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AUTRICHE.
Lr lieufensnt feld-maréchal Welden, gouverneur de Vienne, publie
le 2 janvier, les nouvelles suivantes du quartier-général du prince
Windischgràtz^en date du 31 décembre : ,. , . - ;
Le cours rapide des opérations en Hongrie a laissé à.peine le temps
nécessaire pour instruire le public des principaux événements,
Une campagne ne laisse pas beaucoup de tcmjis pour en faire une
relation régulière lorsque, en 15 jours, ellqpnrjje toutes les colppnes
dirigées contre Pesth, là gauche jusqu’à Kaschâj), celle qui a passé la
Jablanka jusqu’à Neusladl, la troisième de Tyrnàu dans la direction
de Neuslra, une quatrième Je Presliourg à Comurn.Ie grot.dc l’armée
jusque devant Ofen, après les victoires de Baoolsa et de Moor, enfin
l’aile droite de Steinmanger et Kôrmend dans la direction de Sallay-
Egersreg et sur la rive septentrionale du lac Balaton. Les colonnes
séparées jusqu’ici, et dont les chefs avaient ,dû; agir eç agissant selon
leur propre gré et d’après une simple disposition se réuniront désor-
mais pour résoudre le grand problème.
Le succès ne peut pas être douteux ; une armée régnUéc^ pénétrée
delà justice de la saintecàuse qu’elle défend est sûre d’avance de vain-
cre une bande de rebelles, à qui rien n’est sacré — car ils détruiront
eux-inéme la prospérité du peuple hongrois, — et qui ont pour chefs
des fanatiques.
Le peuple trompé, imiu.it en erreur, commence à ouvrir le» yeux.
Ln grand nombre de Hongrois, que étaient seulement aveuglés ou
surpris, se repentent actuellement, et bientôt finira le drame mené
par quelques traîtres et soutenu par des furieux pour frapper de
terreiir leur propre pays.
Le corps du comte Sehlick avait, dès 22, pacifié tout le pays qui
s’étend entre les Carcpalhes et Kasschau. au.sud.Les rebelles s’étalent
enfuis dans l’intérieur des comitals de Thorn et d’Abbayvar, comi-
tats que les commissaires hongrois avaient auparavant terrorisés.
Le comte Schlick se proposait de rétablir l’ordre partout, de ré-
duire autant que possible les charges qui résultent de troupes nom-
breuses, d’encourager les habitants bien intentionnés, et de ramener
à leur devoir ceux qui étaient dans l’erreur.
Le comte Etienne Tzonay, un des habitants les plus notables et les
plus influents du comitat de Sarof, plein d’énergie et d’attachement
à la cause sacrée de son roi, a offert de former up corps franc qui est
déjà tout équipé par le secours (le grandes provisions que les rebellés
ont abandonné dans leur fuite, et qui est employé utilement à main-
tenir la sûreté intérieure.
Le lieutenant feld maréchal comte Wronà a, le 30 décembre, som-
mé Comorri de se rendre. Comorn est cernée de l’île de Schuit et des
deux rives du Danube. Meylliény, ex-officier impérial pensionné’, a
jusqu’ici refusé la reddition.
Le Danube et la Wa ig sont tellement gelés qu’on peut les traver-
ser avec l’artillerie la plus lourde aux endroits où ils forment la dé-
fense de cette forteresse. Ici aussi l’issue n’est pas douteuse, elles
rebelles recevront bientôt leur juste .châtiment.
Les Hongrois se proposaient d’empoisonner et de laisser à nos
troupes une quantité de viahde fraîche, destinée à la forteresse de Co
morn, mais qu’on n’avait pu y faire parvenir. ,
Les promptes opérations de nos troupes ont empêché l’exécution
de ce crime, qui n’a d’égal que dans l’assassinat de 53 Croates pri-
sonniers à Guns.
, Et à la tète de ces actions honteuses on remarque, en partie la
liante noblesse du pays, en partie l’intelligence qui devrait répandre
jusque dans les pays voisins la lumière et le bonheur de la liberté.
Mais la force du nouveau gouvernement saura rétablir, sinon l’an-
cienne prospérité (elle est détruite pour des siècles) du irtoinè l’ordre
et le droit. , .
Les coupables expieront leur faute par le sacrifice de leurs biens et
de leur vie, et ces coupables sont quelques fanaliques des hautes
classes de la nation, et non le peuple en général.
C’est ainsi que les biens des rebelles comtes Louis Batbyany, An-
toine Zapary, Casimir Batbyany et Vidos, biens situés d'arts le co-
mbat d’Eisenbourg, ont été mis sous le séquestre par le» colonnes
mobiles, qui ont désarmé toute le contrée.
Vienne 2 janvier 1849. Wkinsty,
gouverneur civil et militaire.
ni:uivii:i> (oirbikr,
PRUSSE.
Bfruiv, 5 janvier. — L’affaire du Sclileswig approche de solution
par voie diplomatique. L’Angleterre a proposé une naiiyeùê base de
négociations, laquelle a été acceptée par lés aultes puissances média-
trices. On veut renoncer entièrement aux arteiens traités et essayer
d’une union personnelle qui laisse subsister le Sclileswig indépendant.
Il semble que les danois n’occupent Alsen qu’afin d'empêcher les
volontaires du Schieswig de profiter de l’hiver et de là glace pour
porter atteinte à la neutralité d’Alsen. C’est du moins ce qu’a répon-
du le Danematck à une question adressée à ce Sujet. (Gaz. <le Col.)
On a contrefait des billets de la caisse de prêts de 1 et 5 thalers.
La direction dé cette caisse offre une i^compense de 500 thalers à
quiconque mettra sur la trace des contrefacteurs, et ajouté que cette
récompense sera portée à 500 thalers si ces indications font décou-
vrir les planches servant à fabriquer ces faux billets'.
Situation delà Banque de Prusse au 31 décembre 1848.
ACTIF.
1. Argent monnayé et en barres . . .
2. Billets de caisse et bil.de cais de prêts.
3. Portefeuille ........
4. Avances au lombard
5. Fonds publics et créances diverses. .
PASSIF.
6. Billets de banque en circulation. . .
7. Dépôts............................. .
8. Prêts de l’Etal en billets de caisses. .
9. Propriétés des caisses publiques desin-
stiluts cl des particuliers . . . .
13,316,800 thalers.
4,023 200 »
10.857.900 »
12.908.200 »
12.894.200 n
14.506.800
18.515.800
1,100 000
7.401,300
Francfort , 6 janvier. — La Gazette des Postes rapportait hier le
bruit que la Bavière et le Hanovre avaient déjà déclaré à Londres ne
pas vouloir se soumettre à un diefde l’empire , et préférer se mettre
à l’exemple de l’Autriche , dans un rapport fédéral international
avec le reste de l’Allemagne. Tout ce que non» avons ‘appris depuis
lors , dit aujourd’hui le même journal, ne sert qu'à coi limier cette
nouvelle.
La Gaz. des Postes annonce que M. de Gagern engage M. de Ler-
chenfeld à accepter le ministère de l’empire pour le département de
l’intérieur.
Le Francfurter Journal annonce qu’il n’est pas vrai que le Vrti-
nistère de l’empire ail ouvert des négociations avec le cabinet de La
Haye pour la suppression réciproque du péage du Rhin'.
HONGRIE.
On lil dans YOst-Deutsche-POst, du 3 janvier : « D’après des nou-
velle» dignes de foi, que nous venons dé recevoir à 3 beùies, Pesth a
été occupé par nus troupes.
D'un autre côté, on écrit sous la même date, à la Gazette unirer-
selle allemande .• « D’après tics nouvelles (lignes de foi, qui vien-
nent de nous parvenir à 3 heures, les troupes impériales ont occupé
hier Peslli et Ofen sans coup fórii .Kossiilii a pris avec tés insurgés la
direction du sud est, vers Szegedin, sur la Tlieiss. »
Cette nouvelle extrêmement impOrtartte a encore besoin de confir-
mation, dit la Gazette de Cologne
AXtiliETJEBSKK.
BOURSE I)E LONDRES DU 8 JANVIER.
Les nouvelles commerciales reçues aujourd’hui du Brésil par le
Crâne Paclcet, soot d’un caractère plus satisfaisant; toutefois On fâil
remarquer qu’aussi longtemps que les affaires politiques rie se seront
pas régularisées en Europe, il ne faut pas s’ai tendre à Une améliora-
tion générale.
Le» fonds anglais ont élé un peu plus faibles aujourd’hui l’huver-
tiirc, mais ils ont repris ensuite, Les consolidés ont ouvert» 88 7/8 89
et ferment à 3 heures 89 i<8 , 3 0/0 réduit» 88 5/4 7 8; 5 t 4 0/0 89 3 8
1/2 ; lions de l’échiquier 45 à 46. pour les fonds étrartgers calmes et
sans variation. Espagnc3 0/0 27 1,8 à 1/4 ; 5 0/0 14 3/8; Hollahdais 4
0/0 76 à 77.
----------• lÉmr ■ ' '----------------
FKAKL’Ë.
Paris, T janvier. — Nous sommes informés que les dîners, fêles et
réceptions à l’ElySée-Nâtional ciirtimeiicêront la semaine prôcfyàiqc.
D’après h s renseignements que rioiis vêtions de nous procurer, les
réceptions du soir auront lien les mardi et jeudi de.chaque.semaine.
Les jeudis seront plus spécialement Consacrés aux ministres, aux
membres du corps diplomatique et aux représentants, qui,tous seront
reçus Sans invitation. Mais, vu l’exiguité des ’saluns ile l’F.lysée, les
autres personnes ne pourront être reçues qu’avec Une invitation.
(Patrie.)
A peine arrivé au pouvoir. M. Napoléon Bonaparte, dut naturelle-
ment être entouré de politiques de toutes les nuances , et qui ne
voyaient, avec leur patriotisme respectif, de salut pour le pays que
dans le succès de leurs opinions, et je neveux pas ajouter, dans leur
accession personnelle aux affaires II y eut beau jeu , pour les repré-
sentants du parti spécialement exclu du cabinet par le nouveau pré-
sident. à rappeler cette vieille histoire qui attribue à M.Tldcrs minis-
tre, et à M. de Maleville, sous-seeiétaire d’Etat en 1840, l’initiative
d’une sorte de guet-à-pens tendu au prétendant de Boulogne. Celle
accusation se trouvait formulée déjà tout au long dans une petite
biographie de M. Tliiers , vendue à vil prix , pamphlet qui parut peu
Après la révolution d.* février cl qui est signé Satan. On se rappelle
même que le Constitutionnel el le Siècle , refusèrent d’ouvrir leurs
colonnes aux annonces du libelle susdit. Pour en revenir à M. Napo-
léon Bonaparte, ces imputations ne furent pas complètement tiiécou-
téès', il voulût aller aux 'preuves ’; de là le conflit qui, joint à d’autres
dissentiments, amena la démission de M. de Malleville.
Quelque» paroles de mauvaise humeur, échappées au chef de l’Etat
m même temps nue sa malencontreuse lettre (que M. de Malleville a
eu le tort de ne pas soustraire à ia.pubjiciléyoni ranimé,IjfS espéran-
ces de i’exlrêipe gaucliq imjç. à la mauvaise queue du jjarii napolfo
niem L’opinion publique à,llribua ap. Président (je vous l’ai marqué
alors) uqç conversion sensiolc vers jes fractions avancées; à ce mo-
ment parut; la lettre de fl,,Germain Sarrut, La visite de, L. Armand
Marrait à l'Élysée était aussi une étrange coïncidence qtü permettait
à l’opinion de s'égar er dans une. foule de suppositions, jlîais il est
présumable que des ^claireissemeAls satisfaisants, avaient déjà, dé-
truit lotîtes les traces d’une collision, puisque vendredi dernier MM.
Moié, Tliiers et Bugeaud dînaient chez le Président.
Nous extrayons d’ûne correspondance adressée à ^Obser-
vateur, les passages suivants, qui ne manquent pas d’un cer-
tain intérêt :
.Un homme qui approche souvent le,président, qui porte ym no/n
qui Tût célébré soùs l'empiré.— je vous demandé la permission de
ne pas vous le désigner autrement, me racontait dernièrement quel-
ques détails sur là luartière dont Louis Nâprtlé'on est revenu à Pari»
après sa seconde élection. Je vais vous les répéter; ils vous paraî-
tront sans doute cureiux à mettre en regard avec les nótivelles et
surprenanles avances que lui fait aujourd'hui la Montagne,
Vous vous rappelez sans doute que je vous ai écrit, il y a quelques
semaines, qu’un jour Napoléon Bonaparte; le fils de Jérôme, était
allé trouver M.Lèdrii-Rôtiin, ( t qu’il lui avait dit ; « Je sais que l’on
tramé quelque conspiration contre Louis Bonaparte, enlèvement ou
assassinat, je ne sais ; mais je vous préviens que nous sommes à
Paris trois mille Cors»s dévoués et n’ayant peur de rien, et que si
l’qn lquçjie un seul cheveu de Louis, c’eslà vous el aux vôtres que
nous nous eh prendrons. »
Ce que j’ai à vous raconter se rattache à ces faits et vous explique-
ra la violence des paroles de Napoléon Bonaparte.
Lorsque Louis Bonaparte fût élu pour la seconde fois à Paris et
darts plusieurs autres départements, il reçut immédiatement à Lon-
dres. un grand nombre de lettre» des plus menaçantes, dans lesquel-
les on lui déclarait qu’il serait assâssiné patriotiquement s’il mettait
lé pied en France ets’il he donnait pas une secondé fois sa déi'rtissîbh.
D’autre part des lettres de ses amis l’avertissaient que les rouges
formaient contre lui les projets les plus sinistres et qu’il ayait tout à
craindre d’éûx. On l’engageait à ne pas revenir dé suite, sans que, ses
cousins ertsSeht eu le temps de prendre des mesure» efficaces pont sa
sûreté personnelle. On Avait organisé mie espèce d’escoile, Compo-
sée d’amis dévoués, et qui devait aller te prendre à Boulogne pour le
conduire à Paris.
Lorsque tous ces préparatifs furent faits, un de ses principaux
amis, M. de*’”, celui de qui je tiens tous ces détails, partit pour Lon-
dres, afin d'aller chercher Louis Bonaparte. Lorsqu’il arriva, Louis
Bonaparte venait de partir, et l’on ne savait pas quelle route il avait
prise
M. de*’*, fort inquiet, repartit immédiatement pour Paris. Louis
Napoléon n’y était pas encore arrivé.Pendant deux jours on l’attendit
en vain, et on resta sans nouvelles de lui. M. de*** commençait à
croire à un malheur, lorsque le troisième jour le prjrtce arriva et
vint descendre chez M. de*** lui-même. Le futur président,sans
négliger les avertissements qu’il avait reçus, mais sans vouloir s’en-
tourer de toutes les précàuliorts que lui conseillaient ses amis, avait
pris une autre route. De Londres il était allé à Hasting sur la côte
d’Angleterre, dans le plus strict incognito ; après un séjour de deux
jours à Hasting, il s’embarqua pour Rotterdam, sous un nom suppo-
sé, à bord d’un des bateaux à vapeur de la General steam navi-
gation company.
De Rotterdam, le prince vint à Bruxelles, de Bruxelles il se rendit
à Liège,.de Liège à Namur, de Namur à Braine-le Comte, eide là
enfin à Paris où il se rendit d’abord chez M. de***.
Le premier soin des amis de Louis Bonaparte fut de lui ménager
une entrevue avec Jes chefs de la Montagne pour que sa première
apparition à l’assemblée nationale eût lieu sans scandales. Les chefs
de la Monlagne se rendirent chez le prince. Un seul, M. Proudhonfil
quelques difficultés. Jl ne voulait pas voir urt homme qu’il lui fau-
drait peut-être appeler prince. On rassura le puritain qui consentit
à voir Louis Bonaparte et qui, pendant une heure qu’il causa avec
lui, l’appela: Mon prince, comme s’il n’avait jamais fait autre chose.
Les chefs de la Montagne, quoique Louis-Bohaparte ne leur eût
pas donné de grandes espérances, tombèrent d’accord avec lui que
son apparition à l’assemblée devait se faire sans orages, ils promi-
rent qu’ils n’ep soulève raient aucun et linrent.parole..
La famille çtjes amis de Louis Bonaparte.,ne furent pas rassurés
pour cela. Ils organisèrent une espèce de police de sûreté particulière
pour veiller sur.Iç futur président. Le chef de cette police était un
M. A., ancien, valet de chambre du roi Jérôme et actuellement jardi-
nier fleuriste à Paris, il avait sous ses ordres plusieurs gardes mobiles
et le fameux bata.i.Upn corse. . .
Cependant les rapports de cette police étaient peu rassurants. Si le
prince n’y prenait garde, il pourrait devenir victime de quelque lâche
guet-à-pens de ia part des rouges foncés, qui flairaient le prétendant
Le prince siiryeiilé, presque emprisonné dans son hôtel, s'échappait
souvent et trompa jtjiarfuis la surveillance de si s gardiens.
Un jour enlreaqtr.es on ne savait plus ce qu’il était devenu. M. A.,
le chef de la police de sûreté du prince était très affairé, cherchant
de tous côtés. _ .
Enfin un agent accourt près de lui et lui apprend que le prince est
chez une dame dont le salon politique est très connu et qui demeüre
rue de Rivoli.
Ce qui épouvantail l’agent, c’est que depuis longtemps trois hom-
mes de fort mauvaise mine semblaient placés,en observation sous la
gplei/ie de la rue de Rivoli, aux alentours de l’hôtel où se trouvait le
prince. . , . .... .
M. A.dépêche aussitôt trois de ses Corses le plus déterminés, qui
retrouvent en effet les trois hommes de mauvaise mine devant la
porte de l’hô el. Ils s’approchent d’eux, les menacent, les forcent à
s’éloigner. Au même instant, je prince qui ne se doutait de rien sort
de l'hôtel, monte dans sa voiture et rentre chez lui. Les Corses qui
ne sont plus retenus par sa présence; signalent les trois hommes à
des agents de police elles font arrêter. C'étaient trois foVçats libérés,
et ils avaint des couteaux.
Celle aventure cachait-elle réellement un guet-à-petis.. Je ne s ’i»;
ce qu’il y a de certain, fcV-sl que c’est le lendemain de ce jour que
Napoléon Bonaparte est allé chez M. Leilm-Kollin jioûr lui faire la
menace que je vous ai rappelée en commençant.
Que dites-vous, après cela, de la singulière adhésion des rouges, de
la bienveillance qu’ils montrent à M. Louis Bonaparle, dont ils veu-
lent faire un 'dictateur ?
M. Tliiers, qui comprend hier) quels ertibarras le nouveau cabinet
va rencontrer, disait hier à un député qui lui demandait pourquoi il
ti’élait pas entré au ministère :
J’ai mieux aimé charger OiliVon Bài'rôl d’essuyer les plâtres.
Nous disions hier que les luotilagnanls essayaient de per-
suader au président qu’il est enlourè de conspirateurs qui le
trahiront, nous disions qu’ils avaient l’espérance et la pré-
tenlion de déterminer le chef de l’Etat à prendre dans leurs
rangs un nouveau ministère.
Nous trouvons aujourd’hui dans une feuille hebdomadaire,
fondée par les jacobins de l’assemblée nationale, une nou-
velle preuve de celte double atfirmalion.
On lit dans ce journal du dimanche, qui s’intitule Feuille
du peuple, l’iudiscrélion suivante, qui est signée par un
montagnard pur sang, M. Babâud-Laribièrè :
Que M. Louis Bonaparte persiste à le penser, il ne. peut avoir de
force (j’u’éb s'appuyant sur lé parti républicain : avec un ministère
prié dans-la niajorité de t’assemblée, avec la ferme volonté de consti-
tuer la république ticmoc'idtique, il restera à la hauteur de sa mis
sirtU et digne dés Suffrages qui Pont porté à la présidence.
FÀ se confiant a\t contraire aux hommes de la réaction, à ceux
qui persécutaient jiisqu’i sort nom sous la monarchie,il serait à coup
sûr tràhi, et risquerait dé êoin'protnèUrcJa république qu’il a l’hon-
neur de présider. L Babald-Laribièrk,
représentant du peuple.
La France a manifesté sa profonde antipathie pour les ré-
Yolulionnaires qui l’ont si gravehienl compromise. Eitè a sé-
vëremëht puni tons les hommes qui sè sont alliés avec eux.
Eri 'pactisant avec cés éternels démolisseurs, on est certain de
se perdre aux yeux du pays. Il faut l’espérer, quelques sbient
leurs intrigues, leurs manœuvres, leurs promesses, le prési-
dent ne tombera point dans les piégés grossiers qu’ils essaient
de itii tendre.
Les montagnards croient trop facilement ce qu’ils répètent,
Us ont trop de confiance dans le résultat de leurs manœuvres.
Si quelque jour leur désir devait être réalisé, si quelque
jour ils réussissaient à détenir des alliés du nouveau pou-
voir, ce serait alors le commencement d’une crise, ce serait
le premier pas d’une chute, el la France ne manquerait pa»
alors de chercher ailleurs son salul.
Quelque temps qu’il fasse, tous les jours, M. le président de la
république fait à cheval une promenade d’une heure ou deux, tantôt
dans Paris, tantôt dans les environs ou au bois de Boulogne.
Le premier bal de l’Opéra a eu lieu samedi. Quoiqu’il ne fût pas
très nombreux, il a été fort gai. Les déguisements y étaient assez va-
riés, on y remarquait plusieurs centaines de conventionnels avec les
gilets à larges revers ; caiembourg assez inoffeiisif rendu plus pi-
quant cependant par la déconvenue toute récente de MM. Sarrut,
Dupont (de Bussac) et tutli-quanti. On organise, à ce qu’il parait,
pour les bai» qui vont suivre, des mascarades aristophanesques sur
là (dus grande échelle.
On assure que M. Dupont (de Bussac),ancien avocat de Morey dans
l’affaire Fieschi, qui a,.|emblé ne prêter à M. Germain Sarrut qu’un
concours improvisé, dans la séance de samedi, serait réellement celui
qui depuis l’origine aurait conduit l'affaire des dossiers, sur, les Indi-
cations du sieur Panissa, chef de la pidiee de M. .Ledrii-R/oljii);. con-
gédié par M. de Malleville à son cnlréê_àu ministère de l’intérieur,
et qui ri’lurait pas élé fâché de prendre sà revanche.
SSérnière’s iXdmveïîë» de i*s»rl».
(Correspondance •particulière du frécuRseur .)
Paris, 8 janvier.
De (optes parts, on demande que l’assemblée nationale
mette elle-même un terme à son mandat, dans le plus bref
délai possible. Les pétitions dans ce sens arrivent de tous
côtés, et, s’il y a encore des doutes sur la détermination défi-
nitive que prendra l’assemblée, il n’est plus permis de douter
des sentiments du pays.
Nous vivons sous l’empirp du suffrage universel, cela vent
dire qu’il y a quelque chose de plus élevé, de plus respeclable
que le» reprèsentanls du peuple, c’est te peuple lui-même.
Or, quand l’opinion publique se pyononce avec une telle
force, uue lelie unanimité, n’en pas tenir compte, c’est mé-
connaître la loi souveraine des républiques, la volonté natio-
nale clairement exprimée.
Ce qui est digne de remarque , c’est que le parti pris de
prolonger indéfiniment les pouvoirs de l’assemblée, émane
des républicains de la veille. Ceux qui ont invoqué toute leur
vie le principe de la souveraineté du nombre, sont les pre-
miers, sont les seuls à contrecarrer les effets de ce prin-
cipe. Une inconséquence de là part de ces messieurs ne nous
surprend pas; ils sonl coulumiers du fait, mais cependant il
est une observation qui aurait dû les frapper, et qui les au-
rait peut-être engagés à s’abslenir d’une manœuvre compro-
mettante.
On peut le dire, car c’est la vérité, la République mal
gérée, au moins jusqu’après les événements de juin, n’a pàs
fâil en France un nombre bien considérable de prosélytes.
Les diverses interprétations qu’on à données ait vote du 10
décembre, prouvent tout au moins qu’il y a, dans le pays,
un besoin plus impérieux que celui de fonder la république,
c’est le besoin d’ordre, de paix, de repos, de sécurité, de sta-
bilité.
Or, aujourd’hui, le pays qui a un pouvoir exécutif définiti-
vement constitué, voudrait aussi sortir du provisoire, en fait
de représentation législative, et il s’imagine avec loute raison,
qu’une.assemblée qui attire à elle tous les pouvoirs, a, par
cela même, une autorité révolutionnaire qui ne convient plus
à la situation.
Il n’y a nulle objection raisonnable contre ce vœu des mas-
ses. Mais si ce n’est pasla raison, si ce n’est pas l’intérêt du
pays qui décident la détermination de l’assemblée, qu’arri-
vera-t-il ? C’est que la France, qui n’a déjà pour la Républi-
que qu’un goût médiocre, rendra les institutions mêmes res-
ponsables des fautes de leurs défenseurs exclusifs, el qu’elle
tiendra la forme républicaine pour incompatible avec les exi-
gences de l’ordre et du bien-être publics.
Que les républicains (le la veille y réfléchissent el s’ils
font passer avant de vaines prétentions d’amour-propre, lours
convictions raisonnées, ils ne tarderont pas à reconnaître
qu’il y a folie el sol calcul à eux, de lutter contre l’énergique
expression d’un vœu unanime.
L’éphec que vient de subir la monlagne est complet, et,
nous l’espérons bien, définitif. Le système de flatterie calcn-
lée auquel elle avait plié sa rudesse ultra-républicaine, a été
déjoué par le bon Sens cl les loyales intentions du président
de la république. Sous ces dehors de courtisans, que pre-
naient à qui mieux mieux Messieurs les orateurs de la Mon-
tagne, Louis Bonaparte a vu passer le bonnet rouge dont le
pays a horreur et que son élu ne veut certes pas réhabiliter.
A l’heure qu’il est el à la suite des débats orageux de la der-
nière semaine, je puis vous affirmer que l’accord le plus abso-
lu, l’entente la plus cordiale et la plus complète existent en-
tre le président de la république el son minislère. Les efforts
qu’on a faits pour mettre la désunion entre les dépositaires
du pouvoir, n’ont réussi qu’à resserrer les liens d’eslime el
de confiance mutuelle qui les unissent. C’est pour le pays
une immense garantie et la plus significative explication qui
se puisse donner de ce qu’il y avait de vague et d’indéterminé
dans les cinq millions el demi de suffrages.
L’intrigue qui vient de succomber essaiera encore quelques
nouvelles embûches. Nous nous y attendons, maisnous ne re-
doutons pas ces manœuvres. Les montagnards peuvent bien
grimacer le respect pour l’élu de la nation, qui n’est pas dans
leur» âmes ; mais il ne leur sera p«s donné d’infliger au Chef
du pouvoir exécutif l’impopularité qui les a si justement frap-
pés. Ce que la France veut Aujourd'hui, de toute ia puissance
de sa Volonté, c’est la réparation des maux qu’on lui a faits,
c’est l’ordre qu’on lui a ravi, c’est le repos et la sècùrité qu’on
ne lui a pas encore rendus. Ceux qui ont ouvert toutes les
blessures de la France, ceux qui lui ont ravi l’ordre, ceux
qui lui refusent la stabililè, ce sonl précisément les hommes
qui aspirent à diriger ses destinées. Etrange prétention, que
celle de faire guérir le malade par ceux-là même qui ont causé
le mal I Ce rêve insensé ne se réalisera pas : il y a des diffi-
cultés sans doute, et l’assemblée, qui ne s’esl malheureuse-
ment pas affranchie complètement de la domination des hom-
mes de la veille, peul susciter encore des embarras graves.
Mais la fermeté et la sagesse du président de la république,
sauront surmonter ces obstacles momentanés. Le ministère
qu’il a choisi et qu’il maintiendra,exprime admirablement les
sentiments du pays. Il vêtit ce que le payé Veut, et rien dans
ses précédents ne le gêne pour atteindre le but que le pays
se propôse. Que le pays ait donc confiance et ses sympathies,
hautement exprimées, auront bientôt fait justice des mauvais
vouloirs.
Un journal annonce que deux nouvelles réunions de représentants
viennent de s'organiser, il serait plus vrai de dire que toutes les an-
ciennes réunions des diverses fractions de rassemblée sont en disso-
lution compléte. Depuis que la réunion delà ruede Poitiers a élé saisie
du pouvoir ministériel,et malgré la préséneede M. Fa Houx dans le cabi-
netjes légitimistes tiennent conseil à part. D’un autre côté,une ving-
taine de dissidents ont .passés dans l'opposition. La réunion du Palais
Royal n’est pas davantage restée entière. Une partie de scs membres
a pris l'attitude exji.ectanlc, tandis qu’une, autre, s’est rejetée dans
une opposition décidée, ét qu’enfin certains meneurs se sont faits non
pas plus royalistes que le roi. mais pins présidentiels que le président.
De ce nombre sOniMMi Jules Favre, Sarrut, Sarrans, Corali, Dupont
de Bussac, etc.
L’eépèce de résurrection qu’on a voulu opérer de la réunion de l’in-
stitut. n’a trait aus»i qu’à une combinaison destinée à rappeler aux
affairés l’ancien personnel dé la comiriission exécutive.Mars personne
b’a pris au sérieux le nouveau programme de M. Pagnelre et con-
sorts. .
Enfin, il n’est pas jusqu’aux Montagnards qui n’ont cessé de mar-
cher en accord parfait, les tins ont voulu faire au chef (le la républi-
que, ce que M. Bcrryér appelle une Camarilla en CÂrinàgholes, Ips
autres tiennent bon pour leursyslème d’une assemblée unique, gou-
vernant élle-inèrtic et sans président.
Il est douteux, vu le peu de temjis qui reste à rirre à l’assemblée
actuelle, qu’aucune des réunions signalées, prenne une grande con-
sistance.
Un petit jour.nal plaisante ce matin avec nue certaine cruauté
l’idée prêtée au Président de la République, de se fair e présenter 86
demoiselles,àjraaricr,prise chacune dans un des 86 ilépârlemehls.el de
chôiSTuneépmiSe parriii ces 86 fiam éesde la France Celte idée assure-
t-ori est vérilablcmentëdose dans lesalon de l’Elysée. On s’y est rap-
pelé que Assuérus s’était choisi une épouse par un procédé analogue.
On n’auràil pas même été embarrassé de l’emploi des 85 vierges sans
président. Ou les aurait, à la manière de Napoléon le-Grand. marié
p ir rang d'âge ou par ordre alphabétique, aux membres célibataires,
ou à tout orateur qui aurait obtenu mi certain succès de tribune. Pre-
nez par exemple, la séance d’avaiil-liier, el figurez-vous la demoi-
selle de la Gironde ou delà Seine-Inférieure envoyée comme épouse
à M.Germain Sarrul.ou celle de la Manche ou du Calvados jetée dans
les liras de M. Dupont (de Bussac.)
On attend avec une sorte d’anxiété le choix du vice-président de la
république. On sait que l’article 70 de la Constitution porte qu’il sera
nommé pat rassemblée nationale, sur la présentation de trois candi-
dats faite par le président pendant le mots qui suit son élection ; ce
serait donc avant le 20 janvier que la présentation devrait être ïaiteà
l’assemblée nationale. Divers noms ont été déjà cités; mai» jusque»
à présent il est difficile de rien préciser à cet égard.
ABseniiilfee nationale.
Séance du 8 janvier.
Présidence d'e M. Marras t.
A 2 heures i/4 \q séance est ouverte. ,,
M.*** dépose un rapport sur la proposition de M. Luneau, relative
l’impôt à établir sur les sels étrartgers (les conclusions !)
M. le rapporteur d'orihe lecltire de l’article unique de la loi, qui
impose à 2 fr. et 2-50 selon les provenances, les sels étrangers impor-
tés par mer. 11 demande l’urgence (adhésion.)
L’assemblée admet l’urgence el fixe à jeudi l’ouverture de la dis-
cussion. M ,
M. banne a la parole pour des interpellations au ministre des af-
faires étrangères.
Citoyens, dit-il, le nouveau ministère a renfermé tout son système
politique dans une seule phrase; la voici : ne pas engager légère-
ment la parole du pays, et la tenir fidèlement une fois donnée. Je n’ai
rien à dire contre celte formule; sinon qu’elle est un peu générale
un peü vague. La France a nommé, à 6 millions de voix, 'le neveu
de l’empereur Napoléon (oh l oh ! hilarité.)
Il ne convient plus d’ayoir une politique anonyme comme l’eut
pratiquée des ministi/es transitoires II faut enfin avoir une politique
ferme el forte. Le suffrage universel en donne aujourd’hui le moyen,
je viens demander au ministre des affaires étrangères tiù en est le
congrès qui devait assurer l'affranchissement de l’Italie. On àssrtre
que ce congrès ne se réunira pas. En vain M. Lagrené a remplacé M.
de Tocqueville. 1| faut savoir, enfin, si l’on exécutera la décision dé
l'assemblée nationale '; sii’ltalie continuera d’être ravagée et ensan-
glantée par Radelzkt el ses barbares. A ( ôte de la questiort italienne,
est une question partielle. Le Pape a quitté Rome ; il a préféré à no-
tre hospitalité celle d’un roi connu par le massacre dé ses sujets. Je
demande à M le ministre s’il est bien décidé à demander à l'assem-
blée les moyens d'empèchér l'oppression des Etals romains jiar le»
Autrichiens.
Je viens lui rappeler les paroles fières et vraiment républicaines
du manifeste de M. Lamartine. Des ordres ont été donnés à notre
Hotte depuis que le roi dés deux Siciles a rejeté l’armistice. J’en loue
le gouvernement. Je lui demanderai, néanmoins, s’il est décidé à
intervenir en faveur dé rinimaiiité et pour empêcher une plus lon-
gue effusion de sang. Arrivant au congrès germanique; l'orateur dit
qu’on nous suppose à tort en Allemagne l’intention de conquérir les
provinces rhénanes. Le gouvernement est fort éloigné de ce» idées. Il
parait même avoir reims a jamais l’epéê au Fourreau .11 semble qu’on se
soit proposé la réalisation de cette idée déjà ancienne : « La révolu-
tion s’affaissera d’elle-même ; laissons là en vie dans son jus ! » (On
rit ) L'affranchissement de l'Italie, la reconstitution de la Pologne,
voilà Rengagements pris par la révolution de février, et qu’elle ne
peutsans se compromettre elle-même ne pas remplir..
L’orateur appelle encore l’attention sur l’Orjent ; Il devient évi-
dent ‘que notis n’avons plus de politique suivie en Turquie. Dans tous
lés coin» d’n ihonde mi foule, artx jiieds les traités de 1815 ; la France
seule s’obstine à les exécuter à son détriment.
M. le ministre des affaires étrangères. Il y a peu de temps que
nous vous entretenions des complications survenues il y a quelques
mol» en Europe. Ces 'compVitâlions ne se sont point dénouées. Elles
nous imposent une réserve délicate et absolue. (Oh ! oh ! hilarité). Je
place mes paroles sous l'autorité de plusieurs votes de l’assemblée___
Nous soinqies en négociation sur toutes les questions soulevées par le
piéopinant (murmures sur là Montagne).— Citoyens, il est deux sor-
tes de politiques qui ont été pratiquées dans le passé; l’une qui »e ma-
nifestait à cette tribune darts un magnifique langage; l’autre qui
laissait la guerre passer eutre.ses doigts .(agitations). Nous nous ral-
lions à la première; jamais nous ne pratiquerons la seconde. (Très
bien).
»/. Lamartine. Nous devons justifier la politique qrte nous avons
pratiquée. Elle ne s’esl pas seulement manifestée par des paroles ;
elle s’e.sl manifestée par de? actes patriotiques. Notre politique offi-
cielle,nous pouvons l'avouer ici, elle a été unique, acceptée par tous
lés membres du gouvernement provisoire ét de là commission exécu-
tive Je devais rétablir ces lait» auxquels on a semblé porter atteinte.
M. Ledru-Hollin. Comme M. de Lamartine, j:e viens protester
contre les, dernières paroles du ministre, H a semblé insinuer qu’il y
avait eu, dans le passé, deux politiques; une officielle, se manifestant
par de belles partîtes ; l'autre soiiterraiiie, portant des provocations
à toutes tes puissances. Comme M. de Lamartine, je profeste contre
de semblables calomnies. Nous n'ayons eu qu’une seul? politique,
politique ôfficiejle, âyouée, que nous u’,avons jamais craint d étaler
au grand joVir Nous avons déclaré détruit» le» traités de 1815. Est-ce
là ce que vous nous reprochez ? Nous volts répondons (jue celte dé-
claration est nationale. La France se souvient encore de Waterloo!
(agitation.) —Vous nous attaquez ! — pourquoi ? Sans doute pour
détourner notre attention de vos actes. Je me bornerai à vous adres-
sér trois questions.
D’abord la Sicile : Vous deviez faire accepter un armistice ; votre
proposition est repoussée. Vous répondez; Nous négocions ! Onl
nous sommes depuis longtemps habitués à ces phrases ; c’est ainsi
qu’on nous répondait sous la monarchie 1 —Le Papè est chassé de
ses Etats. Quels’moyens prenez-Voos poùr l’y Installer? Si je suit bien
informé, une convention serait engagée pour faire intervenir l’Au-
triche elle rpi des Deux, Siciles...(Agitation.)
M. Ôd. Barrot. Il faudrait.discuter sérieusement.
M. Ledrii-Rollin. Je discute toujours ainsi. Vous contestez l’exac-
titude du fait ? Eu rôici une confirmation. Le jouV de la revue de la
garde nationale, le Nonce du Pape s’est approché du président de la
république qui lui a dit qu’il espérait que bientôt le Pape serait ré-
labli dans ses Etats...
Poix Nous l'espérons fous I
M Ledru-Bollin. Vous l’espérez tous l je l’espère aussi ; mais je
veux qtie ce soit pas des moyens pacifiques.Le* révolutions sont sœurs.
Si la révolution de Rome est le désordre et l’anarchie, on en pourra
dire à niant de celte de février !..
M Denjoy. Nous n’avons pas commencé par l’assassinat.
M. Ledrii-Rollin. Je dis (|u.’il n’y a que des despotes et des aris-
tocrates qui puissent méconnaître le droit de la révolution romaine.
(Très bien sur la Montagne.) La révolution romaine est légitime aussi
bien que la nôtre’, tin peuple à toujours le droit de s’affranchir. Il ne
s’agit pas de dire : Nous négocions ! 11 s’agit de savoir si vous agissez.
(Tjès bien à gauche.)
Un mot encore sur la question Loinbarde.Un eongrè* dit-onva avoir
lieu à Bruxelles. Eh bien, vo'us s’avèz que ce congrès ne peut plus être
qu’illusoire. L’Autriebe à déclaré qu’elle ne consentait à y entrer,
qu’aillant qu’il n’y serait question que de la répartition des frais de la
guerre, La,Russie vient de déclarer qu’elle voulait faire respecter les
traités de 1815 Ne savez-vous pas que des mouvements de troupes
ont lieu sortes frontières russes ? Ne savez!vous pas que la Russie
arme ses flottes et fait marcher ses armées de tcrVe vérs le» frontière»
prussiqnn.es ? Est-ce bien lg moment de négocier? Est-ce le moment
d’agir? (Très bien à gauche.)
Si vous n’agissez pas, dans de pareilles circonstances, voit» nôùs
donnez te droit de suspecter votre bonne foi, et de croire que vous
trahissez le pays ! .(Applaudissements sur la Montagne; bravosl bra-
vos! — Murmurés à droite!)
M. le ministre'des affaires étrangères. Il s’opère des mouve-
ments de troupes, ce ne peut être l’attitude du ministère qui en est
cause; ce serait tout au plus les crainte* inspirées par un langage tel
que celui que vous venez d’entendre. (Très-bien à droite !) Les diffi-
cultés susceptibles de s'élever.et que je ne nie point.jiei'ven t se résou-
dre pacifiquement ; mais il faut y apl'orler de là modération, delà
justice. Les questions politiques demandent à être traitées avec calme.
Les discours passionnés comme celui que vous venez d’entendre, ne
pourraient que conduire à la guerre. Je vous demande de passer à
l'ordre du jour. (Agitàlion. Clameurs à gauche.)
À/. Félix: Bouvet monte à la trilniiïe, mais né peut se faire enten-
dre, la droite quittant ses bancs et se montrant décidée à ne pas
l'écouter.
La séance est suspendue.
 4 heures 1/4 la séance est reprise.
M. le président. Je vais mettre aux Voix l’ordre du jour sur tes
inferpçHatiôns. , ...
M. Fr. Bouret. (La chambre cçs»n d’êlre attentive.) El après quel-
ques minutes, le président annonce que la séance va être suspendue.
L’asseiflhléc, dit.M. Marrait, reprendra ensuite sén ordre du jour.
X /'«»’ voie ëæfvnortlittnive.J
Fin de la séance du 8.
Après une discussion nouvell,e entre MM. de Larochejacqueiein,
Ledru-RQllin, de Lamartine el M; le ministre dis affaires étrangères,
l’assemblée nationale à passé à l'órdrê 'du jour pur et simple sur les
interpellations.
M. Jules Favre a voulu rouvrir la discussion sur la lettre du pré-
sident à M.de Malleville, inais.j’asserablég s’y. est refusée et a repris
la discussion du projet de loi stii lé Irâvâil dans les prisons.
La Séance â été levée à 6 lieu res.
BOURSE DE PARIS DtJ 8 JANVIER.
Les dispositions à ta hausse, riu dii moins à une reprise, qui s’é-
taient manifestées samedi, à l'a clôture du parquet,, ne se sont pas
maintenues aujourd'hui, bien qu’hier, au passage de l’Opéra, le 5
|i. e. soit resté en hausse de 30 c sur le cours de la veille, à 75-40.
Aujourd’hui, oh remarquait à l’ouverlrtre du parquet, la même pe-
santeur qui affecte, depuis quelques jolies, les fonds publies, la même
langueur dans les affaires, et le manque absolu d'acheteurs sérieux;
aussi la rente et la plupart des autres valeurs présentent-elles une
nouvelle dépréciation. L’opinion émise dans piiisifeurs réunions de
représentants, entr’aiitres dans celle du Palais-National,que l'Assem-
blée devait voter toutes les lois organiques avant de se séparer, pa-
raît avoir déterminé les ventes d’aujnurd’hui. Les nouvelles de l'é-
tranger, et notamment de 1 Italie, contribuent aussi au dégoût des
affoires qui semble s’être emparé des spéculateurs à la hausse.
Fonds — Au comptant, le 5 p. e. a débuté à 75, il s'est élevé à
75 20, mais est,descendu peu à.peu, sans réaction et sans affaires, à
74 60, pour fermer à 74-65, en baisse ile35 c.sur samedi et en baisse |