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On s’abonnè : à Anvers au bureau
àu PRÉCURSEUR, Bourse Anglaise,
N.o 1040 ; en Belgique et â l’étranger
chez tous les Directeurs des Postes.
JOURNAL POLITIQUE
COMMERCIAL,
ET LITTERAIRE.
Abôiirtement pàr triibestre.
Pobr Anvers, 15 francs; pour la pro-
vince, 18 frs. ; pour l'étranger ,â0 frs.
insertions centimes p;aV ligne
Réclames 50 îd.
PAIX. — LIBERTÉ. — PROGRÈS.
BIIIIM 1,111 imiii| gu I mil *— i
fl S janvier.
§| K IÆ MESSAGE DS. PKÉS1DEWT VM S5IJ REST.
La partie du message, dernièrement adressé aux deux chambres du
‘congrès, qui concerne les intérêts généraux du commerce et leur rap-
port des Etats-Unis avec les nations tant du Nouveau-Monde que de
l’ancien continent appelle l’attention de l’un et de l'autre.
On voit, à regret, dans cé document, empreint généralement d un
esprit de sagesse et de modération, qu’en Amérique comme en Europe,
chez les peuples jeunes, comme chez les nations vieillies dans des tra-
ditions mauvaises, les principes les plus universellement reconnus, les
plus hautement professés fléchissent sous la toute puissance de I iutérêt.
M. Van Buren flétrit la traite des épithètes bien méritées de commerce
inhumain, de trafic infâme ; il dit qu’un brick et unegoëlelle armés
ont croisé pendant toute la dernière saison sur la côte occidentale
d’Afrique pôur empêcher que le commerce des esclaves, qui s y lait
sous pavillon portugais, ne souillât le pavillon américain. Il rappelé,
avec un légitime orgueil, que le gouvernement des Etats de 1 union a
le premier déclaré que la traite est une piraterie; que le premier il la
défendue sous des peiues très sévères ; il demande si ce gouvernement
ne devrait pas être aussi le premier à interdire à ses nationaux toute
espèce de relations avec lesfaclories établies sur les côtes africaines
pour le trafic des esclaves. Mais sa pensée ne va pas plus loin eu laveur
de la race noire. 11 ne s’enquiert nullement si dans les Etals de 1 union
le sort des esclaves n’est susceptible d'aucun soulagement, d aucune
amélioration ; si la chaîne qu’ils portent ne doit pas être graduellement
allégée jusqu'au jour de justice et de miséricorde qui doit en briser les
derniers anneaux. Sa bouche reste muette devant les libres possesseurs
d'esclaves des Etats-Unis et sa langue se glace au souvenir des récentes
et terribles fureurs des anti-abolitionnistes. Non content de se taire
sur leur tyrannie, la même voix qui vient de déclarer infâme le com-
merce des esclaves, ose comprendre au nombre des titres d'honneur
de l’administration dont M. Vau Buren est le chef, les dépenses énor-
mes faites par cette administration pour reculer, par usurpation, les
bornes du territoire de l’union et refouler les pauvres Indiens vers un
climat plus rigide et des contrées moins habitables. Ainsi,au-delà comme
en deçà de l’Océan, l'intérêt suborne les consciences, égare la raison et
domine le bon droit.
Heureusement la plupart des autres parties de ce message offrent
des compensations et sont plus consolantes. On y voit, avec satisfac-
tion, le gouvernement des Etats-Unis adopter pour l’ëgle de ses con-
ventions commerciales la réciprocité des avantages entre les parties
contractantes. On ne peut qu’applaudir à ses honorables efforts pour
substituer aux déceptions de la diplomatie tracassière et intrigante
des gouvernements de l’Europe, des négociations dans lesquelles la
franchise du langage, la netteté et la sincèreté des propositions appe-
leraient la confiance des négociations et assuraient la durée des traités
en leur dounanl l’équité pour base.
Le réspecl des droits d’autrui porte le gouvernement des Etats-Unis
à répudier loule intervention dans les affaires intérieures et les rela-
tions politiques des autres états, ainsi qu’à se déclarer prêt et prompt
à maintenir ses propres droits.
Pouf atteindre ce dernier but, l’armée et la marine américaines ont
reçu une extension plus grande. Une frégate et une corvette font voile
Vers la Chine et vont, dans les mers des Indes prêter appui et protec-
tion au commerce des Etats-Unis. Cette protection, que toutes les
hiarines militaires donnent à la marine marchande semble être un
acheminement à la solution de la question des droits des neutres et à
la reproduction du grand axiome commercial : le pavillon couvre la
marchandise. Cette question des droits des neutres écartée desconfé-
fences du congrès de Vienne, en 181 S, doit se trouver un jour en pré-
sence du droit exceptionnel que l’Angleterre s’est fait et qu’elle impose
aux autres natidns, et reprise dans un congrès des peuples naviga-
teurs. L’Amérique parait disposée à la faire décider par force si
l’Angleterre persiste à prétendre qu’en fait de questions maritimes les
règles communes du droit des gens ne lui sont pas applicables. Dans
celle lutte du droit contre la force,les Américains auraient pour auxi-
liaires les peuples navigateurs des deux mondes.
A .Y G B j E '6' E13 11 E.
Londres, K janvier. — Lord J. Russell vient d’adresser une circu-
laire à tous les membres de la chambre des communes, pour les préve-
nir que l’ouverture de la session du parlement est fixée au jeudi 26
janvier courant.
— Le comte de Survilliers, Joseph Bonaparte, dont la Santé avait été
gravement affectée en automne dernier,est tout-à-fait rétabli. Lecomte
réside à Newnham-Paddocks, et ses actes de bienfaisance lui ont déjà
valu dans le pays le surnom de bon Joseph, que lui donne Mme Junot
dans ses mémoires. (Globe.)
— City-article du Globe, midi : Nous sommes sans nouvelles de l’exté-
rieur, et il ne s’est rien passé chez nous qui prit influer sur les spécula-
tions. G’est aujourd’hui jour de liquidation sur les consolidés, et les
courtiers et spéculateurs ont les mains pleines pour arranger leurs
comptes. Les différences ne sont pas fortes, et les fluctuations pendant
les sept dernières semaines ont été modérées, mais en général on croit
que la liquidation aura été avantageuse aux spéculateurs à la baisse.
Le premier prix des consolidés était 89 1 pi ex-dividende; ils sont suc-
cessivement descendus à 87 7|8 au 28 novembre. Mais l’arrangement
de la question d’Orient les a relevés à 89 1 [2. 5(8, cours auquel ils ont
fermé hier.
Les fonds étrangers sont négligés, mais les cours restent à peu près
aux cotes d’hier. Les seuls fonds qui sont demandés couramment sont
ts fonds hollandais qui tiennent constamment des preneurs.
EK A A CE.
Paris, 10 janvier.
DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE.
Le préfet du Bas-Rhin à M. le ministre de l'intérieur.
Strasbourg, 14 janvier 1841.
Uile lutte sanglante vient d’éclater en Argovie entre les catholiques
et les protestants, sous prétexte de la révision de la constitution, qui a
été rejetée par 16,000 voix contre 14,000.
Les deux factions se sont déjà heurtées sans succès décisif; en ce mo-
ment elles en sont encore aux mains très probablement.
— On lit dans la Sentinelle de la Marine, sous la date de Toulon, 10
janvier :
c Les bruits qui circulent en ville nous apprenons que le vaisseau
MaaMUManMOMeni
anglais le Bellèrophon et une frégate dé la môme nation ont péri sur les
côtes delà Syrie. Gette sinistre nouvelle mérite confirmation.
» Le Rellêrophon est le vaisseau qui, en 1813, transporta Napoléon de
Roehefort en Angleterre. »
— Un triste événement a signalé l’arrivée des journaux anglais du 14
à Calais. Lé paquebot n’ayant pas pu, à cause du mauvais temps, abor-
der Calais, une chaloupe sortit du port pour débarquer les malles ; cette
petite embarcation qui avait 11 hommes d’équipage a malheureusement
chaviré à son retour* par suite de la violence du roulis : 8 hommes ont
péri. Les malles ont été jetées sur la plage ; elles nous sont parvenues
dans un état d’humidité extrême. Nous n’avons pas d’autres détails sur
ce triste événement qui a jetéCalais dans une profonde allliction.
— LesFrançais résidantsà Montevideo età Buénos-Ayres ont protesté
contre le traité conclu entre l’amiral Mackau et le représentant du fa-
rouche Rosas.
— L ajournai de Toulouse du 10 janvier publiait le fait suivant :
« M. le maire et MM. les adjoints ont offert leur démission.
» La cause d’une détermination aussi grave tient à un conflilsurvenu
entre l'autorité municipale et M. le procureur-général.
» M. le procureur-général ayant demandé à M. Leuormant, commis-
saire de police principal, un rapport hebdomadaire sur l’état moralet
politique de la villede Toulouse, l’autorité administrativea vu dans cette
prétention du magistrat judiciaire, un empiètement sur son domaine;
M. Lenormant a reçu la défense de satisfaire à la demandede M. le pro-
cureur-général.
» Ce dernier ayant insisté et ayant même écrit à M. le maire d’une
manière qui n’a pas été trouvée convenable par le représentant de la
cité, le débat a été porté à la connaissance de l’aulorilé centrale.
il II paraît que M. le ministre de la justice et M. le ministre de l’inté-
rieur ont fait une réponse qui n’a point satisfuitàce que nos magistrats
municipaux devaient exiger dans l’intérêt de leur dignité. Us ont alors
déclaré qu’ils se retireraient s’ils n’obtenaient satisfaction. »
— La crue de la Seine continue de manière à causer de sérieuses in-
quiétudes aux riverains.
A Bercy, pour peu que la Seine augmente encore, les habitants des
maisons riveraines seront contraints de déménager. Déjà l’eau vient
battre jusque contre la maison dite des Maronniers, et, en cet endroit,
ainsi qu’à l’extrémité du port, vers Chareillon, on ne peut plus traver-
ser qu’au moyen de nacelles. Quant aux caves, qui longent ce port, il
en est qui sont remplies d’eau jusqu’aux voûtes. Dans la plaine de Gre-
nelle, ce matin, la Seine commençait à déborder; sans doute que demain
ce vaste terrain Sera transformé en un lac immense. A Neuilly, les îles
sont tellement inondées que la petite forêt qui les garnit n’apparait plus
qu’en forme de petits arbrisseaux que le courant rapide des flots fait
vivement agiter sur la surface des eaux.
Une personne venant de Melun nous affirme, en outre, que toutes les
plaines à droite et à gadche de la Seine sont inondéés, et que l’eau com-
mence même à gagner les premières maisons de Corbeil.
-- Le Journal de Lure annonce que le bourg de laCroix-Saint-Leufroy
a été plongé dans la consternation, dans la matinée du 5 du courant.
Des neiges et des glaçons ont encombré le bras d’eau qui traverse ce
bourg dans toute son étendue; l’eau a débordé de tous côtés, et les ri-
verains ont été forcés defuir leurs habitations. On est parvenu, le 6,avec
beaucoup de peine, à ouvrir les tranchées et à donner un nouveau
cours à l’eau.
— On lit dans le Journal du Loiret :
« Toutes les prairies comprises entre le canal et la Loire de Bon à
Combleux sont inondées depuis deux jours. G’est l’effet de la fonte des
neiges, qui ont donné au canal une masse d’eau qu’il n’a pu contenir.
A Chécy il y a plus d’un mètre d’eau dans les maisons des quartiers dè
la commune qui sont au bas du côteau. Quant à la débâcle, qui n’est
pour rien jusqu’ici dans celle inondation, elle est attendueavec une vive
anxiété par tous les riverains de la Loire. Les plus âgés d’entr’eux ne se
souviennent pas d’avoir vu le fleuve aussi menaçant depuis 89, où la
rupture des levées causa de si grands désastres, et ils en craignent de
semblables. Ce qui offre pourtant une certaiue garantie contre un si re-
doutable dénouement, c’est alorsque la Loire était complètement prise
dans tout son cours supérieur, et qti’aujourd’hui la calotte de glacesqui
la couvre; n’ayant guère que 8 kilomètres d’étendue, fera un effort
moins violent sur les levées.
« La plupart des habitants du Val des parties basses des bords du Loi-
ret ont déménagé leurs maisons pour mettre tout ee qu’ils ont de pré-
ciéux à l’abri sur les côteaux.»
— Nous lisons dans la Gazette des Tribunaux :
« Dans une misérable mansarde de la rue de la Tixeranderie,habitaient
les époux Gornolle , mariés depuis trente ans. Dans leur détresse, le
travail leur manquant, ils se voyaient dans l’impossibilité de payer le
terme de leur loyer ; il fallait déménager le 8. Ces deux malheureux, ne
se sentant pas la force de lutter plus long-temps contre la misère, réso-
lurent de se donner la mort. Le 7 janvier, après avoir calfeutré avec
soiri les portes, les fenêtres et toutes les issues qui pouvaient donner
accès à l’air de l’extérieur, ils ont allumé plusieurs réchauds de char-
bon et se sont mis au lit pour ne plus se relever... M. le commissaire de
police Blavier, qui a fait l’ouverture des portes de leur logemeift, a
trouvé sur une table un écrit de quelques lignes, dans lequel les époux
Coruolle déclaraient que la misère seule les avait poussés au suicide,
qu’ils avaient accompli ensemble pour être unis après la mort comme
iis l’avaientété pendant la vie. »
— Un incident d’une nature assez curieusea égayé ce soir la représen-
tation de l'Opéra. Au quatrième acte,une assez viveagitation s’était ma-
liifeslée subitement dans une partiede la salle d’où lesspectateurs pou-
vaient découvrir ce qui se passait dans les coulisses. Dans te reste de la
salle on s’interrogeait avec curiosité, on se demandait quel pouvait être
le motif de la bruyante interruption qui venait de se manifester, lorsque
tout-à-coup, au moment le plus pathétique de la scène que rend si bien
Mm» SLoltz, un superbe chat, un magnifique angora fit son enlrée sur la
scène. Grand était l’embarras de la cantatrice pour se débarrasser de
cet acteur d’une nouvelle espèce, lorsque quelques malins du parterre,
les plus spirituels du monde, s’avisèrent d’applaudir ; l’exemple devint
bientôt contagieux, et lu modestie de l’intéressant quadrupède le lit se
retirer devant cette ovation.
— La cour de cassation (chambre civile) vient de juger qu’un em-
prunt fait à la grosse par le capitaine en cours de Voyage, n’est pas nul
à l'égard du prêteur de bonne foi, à défaut de l’accomplissement des
formalités prescrites par l’article 234 du code de commerce, alors même
qu’il n’est pas justifié que l’emprunt ait touché au profit du navire.
— 11 a quinze jours,un ours énorme a été tué sur la montagne Uhacha-
dia, territoire de St-Engrâce; les habitants furent avertis de sa présence
sur la montagne voisine; huit chasseurs, ayant en tête le nommé Martin
Uhadoyt, meunier, se mirent à sa poursuite, et le traquèrent pendant
plusieurs heures; il futainsi poussé jusqu’au sommet d’un pic élevé au-
delà duquel il ne trouvait point d’issue : il revenait sur ses pas, quand
Martin qui l’avait suivi de plus près lui tira, en face, un coup de fusil, à
petite distance; l’ours blessé roula, et en roulant il passa tout à côté de
Martin qu’il faillit entraîner dans sa chute. Martin se précipita pour
l’achever, mais il tomba sur l’ours avec lequel une lutte se serait enga-
gée, si eelui-ci n’avait pas été aussi grièvement blessé; Martin llliadoyt
se releva et étendit l’ours raide mort, d’un second coup de fusil.
L’ours fut transporté, en grand triomphe, à Ste-Engràce. On en a
retiré 20 kilog. de graisse ; la peau a été vendue 60 fr.; pendant plu-
sieurs jours, on a fait festin de chair d’ours à Ste-Eugràce, et certaine-
ment Alexandre Dumas ne mangea jamais, en Suisse, beefsteacks d’ours
plus succulents que ceux-là.
— M. Benjamin Deiessert, président de la caisse d’épargne de Paris,
nous communique l’article ci-après, que lés personnes qui s’occupent
de cette utile institution liront avec intérêt :
Le montant des sommes versées àla caisse d’épargne pendant i’atlnéé
1840 a été de....................................... 54.796,551 fr.
Celui des remboursements de......................... 55,978,484 fr.
Et le solde dûaux déposants le 30 décembre dernier dé. 70,355,344 fr;
qui ont été versés,à la caisse des dépôts et consignations:
.. ............ BTOL-i;" - — U______________________ «--■a*
Ainsi, malgré les deux changements de ministère, lés érheiites et lés
craintes de giierre, la confiance la plus éntièren’a pas cessé d’entouref
cet établissement, et lé nombre des personnes qui y versent leurs éco-
nomies a toujours été en augmentant. Il y a eu, en 1840, 30,608 noü-
veaux déposants; leur nombre actuel est de 118,991.
U faut observer que les versements les plus considérables ont été faitè
dans les 61 et 8» arrondissements, rue Saint-Martin, Saint-dénis et fau-
bourg Saint-Antoine, qui sont les quartiers où il y a le plus d’ouvriers,
ce qui prouve que la caisse d’épargne remplit bien sa destination. Les
ouvriers et les personnes de diverses professions entrent pour plus dé
moitié dans le nombre dés déposants, ét les domestiques ét gens à
gages pour un quart.
Une autre observation digne dé remarque, c’est qu’aucun ouvrier
porteur d’un livret delà caisse d’épargne n’a été arrêté dans deàémeu-
tes ni traduit devant un tribunal.
Malgré le nombre très considérable des comptés ouverts à la caisse
(il y en a 240,000 parce qu’ils sont tenus à double), la balance générale à
été faite dès les premiers jours de janvier. L’ordre le plus parfait existé
dans toutes les parties de la comptabilité, grâce au zèle de MM. les di-
recteurs, administrateurs, censeurs et membres du comité de direc-
tion, des chefs et employés de la caisse, etsurtout à celui de M. Prévost,
âgent-généra! dont on ne saurait trop louer l’intelligence.
— A côtédeces histoiresde journaux quelquefois Sihiiiocentes dans
leurs résultats, en voici une qui vient de coûter la viéà un malheureux
portier et qui plonge dans le désespéir (style obligé) toute une inté-
ressante famille. Il s’agit d un concierge de la rue des Martyrs qui avait
mal reçu un homme de lettres de troisième ordre, lequel s’était présenté
pour louer un cinquième étage dans sa maison. — Vous aurez de meâ
nouvelles, lui dit le louslique de coulisses, én Se retirant. En effet, lé
lendemain, le plus petit des journaux de Paris contenait l’article qui
suit « M”*, menuisier, rue des Martys n» — vient de découvrir au milieu
d’une bille de bois; et dans un trou parfaitement isolé de toute commu-
nication avec l’air extérieur, un oiseau-mouche de la plus grande beauté;
et qui s’est mis à voltiger dans son atelier. La bille de bois qui recelait
cé joli captif appartient à lin arbre de l’âge de plus de 90 ans; l’oiseau
qu’elle renfermait est dône presque centenaire, cé dont on ne se douter
ruit guère, à sa grâce et à son élégance. Ôu reste le portier de M. — sé
fait un véritable plaisir de montrer aux amateurs, I’otseau-mouche vieit
lard, et les deux segments de la bille qui le contenait. » Les grands jour-
naux n’ont pas tardé à répéter la nouvelle; et dès le troisième jour, lé
malheureux portier assailli de visités relatives à la bille et à l’oiseau-
mouche, ne comprenant rien à la curiosité publique, et prenant chaque
question pour une injure, gagna un horrible enrouement; le lendé-
main il fut atteint d’une fluxion de poitrine compliquée d’une fièvre
cérébrale, qui en trois jours l’a conduit au tombeau,
Nous recevons de M. le chargé d’affaires du Portugal, avec invitatiorl
de le publier, le texte suivant du décret relatif à l’anmistieque S. M. la
reine dePortugala accordée aux individus compromis dans les inouve-
ipents qui ont eu lieu dans ce royaume aux mois d’août et dé Septembre
derniers;
Décret d'amnistie de S. M. la reine dé Portugal.
Voulant donner un témoignage public de ma rôyale clémence à niés
sujets qui ont été abusés et entraînés à servir d’instruments aux tenta-
tives criminelles des mouvements révolutionnaires quionteu lieu dans
cette capitale, la nuit du 11 au 12 du mois d’adût dernier; le 27 du même
mois dans la ville de Castello Branco, et le 1er septembre à Portalègré;
ayant entendu lé conseil des ministres, et usant de la faculté qui m’est
conférée par la constitutioû de lu monarchie, art. 82, paragraphe 11, il
rite plaît de décréter ce qui Suit :
» Article unique. Sont amnistiés, ne pouvant plus être poursuivis, et
leurs procès considérés comme non-avenus, ceux des Portugais qui;
abusés et entraînés à servir d’instruments aux criminelles tentatives
des mouvements révolutionnaires de la nuit du 11 au 12 août dernier
dans cette capitale, du $7 dudit mois à Castello-Branco, et du t' sep-
tembre à Portalègré.
« Paragraphe unique. Sont excéptés de profiter de cet acte de clé-
mence, les officiers de l’armëê et de la marine, qui oubliant les devoirs
de l’honneur et de la fidélité, se sont mis à la tête de ces mouvements
révolutionnaires ou y ont pris part, et ediitre lesquels, poureé motif, it
y a eu des procédures légales.
« Donné au palai? des NecesSidadës, le 16décentbfel840.
I: LÀ Reinè; .
« Lecomte de Bomfim, Rodrigo daForisécà
Magalhaes, Antonio-Bernardo da Costa Ca-
brai, Florido Rodriguez Pereira Ferraz. *
bcccetix de t,A boîirSe. — La bourse a été aujourd’hui d’urié nullité
complété. Les spéculateurs attendent avec impatience la discussion re-
lative aux forts détachés, et. jusque là ils s'abstiennent de toute opéra-
tidn. Le 3 p. c. ouvert à 77 55 n'aéprouvéque dix centimes de variation:
il est monté à 77 45, puis est revenu à sûnedurs d’ouvefturë. Il ëri a été
de même pour le 5 p. c. qui est fait à 111 25.
Les actions de la Banque de France sont toujours un pe’d Offertes; lé
dernier dividende a été moins fort que les précédents, et l’oncraintqrië
le prochain ne soit encore plus faible. Les fonds belges sé maintiennent
dans les mêmes prix.
Après la bourse le 3 p. c. était à 77 40;
11 y a eu de la hausse sur les fonds espagnols. La dette âëtive est niori-
tée 231 [2 et la dette passive à 6 1)2. On remarquait beaucoup dé deman-
des. Les fonds étrangers n’ont pas varié.
isESÆit&sm
BrcxeLi.es, 10 janvier. — Pour la première fois, depuis près de sût
semaines, la malle-estafette de Paris est arrivée ici dans son temps nor*
mal, par le coûvoi du chemin de fer.
— Par arrêté royal, le sieur P. Verstraetçii de Meurs, commissaire
éxpêditeurà Bruxelles, est ndmaié courtier d’assurances et conducteur
de navires près de la bourse de cette ville eii remplacement du sieur
Dansaert, décédé. ___________
Oiuiiclire des Rejiis'éseiiIaEili.
Séance du 10 janvier.
(PRÉSIDENCE de m. faccon.) ,
L’ordre du jdur appelle la suite de la diseuSsion dn budget dé l’inte-
rleur.
Chapitre V. Service de santé.
Art. 1er, Service de santé 45,000 flr; . , .
m. Dîmes aîné. Je demanderai s’il né Serait pas possible d’opérer uilë
réduction sur cet article, qui avait été voté pour des causes qui n’exis-j
lent plus aujourd’hui. Ainsi par exempleles commissions instituées pour
confectionner le travail sur la pharmôcopéè et l’art dé guérir doivent
avoir terminé leur travail; et je penSe même que chaque année, il y d
un excédent sur cé chapitre. s
h. ce ministre de c'entériecr. 11 est vrai qué cet article’ présenté cha;
que année uti excédent, mais On remarque que c’est peut-être le seul
de mon budget Sur lequel on puisse désirer de voir un excédant, afin
d’étre en mesure de parer à F,éventualité d’une maladie épidémique qui
viendrait à Se déclarer pendant l’absence des Chambres : Quant aux
ëommissions dont vient de parler l'honorable membre, je ne sache pas
que leur travail soit terminé, à nioins qu’il n’ait été remis au ministère
avant mon entrée aux affaires.
m. dcbi'S aîné. L’année passée oit n’a dépensé que 22,000 fr. Je pensé
cjue dans la conviction où je suis que les ddiitmisSidnS Ont terminé leur
travail; je puis proposer une réduction de 5000 fr.
m. ce ministre de c'iNtérieur. Je me rallie à cette réduction, sous
la réserve d’examiner si le travail des commissions est terminé. Je m’fefî
expliquerai au second vote.
Le chiffre de 40,000 fr: est adopté: |