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IiE PltECUftSElTl! , liimili 18 «Taiivici- 1841.
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Art. 2. Subsides pour l’enseignement à donner aux sourds-muets et
aux aveugles, 20,000 fr. — Adopté.
Chapitre G. — Archives du royaume.
Art, !<»•. Frais d’administration (personnel), 21,350 fr. — Adopté.
Art. 2. Idem (matériel), 2,000 fr. — Adopté.
Art. ô. Frais de publication des inventaires des archives, 4,000 fr. —
Adopté.
Art. 4. Archives de l’Etat dans les provinces, frais de copie de docu-
ments, etc., 15,000 fr. — Adopté.
si. i.e ministre de r’intérieur demande une allocation de de 2,400 fr.
pour le traitement du docteur Corremans, chargé du classement des
archives de la secrétairerie allemande.
Ce chiffre est adopté et formera l’art. 5.
Art. 6. Location de la maison servant de succursale au dépôt général
des archives de l’Etat, 3,500 francs. — Adopté.
Chap. VII. Fêles nationales.
Art. Unique. Frais de célébration des fêtes nationales, 40,000 fr. —
La section centrale a proposé de réduire le chiffre à 20,000 francs. M. le
ministre a déclaré ne pouvoir s’y rallier, et demande 50,000 fr.
m. doignon votera pour le chiffre proposé par la section centrale; il
soutient que c’est un véritable subside accordé à la ville de Bruxelles,
et il ne voit pas pourquoi on lui accorderait un subside, quand on n’en
donne pas aux autres administrations communales, qui célèbrent cha-
que année les fêtes nationales de septembre.
m. le ministre de i.’iivtérieijr fait remarquer que l’année dernière on
a voté 50,000 fr. et qu ’il croyait que ce chiffre serait désormais le chiffre
normal. On ne pourrait avec 20,000 fr. faire que des l'êtes très mesqui-
nes. La dépense de 50,000 fr., n’est pas faite d’ailleurs en pure perte,
car pendant les 10 jours qui précèdent la célébration de ces fêtes, les
produits du chemin de fer présentent un excédant considérable.
m. le ministre des travaux publics s’étonne que par un esprit de mu-
nicipalité, on vienne combattre la célébratoin dans la capitale des fêtes
destinées à perpétuer le souvenir des glorieuses journées qui ont ame-
né l’indépendance de la Belgique. 11 pense que la chambre aura trop de
patriotisme pour ne pas vouloir que ces fêles soient célébrées dignement,
ainsi que l’a voulu le congrès national.
m. de Garcia ne peut permettre qu’on suspecte les intentions delà
chambre et qu’on accuse les membres d’étre dominés par un esprit de
clocher.
La chambre est tellement peu animée de l’esprit de clocher, qu’elle a
fait pour la ville de Bruxelles plus qu’on ne devrait faire.
si. le ministre des Travaux publics. Je ne sais pourquoi M. de Garcia
a relevé des paroles qui ne s’adressaient pas à lui; je répondais à M.
Doignon, dont je n’ai pas accusé les intentions, j’ai seulement constaté
son opinion.
m. duels aîné contient que le Congrès national a fait un devoir de
célébrer les fêtes: mais il n’a pas dit que c’est le gouvernement qui les
célébrera.
si. le mixiste des apfaires Étrangères fait remarquer que c’estdans
la capitale que les fêtes doivent être célébrées, demême que c’està Paris
qu’on célèbre les fêtes de Juillet. Il serait impossible de soutenir que le
Congrès national aurait voulu que le gouvernement fit célébrer ces fê-
tes dans toutes les communes. C’est dans la capitale qu’il convient de
les célébrer dignement.
m. devaux. Je suis vraiment fâché de voir mettre chaque année en
question la célébration des l'êtes de Septembre. Messieurs, j’étais l’an-
née dernière dans un pays qui a conquis son indépendance il y a des
siècles, et je voudrais que vous eussiez vu avec quelle ardeur le peuple
se rendait aux fêtes anniversaires de son indépendance. J'étais en Suisse,
et je fis alors le vœu que mon pays gardât aussi long-temps et avec au-
tant de religion le souvenir de son indépendance.
Quant à moi, messieurs, je ne pourrai jamais consentir à voir affai-
blir ce souvenir, et je ferai tous mes efforts pour le relever bien loin de
l’abaisser.
Le chiffre de 30,000 fr, mis aux voix est adopté.
Chap. VIII. — Dépenses diverses et extraordinaires.
Les 2 articles de ce chapitre sont adoptés.
Chap. IX. — Agriculture.
La section centrale propose un article global de fr. 555,500 sauf à
faire les différents articles de plusieurs paragraphes séparés.
Cette proposition est adoptée.
Litt. A. Ecole de médecine vétérinaire et d’agriculture de l’Etat
100.000 fr.
M. le ministre a consenti à une réduction de 10,000 francs.
m. maertens fait remarquer que la section centraleayant rejeté toutes
les majorations, le chiffredoit être réduit à 159,500 fr. — Ce chiffre est
mis aux voix et adopté.
Les § 2 et 5 (proposés pour la médecine vétérinaire et l’amélioration
de la race des chevaux) sont adoptés.
§ 4. Subside à la société d’horticulture de Bruxelles, 12,000.
m. le ministre de l’intérieur. Je propose de porter ce subside à
24.000 fr.
Les actionnaires, qui ne reçoivent aucun intérêt du capital engagé,
ont décidé que si le gouvernement ne venait pas à leurs secours de
manière à ce que les intérêts fussent payés, ils liquideraient; vu
l’augmentation du prix des terrains, la vente leur produirait un capital
double.
Refuser ce subside serait prononcer la destruction du jardin des
plantes, et je ne veux pas assumer une telle responsabilité, et c’est
pour cela que j’ai demandé cecrédit à la chambre.
m. delehaye. Tout à l’heure on a volé 50,000 francs pour faire célé-
brer des fêtes nationales à Bruxelles. Maintenant il s’agit de donner un
subside pour le jardin des plantes, et on dit qu’on ne fait presque rien
pour Bruxelles : mais on veut enrichir celle capitale, et appauvrir les
autres villes.
Pour Gand,on n’a rien fait; quand les étrangers viennent en Belgique,
ils ne s’arrêtent pas seulement à Bruxelles. Que disent-ils en voyant la
misère des Flandres.
M; le ministre des affaires étrangères s’étonne que M. Delehaye
s’élève contre ce subside, alors que la ville de Gand absorbe à elle seule
unegrande partie des subsides votés par la chambre.
Il rappelle les fonds accordés pour le palais de justice de Gand et
ceux alloués pour faciliter l’exportation du trop plein de marchandises.
m. delehaye. Vous avez voté 400,000 fr. pour le palais de justice de
Gand, mais n’avez-vous pas voté deux millions pour celui de Bruxelles.
Le collège de Gand ne reçoit pas un sou; son académie ne recoitau-
cun subside.
Quant aux fonds accordés pour favoriser l’exportation du trop plein
des marchandises, c’est une spéculation que le gouvernement a faite,
et contre laquelle je me suis élevé.
m. le ministre des travaux l’UBLics. Si l'académie de dessin et de
peinture nefreçoit pas de subside aujourd’hui, c'estqu’elle n’a pas vou-
lu se soumettre à la surveillance que le gouvernement avait droit d’exi-
ger.
Ce différend est sur le point d’avoir une solution favorable, et nous
nous empresserons alors de rétablir le subside.
m. dubus aîné propose le renvoi de l’amendement du ministre à la
section centrale.
Cette proposition est adoptée.
si. le ministre des affaires étrangères dépose sur le bureau le pro-
jet de loi tendant à mettre en vigueur le traité de commerce et de navi-
gation conclu avec la Grèce. L’impression en est ordonnée.
On reprend la discussion du budget.
§ 5. Fond d’agriculture, 80,000 fr. — Adopté.
§ 6. Culture du mûrier, 16,000 fr.
Le chiffre est adopté.
§ 7. 6,000 fr. — Cet article est supprimé.
^ 8. Culture de la garance, et achats d’animaux, de graines, etc., etc.,
dépenses concernant l’agriculture, 40,000 fr. — Adopté.
§ 9. Achèvement des constructions commencées à l’école vétérinaire,
42.000 fr.
Ce chiffre est supprimé sous le réserve que le ministre pourra faire
achever les constructions sur les excédants qui resteront sur ce cha-
pitre.
§ 10. Supplément au troisième tiers du fonds de nos valeurs, 24,000
fr. — Adopté.
La séance est levée à 4 1[2.
Lundi séance à 2 heures.
ASVERS, 18 JAXVIER.
Le bateau-pilote qui est descendu la rivière samedi matin est arrivé
de cette même marée à Flessingue, sans avoir rencontré le moindre
obstacle; la sonde a été observée dans les diverses passes. Aucun chan-
gement notable n’a été remarqué à l’exception de plusieurs bouées
qui manquaient et le déplacement de plusieurs autres. Une note
exacte de toutes celles qui manquent ou ont été déplacées par l’effet
des glaces, a été délivrée au chef de l’administration du pilotage à Fles-
singue, qui a promis de donner les ordres nécessaires pour que tou-
tes les bouées manquantes ou déplacées soient remises en place pour
lundi prochain.
Vingt-six navires attendent leurs pilotes à Flessingue pour monter
1 Escaut. Plusieurs capitaines se disposaient samedi dernier pour sortir
dimanche prochain et se diriger au mouillage de Terneuzen.
— On écritde Boom, 14 janvier : On dispose en ce moment les maté-
riaux nécessaires pour la mise à l’eau du 3 mâts barque Amèlia, appar-
tenant à la Société Maritime de Bruxelles; les réparations de ce navire
étant terminées, il sera lancé aussitôt que Je terrain sera raffermi.
— Les deux canonnières de la station de Calloo ont monté l’Escaut
jusqu’à devant la ville, ainsi que deux chaloupes avec le produit de leur
pêche.
— On écrit d’Oslende 17 janvier : Le bateau à vapeur belge Princess-
f'ictoria, c. Militer fait ses préparatifs de départ. Ce steamer partira
mercredi matin pour Londres, afin d’être de retour à Anvers, lundi
prochain 25 courant.
— Ce matin, lors de la marée basse, entre 7 et 8 heures, l’Escaut char-
riait une si grande quantité de glaces, provenant de la débâcle du haut
de la rivière, qu'un instant ellea étéprise en face de la ville,etque plu-
sieurs personnes font traversée à pied. Deux d’elles ont cependant failli
payer cher cette inprudence, la glace ayant manqué sous leurs pas;
ils allaient se noyer sans l'assistance de quelques personnes qui sont
venues à leur secours.
La patache de la douane qui avait pris son mouillage hier en face de
la ville, a été entraînée par les glaçons et s’est échouée contre la digue;
elle s’est renflouée à la marée montante et a été de nouveau conduite à
quai.
Les pilotes commandés hier pour les divers navires en partance, ont
été contremandés jusqu’à nouvel ordre.
Nous supposons par le temps qu’il fait, que l'Escaut sera entièrement
libre dans la journée de demain.
— La navigation allant être ouverte, le bateau à vapeur anglais Soho
reprendra son service régulier sur Londres et vice-versa.
Les départs pour le moisde janvier sont fixés comme suit :
De Londres tous les jeudis à 9 heures du matin, et d’Anvers tous les
dimanches à 10 heures du matin.
— Aujourd’hui comparaît devant la cour d’assises, le nommé Jean-
Baptiste de Bont, âgé de 27 ans, colporteur et tisserand, né et demeu-
rant à Weelde, arrondissement de Turnhout, accusé d’avoir le 20 sep-
tembre dernier, volontairement donné la mort, au moyen de submer-
sion, à sa femme légitime Anne-Elisabeth Haeren. Cette cause occupera
la cour pendant deux jours.
— Des lettres de Hambourg, du 14 janvier, mandent que le dégel
continue avec rapidité, et que l'on espère sous peu de jours voir s’ou-
vrir la navigation.
La bonne action de MM. Franconi a porté ses fruitstil y avait chambrée
complète à leur représentation au profit des pauvres. Le produit de la
recette va être versé intégralement entre les mains des malheureux.
MM. Franconi vont faire leurs adieux à la ville d’Anvers par trois
brillantes représentations. Le public leurtémoigne chaque jour par son
affluence, la gratitude qu’il doit à leurs heureux efforts et à leur acte
de bienfaisance.
Nous avons pris des renseignements sur l'enquête dirigée contre les
machinistes qui n’ont pu empêcher la mal heureuse rencontre d’un con-
voi de marchandises et d’un convoi de voyageurs.
Cette enquête, poursuivie avec autant de sévérité que de promptitu-
de, a amené la singulière découverte que le malheur n’est survenu en
quelque sorte que par la multiplicité des mesures prises pour l’éviter.
C’est ainsi, par exemple, que le convoi des marchandises, précédant
celui des voyageurs, sur le même rail, avait reçu deux locomotives afin
d’accélérer extraordinairement sa marche et de n’être pas rejoint par
le premier; et que pour plus de précaution encore, le chef de service
avait mis une lanterne rouge sur le derrière de ce convoi de marchan-
dises, afin qu’on l’aperçût bien distinctement. Un hasard fatal a rendu
ces deux mesures inutiles: les deux locomotives ensemble n’ont pas pu
marcher aussi rapidement qu’on l’espérait; et la lueur de la lanterne
s’étant confondue aux environs de Malines avec celle que projettent les
fours à coak, il a été impossible de l’apercevoir. Cette confusion impré-
vue de lumières a été ainsi plutôt un motif de danger que de sûreté, à
cause de la fausse sécurité qu’avait inspirée la précaution.
Quand le machiniste du convoi des voyageurs s’est enfin aperçu qu’il
allait heurter celui des marchandises, il ne lui restait plus assez dé temps
pour éviter le choc. lia fait cependant tous ses efforts, et au péril de sa
vie, pour reculer ; mais sa locomotive était trop fortement lancée pour
obéir entièrement à cette impulsion rétrograde, et moitié avançant,
moitié reculant, elle a atteint le convoi des marchandises et a causé la
mort de l’un des voyageurs sans que le machiniste, qui s’était et qui
était le plus exposé, eût la moindre égratignure.
Voilà le résumé des faits tels qu’ils sont longuement exposés dans un
rapport adressé à M. le ministre des travaux publics, et dans un autre à
M. le procureur du roi :
L’administration se conduit envers la famille de la victime, vieillard
presqu’octogénaire, de manière à lui faire oublier autant que possible
le malheur qui l'a frappée. Le fils de la veuve est milicien : elle fait ses
efforts pour le délibérer, et si elle y parvient, lui donnera un emploi
dans l’administration. Quant à la veuve, elle lui a prodigué déjà des
secours et se dispose à lui faire une pension sur le fonds de réserve de
sa propre caisse. C’est, comme on voit, si bien réparer un désastre qu’il
devient pour une famille peu aisée une cause d’amélioration dans sa
position. _____ (Panai)
Inondations.
La nuit dernière la Senne a beaucoup diminué à Bruxelles. A l’échelle
métrique de la rue de la Fiancée elleavait baissé de 26 centimètres.
Ce matin, à 8 heures, la chaussée de Hal hors de la porte d’Anderlecht
était entièrement libre. Legrand vent du Alidi qui règne depuis 24
heures a beaucoup accéléré l’écoulement des eaux.
La chaussée dont nous venons de parler étaitinondéehier soir sur une
longueur d’environ 900 mètres.
Cet après-midi une nouvelle crue s’est manifestée; elle doit être attri-
buée aux fortes pluies tombées hier soir.
— L’inondation autour de Bruxelles s’accroît de moment en moment.
Dans la nuit dernière elle a gagné le chemin de fer, et dans la plaine de
Mon-Plaisir les rails sont couverts de 15 centimètres d’eau, principale-
ment du côté de Vilvorde. Du côté de Sempst, l’eau gagnait ce malin,
mais avait atteint une hauteur moins grande.
Dans cette position,le directeurdu clieminde fer,M. M. Masui,avant
ledépart des premiers convois, est allé explorer la voie avec deux loco-
motives, et a pu se convaincre quele passage était possible. Les convois
de Liège, Anvers et Ostende sont donc partis à huit heures un quart,
cequi fait pour Gand un retard d’une heure, pourLiége un retard d’un
quart d’heure et pour Anvers d’une demi-heure.
Du côté de Gand, la route n’a pas souffert, le convoi est arrivé à
Bruxelles comme de coutume.
Il est très probable que quand l’inondation aura cessé, le service de-
vra être complètement suspendu pour plusieurs jours, parce que les
eaux vilolemment agitées par l’ouragan de la nuit dernière, auront cer-
tainement battu et entraîné les talus, et occasionné des dégâts considé-
rables à la voie.
Toutes les précautions sont prises du reste pour rassurer les voya-
geurs et pour prévenir tout danger. Les employés supérieurs sont à
leur poste, et exercent sur tous les points une active surveillance.
Cette inondation arrive d’autant plus mal à propos, que les sta-
tions du chemin de fer sont encombrées de marchandises à trans-
porter. On aura une idée du mouvement qu’occasionne cette partie du
service, lorsqu’on saura que de Liège seulement, il part tous les jours
pour Anvers, Louvain on Termonde, plus de GU wagons chargés de
houille. Chaque wagon en transporte 4000 kil.
A Louvain, dans la partiede la ville avoisinant la Dyle, toutes les rues
ont été inondées, ainsi que toutes les campagnes en amont de la ville.
Au village de liever, on ne voit plus que la partie la plus élevée de la"
chaussée. Le château du duc d’Arenberg, le village de Vieux-Héverlé
etd’autres encore, ne présentent que des nappes d’eau immenses. Il en
est de même de l’autre côté de la ville, où les villages de Rotselaer et
Werchter sont entièrement submergés.
Hier, à midi, la crue continuait encore, les habitants-du bas delà ville
s’empressaient de quitter ieurdomicile.
A Tournay, l’Escaut s’est élevé jusqu’à 17 pieds et demi, à l’échelle
du pont Notre-Dame. Une inondation considérable a eu lieu dans toute
la vallée du ruisseau de Maire. La chaussée de Tournai à Courtrai a été
couverte d’un pied et demi d’eau ; la plupart des maisons de Maire et
de Froyennes ont été inondées.
A Roulers, le rez-de-chaussée d’une centaine de maisons a été inondé
par suite de la débâcledu Mande). Les meubles légers des appartements
battus par la vague éveillaient par leurs mouvements les habitants en-
core aux prises avec le premier sommeil. Ceux qui n’avaieut pas pour
s’abriter un premierétage, se sauvaient à travers l’eau emportant quel-
ques hardes. Cependant les pompiers, la police, les ouvriers armés de
toutes pièces, forcèrentla débâcle à lâcher prise; à midi leseauxallèrent
baissant lentement.
A Bruges, les eaux avaient envahi les blanchisseries, mais on est par-
venu à leur opposer une digue.
Nousapprenons d’Oostcamp,de Beernem et de St-Michel,que plusieurs
fermes de ces communes sont inondées par suite de la rupture d’une di-
gue. Unegrande partiede la commune de Jabbeke se trouve également
sous les eaux; l’avant dernière nuit on a été obligé de sonner le tocsin
pourappelerles habitants au secours des personnes menacées par l’inon-
dation.
A Gand, la crue de nos rivières a commencé dès avant-hier ; on a été
obligé d’ouvrir les écluses de décharge sur l’Escaut et sur la Lys.
A Menin, les eaux s’élèventavecune précipitation effrayante; on peut
s’attendre à la débâcle la plus considérable qui ait jamais alarmé ces
contrées.
A Ntmiir . les eaux de la Meuse ont haussé considérablement,et cette
hausse a reflué sur la Sambre, qui est très gonflée à son embouchure.
Déjà l'eau commence à pénétrer dans les caves des maisons riveraines,
et si la pluie et le vent continuent, on peut craindre des inondations et
des sinistres.
A Liège, la Meuse, dont la crue subite avait alarmé, non sans raison,
les habitants de plusieurs quartiers de ceLte ville,a débordé aujourd'hui,
15 janvier, sur les quais de la Batte, de Fragnée et d’Avroy.
Machines à Vapeur.
Au 51 décembre 1830, la province de Liège possédait 145 machines à
vapeur, développant une puissance moyenne de 4,509 chevaux.
Au 51 décembre 1837, ces nombres étaient respectivement de 235
et 5,829.
Et, au 31 décembre 1840, on comptait dans notre province 314 machi-
nes à vapeur, représentant une force moyenne de 7,515 chevaux. Ainsi,
dans une période de dix années, l’industrie a eu recours à 171 nouveaux
moteurs, faisant le travail de 3,006 chevaux ou plutôt de 6,012 chevaux,
travaillant 8 heures par jour.
Il résulte de ces données, qu’en 1830, la consommation de ces ma-
chines à vapeur pouvait s’élever à environ 1,082,160 quintaux métri-
ques de charbon par an, en supposant 300 jours de travail de 16 heures
et 5 kilog. de combustible par heure et par cheval,tandis qu’aujourd’hui
cette consommation est réllement de 1,805,600 quintaux métriques ; ce
qui donne une augmentation de 721,440 q. m. ou 72,144 mètres cubes,
soit 48,1000 charretées par an.
Avant la révolution, les établissements où la vapeur d’eau est utilisée
comme force motrice absorbaient pour ce seul article un peu moins que
le sixième de tous les produits de nos charbonnages. Actuellement et
nonobstant l’augmentation de ces produits, la consommation de nos
machines à vapeur s’élève au quart, à peu près, des houilles et charbons
versés annuellement dans le commerce.
Au 31 décembre 1840, on a constaté 1100 machines à vapeur en activité
dans le royaume. Bien que nous ignorions la puissance de ces machines,
nous ne craignons pas d’affirmer que la province de Liège dispose à
elle seule du tiers de la force motrice créée par la vapeur d’eau dans
toute la Belgique, car si les nombres respectifs des machines ne sont
point dans cette proportion, leurs puissances respectives autorisent à
poser ce rapport lorsque l’on considère surtout que, parminos 314 ma-
chines, un assez grand nombre dépassent les 100 clievaux de force,
quelques-unes en atteignent 150, 200, 250 et500; la machine d’épuise-
ment de la Nouvelle-Espérance à Montegnée, est de 550 chevaux, tandis
que dans touteslesautresprovinees,le Hainaut excepté, cette puissance
varie généralement entre 10 et 40 chevaux.
En publiant cettestatistique, nousavons eu particulièrement en vue
de montrer la prospérité toujours croissante de l’industrie de notre
belle province,qui, sous ce rapport, occupe incontestablement le pre-
mier rang. (Politique.)
Kouvelleii diverses.
On nous écrit de Mechelen, province de Limbourg, qu’un incendie
terrible, activé par un vent violent, y a eu lieu dans la nuit du 14 au 15
de ce mois. A deux heures du matin toute la ferme du château d’Oenzel,
appartenant à M. Bosch père, se composant d’un grand corps de bâti-
ments occupé par le sieur Wentgens, marchand, un moulin a sarrasin,
grange, écuries, ainsi que plus de cent cinquante sacs de sarrasin, ont
été entièrement consumés par les flammes. Malgré l’empressement que
-l’autorité locale et les habitants de l’endroit ont mis à y porter secours
en accourant avec les pompes à incendie que l’on pouvait alimenter fa-
cilement par les étangs qui entourent les bâtiments, ce n’est qu’avec
beaucoup de peines et de travail qu’on est parvenu à maîtriser le feu et
à sauver le château, les écuries y attenantes, les bestiaux ainsi qu’une
partie des marchandises du sieur Wentgens, qui du reste, ont été pour
ains* dire tout-à-fait abîmées.
_ On écrit d’Ostende, 17 janvier: .
jeudi dernier une cinquantaine de chaloupes de pèche étaientrentrées
au port avec une pêche extraordinaire. Plus de 40U paniers de poisson
frais furent présentés à la station du chemin de fer pour être transpor-
tés aux divers marchés de l’intérieur; malheureusement peu ou point
de matériel s’y trouvait à la disposition du commerce. Plusieurs pro-
têts ont été faits contre l’administration par les propriétaires ou expé-
diteurs et le poisson y est resté jusqu’au lendemain après-midi.
Nul doute que le poisson frais, arrivant 24 heures trop tard à sa desti-
nation, perd non-seulement cent pourcent de sa valeur, mais peut deve-
nir un objet de rebut propre à être enterré.
Avant-hier a eu lieu au Casino une distributiou de pains aux indigents
de notre ville, produit d’un concert y donné le 5 janvier couram, par
notre Société musicale. Hier le Collége Maritime a également fait faire
une pareille distribution, de manière qu’avec la distribution quotidienne
des soupes économiques, le pauvre se trouve pourvu de la première né-
cessité delà vie, d’ailleurs les ditributions que l’administration de bien-
faisance fait régulièrement exécuter préviennent tout malheur dans
ce moment rigoureux.
— On vient d’acheter à Londres a la vente de gravures du banquier
Esdaille, une eau-forte de Rembrandt, connue sous le nom de la pièce
de cent florins, au prix énorme de 231 liv- sterl., c’est-à-dire au-delà de
5,700 francs. . .
___ Le nombre des journaux politiques qui paraissent dans la monar-
chie autrichienne, est de 35 dont 16 sont rédigés en allemand, 11 en ita-
lien, 5 en hongrois, 1 en bohémien, 1 en illynen, et 1 en valaque; on
compte en outre 48 recueils historiques et scientifiques, dont 58 en ita-
lien, 4 en bohémien, 5 en hongrois, 1 en français et 1 en langue serve.
- Un voyageur qui vient de parcourir l’Arménie nous transmet les
détails suivants sur les désastres occasionnés par le tremblement de
terre du 22 juin 1840 : , t
„Après avoir passé le col deDiligen, élevé de 7,4o0pieds au-dessus de
la mer, parcouru les bords du lac Sevan qui, à une hauteur aussi consi-
dérable, a quinze lieues de longueur sur huit de largeur, et présente
cette singularité que, du côté du N.-O., ses eaux sont douces et agréa-
bles à boire, tandis que, du côté opposé, elles sont saumâtres et salées,
j’arrivai à Erivan après cinq jours de voyage. La population de cette
ville, qui s’élève à près de 12,000 habitants, n’a d’autre commerce que
l’exportation en Perse et en Géorgie des fruits délicieux que produisent
ses jardins. .
„ La citadelle, construite en terre comme toutes les maisons de la
Perse et de l’Arménie, pourrait être défendue avec avantage ; elle n’a
pu cependant résister au prince Paskewitch,quila pritd’assaut enl827.
Erivan a peu souffert du dernier tremblement de terre; mais depuis
cette ville jusqu’au mont Ararat, qui en est éloigné de 50 werstes, et de-
puis le mont Ararat jusqu’à Nakitchevan, 150 werstes, tous les villages
ont été détruits, et j’ai constamment voyagé au milieu des ruines sans
trouver une maison debout pour y passer la nuit.
» J’ai visité le mont Ararat et j’ai vu l’immense avalanche qui a en-
glouti le village d’Atouri, peuplé de 3,000 habitants , sans qu’on ait pu
sauver un seul individu. Il nereste aucune trace ni de Féglise qui était
fort belleet que les Arméniens considéraient comme très sainte, parce
qu’ils prétendaient que Noé, après le déluge, avait offert e Dieu son
premier sacrifice sur la place où elle était construite, ni du célèbre mo-
nastère de Saint-Jacques. Tout a disparu, et l’œil n’aperçoit aujour-
d’hui qu’uneimmense masse de terre, de sable, de pierres et de débris
volcaniques. On prétend que, depuis le Ville siècle, l’Arménie n’avait
point éprouvé un pareil désastre.
h Lors de mon passage, et après plus de quatre mois, les secousses
se faisaient encore sentir,et les habitants de ces villages ruinées n’osaient
point encore reconstruire leurs maisons. De là, je me rendis à Nakitche-
van; cette ville, peuplée d’environ cinq mille âmes et sans aucune im-
portance commerciale, a été entièrement renversée par le tremblement
de terre, et j’eus peine encore à trouver une maison en état pour y pas-
ser la nuit.
i> Indépendamment des ravages causés par ce fléau, l’Arménie est un
pays pauvre et dépeuplé ; ainsi que dans une grande partie de l’Asie,la
terre ne produit qu’autant qu’elle est abondamment et fréquemment
arrosée. L’eau est conduite sur les terres par des canaux d’irrigation
assez bien entendus. On y cultive l’orge, le froment et une petite
quantité de coton herbacé ; on cultive aussi quelques plantes oléagi-
neuses. Les arbres sont très rares; on n’en trouve que dans les jardins
des villes et des villages, et encore sont-ils presque tous rabougris et
chétifs. A Ardoubat seulement j’ai vu quelques beaux platanes.
» La population de l’Arménie ne s’élève qu’à 160,000 âmes, dont un
tiers est chrétienne ; le reste musulmane et tartare ; on y trouve aussi
quelques campements de Kurdes nomades qui, pendantTautomne, tra-
versent l’Araxe et s’établissent dans les plaines incultes entre Joulpha
et Naktichevan.
i' Le climat est malsain; l’été, le thermomètre s’élève à 56 degrés; l’hi-
ver, il descend jusqu’à 21 et 20. Sur un bataillon russe de 500 nommes,
que j’ai vu à Erivan, 575 étaient à l’hôpital.»
Arles <>IT«ei«*Is.
TRIBUNAL DE COMMERCE. — NOMINATIONS.
Par arrêté royal du 17 janvier 1841, sont institués :
1» Président du tribunal de commerce d’Anvers, le sieur d’Hanis-
Van Cannaert, négociant en cette ville.
2. Juges au même tribunal, les sieurs :
a. Reyniers-Vrancken, négociant à Anvers;
b. Désiré Mauroy, idem ;
e. Juste Van Stratum. idem; |