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Stevens, directeur au même département; Vandeweyer, commissaire
de l’arrondissement de Bruxelles; Van Hasselt, inspecteur des écoles
normales et des écoles primaires supérieures à Bruxelles.
— ministère des finances — Président : M. Faider, directeur de
l’administration de l’enregistrement et des domaines.
Membres : MM. Greindl, secrétaire-général du ministère des finances ;
Morel, directeur de l’administration des contributions directes, doua-
nes et accises ; Vankerkhove, directeur de l’administration du trésor
public; Dauby, inspecteur-général de l’enregistrement et des domaines;
Lejeune, inspecteur-général des contributions directes , cadastre ,
douanes et accises ; Quoilin, inspecteur en chef, chef de division au
ministère des finances.
— ministère des travacn FURLics. — Président : M. Demoor, in-
specteur divisionnaire des ponts et chausséss.
Membres : MM. Visschers, directeur de l’administration des mines au
ministère des travaux publics; Vinchent, conseiller au conseille des
mines; Devaux, inspecteur-général des mines; Roget, ingénieur en chef
haussées; Eyckholt, inspecteur près l’administration des
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des ponts et chaussées; Eyckholt, inspecteur pres
chemins de fer ; Fischer, ingénieur-mécanicien près l’administration
des chemins de fer; Bareel, chef de la division des postes au ministère
des travaux publics; Wirion de Scheffer, contrôleur des postes.
— ordre judiciaire. — Président: M. le baron de Gerlache, pre-
mier président de la Cour de cassation.
Membres : MM. Leclercq, procureur-général près la Cour de cassation;
Fallon, président de la Cour des comptes; de Reine, conseiller à la
Haute-Cour militaire ; de Page, premier président de la Cour d’appel de
Bruxelles ; Donny, avocat-général à la Cour d'appel de Gand ; Thirion,
président du tribunal de première instance à Huy ; Toussaint, greffier
du tribunal de première instance de Bruxelles ; Peeters, juge de paix
des 1“ et 4e cantons à Bruxelles.
— professeurs de e’enseignement supérieur.—Président : M. Que-
telet, directeur de l’Observatoire royal de Bruxelles.
Membres: MM. Borgnet, professeur ordinaire à la Faculté de philoso-
phie et lettres de l’Université de Liège ; De Koninck, professeur extra-
ordinaire de la faculté des sciences de la même université ; Haus, pro-
fesseur ordinaire à la faculté de droit de l’Université de Gand ; Van
Roosbrouck, professeur extraordinaire à la faculté de médecine de la
même université ; Pioch, professeur à l’école militaire; Avin, directeur
de la division de l’instruction publique au ministère de l’intérieur.
Industrie cotonnière. — Lutte entre l’Angleterre
et les Etats-Unis.
Quelques journaux américains se sont récemment réjouis des pro-
grès toujours croissants des manufactures de l’Union ; et ils n’annon-
çaient rien moins qu’une victorieuse concurrenceaux produits anglais
sur les divers marchés du globe. Il rie s’agit point ici d’une forfante-
rie du journal Yankee, car les notabilités industrielles et commerciales
de Manchester ont pris celte affaire au sérieux, en se réunissant pour
aviser au danger, et en adoptant une résolution tendant à obtenir du
gouvernement l’abolition immédiate du droit d’entrée sur les cotons.
Ce droit est actuellement de 5/16» de penny par livre de coton, c’est-à-
dire de 8 à 10 pour 100 du prix d’achat; il est pour les plus petites fa-
briques un impôt de 500 £, ou 12,500 francs, charge qui, pour les fabri-
ques de premier ordre, peut devenir dix fois plus forte. Le trésor an-
glais en retire, en somme, plus de six cent mille livres, environ quinze
millions de francs qui pèsent sur la consommation anglaise et entra-
ventla concurrence que les produits de la Grande-Bretagne pourraient
faire à ceux des autres pays manufacturiers, la France, l’Allemagne et
Ja Suisse.
Il ne faut pas oublier queles manufacturiers de l’Union ont la matière
première sous la main; car si les cotons partent des états du sud pour
venir se faire manufacturer dans les états du nord, ils paient un fret et
une assurance ne dépassant pas la moitié du fret et des assurances que
paie le commerce pour le transport qui s’effectue des ports de l’Union
a Livcrpool.
Ces deux avantages ne sont pas les seuls. Dans des milliers d’en-
droits , le manufacturier américain peut employer les chutes d’eau
comme force motrice et économiser les frais de la vapeur ; ailleurs , il
peut, pour utiliser ce dernier moteur avec le plus d’économie possible,
se mettre à la proximité des mines de houille ou d’anthracite. Enfin
l’imposant réseau de routes ferrées et de voies navigables que la ré-
publique possède aujourd’hui, le mettent à même de s’approvisionner
partout à bon marché d’outils et de matières premières , et d’écouler
. _ , le mettent à même de
____ . i bon marché d’outils et de matières premiè
egalement à bon marché les produits de sa fabrique.
En présence de tels avantages, on ne peut être étonné du progrès
que la filature du coton a fait en Amérique. Il y a à peine dix ans, en
4834, les produits des manufactures du nord ne s’élevaient qu’à dix
millions de francs. Ils se sont élevés en 1843 à plus du triple. Le Cour-
rieur du Ilavre, qui se préoccupe aussi de ce grand développement,
avance que trois à quatre cent mille broches seront, avant un an, en
opération aux Etats-Unis.
C’est sur ces faits que la nombreuse réunion des négociants et des
manufacturiers de Manchester s’est basée pour motiver la demande au
gouvernement d’une suppression totale du droit à l’importation du co-
ton des Etats-Unis. Si cette proposition était accueillie, et elle devrait
l’être selon nous, quel en serait le résultat ? Evidemment, il ramènerait
la production anglaise vers une base plus naturelle, qui lui permettrait
de conserver la supériorité ; mais cette supériorité ne serait pas de
longue durée, car nous venons de montrer que les Anglo-Américains,
qui sont aussiactifs que les aînés, aussi entreprenants, aussi laborieux,
aussi capables d’appliquer les découvertes de la science, ont de plus
l’avantage de vivre dans un pays fécond en ressources.
L’Amerique.est jeune, la Grande-Bretagne est vieille; celle-là com-
mence à sentir ses forces; celle-ci doit se familiariser avec une triste
vérité • un instant, elle a pu croire qu’elle était douée d’un génie spé-
cial et unique, et qu’elle était appelée à jouer le rôle de manufacturier
universel. Le moment de la déception semble avoir commencé pour
elle; et elle fera preuve de raison si, s’apercevant qu’elle a trop voulu
embrasser, elle consent à se restreindre d’elle-métne jusqu’aux propor-
tions qui lui sont assignées dans la division générale du travail parmi
les nations. Dans le contraire, ce sera la force des choses qui la fera
rentrer dans des limites qu’une politique vraiment habile, que la poli-
tique d’Huskinson, par exemple, l’eût empêchée de franchir. Le talent
de ses hommes d’état aujourd’hui devrait consister à battre en retraite
et à concentrer des forces qui s’éparpillent sur le globe.
Cette manière de voir est partagée en Angleterre par tous ceux à
qui Adam Smith a appris à méditer sur les causes de la richesse et de la
prospérité des nations. Elle a aussi des partisans au sein du parlement
et dans l’administration. Il est imposible, en effet, queles gens qui ré-
fléchissent ferment les yeux à la lumière. Les exportations de.îïauches-
ter, de Liverpol et de Glasgow, sont inquiétées, daus l’Amérique du
Sud, dans l’Inde et même au Canada, par les exportateurs de l’Union.
Et n’a-t-on pas vu dans l’année 1843, que la moitié des marchandises
expédiées pour la Chine était de manufacture américaine?
Avec une telle supériorité , les Etats-Unis ont commis une bien
grande faute en inaugurant le système protecteur, qui ne tardera pas
a leur produire les fâcheux résultats contre lesquels l’industrie euro-
péenne se débat en ce moment. On annonce que le nouveau président,
M. Polk, est disposé à faire des traités avec les puissances de l’Europe.
La meilleure chose qu’il aurait à faire, ce serait de travailler à l’aboli-
tion du tarif et à l’abandon des droits protecteurs pour ne pas faire
dévier l’industrie de son pays de sa voie naturelle, et pour laisser en
même temps prendre à celle d’Europe un cours régulier.
E8PAGSE.
Madrid, 24 décembre.— Le sénat a tenu séance aujourd’hui. MM. Mar-
tinez de la Rosa, Pidal et Mon étaient au banc des ministres. L’amen-
dement du duc de Gor, au projet de réforme constitutionnelle, en ce qui
touche l’organisation du sénat, a été l’objet de la discussion pendant
toute la séance.
Le ministre de l’intérieur a répondu aux arguments sur lesquels le
duc de Gor avait basé son amendement. Les autres orateurs qui ont
successivement pris part à la discussion, ont été le marquis d’Ezpeleta,
le duc de Frias et le ministre des affaires étrangères. Les débats sur
l’amendement ont été renvoyés à la prochaine séance.
El Ticmpo, qui parait être assez souvent le dépositaire des communi-
cations officieuses des membres des chambres, dit, à propos de la dé-
mission du marquis de Nilume, et de 18 autres de 25 députés qui avaient
signé un projet de loi particulier sur la dotation du culte et du clergé :
Ces députés ont adopté cette résolution, parce que le congrès avait
déclaré être content des explications données par lé ministre des fi-
nances.
Plusieurs journaux, et notamment El Caslellano, El Heraldo et El
Globo, ne doivent pas paraître demain, à cause de la solennité de Noël.
— Bourse de .Hudrld du *4. - 3 p. c. 31 7/8 au comptant 32 3/8 à
60 J, — 5 p. g. 23 5/16 au compt, 23 1/2 a 60 jours. — Coupons 26 1/2 à 60
jours. — Dette flottante 76 au compt. — Dette sans intérêt 7 1/8 à60 j.
FRANCE.
Paris, 30 décembre. — Les bureaux de la chambre des députés ne
se réuniront que le 2 Janvier pour nommer les commissaires de l’a-
dresse. L’installation du bureau définitif de la chambre aura lieu de-
main 31 décembre.
— Toutes les chambres de la cour royale de Paris se sont réunis sa-
medi à neuf heures, pour s’occuper de l’incident relatif au mode de dé-
libération à suivre dans les assemblées générales des cours et tribunaux,
quand le gouvernement les consulte sur un projet de loi. « Cet inci-
dent, dit le Moniteur d’hier matin. n’a, du reste, ni le caractère d’un
conflit, ni surtout les causes que certains journaux lui ont attribuées.»
Après trois heures et demie de délibération, la cour s’est prononcée à
une assez forte majorité pour l’adjonction des officiers du parquet, qui,
par conséquent, auront voix délibérative dans l’avis à émettre par la
cour.
— On s’entretenait beaucoup à la chambre d’une indisposition grave
de M. Villemain. Il paraîtrait même que M. le ministre de l’instruction
publique ne pourrait, d’ici à quelque temps, prendre part aux débats
parlementaires.
— Un correspondant, présent à la séance de la chambre des députés
d’aujourd’hui, nous écrit ce qui suit au sujet de l’indisposition de M.
Villemain :
« Pendant le scrutin, nous remarquons sur les bancs de la chambre
une agitation très vive, causée par une nouvelle aussi étrange qu’inat-
tendue.
» On nous apprend comme chose certaine que M. le ministre de l’in-
struction publique, Villemain , présent à la séance royale , aurait été
atteint d’aliénation mentale.
» Cette catastrophe aurait pour cause de violentes contrariétés pro-
venant les uns disent de discussions ou plutôt d’affaires de famille , les
autres, amenées par une réunion du conseil, dans laquelle des modi-
fications très importantes auraient été apportées à la loi sur l’ensei-
gnement secondaire ; M. le ministre de l’instruction publique aurait
vainement combattu ces résolutions
» Quoi qu’il en soit, il paraît que M. Villemain est en ce moment
dans un état qui ne lui permettrait, en aucune façon, de remplir ses
hautes fonctions. Si par malheur, cette crise venait à se prolonger, il
faudrait de toute nécessité songeràlui donner un successeur.
» On désigne déjà sur les bancs de la chambre et dans les couloirs
M. St.-Marc-Girardin. à défaut de M. de Salvandy. »
— M. le contre-amiral Dupetit-Thouars doit être arrivé à Paris au-
jourd’hui. (Presse.)
—Deux grandes questions s’agitent à propos du port de Dunkerque :
La construction d’un bassin à flot et l’établissement d’un entrepôt
franc, ou même la franchise entière du port. Quant au bassin à flot,
l’enquête ordonnée par M. le préfet est terminée, les pièces sont, ren-
voyées à l’administration et tout porte à croire qu’un projet de loi
sera soumis sur cet objet à la sanction des chambres dès l’ouverture de
la session. La question de la franchise est plus complexe : s’il ne s’agis-
sait que d’un entrepôt franc, comme ceux que l’on va établir à Anvers
et à Ostende, le gouvernement ne paraît pas éloigné de l’accorder à
Dunkerque à condition que la ville fournirait remplacement nécessaire.
Mais comme le grand intérêt de Dunkerque et du commerce maritime
français exige la franchise du port, on ne pense pas que la ville se ha-
sardé à faire les frais d’un entrepôt franc pour un faible profit ; car il
faut le dire, Anvers et Ostende vivent d’un transit considérable, et ce
transit ne pourra être détourné au profit du commerce français, que
par l’affranchissement du port de Dunkerque.
— Plusieurs jonrnaux ont annoncé que M. Turquin avait légué la
totalité de sa fortune, s’élevant à neuf millions, à l’administration des
hospices de Paris, dont la dotation déjà si considérable, serait notable-
mect accrue par cette libéralité. Voici ce qu’il y a de réel dans les cir-
constances auxquelles cet article paraît faire allusion :
M. Turquin aîné, et non pas M. Turquin, a fait donation entre-vifs à
l’administration des hospices, en nu-propriété seulement, d’un im-
meuble évalué un million, dont l’administration n’entrera par consé-
quent en jouissance qu’après son décès, et si, d’ici là, quelque circon-
stance légale ne vient pas annuler l’effet de la donation. Le revenu an-
nuel de la dotation des hospices de Paris est si peu en proportion avec
les besoins de ces établissements, que le conseil municipal est obligé
chaque année de combler le déficit par une subvention de plus de cinq
millions.
— Bulletin de la lionrdc. — La rente était faible à l’ouverture du
parquet, à 85-20, et, après avoir été à 85-35, elle est retombée à 85-15,
prix de clôture. La nomination de M. de Belleyme, à la majorité de
quatre voix, pour la vice-présidence de la Chambre, était le sujet de
toutes les conversations ; cette faible majorité a fait vendre quelques
rentes et fait fléchir les prix de 30 c. sur le 3 p. c. et de 25 c. sur le 5
p. c, qui ferme à 120-60 comptant, 120-65 fin courant.
Les actions de la Banque sont offertes en baisse à 3,195 à cause du
faible dividende de cette année. Les prix des chemins de fer sont à peu
près stationnaires.
En fonds belges on ne cote que le 5 p. c. 4840 à 104 1/8, et la Banque
à 630, en hausse de 15 francs.
La rente de Naples est un peu mieux à 96 les anciens certificats, et
99-90 les certificats Rothschild. L’emprunt romain est toujours à 1041/2.
L’actif espagnol est toujours très ferme dans les prix élevés de, 37, 36 3/4
37; le 3 p. c. est à 38 3/4; passive 6 1/2. Le 5 p. c. portugais a perdu 1/4
p. c. à 61 1/4, 61.
Du 31.
Une ordonnance royale du 30 décembre, insérée au Moniteur, porte
ce qui suit :
« Art. lr. La démission de M. Villemain, ministre-secrétaire d’Etat
au département de l’instruction publique, est acceptée.
» Art. 2. M. Dumon, ministre-secrétaire d’Etat au département des
travaux publics, est chargé, par intérim, du département de l’instruc-
tion publique. »
— Dans sa partie non officielle, le Moniteur contient, sur la démission
de M. Villemain, ces lignes :
« La santé de M. Villemain ne lui a pas permis de continuer l’exer-
cice des hautes fonctions qu’il tenait de la confiance du roi. Il a prié le
roi de l’en décharger et de lui accorder le repos dont il a besoin. Le roi
lui a fait connaître son vif regret de le voir sortir des affaires, où il a
déployé un si rare talent et un si beau caractère, et a accepté sa démis-
sion. »
— Depuis plusieurs jours de nouvelles coalitions d’ouvriers en pa-
piers peints (les manufactures de Paris, se sont formées, la plupart de
ces manufactures se trouvent aujourd’hui en interdit. Une enquête
sommaire a eu lieu et des arrestations ont été opérées.
— Une lettre de Londres annonce que la compagnie orientale de la
navigation a résolu de vendre au gouvernement égyptien tous les ba-
teaux à vapeur qu’elle possède. Cette résolution aurait été déterminée
par la ferme volonté du pacha de garder le monopole du transit par
l’isthme de Suez.
— Voici quel a été le travail des presses parisiennes pendant l’année
qui expire : elles ont imprimé, savoir : ouvrages imprimés en/langues
mortes et vivantes, 6,577; estampes, gravures etc., 1,388; plans et car-
tes, 102; ouvrages de musique, 100. Total, 8,167 ouvrages, et nlus de
54,750,000 feuilles de journaux.
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nf;i
Chambre des Députés.
Séance du 30 décembre. — présidence de m. sapey. doyen e
A une heure trois quarts la séance est ouverte. L’ordre du np-,
pelle le scrutin de ballottage entre MM. Billaut et la Belleyme, ,
nomination d’un quatrième vice-président. ’ /
En voici le résultat : Nombre des votants : 340.
M. Billaut a obLenu 168 suffrages.
M. de Belleyme 172 id.
M. de Belleyme ayant obtenu la majorité des suffrages, est pr "V ,
quatrième vice-président de la chambre.
La chambre procède ensuite à un dernier scrutin pour la r ma
tion de ses quatre secrétaires.
P. S. Cinq heures. — La chambre a maintenu son bureau tel qu’elle
l’avait nommé l’année dernière ; M. Havin, porté par l’opposition a été
écarté, î
HOLLANDE.
La Haye , 1» janvier. — On apprend que l’administration dés postes
a pris des mesures pour que le courrier de France, arrivant à Anver,-
après le départ du courrier de Belgique, soit expédié pour la Hollande j
par une estafette extraordinaire.
— Les nouvelles que l’on reçoit sur l’état de nos rivières sont en ’
général rassurantes. Le dégel sê fait lentement, sans vent, et les eaux
baissent continuellement. Le 28 décembre, le Haut-Rhin charriait des
glaces à Cologne, tandis qu’à Emerick la rivière était sans glace. Par-
tout on a pris des mesures de précaution en cas de rupture de digues.
— Le nombre de navires venant de la mer, arrivées à Amsterdam ,
durant l’année 1844, s’élève à 2,216.
— Les journaux de Java du 31 août et du 4 décembre derniers, par-
lent d’une inondation qui a eu lieu dans le district de Prigie (résidence
Kedirie), sur la côte méridionale de Java. Cette inondation, qui a été
causée par de fortes pluies et qui n’a duré que quatre à cinq heures, a
occasionné de grands dommages à des champs de riz et autres, et 21
maisons ont croulé. Heureusement personne n’a péri. Cet événement
est d’autant plus surprenant que dans cette saison il règne ordinaire-
ment une grande sécheresse dans ce district.
— Rulletin (le la bourse (l’Amsterdam, du 31 décembre. —
Les fonds holl. étaient en général plus favorables. En Intégrales et 3 p.
c. les affaires ont été animées.
Les fonds Espagnols étaient en faveur et d’importantes parties d’Ar-
doins ont été traitées à des prix notablement en hausse.
Les 4 et 5 p.c. obi. Russes étaient demandées à un cours en hausse.
Les Portugais un peu plus recherchés.
Du lr janvier. — Au début de la bourse les intégrales semblaient vou-
loir hausser encore mais le cours reste en définitive comme hier. Des
autres fonds hollandais, les 4 0/o seuls étaient à placer à des cours plus
élevés.
En fonds espagnols, les affaires ont été encore fort animées. Mais
l’absence des nouvelles de Paris et le prix non en hausse des Ardoins à
la bourse d’Anvers, ont réagi défavorablement sur le cours, et par
suite de plusieurs ventes ce fonds a baissé d’un 1/2 p. c. depuis hier. —
Les portugais étaient aussi moins fermes.
Les obligat. 4 0/0 de Russie, ont continué à être recherchées.
BELGIQUE.
sénat.
(Séance du 31 décembre.)
Le Sénat a terminé la discussion du projet de loi de sanction du
traité du b septembre, qui a été adopté par 31 voix contre! : Ca*-
siers.)
chercher le sommeil de leur âge sur un misérable grabat, empressés
d’échapper aux reproches et aux mauvais traitements qu’il redoutent.
Us grandissent ainsi, ignorants, abrutis, sans entrailles par des pa-
pens qui n’ont su leur inspirer ni amour ni respect, destitués de tous
principes sur lesquels ils puissent s’appuyer pour résister au sugges-
tions dangereuses de la misère, livrés à toutes les mauvaises chances
de la vie.
Ne vous étonnez pas si quelque jour vous surprenez chez ce malheu-
reux pere un front plus sombre encore que de coutume, et si vous
voyez des larmes silencieuses tomber de ses joues sur son ouvrage qu’il
poursuit d’une main mal assurée, peut-être il pleure en ce moment sur
son fils, entraîné delà fainéantise au crime, et qui part pour le bagne,
flétri par un arrêt de la justice. Peut-être il pleure sur sa fille, sa fille
objet privilégié de sa rude tendresse, qu’il regardait parfois avec un
sentiment d’orgueil, le seul qu’il ait jamais connu, sa fille, belle pour
son malheur, qu un infâme a séduite avec de doux propos d’amour et
un peu d’or, pauvre fille trahie, déshonorée, aujourd’hui réduite à
vivre du prix de la prostitution. Oh ! alors ce qui le relevait encore à
ses yeux et aux vôtres, son courage même lui échappe, car son cœur
de pere est brisé ; l’outil tombe de sa main ; il s’éloigne, il va chercher
dans l’ivresse l’oubli des maux qu’il n’ose plus regarder en face. Il au-
de père est brisé ; l’outil tombe de
dans l’ivresse l’oubli des maux qu’i.....
pelle à son secours une passion brutale, 'il s’y livreravec'fûreur, il y
consume toutes ses ressources, sa propre vie, l’aliment de la vie de sa
femme et de ses enfants. C’est le dernier période de l’abjection et de la
détresse pour cette pauvre famille.
Emus de pilié pour de telles infortunes, n’interdisons pas â notre
raison d en juger froidement les causes. L’indigence de l’ouvrier ne
doit pas seule être accusée. L’indigence n’exclut pas tout bonheur do-
mestique, car elle n’exclut pas, grâce à Dieu, les bonnes mœurs ; et,
avec les bonnes mœurs, il y a, pour le pauvre aussi, sous le chaume ou
dans la mansarde, un esprit d’ordre et de paix, des vertus et des
joies de famille. C est le sentiment du devoir, c’est la piété du cœur qui
là, comme sur les grands théâtres du monde, décide de la condition
piorale de 1 homme. Dans le plus pauvre ménage, quand la mère de fa-
mille est une digne femme, appréciant bien sa mission, écoutant tous
les instincts de son cœur, quand le mari comprend ce qu’il doit d’é-
gards à sa compagne, de sollicitude à ses enfants, ce qu’il doit aussi à
sa dignité d homme, rien de semblables aux lamentables scènes que
j esquissais tout à I heure ne vient affliger l’ânie ; il arrive même alors
que la famille de 1 ouvrier, du laboureur, offre parfois, avec un chaume
de simplicité patriarcale, l’image du bonheur plus calme et plus vrai
qu on ne le trouve dans les hautes régions du monde.
Dans 1 ordre d’idées que je développe, si j’ai nommé la femme la
première, c est que Dieu l’a faite pour être comme le bon génie du
foyer domestique, aimante et dévouée ; ceux qu’elle aime, il faut
qu’elle les attire, qu’elle les retienne auprès d’elle, et pour cela elle est
ingénieuse et infatigable. Epouse de l’ouvrier, elle saura parer son in-
digence, et lui faire trouver la vie douce et facile dans son pauvre mé-
nage. Active, économe propre, elle fait ressource de toute chose, range
et nettoie sans cesse, sait pourvoir aux besoins du jour et à ceux du
lendemain. Par ses soins, le logis commun est toujours sain, bien aéré,
d’une netteté parfaite, presque riant avec ses meubles grossiers sans
doute, mais en bon ordre et reluisans de propreté. Elle est levée avant
le jour pour entretenir les vêtements de son mari et de ses enfants,
pour faire qu’ils soient sûrs de trouver toujours du linge propre, des
habits sans lambeaux ni souillures. Elle s’impose à elle-même les plus
pénibles privations, mais nul de ses enfants ne lui dira jamais : —Mère*
j’ai faim ! — Jamais son mari, rentrant le soir, après sa journée de fa-
tigues, ne cherchera d’un œil inquiet le repas qui doit réparer ses for-
ces. Un instinct sûr et délicat lui dit aussi qu’elle doit prendre soin de
Sa personne, afin d’être toujours avenante aux yeux de son mari ; et
elle se garde, même alors qu’elle est triste, de se montrer maussade et
tracassière. Opposant douceur et patience aux accès de mauvaise hu-
meur de cet homme chez qui une nature grossière reprend parfois le
dessus, elle finit par l’adoucir lui-même, par lui imposer. Il a une haute
idée de la valeur morale de cette bonne mère de famille, et il l’envi-
ronne, à sa manière, d’une sorte de vénération silencieuse.
Si l’ouvrier se plaît dans son intérieur de famille, et s’y délasse de
ses travaux en aidant sa compagne dans quelques soins du ménage,
s’il s’éloigne du cabaret, s’il n’y va pas comme tant d’autres perdre les
bonnes habitudes domestiques, son argent, sa raison, sa moralité, c’est
grâce au zèle intelligent, affectueux de sa femme qui a su l’attacher
doublement à ses devoirs, par les affections et par le sentiment du bien-
être. Si leurs enfants, élevés honnêtement, bien soignés, bien surveil-
lés, au lieu d’être livrés sur la voie publique aux contacts les plus per-
nicieux, fréquentent, assidûment l’école, y sont remarqués pour leur
décence et leur travail, et s’élèveront un jour par leur intelligence cul-
tivée au-dessus de la dure condition de leurs parents, grâces encore
doivent être rendues à la mère de famille. C’est elle qui, sans autre guide
que sa tendresse et ses droites inspirations, leur adonné cette éduca-
tion du cœur qui fait que l’enfant a horreur de ce qui est bas et méchant,
se sent attiré vers ce qui est noble et bon, et grandit pour être un hon-
nête homme. Moralistes et politiques n’apprécient pas assez haut l’in-
fluence de la femme sur les mœurs de la famille, ce fondement solide
des mœurs publiques ; s’ils voyaient juste à cet égard, il n’y aurait pas
tant d’insouciance et de parcimonie dans les moyens d’éducation pour
les jeunes filles des classes pauvres ; dans nos villes et nos campagnes,
on soignerait au moins à l’égal de celles des hommes " '
l’enfance des fem-
mes qui seront les mères et les institutrices des générations futures.
Au reste, si dans l’intérieur domestique le rôle providentiel de la
femme est de premier ordre, l’homme n’en a pas moins une grande
part d’obligations et de responsabilité. Que dis-je ? N’est-ce pas sur le
travail de ses bras, sur son courage que repose l’existence de sa femme
et de ses enfants ? Dès qu’il se dérange un jour, ils souffrent ; s’il vient
à les abandonner, il faut qu’ils meurent, à moins que la charité publi-
que ne leur jette un morceau de pain. Quand sa compagne s’épuise
en efforts pour entretenir l’ordre et l’aisance dans leur intérieur, pour-
rait-il bien y apporter par sa paresse et ses excès le désordre et la misère?
N’est-ce pas à lui, qui est l’être fort, à l’aider dans sa lutte de tous les
jours contre les besoins qui assiègent leur indigence, à lui delà soutenir
dans l’œuvre pieuse de l’éducation de ses enfants ? N’est-ce pas à lui de
la secourir, de la relever, si. faible femme, elle pliait sous les chagrins
de la vie ? II est ignoble et cruel l’homme qui permet que sa femme
s’épuise en veilles, en travaux pénibles, et se refuse presque des aliments
pour suffire aux charges du ménage, et qui n’hésite pas, lui, pour satis-
faire une odieuse passion, d’engloutir dans une orgie ce qui devait
faire vivre toute une semaine cette mère de famille et ses enfants. Il
n’y a pas d’expressions pour rendre l’horreur qu’inspire à toute âme
honnête le misérable qui, dans ses lâches fureurs, outrage, frappe et
meurtrit sa femme, triste victime dont tout le crime est souvent d’avoir
fait à ce bourreau le tableau trop fidèle de la misère où il plonge sa fa-
mille par ses débauches.
Il faut être juste envers notre époque; les exemples de cet abrutisse-
ment. féroce deviennent de jour en jour plus rares, même parmi nos
plus pauvres populations. Pourquoi ce progrès ne se poursuivrait-il
pas jusqu’à l’entière amélioration des mœurs de la famille? L’ouvrier
n’a-t-il pas en lui tout ce qui peut en faire un mari honnête et dévoué,
un père soucieux du bonheur de ses enfants ? Il a la loyauté, personne
mieux que lui ne tient la foi promise; il a le courage qui sait porter le
poids des rudes travaux, et celui qui combat contre les forts pour venir
au secours de la faiblesse. Il a le dévouement qui sait tout braver, qu!
sait mourir, à la voix du devoir, à l’appel de l’humanité ou de la patrie.
Enfant du peuple, que l’éducation maternelle vienne en aide à ses
bons instincts; qu’il s’aperçoive que l’état prend quelque souci de sa
dignité et de son bien-être’; qu’il sente de plus en plus à ses côtés le
bienveillant patronage des hommes qui ont dans les mains toutes les
ressources sociales; distrait du sentiment de sa misère, il réfléchira, il
comprendra son intérêt et son devoir comme époux et comme père; il
aura, dans sa vie obscure, les vertus de famille, comme il sait avoir, au
besoin, avec élan et grandeur, celles du patriotisme.
U. CORNE, dépoté.
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