Full text |
1864. — N’ 3.
Âmm, Dimanche 3 Janvier.
Vingt-neuvième année.
&««&¥■*
ff.cedtPubUeiU
Montagne dn la tour pour le*
Annonce* dncette 'ville.
ROTTERDAM.'ht. Il ,|NYGH,pOUf
tonies les aniiouco.* cesPay»-Ba»,
PAUS», HAVAS.
î LOS DUES. M- W“ UTT1MG, S
Palsgrave Place Strand.
AIX-LACBAPELLS, BËNUATH
et YOGBLSANG, libraire*
BERLIN, EMILE BOUE, »
BREME, J. G. HEYSE, »
COLOGNE, LENFEDD, »
SAMBOCRG, HOFFMAN
et CAAPE, »
villis, GEROLD et FILS >
Sn»eptlosfi9 t
Annonces . . . 0.75 jla ligne
Réclam, flndujourn. 0.60 »
fait» divor»
Corps du journal fr. 1.00 »
LE PRECURSEUR
«foirai Folïliqiie, Commercial, Maritime, Artistique et Littéraire.
CHEMINS DE FER DE [L’ÉTATD’A# ï»KS : Pour Maure» ai Bruxelles A 6 h. 15, 9.15 E.
1« cl., 10 30, 1,8.30 E. 1-cI., *.36, 7.46, 9.30 - Liorra 7, 11.30, 6, 9.10. — Term. et Gand 6.16, 10.30.
1, 3.30 E. 1" cl., *.36, 7.45, — Alost 6.16, 10.30, 1, 3.30 E 1» cl.,- 7.45. — Lokeren 6 15, 10.30,
*.35. — Ninove, Graimn., Lessines, Atb, (par Bruxelles), 6.15. 1, 3.30 E. 1* cl., — Bruges etOstende
6 -16,3.30 E. 1“ cl., *.35. — Courtrai, Mouscron Tournai, et Lille 6.15, 10.30, 3.30 E., !• ci., *.35.
— Calais 6.15, 7.80, 10.30, 4.35 1« et S« cl. — Louvain, Tirlcm, L ége et Verviers 6.15, 9.16 E. 1 e ci..
10.30 E., 1, *.35 (7.45 Tirlem.) 9.30 E. 1- etî« cl. — Landon 6.16,1j.30, 1, 4.35. — Aix-la-Chapelle et
Cologne (6.15 Aix), 9.15 B. 1“ cl., 10.30 E. le cl., 1, 9.30 E. 1’ Cl.— Gladbacli, Dusseldorf, Crefeldet
Ruhrort 9.16 E. le cl.,(1 Gladbach) 9-30 E.te cl.
Toute* les communications doivent être adressées à
M. P. A. Delà Montagne, Directeur-Gérant.
JSttreaax : rae de l’Ammsa, N° 1
Le Journal rendra compte de tous les ouvrages dont on
lui enverra 2 exemplaires.
Anvers, 3 janvier.
La Diète germanique est, croyons-nous, fort embarrassée
et ne sait de quel côté prendre vent. Sa dernière séance de
jeudi dernier résume plusieurs phases de la question des
duchés, mais sur toutes la Diète est restée indécise.
Les commissaires civils dans le Holstein avaient sollicité
de promptes instructions sur l’altitude qu’il leur convenait
de prendre devant la présence du duc d’Augustenbourg à
Kiel. —La Diète a répondu qu’on laissât le prince vivre
paisiblement au milieu des Holsteinois comme simple
homme privé. Or, chacun sait que l’entrée du prince à Kiel
ne s’est pas faite le moins du monde comme homme privé.
Le prince reçoit des députations, a sa cour au petit pied et
lance des proclamations « à ses fidèles sujets. «
La Diète a ajouté que si le prince cherchait à sortir de sa
position privée, « il faudrait agir en conséquence... # Ce
serait de la rouerie si ce n’élait de la faiblesse.
La Diète, en second lieu, a parlé de la question de suc-
cession. Ici encore elle n’a rien décidé, ni sur la question
elle-même, ni sur la marche qu’il faudrait suivre pour
arriver à solution. D’après l'Europe, quelques petits Etats,
comme Nassau et Mecklembourg, se sont montrés favora-
bles à la Prusse et à l’Autriche et semblent ne pas vouloir
souffrir que la Diète prenne à ce sujet des résolutions pré-
cipitées. .
Un point important encore, autour duquel la Diète a
tourné sans réussir à prendre pied, est la proposition du
comte Russell de réunir une conférence prenant pour base
le traité de Londres. La Diète entrerait sans déplaisir dans
une Conférence, — car, pensons-nous, la question des du
chés commence à l’inquiéter autant qu’elle nous inquiète-
mais elle ne veut pas entendre parler du traité de Londres.
Elle serait donc plus prête à accepter le Congrès restreint
de M. Drouyn de Lhuys, qui laisse chacun libre de choisir
son terrain.
Seulement quel est le terrain que choisira la Diète, le
raité de Londres écarté?
Voici les conclusions de M.Von der Pfordten, de Berlin,
chargé par la Diète de faire un rapport sur la question de
snccession :
1° Les protocoles de Londres n’ont aucune validité lé-
gale pour la Confédération germanique, puisqu’ils ont été
passés sans l’assentiment de cette dernière.
2* Le prince Frédéric d’Auguslen bourg est de droit din-
de Holstein et doit êlre reconnu comme tel parla Confé-
dération.
3* Dans le cas où la Diète germanique ne parviendrai!
pas à s’entendre sur celle question, il faudrait, d’après la
Constitution du Holstein, consulter les Etats du duché sur
la question de savoir lequel des agnats devra succéder à
feu le duc légitime, Frédéric VII de Danemark.
Ces conclusions n’ont pas encore été présentées à la
Dîèle. Elles ont cet avantage d’être nettes et de poser la
solution devant le votepopulaire. il faut remarquer que
si la Diète les adopte, elle ne fera que reconnaître lés faits
accomplis, car les conclusions ne portent que sur le Holstein
et la proclamation du prince d’Aüguslenboura dans toutes
les villes du Holstein équivaut à la solution du troisième
point des conclusions.
Entre les faits accomplis et le maintien pur du traité de
Londres, la question est posée et jamais, pensons-nous,
une conférence (ou un Congrès restreint),n’a eu à traiter une
question plus simple, d’autant p'us simple que nilÂn
gleterro, ni la France, ni les grandes puissances alleman-
des, ni même le Danemark ne tiennent essentiellement au
maintien du traité de Londres,
Tout cela ÊÎTEider n’est pas franchi, mais jusqu’ici il
ne l’est pas; aussi ignorons-nous pourquoi tous les jour-
naux ce matin respirent la poudre. Nous ne riions pasqu il
n’y ait dans Jes esprits un grand mouvement d’inquiétude;
jl est certain que beaucoup de peuples fatigués d'une lon-
gue immobilité cherchent à changer de position, - il est
certain que sur tous les points de 1 Europe des problèmes
brûlantssont posés, mais qu’y a-t-il là de nouveau ? Pour-
quoi le danger est-il plus grand aujourd'hui qu’il ne l’était
hier ? ..... ,
L’empereur Napoléon oubliant déjà son dilemme : le
Congrès ou la guerre dit q.uil « a confiance s dans le
maintien de la paix.
Le roi de Prusse dans sa réponse à l’Adresse de la Cham-
bre des députés proclame sans doute « qu’il conduira la
question des duchés à leur fut d’une façon digne-dela Prusse
eide!’Allemagne,«mais en ajoutantqu’on ne peut exiger de
lui «qu’il se retire arbitrairement,sans égaj*d qu* relations
internationales de la Prusse, des traités conclus en 1852.»
Leroi d’Italie a parlé comme toujours de la délivrance
de i’Itaiie « mais il ajoute qu’il ne se laissera imposer par
personne lé moment décisir. »
A Copenhague une reconstitution de ministère a eu lieu.
M. l’évêque Monrad remplace M. Hall, mais la politique
des deux hommes est la même.et d’après les dernières nou-
velles,l'évêque Monrad serait prêt à proposer à l’Allemagne
ia séparation administrative pleine et entière non-seule-
ment du Holstein,mats de la partie allemande du Schleswig
— c’est-à-dire toujours lès concessions.
Les nouvelles de Hongrie annoncent qus la proclama-
tion de l'avocat KossjjjJi reste absolument sans effet,qu’elle
est considérée comme un tour d’adresse indigne d un
peuple et que c’est la portion raciicalq surtout de la Hon-
grie qui la désavoue. Nous n'avons donc pas vu, a notre
avis, depuis longtemps une journée à nouvelles plus paci-
fiques, et c’est celle-là précisément que choisissent la plu-
part pour emboucher les trompe tes guerrières. — Ce sont
des trompettes d’étrennes ; elles déchirent les oreilles mais
ne font pas d’autre mal.
Rapport de la ^.umiission des Vœux
AU CONSEIL SUPÉRIEUR DE L'I.N'DUSTAÎE E l DU COMMERCE.
La Commission des vœux vient de publier i im-
portant rapport dont elle avait été chargée parle
Conseil supérieur de l’Industrie et du Commerce. La
Commission se composait deMM.F, Braçonier(Liège),
président; DeBrouckere (Roulers); Fisco, inspecteur
général au département des finances; Félix Gende-
bien, inspecteur général an département des travaux
publics, Joffroy (Anvers) ; Kegeijan (Namur) ; et Ch.
Sainctelette (Mons), rapporteur.
Le travail que nous nous proposons d’analyser,
friîl'+ des travaux, résumé des discussions de cette
commiss’on’ e?t> à diver3 Points de vue, tout-à-fait
djo-ne ile* fixe'” l’attention. Il traite de questious au
plus liaut point intéressantes pour le commerce et
l’industrie; il est clan’ et precis dans la forme, il e -
pose nettement les faits m arguments, il est lone
mais d’un bout à l’autre intéreksan • . .
Avant d'outrer en matière, la Commission rappelle
la satisfaction qu’a faite à la Belgique tJ'Tiei el affran-
chissement de l’Escaut. Comme récemm°nt encore
nous avons eu à défendre le commerce anv'C.rsois con-
tre les attaqués auxquelles il était de nouveau en
butte pour avoir fêté d’une façon si brillante cet lieu-
reux événem!7g|unous croyons opportun de reproduin1
le passage ? 26800't du rapport qui exprime les senti-
ments de to, * "Chambres de commerce du pays ;
« L’affra-/ ni de l’Escaut est à la fois une récom-
pense et une promesse. Politiquement, c’est un grand suc-
cès et le prix de trente-deux années de la plus habile con-
duite. Ce n’est point en exagérer la portée que d’y voir à
la fois un énergique aveu de la foi profonde qu’ont désor-
mais en notre existence nationale ceux-là mêmes chez qui
le souvenir et le regret du passé auraient, pu soutenir quel-
que vague illusion; une affectueuse démonstration de
sympathie envers le peuple qui, le premier sur le Conti-
nent, a conçu l’audacieux espoir de tonder l’ordre par la
liberté et qui, de l’avis de tous, y a merveilleusement
réussi; un hommage éclatant rendu à ce sage Roi qui a su
faire du respect une force si puissante, et qui met sonhon
neur à répandre un vif et pur éclatsurces institutionsque
tant d’autres n’ont pas le courage d’accepter. Commerciale-
mentles traités du 21 juillet 1863 constituent le principe et
marquentlepointde départ d’une nouvelle période de notre
existence.Auxavantagesnaturels deson admirablesitualion
géographique, au mérite non moins appréciable d’être la
métropole commerciale d’un peuple depuis longtemps cité
pour son respect de la loi, son attachement à son Roi, son
amour de la liberté, sa cordiale hospitalité, Anvers joint
aujourd’hui cette supériorité considérable d’èire et de pou
voir rester désormais, le port les plus économique du Con-
tinent. Ce n’est point là un simple événement local. Toutes
les parliesdu paysen éprouveront labienfaisanteintluence,
toutes les classesdela nationlui devront un accroissement
d’aisance. Maintenant, plus que jamais, la Belgique sent
le prix des relations étendues etd’un mouvement maritime
important. Les élans de joie par lesquels le commerce an-
versois a célébré l'affranchissement de l’Escaut et ses fé-
conds corollaires n’ont fait que répondre aux manifesta-
tions moins enthousiastes, mais non moins convaincues,
de tous les grands centres manufacturiers du pays.
t Mais,pour les nations autant que pour les individus,le
su ccès ne se garde que comme il s’acquiert, par des
efforts continus. Inquiétés sur l’extension de leurs relations
maritimes, le Havre, Rotterdam, Brême, Hambourg vont
s’ingénier à regagner par la perfection de l’outillage,par la
rapidité des communications, par la hardiesse des entre-
prises ce que les traités du 21 juillet ont sur eux donné
d’avance à Anvers. Nous avons la confiance que le com-
merce de ce grand port saura se montrer digne de la situa-
tion exceptionnelle qui lui a été faite, comme, d’un autre
côté, il doit être certain décompter, dans l’intérieur du
pays, sur bien des sympathies affectueuses. Peu de relations
peuvent être plus Intimes que celles d’un grand port avec
de grands centres de production, et nous n’apercevons
guères, comme devant les dominer, que cette voix du de-
voir qui sait se faire entendre de tous les bons citoyens et
qui sait imposer le silence à tous les intérêts. »
Ces réflexions sont justes. Ce n’est rien de se créer
des avantages, si l’on n’en sait profiter. Le commerce
anversois ne faillira pas à la tache. Mais il ne se re-
lèvera complètement que lorsqu’il jouira d’une
liberté entière. Sous ce rapport, le gouvernement
n’a pas terminé son œuvre ; il lui reste encore dés
entraves à briser, des réformes fécondes à introduire.
Aussi longtemps que nos concurrents seront à môme
de réaliser, avant nous, des progrès économiques de
nature à exercer une influence sensible sur le mou-
vement des transactions, nous ne pourrons acquérir
qu’une supériorité éphémère et toujours prête à nous
échapper. Donnez à Anvers, non des faveurs mais la
liberté commerciale et Anvers redeviendra un des
premiers ports du monde. Nous aurons à examiner
si la Commission des vœux s’est bien rendu compte
de cette vérité et des conséquences de l’application
de ce principe au point de vue de la prospérité, géné-
rale du pays.
Disons dès à présent que le rapport traite des trois
grandes questions suivantes ;
A. Création d’un ministère de l’industrie et du
commerce. La Commisson s’est déclarée contraire
à l’innovation proposée, par quatre voix contre trois.
B. Réforme douanière. La Commission a adopte
par six voix contre une, le projet d’avis suivant ;
I. Le tarif des douanes ne doit être qu’un simple instrument
de perception fiscale.
II. H y a lieu, d’abord, d’en retrancher toutes les matières pre-
mières. puis d’en éliminer graduellement tous les articles, d’ail-
leurs autres que ceux soumis à l’accise dont le produit brut est
peu élevé. Il faut concentrer l'impôt sur un petit nombre de na-
tures de marchandises, prendre garde de comprimer là consom-
mation et s’efforcer de gêner le moins possible l’allure du public
consommateur.
Remarquons, enpassant,que ce système de suppres-
sion graduelle a été indiqué par le Précurseur, dans
son n" du 19 juin, comme moyen pratique d’arriver à
une solution définitive, mais uniquement comme
moyen.
ïTJIII. Le tarif des douanes doit rester constamment en harmonie
avec le système des lois d’accises.
IV. A ces conditions il est légitime en soi.
V. 11 n’apparaitpas des discussions jusqu’à présent engagées sur
cette question qu’il soit possible d’établir des impôts nouveaux,
susceptibles de donner un revenu brut de 52 millions, offrant
moins d'inconvénients que la douane el l'accise. (!)
Il ne serait ni juste ni sage d'augmenter, dans le seul buide
supprimer la douane et l'accise, les impôts qui grèvent actuelle-
ment la propriété immobilière.
VI. Fût-il possi’qio de trouver de nouvelles sources de revenu
public, il n’est pas justifie qu'ori doive en faire exclusivement
emploi au profit du commerce d'importation plutôt que des autres
branches de l’activité nationale.’(?)
La Commission propose , en outre, au Conseil
d’émettre, sur ie même objet, les vœux suivants :
I. Que le plus libéral de tous n.qs régimes constitutionnels de-
vienne sans tarder, d’application générale.
II. Qu’aussitôt le gouvernement du Roi ouvre des négociations
leur obtenir des autres puissances contractantes la suppression
le la formalité vpxatoire du certificat d’origine; qu’au besoin, il
■“'enue l’initiative de l'abolition,
III. Quel administration des douanes s'abstienne, le plus sou-
,ent qu'il sera possible de le faire sans encourager la fraude, de
visiter les bagages des voyageurs.
C. Voies de communication. La Commission pro-
pose de recommander au Département des travaux
publics des’efforcer de compléter et d’améliorer notre
réseau hydraulique tout autant que notre réseau de
’heinins de fer et de les exploiter chacun selon ses
aptitudes, en poussant le plus loin qu’il est possible,
la spécialité des services qu’ils peuvent rendre ; de
lui signaler les mesures suivantes ;
I. Pour ce qui concerne les voies navigables :
1” ,donner à toutes les voies navigables et à fortiori, dans
chaque .voie navigable, à toutes tes parties de la même section,
la même hauteur d’eau, les mêmes dimensions d’écluses. —
S'entendre à ce sujet avec tes gouvernements des pays limitrophes.
2° Rendre, autant que possible, la navigation permanente sur
l'Escaut, et sur la Meuse. Accélérer, on tous cas, la canalisation de
ces deux grands neuves.
3° Construire des chemins de hallage empierrés. Aider à la
substitution du halage par chevaux au lialage par homme.
4° Hâter l'application générale de la loi du 19 février 1860.
Publier alors un tarif général indiquant exactement le montant,
par tunncan.des péages exigibles depuis les principaux ports d'ex-
pédition jusqu’aux principaux ports d’arrivage.
5» Autoriser les mariniers à acquitter au bureau du port d’ex-
pédition tous les droits dont ils sont redevables pour le parcours
entier.
6° Publier une statistique complète des transports par les eaux
intérieures.
II. Pour ce qui concerne les chemins de fer:
1° Déclarer d’une part, qu’une grande inégalité de conditions
existe actuellement entre les diverses parties du pays, quant au
transport paries voies ferrées ; d’autre part, que la complication
des tarifs de transport menace de devenir pour les affaires indus—
triclles et commerciales, une entrave des plus sérieuses ; ex-
primer l'opinion que ce sont là les suites inévitables de l'abus du
sijslènje des concessions morcelées ; — émettre le vœu : qu’à l'ave-
nir. plutôt que d'autoriser la formation de nouvelles compagnies
on se préoccupe davantage d'accroître le réseau de eelies qui
existent déjà ; qu’on encourage, autant qu’il est possible, ics
fusions d’exploitation, de façon à concentrer, entre quelques
groupes importants, toutes les lignes de la Belgique ; que l’Etat,
adoptant franchement cet ordre d'idées, saisisse toutes les occa-
sions qui pourraient s'offrir d’ajouter à l’exploitation deson ré-
seau celles des lignes immédiatement aboutissantes qui peuvent
utilement y être jointes.
2* Donner nettement l'approbation an système des tarifs diffé-
rentiels en raison de la longueur des parcours; — déclarer qu’il y
a lieu d’y recourir dans l'intérêt des consommateurs et des pro-
ducteurs, tout autant que dans l’iniérél des transporteurs, et sans
distinction ni de tarifs, ni de classes; — émettre le vœu que l’ap-
plicatiou en ait lieu dans les services mixtes comme dans le ser-
vice intérieur; — insister pour que relativement aux marchan-
dises de la troisième classe, la progression décroissante des prix
de transport commence dès au delà de 5 lieues, pour ne plus s’ar-
rêter, même après 32 lieues.
3* Applaudir également à l’emploi des tarifs différentiels en
raison de la destination, de la provenance ou du retour ; — dire
que les tarifs de transit sont légitimés par la nécessité de soutenir
la concurrence des ports et des réseaux étrangers ; — inviter le
gouvernement à essayer des tarifs d’exportation, surtout en cequi
concerne les matières lourdes, en lui recommandant toutefois de
prendre garde d'améliorer, au détriment des producteurs indi-
gènes, les conditions du travail étranger, — l’engager à apporter
la plus grande circonspection dans la rédaction de ces tarifs diffé-
rentiels en raison de la destination, de la provenance ou
du retour, quand il s’agit des marchés intérieurs, et à ne point
perdre de vue qu’il doit s'étudier à augmenter la somme des
transports plutôt qu’à opérer au profil de ses lignes ferrées, le
déplacement de trafics acquis à d’autres voies.
4° Déclarer que les traités particuliers constituent, en thèse
générale, une exception, aux obligations imposées aux chemins
de fer au profit du public; que l’emploi n’en peut être admis qu'à
titre d’essai ; — émettre le vœu que les combinaisons qui seront
reconnues de niture à justifier une modération des prix de trans
port fassent, après un délai maximum d’un an, l'objet de tarifs
spéciaux ou généraux, et deviennent ainsi accessibles à quiconque
en voudra profiter.
3* Dire que la condition de fournir les transports pendant la
saison d’été,celle de les fournirrégulièrementet celle de renoncer
aux clauses de délai et de garantie sont de nature à justifier une
modération de prix, mais qu'il n’en est pas de môme des condi-
tions de tonnage déterminé et de totalité.
0e Emettre le vœu que le gouvernement use de toute la légitime
influence qu’il peut posséder sur les compagnies pour Tes enga-
ger à adopter avec lui et entre elles le libéral système de tarifs
qui vient d’ôtre analysé, qu’afin de faciliter au public l’appré-
ciation de la conduite tenue, à ce snjet.par les compagnies,
l’Etat publie, chaque année, un compte rendu détaillé des tarifs
qu’elles mettent en pratique et des résultats qu elles en obtien-
nent;— recommander au gouvernement de saisir toutes les oc-
casions qui pourront se présenter pour imposer aux concession-
naires l’obligation de lui fournir toutes les données statistiques
qu’il jugera utile de réclamer;
7° Emettre ce vœu que le gouvernement examine s’il n’y aurait
pas quelque utilité réelle à substituer le kilomètre à la lieue pour
unité de parcours, ou à tarifier au même taux tes transports en
provenance ou en destination des diverses parties.d'une même
agglomération; — émettre le vœu qu’en tous cas le gouvernement
s'efforce de rallier les compagnies à celui de ces deux systèmes
a iquel il donnera la préférence.
8“ Emettre le vœu que le gouvernement se préoccupe de dégre-
ver ultérieurement les petits parcours, en imposant, au besoin,
des conditions spéciales, telles que le transport régulier, le train
complet, un court délai de chargement eide déchargement.
9“ Emedre ie vœu que le gouvernement et les Chambres n’hé-
siteia pas. i'un à demander, les autres à voter d'amples crédits
pmr l’augmentation du matériel roulant et l’agrandissement des
installations.
10" Recommander au gouvernement de faire étudier les ques-
tions relatives à la propagation dos L tires par express, à l'emploi
de timbres d’affranchissement pour le port des petits paquets à
l'organisation des services affluents.
- ■ -- - ■■■—NIMMMJ.I. ---
Observai ions météorologiques.
Nous lisons dans lo Journal des Débats :
De même que l’on a beaucoup médit de l’économie politique, on
a aussi beaucoup médit de la météorologie. Parce que ces deux
sciences sont jeunes, parce qu’elles n’ont encore trouvé qu'un
petit nombre de leurs lois, tous ceux qui craignent de les vqir
entrer sur leurs domaines,ou qui sont contrariés dans leurs situa-
tion acquise par les vérités que ces deux sciences ont déjà mises
eu lumière, s’évertuent à discréditer leur autorité. Mais de môme
qu'il est vrai qu’aucun peuple, aucun gouvernement n’q encore ep
à se repentir d’avoir essayé de conformer sqn Ôjat légal aux prin-
cipes déjà reconnus par l’çoondinié politique, de même il n’est
pis de jour où la météorologie, ia dernière venue, ne trouve déjà
moyen de rendre des services éminemment utiles soit aux autres
b-anches des sciences, soit aux intérêts les plus positifs de la
civilisation. L’électricité, le magnétisme terrestre, la connaissance
générale du monde, entendue dans le plus granti sçqs du mqt,
doivent déjà beaucoup aux travaux des météorolbgistps;Tq naviga-
tion et les intérêts qu’elle'représente et les millions d'hommes
qu'elle emploie ne lui doivent pas moins,
Les Américains, qui se sqiit occupés de météorologiedepuisplus
longtemps et avec plus de suite qu’on ne l’a fait en Europe, ont
été les premiers à en tirer un grand parti au pointdevuepratique.
Pour reconnaître les routes que la nature a tracées sur ces océans
et qui sont restées si longtemps ignorées, pour rendre plus rapide
et plus sûre la marche de ces navires qui porter.t lanf de milliers
d'hommes et de richesses, ia météorologie a contribué, dans une
proportion considérable, aux progrès que les navigateurs et les
savants américains ont fait faire à celte branche de l’activité hu-
maine. Sans la météorologie, sans ses observatoires, sans ses tra-
vaux, eût-il été possible au lieutenant Maury de rédiger ces Sci-
Hng Directions, ce guide des océans qui est devepu classique pour
tous les marins, et ce livre si qrigingj et si instructif qu’il a appelé
Tite Geography of the sea, la géographie de la mer, que nous re-
grettons si souvent de ne pas voir traduit en français, lorsque
chaque jour presque vient nous .révéler les emprunts, on de-
vrait dire les plagiats, à l’aide desquels tant de renommées
essaient de se fonder à ses dépens ? Sans la météorologie et ce
qu’elle a déjà enseigné, est-ce que le lieutenant Maury aurait
jamais pu rendre le service qu’il rendit un jour, alors qu’étant em-
ployé à l’Observatoire de Washington, il fut consulté par le gou-
vernement sur le sort possible de deux bâtiments qui étaient
p irtis chargés de troupes pour la Californie, et que les rapports de
mer annonçaient avoir été aperçus au milieu d’un affreux coups de
vent, démâtés, faisant des signaux de détresse sans qu'il eût été
pissible de venir à leurs secours? Etudiant les divers journaux de
bord qui lui furent communiqués et la manière dont le coup de ven j
s’était conduit, le lieutenant Maury rédigea pour deux naytrqsà va-
peur expédiés en fonte hâte des instructions qui fixaientà quatre ou
cinq ceuts lieues au large le pointoù l’onavail la chance de rencon-
trer ces navires s'il; n'avaient pas succombé à la tempête; et en
effelon les trouva sur le point indiqué, presque au moment où ils
allaient couler bas d’eau, jetés par le coup de vent en dehors de
toutes les routes que suit la navigation, presque sans espoir, En-
core quelques heures, et le millier d'hommes qui furent heureu-
sement sauvés disparaissaient pour jamais. De môme, dans ce
golfe du Mexique, où les coups de vent du Nord causent si souvent
de cruels sinistres, combien de navires, combien d'hommes ont
été sauvés par les utiles avis que le télégraphe électrique, mar-
chant plus vite que la tempête elle-même, venait donner à Ta
Nouvelle-Orléans, à Mobile et ailleurs, par l’ordre des Observa-
toires météorologiques de New-York ou de Boston ?
Eu Europe, nous nous sommes laissé devancer par les Etats-
Unis pour l’organisation de pareils services. Gela nevait être. Dans
l’état,actuel de ia science, on ne sait encore tirer un véritable
parti de ses indications qu'à la condition de pouvoir les faire por-
ter sur de vastes espaces, ce qui revient à dire que pour conduire
fructueusement les études météorologiques il fallait d’qbord ame-
ner plusieurs administrations indépendantes les unes des autres et
jalousesde teurindépen janee.à s’entendre entreelles pour donner
au travail commun son unité et sa valeur. Aujourd'hui ce problème
délicat est résolu, et avec la puissance que nous savons don-
nera nos institutions scientifiques et administratives, nousdevons
espérer que non seulement nous regagnerons les Etats-Unis,mais
que bientôt nous ies dépasserons. Le service météorologique est
maintenant organisé d’ensemble dans toute l’Europe qui fait face
à la mer du Nord ou à l’Atlantique; la dernière lacune qui subsis-
tait encore il y a peu de temps vient d'ôtre comblée par l’inaugu-
ration d’un observatoire météorologique à Lisbonne, sous ia di-
rection d’un savant distingué du Portugal, M. Fradesso du Sil-
veira. C’est une des premières œuvres du jeune roi, qui, avant de
monter sur le trôné, s’était voué à la marine et savait par expé-
rience ce qu’une pareille institution peut produire (futile; c’est une
œuvre à laquelle a ooncouru avec ?è!ç le ministre aetùei 'lói’in-
térieur, M- Rragmeqmp. qui, ayant été élevé en France, a pu
juger par lui-même du bien que font nos grands établissements
scientifiques. Depuis la Norwége jusqu’au Maroc, tous les
observatoires sont maintenant reliés entre eux et eu commu-
ciiemin de fer HOLLAndo-belge. — Départs d’Anvers pour Bréda, Moerdyck, Dor-
drecht et Rotterdam 7.30 12.20, 5 30, (Moerdyck et Breda. — De Rotterdam pour Moerdyck
et Anvers 10.30, 3.10, s. — De Bréda; pour Rotterdam et Anvers 8.33,12.40, 3.33*
chemin de fer du pats de waes. — Départs d’Anrers pour Beveren, St. Nicolas
Lokeren et Gand 7,30 f et 2* cl. 10,30,3 1* et 2* cl., 6.30.—De Gand pour Lokeren, St-
Nicol.,Bever, et Anvers 6-10,9-03, !• et 2’ cl.,10.20,2,33,6.13i,et2ecl., 7.
«BeKNEHEirr i
Dans no» bureaux et ches toet
les dlrocteur» de poste [fr. de
povrAnver*. . .fr.19.50p.tr!*.
» la Belgique » 15.00 »
» » » 88,00 p. me*.
» » a 69.00 par aa,
» La Uoiiesde » 17.00 p, tria,
• l’Angleterre » 99.00
• la France » 99.00
• l’Allemagne » 18.00
• Etats-Unis > 30,00
• Brésil et Indes» 30.00
PAIEMENT? AR ANTICIPATION l
PO»7* LA VILLK ET LA BABLIHB
L’ETOILE BELGE, journal da
matin et le PRECURSEUR journal
du soir, fr. 69.00 par an.
nications plusieurs fois répétées chaque jour, de sorte
que sur cette vaste éteudue de côtes il ne peut plus sur-
venir une seule perturbation atmosphérique qui ne soit à
l’instant signalée de l’un à l’autre bout du continent. Il est indubi-
table que celte richesse d’observations produira bientôt des dé-
couvertes utiles pour la science pure, mais déjà elle est d’un
grand bénéfice pour l’innombrable population de pécheurs et de
marins qui circulent sur les côtes de ce vaste littoral, et cela seul
doit suffire pour la rendre précieuse. En Angleterre, où le
service est organisé depuis plus longtemps que chez nous
et où, par conséquent, les gens de la côte ont eu plus d’oc-
casions de prendre confiance dans les signaux que l’honorable
amiral Fitzroy fait hisser chaque jour dans un grand nom-
bre de ports pour indiquer à tous les apparences du temps, com-
bien d’hommes ont été arrachés à des périls certains pendant les
derniers coups de vent qui ont éclaté dans les mers de l’Europe ?
Et plus le service s’étendra,plus les observations se multiplieront,
plus grands aussi seront les bénéfices que la science et l’humanité
en retireront. ■
Stilist iques de 1863
ASSURANCES MARITIMES. — SINISTRES COMPARÉS.
Les désastres maritimes du mois d’octobre et de novembre 1862
dans les mers du Nord de l’Europe, dans le golfe du Mexique, dans
la Méditerranée, les ouragans du mois de février 4863 dans les
Indes-Orientales, la fin de l’hiver 1862-1863, et finalement le
commencement de l’hiver 1863-1864, tout a contribué à transfor-
mer l’année 1863 en l’une des campagnes les plus désastreuses
pour les assureurs maritimes.
El combien nous sommes encore loin de pouvoir apprécier toute
l’étendue des pertes que les ouragans des premiers jours de dé-
cembre 1803 ont occasionnées ! — Il faut remonter jusqu'à la
tempête du 27 novembre 1836 pour trouver un désastre semblable.
Statistique* générales.
naufrages. — En 1863, l'ensemble des sinistres de cette ca-
tégorie forme un total de 3044 navires ; au lieu de :
2098 en 1862 ; 2171 en 1861 ; 2148 en 1860 ; 2320 en 4859 ; 2080
en 1838 ; 2230 en 1837 ; 2130 en 1836 ; 2000 en 1853 ; 2120 en 1834;
1610 en 1833 ; 1850 en 1852.
abordages. — Pour quiconque a suivi de près la question
des sinistres maritimes, il y a un fait bien remarquable, c’est la
multiplicité toujours croissante des sinistres d’abordages.
En 1845, sur 553 abordages de navires de toutes les nations, il
n’y avait eu que 48 pertes totales. — En 1863, il a été pour ainsi
dire impossible de les compter; mais nous avons constaté que,
pour les ports français, il y a 21 pertes totales par suite d’abor-
dage. dont 17 navires français, el quatre navires étrangers, ou
destinés pour des ports français.
navires sans nouvelles. —Laissant de côté les nombreux
navires de pèche qui, en 1863. n’ont plusdonnéde leurs nouvelles
les années 1836, 1838, 1834 et 1860 sont les seules qui, depuis
quarante ans, aient été plus désastreuses que l’année 1863 sons
le rapportées navires perdus corps et biens sans donner deleurs
nouvelles. — Sur 230 pertes de cette nature, nous trouvons :
24 navires français ;
8 » étrangers partisdeou destinéspo.urdea ports français ;
32 » américains ;
25 » hollandais,
80 » anglais ;
61 » divers.
230
La proportion des navires français restés sans nouvelles a été de :
24 eu 1863;
2j en 1862;
16 en 1861 ;
35 en 1860,
24 ea 1839;
14 en 1838;
H en 1837;
13 en 4836;
21 en 1833;
41 en 1834;
13 en 1833;
7 en 1832;
17 .ea 1831;
14 en 1830;
9 ca 1849;
13 en 1848;
20 en 1847.
vapeurs perdus. — La statistique rétrospective que nous
allons reproduire ne donnera qu’une idée très-imparfaite delà
progression croissante ou décroissante des sinistres ae cette caté-
gorie, vu que la navigation à vapeur tènd tous les jours à se géné-
raliser et à s’universaliser : mais elle servira à désillusionner les
commerçants inexpérimentés qui s’imaginent quç lpur fortune
n’est exposée à aucun danger rju moment qq’eile est confiée à !a
vapeur.
1863 1862 1861 1860 1859 1838 1837
Américains . . .
Anglais.........
Français ....
Hollandais . . .
Pavillons divers.
47
12
4
33
23
42
6
2
J8
31
51
11
3
27
123
62
47
9
t
2 -i
23
.38
11
1
23
19
42
3,
27
17
43
15
6
21
96 91 123 141 126 113 104
En 1863,il nous a été impossible de suivre exactement ce qui se
passait dans les Etats désunis de l’Amérique.!
Les vapeurs étrangers destinés pour des ports français ne sont
au nombre que de 2 en 1863.
Les vapeurs restés sans nouvelles,en 1863,sont aunombkedelL
dotes de L’Angleterre. — Navires divers, — 1862, 182’
sinistres, 690 victimes sur 4729 e,n danger de périr ; 1832' R(.y
onze années, 13,657 sinistresjfS775 victimes, soitjà Qini“.
807 victimes par armée,
Les mois de janvier, février^ mars, octobre, novembre et dé-
cembre n ont jamais cessé d’ôtre les mois les plus désastreux sur
les6 à 7000 kilom.que lescôtesdes Iles Britanniques ont d’étendue.
341 navires n’avaient pas 30 tonneaux ; 441 d* jaugeaient de
50 à 100 d*: 784 d" d* de 101 à 300 d*; 186d»d»de 301 à 600 dito
44d° d* de 601 à 900 d*. 20 d* d° de 901 à 1200d°; Il d* d» dé
1201 tonneaux et au-dessus. Total 1827.
122 navires n’avaient pas trois ans ; 271 d* avaient de 3 à 8
ans ; 431 d* d'de 8 à 10 ans ; 153 d»d' de 11 à 14 ans ; 216 d* d*
de 15 à 20 ans; 266 d* d" de 21 à 30 ans; 123 d* d* de 31 à 40 ans-
59 d* d* de 4! à 50 ans : 25 d» d« de 51 à 60 ans ; 14 d'd° de 61 à
90 ans ; 1 dito dito de 9( à 100 ans; 442 dito étaient inconnus.
Total 1827.
Les abordages ont occasionné 66 pertes totales ; 611 avaries de
diverses natures.
L’année 1863 est infiniment plus désastreuse sous tous les rap-
ports ; mais les détails que le Life-boaljournal, feuille anglaise
toute spéciale pour ce sujet, sont si complets, si parfaitement
exacts, que nous préférons les attendre à donner des chiffres in-
complets.
Hommage soit rendu à ce propos à l’Angleterre, qm a son
Lloyd's list, son Schipping Gazette, son Life-boat et tant d’autres
journaux spéciaux, tandis que la France, — Paris étant la France
comme Londres est l'Angleterre, — n’a que le simulacre d’une
feuille maritime aussi incomplète que possible,copiant très-impar-
faitèment ie Journal du Havre, et ne reproduisant jamais les do-
cuments inédits qu’on lui apporte avant que d’autres en aient
pris la responsabilité sur eux !
SlatigtRiaes «pédales
assureurs maritimes. — Les primes d’assurances qui ne
compensent pas les chances des risques maritimes, comme c'est
le cas aujourd'hui plus que jamais, conduisent, ont toujours con-
duit, et conduiront toujours :
25 Assureurs surlOO, à avoirfait. pendant dix années, la piuschan-
ceuse des spéculations, moyennant un bénéfice qui
équivaut à peine au taux ordinaire de l’intérêt iégal ;
23 Assureurs sur 100, à rester en chemin, après avoir été mis suc-
cessivement hors de cQmhat ;
2.3 Assureurs sur 1Q0, à être menacés tous ies JÇ'jrs d'éprouver un
sort semblable à celui de Ces derniers;
25 Assureurs sur 100, à traîner péniblement une existence des
plus fluctueuses.
longcourrierS français condamnés. — Les dix-sept
dernières années ont donné 506 condamnations, soit au chiffre
moyen de 30, qui n'a été dépassé que dans les années 1848 ,
1851,1839,1860, 1861,1862 et 1863, comme cela résulte de l’énu-
mération suivante:
42 eu 1863; 31 er. 1S62; 38 en 1861 ; 51 en 1860; 47 en 1859;
28 en 1858; 16 en 1857 ; 25 en 1856 ; 26 en 1855 ; 25 en 1854;
22 en 1853; 25 eu 1852 ; 32 en 1851 ; 24 en 1850: 21 en 1849 ;
33 en 1818; 25 en 1847.
Sur les 42 navires condamnés en 1863 : Bordeaux en compte
7 , le Havre 5; Marseille 10; Nantes H : St-Maio 5; ports divers 4.
charbons. — navires français.—La progression crois-
sante de celte catégorie de sinistres, qui s’était arrêtée en 1862. a
repris un nouvel élan, puisque 1863 compte 47 perles totales de
cette catôgoxie, au lieu de 22 en 1853; 26 en 1854, 17 en 1835; 14
en 1836; 29 eu 1837; 37 en 1838; 34 en 1859; 37 en 1800 ; 42 en
1861; 32en 1802.
Statistiques locales.
ÀGds. — Port secondaire, n'ayant jamais figuré nominative-
ment dans nos statistiques, a perdu il navires en 1863; 6 en 186“-
et 3 en 1861.
Amsterdam [pour ta Hollande.)
Années 1863, 20 longeourriers perdus. 11,899 tonneaux.
1862, 9 » *.779 »
1861, M » 6,301 »
ANVERS [pour la Belgique.) — Des 21 navires belges perdus
en 1863, Ostende en a perdu 14, dont 7 bateaux de pèche el
Anvers 7.
Sur l’ensemble de son mouvement maritime, Anvers a erdn
42 navires.
1863, 42 navires perdus.’dont 7 d’Anvers.
1862, 29 » ' 6 »
1861, 61 » 6
1860, 51 » 4 »
1839, 44 » 10 »
®Sur l’ensemble de leur mouvement maritime,les autres ports d*
la|Belgique ont perdu 21 navires, dont 7 belges.
1863, 21 navires perdus, dont 7 belges
1862, 9 » 2 »
1861, 12 » 0 »
1860, 25 » 0 »
1859, 10 » 4 »
ÜEes bateaux de pêche du port d’Ostende ne sont pas eonsidérés
comme faisant partie de son mouvement maritime.
i£Les années désastreuses pour la marine belge sont donc :
1863 13 3/4 o/odes navires belges périssent
1859, 10 0/0 id.;
1854, même proportion de 10 0/0 ;
1838, la proportion est de 11 1/2 0/0;
1836, cette proportion s’élève jusqu'à 16 0/0
1821, même proportion qu’en 1854 et en 1859 soit 10 0/9
RAYONNE. — Perd 13 navires en 4803 ; 7 en 1862- H en ISfln
12 en 1857; 19 en 1854. ’ elJ,8DU
bordeaux. — Kn 1863,17 longeourriers perdus- en 1865 16
en 1861, 23; en 1880, 22; en 1859, 32; en 1858 26.’ ' ’
CAEN. — Perd 8 navires en 1863; 6 en 1862; 9 en 1860- 10 en
1859 ; 9 en 1857.
Dieppe. — Perd 5 navires en 1863 ; 2 en 1862 3 en 1801
5 en 1860 ; 3 en 1859.
DUNKERQUE. — 20 navires perdus en 1863 ; 5 en 1862 ; 7 en
1861; 10 en 1860; 14 en 1859:10 en 4858; 8 en 1857, 1856 et 1855
11 en 1854 et 1853; 10 en 1852.
1863 a vu périr 4 navires employés à la pèche de la morue sui-
tes côtes de 1 Islande, au lieu de 2, perdus en 1862.
GRANVILLE. —Perd 14 navires en 1863; M en1862;4en 1861.
le hav re. — Laissant de côté le cabotage et les navire étran-
gers,les pertes éprouvées par lesarmements duHavreontété pour
H,A.XRE. —1863, 15 longcouriers perdus,soit 5035tonn.
1862, 14 id. id., sou 3433 tonn. ; 1861, 12 : 1860, 20- 1859 ltÉ
1858, 16; 1857, 15; 1856, 22, 1855, 19; 1854, 20; 1853 16
1852 18; 1851, 39; 1850, 41 ; 4849, 34; 4848, 11, ’ ' ’
MARSEILLE. — 54 navires perdus en 1863, dont 37 longcour-
ners représentant un tonnage del4,426 tonneaux, soit un capital
de plus de trois millions, indépendamment de la valeur des
cargaisons. — Comparons : 4863.54 navires perdus en 4863, dont
^Jongcourriers; 1862, 35 id. dont 23 id.; 1861,36 id. dont 23 id.
4860, 45 id. dont 23 id: ; 1859, 45 id. dont 20 id. ; 1858, 49 id. dont
20 idem. ’
Si nous ne poussons pas plus loin cette revue rétrospective, c’eat
que les armements de Marseille, qui en 1857 ne perdaient que 14
navires, ont tout à fait changé depuis quelques années.
/.?,A!yTES: — Ce P0H fait Part>e de ceux dont les armements ont
été 1e plus éprouvés en 1863, comparativement aux annér-s anté-
rieures : 1863. 55 navires perdus, dont 19 longeourriers ou 6476
tonneaux ; 186|, 24 dito, dont 8 dito ; 1861, 33 dito, dont 10 dito ■
1860, 55. dito, dont 22 dito ; 1859, 36 dito, dont 10dito 1858 39
dito, dont 9 dito. ’ ’
saint-malo. — Les pertes se résument ainsi : 1863 16 na-
vires dont 10 longeourriers ou 3523 tonneaux ; 1862 8 di’to dont
4 duo; 1861, 10 dito, dont3 dito; 1860, 18 dito, dont 4 dito ’ 1859
18 dito, dont9 dito ; 1858, 18 dito, dont 9 duo.
SAINT-VAST. — 7 navires perdus en 1863 ; 3 en 1862 • o en
4861 ; 6en 1860 ; 4 en 1859 ; 5 en 1858 ; 2 en 1857 • 4 en 1356 *
VANNES. — Perd 9 navires en 1863 ; 4 eu 1862 : 3 er. isai • 7
en 1860 ; 8 en 1859 ; 4 en 1838. ’
Parmi les départements le plus maltraités :
9 ~ 28 nâV‘reS PCrdUS ia i863 ; 8 eu 1882 ;
^Finistère, - 32 navires perdus en 1833 ; 13 en 1862 ; * en
e ~ navires perdus en 1863 ; 14 en 1862 16
en i ou i.
De tout ce qui précède, nous sommes amené à conclure que
i année 1863 est venue grossir 1e nombre de ces années réelle-
ment désastreuses par te fait môme du nombre extraordinaire
Ie ces,années teU(-‘S que 4773, 1821, 1836, 4838,
1854, et 1859, les seules pendant lesquelles tes prévisions hu-
maines aient été déliassées. Pour déjouer tous les calculs de pro-
babilités, en 1775, H n a fallu que l’ouragan du 11 novembre • et
en 1775, H n a fallu que l’ouragan du
1821, l’ouragan du 21 décembre; en 1836,1 ouragan du 27 no-
en
vembre; en 1863. l’ouragan du 2 décembre.
1862-1863. - Statistiques particulières du Bureau-inle-
gritasAssurances annuelles sur corps.
Au 31 décembre 1882, la proportion des pertes totales a yan 1
frappe les assurances annuelles ou à termes du Bureau-intearitas’
qui n était que de trois et demi pour cent (3,3455 «/„) soit vingt-
deux pertes totales sur six cent cinquante-neuf navires s’élevait
le 31 décembre 1863, à neuf et huit dixièmes pour cent (9 0799
•/«),. soit soixante-quinze pertes totales sur huit cent vingt-six
navires. b
Le directeur du Bureau-Integritas,
AUGUSTE MOREL.
On écrit d’Ath :
« Les libéraux de fit ville d’Ath, divisés jadis en deux camps
adversaires, viennent de mettre fin à leurs anciennes divisions
et ont signé, le 28 décembre, un pacte d'alliance
Iis ont constitué le même jour une association libérale dans
laquelle se sont réunies les deux fractions de notre opinion.
Ils se disposent à compléter leur œuvre de paix et d organisa-
tion en appelant incessamment les électeurs de la campagne a
constituer un comité d'arrondissement.
On lit dans la Epoca, de Madrid, du 29 décembre :
« A partir du I" janvier commence à être en vigueur, entre
l’Espagne, la France et la Belgique, le nouveau tarif de dépêches
télégraphiques internationales qui doit être si avantageux au com-
merce et aux particuliers. D’après ce nouveau système, ne dispa-
raîtront pas seulement les distances, mais encore les dépêches
auront le même prix, quel que son le nombre de zones qu elle*
auront àparcourir; 39 réaux étaient le maximum de Um- *oût an-
térieur ; maintenant, le coût sera de 16 réaux.»
Chambre des Représentants.
La Chambre des représentants doit reprendre ses tra-
vaux mardi prochain, 5 janvier, à 2 heures.
Les objets suivants sont à son ordre du jour :
Tirage des sections ;
Suite de la discussion de l’Adresse en réponse au dis-
cours du Trône;
Budget de la dette publique.
Bulletin financier de la semaine.
• Anvers, 2 jinvier.
'Les craintes qui existaient au sujet de la réception au 1« jan-
vier du corps diplomatique à Paris ne se sont pas réalisées, mais
la réponse de l’Empereur diversement interprétée, n’a cependant
eu d’autre résultat que de laisser subsister un certain fond
d’inquiétudes, et une hésitation qui s'est traduite à notre Bourse;
par une tendance plus faible sur toutes les valeurs en général, il
est vrai que la question des duchés telle qu’elle continue a appa-
i aitre est venue en aide à cette dispositiou peu favorable , malgré
l'amélioration de la situation financière aux principales Bourses
étrangères.
Nos fonds nationaux traités journellement ont peu varié. Le 4
1/2 Belge s’est fait de 99 3/8 à 1/2 à I/4;le2 1/2 Rotschild à;
mandé ainsià la Bourse de ce jour ; le 3 0/0 à 82 et le 4
offert à 98 ; quant au 50,0 de la villed'Anvers il a confie
demandé à 100 0/0.
En lots de nos villes il n’v a eu de changement marc
pour ceux de Bruxelles de 1853, qui, demandésà la veille
de 103 à 104 l/2soni restés offerts aujourd'hui à 100 fr
de la même ville de 1856 et de 1882 étaient tous deux .
95 1/2 ; les lots d’Anvers ont été faits à 98 el à 97 3/4,e!
Liège à 72, encore demandés à ce prix.
Les lots de Lille se sont maintenus à 9ieleeux de la 3em«
traités à 227 sont restés offerts à 223 ex-coupon.
Pour tes fonds d’Autriche tes affairas n'ont été animées qu’en
métalliques de mai et en lots de l'emprunt de 1860. C'est aussi
sur eesdeux valeurs que les variations ont porté le plus sensible-
ment ; les premières, assez fermes au début de la semaine, trai-
tées à 6! 1/8 on,t plusieurs fois touché au cours de60 nour remon-
ter à 64 el clôturer enfin de 60 1/4 à 60. Les lots de 1860 en sui-
vant la même impulsion ont varié à diverses reprises de 980 à 960
à 975 et à 965. Les Nationales de janvier avec des transactions
moins actives ont été de 66 1/4 à 65 1/2, et les actions du crédit
Mobilier de 407 1/2 qu'elles étaient avec le coupon, à 385 ex-divi-
dende. Lescoupous Métalliques se sont faits de 204 à 202 et ceux,
des Nationales de 60 à 60 1/8. |