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le Pr^euweîir
Vous avezreconnu que le meilleur moyen de lui venir àl’aide, était
de favoriser le travail En parlant de ces grandes voies de commu-
nication, je ne puis m’empêcher de regretter que l’impulsion peut-être
trop vive qui leur a été donnée ait surexcité une spéculation désor-
donné qui a amené une crise dont l’opinion publique s’est émue. Je
ne doute, pas queM. le ministre des finances n’ait pris, dans l’intérêt de
la morale et des familles, des mesures pour prévenir de semblables
abus.
Il est bien à désirer, messieurs, que la chambre soit appelé dans le
cours de cette session à discuter un système de réserve armée qui,
sans rien coûter au budget, donnerait à la nation une. force sédentaire
et mobilisable au premier coup de canon.
Vous aurez surtout à vous occuper de notre marine, un des ressorts
les plus puissants de notre gloire et de notre prospérité, pour la rendre
prête à toutes les éventualités et suffisante à la protection de nos natio-
naux. ainsi que de noire commerce. La France a prouvé qu’aucun
sacrifice ne lui coûtait pour maintenir son honneur, sa dignité et ses
principes du droit des gens qu’un gouvernement n’abandonne jamais
impunément.
Vous porterez aussi votre attention sur cette terre de l’Afrique : l’es-
prit de conquête ya fait son temps ; l’esprit d’ordre et de civilisation
doit en prendre la place. (Très bien ! très bien I)
J’invite M. le président et MM. les secrétaires définitifs à venir pren-
dre leur place au bureau de la chambre. »
M. Sauzet. président, se dirige vers le fauteuil de la présidence et
après av oir donné l’accolade à M. le doyen d’âge, il prononce le discours
suivant :
« Messieurs, profondément ému de la nouvelle manifestation de
votre flatteuse confiance, je sens croître avec ma reconnaissance, le
poids de l’obligation que m’imposent des suffrages réitérées pour la
8e fois. L’impartialité qui est l’àme de la présidence, la bienveillance
qui en fait le plus précieux privilège, la ferçneté qui né cède rien de la
règle à personne, les discussions qui doivent rester libres sans devenir
jamais personnelles, sous peine d’abaisser leur dignité et de compro-
mettre leur liberté même, les sessions dont la France attend une heu-
reuse fécondité, et dont il importe d’abréger la durée, si l’on ne veut
décourager les meilleurs citoyens et porter le trouble dans les condi-
tions mêmes de l’organisation de la chambre et de la bonne marche
de tous les pouvoirs, tel est. Messieurs, le but auquel nous devons
tendre, je m’y dévouerai sans relâche, et. si vous pouvez compter sur
mon zèle infatigable pour le maintien de vos droits, j’ai besoin de
compter bien davantage sur la sagesse éclairée de la chambre qui a
déjà terminé tant d’importants travaux et qui saura bien assurer son
œuvre.
En rappelant les différents devoirs du fauteuil, ma pensée se reporte
avec un respect religieux sur l’une des gloires qui l’ont illustré, et qui
s’est éteinte depuis la session dernière. La science, la magistrature,
l’administration ont à l’envi déploré sa perte C’est que M. Royer-Col-
lard était l’honneur de toutes, et qu’il laisse dans chacune, un vide dif-
ficile à remplir.
Mais c’est à vous, MM., qu’il appartenait, surtout, par les plus grands
souvenirs de sa pleine et noble vie, à ces bancs témoins de son ver-
tueux patriotisme, à cette tribu ne quireten Lit de son éloquente sagesse,
à ce fauteuil où régna son imposante et impartiale autorité.
Sept colléges l’élurent en un jour, et cette couronne parlementaire
inouie jusqu’alors, devint le trophée du plus pur, du plus magnifique
mouvement électoral qui ait honoré la France.
Ce mouvement qui cherchait l’alliance de la liberté et de la monar-
chie ne pouvait trouver un plus digne et plus complet symbole, per-
sonne ne les chérit plus ardemment loutes deux, mais il les servit en
ami et ne les flatta jamais en courtisan. L’unel’exclut autrefois pourse
défaire de ses conseils, l’autre fut exilée pour les avoir méconnus. II
était réservé à d’autres temps de réaliser celte alliance par la sagesse
et l’expérience de toutes deux. C’est pour les cimenter que vivent nos
institutions. J’appelle MAL les secrétaires définitifs au bureau.
La chambre est constituée. Il en sera donné connaissance au roi et
à la chambre des pairs. »
La séance est levée à 3 heures.
La chambre des députés se réunira après demain 2 janvier dans ses
bureaux pour nommer la commission, chargée d’élaborer le projet
d’adresse en réponse au discours de la couronne et pour nommer les
commissions de comptabilité et des pétitions. Samedi, M. le ministre
des finances présentera à la chambre Te budget de 1846.
Aux sessions précédentes, le budget n’était présenté qu’en février et
souvent en mars. L’opposition portera comme candidats pour la com-
mission du projet d’adresse MM. St.-Marc Girardin,Bidault,Dupin aîné,
Duvergier de Ilauranne et Odilon Barrot.
hojlijANMe. .
La Haye, 2 janvier. — La section centrale de la Seconde Chambre
des Etats-Généraux a terminé le rapport préalable au sujet du projet
de loi réglant l’accise sur le sucre
La majorité des membres qui ont pris part à l’examen en sections a
approuvé la tendance des dispositions qui accordent, outre la restitu-
tion de l’accise, des primes à l'exportation des sucres raffinés. Ces
membres pensent que la fabrication du sucre ne peut pas encore,dans
les circonstances actuelles, se passer de ces encouragements, par les-
quels cette branche d’indusirie a acquis un développement considéra-
ble depuis 1831. xAlais la disposition qui réduit la restitution d’accise
accordée pour le sucre raffiné a rencontré de l’opposition chez un
grand nombre de membres, non pas à cause de la réduction même,
mais parce qu’ils pensent que celLe disposition aurait pour effet d’éta-
blir une fâcheuse inégalité entre les raffineries à vapeur et celles où
l’on travaille d’après l’ancien procédé, et dans lesquels on ne peut pas
atteindre le chiffre proposé de 78 kilogr. de sucre raffiné par chaque
100 kilogr. de sucre brut.
— Une résolution de Son Exc. le ministre dè la marine porte que,
par arrêté royal du 18 décembre 18-15, les navires sous pavillon russe
seront traités sur le même pied que les bâtiments nationaux, relative-
ment aux droits de pilotage et de port.
— Slulletlu de la lioursc d'Amsterdam, dsi Z janvier.— Le marché
était calme et les prix ont peu ou point varié.
BELGIQUE.
Brcxeu.es, 2 janvier. — Hier, vers trois heures de relevée, une ter-
rible explosion de gaz a eu lieu sur la chaussée d’Ixelles. Le réservoir
du grand égout construit récemment sur cette chaussée avait reçu,
parait-il, depuis quelques jours, une fuite assez considérable de gaz,
qui s’est trouvé comprimé et qui s’est enflammé, on ignore de quelle
manière. Un coup semblable à celui de l’explosion d’une poudrière s’est
fait entendre. La pièce de fer qui recouvrait le réservoir a été lancée à
une hauteur de plusieurs pieds, et a détruit une vitrine voisine; des
pavés ont été lancés jusqu’au dessus des maisons et en ont brisé les
tuiles; la grille en fer de l’égout a été lancée contre la maison en face,
et les carreaux de vitres de plus de cent, maisons ont été entièrement
brisés.
Dans l’intérieur des maisons il y a eu également beaucoup de dégâts :
des cheminées de marbre, des tablettes de fenêtres ont été ébranlées,
et beaucoup de murs ont été crevassés. Heureusement et comme par
miracle, personne n’a été tué, ni même blessé ; l’avocat de Behr seul,
qui se trouvait dans sa demeure, a été légèrement blessé à l’oreille.
Une vigilante venait de dépasser le réservoir de quelques pas ; le
chapeau du cochera été abattu par un pavé et tous les carreaux de sa
voiture, qui a été renversée, ont été brisés.
M. le procureur du roi s’est immédiatement transporté sur les lieux
pour constater les causes de l’explosion.
— Ce matin à onze heures, un service funèbre a été célébré en l’é-
glise de Saint-Jacques-sur-Caudenberg , à l’occasion de l’anniversaire
de la mort de la princesse Marie, duchesse de Wurtemberg , sœur de
la Reine des Belges.
La Reine , qui était accompagnée de Mme ia duchesse de Mérode et
de Mme ja baronne de Slassart, occupait la place réservée à la famille
royale. _
On remarquait à cette cérémonie : Al. le marquis de Rumigny , am-
bassadeur du Roi des Français; M. le duc de Bassano , premier secré-
taire , et M. le comte de Beauvoir , attaché à l’ambassade ; film. ja du-
chesse de Beaufort, les personnes composant la maison du Roi et plu-
sieurs membres des deux Chambres.
La Reine était en grand deuil ainsi que toutes les personnes de la
maison de S. Al.
Après le service, S. Al- est retournée à Laeken.
— Le 2 de ce mois, à 11 heures trois quarts. Al. le baron d’Arnim, a
eu l’honneur de remettre au Roi, en audience particulière, les lettres
qui mettent fin à la mission que Son Excellence remplissait près Sa
Majesté,en qualité d’envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire
de Sa Majesté le roi de Prusse.
Lg direction de la Société royale de Philantropie vient de propo-
ser une souscription au profit des malheureux incendiés de la ville de
Marche.
Tous les dons seront reçus avec reconnaisance. La souscription est
ouverte au local de la Société, rue aux Laines, n° 51.
Dans sa réponse au discours prononcé par le président du conseil
de salubrité publique, à l’occasion du premier jour del’an, le Roi a par-
ticulièrement insistésur la nécessité d’assainir le bas de la ville, et de
la préserver des inondations.
1 i ■ ...... - "
— Il a été procédé mercredi dernier, au gouvernement provincial,
rue du Chêne, à Bruxelles, à l’adjudication de la fourniture des char-
bons nécessaires pendant l’année 1846. Quatre soumissionnaires y ont
pris part, pour les quatre lots à fournir à la station d’Ans, pres de
Liège.Le b lot a été adjugé à Al. A. Delaxhy de Jemappe pour le prix de
16 fr. 98 cent, par mille kilogrammes ; le 2' lot pour 17 fr. a Al. J. B.
Plumet, de Seraing ; le 5» lot, pour fr. 16-95 à Al. J. G. D’Allunagne, de
Liège, et 4e lot à Al. J. Michottede Tirlemont pour fr. 16-90.
— Un bal d’enfants. — Un bal d’enfants a précédé samedi celui des
grandes personnes à la Société philharmonique C’est une gracieuse idée
que celle de ces fêtes où brillent dans l'éclat de leur fraîcheur les grâ-
ces enfantines. Une joie naïve animait les visages roses des petites dan-
seurs et des petites danseuses. On voyait qu’ils se livraient au plaisir
du moment sans arrière-pensée, sans regret de la veille et sans appré-
hension du lendemain. Quelle franchise dans l’étreinte de ces mains
potelées ! Quelle sincérité dans ces doux sourires ! Ce que la bouche
exprimait, le cœur ne le démentait pas. Les danseuses ne s’enviaient
ni leurs toilettes, ni leurs cavaliers. Les danseurs n’éprouvaient ni
l’orgueil du succès, ni l’humiliation de la défaite. Dans nos bals a nous,
la danse est rarement le but; elle est presque toujours un prétexte.
Pour les enfants, la danse résume pendant quelques heures l’existence
entière. ,
Nous avons vu samedi une charmante petite fille pleurer apres une
chute qu’elle avait faite dans une valse trop précipitée. Ce n’est pas au
bal que pleurent les danseuses de vingt ans ; c’est souvent au retour
de la fête,et le lendemain, et bien des jours après. Heureux les enfants,
dont les impressions se passent à la surface de l’âme et ne laissent pas
de traces après elles! C’était merveille de voir samedi, à la Sociélé phil-
harmonique. cinquante petits garçons et autant de petites filles prati-
quer le quadrille, la valse, la polka, voire la mazurka, avec un prodi-
gieux aplomb A neuf heures et demie le bal était terminé pour eux et
ils cédaient la place aux grandes personnes. Les pas de celles-ci furent
peut-être plus corrects ; mais, à coup sur, ils n’eurent pas autant de
grâce naturelle.
Rcceptlou du f janvier.
Jeudi, à l’occasion du nouvel an, le roi et la reine, ayant auprès
d’eux le duc de Brabant, le comte de Flandre et la princesse Charlotte,
les ministres et les officiers et dames de leurs maisons étant présents,
ont reçu successivement le corps diplomatique, les députations du
Sénat et de la Chambredes Représentants, la Cour de cassation, la Cour
des comptes, la Haute-Cour militaire, la Cour d’appel, le conseil des mi-
nes, les fonctionnaires supérieurs des ministères, le gouverneur et le
directeur de la Société Générale pour favoriser l’industrie nationale, le
gouverneur et la députation de la province, le tribunal civil, le corps
communal, le clergé catholique, le consistoire de l’Eglise évangélique,
le rabbin et les membres du consistoire israélite, le tribunal et la cham-
bre de commerce, le corps des ponts et chaussées et des mines, le con-
seil d’administration de l’Université libre, l’Ecole de médecine vétéri-
naire et d’agriculture de l’Etat, le conseil généraldes hospices, etc.,etc.
A trois heures, ont été reçus par le roi les états-majors et les officiers
des gardes civiques et de l’armée ; à trois heures et demie, les person-
nes présentées, parmi lesquelles plusieurs étrangers de distinction.
Discours prononcé par M. le comte Vilain XIIII, vice-président du Sénat.
Sire, Madame,
Le sénat a l’honneur d’offrir à Vos Majestés son respectueux hom-
mage. , _
Il forme des vœux constants pour la prospérité du Roi, de la Reine,
de nos Princes et de la jeune Princesse.
Une calamité publique pèsera sur les premiers mois de cette année,
et la situation prospère de plusieurs branches de l’industrie ne peut en
atténuer les effets qu’en partie.
Le pays. Sire, connaît et apprécie la part si vive que le roi prend à
tout ce qui le touche, ainsi que sa sollicitude éclairée pour soulager ses
souffrances.
Grâces en soient rendues à cette sollicitude constante, au milieu de
tant de nations voisines frappées du même fléau, le gouvernement de
Votre Majesté a pris une honorable initiative, en convoquant une ses-
sion extraordinaire pour proposer à la fois la libre entrée des céréales
et les crédits nécessaires pour venir au secours des classes nécessiteu-
ses. L’assentiment unanime des deux chambres a rassuré nos popula-
tions en leur prouvant qu’au besoin, la représentation nationale ne re-
culerait devant aucun sacrifice pour atteindre ce but, si digne des
•efforts réunis de toutes les branches du pouvoir.
Sire, nous avons la confiance que la Providence divine daignera en-
core cette fois, comme dans tant d’autres circonstances, veiller sur la
Belgique.
Les classes des pauvres donneront, d’une part, au monde, un gage
nouveau de la moralité, de l’amour de l’ordre et des sentiments reli-
gieux qui les animent; de l’autre, les exemples touchants de bienfai-
sance donnés du haut du Trône, ne seront pas perdus pour les classes
aisées.
Madame,
Il est impossible de parler de bienfaisance, sans que le nom de Votre
Alajesté ne vienne émouvoir tous les cœurs, et se placer sur toutes les
lèvres Généralement vénéré par un peuple chez qui ta vertu fut tou-
jours une puissance, béni depuis longtemps dans le moindre de nos
hameaux, ce nom auguste exercera encore une heureuse influence
pendant la crise actuelle. Il encouragera, il consolera les uns; il servira
d’exemple aux autres. »
Discours de SI. le président de la Chambre des Représentants.
Sire,
La Chambre des Représentants vient renouveler à V. Al. ses témoi-
gnages unanimes d’affection et de dévouement.
Puisse le règne de V. M. durer de longues années ! Nous le souhai-
tons pour notre auguste reine, dont le cœur ne fait qu’un cœur avec
celui de V. M. ; nous le souhaitons pour nos jeunes princes, dont les
heureuses inclinations font croître chaque jour nos espérances ; nous
le désirons enfin pour le pays, qui connaît et apprécie les efforts que
V. M. n’a cessé de faire, depuis 14 ans, pour ramener tous les esprits à
l’union et diriger toutes les intelligences vers un même but, le bonheur
moral et matériel de la Belgique.
Aladame,
La nation n’ignore point l’influence de l’exemple sur l’éducation des
princes, et reconnaissante envers le ciel de lui avoir donné une Reine
qui relève l’éclat du rang et de la naissance par la pratique de toutes
les vertus, elle forme le vœu que l’héritier de la couronne soit en même
temps l’héritier de vos nobles qualités, afin que celui qui aura un jour
droit à tous nos hommages, mérite aussi tout notre amour.
Le Roi a répondu en substance :
« Qu’il était sensible aux sentiments extrêmement bienveillants pour
» lui, pour la reine et pour les princes que lui avait exprimés la dépu-
» talion ; que les princes, élevés sous ses yeux, sont dès aujourd’hui
t fort attachés à leur patrie, que le dévouement est une vertu qu’il ne
» cesse de leur inspirer ; que la Belgique a tout ce qu’il faut pour être
» une monarchie qui, sans être des plus grandes, est cependant appe-
» lée, par sa position et les éléments de force qu’elle renferme , à con-
» server toujours une grande importance; que les chambres sont les
» ouvriers de notre avenir, et que c’est en conservant pour nos insti-
» tutions le dévouement dont elles ont, depuis quinze ans, donné tant
» de preuves, qu’elles assureront le bonheur de la Belgique. »
Discours de SI. le gouverneur de la Société Générale.
Sire, Aladame,
La direction de la Société Générale prie Vos Alajestés d’agréer les
vœux respectueux qu’elle a l’honneur de leur adresser pour leur bon-
heur et celui de leur auguste famille.
Sire ,
Votre Alajesté a étudié et approfondi les graves questions que pré-
sente la science de l’économie politique ; elle sait que le travail est la
source de la véritable richesse des nations; le peuple qui produit beau-
coup et qui, par des traités avantageux, s’est assuré de nombreux dé-
bouchés . pour son commerce et pour son industrie, réunit, au plus
haut degré, les éléments de la prospérité publique.
, Les traités conclus par Votre Alajesté, avec plusieurs états de l’Alle-
magne, avaient déjà soustrait à la situation déplorable dans laquelle
elles se trouvaient, deux des principales branches de l’industrie natio-
nale; les concessions de chemin de fer, accordées par le gouvernement
de Votre Alajesté, et dont l’exécution est impatiemmenlaltendue, vont
leur assurer une existence prospère pour plusieurs années.
La Société Générale, dès les premiers temps de notre indépendance,
a fait preuve de sa confiance dans l’avenir du pays, en contribuant,
par ses capitaux, à la création et au développement de nombreux éta-
blissements industriels qui font l’admiration de l’étranger et qui con-
courent à accroître la richesse nationale. La Société Générale, durant
la longue crise dont nous sortons à peine, en a supporté le poids et les
vicissitudes, mais elle a toujours conservé l’espoir de recueiilir le fruit
de ses sacrifices et de sa persévérance.
Aujourd’hui, Sire, au moment où tant de belles entreprises rendent
au pays d’éminents services, il importe, plus que jamais, qu’elles con-
tinuent d’être assurées d’un puissant appui; il importe surtout que
rien ne vienne affaiblir le crédit public, cet agent puissant du travail
et du progrès industriel ; la Société Générale, qui a si souvent reçu
des témoignages de la bienveillance de Votre Majesté, espère qu’elle
lui permettra de rester sous sa tutélaire protection.
Sire, Aladame,
La Société Générale sait que Vos Alajestés ne peuvent être heureu-
ses, lorsque les populations éprouvent des privations et des souffran-
ces ; elle sait que chaque jour de l’existence de Vos Alajestés est mar-
qué par des actes de leur bienfaisance éclairée.
La Société Générale secondera leurs généreuses intentions, en usant
de son influence pour que les industries qu’elle soutient de ses capi-
taux entretiennent, pendant cethiver, un grand nombre d’ouvriers.
Les administrateurs des établissements industriels apprendront aux
travailleurs qu’ils ne peuvent célébrer plus dignement le commence-
ment de l’année qu’en environnant de leurs bénédictions et de leur re-
connaissance le trône paternel et national, si heureusement élevée
pour la prospérité de la Belgique.
■ AXl liKS , 58 JANVIER.
A la marée de ce matin est parti le 3 mâts américain Talisman, cap.
Somers, avec 148 passagers allemands, en destination de Galveston.
— Le temps s’est remis au beau; cette nuit il a assez fortement gélé.
Le baromètre un peu au-dessous de beaux-fixe.
— Par arrêté royal en date du 27 décembre, il est accordé au sieur
Adriaenssens (Jean), en dernier lieu pilote de première classe à la sta-
tion du pilotage d’Anvers, une pension annuelle de douze cent quatre-
vingt-dix-huit francs, qui prendra cours au 1« janvier 1846.
— Le Moniteur publie la loi prorogeant la loi concernant la réduc-
tion des péages des canaux et des rivières et un arrêté prorogeant celui
du 29 décembre 1843 jusqu’au 51 décembre 1848.
— Par arrêté royal en date du 30 décembre sont nommés membres
du conseil d’administration de la caisse de secours et de prévoyance
en faveur des marins navigeant sous pavillon belge :
A1M. Cateaux-Wattel, président delà chambre de commerce d’Anvers
et armateur à Anvers;
De Brouwer (E.), juge au tribunal de commerce d’Ostende et ar-
mateur;
De Cock (A), membre de la députation permanente du conseil
provincial de la Flandre orientale et armateur à Gand;
Durand (Ch.) capitaine au long cours, chef éclusier à Anvers ;
Eisen (J.), conseiller communal d’Anvers et armateur à Anvers ;
Aleulenbroeck (F.), capitaine au long cours ;
Alichiels-Loos, président du tribunal de commerce d’Anvers et
armateur à Anvers ;
Vander Elst, président de la chambre de commerce à Bruxelles,
et armateur à Bruxelles.
— On lit dans le Slonileur :
Les journaux de Bruxelles ont rapporté un fait qui s’est passé, le 23,
sur la route de la place de la reine à Laeken , et au sujet duquel voici
les renseignements authenthiques que nous avons obtenus :
LL. A1M. étant restées au palais de Bruxelles plus tard que de cou-
tume quatre sous-officiers des guides avaient reçu l’ordre d’éclairer la
route de Laeken avant le passage de-LL. Al AI.
Les sous-officiers sont partis vers neuf heures. Le temps étant détes-
table, l’un d’eux s’est mis à l’abri de la maison n° 71, située près de
l’embranchement du chemin de fer et occupée par la dame Nihoul.
Vers neuf heures et demie, cette dame, entendant un bruit produit par
le piaffement du cheval, crut que des malfaiteurs cherchaient à s’intro-
duire dans sa demeure. Elle ouvrit la croisée et lira au hasard deux
coups de pistolet, dont l’un faillit atteindre le sous-officier. Attirés par
l’explosion, les camarades de celui-ci se hâtèrent de le rejoindre, et
tous se livrèrent à des recherchés qui furent infructueuses.
LL. MM. passèrent par cette route, pour retourner à Laeken, une
demi-heure après.
L’autorité communale de Laeken fit le lendemain des perquisitions
et apprit par la déposition de la dame Nihoul elle-même, les faits qui la
concernaient dans ce que nous venons de rapporter.
— On lit dans la même feuille : <
Nous avons reproduit le nouveau règlement sur les livrets d’ou-
vriers, publié sous la date du 10 novembre dernier.
Dans le Slonileur du 26 du même mois se trouvent renfermées les
instructions développées données par Al. le ministre des affaires étran-
gères, pour i’exécution des dispositions nouvelles.
Ces dispositions,en appliquant aux contrevenants quels qu’ils soient,
fabricants ou ouvriers, les peines comminées par l’art. O de la loi du 6
mars 1818, c’est-à-dire une amende de 10 à 100 fl., ou un emprisonne-
ment de 1 à 14 jours, ou enfin les deux peines combinées,font espérer
que dorénavant l’obligation du livret ne sera plus une obligation il-
lusoire : l’ouvrier qui négligera de s’y soumettre et le facricant qui
donnera de l’ouvrage à celui qui n’aura pas rempli cette obligation en-
courront infailliblement, l’un et l’autre, les peines applicables selon la
gravité de l’infraction.
Nous sommes informés que le gouvernement n’a rien négligé pour
assurer la bonne exécution du réglement et des instructions.
Les gouverneurs provinciaux, les commissaires d’arrondissement,
les administrations communales, les juges de paix, les conseils de
prud’hommes, les commissaires de police, en un mot. toutes les auto-
rités constituées ont été invitées, chacune dans sa sphère particulière
à veiller à cette exécution et à dénoncer sur-le-champ toute contraven-
tion à qui de droit, aux termes de l’art. 29 du code d’instruction cri-
minelle.
A1M. les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur, de la justice
et des finances, ont combiné leurs instructions à cet effet.
Nous savons, entre autres, que les agents des contributions directes,
chargés annuellement par M. le ministre des finances de procéder au
recensement des patentables, seront invités à requérir de ceux-ci l’ex-
hibition des livrets de tous les ouvriers qu’ils emploient, et à s’assurer
si tous sont en règle à cet égard, au moyen de l’inspection du registre
dont la tenue régulière est prescrite par l’article 53 de la loi du 21 mai
1819 sur les patentes. ,
Il n’y a pas de doute que, de cette manière, on parviendra à assurer
l’exécution générale des dispositions du réglement du 10 novembre
1845. et qu’ainsi, l’institution des livrets, si utile à la fois au fabricant
et à l’ouvrier, dont elle tend à régulariser et à garantir les bons rap-
ports réciproques, pourra porter les fruits qu’il est permis d’en at-
tendre.
— On écrit de Courtrai :
Un crime horrible vient d’être commis jeudi matin à Rollegem. du-
rant la grande-messe : La fille Ghesquiere, âgé de 52 ans, et habitant
une ferme avec son frère dans ladite commune, située à une lieue
d’ici, a été assassiné de la manière la plus atroce, pendant qu’elle était
seule au logis; Son cadavre a été ensuite jeté dans un étang qui en-
toure la ferme et d’où on l’a retiré. Le crâne est horriblement fracassé.
Cet assassinat a été suivi d’un vol d’espèces et de bijouteries de
femme.
— Al. Hencke, de Driessen, vient de donner un démenti à l’axiôme :
Nil sub sole novem; il a aperçu, le 15 décembre, une étoile de neuvième
grandeur dans quelque coin écarté du ciel, où ni lui ni les astronomes
n’en avaient vu auparavant. Un autre Al. Encke a écrit de Berlin qu’il
a été assez heureux de trouver, au moyen de l’excellente carte acadé-
mique llora quarta, dessinée par M. Knorre. la nouvelle étoile et de
s’assurer de ses mouvements. Al. Schumacker d’Altona, qui la chercha
d’abord vainement, a fini par la découvrir. Il ne manque aujourd’hui à
la consécration du nouvel astre que l’arrêt des astronomes de Paris,
arrêt, définitif retardé par les brouillards.
— Le passage suivant d’une lettre adressée de Paris à la Gazelle
d’Augsbourg, confirme ce que Al. Alexandre Dumas avait dit lui-même
il ya un an, lors de la première interruption de la publication du
Comte de Slontecliristo. On prétend qu’on a trouvé dans les archives de
la police tous les faits qui forment le fond du fameux roman de
AI. Dumas. Il s’agirait d’un pauvre savetier arrêté à Paris, au moment
où il allait se marier, à la suite d’une dénonciation de plusieurs faux
amis qui l’accusaient d’un complot bourbonnien. L’affaire se passait
sous l’empire. En prison il fit la connaissance d’un vieux fou qui le fit
héritier d’une grande fortune. Il quitta sa prison après une assez
longue captivité, apprit tout ce qui s’était passé et comment on avait
voulu le perdre et enfin trouva sa fiancée mariée à l’un de ses dénon-
ciateurs Il se mit en service chez cet homme qui était limonadier et se
vengea de la manière la plus cruelle. Les caractères dessinés par le
romancier sont plus poétiques; mais le héros de l’histoire véritable agit
avec plus d’énergie encore que Montechristo.
— Le chemin de fer rhénan a transporté au mois de novembre der-
nier 31,758 voyageurs et 524,229 quintaux de marchandises. Les re-
cettes se sont élevées à 44,991 th. Elles n’avaient élé en novembre 1844
que de 54,458 augmentation pour 1845 10,555 th. Dans les 11 premiers
mois de cette année ce chemin de fer a transporté 405,722 voyageurs et
2.929,864 quintaux de marchandises. Le chiffre des recettes a été de
548,992 th. 11 n’avait été pour la période correspondante de 1844 que de
499,269 th. augmentation pour 184549,723 th.
Inondations.
On écrit de Gand, 2 janvier ; _
Pendant la journée ile mercredi, l’Escaut à Audenarde a baissé de 13
centimètres et la Lys à Harlebeke de 9 centimètres. A Gand les eaux
ont encore haussé de 2 centimètres.
Pendant la journée d’hier, il n’y a pas eu de variation dans la hauteur
des eaux de l’Escaut à Audenarde, Il y a eu 5 centimètres de baisse |