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1846. — Ti, 3.
1IVER8, Samedi 3 Janvier.
(Onzième Innée.)
LE PRECURSEU
'l «sjii
On l’aimH* t
K Anvers au bureau du Précur-
seur, Bourse Anglaise, N» 1040;
en Belgique et à l’étranger chez
tousles Directeursdes Postes.
JOURNAL POLITIQUE, COMMERCIAL, MARITIME ET LITTERAIRE.
PAIX. — LIBERTE. — PROGRÈS.
*1 j»r iHtrt
Pour Anvers, 15fr.; pou _
vince 18 fr.; pour l’étrang4£2
Insertions 25 centimes l"
Kéclames 30 >
3 janvier.
Industrie linière. — Traité du 16 juillet.
Les preuves de la faiblesse du pouvoir et de son insuffi-
sance sont hélas ! si abondantes que, pour les démontrer, on
ira qu’à se baisser.
Voilà pourtant un fait plus caractéristique encore que tous
■ceux que nous connaissons.
C'est une lettre imprimée que l’on nous remet et qui est
adressée par M. Van den Casteele à M. Dechamps, ministre des
affaires étrangères, sur le renouvellement du traité du 16 juil-
let avec la France.
Cette lettre débute par déclarer que c’est sur l’avis de M. de
Muelenaere, gouverneur de la Flandre-Occidentale, que l’au-
teur s’est permis de soumettre des observations au ministre ;
or, ces observations sont, ou prétendent être, la preuve que le
gouvernement n’entend absolument rien à la question de l’in-
dustrie linière, qui coule depuis plusieurs années de si im-
menses sacrifices au pays tout entier. Témoignage nouveau du
parfait accord qui règne dans le gouvernement.
« Je démontrerai, dit l’auteur de cette lettre, dans une bro-
chure que je me propose de publier sous peu, que la misère
des Flandres ne vient pas le moins du monde du refus de MM.
Lebeau et Rogier d’accepter la réunion douanière offerte par
M. Thiers, mais qu’elle est le résultat immédiat et inévitable
d'une suite de mesures rétrogrades et désastreuses prises par un
gouvernement qui devient de plus en plus l’expression vivante de
l'ignorance des masses et des préjugés populaires.
« ïl ne me sera pas difficile, je pense, de prouver que le malaise pro-
fond qui accable le pays est surtout le résultat de ce fameux programme
de l'union, que tant de gens n’ont signé des deux mains que parce que ce
programme était pour eux l’équivalent de l'ancien adage : « Passe-moi la
casse, je te passerai le séné. »
» Voyez. M le ministre, ce qui en résulte au jourd’hui; ceux qui sont
au pouvoir sont tellement occupés à faire ou à refaire leurs affaires, qu’ils
n’ont ni le temps ni le loisir de s’éclairer sur les intéréts les plus vitaux
du pays.
» Le gouvernement français et le roi Léopold ont cru faire un traité
pour venir au secours d’un demi-million de malheureux, que le déses-
poir de la faim peut porter tous les jours aux plus déplorables excès,
et il se trouve que ce traité arraché, pour ainsi dire, à la commiséra-
tion du gouvernement français, ne fait qu’empirer le sort de ces mal-
heureux, et qu’en définitive, c’est la position déjà très brillante des
grandes filatures, qu’on a encore améliorée.
» Et ne dites pas M. le ministre , que vous n’avez pu obtenir rien de
mieux pour nos malheureux tisserands, que ce que vous avez obtenu :
la modification Insignifiante dans l’application de l’amendement üeles-
paul, modification que vous ne faites sonner si haut que pour mieux
tromper le public et induire en erreur le Roi Léopold lui-méme ! car
te résultat que vous avez atteint dans les vérifications que vous avez
fait faire au ministère, est l’effet d’une expérience incomplète , c’est à
dire que vous n’avez pas soumis à cette expérience tous les genres de
toiles que le commerce belge importe en France.Lorsque vous voudrez
faire une expérience consciencieuse , vous ne trouverez pas , à beau-
coup près, 40 cas sur 39 où la fraction du fil disparaîtra dans les diver-
ses applications sur ta même pièce.
* Il est évident pour tous les gens du métier , que ce n’est que sur
les toiles très communes et mal confectionnées , que vous trouverez ,
au milieu, une différence dans le comptage; mais sur toutes les pièces
d’un travail régulier, comme celles faites avec du fil mécanique, la mo-
dification que vous avez obtenue ne sera d’aucun avanlage pour le
commerce des toiles.
L’auteur continue sa critique et déclare que, pour lui, le
remède est dans le bon marché du prix du lin, et conclut à ce
que le gouvernement en défende la sortie.
Cette panacée a déjà été proposée et nous sommes con-
vaincus qu’elle ne servira que momentanément, si même elle
sert, attendu que les ensemencements seront toujours en pro-
portion des chances de vente, attendu d’ailleurs que Inculture
du lin a déjà fait d’immenses progrès en Europe et que le
temps n’est peut-être pas loin où l’on ne demandera même plus
de lins à la Begique. D'un autre côté, les intérêts de l’agricul-
ture s’opposent à ce moyen Violent ; on n’obtiendra rien ou pen
de chose pour les filateurs, et les cultivateurs et fermiers en
souffriront et réclameront à leur tour.
Nous n’accepterons donc pas ce moyen; mais nous déplorons
que le gouvernement ne semble s’attacher dans cette grave ques-
qu’à chercher des biais momentanés, qui rendront la situation
plus critique pour l’avenir.
« Il aurait dû chercher, dit l’auteur de la lettre de AL De-
champs, à naturaliser dans les campagnes les petites filatures
mécaniques, et ce n’est point par de misérables essais, comme,
par exemple, le rouet de AL l’abbé de Haerne, qu’il eût fallu
combattre le mal. »
Transport «l’émigrants.
Depuis quelques années, l’émigration des Européens qui
vont chercher fortune dans l'autre hémisphère a suivi une mar-
che progressive. Est-ce un bien ? est ce un mal ? c’est une ques-
tion trop complexe, pour que nous cherchions même à l'exa-
miner aujourd’hui. Nous constatons un fait, et rien de plus
mais ce fait existe, et nous voudrions que l’on usât de tous les
moyens propres à le faire tourner au profit des intérêts belges,
en attirant les émigrants dans un de nos ports, de préférence
aux ports étrangers. Le meilleur à employer, c’est l’appât de
l'économie, sous tous les points de vue : économie dans la
locomotion, économie dans les frais de séjour, économie dans
les victuailles et les approvisionnements, économie, bonne foi,
sécurité dans tout ce qui se rattache aux acquisitions de
paccottilles. Les émigrants doivent venir ici avec la1 certitude
qu’ils y seront bien traités , qu’ils y trouveront à bon marché
toutes les ressources dont-ils pourront avoir besoin ; ils doivent
en partir, avec la pensée qu’ils eussent été moins bien traités
ailleurs, emporter et accréditer celte pensée au-delà de l’Océan.
C’est ainsi, mais ainsi seulement, que la préférence sera donnée
aux ports belges, et le transport des émigrants offre assez
d’avantages à l’industrie, au commerce secondaire et à la navi-
gation, pour que l’on y prête une attention sérieuse.
Nous recommandons d’autant plus cet objet à la sollicitude
de l’autorité communale et à celle du gouvernement, que le
nombre des émigrants qui nous donneut la préférence est de-
venu beaucoup plus considérable, depuis une année. Ainsi, en
1844, il n’avait été que de 2,961, dont 337 pour la colonie belge.
Il a été de 5,221 en 1845, comme on peut le voir par le tableau
suivant, qui comprend l’état numérique des personnes de tout
âge eldetoutsexe qui se sont embarquées à Anvers pour l’émi-
gration :
EPOQUES
DBS
DÉPARTS.
NOMS
DES NAVIRES.
DES
CAPITAINES.
DESTINA-
TIONS.
r es
2 U
o 5
« «
Û
28 février.
3 mars.
6 avril.
18 »
26 *
29 »
2 mai.
4 »
17 »
22 »
» »
24 »
23 i
3 juin.
7 »
47 »
20 »
27 »
3 juillet.
47 »
22 »
6 août.
24 »
46 sep.bre
20 »
21 »
30 »
7 octobre
0 »
49 »
26 »
2/novemb
8 »
23 »
43 décemb
21 »
29 »
Jena,
Weskeag,
Emma,
Lotty,
Nile,
Maria Gleaves,
Ferax,
Famé,
Ilarriet,
Tremont,
Platina,
Cameo,
Siivanus Jenkins,
Glasgow,
Savern,
Emanuel,
Historian,
Martha Washigton,
Cotton Planter,
Dyle,
Colchies,
Hudson,
Battie,
Strabo,
Emma,
Alberdina,
Washington,
Sarah Ann,
Flavius,
Lotty,
Austerlitz,
Ilarriet,
Riga,
Dyle,
Audacia,
Probus,
tlamilton,
Arfsten,
Spalding,
Mussche,
Donham,
Smith,
Chadburn,
Hole,
Madison,
Beens,
Taylor,
Manson,
Jarvis,
Ëveiîii gh,
Lambert,
Cheever,
Cordier,
Dodge,
Doane,
Prat,
Loones,
Knight,
Boekman,
Ulmer,
Shoof,
Mussche,
Mateling,
Benson,
Skolfield,
Davis,
Douhan,
Ulrieli,
Beens,
Nason,
Loones,
Valley,
Devries,
Read,
belge.
amène.
bejge.
suédois.
améric.
belge.
améric.
belge.
améric.
belge.
améric.
belge.
oldenb.
améric.
suédois.
améric.
belge.
améric.
belge.
suédois,
améric.
St-Thom.
N.-York.
N.-Orléans
N.-York.
Galveston,
N.-York.
Galveston
N.-York.
N.-Orléans
Galveston.
N.-York.
Galveston
41
19
88
136
434
130
149
403
144
147
152
89
214
238
230
538
97
189
200
126
443
94
90
169
137
78
187
127
118
83
35
171
138
142
194
176
161
5221
« S
.
Il y a donc une différence de 2,260 entre les résultats des
deux années. Cette différence est très importante et vaut cer-
tes la peine d’être signalée, ne fùl-ce-que pour stimuler ceux
qui peuvent prendre des mesures afin que les émigrants soient
amenés à nous donner de plus en plus la préférence.
» On voit aujourd’hui tout ce qu’ont produit les encouragements du
gouvernement pour les prétendues améliorations dans les procédés de
la filature à la main. Avant de préconiser et de recommander comme
une grande amélioration le fameux rouet de M. l’abbé de Haerne, le
gouvernement devait au moins s’éclairer ; s’il avait seulement consulté
les supérieures des divers couvents où l’on apprend à filer aux jeunes
filles, il aurait su de suite que cette soi-disant invention est une mysti-
fication, et (pie le rouet de M. l’abbé de Haerne est tout bonnement une
mauvaise copie du rouet appelé en flamand spoel wiel, qui a une toute
autre destination que la filature.
» L’antique rouet flamand est parfait dans son genre, l’altération
que M. l’abbé de Haerne lui a fait subir dénote chez lui l’ignorance la
plus complète de toutes les lois de la mécanique et des procédés les plus sim-
ples de la filature, et c’est lorsque le gouvernement laisse ainsi des char-
latans privilégiés exploiter la crédulité publique, et qu’il contribue lui-
même à propager les plus fausses doctrines économiques,(qu’il nous
vante ses lumières, et qu'il voudrait que l’on se reposât sur sa sollici-
tude pour venir au secours des populations souffrantes !! »
On le voit, tel est le jugement d’un habitant des Flandres,
sur la situation de ces provinces. La transformation de l’indus-
trie linière a porté un coup mortel aux vieux systèmes et au
lieu d’encourager les méthodes nouvelles et de lutter contre la
concurrence étrangère par les avantages que nous donne
momentanément la supériorité des produits de notre sol, le
gouvernement se courbe sous les préjugés et les craintes qui
eussent tué, il y a quelque trente ans, 1 industrie drapière, si flo-
rissante aujourd’hui, si, elle aussi, n’avait marché avec les
découvertes de la science et de l'industrie.
Le gouvernement est donc dans la fausse voie, dans une
voie rétrograde; il n’y a qu’un cri à ce sujet et parmi les hom-
mes compétents et parmi les économistes; mais que lui im-
porte ? en attendant tous ces essais infructueux, il végète et
croit vivre, et ne comprend pas tout ce qu’il y a de lamentable
dans les reproches qui lui sont adressés par un homme com-
pétent et qui sont en quelque sorte apostillés par un de ses
agens politiques, AI. le comte de Muelenaere. Quelle misère !
Quelle anarchie !
Nous apprenons à l’instant qu’une société, sous la firme
Georges Chantrell et O, vient de déposer entre les mains de
M. le ministre des travaux publics toutes les pièces formant le
projet définitif d’une demande en concession pour un chemin
de fer d’Anvers à Turnhout, avec continuation d’une route pa-
vée vers Tilbourg.
Par celte haute conception, cette intéressante partie de la
province,presque sans communication aujourd’hui, se trouvera
reliée au grand réseau des chemins de fer, et la ville de Turn-
hout recevra ainsi un<*communication sur la Hollande par une
route pavée se dirigeant vers Tilbourg, route qu’elle a sollici-
tée depuis nombre d’années, mais dont l’exécution a toujours
été retardée à cause des dépenses de construction qui étaient
trop élevées.
Octroi, commerce, caisse d’épargne de la ville de Paris.
Nous extrayons les faits suivants de ceux dont était rempli
le discours prononcé, un de ces jours derniers, par le pré-
fet de la Seine, devant les électeurs notables réunis pour
pourvoir au remplacement des membres de la chambre de
commerce deJParis :
« Les produits de l’octroi s’élèveront, pour cette année, a environ
33.800.000 francs. Ce sera le chiffre le plus élevé qu’ils aient atteint de-
puis 1830 ; nous regagnons ainsi la diminution de près de 700,000 fr.
que nous avions éprouvée l’année dernière. Cette augmentation de re-
venus de la ville est bien nécessaire. Messieurs, pour compenser les
charges de tout genre que l'accroissement de la population fait peser
sur elle.
» Les principaux chapitres qui sont en augmentation sont : les bois-
sons pour 1,517,000 fr., les comestibles 257,000 fr . les combustibles
500.000 fr., les matériaux et bois de construction 192,000 fr.
» Il est entré dans les abattoirs, pendant les onze premiers mois de
cette année, 70,663 bœufs, 18.475 vaches, 76,666 veaux et 416,521 mou-
lons; le commerce a reçu 5,100,530 kil de suif fondus.
» C’est une augmentation sur les chiffres de 1841 de 712 bœufs, 5.953
vaches, 4,875 veaux, 15,077 moulons, et 654,000 kilog. de suifs fondus.
• Nos exportations de 1845 dépassent encore de 7,728,117 fr. celles de
1844. déjà si prospères. Elli s se sont élevées pendant les onze premiers
mois de cetle année, pour les exportations ordinaires . à 83,658.051 fr.,
et pour les exportations avec primes à 64,645 924 fr.Total 148,001,955 fr.
» Dans les exportations ordinaires, les marchandises auxquelles
s’applique l’augmentation, sont : la porcelaine, la librairie française,
l'industrie parisienne et les modes ; les puissances auxquelles "nous
avons envoyé ces diverses marchandises en plus grande quantité, sont:
la Belgique, les villes anséatiques et l’Amérique du Sud.
» L’augmentation des exportations avec primes porte sur les tissus
de coton, les draps, les tissus de laine pure et mélangée, la bonneterie
de fils de laine, les cuirs, les plombs et les sucres, qui seuls entrent dans
l'augmentation pour 2 millions.
» Ces exportations outeu pour principale destination : l’Angleterre,
l’Amérique du Sud, le Brésil, l’Algérie, les villes anséatiques et la
Suisse.
» Les sommes déposées à la caisse d’épargne depuis le H janvier 1813
jusqu’au 8 de ce mois, s'élèvent à 54 millions 987,115 francs, qui ont été
versés par 262,172 déposants, sur lesquels on en compte 32,620 nou-
veaux. C’est à peu près la moyenne des cinq dernières années. Mais les
remboursements ont été considérables ; ils s’élèvent à la somme de
47.624,817 francs, et dépassent ainsi les versements de 12,037.094 frs.;
tandis que dans les cinq dernières années ils ont été en moyenne, in-
férieurs d’environ 5.000.000 francs. C’est donc, pour l’année 1813, une
différence de plus de 17 millions avec les années précédentes.
> La longue et fâcheuse grève des charpentiers a dû nécessairement
avoir quelque influence sur ce résultat, mais le jeu sur les actions des
chemins de fer parait aussi ne pas y avoir été étranger. »
FRANCE.
Paris, 1" janvier. — Le roi a reçu hier à trois heures, M. le président
Sauzet, les quatre vice-présidents et MM. de l’Espée. de Las-Cases, ffois-
sy-d'Anglas et Lacrosse, ainsi que les questeurs. M. le président de la
chambre a fait connaître à S. M. que le bureau définitif de la chambre
des députés était constitué.
— Hier ont commencé les réceptions aux Tuilleries. Le roi et la fa-
mille royale ont continué à recevoir ce matin.
Hier, sous les fenêtres des Tuileries, les musiques et les tambours de
la garde nationale et de la garnison de Paris ont fait un vacarme af-
freux, sous prétexte de concert ou d’hommage rendu au chef de l’Etat.
Les tambours de la garde nationale ont ensuite retenti dans tous les
quartiers de Paris, pour souhaiter le nouvel an aux officiers de la milice
citoyenne, sur qui on prélève ainsi un impôt plus ou moins volontaire.
— Hier , à midi et demi , M. l’archevêque , à la tête de ses vicaires
généraux, des membres de son chapitre, et de messieurs les curés
de Paris, a présenté les hommages et les vœux du clergé au roi
des Français A une heure, le roi a également reçu les hommages et les
vœux desévêques présents à Paris, c’est-à-dire de M.l’évêque ueMont-
pellier, de M. l’évéque de Valence et de M. l’évêque élu de Luçon. A
diverses reprises, la reine s’est recommandée, ainsi que toute son au-
guste famille, aux prières de tous ces prélats.
— Par une ordonnance en date du 30 décembre , le roi a nommé
chevalier de l'ordre royal de la légion d'honneur , M. Redman . agent
consulaire d’Angleterre à Mazagan. en récompense de la belle conduite
qu’il a tenue envers les naufragésdu vapeur le Papin.
— On a beaucoup parlé à la Bourse de la déconfiture d’un gros spé-
culateur à la baisse, qui aurait été exécuté aujourd'hui.
— L’autorité judiciaire vient de faire rendre aux sociétés de charpen-
tiers tous leurs livres, et l’argent saisi dans leur caisse leur sera pro-
chainement restitué.
— Une nouvelle catastrophe dans le haut commerce est venue attris-
ter de nouveau Lyon depuis quelques jours. Le passif s’élève, dit-on, à
1,800,000 fr.
— Il y a dans les vastes caveaux de la basilique de Saint-Denis une
enceinte réservée aux tombeaux et aux statues des rois. Depuis long-
temps, on travaille dans cette partie souterraine au monument du roi
Louis XVIII. Les travaux paraissant être arrivés à leur terme, l’on
mettra immédiatementaprès, la main au monument commémoratif de
Charles X.
— Les trois conseils généraux de l’agriculture, du commerce el des
manufactures, ont tenu hier leur deuxième séance générale sous la
présidence de M. Cunin-Gridaiue. On y a discuté la question de l’abais-
sement du droit sur les fers du Nord propres-à la fabrication de l’acier.
MM. Talabot, Darblay, Héricart de Thury, Clerc, d’Andelarre, Char-
rière, Goldenberg, Praire, Dewinck, Drouillard, Lanyer, Pauwels, ont
pris successivementla parole.
La proposition d’abaissement du droit sur les fers a trouvé peu de
défenseurs; incidemment on a proposé rabaissement du droit sur
l'acier, que quelques membres ont appuyé; mais la grande majorité
des orateurs s’est prononcée pour le maintien du statu quo.
— M. le comte Roy a été nommé président de la commission chargée
par la chambre des pairs de la rédaction de l’adresse en répouse au
diseoursjdu roi.
— On lit dans un journal :
« Les députés de l’extrême gauche se sont aujourd’hui réunis à la
chambre et ils ont déclaré qu’ils continueraient un comité composé de
sept membres et chargé de se mettre en rapport avec les différents
comités électoraux réformistes qui seront établis à Paris et dans les
départements.
» Ce comité a été nommé : nous publierons les noms aussitôt que le
vénérable Dupont (de l’Eure), qui a été choisi pour président, sera ren-
du à Paris.
„ Nous ne pouvons annoncer aussi que des comilés électoraux se
sont formés dans les douze arrondissements de Paris, et qu’ils ont
nommé des délégués composant un comité central, et dans lequel tou-
tes les nuances de l'opposition se trouvent représentées ■> _
_ Bulletin Je in bourse, du 31 décembre. — Bourse très-animée
sur toutes les valeurs et hausse à cause de la liquidation delà fin du
mois. Les primes ont été toutes levées, ce qui a forcé quelques rachats
de rentes fermes. Le 5 p. c. d’abord à 83 a fait 85-20 au plus haut el reste
à 83-15 fin courant. Le 5 p. c. de 120-03 a fait 120 85 el reste à ce prix.
C’est 15 c. de hausse sur le 3 p. c. eL 53 c. sur Ie5 p. c. Les actions de la
Banque ont monté de 15 fr à 3,500.
Chemins de fer. — Les chemins de Ter fortement en hausse; le nord a
monté de 10 fr. à 705; le plus bas cours a été 736-'J5; l’Orléans a Monté
de 12-50, le Rouen de 12-50 l’Avignon de 37-50, Le Strasbourg, de 8-75,
le Bordeaux de 10 fr. le Boulogne de 2-50, la rive droite de 20 fr la rive
gauche de 20 fr.— Les litres définitifs sont très recherchés; ils donnent
beu a de nombreuses et importantes affaires, traités, la plupart poyr
compte de banquiers influents. Toutes ces valeurs sont en hausse au-
jourd’hui; la spéculation, semble se porter principalement sur la ligne
de Strasbourg. Voici le cours de fermeture: Paris-Lyon 135, 140, 145,
150, 147, en hausse de 22 fr. ; Tours-Nantes 77, 80, 82, 85, en hausse de
10 fr ; Strasbourg 40, 45, 50, 52-50,55 52 50, en hausse de 12-30; seul,
Avignon-Lyon n’a pas varié; il n’a qu’un seul cours, 30, même prix
qu’hier.
Fonds étrangers. — Affaires tres-limitées, cours bien tenus. Il y a eu
hausse de 1/4 p. c. sur Ie5 p. c. belge(1840) à 100 1/4. On faitsans varia-
tion le 5 p. c. belge (1842) à 103. L’emprunt romain à 102 1/2. La rente
de Naples à 102. L’actif espagnol à 37 1/2; le 3 p. c. à 40 l/2;passive 7;
dette intérieure 33 1/2 ex-dividende. L’emprunt piémonlais à 1,235.
Chambre lien Députés.
Séance du 31 décembre. — (présidence i>e m. sauzet .)
A 2 heures et demie la séance est ouverte. M. le doyen d’âge et MM.
les secrétaires provisoires prennent place au bureau. L’ordre du jour
appelle l’installation du bureau définitif.
m sapky, doyen d’âge, prend la parole :
« Messieurs, la session de 1846 doit être une session d’affaires ; elle
donnera satisfaction aux intéréts moraux et matériels du pays.
Elle doit exercer une grande influence sur l’avenir; des lois nom-
breuses eu sortiront. Je citerai entr’autres, celles qui concernent les
routes et les canaux. Ces grands travaux d’utilité publique, votés
sous la restauration et payés depuis 1830 Enfin, c’est à vous que le
pays est redevable de ce vasle réseau de chemins de fer qui procurera
des débouchés rapides et avantageux à nos produits, et assurera en
même temps, le bien-être de la classe ouvrière, si digne de toute votre
sollicitude. |