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Cinquante troisième année
Samedi 3i Décembre.
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Journal Politique,
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fermai.
Commercial, Maritime, Litteraire et Artistique-.
J»â.YSÏigNT PAS ANTICIPATION
ON S’ABONNK : a paris, a i’Agenô® Havas,
ase de laBours, ; A Londres, ohexMM. DA vies
r C*. 1, Finoh, Lane, Cornhlll et a Strasbourg
d»' U. AliG. AMIHBL, libraire, 5, rue Brulé».
Prie du numéro : 20 eaatiüit®
:.Lae «anaaorR* a<? joaî pas s‘*s^oa).
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Brun.), 5.05, 6.27. 7.89, 9.10, 9.53, 10.50B, 12.28, 1.10 B., 3.07 B., 4.30, 5.51,6.43 B. - Pour
Louvain 5.05, 5.38 B., 6.27. 9.10 E., 9.53,11.442. par Brux., 1 10E.,3.39, 4.30,5.282?.,6.43 B.,
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‘ “ ~ - rUal) 9 53 5 ggB (par Brute.) 9.53, 10.50 E. -
5.05, 9.53, 12.28,4.30, 5.28 E. - Calais 9.10 B., 12.28,
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Paris, 3.43, 4.49, 5.15B., 5.28 B., 6.32, 8.10B., 9.04,10 B., 11.01 B., 12.17. ‘
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MM. G. l. daube et c«, iïhit, rue du Faubourg
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teirs de 1 Office de PubUeit* et * l’Ageno* Hsvav*
89, Marché aux 'Herbes-.
IwiamM (Sa duJoamal; là’üzne!, *“ î'ji
ffaits-diver3, la ligne..... » •&' ■
Rubrique Anvers,la ligne______».
Réparation judiciaire, la ligne.,.. ('A- . g.~
Ce tarit n’e* pas ippüoahl* es
d «ou-salon ot d* sottsari^tloa,
-k*5 anno**** êûm vièsitréèé iîgi*z<
— u&t îiîrt.%. i5 patsnt d’après Vttp-id
0n m nantir le*
RÉSUMÉ POLITIQUE.
Aucun changement digne d’être noté ne s’est pro-
duit depuis hier dans les rapports entre les puissances
alliées et la Russie. Toutes ies explications qu’on
donne au sujet de la mission du général de Sctiwei-
nitz permettent de conclure que la chancellerie alle-
mande évite de se donner la moindre apparence de
brusquer les choses, et tient à faire dire qu’elle garde
toute la réserve et tous les ménagements possibles.
D’autre part, on cite comme un symptôme pacifique
que le ministre de la guerre de Russie, le général
Wannofski, n’a pu obtenir du ministre des finances,
M. Wischniegradski, un crédit de 18 millions de
roubles. Le conflit entre les deux ministres a été
porté devant le Czar, qui a donné raison au ministre
Depuis quelque temps le cabinet serbe était chan-
celant. La nouvelle de sa chûte, que le télégraphe
nous a apportée hier, ne nous a donc pas surpris. Le
cabinet Ristitch était formé de libéraux et de radi-
caux. Ces derniers ont voulu y dominer exclusive-
ment, et c’est ce qui a amené la crise. Le Roi se
trouve en présence de cette alternative : ou former
un cabinet entièrement composé de radicaux et des-
tiné à un échec certain devant la Skouptchina, ou
dissoudre cette.assemblée en confiant le pouvoir soit
à M. Garachanine, le chef des progressistes, évincés
aux dernières élections, soit à M.Nicolas Christitch,
qui représente en Serbie les traditions purement
autoritaires et naonarchiques. La crise emprunte
aux circonstances extérieures une gravité particu-
lière. La retraité de M. Ristitch, partisan delà
Russie; va enlever à cette puissance le peu d’influence
dont elle jouissait à Belgrade,et si M. Garachanine le
remplace, l’Autriche y régnera de nouveau en maî-
tresse ; elle aura soustrait, après la Bulgarie, un
second Etat slave d’Orient à l’ascendant du gouver-
nement de Saint-Pétersbourg.
Malgré les démentis, il se confirme que la police
suisse a arrêté à Zurich un espion prussien nommé
Haupt, qui était en relations suivies avec les nihi-
listes de Genève. Les renseignements qne l’on rap-
porte sont très graves, mais assez obscurs. Ce
Hanpt, payé, dit-on, par la police secrète de Berlin,
est accusé d’avoir joué un rôle aussi odieux pour lui
que pour l’Allemagne.
Il a déclaré, à ce qu’on prétend, que la police
prussienne avaiRorganisé le complot contre le Czar
en mars dernier, et qu’il venait de recevoir de nou-
velles instructions pour un prochain attentat qui
devait être organisé simultanément à Genève et à
Paris, de façon à bien démontrer que c’était en
France et en Suisse qii’on conspirait contre la vie de
l’Empereur. Enfin, il a ajouté qu’il recevait de nom-
breuses sommes d’argent pour être distribuées aux
nihilistes réfugiés en Suisse.
Qu’y"a-t-ii île vrai dans cette histoire ténébreuse \
Le rôle prêté par ce personnage à la police de Ber-
lin est tellement machiavélique, tellement infâme
que, jusqu’à plus ample informé, nous nous refusons
à y croire.
On croit à une collision prochaine à Massouab.
Le Négus marche sur les avant-postes italiens. Tout
dépendra du premier choc; il serait, en effet, impos-
sible au roi Jean de tenir longtemps autour de lui les
guerriers qu’il a levés, et encore moins de les faire
vivre dans un pays où l’eau et les approvisionnement s
sont rares. Il sera donc forcé d’attaquer aussitôt les
retranchements des Italiens, Mais ceux-ci sont bien
défendus, et le Négus semble commettre une faute
grave en prenant l’offensive. On s’étonne de sa pré-
cipitation, et l’on se demande s’il n’est pas poussé
parla Russie, qui aurait intérêt à susciter des em-
barras à l’Italie, au moment'où la triple alliance la
tient en échec.
BULLETIN TÉLÉGRAPHIQUE.
(Service spécial du Précurseur).
Paris, 31 décembre.
On mande de Rome à la République' française :
» Le bruit a couru hier soir et ce matin que les
troupes italiennes avaient subi un échec à Massouah.
Aucune dépêche officielle n’est venue confirmer cette
nouvelle. Cependant les esprits sont ici sous une im-
pression pénible. On sait que le moral des soldats
n’est pas aussi bon que le prétendent des dépêches
trop optimistes, et que l’état sanitaire laisse fort à
désirer ».
On mande de Vienne au Soleil que, contrairement
à ce qu’affirme la Post, les déclarations pacifiques de
l’ambassade dê Russie n’ont pas produit le calme
qu’on espérait. On est toujours dans une attente
inquiète des événements.
Maubeuge, 31. décembre,
A son arrivée en gare hier, à 2 h. 59, le train de
Bruxelles a tamponné un autre train. Il y a neuf
blessés, dont trois grièvement Les victimes se trou-
vaient dans un compartiment de secondé, qui a été
très endommagé.
. , ; Belgrade, 31 décembre.
Le Club des députés radicaux de la Skouptchina
vient de déclarer au cluh des libéraux la rupture de
tout rapport sur la base de la fusion.
Le Roi doit) recevoir çe soir des personnages radi-
caux, tous opposés à la fusion avec les libéraux. Le
Roi serait disposé à accepter un ministère radical,
se réservant de désigner le titulaire du ministère des
affaires étrangère?.
t Madrid, 31 décembre.
Les eaux du Guduadalquivir ont monté de 760
millim. au-dessus du niveau ; le faubourg de Séville
est submergé ; il n’y a eu aucun accident de per-
sonne à déplorer.
Les journaux de Séville parlent de l’alarme causée
par la suspension de paiements de deux grandes
maisons de banque d’Andalousie.
Le passif de ces maisons est considérable; elles
avaient d’importants dépôts et de gros comptes cou-
rants avec l’Espagne et l’étranger. On redoute
d’autres faillites.
Une tempête épouvantable sévit à Cadix. Le port
est fermé à la navigation. Le courrier des Antilles
n’est pas parti.
L’observatoire de Cadix annonce pour demain une
violente tempête dans la Méditerranée.
Pari», 31 décembre.
On mande de Rome au Malin que le roi a signé
aujourd’hui, sur l’avis unanime des ministres, le dé-
cret révoquant le duc Torlina de' ses fonctions de
maire dé Rome.
Cette révocation a eu lieu parce que le maire était
allé faire une visite officielle au pape.
Londres, 31 décembre.
D’après une dépêche de Berlin au Times, les cer-
cles militaires allemands.ne panagent pas les craintes
généralement exprimées à Vienne ; ils estiment que
la Russie hésitera à braver les forces de la triple
alliance. D’après le correspondant de l’Agence Havas,
on est convaincu à Vienne que ia Russie, dès qu’elle
sera prête, interviendra vigoureusement en Bulga-
rie, laissant à l’Autriche-Hongrie le soin de déclarer
la guerre, si elle pense devoir le faire.
Le correspondant viennois du Standard croit que
les tendances pacifiques prévaudront par la force des
choses. La France est isolée et la Russie ne sera pas
prête avant 1889, sa mobilisation devant durer plus
d’un an.
On mande de St-Pétersbourg au Daily News que
lord R. Churchill n’a pas lieu d’être particulièrement
satisfait de l’audience qu’il a eue du czar, bien que ce
dernier se soit montré extrêmement aimable à son
égard.
On dit que la Russie fait des efforts pour détacher
l’Angleterre de 1 alliance, moyennant des concessions
dans l’Asie centrale.
Rome, 51 déc.
Le comité romain a décidé de donner un bon de
caisse d’Epargne de 100 fr. à tous le3 enfants qui
naîtront le premier janvier,maisils devront s’appeler
Léon ou Léonie.
En recevant l’envoyé du roi des Belges, le Pape a
rappelé avec émotion l’époque de son séjour en Bel-
gique comme nonce apostolique.
Un dîner de 500 couvorts sera donné aux pauvres
de Rome par le Cercle catholique.
Les fidèles de Madrid ont envoyé au Pape 10,000
douros.-
La basilique de St-Pierre sera éclairée à la lumière
électrique.
Dimanche soir le gouvernement fera placer deux
régiments sur la Place St-Pierre, pendant la messe
papale.
Paris, 31 décömbrö.
Le Mémorial diplomatique dit que fo gouverne-
ment espagnol a l’intention d'élever au rang d’am-
bassade les légations1 de Berlin, Londres, Vienne et
Rome. Cet mesure répond à des considérations
privées et dénuées de tout caractère politique.
Le gouvernement anglais a fait construire èn 1887
onze nouveaux navires, dont les principaux sont le
Trafalgar et la Victoria.
Ces navires sont blindés d’après un nouveau sys-
tème et sont formidablement armés.
Tous ces vaisseaux doivent renforcer lq flotte de
la Méditerranée.
On croit à Londres que tous les bruits de guerre
sont exagérés. Toutefois on est inquiet Sur la
situai ion de la Serbie.
D’après des rapports circonstanciés le mouvement
anti-autrichien s’accentue malgré tous les efforts du
roi et on appréhende de sérieuses complications de ce
côté.
La clé de la situation n’ést pas à Vienne mais à
Belgrade. Ou est eu revanche très satisfait de l’atti-
tude de la Roumanie et cette attitude ne contribuera
pas peu au maintien de la paix car personne n’ig-
nore en Angleterre que l’armée roumaine est vail-
lante et disciplinée et combien les défenses et les
fortifications de la Roumanie ont été améliorées pour
résister à toute invasion.
Les cercles diplomatiques ont été informés que des
déclarations très rassurantes ont été échangées entre
Vienne et St-Pétersbourg. En même temps le czar
a protesté auprès de François-Joseph de sa ferme
volonté de contribuer au maintien de la paix.
Le souverain d’Autriche-Hongrie a fait déclarer
à St-Pétersbourg qu’il n'est jamais entré dansles
vues du cabinet de Vienne d’attaquer la Russie.
Bruxelles, 31 décembre.
Le Nord dit que malgré le pessimisme des jour-
naux de Vienne et de Berlin, il persiste à croire que
la paix ne sera pas troublée.
Répondant à un article de la Gazelle générale de
VAllemagne du Nord qui demande que la Russie’
formule ses prétentions, concernant la question
Bulgare, 1e Nord dit que ces prétentions sont con-
nues de longue date.
La Russiè demande l’application du traité de Ber-
lin. Mais il ne faut pas qu’on se contente de protes-
tations platoniques en faveur du traité, tout en
appuyant ceux qui le violent, il faut qu’on agisse
sincèrement et résolument en vue de son application
scrupuleuse.
La Russie demande l’application des traités et ne
demande que cela ; il ne saurait y avoir de politique
plus favorable aux intérêts de la paix.
M. Jules van Praet,
La lettre de notre correspondant de- Bruxelles que
nous recevons ce matin est tout entière consacrée à
M. Jules Van Praet. Rien de plus naturel, puisque la
mort de ce grand citoyen est l’événement du jour, non
seulement à Bruxelles, mais en Belgique. Nous la don-
nons ci-dessous, sans en distraire les passages qui pour-
raient faire double emploi avec notre article d’üier.
Elle contient, d’ailleurs, des détails d’autant plus inté-
Cessants sur la carrière du défunt, que son auteur a
connu de très près le fidèle serviteur de nos deux rois.
Un des rares survivants des hommes poli-
tiques de 1830 vient de s’éteindre à l’âge de
81 ans, M. Jules Van Praet, ministre de la
maison du Roi. M. Jules Yan Praet qui, par
l’instruction qu’il avait reçue, eut brillé dans
toutes les carrières, dut ia position spéciale
qu’il occupa pendant tant d’années à la cir-
constance qu’il connaissait l’anglais. Lorsque
le Congrès désigna une députation chargée de
se rendre à Londres, près du duc de Saxe-
Cobourg pour le décider à accepter le trône
de Belgique, on reconnut la nécessité de lui
adjoindre un ou deux secrétaires sachant
l’anglais. M. Van Praet était dans ce cas ; il
fut indiqué par M. Paul Devaux, son beau-
frère, qui était, bien que très jeune, un des
membres les plus influents du Congrès. Les
deux jeunes geris étaient originaires de la
même ville ; ils avaient fait les mêmes études ;
il y avait à cette époque à Bruges une assez
forte colonie anglaise ; l’anglais faisait partie
de l’éducation des personnes appartenant à la
haute bourgeoisie. M. Van Praèt rendit de
grands services à la délégation belge; il fut
en relations suivies à Londres avec le futur
souverain de la Belgique. Lorsqu’il fut décidé
à accepter laCouronne.le duede Saxe Cobourg
songea à organiser son cabinet ; il jeta lesyeux
sur le secrétaire de la délégation du Congrès,
dont il avait pu apprécier les éminentes qua-
lités. C’est ainsi que dès le jour de l’inaugu-
ration du premier Roi des Belges, M. Vau
Praet devipt le chef de son cabinet pour deve-
nir, peu d’années après, ministre de sa mai-
son, avec le grade diplomatique d’envoyé
extraordinaire et ministre plénipotentiaire.
M. Van Praet occupa ces fonctions pendant
tout le règne du roi Léopold, etil les conserva
près de son successeur tant qu’il fut en état
de les remplir. Il n’a pas été remplacé, bien
que depuis quelques années il ait dû renoncer
à tout travail suivi. Les infirmités de la vieil-
lesse étaient venues atteindre ce corps robuste;
comme son beau-frère Paul Devaux, il avait
perdu la vue.
Le rôle de M. Van Praet, pour avoir été
effacé, n’en a pas été moins considérable. Il a
été mêlé intimement à tous les événements
qui ont eu lieu depuis 1830 et notamment à
tous les changements de personnel qui se sont
produits dans le gouvernement. Le ministre de
la maison du Roi était l’intermédiaire autorisé
entre les ministres et la Couronné. C’est lui
qui recevait directement les impressions du
chef de l’Etat et qui les transmettait aux mi-
nistres. Que de conflits ont été évités ou apla-
nis par son intervention ! Il avait toutes les
qualités voulues pour remplir avec succès ce
rôle, l’intermédiaire nécessaire, qui exige des
aptitudes spéciales, une discrétion absolue et
un tact parfait. C’était de plus un parfait gent-
leman, de manières exquises, d’une affabilité
extraordinaire. Conteur spirituel, il abondait
en anecdotes qui donnaient à sa conversation
un charme particulier. Il avait tout étudié et
énormément retenu ; l’histoire, la littérature,
les beaux-arts n’avaient pas de secrets pour
lui. Il écrivait d’une façon ravissante ; il avait
surtout l’art de donner aux choses les plus
usuelles une tournure aimable et élégante;
son neveu qui avait été élevé à son école, M.
1 église de N.-D.au Sabloü etau caveau de la famille
Devaux, à Laeken.
Le vénérable défunt n’ayant exprimé aucune in-
tention à l’égard des honneurs funèbres, la famille
hésitait, en présence de la rigueur de la tempéra-
ture, à laisser s’effectuer des déplacements encom-
brants. mais la famille s’est rendue au désir exprimé
par le Roi et le gouvernement d’hoaorer devant la
nation la mémoire d’un, homme de cette valeur, et
qui était à la fois un grand patriote et un grand
homme dè bien.
L'Escaut prend texte contre nous d’une
lettre qui a paru le 24 dans nos Echos anver-
sois, et qui émanait d’un Wallon. Nous rappe-
lons à notre confrère que nos Echos anversois
sont, une tribune où peuvent être débattus des
intérêts contradictoires. La preuve, c’est que
le 28, nous avons inséré à la même place une
lettre conçue dans un sens tout différent, et
que Y Escaut lui-même, s’il la lit, ne pourra
manquer d’approuver.
Lorsque notre confrère nous demande si
nous trouvons juste qu’un aceusé flamand
puisse être jugé, malgré lui, dans une langue
aont il ne sait pas un mot*, il nous fait une
question qui n’a pas de sens. Une telle chose
est injuste, immorale et affreuse.
Quant aux réserves que nous aurions dû
faire à un écho anversois qui ne saurait lier
nos opinions, nous cons.ejiions à notre con-
frère de rentrer en lui-même et de se deman-
der s’il aurait dû reproduire dans un compte-
rendu émanant de sa rédaction, et cela sans
T , „ , . - ., . .. un- mot de 'protestation, les violentes diatribes
Jules Devaux, possédait aussi cette qualité au de M ^nhard à l’adresse, de nos. h ères
plus haut degré. wallons , . . • ,
Les cléricaux luireprochaientd’être libéral. ) . “
Il était en effet de l’école politique de Paul |
Devaux; mais c’était surtout un homme de )
gouvernement qui avait le sentiment des né- ,
cessités constitutionnelles et parlementaires '
Chronique des Expositions.
Il avait le flair de l’homme d’Etat. On a dit
qu’il avait joué un rôle important lors des
événements de 1857 ; on a dit aussi qu’il n’avait
pas été étranger à la révocation du ministère
a’Anethan en 1871 et au renvoi en 1884 de
MM. Woeste et Jacohs. Ce n’était pas un
homme de parti.S’il l’avait été,sa position eût
été impossible; aussi impossible que le serait
celle du chet de l’Etat, qui doit avoir des mi- ... _
nistres selon la couleur de la majorité qui ; ment à cette exposition dont l’importance sera double
dérive des élections. S’il avait des aspirations de celle qui a eu lieu en 1880,
Exposition internationale de Melbourne,
1888.
Nous croyons devoir Tappeler que l'exposition de
Melbourne (Australie), «"ouvrira le lr août 1888
Le délai fatal pour l’euvoj des demandes .d’inscrip-
tion expire le 15 janvier prochain.
Après cette.date, le comité de Londres ne recevra
plus aucune-adhésion.
Les plus grands pays d’Europe : la France. l’Alle-
magne»l’Espagne etc,, seront représentés officielle
libérales — chose qui n’est pas contestable —
il n’en a jamais fait état dans les circonstances
où il avait à remplir ses fonctions d’intermé-
diaire etoùil avaitàdonner ses avis au chef dé
l’Etat. Les événements de 1857 et la révocation
de 187Î s’expliquent parfaitement sans qu on
doive en chercher la cause en dehors des
événements.
En 1857 c’est le ministère lui-même qui, se
jugeant condamné par le pays, adonné sa
démission. Il y avait deux courants dans le
ministère; le ministre de la justice, alors
M. Nothomb, et le ministre de la guerre, feu
le général Greindl, voulaient rester; leurs col-
lègues étaient d’avis de s’en aller; la retraite
du gouvernement est le fait de la majorité de
ses membres. Le pouvoir était abandonné.
Fallait-il ne pas le recueillir ? Et comment le
recueillir sans majorité dans les Chambres ?
La dissolution était la conséquence de la re-
traite du cabinet et elle était si bien dans les
vœux du pays que la majorité clérica'e fut
décimée par les électeurs; une majorité libé-
rale imposante prit sa place à la Chambre
des représentants.
La démission donnée en 1871 au cabinet
dont M. d’Anethan était le chef, de même que
le congé donné à MM. Woeste et Jacobs en
1884 ont sauvé le parti clérical. Ces actes ont
permis aux cléricaux de rester au pouvoir de
1871 jusqu’en 1878. Ils auraient dû le quitter
beaucoup plus tôt si le cabinet d’Anethan
n’avait fait place à l’administration de M.
Malou. Qui peut dire ce que les cléricaux se-
raient devenus si MM. Woeste et Jacobs étaient
restés ministres en 1884 ? Leur révocation
amena l’apaisement. Au point de vue libéral,
la mesure fut regrettable ; MM. Woeste et
Jacobs au pouvoir, étaient deux maîtres
atouts dans la main des libéraux. Au point de
vue constitutionnel et de la tranquillité pu-
blique, ce fut un acte sage. L’opinion libérale
n’en a pas profité,au contraire.
Les cléricaux ont été absolument injustes
en incriminant la Couronne au sujet dç ces
actes. Dans ces circonstances critiques, ce fut
le ministre de la Maison du Roi qui fut chargé
des péchés d’Israël. Toute la presse, cléricale
se livra co itrelui aux dernières violences. Ou
fit môme de la suppression du « septième mi-
nistère » un article du programme clérical.
Le mot de « septième ministère » n’était plus
juste en 1884, puisque dès 1878 il y avait sept
ministres par suite de la création du départe-
ment de l’instruction publique. En 1857 et en
1871 il n’y avait que six ministres, celui qu’on
désignait comme étant à la tête du septième
ministère était le ministre de la maison du
Roi. La qualification était restée, bien qu’elle
n’eût plus de sens. Il y avait unanimité tou-
chante dans la presse cléricale pour demander
des mesures contre M. Van Praet, soit sa dé-
mission, soit sa mise à la retraite. La sérénité
de ce philosophe ne s’altéra pas de ces at-
taques furibondes ; il les subit avec son calme
habituél, laissant au temps le soin de lui ren -
dre justice et d’apaiser ces passions déchaî-
nées.
On sait que M. Van Praet possède une mer-
veilleuse collection de tableaux; Elle se trouve
dans la modeste maison de la rue Ducale, qu’il
a habitéejusqu’au momentoù,frappé decécité,
il s’est décidé à accepter l’hospitalité de sa
nièce et de son neveu, la fille et le fils de Paul
Le commerce d’exportation de la Belgique avec
l’Australie va sans cesse en grandissant. On'constate,
d’après les documenta statistiques, que noos avons im-
porté en 1885 pour 93.241 livres, et en 1886 pour 131,727,
soit une augmentation de 33,486 livres pour 1886.
En vue de fortifier et d'étendre la position commer-
ciale que nous avons acquise en Australie, il importe
que nos principales industries soient représentées à
1 exposition de Melbourne.
Les documents et renseignements peuvent être ré-
clamés à la commission belge, rue Latérale n° 1, à
Bruxelles, et à M. Geelhand, commissaire du gouverne-
ment, rue de l’Hôpital, n° 2C, à Anvers.
Conseil communal d’Anvers.
Séance du vendredi, S0 décembre à 9 h, du soir.
Présidence de M. léopold de wael, bourgmestre.
Le Conseil, après avoir en séance à huis-clos terminé
la discussion des traitements et questions de personnes,
rentre eh séance publique -et approuve le budget de
l’Académie.
Il passe ensuite au vote sur l'ensemble du budget,
qui est approuvé à l’anatfimifé.
M. le îîourgmestïie se 1ère. Avant de clôturer nos
travaux dé i’exercieéécoulé, dit l’honorable magistrat,
il me reste un double devoir bien agréable à remplir.
C’est celui de remercier tout d'abord les membres en
léral lu zèle qu’ils sont apporté à la gestion des
affaires de la ville. Je'cfoi's etre en-mite L’interprète
de l’assemblée entière en réitérant à ceux de membres
fan Lerius et Veders (applaudissements) l’expression
dos sentiments d’estime qui nous ont toujours unis, et
de gratitude pour le dévouement avec lequel ils ont
contribué aux travaux de l’administration. J’exprime,
avant de prendre congé d’eux, l’espoir que l'Admini-
stration qüi reste à la tâche, puisse avoir recours dans
les circonstances difficiles aux lumières de ces excel-
lents amis. dans la partie qui est de la compétence spé-
ciale de chacun d’eux.
m. van den nest, écbevin. J’éprouve un vrai plaisir
en mjàssociant aux paroles prononcées par l’bonorabie
bourgmestre.
En ma qualité d’échevin-président de ia commission
des finances, je remercie personnellement les trois mem-
bres de cétte commission qui y ont, nous quitter.
Pendant 15 ans M. De Beunie. et pendant 12 ans M.
Van Lerius, en travaillant à ia solution des questions
financières, ont contribué, à la rénovation d3 nos
finances.
'Mop vieil ami, M. Mèrtens, a mis pendant 6 ans au
service de la chose publique l’expérience acquise dans
une longue et honorable carrière, et jamais je n’ai fait,
en vain, appel au zèle des membres qui nous quittent.
Aussi j’exprime le vœu de les voir encore un jour pren-
dre part aux délibérations du Conseil communal
'd’Anvers.
m. van lerius, au nom dô3 conseillers sortants,
remercie M. le bourgmestre et M. Van den Nest pour
leurs paroles élogitsuses ; tous conserveront avec bon-
heur le souvenir des rapports agréables qu’ils ont eus
avec leurs collègues et. rentrés dans la vie privée, ils
suivront toujours avec bonheur les travaux du conseil
qu’ils espèrent encore longtemps et sans conteste voir-
présider aux destinées de la ville, (Applaudissements).
HUIS-CLOS.
Le conseil discute le xfijapitre des traitements du
personnel de la ville; les augmentations règlementaires
sont accordées.
Le budget de l’Ecole de musique est discuté .et voté
avec quelques modifications.
Le conseil se sépare à to 1/2 heurès)
NOUVELLES JTROGERES
ALLEMAGNE.
(C’Tnrespohdance particulière du Précurseur.)
Berlin, 30 décembre.
La situation entre l’Allemagne et l’Autriche d’un
côté et de l’autre la Russie est restée la même. Je
crois vous avoir parfaitement exposé la cause du
conflit; — conflit est an rïiótIm peti gros,—disons du
„ _ ,, , , . , différend. A Berlin et à Viénhe on n’a pu obtenir
Devaux. Cette collection de tableaux ne sôst | jusqu’à présent de St-Pétersboürg une déclaration
pas formée tout d’une pièce. Grâce à un goût
artistique des plus purs, il avait deviné la
plupart des maîtres d8 l’école contemporaine ;
il a fait l’acquisition de leur? oeuvres à une
époque où leur talent n’était encore apprécié
que de quelques hommes d'élite. Pour les
artistes ainsi devinés, c’était une bonne for-
tune que de pouvoir placer leurs œuvres en-
core dédaignées; mais il se fait qu’en.aer.
vant les artistes, M. Van Praet a fait un excel
formelle qü’on n’y continuera pas à diriger des
troupes vers la frontière d’Autriche et de Prusse. On
n’insiste plus, parait-il, pour obtenir le recul de la
division de cavalerie venue de Moscou ; on se con-
tenterait d’une promesse qu'à cette division ne vien-
dront pas se joindre d’autres. L’Autriche alors ne
prendrait aucune mesure. Elle pourrait se dispenser
de dépenser beaucoup d’argent; mais si cette pro- ,
messe russe n’é.tait pas. obtenue, il faudrait bien qu’à
Vienne on se.résolut à « équilibrer les forcés. »
C’est ce qu’on voudrait pouvoir éviter. Le Czar
lent placement, car sa collection a aujourd’hui j jusque maintenant s’est contenté de répéter à tous
une valeur immense. ceux qui l'approchent, qu'il ne désire pas la guerre,
- | qu'il n'y pousse aucunement, que c’est lui, au con-
traire,qui croit avoir tous les droits de se plaindre,
| — C'est fort bien, répond-qn, mais ça ne suffit pas ;
Les funérailles de M. Van Praet auront lieu avec il faut davantage, nous réclamons un engagement :
tous ies honneurs dus à son rang, lundi matin, en que le Czar donne sa parole et nous donnerons vo-
lontiers la nûtre.Et si Alexandre III désire,en outre,
qu’à Berlin comme à Vienne, on se prononce sur le
sort du prince Ferdinand de Bulgarie, on le fera.
La parole est donc au Czar qui vient d’envoyer à
Berlin le comte Pierre Schouwaloff « avec une mis-
sion spéciale ». Le comte Pierre est descendu, sous
les Tilleuls, àl’amba-sade russe à la tête de laquelle
se trouve son frère le comte Paul Schouwaloff. Quel-
ques heures après son arrivée le comte Pierre s'est
rendu à la Cour où il a été reçu d’abord par l’empe-
reur, puis par l’impératrice.
En quoi consistait cette mission spéciale ? SL l’en-
voyé extraordinaire du Czar n’est venu qu’avec des
mots vagues de paix, de bonnes intentions, etc. le
prince de Bismarck ne se montrera guère satisfait
et continuera sa campagne avec l’Autriche ; si, au
contraire, le Czar a fait dire quelque chose de précis
et de favorable aux réclamations Austro-Allemandes
la détente viendra aussitôt.
En attendant, les détenteurs de fonds russes et
Austro-Hongrois ont de nouveau perdu quelques
centaines de millions en Allemagne. C’est pour leurs
Weinachlen, pour leurs étrennes.
On parle toujours en Allemagne de la prétendue
conspiration qui aurait eu lieu de la part des réac-
tionnaires orthodoxes pour écarter le Kronprinz
du trône. Le fait est que le mot de régence a été pro-
noncé et que sous ce rapport des ouvertures déli-
cates, ont été faiies à San Remo. Le Kronprinz a
aussitôt consulté M. von Roggenbach, un Badois qui
a toute sa confiance et le résultat de cefte consulta-
tion a été un échec pour ceux » qui n’osent plus
espérer la guérison de Son Altesse Royale et Impé-
riale. » '
LéKponprinz va de mieux en mieux, » il ressus-
cite ; » aussi a-t-il répondu qu’avec l’aide de Dieu il
se trouvera bientôt en élat » de reprendre pleine-
ment tous ses devoirs. »
Depuis lors on affirme, on jure dans le camp des
orthodoxes que tout le -venin que les vipères libé-
rales ont distillé s’est montré impuissant contre la
plus pure innocence.
On remarque beaucoup en Allemagne ie nouvel
article que sir Charles Dilke vient de publier sur
l'armée anglaise dans la Forlniglhly Review et où
il réclame — mais ên vain sans douia — le service
obligato re.' Sir Charles prétend que l’Ang’etérre
dépense autant pour avoir une armée qui ne vaut rien
qu elle ne le ferait pour.en posséder une excellente,
au moyen du service personnel. Il accuse de nouveau
la Belgique d’être le seul petit Etat qui » basant son
salut sur la protection, anglaise » n’a pas consenti à
faire des sacrifices suffisants pour assurer son indé-
pendance. H dit même que notre confiance en l’An-
gleterre nous a-» démoralisés ». Le mot est plus que
dur. .
Le budget militaire .ries Etats-Unis qui vient d’être
publié constate une dépense générale de 31 millions
de doiïar&dont.24 millions de dollars pour l’entre-
tien de 26,436 hommes. ! C’est cher.-Ces chiffres et le
nouvel article de sir Charles Dilka pourront servir
d’enseignement à ceux qui, en Belgique, prônent
encore le volontariat.
Le bruit circule en Allemagne que les Français
ont fait une bévue en adoptant le fusil Lebel à petit
calibre, à cause de là poudre qui fait défaut et qu’ils
commencent à s’apercevoir de lètir erreur.
Les fabricants de verre de la Westphalie et du
Rhin ont adressé au Reichstag une pétition pour de-
mander une nouvelle aggravation des droits d’entrée
sur ce produit ; ils rédament que le tarif de 8 et de
10 marcs soit porté, pour le quintal, à lOet 14 marcs.
Quand, en 1879, ils pétitionnaient pour obtenir un
droit de 8 marks au lieu de 4 m., M. Delbruck, qui
était ministre alors, leur fit observer qu’une impo-
sition de 8 marcs représentait 25 pour cent de la
valeur de l’article, et il ajouta :
» Le verre à vitre est un article qui peut être con-
sidéré en quelque sorte, ainsi quô le savoir, comme
le baromètre de la civilisation d’un peuple. Les
maisons pauvres où il y a des vitres ont un aspect
moins triste, on y devine une certaine aisance,
un peu de gaieté. Voulez-vous priver les pauvres de
cet agrément ? »
Oa n’â pas écouté M. Delbruck. Trois droits diffé-
rents : de 6, de 8 et de 10 marcs — selon les dimen-
sions du verre - ont été établis par le Reichstag.
Le verre ayant baissé depuis lors, ces droits repiè-
sentent à présent 28 à 43 pour cent de la valeur ! et
lès fabricants rhénans ne sont pas encore contents !
Ils allèguent pour excuse qu’ils doivent payer de
plus hauts salaires que leurs concurrents belges —
comme si les ouvriers verriers travaillaient pour
rien en Belgique ! — Le verre belge, disent-ils,
pénétre de plus en plus au cœur da 1 Allemagne et
bat la fabrication allemande sur le marché étranger
et surtout en Suisse.
Il est vrai que malgré les droits énormes la Bel -
gique a importé en Allemagne, l’année dernière
(1886), 13,219 quintaux de verre ; tandis qu’en 1884
notre importation dans le Zollverein n’était encore
qué de 7,620 quintaux! Cela tient uniquement au fait
que les fabricants rhénans ont formé une coalition
pour élever leurs prix outre mesure. On achète donc
quand même en Belgique : c’est tout simplement leur
faute.
ROYAUME-UNS
La réduction des fermages irlandais.
Nous avons signalé hier toute l’importance de la
mesure que le cabinet Salisbury vient de prendre en
faveur des Irlandais. La réduction de 14 0/0 de tous
les fermages, cette réduction jugée nécessaire par le
cabinet Salisbury, est un vrai coup de théâtre. Et
c’est aussi la justification de la politique de M.-Glad-
stone.
Voici, d’après un collaborateur du Temps, qui a
interviewé M. Gladstone pendant son court séjour à
Paris, quelle est l’opmion de l'illustre homme d’Etat
sur cette révolution agraire. .
» — Quoi 1 dit M. Gladstone, vous savez la nou-
velle ? Je ne l’ai apprise que tout à l'heure, par
dépêche... C’est prodigieux !
— Je dis que c’est la justification éclatante de
votre politique, et qué Ford Salisbury ne pouvait rien
faire de mieux pour vous ramener aux affaires .. Il
est vrai que la réduction lui était imposée par la force
des choses...
— Ëii out L . C’est précisément là le point !...
C’est précisément ce que mes amis et moi nous sou-
tenons, et ce qu'on ne voulait pas entendre !... Mais
tout à coup, sans crier gare, sans même consulter le
Parlement, par simple mesure administrative, ôter
14 0/0 de leur revenu aux propriétaires d'Irlande !...
on n’a j amais rien vu de pareil !...
» A ce moment, miss Gladstone, qui sert de secré-
taire à son illustre père, est entrée dans le salon pour
lui demander un renseignement, qu’il lui a donné, en
l’appeler rng dêàr (ma’chère). Puis aussitôt, il est
revenu à son sujet :
— Non !... on n’a jamais rien vu de pareil !...
Notez que le cabinet tory n’a cessé de protester qu’il
ne consentirait jamais à une ré 1 uct ion quelconque
des fermages. C’était son cheval de bataille, le pivot
de sa politique. Lord Salisbury n’a mêma pas craint
de dire, il y a un an à peine, à la Chambre des lords
que, si ;aniaison se voyait obligé de reconnaît re_ l’im-
possibilité de faire rentrer les fermages judiciaires
(fixés par la cour arbitrale), ce serait a l'Etat et
non point aux landlords de supporter laperle !...
Ici, un éclair malicieux a passédans le regard du
vieux lutteur parlementaire : _
<* ... Une de ces choses qu'il ne fait pas ben dire
dans une Chambre dès lords ! a-t-il ajouté en manière
de parenthèse; on y est trop disposé à vous prendre
au mot!...
, ” Et les collègues de Lord Salisbury avaient
insisté avec plus d’énergie que lui encore sur ce
point ! a repris M. Gla.lstone, comme s'il pensait
tout spécialement à quelque transfuge du parti
libéral. Plus j’y pense, et plus je suis stiméfoit de
la decision à laquelle le cabinet est arrivé. Pour
comprendre combien elle est énorme (tremendous)
il faut se rappeler que les fermages irlandais ont, déjà
été réduits judiciairement de 18 1/2 0/oen move une.
Ajoutez 14 0,0 : ceia donne une réduction totale dê
32 1/2 0/o. Un tiers du revenu des propriétaires fon-
ciers, — ni plus, ni moins!... Et cela, je le répète
dun trait de plume, sans loi ni discussion, pa» déri-
sion administrative... Je ne crois pas qu’il y ait
rien de tel dans l’histoire d’aucun pays !...
— Le fait est que c’est une mesure révolution-
naire, s’il en fut jamais. Comment la prendront les
landlords î
— Fort mal, n’en doutez pas. S’il y a une cho«e
sacrée pour un propriétaire, c'est son revenu. Et
le cabinet tory vient de réduire de 360,000 livres
sterling (9 millions de francs), le revenu des pro-
priétaires d’Irlande. J’imagine qu’ils lui en sauront
peu de gré. D’autant plus que réduelion de revenu
signifie réduction décapitai, puisque la valeur des
terres est calculée sur le formage. Le cabinet tory
setait déjà aliéné les tenanciers ; maintenant il se
met lés landlords à dos : vous voyez ce qui lui
restera !... »
ELGIQUB.
Bruxelles, 31 décembre.
C’est, comme lès années "précédentes, dans l-a
premiers jours de février que s’ouvrira le Salon annu-d
.des XX. Il sera international et comprendra des œuvres
de peinture, de sculpture, de gravure et de dessin, l a
discussion porterfc-surtout; dit-ôn, sar i’eirioi, tres
nombreux cette année, du groupe néo-impressiouaiste.
a g and. — L’Académie flamande s'est réunie hier, en
séunce.pnblique. à l’hôte; d a gcxmrnffftjent provincial.
L'ami tertre était en majeure partie eompo? é Je sémina-
ristes venus pour applaudir ie cttrô Ciaeyé, qui. en sa
qualité de membre-de l'Aeadémîè, a donne une confé-
rence sur le poète Vondel.
M. Hansen, d’Anvers, a lu une poésie d’Emmanuel
Hiel. Aprèsquoq M. Nap. De Pauwa été élu président
pour l'année îSSS. -
Ensuite, les immortels sont- allés banqueter-chez le
gouverneur.
Avant hier a été célébré, à l’hôtel de ville de GinJ,
un mariiige de sourds-muets,
L'officier de letat-eivü a dû avoir recours à un
interprète pour adresser aux futurs conjoints tes ques-
tions. sarrsmèntelle.s et recevoir leur réponse, •ainsi
qoe pour remplir la formalite de la lecture'du Code.
'C'est un frère de l'hospice de sourds-muets qui am ti i
son assistance.
' Une bande de-voyous a attaqué hier soir, près do
1 I église de Sairit-Miehèl. le facteur spécial Van der
Meulen. Un des assaillants l’a blessé au ventre d’un
violent coup de couteau ; un autre lui a asséné dos
coups su ■ la tête La victime de ce lâche attentat a pu
se rendre dans une pharmacie de !a rue St-Mich-!, où
un médecin,, appelé en toute hâte, a constaté que l’ctat
dé M. Van der Meulen est assez grave.
L03 assaillants ne sont pas connus; ou présume qu’fis
ont pris le facteur spécjai pour un agent de police. On
les recherché activement.
•A-INTKR8, 31 Décembr; »
Nos ateliers étant fermés demain, la jour-
nal ne paraîtra pas.
•Notre numéro de ce jour est accompagné
d’un supplément de deux pages contenant :
1° Une lettre de notre correspondant de
Bruxelles ; — 2° Un article résumant les ap-
préciations de plusieurs de nos confrères sur
la mort de M. .Iules Van Praet ; — 3° Le ré-
sumé de la discussion de la question du mini-
mum de salaire au Conseil communal de
Bfuxeiles ; — 4d Notre courrier de La Plata ;
— 5° Un article sur le résultat de l’exploita-
tion des chemins de fer, postes et télégraphes
pendant le mois de septembre dernier ; —-
•0°iUn extrait du règlement de l’exposition de
Barcelone ;— 7U,La suite du compte-rendu
du 29 décembre du Conseil communal d’An-
’ vérs ; — S° Un article sur l’organisation des
«Chevaliers du uava'il » en Amérique ; — et
9° le compte-rendu de la séance du Sénat du
29 décembre.
A notre numéro de lundi sera joint un sup-
plément de 4 pages donnant une revue du
commerce de notre place, pendant l’année
1887.
Avis. — M. le Bourgmestre ne recevra pas le
jour de l’An.
Palais de l’Industrie. — A cause des grands
travaux qui s’exécutent dans la salle de fêtes en vue
des bals, l'é concert de dimanche lr janvier n’&ura
pas lieu.
Pilotage. — Avis. — II est porté à la connais-
sance des intéressés qu’il résulte d’une communica-
tion reçue du Seunegâté que la. navigation sur la
•Dyle et le Rupel est, par suite'des glaces, devenue
impossible pour lés voiliers non remorqués tt dan-
gereuse pour ceux assistés de remorqueurs.
Société Royale d'Harmoitié — Avis. — La
soirée de musique annoncée pour le 14 janvier aura
lieu samedi 7 janvier avefc le concours du célèbre
■quattior Heekman.
M Van Praet à, Anvers. — Il Etoile rapprile
qii’un instant M. Van Praèt eut la tentation d'entier
dans la vie politique miliiaute. C’était en 1833, après
la dissolution prononcée par le cabinet Leheau, le
premier ministère libéral, dont l’existence fut fort
brève. M. Van Praet se présenta à Anvers comme
candidat ministériel et fut, l’objet des attaquas les
plus vives delà part dé la presse du clergé. Oa lui
préféra M. Smit, une notabilité du crû du moment,
qui n’ouvrit guère, que nous sachions, la bouche à la
Chambre.
Louis Hymans a pubüé, i! y a quelques années, des
articles extraits des journaux anversois de l'époque
pour montrer à quel point la passion politiqne'avait
systématiquement abaissé la valoir do M. Van Praet.
Faut-il cependant regretter un échec qui eut pour
résultat d atiachèr plus étroitement à la Couronne le
conseiller si sage et si avisé qu’elle vient de perdre ?
-Van Praet, sur les bancs de la Cbamhre, n't ùt pro-
bablement pas pu rendre à. son pays les services
inoubliables qu’il lui a rendus dans une autre sphère.
Comment on écrit l’histoire... dans les journaux
catholiques.
L'Escaut peut se vanter d’avoir à Bruxelles un
correspondant d’un certain toupet.. Oa se rappelle
que, lors du débat relatif aux fortifications de la
Meuse, M. Frère fit usage en termes discrets, de |