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1854. — N* 5UL
AftTVËKS, Samedi il novembre.
DIx-$ eu vleme an née.
E PRECURSEUR
fil ,'r, J* üVr DEPARTS D’ANVEUS : Pour Malin, et Rruxell. à 6-35, 9-40 Expres, 11,
bnemm UC Fbr. o-M), 4-I0, 7. 8-î». — Terrn. et Gand, 6-33, 11, 2-30 E, i-!5, 7. — Alost,
Ost., 6 55. 11. 2-50 E., 4-15. — Court., Mouse., Tourn. et Lille, 6-35,11, 4-15.—Cal.,
5«*'j Mm£ — 6'3;i> “»*•*». 7, 8-50 E. —Tirl., (iSS, 9-SOjf., IÏ, 2-50,7, 8-50 B~. -
land. St-Tiond «t tlass.,G-35, H,î 50.—Liège,&55 9-40 E., 11,2-50,8-50,Ver... Aii-la
Chap'/, Col.,6-35,9-40 E, 2-50,8 50 E.— Gladbach, Dusseldorf, Crcfeld, Ruhrort, 9-40 E.
n J, HL,,, . D’Anvers par Bcveren, St-Nicolns Lokeren et Gand, 6 30, ü-00. t •, 3. 6. —
rays qb wqbs . i)e Gand,0-20,9-10, n, 2-15,550.
PoTno • D’Anvers pour Breda, OuJenbosch, 7.30, 9.45, fi Ou tenbosch et Etten)
HOlianûO-DeigB . »-(). — De Breda. 6.05, 9.10 d Etten, 11-50, 5.10.
Journal Politique, Commercial, Maritime d Littéraire.
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lUIUilUOUiOi.lOi fr 13-50 par trimestre. Pour tont le reste delà Belgique, franc de port. ïr.
13. Pour la Hollande fr. 17; l'Angleterre, fr. 15 ; la France, fr. 22 ; l’Allemagne, fr. 18 ; les
Etats-Unis, le Brésil, les Indes, etc.,fr.27-50.
On s’abonne à Londres chez M. VV,Thomas 19. Catherine Street, strand, et chez M. E. Du-
mourirr, 5T^oks Court Cbanccry lane.
I*vsFitTioNs, 25 centimes la ligne. —Run. amfs. 50 centimes.
——————M————aa—«———■■!!!■ Il'lisa,A
11 Novembre.
BULLETIN POLITIQUE.
Du théâtre de la guerre nous recevons aujourd’hui d° une dépêche
de M. le général Canrobert, datée du 28 octobre, insérée au Moniteur
universel ; 2° une dépêche de Trieste, nous apportant le résume des
nouvelles do Constantinople du 30 et de Sébastopol du 28 octobre ;
â» une dépêche russe datée du 3 novembre et 4° un rapport du général
l.vprandi, inséré dans Y Invalide russe, et rendant compte de l'affaire
du 23 et 3° une dépêche de Marseille.
La dépêche russe du 3 novembre, celle qui donne les nouvelles les
plus récentes, contient la formule le plus habituellement employée par
le prince Menchikoff : Les travaux de siège continuent sans grands
résultats; les dommages sont peu considérables et immédiatement
réparés. Celte assertion, d’ailleurs sujette à contrôle mérite cette fois
d’être remarquée et ne nous parait nullement défavorable aux armées
alliées. Elle prouve, en effet, que les Russes se tiennent sur la
défensive.
Or, dans son rapport du 23, en rendant compte de l’attaque du gé-
néral l.iprandi, le prince Menschikoff annonce que l’armée russe a
commencé le cours de ses opérations offensives. La dépêche du 3 ne
parlant plus que de la défensive, on peut en conclure que le mouve-
ment offensif n’a pasété soutenu, ou même qu’il a été complètement
abandonné.
Ce qui peut fortifier cette opinion, c’est que la dépêche de M. le gé-
néral Canrobert ne paraît attacher qu’une minime importance à ce
mouvement. Elle le mentionne à peine, et se’borne h dire que la cava-
lerie anglaise a essuyé quelques pertes dans une charge poussée trop
vigoureusement. Quant aux deux redoutes emportées par les russes,
et que le prince Menschikoff manifestait dans son rapport l’intention
de garder et de fortifier, elle n’en parle même pas.
La dépêche de Trieste conlirme le fait d’une insurrection qui aurait
éclaté à Sébastopol le 26 de la part des Polonais et des Tartares, mais
elle aurait été réprimée.
Les armées alliées continu ient à recevoir de nombreux et impor-
tants renforts et le passage de troupes destinées pour la Crimée était
incessant à Constantinople.
La Presse, de Vienne, dit apprendre d’une source authentique que
les travaux du siège étaient tellement avancés, que la 5e parallèle
avait été ouverte, le tr novembre, et qu’elle serait complétée en 8 ou
10 jours ; c’es dors que commenceraient les opérations décisives.
Sébastopol a\extrêmement souffert du bombardement. Toutes les
rues étaient « ,4 dînes, et, en beaucoup d’endroits, les murs delà ville
étaient end
Les allh .aient l’intention de ne rien tenter contre le côté nord
de Sébas* ,:
Lesjoi aux de Vienne, répétant une nouvelle qu’ils avaient déjà
donnée, / “tendent qu’un grand conseil de guerre aurait été tenu le
27, à bon. du Mogador, pour arrêter les dispositions de l’assaut. Le
corps d“ ’'né à l’assaut devait se composer de -i0,000 hommes; le gé-
néral nrobert avait le commandement des premières colonnes ;
lord Raglan devait couvrir les derrières et les flancs droits de l’atta-
que, ’rnt, du reste, ori n’indique pas le jour, et qui, dans tous les cas,
n’ava.. pas encore eu lieu le 5 novembre.
D’après des lettres adressées de Saint-Pétersbourg à la Gazette na-
tionale de Berlin, Ja Russie pousserait ses armements jusqu’à l’épui-
sement le plus extrême : outre l’armée de réserve qui est actuellement
en nouvelle création, on préparerait, dès à présent, les cadres d’une
nouvelle armée de môme espèce qui seraient remplis an printemps
prochain au moyeu d’un nouveau recrutement général.
Les armements de l’Autriche se présentent avec des proportions
presque aussi considérables. Mais cette puissance s’est assuré de
giandes ressources par son dernier emprunt et par l’aliénation de ses
chemins de fer. Outre la nouvelle levée de 100,000 hommes dont on
parle depuis quelque temps, il est question maintenant de la réorga-
nisation de la garde nationale dans toute l’étendue de l’empire.
Le Moming-Posl nous apprend que le vicomte et la vicomtesse
l’almerston partiront de Londres, lundi prochain, pour Paris, d’où ils
iront directement à St-CIoiid, faire une visite de quelques jours à LL.
MM. l’empereur et l’impératrice des français.
On sait que l’on attache à Londres un but politique important à ce
voyage du ministre anglais. Il s’agirait de prendre de commun accord
les mesures pour pousser plus, énergiquement encore les opérations
de guerre contre le czar, au cas où il persisterait à vouloir soutenir la
lutte.
Les litres de l’emprunt turc sont tombés il y a deux jours à Londres
de 12, 5/4 prime à i p. c. d’escompte. Le résultat important paraît dû
à une chose insignifiante, signalée dans une lettre adressée par des
souscripteurs aux contractants, MM. Goldsmid et Palmer. Il paraît
que les bons à tirer en échange du paiement total de la souscription
portent la signature lithographiée des contractants de l’emprunt, tan-
dis que d’après tous les usages et pour toute sûreté cette si. nature
doit être manuscrite.
Ou assure que la flotte anglaise doit hiverner à Kiel pour surveiller
tout à la fois le Sun et les approches des golfes de Finlande et de
Bothnie, dès que l’état de la mer rendra la navigation praticable.
Les correspondances de Madrid, du 3 novembre, font pressentir un
changement de ministère.
M. Alende Salazar, dont on connaît les opinions ultrà progressistes,
conserverait seul son portefeuille.
On craint que la question dynastique ne soit soulevée dans l’a ssem-
hlée constituante. •
M. Salamanca a les meilleures chances d’être nommé député à Ali-
cante.
Nous apprenons par les correspondances do Berne que le Conseil
d Etat (pouvoir exécutif) du canton du Tessin, qui on le sait, avait
donné sa démission à la suite des élections pour le Conseil national,
dans lesquelles les oppositions coalisées de l’extrême droite et de
l'extrême gauche ont fait triompher leurs candidats, serait disposé à
retirer cette démission.
Quoiqu’il en soit, le Grand-Conseil du Tessin est convoqué en ses-
sion extraordinaire du U au 24 de Ce mois, pour délibérer, -outre
autres choses, sur la réforme de la Constitution, ce qui semblerait
bien indiquer que le Conseil d’Etat ne compte pas persévérer dans sa
première résolulion, et qu’il veut rester au pouvoir jusqu’à ce que
le Grand-Conseil se soit prononcé sur la question de réforme de la
loi fondamentale du canton.
On donne comme certain qu’un consistoire dans lequel seront nom-
més plusieurs cardinaux sera tenu à Rome le 13 de co mois.
Nous avons des nouvelles d’Alger du 3 de ce mois. Le Moniteur
nigérien ne signale pas do nouvelles opérations militaires dans le sud.
11 est donc a croire que l’ordre momentanément troublé dans quel-
ques tribus, et bientôt rétabli, n’a pas été troublé de nouveau.
Le Gassendi devait partir le 6 pour Philippevilte afin d’y prendre un
détachetement de zouaves qu’il doit transporter en Crimée. M. Larti-
gue, lieutenant-colonel du 25e de ligne, prend passage à hordde cc
steamer pour cette dernière destination.
---------------mMyaiiiraïlWTr '----------
Dépêches télégraphiques.
Londres, 11 novembre, au matin.
Consolidés 92 7(8 ; 3 0[0 différée 18 1[4.
Séance de la Chambre.
, La séance de la Chambre a présenté un vil'intérêt.’11
s agissait de vérifier les pouvoirs de M. Lamblin, élu député
a Bastogne, en remplacement de M. d’Hoffschmidt. La va-
lidité de sa nomination était contestée pour des motifs que
nous analysons d’après les débats du parlement :
, Le nombre des votants qui ont déposé leur bulletin
s elevait ù.........................318
-, Lorsque la boite a 'été ouverte, il
11 a constaté que...................514 bulletins.
Buis, après le dépouillement, on
eu a compté.........................521 dont un blanc.
Ainsi, d’une part,il s’est trouvé quatre bulletins de moins
Qu u n’en avait, été mis dans l’urne, et d’un autre côté, il y
en a eu trois de plus,en définitive,qu’il n’y avait d’électeurs.
AiRis ce n’est le tout :
beux étrangers, non naturalisés et n’ayant pas reçu
«g’Sénat, ont été admis à prendre part au vote ;
,. Lue personne dont le domicile est établi dans l’arron-
issement d’Arlon a voté à Bastogne; ce qui constituerait
"f faveur le privilège d'un double droit électoral;
j i .Luiin déux fils qui ne paient point le cens voulu par
‘ .01 > les contributions étant au nom personnel de leurs
eJes> ont voté quoiqu’ils n’en eussent pas le droit.
h’alùiwT ^ ^es *a'ls d’autant plus graves, que M. Lamblin
ment eiu Tu à uue très faible majorité, trois voix seule-
’ p1 fiu’ü n’y a plus de majorité, si l’on élague les bul-
ns dont on eonteste la validité.
M. Tesch qui le premier a pris la parole pour signaler à
la sérieuse attention de la Chambre ce que les opérations
électorales de Bastogne présentaient de vicieux, a établi
les faits que nous venons de résumer. Voulant qu’il ne res-
tât aucun doute et que la Chambre ne se prononçât qu’en
pleine connaissance de cause, il a demandé que l’admission
de M. Lamblin fut ajournée, jusqu’à ce que le gouverne-
ment eût. prit des renseignements à des sources officielles
et en eût fait son rapport à l’assemblée.
Les députés de la droite s’y sont opposés de toutes leurs
forces. Ou a vu MM. de Tlieux, Dumortier, Delehaye, Coo-
mans se mettre en frais d’éloquence, pour combattre l’a-
journement. Tous ont invoqué le respect dû aux listes
permanentes. Mais il leur a été répondu avec raison que,
quelque respectables que fussent ces listes, elles ne pou-
vaient virtuellement conférer l’indigénat à un étranger,
donner le cens électoral à celui qui ne l’avait pas, réhabili-
ter les incapables, établir un double droit avec un seul do-
micile. — Et c’est là précisément la question que la Cham-
bre est appelée à résoudre et uou celle des listes perma-
nentes.
Ces idées ont été très bien présentées et développées par
M. Verhaegen, puis par M. Frère-Orban qui a prouvé jus-
qu’à la dernière évidence que les orateurs de la droite
s’étaient placés sur un mauvais terrain.
L’ajournement a été prononcé par 49 voix contre 43.
M. de Naeyer a lu son rapport sur l’élection d’Anvers. La
conclusion en est que la majorité de la commission est
d’avis d’admettre M. Alp. Dellafaille, comme député.
Nous attendons la décision de la Chambre.
La députation du Sénat chargée de présenter au Roi
l’adresse votée par cette Assemblée, en réponse au discours
du Trône, a été reçue hier, à midi, par S. M. au palais
de Bruxelles.
Le Roi a répondu dans les termes suivants à l’adresse lue
par M. le prince de Ligne :
Messieurs,
L’adresse dont je viens d'entendre la lecture me donne une preuve
nouvelle des sentiments dévoués du Sénat et de sa juste appréciation
des circonstances où nous sommes. Jamais l’union ne fut plus néces-
saire peut-être qu’en ce moment.
Le Sénat, pour sa part, garantit à mon gouvernement son patrioti-
que concours.
Je lui sais gré de celte déclaration faite en des termes si bienveil-
lants, et je l’en remercie. Elle est d’un heureux augure pour les résul-
tats de la session qui vient de s’ouvrir, résultats qui, je l’espère, alter-
miront la bonne situation de notre cher pays.
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M. le mimsAc des travaux publics vient de faire distri-
buer aux membres des deux Chambres le compte-rendu des
opérations du chemin de fer pendant l’exercice 1853.
Ce rapport constate une situation des plus favorables et
vient à l’appui du paragraphe du discours royal où le cabi-
net fait espérer que, grâce à l’augmentation sans cesse
croissante des recettes du chemin de fer, l’exercice pro-
chain ne verra pas se produire devant la Chambre de nou-
vel les d emandes d’impôts.
Depuis rétablissement des chemins de 1er les dépenses
avaient constamment dépassé les recettes, et en 1850, il
existait de ce chef un déficit de 26,474,927 fr. 47 centimes.
Pendant l’année qui vient de s’écouler, au contraire, le
chiffre des recettes a été supérieur à celui des dépenses de
2,905,378 fr. 06 e.—Les premières se sont élevées à 27
millions 327,884 fr. 84 c.; les secondes seulement à 24
millions, 422,506 fr. 78 o.
Et dans cette somme il n’a pas été tenu compte des
réductions accordées pour les transports des départements
ministériels et qui se sont élevées à 742,001 fr. 16 cent.
Dans les états détaillés des recettes, nous trouvons que
le produit de l’exploitation pour le transport des voyageurs
représente les chiffres suivants :
1e classe . . . . 2,674,956 56
2e » .... 2,575,468 90
3e » .... 2,864,099 —
C’est à dire,.que les voyageurs des troisièmes classes
ont produit 200,000 fr. de plus environ que ceux des pre-
mières. Le nombre des voyageurs de la -lr,! catégorie a été
de 531,874 ; de la 2dc de 1,190,959 ; de la 3° de 2,817,750.
Ên somme,y compris les militaires, 4,685,259 voyageurs,
soit 233,955 de plus qu’en 1852. Cet accroissement a porté
principalement sur les voyageurs de première classe.
Dans cette évaluation, la station d’Anvers a eu la part
suivante :
Pendant les six premiers mois de l’année 1853, les recet-
tes à la station d’Anvers se sont élevées à 834,348 fr. 70 c.;
à savoir : transport des voyageurs 234,702 fr. 61 c.; baga-
ges : 15,320 fr. 56 c.; équipages : 402 fr. 90 c.; chevaux et
bestiaux : 12,918 fr. 60 c.; finances : 3,509 fr. 32 c.; mar-
chandises.: 550,667 fr. 25 c.Le télégraphe a produit 15,185
fr. 38 c.
Pendant le second semestre, les recettes se sont élevées
à 1,113,758 fr. 46 c., soit une différence en plus de 279,410
fi1. 76 c. Les recettes pour les transports de voyageurs ont
été de 339,551 fr. 06 c.; pour les bagages de 24,232 fr. 59
c.; pour les marchandises et finances de '105,653 fr. 13 c.
Le télégraphe a produit 22,715 fr. 22 c.
Le rapport donne un relevé général des dépenses de pre-
mier établissement du chemin de fer depuis le lr mai 1834
jusqu’au l‘ janvier 1854 ; ces dépenses se sont élevées à la
somme de 171,359,875 fr. 54 c.
Chemin de fer.
On lit dans le Moniteur :
L’administration du chemin de fer rhénan vient d’inviter l’adminis-
tration belge à suspendre momentanément tout transport de mar-
chandises sur Cologne, cette station se trouvant encombrée de plus
de 300 wagons belges chargés, cl la douane, malgré tout son zèle, ne
parvenant guère à décharger plus de 30 wagons par jour.
Ce n’est pas la première fois qu’une pareille situation,
fort préjudiciable au commerce et à notre chemin de fer
national, se presente. Il serait à désirer que les autorités
prussiennes prissent des mesures efficaces, soit en aug-
mentant le personnel des verificateurs, soit, en prolongeant
le travail des douaniers, pour y remédier.
Ou se plaint chaque jour de la pénurie du matériel de
notre chemin de fer; cette pénurie doit être d’autant plus
sensible quand des centaines de wagons se trouvent forcé-
ment retenus en Prusse.
On lit dans le Moniteur :
Le gouvernement du roi a été officiellement informé que l’intention
des gouvernements français et anglais, en cas de continuation delà
guerre avec la Russie, est de faire établir, au printemps prochain, un
stricte blocus des ports russes dans la mer Blanche et dans la Balti-
que, aussitôt que les bâtiments de guerre pourront reprendre leur
stalion dans ces parages. Le blocus commencera immédiatement
après l’arrivée des bâtiments à leur destination, et sera maintenu,
sans exception et avec la plus extrême vigilance.
En outre, il a été notifié au gouvernement du roi que les amiraux
français et anglais dans la mer Noire, ont reçu l’ordre des deux gou-
vernements d’étendre le blocus des bouches du Danube à tons tes
ports de la mer Noire et de la mer d’Azof qui sont encore au pouvoir
de l’ennemi, et que ces ordres seront mis à exécution dans le plus
bref délai possible.
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Nouvelles de la guerre.
On lit dans le Moniteur français :
« Le maréchal ministre de la guerre a reçu la dépêche télégraphique
suivante du général Canrobeit :
« Quartier général devant Sébastopol, le 28 octobre 1834.
» Les travaux de siège continuent. Le 25, l’armée russe s’est mon-
trée dans la plaine de Balaklava; il n’v a pas eu d’engagements sérieux,
mais la cavalerie anglaise a essuyé, quelques pertes dans une charge
poussée trop vigoureusement contre l’èu«euii. Le lendemain 20, 3000
hommes de la garnison sont sortis de Sébastopol et ont attaqué la
gauche des Anglais. Cette attaque a été repoussée et l’ennemi rejeté
dans la place avec des pertes considérables. »
Nous recevons les dépêches suivantes :
« Trieste, jeudi soir 9 novembre.
» Le paquebot arrivé aujourd'hui de Constantinople apporte des
nouvellès de Constantinople du 30 octobre. Le vapeur anglais le
Banshee, venant de Crimée, et arrivé aujourd’hui de Constantinople,
apporte la nouvelle que la canonnade continue vivement, et que les
pertes sont grandes de part et d’autre.
» L’attaque par mer n’a pas été renouvelée.
» Le général Ludèrs commandait, dit-on, les troupes russes qui
opéraient des sorties. Les positions turques près de Balaklava ont été
prises par les Russes. Les Turcs et la cavalerie anglaise accourue à
ieur secours ont fait des pertes sensibles.
» Nota bene. Cette dernière partie de la dépêche se rapporte proba-
blement à l’affaire du 23 octobre, près de Balaklava.
(Autre dépêche.)
« Trieste, jeudi 9 novembre.
» Le paquebot apporte des nouvelles de Constantinople jusqu'au 30.
— A la date du 26, le bombardement de Sébastopol continuait vigou-
reusement. — Dans l’intérieur de Sébastopol, les Polonais, ainsi que
les Tartares, avaient tenté une insurrection dans le but d’amener la
reddition de la place ; mais cette insurrection avait été réprimée par
la force.
» Les Anglais essayaient toujours d’incendier les vaisseaux russes
dans le port intérieur de Sébastopol.
» Le général Canrobert avait donné l’ordre d’embarquer à Constan-
tinople 50 canons de gros calibre.
» La Porte, disait-on, formait une nouvelle armoede 50,000 hom-
mes pour faire la guerre en Asie. „
» 2,400 hommes de troupes égyptienues étaient arrivés à Constan-
tinople ; 8,000 étaient aussi attendus prochainement d’Alexandrie.
» Les russes avaient pris leurs quartiers d’hiver près de Kars.
» Le passage des renforts anglo-français, à destination de Crimée,
continuait à Constantinople.
» Les nouvelles de Trébizonde, du 20 octobre, portent que le cho-
léra sévissait au camp de Tclmruk-sou. Le 18, le nouvel état-major
turc était arrivé à Kars; des renforts avaient été envoyés à Battoun.
Les bachi-bouzoucks continuaient à infester la route d’Erzeroum ; ils
s’y étaient fortifiés et avaient refusé de livrer les assassins du capi-
taine Bezilaut.
» Le choléra semblait diminuer au Pirée, à la date du 3 novembre.
Les troupes françaises en étaient exemptes.
» La salle des séances du parlement grec avait été incendiée, et l’on
soupçonnait que le feu y avait été mis par malveillance. »
(Dépêche russe.)
» Berlin, jeudi soir. „
» Saint-Pétersbourg, 7 novembre.
» Le prince Menschikoff mande, en date de Sébastopol, 3 novembre
au soir, que les travaux de siège continuent sans résultat visible ; que
le feu des batteries anglaises était plus faible que les jours précédents,
et que les dommages causés aux Russes par les batteries alliées étaient
peu considérables et immédiatement réparés. »
Lu dépêche suivante est empruntée au Times :
» Vienne, 8 octobre.
« t.a Presse apprend d'une source authentique que les travaux du
siège «Raient tellement avancés que la troisième parallèle avait été
ouverte le 1lr novembre, et qu’elle serait complétée en huit ou dix
jours; (“'est alors que commenceraient les operations d«;cisives. Sébas-
topol avait extrêmement souffert du bombardement.
« Toutes les rues étaient en ruines, et, en beaucoup d’endroits, les
murs de la ville étaient endommagés. Les alliés n’ont l'intention de
rien tenter contre le côté nord de Sébastopol. Il y a de bonnes raisons
potir croire que l’Autriche et la Bavière sont arrivées, aujou.id’hui, à
s’entendre d’une manière satisfaisante. »
Marseille, vendredi soir.
Le Thabor, parti de Constantinople le 2 novembre seulement, à
cause du mauvais temps, est arrivé aujourd’hui avec les correspon-
dances, du 30 octobre.
Les nouvelles de Sébastopol sont du 28 octobre.
A celte date, la tranchée était ouverte à 230 mètres de la place. Le
tir était repris la nuit au clair de lune, et une fusillade incessante
(hait (lirigée'contre les embrasures des remparts.
Les déserteurs de l’armée ennemie évaluent à 3,000 le nombre (les
Russes tués pondant le si«;ge.
La pierre crayeuse du sol ou la tranchée doit être ouverte est très
difficile à entamer, mais, le 28 octobre, on espérait que la place serait
pi ise dix jours plus tard.
Les nouveaux canons à la Lancaslre continuent à tirer sur la Hotte,
qui se trouve presque entièrement cachée dans le port intérieur.
Le Journal de Constantinople porte de 4 à 3,000 le nombre des Rus-
ses mis hors de combat devant Balaklava, et évalue à 1,300 hommes
les pertes des alliés.
Les trois dernières redoutes prises par les Russes leur ont été enle-
vées le 26. Les chasseurs d’Afrique se sont signalés d’une manière
éclatante dans cette action.
En Asie, les Russes augmentent les fortifications de Bayazid, où ils
établiront leurs quartiers d’hiver. On disait qu’ils marchaient sur Kars.
Mustapha-Pacha,en]uRendant Ismaïl-Pacha,avaitréorganisé ses trou-
pes et distribué des habillements et des remèdes. Il attend l’ennemi.
Le brigandage paralyse le commerce en Asie. (hutep.)
Vienne, vendredi.
D’après le Fremdenbtalt de Vienne et d’après d’autres nouvelles
digne de foi, Omer-Pacha veut commencer incessamment des opéra-
tions sur le Prulh, en Moldavie. L’ordre lui a été déjà transmis de
Constantinople.
Ou lit dans le Lloyd du 8 :
Suivant des nouvelles authentiques du camp des alliés devant Sé-
bastopol, en date du 2, les travaux du siège du côté sud de la ville
sont si avancés qu’on travaillait le 1er à la troisième parallèle. Elle (le-
vait être terminée au bout de huit à dix jours, et les opérations déci-
sives commencer alors. .
Ni ces nouvelles, ni celles qui parviennent par la Russie ne disent
que le feu contre Sébastopol sois suspendu ; seulement le rapport du
prince Menschikoff porte que le bombardement a été plus faible le lr.
Les (légats causés à la ville sont considérables ; des rues entières
sont devenues des amas de décombres ; les murs sont endommagés
en plusieurs endroits. Les nouvelles russes prétendent qu’ils ont été
réparés, niais celles qui viennent du camp des alliés représentent ces
réparaîions comme impossibles à cause du bombardement.
« Les hôpitaux d’Odessa sont encombrés de malades, ramenés par
Pérécop. Il va être organisé deux nouveaux hôpitaux. Les croiseurs
anglo-français paraissent presque chaque jour devant le port, mais
ils se tiennent hors de la portée des canons. Il arrive de nombreux
fugitifs de la Crimée. Les Tatares pillent toute propriété russe sans
exception. »
Paris, samedi, matin.
Le Moniteur ne contient rien, ce matin, de relatif aux affaires
d’Oricnt.
On a reçu ici hier soir des nouvelles d’Athènes confirmant la „nou-
velle, déjà parvenue par voie de Trieste, de l’incendie du Palais légis-
latif. Ce sinistre a fourni aux troupes françaises l’occasion de rendre
de grands services à la population hellénique. Elles ont travaillé avec
une ardeur et un dévouement extrêmes à arrêter les progrès du fléau.
UAsmodée était arrivé et le général Mayran sc disposait à s’embar-
quer le 6 sur ce vapeur pour se rendre en Crimée. (Ind.)
l’our compléter le rapide récit «le l’affaire du 13/25 octo-
bre, nous donnons le rapport détaillé du lieutenant-géné-
ral Liprandi, chef de la 12* division d’infanterie, sur cette
affaire. En même temps que ce" rapport, qui lui a été trans-
mis par l’aide-de-camp général prince Menchikoff, S. M.
l’empereur a reçu le drapeau et le guidon turc,dont il y est
parlé.
Depuis le 13 25 (jusqu’au 15.27) inclusivement, l’ennemi n’avait rien
entrepris contre la position occupée sur ses derrières par le détache-
ment dû lieutenant général Liprandi. Dans ces memes journées, le
feu des batteries anglaises contre Sébastopol avait été beaucoup plus
faible. Les batteries françaises avaient encore continué une canon-
nade assez vive, mais, comme avant, ne nous avaient pas occasionné
«le dommages importants.Notre artillerie répondait avec un tel succès,
qu’une nouvelle batterie, élevée dès le 11/23 par les Français, à 200
sagônes du bastion n° 4 et destinée à contenir environ 30 pièces, n’a-
vait [m être armée jusqu’au 13/27, par suite du feu meurtrier à mi-
traille dudit bastion.
Rapport du lientenant-géncral 'Liprandi, à l’aide-de-camp général prince llensclti-
k'iü’, eu date dn 14/26 octobre.
« D’après les ordres de V. M., les troupes de la division confiée à
mon commandant et celles qui lui sont attachées , ont exécuté, le
13'25 octobre, un mouvement général en avant, depuis le village de
Tchorgoun, et ont attaqué les fortifications des hauteurs formant la
vallée de Kaetÿkaï. _
« Conformément à la disposition que j’avais donnée la veille, toutes
les troupes du détachement sortirent, à 3 heures du matin, du village
de Tchorgoun, par deux défilés. Le régiment de chasseurs d Lkranie,
sous le commandement du général-major Laboutsky, marcha par le
défilé principal conduisant de Tchorgoun à Kadykoé, avec 4 pièces de
la batterie de position n° 4 et 6 pièces de la batterie légère n° 7. Ces
troupes avancèrent avec précision, et, en approchant des hauteurs de
Kadykoé, ouvrirent leur feu sur les redoutes n“ I et 2; après elles, le
régiment d’infanterie d’Azoff, le 4,nc bataillon du régiment du Dnièprc
avec quatre pièces de batterie de position et six pièces de. batterie
légère, se mirent en mouvement, sous le commandement du gépéral-
mnjor Semiakine. Par le second défilé, conduisant à la vallée «le Baï-
dar, avancèrent sous le commandement du général-major de Gribbe,
les trois premiers bataillons du régiment d’infanterie du Dnièprc,
avec six pièces do batterie légère, quatre pièces de batterie de posi-
tion, une sotnia du régiment n0 53 de cosaques du Don et un escadron
du régiment combiné de lanciers.
» Le général-major de Gribbe, s’étant porté en avant,, occupa le vil-
lage de Kamery, après avoir envoyé la sotnia (le Cosaques dans la
direction de la vallée de Baïdar. Simultanément avec ce mouvement
le général-major Sémiakine, en se portant en position par la gauche
du régiment d’Ukraine, à la faveur du feu de l’artillerie et d’une chaîne
de tirailleurs formée par la 2e compagnie du bataillon de tirailleurs,
avec les hommes armés de carabines du régiment d’infanterie d’Azoff,
s’avançait rapidement avec ce dernier régiment en deux lignes par
colonnes de compagnie, n’ayant pas plus de 100 pas d’intervalle entre
les lignes, et en troisième ligne le 1r bataillon du régiment d’Azoff, et
le 4>É bataillon du régiment du Dnièpre, par colonnes d’attaque.
» Après s’étre approché dans cet ordre jusqu’à la distance de pas
plus de 150 pas de la hauteur fortifiée de l’ennemi, le général-major
Sémiakine ordonna l’assaut. Les compagnies se portèrent rapidement
en avant, et à 7 t/2 heures le régiment d’Azoff avait planté ses dra-
peaux sur les fortifications. Les trophées sur ce point ont été trois
pièces de rempart et un camp. Dans cette redoute, la perte de l’en-
nemi rien qu’en morts a été de plus de 170 hommes.
» En même temps, l’ennemi, en présence de la rapidité avec la-
quelle la hauteur principale avait était occupée, et voyant avancer le
régiment des chasseurs de l’Ukraine, abandonna les redoutes n03 2 et
3 (la première armée de deux pièces et la seconde de trois)' cui furent
immédiatement occupées par nos troupes. Le régiment de chasseurs
d’Odessa avec la batterie l«;gère n° 7, sous le commandement du co-
lonel Seudert, se porta sur la redoute n°4 ; mais l’ennemi terrifié sur
ce point aussi n’attendit pas notre attaque et abandonna la redoute,
dans laquelle il y avail trois pièces. De plus, dans toutes les redoutes,
l’ennemi avait laissé ses tentes, scs magasins à poudre et ses outils
du génie.
» Aussitôt après l’occupation des redoutes, j'ordonnai aux troupes
de s’y établir. Je fis serrer immédiatement la redoute, n° 4, par la rai-
son qu’elle était trop avancée, et j’ordonnai d’cncloucr ses canons, (le
briser les roues-'de leurs affûts et de jeter les pièces au bas de la
montagne. Lorsque ces ordres furent exécutés, les troupes qui avaient
occupé cette redoute rallièrent la ligne générale des antres corps.
» La brigade de hussards de la 6“ division de cavalerie légère, sous
le commandement du lieutenant-général Ryjoff, qui accompagnait le
détachement, fut postée à l’aîle droite de nôtre ligne générale de ba-
taille avec la batterie légère à cheval n° 12 et la batterie cosaque de
position n° 3. Pendant le mouvement des troupes en avant, l’artillerie
du Don se porta rapidement en avant, et s’étant mise en position,
contribua par son feu bien dirigé au succès de l’attaque générale.
» Lorsque toutes les redoutes eurent été occupées, je fis avancer la
cavalerie, avec le régiment n° I des Cosaques de l'Oural, et trois sol-
dats du régiment 53 des Cosaques du Don, sur le camp ennemi situé
sur l’autre versant des montagnes. Notre cavalerie se porta rapide-
ment en avant jusqu’au camp même; niais, accueillie en flanc par le
feu des tirailleurs ennemis, et de front par la cavalerie anglaise, elle
fut obligée de faire halte, et ensuite elle vint reprendre sa première
position à l’aile droite de l’ordre général de bataille,en faisant potence
en arrière.
» Alors, le général-major Jabokritsky, avec un détachement du ré-
giment d'infanterie de wiadimir (trois bataillons) et de celui de Souz-
(ial, dix pièces de la batterie de position n° 1, quatre pièces de la bat-
terie légère il" 2 de la 1 (>° brigade d'artillerie, deux compagnies du
bataillon de tirailleurs n» 6, deux escadrons du régiment de hussards
du grand-duc. de Saxe-Weimar, et deux sotnias du régiment n° 60 de
Cosaques (de Popoff), se porta sur les hauteurs à droite de notre cava-
lerie et les occupa.
«A peine notre cavalerie avait-elle en le temps de se former en batail-
lon au-delà du flanc droite de notre infanterie, que sur l’autre versant
de la montagne où se trouvait la redoute n° 4, se montra la cavalerie
anglaise,forte de plus de 200(1 hommes. Son attaque impétueuse enga-
gea le lieutenant-général Rcyjoff à sc replier sur la roule de Tehorgun,
pour attirer l'ennemi. En même temps, je fis avancer vers mon aile
droite le régiment combiné de lanciers, sous le commandement du
colonel de Yeropkine, qui arrivait de Baïden, au détachement du gé-
néral-major de Gribbe, et j’ordonnai à ce régiment de se porter der-
rière l’infanterie, dans un lieu couvert. L’ennemi exécuta une charge
des plus opiniâtres, et, nonobstant le. feu à mitraille bien dirigé «le
six pièces de la batterie légère n“ 7 et celui des hommes armes de
carabines du régiment de chasseurs d’Odessa , et d’une compagnie du
4'“ bataillons de tirailleurs qui se trouvait à l’aile droite, ainsi qu’une
partie du feu de l’artillerie du détachement du général-major Sabo-
kritsky, il s'élança sur notre cavalerie, mais en ce'moment trois es-
cadrons du régiment combiné de lanciers l’attaquèrent en flanc.
Cette charge inopinée exécutée avec précision et vigueur eut un
brillant succès ; toute la cavalerie ennemie en désordre se précipita
en arrière, poursuivie par nos lanciers cl par le feu de nos batteries.
Dans cette attaque, l’ennemi a eu plus de 400 hommes tues, 60 blessés
ramassés sur le champ de bataille, et nous lui avons fait 22 prison-
niers, dont un officiers supérieur.
» Un escadron de chasseurs à cheval d’Afrique sc lança sur le dé-
tachement du général-major Joboritzky ; ayant tourné le flanc gauche
de la batterie de position,il pénétra jusqu’à celle-ci, à travers lâdiainé
des tirailleurs, et commença à sabrer les tirailleurs. D’autres esca-
drons accouraient à sa suite. Alors, deux bataillons du régiment de
Vladimir sous le commandement du général-major Joboritsky < n per-
sonne, se précipitèrent en avant à la baïonnette, et contraignirent la
cavalerie ennemie à reculer et elle fut poursuivie jusqu’au pied de la
montagne par le feu bien dirigé des cosaques à pied de la mer Noire,
armés de carabines et des tirailleurs. Plus de dix cadavres et plu-
sieurs chevaux restèrent sur le carreau. On lit trois prisonniers et
t’officier qui avait commandé l’attaque ennemie fut tué. Remarquant
que l'ennemi commençait à amener des troupes fraîches à son aile
gauche je renforçai mon aile droite et disposai toutes les troupes du
détachement dans l'ordre suivant :
Un bataillon du régiment dn Dnièpre occupe le village de Kamary ;
le régiment d’infanterie d’Ayoff et le lPr bataillon de celui du Dnièpre
furent chargés de défendre la redoute nu 1. Un bataillon du régiment
de chasseurs d’Ukranie fut laissé dans la redoute n° 2 et un autre
bataillon du même régiment dans celle du n° 3, près de la laquelle
furenfégalement disposés tout le régiment de chasseurs d’Odessa,
deux bataillons du régiment du Dnièpre et un bataillon de chasseurs
do celui d’Ukraine. Toute l’artillerie lut placée dans des dispositions
avantageuses , la cavalerie resta comme avant sur le flanc droite de
l'infanterie ; toutefois l’ennemi ne lit plus de nouvelle attaque et cessa
sa canonnade à 4 heures de l'après-midi.
» Dans la prise d’assaut d’une aussi forte position, je considère
notre perte en infanterie comme fort insignifiante, celle de la cavale-
rie a été plus importante. Ci-joint une liste rapidement dressée con-
cernant cet objet.
(Celte liste comprend 6 officiers supérieurs et subalternes cl 252
hommes tués; 1 général, 19 officiers supérieurs et subalternes et 292
hommes blessés/)
» Je suis redevable du succès de cette journée an zèle et aux sages
dispositions de MM, les chefs particuliers, ainsi qu’au courage et à
l’ardeur de toutes les troupes. Plus particulièrement, le générai-major
Sémiakine, chef de la première brigade de la division confiée à mon
commandement, et sous ses ordres le colonel de Krudener, comman-
dant du régiment d'infanterie d’Azoff, qui avaient été chargés d’-La-
quer la plus forte redoute n° 1, située sur un mamelon élevé et ! ès-
escarpé, ont personnellement donné l'exemple du courage et de la
sagesse des dispositions. L’attaque du régiment d’infanterie d'Azoff a
été exécutée avec audace, célérité et décision ; la 2e compagnie du Ie
bataillon de tirailleurs, sous le commandement du capitaine en se-
cond Kalakoutsky, six pièces de la batterie légère nu 6, sous le com-
mandement du lieutenant-colonel Afanassieff, et quatre pièces de la
batterie de position n° 4, commandées par le lieutenant Posnikoff, qui
accompagnait cotte colonne, ont agi avec précision et célérité, et faci-
lité ainsi la prise de la hauteur.
» Lorsque la cavalerie ennemie a chargé, et tandis qu’on la repous-
sait, huit pièces de la batterie légeren0!, qui sc trouvaient près du
régiment de chasseurs d’Odessa, dirigées pur le capitaine Boianoff,
commandant dé la batterie, ont fait le plus de mal à la cavalerie
ennemie, par la précision de leur feu à mitraille.
» Toutes les opérations de l’artillerie de la 12"’c brigade de cette
arme, dirigées par le colonel Ncmoff, commandant de cette brigade,
ont été couronnées d’un brillant succès.
» Le colonel d’état-major Guersivanoff et l'aide de camp de Y. M.,
capitaine de corvette baron Willebrandt, que V. M. m’avait envoyés et
qui se sont trouvés auprès de moi pendant toute la durée du combat,
m’ont été des aides fort utiles, transmettant avec la plus stricte exac-
titude tous mes ordres aux troupesqui se trouvaient on première ligne.
« Avec le présent rapport j’ai l’honneur dn présenter à Y. M. le dra-
peau et le guidon turcs pris (laiw la redoute n° 1. « (Inv. russe.)
Nous reproduisons, d’après la Gazette d’Augsbourg, le
texte de la dépêche autrichienne du 23 octobre,adressée au
ministre autrichien à Berlin,en réponse à la Note du cabinet
prussien dn 13. Elle est ainsi conçue :
« Le cabinet royal n’a fait que répondre à notre propre désir lorsque,
comme il le fait remarquer dans sa dépêche du 13 octobre, il a soumis
à son examen l’ensemble de nos communications du premier octobre.
Nous avons pu provoquer cet examen avec la pleine asimrance que
ses résultats,quoique gros de conséquences pour toutes les parties in-
téressées,ne serait certainement pas de nature à faire attribuer à notre
manière d’agir les causes d’une scission que nous pouvons à peine
nous résoudre à considérer comme possible.
» Nous avons toujours été loin dé vouloir restreindre en aucune
manière le droit de la Prusse de décider librement et par elle-même
sur les actes que nous avons nous-mêmes posés d’une manière indé-
pendante. Déjà dans la convention d'avril comme dans les négocia-
tions qui l’ont précédée, nous nous sommes réservé la liberté de
prendre des mesures indépciidanles.cl d’agir d'après les circonstances,
en tant que celles-ci seraient en plein accord avec les principes de
ladite convention. .
» Pourquoi donc nous opposer avec tant de persistance que nous
avons agi d’une façon indépendante, si cette manière de procéder |