Full text |
1858.
8.
AMVEÜ8, Tcntlrcdl 8 JaüAier.
îlud-lroisiènie année.
Tout ce qui concerne
la Rédaction ou l’Ad-
ministration , s’adresse
aux propriétaires du
Précurseur, Messieurs
Dewever frères, rue
de. l’Amman, 1.
CHEMINS DE FER.—Départs d’Anvers : Pour Malines et Bruxelles à 6.15, 8 E., 10.18, 2.50 E.,
4.30, 7, 8.15.—Lierre, 7,11.dO, 8.—Torm.et Gaml.6.13, 10.15, 2.50 E.,4.30.—Alost.6.15, 10.15,
2.50 E., 4.80. — Lokeren, 6.15, 10.15, 4.30. — Ninove, Gramm., Lesaines, Atb, par Temende,
*0.18, 2.30 E. Id. par Beux., 6.15, 10.15, 2.50 E, — Brug. et Ostende, 6.15, 10.15, 2.50 E., 4.30.
— Court., Meuse.,' Lille; 6.15, 10.15. 2.50.E., 4.30. — Tournai, 6.13, 10.15, 4.30 — Calais, 6.15,
10.15, 2.60’E., 4.30. — Louv., Tirlcm., Liège, Verv., 6.15, 9 E., 10.15, 4.30,(7 Tirlenf.. 8.15 E.
— Landen, 6.15, 9 E., 10.15,4.30.— Aix-la-Ch., Cologne., 6.15 Aix) 9 E. 10.15, 8.15 E. —
Gladbach, Dusseldorf, Crefeld, Ruhr., 9 E., -10.-15, 8.15 È.
Journal Politique Commercial Maritime et Littéraire.
PAIX-— LIBERTÉ-—PROGRÈS-
ABONNEMENTS.
(Au bureau du Précurseur
et chez tous les directeurs des
Postes.) Pour Anvers fr. 12.50
par trimestre. Pour tout le
reste da la Belgique franc de
port, fr. 15. Pour la Hollande
fr. 17; l’Angleterre fr. 22 ; la
France fr. 22 ; l’Allemagne fr.
18, les Etats-Unis, le Brésil,
lesundes etc. fr. 27.50,
Insertions : 25 cmrsialigne.
- Réclames : 30 centimes.
nOLLANDO-BELGE.— D’Anvers pour Moerdyk, Dordrecht et Rotterdam, 7.48,12.20, — 5.25
Moerdyk seul, — Id. pour Etten et Breda 7.48, 12.20,5.25. — De Rotterdam pour Moerdyk et
Anvers, 10, 2.50. — De Breda ponr Roosendael et Anvers, 6.50,12.35, 5.20.
PAYS DE WAES.—D’Anvers pour Beveren, St-Nic.olas, Lokeren et Gand, 6.30,8.30, 11, 2 30, 6,
— Do Gand pour Lokeren, St-Nicolas, Beveren, Anvers 6.20, 9.05,10.20, 2.10, 8.50.
8 JANVIER.
BULLETIN POLITIQUE.
Nous apprenons la mort du général Havelock. Une dyssenterie l’a
emporté le 25 novembre. L’Angleterre est en deuil d’im héros sur
qui elle forfdait de si' légitimes espérances pour le succès de ses
armes dans les Indes ; elle semble craindre que les chances lui
deviennent contraires. Le brave général n’a pas connu, avant de
mourir, les remerciments que le Parlement lui avait votés pour
reconnaître ses services. — C’est par le câble électrique nouvellement
restauré, qui relie Malte au Continent et à l’Angleterre, que cette
nouvelle est parvenue à Londres. Les autres nouvelles qu’apporte la
dépëeho vont jusqu’au 7 décembre. 11 n’y est pas question de la
retraite de Lucknow de sir Colin Campbell.Le général Windham avait
battu eu retraite sur Cawnpore, devant le contingent de Gwalior,
après avoir éprouvé des pertes considérables ; mais le 7 décembre
sir Campbell, prenant une revanche éclatante, gavait battu et dispersé
ce même contingent. Le lieu de cette rencontre n’est pas indiqué
dans la dépêche. Les femmes et les blessés de Lucknow ont été
transportés à Allahabad.
La polémique survenue entre les Débats et. le Siècle au sujet de
l’intervention du clergé,semble se ralentir.L'Indépendance belge publie
aujourd’hui un article tardif sur ce même sujet. L’article est long
et les arguments ne sont pas nouveaux. Cependant nous abondons
complètement dans le sens de cet article qui a pour lui le mérite de
la justesse des appréciations. — Voici comment est conçu le texte
de la proposition d’enquête que la Chambre des députés sardes a
adoptée dans sa séance du 31 décembre, et dont il a été fait appli-
cation à l’élection du marquis de Birague, député de Strambino.
« La Chambre reconnaît que l’emploi des armes spirituelles de la
part du clergé, dans le but d’influer sur les élections, constitue une
violation delà liberté, et que par conséquent cela peut donner lieu à
une enquête. » . . ■ ■ >
En Espagne, les partis hostiles au cabinet Armero s’agitent de
nouveau. Ils vont profiter de l’occasion de la présidence du congrès
pour nouer de nouvelles intrigues. M. Bravo Murillo leur sert de
drapeau.La question est de savoir s’ils réussiront.À coup sûr, ils par-
viendront à taire nommer un des leurs président de la chambre ;
mais ce ne sera pas une raison suffisante pour le ministère pour
déserter son parti. Il considère qu'il y va de l’intérêt du principe
constitutionnel et de la dynastie elle même de conserver le pouvoir,
et il acceptera la bataille résolument. Si le ministère est vaincu dans
le scrutin secret, on assure que les cortès seront dissoutes. Il est à
présumer cependant qu’avant de prendre cette mesure extrême, le
cabinet présentera à la chambre les projets qu’il a préparés et leur
exposera son programme, en leur demandant uh concours franc et
loyal; et, si ce concours lui est refusé, il priera humblement la reine
de décider ce qui conviendra le mieux, dans cette grave conjoncture,
aux intérêts de la monarchie et du pays.
Nous apprenons le résultat des élections qui viennent d’avoir lieu
dans le Ilolstein pour le remplacement des membres démissionnaires
du Conseil Suprême de la monarchie. M. de Scbeele a été nommé
député par les 136 électeurs qui ont pris part au vote. Pour la nomi-
nation a faire par les Etats du duché, six membres seulement se sont
présentés, et ils ont nommé MM. Plessen, Blomc, BaiemannctRath-
jen, qui refusent tous les quatre le mandat.
Les démentis pleuvent drû sur le Spectateur à propos de son article
dans lequel il parlait de l’isolement de la France. I! lui en est venu
de la Patrie, du Pays, du Constitutionnel, et de plusieurs autres
côtés. On lui a même adressé, a cette occasion, plusieurs propos
désagréables qui ont dû fortement le contrarier. Le Spectateur ré-
pondait k tout cela:Attendez un peu ce qu’on va dire en Angleterre.—
Et voici qu’en Angleterre on le rudoie encore plus fort qu’en France
et avec un ton d’ironie amère auquel il ne s’attendait guère. Le Globe
pi est au gouvernement britannique ce que le Constitutionnel est au
gouvernement français, s’exprime de la manière suivante ;
« Nous félicitons, notre confrère de France, le Spectateur, du joli
cadeau de nouvel an qu’il vient d’offrir au public, sous la forme de ce
conte relatif à l’alliance récemment conclue, à ce qu’il présume, entre
l’Autriche ét l’Angleterre. L’esprit d’invention et l’imagination que révèle
eetexcellent morceau de prose peétiquo est plus digne de l’âge mûr que de la
jeunesse, période dont notre confrère n'a pas encore franchi les limites.
Sous un rapport, ce morceau diffère des descriptions de documents diplo-
matiques que nous lisons, de temps en temps, dans les journaux étrangers.
Belles-ci ont généralement un certain fondement, si léger qu’il soit. Mais le
conte que vient de nous débiter le Spectateur n’en a absolument aucun. 11
repose entièrement sur la faculté d’imagination de ce journal. »
un journal de Bruxelles qui fait au gouvernement impérial une
guerre de coups d’épingles et dont les correspondances de Paris
obtiennent un succès facile à l’aide du mauvais esprit que les inspire,
prétend que,si on proteste si fort contre les assertions du Spectateur,
c’est pareeque celui-ci a mis la main sur la plaie sensible.—Sont-ils
maladroits ces journaux français de se trahir ainsi aux yeux du cor-
respondant de VEtoile Belge ? — Celui-ci est donc bien persuadé que
la France est isolée, que l’Angleterre,l’Autriche,la Prusséllii tournent
le dos. Voilà, dit-il, ce que tout le monde voit depuis longtemps,
mais ce qu’il ne faut pas voir et surtout ne pas dire. — Comme c’est
profond et nouveau ! — La preuve de cette assertion, c’est que la
France diffère d'opinions avecl'Angleterre, l’Autriche et la Prusse
sur lés questions pendantes ou en germe dans la politique euro-
péenue.Si la France était de l'avis de tout le monde,le correspondant
de Y Etoile dirait quelle est menée à la baguette et n’ose pas dire non.
Combien il est difficile de "plaire à ce petit journal !
U§e dépêche nous apprend qu'un ordre de cabinet du roi de Prusse
confie pour trois autres mois à son Altesse Royale le prince de Prusse
le gouvernement de la monarclîie prussienne, dont le prince se
trouse invasti depuis le 23 octobre. Nous apprenons aussi que les
Chambres ne seront pas ouvertes par h* prince de Prusse, mais par
le président du conseil, au nom du roi.
Nous persistons à dire que cette résolution est non seulement
inconstitutionnelle, mais qu’elle est encore de nature à prolonger
les embarras de la situation. En droit, la Constitution y. mssienne
s’exprime formellement : « Si le roi est mineur, ou s’il est empêché
» d’une manière durable (dauernd) de gouverner par lui-même,l’agnat
» majeur qui est le plus proche alliée de la couronne prend en main
» la régence, etc, » Or, il est évident que S. M. Frédéric Guillaume
« est empêchée d’une manière durable ; » c’est l’avis des médecins,
qui ont conseillé un long séjour en Italie.
L'Anglo-Saxon est arrivé-à Liverpool avec des nouvelles do New-
York, en date du 25.
l’n combat sanglant a eu lieu dans le Kansas entre lés partisans
de l’esclavage et les abolilitionnistes. 11 y a plusieurs personnes de
tuées et de blessées. De nombreuses arrestations ont eu lieu.
Dépêches télégraphiques.
Londres, 8 janvier.
Consolidé* 94 3/4 7/8 au comptant et 95 à 1/8 pour le mois de février.
Esp., Piastres 26 à 1/4— Russes 5 p. c. 109, 110.— Sticgtitz 99, 100.
'Francfort, 8 janvier.
Métal!, o 0/0 77 3/8.— Nation. 80 3/8. — Change sur Londres 117 3/4.
Vienne 113 1/4.
Paris, 8 janvier, 1 1/2 heures.
Ouverture de la Bourse :
Rente 3 0/Ó 70.30 — Esp. intér. 37 3/8.— Esp. piastres 23 7/8.
Madrid, 7 janvier.
Bette intérieure 58.80; Dette différée 26.89.
Le Journal de Bruxelles consacré un long article à ce qui se
passe en Piémont où une lutte est ouverte entre le gouvernement
et le haut clergé, parce que, d’une part, le gouvernement trouve
sage de ne point laisser à ce dernier la liberté sans limites de
s’occuper d'intérêts essentiellement politiques, tout autres que ceux
de l’Eglise proprement dite, et que, d’un autre côté les chefs de la
ligue ultramontaine voudraient que les prêtres pussent, sans aucun
frein, user et abuser de toutes les influences dont ils disposent,
pour combattre et détruire les institutions libérales.
C’est sur ce terrain que la lutte est engagée, dans tous les pays
assez heureux pour les posséder, assez courageux pour les défen-
dre. Aussi trouvons-nous que le Journal de Bruxelles a raison
d’assimiler la situation actuelle de la Belgique à celle du Piémont.
Il est certain que ce que la théocratie voudrait avoir dans les Etats
sardes, elle le veut chez nous; c’est à établir sa suprématie qu’elle
travaille, et c’est dans ce but qu’elle a entrepris une croisade qui a
pour but, non pas de convertir les infidèles, mais d’assujettir les
Mêles k toutes les vieilles lois de l’uitramontaBisme, telles qu’elles
étaient, alors que les peuples étaient soumis à son impitoyable
domination. Car l’ultramontanisme irait jusqu’au bout, s’il le
pouvait.
Ce n’est pas qu’il se montre ouvertement tel qu’il est, loin de là;
il est modeste en apparence, il baisse dévoiement les yeux, il est
conservateur avant tout. Voici, par exemple, ce que vous dira le
diefde la sainte ligue, organisée en Piémont et sc ramifiant en
Belgique, M. Solar Délia Margharita :
« Nulle idée de réaction n’existe parmi nous, dit-il, nous sommes venus
ici non pour souffler le l'eu des passions, mais pour nous consacrer au biten
public. Nous sommes venus pour concourir de nos votes k consolider
l’édifice constitutionnel, non pour tendre des embûches et pour préparer
des ruines. Notre politique est franche, elle n’a en vue que de servir i’inté-
ri?t du pays, non de créer des embarras au gouvernement. Nous voulons,
à l’extérieur, l’indépendance de l’Etat, l'observation loyale des traités ; nous
voulons mériter la confiance de nos alliés, être en paix avec toutes les puis-
sances qui ne se montreront pas ennemies.
» A l’intérieur, nous voulons l’économie dans les dépenses, l'encourage-
ment de l’agriculture et du commerce, la liberté de l’enseignement, le re$-
psctde l’Eglise, le rétablissement des bonnes relations avec le Saint-Siège.
Nous ne voulons rien autre. Nous ne songeons point k faire d’opposition
systématique aux ministres ni k ceux qui siègent en face de nous. Nous
défendons nos opinions pour le bien, pour le seul bien de la nation qui
nous en a confié le mandat ; nous respecterons toujours celles de nos adver-
saires, espérant n’étro jamais provoqués.
» Puissent ces paroles dissiper les soupçons et les craintes! Elles seront
comprises, je l’espère, par tous ceux qui ne prétendent point au monopole
des institutions libres. Ces institutions ne sauraient se consolider et fleurir
que par la concorde; mais il n’y aura pas de concorde, si un parti ne sait
tolérer l’autre, si tous ne s’unissent pas dans un commun effort pour l’avan-
tage de la patrie. Je hâte de mes ardents désirs le jour où un tel spectacle
d’union et de paix sera donné au monde par cette chère partie de l’Italie! »
Ne vous semble-t-il pas entendre parler quelqu’un de ces hom-
mes qui, chez nous, sous prétexte de vouloir apaiser et unir, devise
mensongère et usée d’illeurs du parti théocratique, s’ingénient à
semer la discorde? Nous en avons de tels N la Chambre des Repré-
sentants et au Sénat, de tels aussi dans la presse et parmi les pu-
blicistes qui, sans être continuellement sur la brèche, prennent
cependant Une part active aux débats politiques. Eux aussi veulent
tout ce que veut M. Solar Délia Margharita,c’est à dire, pour résu-
mer en quelques mots la pensée de celui-ci et celle de tout son
parti, en quelque pays qu’il existe et qu’il soit en état d’agir, la su-
prématie complète du clergé.Voilà ce queM. Solar délia Margharita
entend, lorsqu’il parle du rétablissement des bonnes relations avec
le Saint-Siège.
La Cour de Rome, le Saint-Siège, en d’autres termes, aime-t-il
d’aventure, beaucoup le régime constitutionnel et parlementaire,
tel qu’il existe en Piémont et en Belgique? Il y a tout lieu de croire,
qu’au contraire, il ne serait nullement fâché de le voir disparaître;
D'où il résulte que pour établir et maintenir'de bonnes relations
avec lui, il faudrait commencer par faire assez bon marché de ce
régime, et le laisser saper, non d’un seul coup, mais avec cette
prudente temporisation que savent si bien mettre en pratique les
hommes que met à l’œuvre le parti ultramontain.
Le Piémont ne se montre nullement prêt à se laisser entraîner
dans cette voie fatale. Et le gouvernement et le peuple sont fort
loin d’y être disposés, et il faudrait que les conservateurs parvins-
sent à susciter une révolution sanglante, pour atteindre leur but.
Et encore, l’atteindraient-üs, les malheureux et aveugles qu’ils
sont? Il y a lieu d’en douter.
Nous laissons la Belgique en dehors de ce mouvement dange-
reux, parce que nous la connaissons et l’estimons assez pour être
certain que, quoique l’on fasse, la théocratie et l’ultramontanisme
n’arriveront jamais à en faire une vassale.
ssssasBŒR-
Assoclaüon libérale e! eonstiMiôîiifêlîc OiiverT
Aux termes des articles 9 et il du réglement de Y Association
libérale et constitutionnelle, le bureau se renouvelle tous les ans
par tiers, dans la première quinzaine de janvier, les membres sor-
tants, sauf un, ne sont rééligibles qu’après un intervalle d’une
année.
En exécution de ces articles, le poil sera ouvert les mercredi
13 et jeudi 14 de ce mois, de 2 à 4 heures de relevée, à la salle
des Concerts de la Cité.
Les quatre membres sortants.celte année sont MM. Ch. Nauts,
J- F. Loos, .1. Carpentier et Delvaux.
L’article 11 du réglement prescrit en outre que dans la deuxième
quinzaine de janvier, il y aura une assemblée générale obligatoire
dans laquelle l’ancien bureau fait rapport sur la situation de
l’Association et procède au dépouillement du scrutin pour le rem-
placement des membres sortants.
Cette assemblée est fixée au lundi 18 janvier, à 8 heures du soir,
dans la même salle.
On lit clans l'Observateur :
Le Journal de Bruxelles persiste k démentir les faits que nous avons im-
putés k M. de Gerlache, premier président de la Cour de cassation. Passant
sous silence notre réponse k son premier démenti, il affirme, avec une assu-
rance stupéfiante, que nos allégations sont toutes gratuites.
I.e Journal de Bruxelles paraît craindre surtout que M. le baron de Ger-
lache n’entre personnellement en scène, pour essayer de nous donner lui-
même un démenti. Nous l’avons déjk dit, et nous le répétons ; M. le premier
président de la Cour de cassasion avait d’abord exprimé l’intention de nous
adresser une lettre. 11 n’en a rien fait, il a reculé. Cette intention n’était
point un mystère.
Des explications personnelles de M. de Gerlache étaient attendues par
tout le monde; le démenti formulé par un journal, k l’abri d’une entière
irresponsabilité, n’avait aucune valeur, surtout quand ce démenti était tout
gratuit, quand il n’umpruntait aucun caractère sérieux k des cireonslanccs
déterminées. De deux choses l’une : ou la conduite de M. de Gerlache est
telle que nous l’avons rapportée, et alors M. de Gerlache ne pouvait pas
consciencieusement laisser publier un démenti que seul il était k même de
donner, ou bien nos renseignements étaient inexacts : et alors M. de Gerla-
che devait k sa dignité personnelle et k l'honneur de la cour de cassation, de
rétablir lui-même la vérité.
Nous attendons avec le câline le plus complet qu’il plaise k M. le premier
président de s’expliquer.
Quant au Journal de Bruxelles, nous lui répétons que nous maintenons
tout ce que nous avons écrit sur l’incident de la réception Officielle du jour
de l’an. Notre contradicteur ne fonde son nouveau démenti que sur une'
argumentation vraiment pitoyable, indigne de gens sensés. Que nous
répond-il ? QueM. de Gerlache'a prononcé le discours devant le roi, que
iar conséquent rien do ce que nous avons avancé n’est vrai ! — Ceci est de
a niaiserie transcendante, tl est impossible de défendre M. de Gerlache
d’une façon plus malhabile. Qui a nié que M. de Gerlache ait prononcé ie
discours ? Mais ce que nous avons affirmé, ce que nous avons prouvé par des
faits, par desjcirconstances qui subsistent, par la citation de noms propres,
par des particularités qu’il serait facile de démentir si elles n’étaient réelles,
c’est que jusqu’au 1™ janvier, k huit heures du matin, M. le premier prési-
dent était décidé k ne point sc présenter devant le roi. I.e Journal de
Bruxelles n’a pas démenti ce fait franchement, catégoriquement ; nous le
délions de hasarder ce démenti.
Nous persistons k maintenir le fait de l’abstention de M. de Gerlache, du
motif que nous avons assigné k celte abstention, des circonstances qui se
sont produites jusqu’au 31 décembre, et de celles qui, ie l1' janvier, ont pré-
cédé le départ de M. de Gerlache et de MM. les conseillers pour le palais.
M. de Gerlache reste libre, après cela, d’agir comme il l’entend.
Dans l’hypothèse que M. te premier président juge nécessaire de s’expli-
quer, noué voulons le mettre en mesure de donner h ses explications un ca-
ractère complet et décisif. Dansson numéro de lundi,le Journal de Bruxelles,
s’indignant de nos imputations, disait que nous insultions M. de Gerlache
lorsque nous lui attribuions une vaine et ridicule bouderie. Déjk nous avons
rapproché de la circonstance une autre circonstance récente et fort signifi-
cative ; nous avons rappelé que M. le premier président s’était abstenu de
paraître, le 16 décembre 1857, au Te Devra célébré k l’occasion de l’anni-
versaire de la naissance du Roi.
Ges bouderies n’étaient point les seules auxquelles le premier magistrat
du royaume se fût laissé entraîner. En 1851, le chef de l’Etat posait solen-
nellement, au milieu des anciens membres de la Constituante belge do 1831
et (Je tous les membres des législatures qui s’étaient succédé depuis celte
époque, la première pierre de la colonne du Congrès et de la Constitution
Le ministère était libéral, comme il l’est actuellement. Vexé de voir (pie
c'était k M. Verhangen, président de la Chambre, et à M. Dumon-Dumortier,
arésidentetu Sénat, qu’était accordé l’honneur de haranguer le Roi, M. le
raron de Gerlache bouda et s’abstint d’assister k la cérémonie k laquelle
tous les membres du Congrès avaient été conviés par le gouvernement. Si
notre mémoire est fidèle, la presse cléricale applaudit elle-même, k cette
époque, k l’abstention, ù la vaine et ridicule bouderie de M. le premier
président.
Les membres de la Chambre des Représentants ont reçu ce matin
le texte du projet de loi ayant pour objet de mettre à la" disposition
du département des finances une somme de 36,285 fr. 11 centimes,
nécessaire pour régulariser l’acquisition faite au nom de l’Etat,d’une
propriété enclavée dans la forêt de Soignes.
Ce projet de loi déjà présenté à la Chambre précédente avait reçu
'approbation de la section centrale.
Le Moniteur de ce jour publie un arrêté royal du 30 décembre portant
approbation des statuts d’une caisse de prévoyance en faveur des ouvriers
mineurs et carriers de la province de Luxembourg.
On lit dans le Moniteur :
Par
clés d'acier.venir robes navent k l’importation en . .. .
î’est-
ad valorem, lorsque l’importation a lieu par terre, ou par
mer sous pavillon étranger, et 40 p. c. lorsqu’elle se fait par mer sous pa-
villon national.
ar décret royal en date du -17 décembre dernier, les crinolines et les cer-
(lacier pour robes payent k l’importation en Espagne le droit imposé
aux offris confectionnés qui se trouvent dans le bagage dès voyageurs, e’es'
à-dire 48 p. c. ad valorem, lorsque l'importation a lieu par terre, eu p;
Une loi du 12 mars 1856 avait alloué au gouvernement, pour la continua-
tion vers, la mer du Nord, k Heÿst, du canal de dérivation de la Lys, de
Deynze k Schipdonck, un crédit de 1,754,000 francs.
Au moyen de ce crédit, le gouvernement a fait entreprendre : 1» l'exécu-
tion des terrassements et la construction des ouvrages d'art de la section du
canal dont il s’agit, comprise entre Damme et la mer; 2° la construction des
ouvrages d’art de la section comprise entre Sthipdonck et Maldeghem.
Un nouveau crédit de 1,200,000 francs a été demandé, dans la séance du
24 décembre, pour l’exécution des travaux de terrassement et des ouvrages
d’art de la,section du mémo canal, comprise entre Maldeghem et Damme.
La mise en adjudication publique de cette entreprise aura pour consé-
quence ije faire entamer les travaux d’établissement du canal de dérivation
de la Lys, sur tout son développement, depuis Schipdonek jusqu’il la mer
du Nord.
Il ne restera plus k entreprendre alors que deux siphons, dont l’un k éta-
blir sur le canal d’écoulement des eaux du sud de Bruges, et le second, sur
celui de Bruges k l’Ecluse, et l’établissement du chenal k la mer, travail qui
est le dernier qui doive être entrepris.
I.e gouvernement se réserve de demander ultérieurement k la législature
que des fonds soient mis k sa disposition pour l’exécution de ces deux caté-
gories do travaux, . *
. La même loi du 12 mars 1856 avait mis k la disposition du gouvernement
pour l’amélioration des ports et côtes, un crédit de 640,000 francs.
Au moyen de ce crédit, le gouvernemeut a fait entreprendre : 1° la con
tinuatioh des travaux de construction de la digue d’enceinte du bassin de
retenue de l’écluse de chasse k établir k l’est du port d’Ostend*; 2° le creu-
sement d’une partie du bassin de retenue de cettenouvelte écluse de ehasse
Un nouveau crédit de 500,000 francs est demandé pour la continuation
du creusement du bassin de retenue dont il s'agit*
La mêuÿ> loi avait ouvert, pour l’approfondissement du canal d ; Gand k
Bruges, lin crédit d’un million de francs.
Au moyen de ce crédit, le gouvernement a fait entreprendre les travaux
d’approfondissement et de rectification de la partie de ce canal, comprise
entre un point pris à 816m30endcçk du pont de Steenbrugge et un point
pris k 170 mètres, au dclk du passage d’eau au hameau Misère.
Pour être mis k même de continuer ces travaux dans la direction de Gand
le gouvernement a demandé un nouveau crédit do 500,000 francs.
L’ensemble de ces crédits représente une somme de 2,200,000 francs qui
seront couverts au moyen d’une émission de bons du Trésor.
L’art. 42 de la loi du B janvier 1834, portant fixation du budget du dépar-
tcmcntdes travaux publics pour l’exercice 1834, était conçu dans les termes
suivants :
« Entretien de l’Yser, de la Grande-Nèthe et du canal de Plasschendaclc
et de Nicuport, par Fûmes, k la frontièrede France, dont l’administration
èst reprise par l’Etat, k dater du 1er janvier 1851. (La part contributive des
provinces, des commu nes et des propriétaires intéressés, dans l’exécution
des grands travaux d’amélioration,sera ultérieurement déterminée par une
loi.)» •
En exécution de cette disposition législative, le gouvernement a formulé
uu projet de loi soumis a la législature par M. le ministre des finances dans
la séance du 24 décembre. *
Préalablement, le gouvernement avait recueilli l’opinion des conseils
provinciaux d’Anvers et de la Flandre-Occidentale, sur la quotité que la loi
k intervenir devrait déterminercojnme part d’intervention décos provinces
dans les frais k résulter de l’exécution éventuelle des travaux d’amélioration
de ces voies navigables.
Le gouvernement a stipulé dans ces négociations, que la dépense k résul-
ter de l’exécution des travaux k entreprendre dans le but d améliorer, au
double point de vue de la navigation et de l’écoulement des eaux, ie régime
de la Grande-Nèthe, de l’Ÿser e’t du canal de Plasschendaclc et de Nieuport,
par Fûmes, k la frontière de France, sera, jusqu’à concurrence d’une moitié,
supportée par l’Etat, et, jusqu’à concurrence de l’autre moitié, simultané-
ment par les provinces d’Anvers et de la Flandre-Occidentale et par les
communes et les propriétaires intéressés.
11 résulte des études faites par le département des travaux publics, que
l’exécution des travaux projetés doit donner lieu k une dépense qui s’élè-
vera, pour la Grande-Nèthe, au moins k....................fr. 890,000
Pour l’Yser et le canal de Plasschendaclc et de Nieuport", par -
Fûmes, k la frontière de France, h............................ 1,500,000
Soit ensemble au moins k...............fr. 2,390,000
La part contributive de l’Etat dans cette dépense totale serait de 1,195,000
francs.
Pour faire face k une partie de cette,part contributive, le,gouvernement a
demandé k la Chambre qu’un premier crédit de 500,000 francs fût ouvert
au département des travaux publiek. .
Le projet de loi relatif k cette demande de crédit est ainsi formulé :
Art. 1M. La dépense k résulter de l’exécution des travaux,à entreprendre
dans ie but d’améliorer, au double point de vue de la navigation et de
l’écoulement des eaux, le régime de la Grande-Nèthe, de l’Yscr et du canal
de Plasschendaclc et de Nieuport, par Fûmes, à la frontière de France,
sera, jusqu’à concurrence d’une moitié, supportée par l’Etat, et jusqu’à
concurrence de l’autre moitié, simultanément par les provinces d’Anvers et
de la Flandre-Occidentale et par les communes et les propriétaires intéressés.
Art. 2. La répartition entre les provinces, les communes et les proprié-
taires intéressés de leur part contributive, fixée par l’article qui précède à
la moitié de la dépense totale k faire, sera arrêtée par les conseils provin-
ciaux d’Anvers el de la Flandre-Occidentale. La désignation des communes
et des propriétaires intéressés à l’exécution des travaux à entreprendre
appartiendra aux mêmes conseils.
Pour le recouvrement des impositions ou des parts contributives des
communes et des propriétaires intéressés, il sera formé des rôles de réparti-
tion qui seront rendus exécutoires par les députations des conseils provin_
ciaux d’Anvers et de la Flandre-Occidentale.
Art. 3. Le Gouvernement ne pourra faire mettre la main k l’œuvre pour
l’exécution des travaux qu’après que la répartition de la part contributive
les provinces, des communes et des propriétaires intéressés aura été arrê-
ée, et que ie modo de recouvrement de leur quotité respective aura été
l’exécution des trav
de
tée, et que ie mode de
déterminé k la satisfaction du Gouvernement.
Art. 4. La part contributive des provinces, des communes et des proprié-
taires intéressés, pourra être versée au Trésor de l'Etat en cinq annuités
successives.
Art. 5. Il est ouvert au Département des Travaux Publics, pour être
affecté à l’exécution des travaux k entreprendre dans le but indiqué k l’art.
PT, un premier crédit de 500,000 francs.
Art. 6. Ce crédit sera couvert au moyen d’une émission des bons du
Trésor jusqu’à concurrence d’une somme de 200,000 fr., et jusqu’à concur-
rence de 500,000 fr. pour une quotité correspondante k prélever sur le cré-
dit de 600,000 fr. déjàouvertau département des travaux publics parle § 14
de l’art.8 de la loi du 20 décembre 1851.
Lorsque M. Van Hoorebeke, ministre des travaux publics s’adressa à M. le
gouverneur de la province d’Anvers pour l’inviter à soumettre au conseil
provincial la question de savoir la quotité que la loi devait déterminer
comme part d'intervention de la province, des particuliers, et des commu-
nes intéressées dans les frais k résulter des travaux éventuels k exécuter
pour l'amélioration de la Grande-Nèthe, le conseil chargea six de ses mem-
bres de préparer les documents nécessaires à l’examen de cette question.
La députation désigna, k eet effet, MM. les conseillers Proost, G. E. Pee-
tere, Bergman», Hcylens, Broers el Cuylits, connaissant tous les localités ou
ayant étudié la question.
Elle chargea ensuite M. l’ingénieur Goddyn de s’aboucher avec ces mes-
sieurs et de présenter un projet des travaux les plus indispensables ou les
plus urgents à exécuter tant dans l’intérêt de la navigation que de l’écoule-
ment des eaux. . .
Les travaux se divisent en deux sections. Ils porteraient le débouché
actuel d’écoulement, à Lierre, de 82 mètres 50 cent, à 156 mètres envirtm
et empêcheraient tout débordement de la Grande-Nèthe pendant la saison
d’été, tout en améliorant notablement la navigation actuelle.
Voici le devis de ces travaux :
PREMIÈRE section. _ ~ '
A. Appropriation du fossé k l’ouest de la ville de Lierre, pour décharger
une partie des eaux des deux Nèthes, estimée comme suit :
Emprises.........................................fr. 66,870
Terrassements....................................» 70,000
Ouvragés d’art...................................» 121,124
Somme k valoir. .................................» .42,000
300,000
B. Enlèvement des roues des venlilleries qui encombrent les deux
arches latérales des parties du barrage de Moll, lequel ne servirait
qu’à l’écoulement et k la navigation, évalué :
Acquisition des usines et habitation ... . . . fr. 20,000
Modification et approbation......................» 10,000
Fr.
Ensemble
30,000
530,000
DEUXIÈME SECTION.
C. Amélioration de la Grande-Nèthe, depuis Oosterloo jusqu’au
barrage de Mol), partie qui a 48,500 mètres de développement :
Emprises . .................................fr. 45,000
Terrassements. ' . . » 230,000
Ouvrages d’art................................» 53,000
Somme à valoir................................» 42,000
Fr. 370,000
Total. » 700,000
Le département des travaux publics, saisi de cet avant-projet v donna
son approbation, en indiquant quelques modifications de détail qui pore
tèrent le chiffre de la dépense prévue à fr. 750,000 dans lesquels devaient
'être compris le prix d’acquisition des moulins accotés k l’écluse de Moll k
Lierre.
En même temps, le ministre des travaux publics, M. Dumon, recomman-
dait à la députation permanente la situation précaire dans laquelle se trou-
vait placée la ville de Lierre lors de la coïncidence d’une marée extraor-
dinaire avec une forte crue de la grande Nèthe el de la petite Nèthe. 11
proposait, pour améliorer d’une manière efficace, la position de cette ville,
ou bien de mettre la Grande Nèthe en communication avec la Nèthe in-
férieure, au moyen d’une dérivation partant de la première de ces rivières,
k l’embouchure du Berlaerbeek, à une certaine distance en amont de Lierre
et se dirigeant en partie par leScholIebèek vers la Nèthe inférieure, jusqu’à
une certaine distance en aval de Lierre, de manière k pouvoir déverser par
celte dérivation, aux époques des crues, une partie des eaux de la Grande-
Nèthe dans la Nèthe inférieure, sans les faire passer par Lierre; ou bien
d’établir un barrage au confluent des deux Nèthes qui traversent la ville, et
d’approprier les barrages du Grand-Spuy et du Pctit-Spuy qui se trouvent à
l’origine de ces deux branches, de manière que lors des crues, les eaux ne
puissent pas envahir la ville, qui, étant emeguée sur tout son parcoure,
serait ainsi mise k l’abri des inondations.
Cette proposition a donné lieu à une correspondance assez longue entre
le gouverneur de la province et ie département des travaux publics. La
députation pesjnanente, sans contester la nécessité de faire les travaux indi-
qués pour la banlieue de Lierre, est d’avis que ces ouvrages entraîneraient
des sacrifices tels que Lierre même, la principale intéressée, serait obligée
de reculer devant la participation qu’on lui imposerait de ce chef.
La question controversée entre la province et le département des travaux
publies est restée pendante et recevra probablement sa solution définitive
devant ia législature.
NOEVEEEES IMPORTANTES DES INDES.
Quelle que soit la source, des, rumeurs relatives aux Indes, les
nouvelles officielles arrivées hier matin en confirment la gravité, mal-
gré les efforts des journaux ministériels anglais pour en atténuer les
résultats. . .
Nous reproduirons d’abord les commentaires des journaux.
Le Morning Post publie en tète de ses colonnes les observations
qui suivent :
« Les importantes nouvelles de l’Inde qui se trouvent dans une autre
colonne nous sont arrivées ce matin.
» Elles sont de différentes natures. Nous sommes certains de ne faire que
prévenir la douleur publique en exprimant notre sincère affliction de l’évé-
nement fatal qui a enlevé ie brave Havelock dans le plein éclat de sa gloire.
Mais il est mort comme voudrait toujours mourir un soldat anglais — sous '
l'accomplissement de son devoir.
»• Il serait prématuré de parier de la défaite de la division du général
Windham en l'absence de nouvelles détaillées. Si ce malheureux évènement
est le résultat d’tme grande disproportion de forces, ou d’une surprise, nous
l’ignorons ; mais ce que nous savons, c’est qu’on ne peut l’attribuer k un
manque de bravoure.
» La partie satisfaisante des nouvelles est la déroute complète des rebelles
par sir Colin Campbell. On avait espéré la victoire do ses mains, et il n’a
pas détrompé le pays. »
Le Times publie l’article suivant :
» La nation apprendra avec la plus profonde douleur la nouvelle que le
brave Havelock n’est plus. Ce n’est pas là une perte ordinaire. Plus d’un
brave soldat a perdu la vie depuis le commencement des troubles dansl’Inde,
mais aucun n’aura laissé derrière lui des souvenirs tels que te général qui/
1c 23 novembre, a succombé à la maladie, produite par la fatigue et tes tour-
ments. Le général n’a survécu que quelques jours au dégagement de Luck-
now. Le 19, les femmes et les enfants ont été retirés de la Résidence, et six
jours plus tard c’était un cadavre. il n'a pas vécu pour apprendre la haute
estime dans laquelle son pays a regarde scs hauts faits, ni pour recevoir tes
honneurs que la Couronne lui avait décernés. Il lègue sa famille k son pays,
et sa mort douloureuse prouvé" la justice des prévisions de ceux qui de-
mandaient que la pension votée pour lui fût continuée k son fils.
» Les nouvelles des deux batailles livrées conlre le Contingent de Gwalior
seront naturellement suivies de quoique inquiétude. Le résultat définitif,
parait, toutefois, suffisamment favorable. La force de l’ennemi formait, ou
le sait parfaitement, une armée complète, avec infanterie, cavalerie el une
forte artillerie, disciplinée par nos propres officiers, el habituée à agir avec
ensemble. Elle comptait plu suffi huit mille hommes, et paraît s’être avancée
de Galpee dans ia direction de Cawnpore, et avoir été attaquée par le géné-
ral Windham, ainsi que cela devait être prévu d’après les nouvelles de la
dernière malie. Le général Windham commandait les 6 Ie, 82e et 88e régi-
mentsten tout 2,000 hommes environ; — !a dépêche officielle compte3,0P00
hommes). Nos troupes .ont élé obligées de battre en retraite et la totalité de
leurs tentes a été brûlée par l’ennemi: II paraîtrait, qn’en apprenant ce dé-
sastre, te commandant, en chef eût immédiatement quitté Lucknow, et fut
revenu k Cawnpore. Le 7 décembre, il se retrouva en face du contingent
de Gwalior, et semble l’avoir complètement écrasé. L’ennémi a été battu
et « a perdu 10 canons, 26 voitures de toutes sortes, une quantité immense
de munitions, de provisions, de grains, de bœufs et la totalité des bagages
de l’armée. » La destruction de ce corps, qui était le principal obstacle k la
tranquillité de l’Inde centrale, est certainement un événement heureux. Son
existence comme une grande armée, pourvue de canons et de munitions,
et possédant une organisation militaire excellente, a dû servir de grande
tentation pour les C'ipayes de l’Oude afin de tenter la fortune dans le Sud-
Ouest. ‘
Nous croyons que maintenant sir Colin Campbell sera en mesure de don
lier son attention exclusive k Oude et que des renforts pourront lui être ex.
pédiés en quantité suffisante pour le mettre à même d’agir avec rapidité et
décision contre l’ennemi. Le délai dans l’expédition des troupes de Calcutta
est maintenant 1e seul obstacle à la pacification immédiate du pays Le
théâtre de la guerre est entièrement séparé du reste de l’Inde , et mainte-
nant que le contingent de Gwalior a perdu ses cânons et ses bagages, nous
espérons qu’il n’y à rien à craindre pour les derrières de l’armée anglaise. '
Cependant il est fort possible que,par suite de l'insuffisance des moyens de
transport, le commandanten chef ne puisse pas être kmême avant quelques
semaines de frapper le coup décisif. Une grande masse de troupes paraît
être arrivée à Calcutta pendant la quinzaine; trois régiments d'infanterie,
deux de cavalerie, avec un bataillon de carabiniers (Rifles) et un détache-,
ment d’artillerie.
» Toute autre observation serait prématurée dans l’état actuel de notre
connaissance des événements. Nous devons toutefois exprimer notre satis-
faction de ce que les femmes et les enfants aient été envoyés de Cawnpore
à Allahabad, afin qu’ils fussent éloignés de toute possibilité de danger.
» En somme, les nouvelles de la malle d’aujourd’hui ne sont que ce que
l’on pouvait attendre. C’est par suite des hasards de la guerre que la petite
force du général Windham a été repoussée dans sa première rencontre
avec les insurgés de Gwalior, et qu’un régiment anglais ait été taillé en
pièces ; mais la promptitude avec laquelle sir Colin Campbell a vengé cette
défaite montre 1 habileté avec laquelle nos soldats tiennent leurs positions,
même au milieu de provinces révoltées et k 700 milles de leur base d’opé-
ration. »
(Dépêches officielles.)
Le télégramme suivant, textuellement envoyé par lord Lyons au minis-
tère des affaires étrangères, el à sir James Melville, de la compagnie des
Indes, se trouve ce malin dans la plupart des journaux anglais.
Malte, 0 janvier.
Les nouvelles politiques sont arrivées par la Nubia.
Suez, janvier.
Du vice-consul de S. M. Britannique k Suez, au consul général intéri-
maire Green, à Alexandrie :
« Le général Havelock est mort te 25 novembre de la dissenterie, pro-
duite par tes tourments et les fatigues.
» Le 27 novembre, une affaire a eu lieu près de Cawnpore entre 1e géné-
ral Windham et sa division el les insurgés de Gwalior, dans laquelle les
troupes anglaises ont battu en retraite, après avoir perdu la totalité des ten-
tes du 64e, 82e et 88e régiments, en tout 3000 hommes, qui ont été brûlées "
par l’ennemi. On dit que le 64" régiment a été presque taillé en pièces.
» Une dépêche reçue par le gouverneur général, de sir Coin Campbell,
du 7 décembre, contient la nouvelle d’une action livrée par lui au contin-
gent de Gwalior, près Cawnpore, dans laquelle ce dernier a été complète-
tement battu, avec perte de 16 canons, 26 voitures de différentes sortes,
une quantité considérable de munitions, de provisions, de bœufs et la
totalité des bagages de l’armée. La perte des anglais a été insignifiante, le
lieutenant Salmon ayant seul été tue. ' '
» Toutes tes femmes, les enfants, tes malades, etc., de Lucknow, sont
arrivés en sûreté k Allahabad.
» Va Gazette extraordinaire de Calcutta contient un récit détaillé intéres-
sant de la défense de Lucknow, sous la forme d’iin rapport du brigadier
Ingiis. Los privations souffertes par la garnison, et spécialement par tes
dames,ont été effrayantes.
« Le colonel Rookc du 19" régiment est mort k Calcutta du choléra 1e 30
novembre, et on annonce que 1e capitaine du 64° a été tué à Caconpore.
» Les régiments suivants étaient arrivés k Calcutta , 8», 79" highlanders,
8”e, çe hussards, 21' dragons de la garde, 3" bataillon de la brigade des cara-
biniers (Rifle) et un détachement d’artillerie. <
» Très peu de nouvellosde Chine.
» L'Adélaïde avec le dernier détachement de 500 soldats de marine k
bord, était passé 1e2 décembre venant de Singapore et on s’attendait que
'"attaque sur Cautou aurait lieu k leur arrivée.
Cette dépêche télégraphique est arrivée à Malte par le vapeur le
Caradoc à midi le 6 janvier.
RUSSIE.
Une correspondance de Saint-Pétersbourg, du 28 décembre, donne les
enseignements suivants sur la marine russe dans la mer Noire ;
« Les rapports transmis au grand-duc Constantin par l’amiral coin m ai-
dant k Nicolaïeff continuent à retracer sous un aspect favorable la situation
de l’escadre russe dans la mer Noire. Parmi tes navires de guerre jalonnés
en ce moment à Sébastopol, on compte les corvettes à hélice, te ais, U data
el le Su h r, parfaitement armées et revenues en dernier lie» de la Baltique.
» Deux corvettes k hélice sont continuellement einplejees au service nn-
V
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