateau àvapeur, il s’était accroehéensuite
une barre de fer tenant à l’une des roues, avait grimpé jusqu’aux sa-
bords, et s’était introduit à l’intérieur par l’une des lucarnes des maga-
sins. Cà il était tombé à demi-mort de froid et de fatigue. Enfin,
il avait été recueilli par des employés, puis secouru, soigné par le capi-
taine, qui l’avait emmené jusqu’à Avignon, d’où il arrivait à pied, guéri
de la fantaisie de conduire des barques, et assurant à ses amis, fort dis
posés à le croire, que pour rien au monde il ne chercherait à l'avenir à
s'embarquer d’une paredle manière.
De* Banques de la Belgique. -
On lit dans la Patrie :
Nous avons déjà donnéà entendre, que l’influence de la haute finance
n'était point étrangère aux menées qui pressent la conclusion d’un
traité de commerce avec la Belgique. A cette occasion, et à l'appui de
notre opinion, nous avons rappelé qu’à côté de la Société générale fon-
dée par le roi Guillaume, avait été créée la banque de Belgique dans le
but de favoriser l’industrie : son capital fut lixéàSO millions.Pour l'em-
ployer, elle favorisa et provoqua des spéculations sur tes houillères et
4es charbons.
La Société Générale ne pouvant, aux termes de ses statuts, s’inléres-
ier directement dans aucune affaire industrielle, voulut, comme la
banque nouvelle, se livrer à des spéculations; elle créa dans ce but la
Société de Commerce, au capital de 10 millions. Ge n était qu’un prèle-
nom pour lier et négocier toutes les affaires industrielles dont elle de-
vait tirer profit. Vint enfin la mutualité industrielle, société constituée
bu capital de 50 millions, inventée pour prêter secours à la Société Gé-
nérale et à la Société de Commerce. C’est une espèce de société d'assu-
rance qui n’a jamais eu son capital que nominativement. MM. de Rotli-
«child y sont intervenus puissamment.
Ces diverses banques ou sociétés ont favorisé des créations de tontes
natures, une manufacture de glaces et de verres à vitres, au capital de
6 millions de francs ; une raffinerie nationale de sucre indigène au ca-
pital de 4 millions, des filatures, des fabriques de machines, des hauts-
fourneaux, des forges sur une si vasle éclielle eten si grand nombre,
qu’il serait difficile de déterminer d’une manière exacte leurimportan
ce; mais on assure qife la Société-Générale se trouve intéressée pour
plus de 80 millions dans l’ensemble des sociétés qui ont été si impru-
demment formées depuis i 656.
M. Rothschild qui, dès le principe, a concouru à la création delà Ban-
que de Belgique , s’est lié. depuis lors, avec M. Meeus, directeur de la
Société Générale ; il a pris part à quelques-unes de ces créations gigan-
tesques, et il a dû soutenir la retraite par des crédits. On ne doit donc
point s’étonner si ce roi de la banque provoque.de concert avec notre
gouvernement, le traité de commerce avec la Belgique, le premier dans
un intérêt d’affaires, l’autre dans un intérêt de famille.
Il résulte enfin d’une note que j’ai eue sous les yeux, qu'il y a en Bel-
gique en ce moment des sociétés dans lesquelles les banques sont plus
ou moins intéressées pour 4311,9-31,00.1 fr. Les capitaux de ces sociétés
sont, bien entendu, en partie nominaux et ce sont les mêmes hommes,
et nous pourrions dire les mêmes moyens de crédit qui ont soutenu et
fait jouer jusqu’ici tous les rouages.
Dans la seule industrie des fers, la Société de Commerce a, sous son
patronage direct, Couillet, Chatelineau, près de Charleroy ; Silessin,
près de Liège.
La Banque de Belgique, patronne également d’une manière directe,
Borinage, près de.Mons ; Monceaux, pres deCharleroy ; Ougrés, Vennes,
près de Liège. Il esLà remarquer surtout que toutes ces créations gi-
gantesques ont été favorisées parles banques précitées pendant que de
leur côté, des compagnies particulières faisaient des folies analogues.
Onze ou douze hauts-fourneaux ont été fondés,dans le même temps,dans
les provinces de Namur et de Liège. Enfin partout on a adopté les plus
grandes dimensions et construit des forges à côté des hauts-fourneaux
pour dénaturer les fontes avant même quelles soient produites.
Nous examinerons en détailles conséquences de cette production
exagérée qui a amené le prix des fers, en Belgique, à 200 fr. la tonne,
c’est-à-dire à un prix à peu près égal à celui du pays de Galles, pays le
mieux situé pour la production.Mais les Anglais ont pour marche l’uni-
vers entier; tandisque les Belges ne disposent que d’une consommation
<le 4 millions au plus d’habitants, et qu’avec les usines dont nous avons
parlé, ils pourraient satisfaire à celle de presque toute la France.
Si l’on peut s’en rapporter à l'opinion générale du pays, les funestes
conséquences de cet agiotage forcé des banques seraient la seule cause
de la mort de M.Oblenberg, vice-président de la Société Générale et de
celle de M. Drugmann, avocat, secrétaire de cette même société.
M. Meeus, dernier directeur-général,a tenu tête à l’orage et, parlons
les moyenspossibles.il a toujours fait face partout, aidé sans doute du
crédit de ses amis, et sûrement de celui de MM. Rothschild.
On assure qu’aujourd’hui la Banque de Belgique, favorisée tout par-
ticulièrement par le gouvernement belge, reçoit tous les fonds des cais-
ses d’épargne, et se trouve ainsi considérablement aidée dans son rou-
lement.
La reprise des valeurs industrielles qui remplissent les portefeuilles de
toutes ces banques, est l'objet de toutes les convoitises; le traité de com-
merce avec la France sauverait la Belgique d'une crise financière immi-
nente. C’est là une des principales causes des négociations ouvertes avec
ce pays auquel nous sommes si libéralement venus en aide dans toutes
«s questions politiques.
La Bastille.
L’origine de la Bastille, bien que remontant au règne de Charles V,
est toute nationale et patriotique: les courses des Anglais, leurs coups
de main venaient fréquemment porter le trouble et la perturbation
dans les environs de la capitale. Charles le Sage voulut à tout prix pré-
venir les malheurs qu’occasionnaient ces insultes continuelles: il or-
donna la construction d’une forteresse au couchant de l’aris; cette
forteresse fut la Bastille.
Hugues Aubriot posa au nom du roi la première pierre du monument,
non pas en sa qualité d'intendant des finances, mais en sa qualité de
prévôt des marchands. Charles V par cette délégation précise manifes-
tait hautement en cette circonstance l'intention d’agir, non seulement
dans l’intérêt du trône, mais encore au profit de l’indépendance et de la
sûreté de la nation, dont Paris, alors comme aujourd’hui, était le bou-
levart et le palladium.
La Bastille sous Charles V était à plus de cent cinquante toises en de-
hors de l’enceinte de Philippe-Auguste, et le sage monarque, en éle-
vant la nouvelle citadelle, avait bien eu garde de vouloir dresser un
épouvantail aux portes de Paris. Plus tard les maisons de Paris ont
sauté à pieds joints sur la rivière et ont été se ranger sous le canon de
Ja Bastille; mais le canon de celle forteresse n’a jamais écorné une tuile
de leurs toitures. S’il a tonné à travers les saturnales guerrières de la
Fronde, ce fut contre les troupes du roi, et l'on sait que Mademoiselle,
le prince de Condé et le cardinal de Retz étaient du parti du peuple. —
Les deux tours qui faisaient face au faubourg Saint-Antoine s’élevèrent
«l’abord. Deux autres, sur une ligne parallèle, furent construites dans
les cinq années qui suivirent la pose de la première pierre, c’est-à-dire
du l" avril 1369 au 22 avril 1373. Charles VI fit élever quatre autres
tours en face des quatre premières, ce qui porta le nombre de ces tours
â huit,dont l’histoire nous a conservé les noms: la tour du Coin, la tour
de la Basinière, la tour du Trésor, la tour du Puits, la tour de la Comté,
la tour de la Bertaudière, la tour de la Chapelle, et, sans doute par mé-
tonymie, la tour de la Liberté. Sous Charles VI, on lia entre elles ces
puissantes tours par des bâtiments réguliers, vastes, coin modes et aérés.
On bâtit l’hôtel du gouverneur, la chapelle, l’arsenal particulier de la
forteresse, les cuisines et les granges aux engins de guerre, lin fossé
de vingt-cinq pieds de profondeur fut creusé à l’entour des murailles,
«t une plate-forme d’un aspect formidable unit le couronnement des
huit tours. Vingt-quatre pièces de canon devaient être constamment
en batterie sur la place-forme. En 1789.il n’y en avait que treize, et sur
ces treize pièces, onze, s’il faut en croire les commissaires-armuriers
envoyés par la municipalité de Paris, étaient hors de service, et deux
feulement pouvaient, sans danger pour les artilleurs, tirer sept coups
de suite, si l’on avait eu des gargousses de calibre.
La tour du Trésor contenait, à la mort d’Henri IV, en 1610, près de
Vingt-quatre millions en argent, qui en représentaient plus de quaires
vingt-dix mille aujourd’hui. La sage prévoyance du roi et de son mi-
nistre Sully avait amassé ce trésor pour les éventualités d’une guerre
Utile à la prospérité de la France. Le poignard de Ravaillac brisa les
verrous de la tour du Trésor, Marie de Médicos, régente du royaume,
convoitait depuis long-temps ces richesses, amassées avec tant d’ordre
et pures des sueurs du peuple, aussi le premier acte de son administra-
tion fut-il de faire transporter celte somme énorme de la Bastille aux
Tuileries. La régente fit de grandes largesses avec ces vingt-quatre
millions, acheta des consciences, raffermit des fidélités ébranlées, cou-
vrit d’or les complices présumés de Ravaillac, et marcha si bien de pro-
digalités en prodigalités, de profusions en profusions, que dix-huit mois
après le trépas de Henri IV il ne restait plus un seul écu dans les coffres.
Il fallut recourir à de nouveaux impôts, et la tour du Trésor devint de
ce moment inutile sous un règne que le cardinal de Richelieu abrégea
hoarausement pour la gloire et de t’indépandance de la France.
La tour du Comté était remarquable par un autre genre de célébrité.
Ce fut dans cette tour, en 1475, que Louis XI fil construire cette fameuse
cage de bois où devait être enfermé, Guillaume de Harancourl. évêque
de Verdun, atteint et convaincu du crime de haute trahison. <i Cette cage
» était d’une extrême solidité, dit Sauvai, composée de gros madriers
» liés entre eux par des attaches de fer, et si lourde, qu’il fallut recon-
» struire et consolider la voûte qui devait la supporter. Pendant vingt
» jours, dix-neuf charpentiers furent employés à cet ouvrage. » C’est
dans cette même cage que fut renfermé, en 1559, Anne Dubourg, con-
seiller au Parlement, condamné au supplice du feu pourcaused’hérésie.
Sous Charles V, la proximité de l'hôtel Saint-Paul, résidence habi-
tuelle de la cour, avait fait négliger les abords de la forteresse; Charles
V. dont la sollicitude pour la gloire de la nationétait vive et éclairée, ne
s’élait pas contenté de veiller à l'érection de la forteresse tutélaire de sa
capitale; il avait ordonné la construction de l’Arsenal, à quelques cen-
taines de toises de la citadelle, et continué à la rive droite de la Seine.
En l634,on mit la dernière main au projet de Charles V, en reliant par
des fossés et des boulevarts la Bastille à l’Arsenal. Des marais infects,
formés par les inondations annuelles du fleuve, disparurent; des arbres
furent plantés, et celte partie de Paris emprunta à l’architecture gran-
diose de la Bastille et de son annexe l’Arsenal une physionomie originale
et sévère. Les quartiers environnants se peuplèrent, et une fouie de
maisons bourgeoises, d’hôtels splendides, d'édifices utiles vinrent se
grouper autour de ces bâtiments protecteurs.
La partie mitoyenne des tours était exclusivement habitée par les
prisonniers, qui avaient pour promenade la vaste plateforme et la cour,
ombragée d'arbres séculaires. Les extrémités des tours, c’est-à-dire les
cachots et les sommets, qu’on appelait chambres de calottes, n’étaient
presque jamais occupées. Lors de la révolte des Maillotins.le peuple seul
fit usage de ces prisons, on malsaines ou trop étroites, en y enfermant
les conseillers au Parlement, les avocats et plusieurs notables delà bour-
geoise. Les chambres de la Bastille étaient lotiles de forme octogone.el
toutes aussi munies d’un poêle ou d'une cheminée. Les prisonniers
avaient la jouissance d’un bibliothèque riche et bien composée qui se
trouvait dans les bâtiments du gouverneur. La nourriture était saine,
abondante, et les mets étaient même souvent apprêtés avec recherche.
Nous ne présenterons pas ici le fastidieux catalogue des personnages
considérables qui ont expié dans l’enceinte de cette prison célèbre leurs
erreurs, leurs égaremen s ou leurs crimes. La fin douloureuse de Jac-
ques d'Armagnac, duc de Nemours, sous Louis XI; du surintendant
des finances Sembleçay, sous François 1"; du maréchal de Biron, sous
Henri IV ; les procès, précédés d’une détention plus ou moins longue,
du maréchal de Gié, de l’amiral Chabot, du chancelier Poyet et d'un
grand nombre d’autres coupables ou innocents illustres; la fabuleuse
histoire de l'Homme an masque de fer et de Fouquet, sous Louis XIV,
et du nain, sous Louis XV. Latude, le consul Gaspard Maulin. M. de
Sade ont également expié dans ces cachots leurs méfaits politiques ou
leurs écrits immoraux.
On trouva quelques prisonniers dans les chambres delà Bastille; le
comte de Lorges qui n’en sortit que pour entrer dans un hospice, le
célèbre Whyte, un comte de Solage, et quelques antres. 11 arriva qu’en
visitant les profonds cachots de la Bastille on trouva des squelettes en-
chaînés: c’étaient, disait-on, les dépouillesde quelques infortunés jetés
dans ces lieux immondes par la tyrannie; mais tout bien examiné, tout
bien approfondi,\les hommes graves et consciencieux chargés de con-
stater les objets précieux, lesantiquités et lesdocumentsinconnus qu’on
trouverait dans la Bastille établirent d’une manière irréfragable que
ces débris humains, que ces quelques prisonniers enchaînés, n'étaient
point des victimes de la tyrannie royale, mais bien delà tyrannie popu-
laire, car ces ossements étaient ceux des échevins, des notables de Paris,
des conseillers au Parlement que le peuple, lors de la révolte des Mail-
iotins. avait jetés là et oubliés après son règne éphémère.
Bruxelles, 10 janvier. — M. Dujardin, chargé d’affaires près des
villes libres anséatiques, est en ce moment à Hanovre.
— Il y aura, mardi prochain, une troisième soiréedansanteà la cour.
AIWEItÜ, 1» JAAVIEH.
Un homme a été trouvé mort hier matin dans la rueSl.-Roch; on disait
que ce malheureux avait succombé au froid, mais après de plus amples
investigations, il a été constaté qu’il était mort à la suite d’une apo-
plexie, provoquée probablement par un usage immodéré de boissons
fortes anxquel il s'adonnait fréquemment.
— Un accident qui fort heureusement n’a eu aucune suite graveest
arrivé hier vers midi à un convoi du chemin de fer, se dirigeant sur
Bruxelles. Dans les plaines de Mont-Plaisir une roues’étant brisée, un
char-à-bancs et un wagon sont sortis des rails, ce qui a occasionné un
retard de trois quarts d’heure. Personne n’a élé blessé. Une grande
partie des voyageurs ont fait le restant de la route à pied.
— Nous venons de parcourir la nécrologie des ecclésiastiques morts
dans les six diocèses de la Belgique, pendant 1841.
Le nombre en est de 129, répartis dans les proportions suivantes:
Malines, 42 ; Namur, 14; Liège, 25; Bruges, 16; Gand. 15; Tournai, 17.
Parmi ces ecclésiastiques, 5 sont parvenus à l’âge de 90 ans ou au-
dessus. 29 étaient âgés de 80 à 90 ans. "0 de 70 à 80, 13 de 60 à 70, 8 de
50 à 60, 21 de 40 à 50. 18 de 30 à 40, et de 6 de 20 à 30.
41 n’exerçaient pas le saint ministère
Le vicariat apostolique de Luxembourg a perdu 10 ecclésiastiques,
pendant le courant de 1841. (Ami de l’Ordre.)
— Un terrible exemple de combustion spontanée vient d’avoir lieu à
Groningue. Dans la matinée du jour de l’an, une femme de 50 ans envi-
ron, qui depuis long-temps était adonnée à l’usage immodéré des li-
queurs fortes, avait fait acheter, dans un débit de boissons, un pot de
genièvre, avec lequel elle s’enferma dans sa chambre. Quelque temps
après, les habitants de la maison qu’elle habitait étant montés, ils furent
Trappés d’un spectacle horrible. La malheureuse, qui s'était sans doute
approché du feu pendant que son haleine exhalait l’alcool, avait pris
feu, et gisait dans l’appartement, à demi carbonisée. On frémit à l’idée
des douleurs atroces qui ont dû précéder sa mort. (J.du I.imbourg.)
— La mancmotive. - Une voiture marchantd’elle-même.de l’invention
de M. A. Gniness,ingénieur civil à Dublin,a parcouru les rues au grand
étonnement des habitants et des étrangers qu’elle a fort amusés. Elle
ressemble à un phaëton. à l’exception de ses roues qui surmontent de
beaucoup le coffre. Sous le siège est une sorte de boite dans laquelle le
machiniste est placé. Sa rapidité paraît grande : mais ce qu elle offre
de plus frappant, c’est la facilité avec laquelle elle tourne. Nous l’avons
vue dans North-street, vendredi dernier. Elle descendit la rue jusqu’à
Castte-Square, d'où elle se dirige vers East-Steet d’un train effroyable, et
avec la plus parfaite aisance. (Journ. de Londres.)
— Moyen simple de purifier les pltys,puisards,etc..de certains gai
irrespirables. — Ce moyen proposé par le professeur Hubbard. de New-
York. consiste dans l’emploi du charbon calciné dans le but d’absorber
l'acide carbonique qui existe dans le fond des puits. Il a été conduit à
cetteexpériencepar cellede la Saussure. Onsait que cederniera prouvé
que le charbon rougi récemment absorbe trente-cinq fois son volume
de gaz acide carboniquedans les vingt-quatre heures.
M. Hubbard.ayant constaté la présence de l’acide carbonique dans un
puits, y fit descendre un chaudron rempli de charbon allumé. Le char-
bon s’éteignit bientôt et l’absorption commença. Une heure ou deux
après, il lut retiré et allumé de nouveau, puis redescendu; après quoi,
au moyen d’une bougie, on put suivre les effets de l’absorption. Après
deux immersions de ce genre, un puits, qui contenait une hauteur de
3 mètres de gaz acide carbonique, fut purifié, et un autre, qui renfer-
mait 9 mètres de gaz, fut rendu praticable pour les ouvriers dans une
demi-journée.
— Une lettre de Trieste, du 22 décembre, porte :
•< Nous avons depuis quelques semaines une température remarqua-
ble. Les campagnes des environs sont comme au printemps; les châ-
taigniers et les pruniers ne sont pas pas seulement en fleurs, mais por-
tent des fruits assez gros. J’ai vu, il y a quelques jours, des épis de blé
auxquels il ne manquait que peu de chose pour être parfaitement
mûrs. Nos marchés de légumes abondent en salades telles que le prin-
temps ne peut en offrir de plus belles. Si, après un des orages qui sont
fréquents, le ciel devient serein, on éprouve une chaleur qui rend les
habits d'hiver insupportables. Il est fort heureux qu’une température
aussi inusitée, même dans nos climats, n’ait pas une fâcheuse influence
sur l’état sanitaire du pays. »
C'esl pour demain que la direction de notre Théâtre-Royal annonce
la 1r« représentation de la Favorite , nouvel opéra de Donizetti. Cette
œuvre, qui a eu un grand succès partout où elle a été représentée, re-
veillera-t-elle le goût du spectacle qui semble s’être perdu chez un
grand nombre de nosanciens habitués? 11 faut l’espérer, car si le pu-
blic n’encourage pas les efforts de la direction, il serait mal venu d’exi-
ger de celle-ci des efforts et des peines pour lesquels elle ne trouverait
aucun dédommagement.
C’est demain mardi que nos repi ésentanls reprendront le cours de
leurs travaux. Il est à désirer que les séances de la chambre ne repré-
sentent plus ce caractère de polémique irritante et oiseuse dont elles ont
étéagitees. pourainsi dire,depuis!'oiiverture;que ce précédent.fâcheux
serve de leçon une fois pour toutes. Il est important d’aborder enfin les
questions d’intérêts moraux et matériels sollicités par le discours de la
couronne.
Les effets de ce discours sont attendus avec impatience par le pays,
c’est une promesse qui luia été faite et qu’il faut lui tenir sous peine de
le mécontenter. La chambre, après la discussion des budgets, qui res-
tent à voler, a donc à s’occuper de la loi sur l’instruction moyenne, de
la question des indemnités à accorder aux victimes de la guerre, de la
question des sucres et de l’industrie linière. La législature a à réparer
des désastres et à féconder par de bonues disposition» législatives l’in-
dustrie et lecommerce du pays.
Le bateau à vapeur Princess-Victoria est arrivé aujourd’hui peu
après-midi. On ne s’attendait guère à son arrivée que l’on croyait
presque impossible par suite des nombreux glaçons qui couvrent la
rivière. Ce navire est immédiatement entré dans les bassins.
Nous avons parlé il y a quelques jours d’un assassinat commis sur la
personne d’un respectable vieillard le curé de la commune de Neylen ,
près de Lierre. On nous informe aujourd’hui que cet ecclésiastique
vient de succomber à ses blessures.
On mande du Wupperlhal à la Gazette d'Elberfeld :
Dans votre numéro du 2 janvier, vous avez publié le vote séparé d’un
membre de la chambre de commerce d’Elberfeld et de Barmen,au sujet
du traité commercial proposé par la Belgique.
Les paroles qu’il a prononcées ont une certaine couleur cosmopolite,
et l’apolhéose de la liberté du commerce ne pouvait manquer d’éveiller
des sympathies. On peut, résumer ainsi ce vote : liberté de commerce
entre le Portugal, l'Espagne, la France, l’Italie,l’Allemagne, la Belgique,
la Hollande, la Russie, etc., en mettant à l’écart la pauvre Angleterre !
C’est tout à la fois un désir pieux et un plan grandiose, mais pour ame-
ner la réalisation de l’un et l’exécution de l’antre, il ne s'agit de rien
moins que de trouver préalablement des garanties pour une paix per-
pétuelle; la possibilité d’abolir les principales dépenses gouvernemen-
tales et d’éteindretoutes les dettes nationales: le moyen de placer dan»
un degré de complète égalité l’industrie de toutes les nations continen
taies, etc.
Il résulte d’une communication faite au gouvernement par le consul
belge à Lima, que le nouveau gouvernement de Panama a rendu le 20
janvier dernier, un décret portant que les lettres destinées à traverser
l’Isthme pour passer d'une mer à l’autre, pourront ne pas être remises
dans les bureaux des postes de l’Etat, et seront dans ce cas exemptes de
toutes taxes; mais que lorsque ces lettres entreront dansles bureaux
des postes pour être transportées par leurs soins, il ne leur sera donné
cours qu’autant qu’elles auront été affranchies pour leur transport jus-
qu’à la côte opposée.
D'après la remarque du consul.ce décret qui a pour but de favoriser
le service (les paquebots qui se rendent à Chagreset à Panama, n’est
pas sans inconvénient pour les personnes qui, en transmettant leur
correspondance d’une mer à l’autre, n’ont pas d’agent dans l’Isthme,
soit pour l'affranchir soit pour la recevoir ou l’expédier ; car c’est ainsi
qu’une quantilé de dépêches ne suivent pas leurs cours, et.chose plus
fâcheuse encore, les leltres qui ne sont pas réclamées dans l’intervalle
d’uneannéesont, au bout de ce temps, brûlées par l’administration des
postes.
Il paraît que les ports que supportent les lettres, en passant par l’Isth-
me, sont fort élevés. (moniteur.)
Dans le bel ouvrage que publie en ce moment M. Jobard, sous le titre
de: Rapport u ministre sur l'exposition française de 1839. et dont le
second volume vient de paraître, nous avons admiré principalement le
petit épisode qui vasuivreet sur lequel nous appelons l’attention de no»
lecteurs :
«Chauffer une ville,de manière à ce qu’il n'y ail jamais de neige.et que tes
rues soient toujours sèches, sans dépenser un sou de combustible de plus
qu’aujourd’hui.
» C’est absurde, c’est ridicule, c’est impossible, allez-vous dire: un
instant, s’il vous plait, nous avons la parole, permettez-nous de nous
expliquer. N'est-il pas vrai que vous envoyez voseaux sales, vos immon-
dices et vos résidus inutiles dans les égouts de la ville? Eh bien ! au lieu
d’envoyer voire fumée sur les toits, que ne l'envoyez-vousdans les mê-
mes égoûts? La fumée nedescend pas, dites-vous, elle monte. Hommes
de peu de foi, sachez que la fumée fait volontiers un pas en descendant,
à condition qu’elleen puisse faire deux en remontant; sachez que si tous
les égoûts de Bruxelles se réunissaient au haut de li ville, et que si vous
bâtissiez sur ce point une haute et. vaste cheminée, la fumée descen-
drait de tous les étages de vos maisons dans les égoûts, et s’en irait par
cette cheminéecommnnale . après s’êlre dépouillée de son calorique
contre les voûtes de vos égoûts et avoir laissé tomber une grande partie
de sa suie, qui n’irait plus salir les toiles de vos blanchisseries, lescor-
nettesde vos femmes, ni les jabots de vosfashionables.
« Une ville chauffée de la sorte serait le plus propre et le plus confor-
table habitacle du monde; le commerce de détail y fleurirait, car les
dames ne craindraient plus de se vautrer dans la boue pour aller faire
leurs petites emplettes; on se visiterait beaucoup plus et la civilisatie*
y gagnerait infiniment. Tous les étrangers, au lien d’aller en Italie,
viendraient prendre leurs quartiers d’hiver dans celte serre-chaude.»
Armée belge.
Bien des gens ignorent encore pourquoi la position de capitainede î*
classe est pl us précaire dansl’infanterie que dans l'artillerie ou la cava-
lerie de notre armée. Une simple explication que nous donnons ici le»
mettant au fait de l’absurde de cette dénomination ainsi que de l’effet
produit par le malencontreux arrêté du 6 septembre 1831. Dans l’artille-
rie et la cavalerie chaque batterieou escadron a son capitaine comman-
dant, et son capitaine en second ;dans ces armes tous deux sont indis-
pensables, tons deux ont leurs attributions et se trouvent par consé-
quent placés par moitié dans chaque batterieou escadron.Dans le com-
bat, par exemple, en cas de mort du 1»r,le 2"1» prend le commandement,
et le service parce moyen ne souffre pas de l’absence du 1". Le capi-
taine-commandant est en même temps l’administrateur responsable de
sa batterie ou de son escadron, tandisque le capitaine en 2»» n’a aucune
responsabilité. Dans l’infanterie l’organisation diffère en tout : Le régi-
ment est divisé en trois ou quatre bataillons; chaque bataillon est com-
mandé par un major qui est l’hommede combat et d’action.et ne prend
sur lui aucune responsabilité administrative : seulement les réglement»
lui donnent la haute surveillance sur l'administration des compagnies,
placées sous ses ordres. Chaque bataillon se compose de six compagnies,
commandées par des capitaines ; chaque capitaine est responsable en-
vers l’état del’armement, équipement.munitions de guerre.solde,pain,
et tout ce qui constitue les deniers à lui confiés pour logements, nourri-
ture, avances, faites par le gouvernement à la compagnie qu’il com-
mande.
Ainsi donc l'égalité dans le commandement, les prérogatives et !«
responsabilités devraient faire participer celui qui en est chargé à l'é-
galité des appointements; il n’en est pas ainsi.
Le lieutenant d’infanterie promu devient capitaine de 2» classe san*
savoir à quelle époque il passera à la première; jusqu’ici aucune loi ni
arrêté n’est venu fixer la forme ni l’époque de l'avancement à la pre-
mière classe. Il parait cependant queM. le ministre de la guerre danss«
sollitude pour l’armée a proposé à la section centrale de la chambre de»
représentants une augmentation de solde qui comme nous l’avons déjà
dit remettrait les capitaines de première classe promu depuis l'arrêté
du 6 septembre, à l’ancienne solde, c’est-à-dire à 3350 fr. (1600 fl.), et
ceux de la 2»»: à 2950 fr. (1400 fl. au lieu de 1200 fl.) Voilà une améliora-
tion notable, qui déjà promet aux officiers de cette cathégorie un aché-
minement vers une plus grande partau bien-être. Et noussommes con-
vaincus que nos chambres législatives qui ont toujours témoigné toute
leur sympathie pour l’armée ne se refuseront pas à se joindre à la pro-
position du général Buzen.
Ceci arrêté, nous arrivons naturellement au mode que l’on établira :
quant à l’avancement à la première classe, deux moyens se présentent
à nos yeux, le premier est celui par moitié. Il nous parait insuffisant et
voici pourquoi les régiments d’infanterie souffriraient beaucoup de ce
mode d’avancement: 1» Tous les capitaines-adjudants-majors qui sont
les seuls capitaines non-administrateurs et non responsables, sont de
droit de 1" classe. Voilà pour les 12 régiments de ligne. Ies5>»« de chas-
seurs et le régiment d’élite, seize capitaines non commandants de com-
pagnie^» les capitaines détachés soit au ministère, à l’école militaire,
aux états majors des généraux, forment encore une cathégorie assez
grande qui se trouve dans le même cas ; en défalquant ce chiffre que
nous ne pourrions établir au juste, il en résumerait un grand préjudice
pour les commandants des compagnies en faveur de qui au premier
abord la proposition ministérielle semble être faite.
Le 2“» moyen que nous croyons le plus et le moins sujet à discussion
es^ celui qui est établi sur l'ancienneté de service dans le grade : à l’ap-
pui de cela nous citerons la mesure prise en Hollande. Dans ce dernier
pays, le lieutenant promu au grade de capitaine se trouve être de 3”>»
classe à raison de 1409 fl. par an, au bout de 6 ans de grade il passe de
2">»à 1600 11. et 4 ans après, c’est-à-dire, au bout de 10 ans de grade il est
de droit de première classe àj 1800 florins.(Nous ne parlons ici que du
mode d'avancement établi.
Dans notre pays et comme l'a dit le minisire, il reste fort peu de per- |