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que l’on voulait leur imposer. Après des discours énergi-
ques, qui oui occupé la réunion jusqu a 1 heure du matin,
un tiers des membres volants a émis un vote hostile.
Ce résultat, si nos renseignements sont exacts, témoigne
d’une scission politique profonde au sein de cette société.
Ce résultat était immanquable. La bourgeoisie d’Anvers,
nos littérateurs flamands, hommes jeunes et parmi lesquels
le libéralisme compte de nombreux partisans, ne se laissent
pas mener aussi facilement que le pensent les habiles qui
croient tenir les bouts des ficelles qu’ils ont fait agir dans
les élections communales de 1851.
Nous croyons devoir appeler de nouveau la plus sérieuse
attention sur les bulletins falsifiés qui se distribuent. Cer-
tains de nos antagonistes ont recours à tous les moyens
pour induire les électeurs en erreur. C’est surtout à la sub-
stitution du nom d’un de nos candidats, remplacés par un
candidat de la liste adverse, que l’on doit prendre garde.
Cette manœuvre s’exécute sur une assez grande échelle
pour qu’on la surveille activement.
Elections.
On lit dans Y Indépendance :
Les électeurs libéraux des faubourgs, qui s’étaient réunis ven-
dredi et avaient décidé de porter en tête de leur liste les noms des
sept députés sortants, se sont réunis de nouveau hier. Ils ont ré-
solu de joindre aux noms précédemment choisis, ceux de MM. le
général Goblel et Atbéric Dubus, de sorte que leur liste est main-
tenant la même que celle de l'Association libérale.
Une imposante manifestation vient d'avoir lieu à Courtrai en fa-
veur de la candidature de M. Ernest Vandenpeereboom. On sait que
cet honorable représentant, investi depuis 1830 de fonctions publi-
ques pour la plupart non salariées, voit sa réélection combattue par
les hommes du parti clérical, qui lui opposent le secrétaire de l’ad-
ministration communale. En apprenant cette décision, une centaine
des citoyens les plus considérables de Courtrai se sont spontanément
réunis, et après avoir proclamé la candidature de M. E. Vaiidenpeere-
boom, ont délégué le bureau pour aller lui témoigner toutes leurs
sympathies. On comprend facilement combien M. Vandenpeere-
boom a été sensible à cette éclatante manifestation émanant de ses
conciloyens.
Au nombre des personnes qui se trouvaient ainsi rassemblées, le
comple rendu officiel de la séance cite : MM. Vercruyssè-Bruneel,
président de la chambre de commerce: Dexvylge. président du tribu-
nal civil, Delva Catulle, président dit tribunal de commerce ; Benoît
Danneel, colonel de la garde civique ; Coucke-Lafontaine, Bruneel-
Delevingne, propriétaires; une foule de fabricants et de négociants,
des magistrats, des avouais, des notaires et des fonctionnaires publics.
Ces noms en disent assez, et l’hommage public rendu au mérite et à
l’honorabilité de M. E. Vandenpeereboom est un augiire certain
pour l’élection de mardi prochain. (Indépendance.)
M. L. Gilliodts, qui se présentait à Boulers contre M. Dumortier.
écrit aux journaux de Bruges qu’il renonce à sa candidature, celle-ci
étant devenue lin brandon de discorde, même dans safamiile.
Les irrésolutions de nos adversaires sont finies, dit l'impartial clc
Bruges, ils ont pris leur parti dans la journée de mardi. Le lende-
main M. Scherpereel vicaire général, le négociateur de l’affaire Boe-
teman, est parti pour aller porter le mot d’ordre aux curés des cam-
pagnes du nord. M. l’abbé De Corte, rédacteur de la Patrie et de la
Gazette van Brugge, ei t allé accomplir la même mission dansles
campagnes du Sud. D’autres émissaires laïques ou semi-laïques cou-
rent dans diverses directions. Les billets que ceux-ci distribuent
portent le nom de M. Florimond Roels seul, double aveu de haine et
d’impuissance.
Chambre de Commerce d’Anvers.
La chambre de commerce et des fabriques d’Anvers informe le
commerce qu’elle a reçu de M. le consul général de France un
avis portant oue les ventes de navires ennemis, opérées dans les
ports neutres, ne sont pas reconnues comme valides par la légis-
lation française applicable à la navigation des neutres, en temps
de guerre.
Cette désion, nous écrit M. le consul géoéral, est conforme au
texte d’un réglement qui n’a pas cessé d’être en vigueur depuis
1778 et ainsi conçu :
« Les bâtiments de fabrique ennemie ou qui auront eu un pro-
» priétaire ennemi, ne pourront être réputés neutres ou alliés,
» s’il n’est trouvé à bord quelques pièces authentiques passées
» devant des officiers publics, qui puissent en assurer la date, et
» qui justifient que la vente on cession en a été faite à quelqu’un
» des sujets des puissances alliées ou neutres, avant le commen-
» cement des hostilités, si le tnt acte translatif de propriété de
» l’ennemi au syjet neutreou allié n’a été duement enrégistré par
» devant le principal officier du lieu du départ et signé du proprié-
» taire ou du porteur de ses pouvoirs. »
Nouvelles de la guerre.
On lit dans le Moniteur français :
« On écrit de Trébizonde :
» Sélim-Pacha a envoyé U Uzurghète 10,000 soldats réguliers et
9,000 bachi-boujouks.
» Les russes ont quitté Uzurghète pour se rendre il Kutaïs avec
430 malades. A la nouvelle de ce mouvement, les habitants de
Kutaïs leur ont fait savoir que la famine régnait dans celte ville
et qu’ils y seraient fort mal reçus.
» Toutes les troupes russes qui ont évacué les forteresses depuis
Anapa jusqu’à Redoute-Kalé se sont portées sur Tiflis; Schamy se
trouve à dix-huit heures environ de celte ville, à la tôle de 53,000
hommes. »
« Les correspondances d’Athènes, en date du 1«r juin, confir-
ment les espérances qui le nouveau cabinet a données dès son
Installation. Les premières mesures qu’il a prises, le programme
qu’il a publié, les ordres du jour émanés des divers départements
ministériels, ont été très-favorablement accueillis.
» Le général Forcy, après avoir laissé 2,000 hommes seulement
au Pirée, est parti avec sa division pour Gallipoli. La présence de
nos troupes a produit dans toute la Grèce l’effet le plus salutaire.
Les informations reçues de la frontière, ainsi que de tous les
points du royaume, attentent que l’opinion dès maintenant déga-
gée de la pression que l’on exerçait surette, revient spontanément
à des sentiments plus conformes aux intérêts du pays. »
« Le général Forey est parti pour Gallipoli.5 le 29 au matin,
avec la division embarquée sur les frégates le Christophe-Colomb,
t’Asmodce et t'Ulloa, laissant au Pirée le 71» de ligne, le bataillon
d’infanterie de marine, une batterie d’artillerie et un détachement
du génie. »
M. l’amiral Le Barbier de Tinan, chargé du commande-
ment des forces militaires et navales au Pirée, a adressé aux
troupes placées sous ses ordres la proclamation suivante :
« Officiers, sous-officiers et soldats !
» Appelé par la confiance de Sa Majesté au commandement
supérieur du corps expéditionnaire en Grèce, je ne vous renou-
vellerai aucune des recommandations qui vous ont été fanes par
M. le général Forey avant son départ ; je me bornerai à vous dire
que, partout oit se présentent des troupes françaises, le désordre
doit disparaître ; c’est la volonté de l’empereur, et je la ferai
respecter. »
Le nouveau ministère grec a publié la proclamation sui-
vante :
» Hellènes,
» Appelés par Sa Majesté notre roi à prendre les rênes du
gouvernement, nous comprenons la situation malheureuse de la
patrie. Le commerce est interdit à nos conciloyens. La marine est
condamnée à l’inaction; d’autres dangers encore menacent la
nation exposée aux ressentiments de deux grandes puissances qui
nous avaient comblés de bienfaits.
» Sa Majesté noire roi, dans son affection pour la nation, con-
sidérant tous ces malheurs et tous ces dangers, s’est engagée avec
les deux puissances maritimes is maintenir une parfaite neutralité.
Par cet accord, tous les dangers sont évités ; nous retrouverons
les avantages dont nous sommes privés.
» Nous respectons plus que qui que ce soit la généreuse sym-
pathie des G-ecs pour nos frères, au sort desquels les deux puis-
sances protectrices s’intéressent aussi vivement.
» L’avenir de la Grèce est entre les mains de la divine Provi-
dence ; cependant, par la franche application de nos institutions
constitutionnelles, le développement de notre commerce et de
notre industrie, et surtout par noire bonne foi et notre droiture
dans nos relations avec les autres nations, nous pouvons nous
rendre dignes du sort qui nous est réservé.
» Ces idées seront appuyées et développées par notre respec-
table président, que nous attendons impatiemment.
» Nous sommes persuadés que nos concitoyens, approuvant nos
sentiments,inspirés par le plus pur patriotisme, sauront discerner
io possible de l’impossible, et nous prêteront le concours indis-
pensable lie leurs paroles et de leurs actions pour ramener la
sécurité et la tranquillité chez les citoyens et dans le royaume. »
-----——Mil--------------------------
ANULCTEKIKE
(■Correspondance particulière d.u précurseur.)
Londres, 8 juin.
Quand il devint à peu près évident que la guerre avec la Rus-
était inévitable, on se préoccupa vivement, en Angleterre, de
e façon désastreuse dontla guerre avait été conduite, administra-
tivement parlant, lors des luttes du commencement de ce siècle.
On s’est rappelé les obs acles de tousgenres que rencontraient les
généraux de la Grande Bretagne sur les diverses positions dti
territoire continental cù on les envoyait combattre les armées
françaises — obstacles provenant tout autant de l’incurie des au-
torités de la métropole que des fans de la guerre. Alors, il s’es',
élevé de toutes parts, un long cri d’alarme pour signaler le mal
passé et les remèdes à y apporter dans l’avenir. Le mal avait con-
sisté principalement dans l’irresponsabilité des hommes auxquels
était confiée la conduite des affaires militaires. Vous n’ignorez pas,
en effet, que jusqu’ici la direction du département de la guerre
s’est partagée entre plusieurs autorités, ne relevant chacune que
d’elle-même — ce qui ôtait aux mesures à prendre cet ensemble
indispensable à toute bonne administration. Selon qu’il s’agissait
de telle ou telle décision à prendre,c’étaient tantôt le secrétaire des
colonies,tantôt le secrétaire de la guerre et tantôt les l.orse-guards,
qui faisaient prévaloir leur autorité. Il n’cxistaii d'ailleurs, entre
les divers pouvoirs, aucun lien, aucune connexion ; les instruc-
tions de celui-ci pouvaient contrecarrer les ordres de celui-là,
sans qu’il existât aucun moyen légal et régulier d’ajuster ces con-
tradictions. Je ne veux pas dire qu’il était impossible d’arriver à
une harmonie complète entre ces différens services, mais je con-
stat seulement que ce résultat, quand il était obtenu, était dû aux
hommes et non aux institutions.
Quoiqu’il en soit, il paraît que le gouvernement lui-même a
enfin ouvert les yeux sur les ibconvémens de cet état des choses,
et a résolu de les faire disparaître. Le département de la guerre,
qui se trouvait de fait incorporé dans te département de la marine,
en sera désormais séparé, et réunira lui-mémé toutes les attribu
lions militaires.
Lorsque celle séparation se sera effectuée, le duc de New-Caslle,
le secrétaire actuel des Colonies, aura à opter entré l’administra-
tion coloniale et le munsièie de la guerre. On assure que son choix
est tout fait et qu’il s’est prononcé pour le plus important des deux
départements, pour celui des affaires militaires. S’il en était autre-
ment et qu’il conservât ies colonies, on croit généralement que
lord Palmerston prendrait le portefeuille de la guerre, beaucoup
mieux approprié'a son énergie et à son patriotisme. Le départe-
ment de l’intérieur reviendrait peut-être alors à lord J. Russell,
ou bien à sir George Grey, ou bien à lord Panmure. Dans le pre-
mier cas, au contraire, les colonies pourraient écheoir à sir Wil-
liam Moiesworth, qui s’est toujours signalé par sa sollicitude pour
les enfants éloignés de la mère-patrie. Du reste, toutes ces conjec-
tures vont recevoir très prochainement leur solution, car le cabi-
net a dû délibérer sur la question pendant les vacances de la Pen-
tecôte et sera probablement en mesure d’annoncer quelque chose
de définitif, à la réouverture du parlement qui aura lieu ce soir.
En attendant qu’il y ail un ministre de la guerre,le cabinet vient
de proposer à la reine une mesure très importante qui n’est que
le prélude de plus amples réformes. Jusqu’à présent, les colonels
se trouvaient mêlés et intéressés aux questions d'habillements de
leurs soldats ; ils touchaient une certaine remise sur les fourni-
tures faites à leurs régiments, d’où résultait ceci: que tous les
inconvénients du système actuel, lous les abus somptuaires de
l’armée leur étaient attribués. Une ordonnance royale vient de
faire cesser cet étal de choses : dorénavant, les colonels n’auront
plus à s’immiscer dans l’habillement de leurs hommes et, en
compensation de la perte qu’ils subiront de ce côté, ils toucheront
des appointements fixes et déterminés.En même temps que le gou-
vernement prenait celte mesure, il en adoptait une autre qui
satisfesailb une nécessité devenue urgente. Les dernières corres-
pondances de Gallipoli ont montré combien le costume actuel des
soldats anglais étau incommode, tout spécialement dans le climat
brûlant de la Turquie. Le col, surtout, qui tenait le gosier du sol-
dat dans une sorte de carcan et iui ôtait une grande partie de ses
facultés respiiatoires, le Col avait été signalé comme un
véritable supplice infligé aux hommes par un usage stupide
et eniélé. Grâce à cet instrument de torture , une marche
un peu forcée se changeait bien vite en une déroute com-
plète, sous le soleil de plomb de l’Orient, et tandis que
sur vingt-mille soldats français passés en revue près de Gal-
lipoli, un homme à peine restait en arrière,une compagnie de qua-
tre-vingts anglais laissait derrière elle soixante traînards. Le col,
cause principale de ce résultat, a été définitivement condamné par
les autorités militaires et le jour anniversaire de la naissance de la
reine, les soldats anglais en Turquie ont pu se réjouir double-
ment, d’abord eu l’honneur de leur souveraine, ensuite à cause
de l’abolition de leur carcan militaire. Reste encore à décider la
question de la barbe :'conlinuera-t-on à forcer les soldats à raser
moustaches et impériales, comme on l’exige du commis de mai-
son de banque de la cité? Le cabinet à délibéré sur celle grave
affaire, mais n’a encore rien tranché.
M. Louis Kossuth a rompu le silence qu’il gardait depuis si
longtems. Dans un meeting tenu à Sheffield en faveur de l’indé-
pendance de la Pologne, l’ancien gouverneur de la Hongrie s’est
étendu longuement sur l’état politique de l’Europe et a soutenu
cette thèse: qu’on ne pourrait jamais comprimer efficacement la
Russie qu’en reconstituant la Pologne, la Hongrie et l’Italie. Il va
sans dire que le célèbre magyar s’est hautement prononcé contre
l’alliance de l’Angleterre avec l’Autriche. Je doute que cette con-
clusion de M. L. Kossuth rencontre beaucoup de sympathie dans
la Grande-Bretagne.
Londres, 10 juin 1834.
Les modifications ministérielles dont je vous ai parlé dans ma der-
nière lettre, sont actuellement en grande partie arrêtées : Le dé-
doublement du ministère des colonies s’est effectué et le duc de
Newcastle, l’ancien titulaire, a opté pour le nouveau départe-
ment, c’est-à-dire pour celui de la guerre. On regrette générale-
ment celle disposition et l’on aurait préféré voir sa grâce garder
ies colonies et laisser libre le portefeuille de la guerre, qui eût
dévolu à lord Palmerston, désigné à ce poste par la voix publique.
On pense que le duc de Newcastle n’est pas positivement l’homme
de la circonstance et que le noble représentant de Tiverion aurait
donné à la conduite des affaires militaires une impulsion éner-
gique bien différente de ce qu’on a vu jusqu’à présent.
Tout compte fait de la difficulté de la position et de l’excès de
besogne qui avait été jusqu’ici le lot du duc de Newcastle, celui-ci
r.e s’est pas montré à la hauteur des événements. Et puis, le nom
de lord Palmerston eut été, par lui-même, un épouvantail pour
la Russie. Peut-être, d’ailleurs, a-t-on craint de mettre dans une
position trop éminente, dans la complication actuelle, un homme
d'Etat que le gouvernement autrichien poursuit de son antipathie
Quoiqu’il en soit, voici le duc de Newcastle secréiaire d’Etat
pour le département de la guerre et lord Palmerston reste à l’inté-
térieur, en attendant de nouvelles modifications qui pourront bien
se produire avant peu.
Parmi les membres du cabinet, il en est un que l’opinion pu-
blique, ordinairement loute-puissante dans ces sortes de choses
en Angleterre, avait désigné pour occuper !e ministère des colo-
nies ; je vous ai déjà nommé sir William Moiesworth. L’honorable
baronet a fait des affaires coloniales uneétude approfondie, et son
opinion était toujours acceptée avec respect sur ce chapitre. C’est
sir George Grey qui prend, ou plutôt, qui reprend ce portefeuille,
qu’il a déjà eu antérieurement.
Sir George Grey n’avait pas laissé dans son passage au minis-
1ère des colonies un excellent souvenir, et on lui reproche avec
raison bien des erreurs et des échecs dans son administration co-
loniale. Il est assez étrange que ce soit justement lui qu’on ait
choisi, alors qu’il y avait déjà dans le gouvernement uri homme si
apte à remplir l’office. Je dou’e que celte nomination soit bien
acceptée par le pays, et je remarque que le Times lui-même la
traite avec quelque dédain.
Lord John Russell était resté jusqu’à présent sans attribution
spéciale dans le cabinet; il sera dorénavant président du conseil,
à la place du comte de Granville.C’est,je crois,la première fois que
la présidence du conseil est donnée à un membre de la chambre
des communes ; c’était ordinairement le lot d'un pair. Aussi, a-t-
on cru un instant que lord John Russell allait être envoyé à la
chambre haute, et l’on n’a été détrompé que par l’apparition de
l’adresse que le noble lord a envoyée aux électeurs de la cité de
Londres pour se présenter à la réélection à laquelle il est soumis,
par suite desa nouvelle nomination. Lord John continuera, d’ail-
leurs, à être le leader du gouvernement à la chambre des com-
munes.
Quant à lord Granville, il reste dans le cabinet, mais avec les
fonctions très modestes de chancelier du duché de Lancastrc,
véiitable sinécure qui est indigne d’un bornme d’Etat jeune,
comme l’est lord Granville; mais on dit sa seigneurie fort gênée
et c’est pour refaire ses affaires qu’on lui a donné un emploi où
il y a de l’argent à toucher et rien à faire.
En somme, les modifications ministérielles ne sont pas de na-
j ture à être bien acceptées du pays, et i’on trouve que, dans les
nouveaux arrangements, on a trop fait la part des hommes et
qu’on n’a mis l’intérêt public que sur le second plan. Comme je
vous le disais plus haut, attendons-nous à un nouveau remanie-
ment avant qu’il soit longtemps.
BOURSE DE LONDRES DU 10 JUIN.
Par suite de l’inauguration du Palais de Cristal, la bourse est
, presque déserte et les affaires sont irôs calmes.Toutefois les cours
sont fermes et la tendance est à la hausse. Les consolidés ouverts
i 913/8 3/8 ex-div. au 19 juillet, ont fait 91 1/2 3/8 et restent comme
hier à 91 5/8 1/2. Au comptant on a fait 92 5/8 avec divideude;
5 0/0 réduits 91 3/8 5/8 ; 5 1/4 0/0 92 à 1/4 ; Act. de la Banque 204
à 205 ; Bons de l’échiquier pair à 4 s. prime.
Les fonds étrangers inactifs ; Pérou 4 1/2 0/0 66 1/2, Mexicains
23 5,8 7/8, Sardes 85; Hollandais 2 1/2 0/0 60 1/2; 4 00 89 t/8;
Brésil 4 1/2 0/0 91 ; Russes 5 0/0 99 à 101 ; Espagne diff 19 1/4 3/4.
Chemins de fer belges pas cotés.
FKAUfCE.
(Correspondance particulière du précurseur).
Paris, 10 juin.
J’ai sous les yeux utie lettre de Gallipoli du 31, écrite par un
officier d’élat-major, qui contredit complètement ce qu’une dé-
pêche. rérenle ilnu- :t r *-i>ïié de la marche que, le 26 mai, Orner*
Pacha aurait faite sur Silistria. Au quartier général Irançais, on
ne savait pas un mot de ce mouvement. Le maréchal St-ArnâUll,
d’après la correspondance qui m’esl communiquée, devait être le
5 juin à Varna, où il avait établi son quartier général. Au surplus,
personne ne supposait dans l’armée que nous irions au-devant
des Russes sur le Danube; le plan arrêté était de garder, quant à
présent, la ligne de Varna à Schumla, sauf plus tard à défendre
es Balkans. Ce qui avau fait grande impression à Gallipoli, c’est
l’ordre donné par le maréchal à la division du prince Napoléon de
se rendre à Constantinople par voie de terre.
Or, il n’y a pas de route pour aller de .Gallipoit à la capitale de
!a Turquie,et pour faire les 60 lieues qui les séparent, il faut traver-
ser des montagnes,franchir des cours d’eau cl des bois qui ren-
dent le chemin presqu’impralicable Le rendez-vous était assigné
à la division pour lel4juin à Constantinople,et afin d’être exactes,
les troupes se sont mises en marche le 50 mai.
A Varna, comme je vous le disais, se trouve le quartier général
de notre armée; celui des anglais sfcra à Devna, à peu de distance
de Varna. Devna est situé sur le bord d’un grand lac, lequel n’est
séparé de la mer que par uric étroite bande de terre. 11 est ques-
tion de creuser celte bande de terre, afin de faire du lac de Devna
un port sûr dans lequel viendraient s'abriter les escadres pen-
dant l’hiver.
Il circule ici une parole de l’Empereur, laquelle, si elle est vrai,
prouve la confiance que b-s gouvernements des puissances occi-
dentales ont dans le succès de leurs efforts contre ia Russie.» Si
comme tout l’indique, aurait dit S. M., il y a quelques jours, en
présence de plusieurs officiers supérieurs, la Suède se range avec
nous, les moyens de débarquement dont nous disposerons seront
si énormes,qu’il est lort possible que dans un an, à pareil jour, je
sois à St-Pélersbonrg avec les troupes du camp deSl-Omer.
Le Sénat a dû clore aujourd’hui sa session.
Hier à St-Cloud,ont été présentées à l’empereur les candidats
pour le eprps des cent gardes. Les hommes présentés,après l’exa-
men qu’ils ont dû subir,ont été comptés au nombre de 70 ; 30
seulement ont été refusés. — Rien n’est encore particulièrement
décidé relativement à l’uniforme de ce corps, non plus qu’en ce
qui concerne la garde impériale, laquelle pourtant sera toute
équipée et montée pour le 15 août.
Ce que l’on sait seulement, c’est qu’il y a eu des commandes
de drap d’une qualité spéciale, dans les couleurs bleu, écarlate et
üianc, faites à Louviers, Elbeuf et Sédan, par l’administration do
la guerre. Un bruit court dans l’armée, que les guides auront,
comme les carabiniers, la culotte blanche et la boite à l’écuyère.
Je puis vous certifier que ce bruit est faux. L’uniforme des guides
restera ce qu’il est, c’est-à-dire, parfaitement semblable à celui
des guides du premier empire. ,
Le maréchal Vaillant, qui dirige avec beaucoup d'activité le mi-
nistère de la guerre, a parfois l’écorce un peu rude et par suite
des boutades assez brusques. En voici une toute fraîche de date
et qui amuse encore tous les employés du ministère. M.de Roth-
schild se présente il y a deux jours dans le cabinet du maréchal
qui, en l’apercevant, s’écrie : Qu’est-ce que vous venez faire ici ?
allez-vous en bien vite; vous êtes trop riche et vous me compro-
mettriez.
M. de Rothschild se prit à rire bien entendu, et n’en resta pas
moins auprès du maréchal, qui lui donna l’audience qu’il venait
demander.
On parle comme d’un projet sur le point de se réaliser, de l’a-
battage de tout le quartier de la Butte des Moulins , compris entre
les rues St-Honoré et neuve Sl-Roch et la rue Richelieu.il y a là
plus d’un millier de maisons qui seraient démolies, puis recons-
truites sur le terrain aplani dans des rues nouvellement percées.
(Autre correspondance.)
Paris, 10 juin.
Les correspondances de Constantinople n’apportent des nou-
velles ni bien importantes ni bien neuves Je vous ai dit qu’on s’y
attendait. La situation de Silistrie est bien telle quejel’ai déjà dit;
elle ne court à cette heure aucun danger. Le Journal de Constan-
tinople prouve de quelle difficulté est la prise de celte place ; c’est
le tort détaché d’Arab-Tabia qu’assiègent les Russes ; après un
succès de ce côté,ils ont, ainsi qu’on l’avait annoncé, deux autres
succès à remporter : d’abord la surface de la ligue de fortifications
que le fort détaché protège, puis de l’enceinte continue de la place.
Au dire du journal oriental, tout cela leur demande encore trois
mois. D’après des lettres privées,il paraît qu’Omer Pacha n’a au-
cune inquiétude sur le sort réservé à la ville; il ne prendra l’offen-
sive que dans deux ou trots semaines. Entre temps arrive à
Varna l’armée alliée, avec un effectif de 60,000 hommes : les Ot-
tomans seront sur les lieux avec des troupes d’un nombre égal ;
les Russes auront donc affaire à l -'0,000 hommes à la fois. Ces
120,000 hommes défendront les Balkans, observeront la ligne du
Danube, et, à ce qu’on pense, d’ici à un mois, livreront unegrande
bataille au prince Paskiewitch, dans les environs de Silistrie. Au
pied des murailles de cette ville,le czar aurait déjà, à en croire le
Pays, perdu 12000 de ses soldats.
Pour ce qui regarde les affaires de Grèce, le Moniteur publie ce
matin un document fort remarqué, mais dont tout le monde ne
tire pas les mêmes inductions. C’est la proclamation adressée aux
Hellènes par le nouveau ministère qu’a composé le roi Olhon,
après l’arrivée des troupes françaises. Le nouveau cabinet invite
la Grèce à se tenir en repos ; voilà ce que la proclamation con-
tient de mieux Mais après cela, on peut conclure de certains pas
sages que la nation était engagée dans le mouvement insurrection-
nel, tout comme les bandes de Grivas. En effet, il n’y a pas, dans
ce document ministériel, une seule phrase pour flétrir hautement
et énergiquement l’insurrection : on use, en parlant des troubles
récents, d’une circonspection de langage extréme! Qu’en conclure?
C’est que le gouvernement grec, dans sa tentative pour rétablir
l’ordre, a à ménager une foule de susceptibilités nationales. Une
ligne qui donne à réfléchir dans la proclamation, est celle-ci :
« Nous sommes persuadés, disent les ministres grecs, que nos ci-
toyens sauront discerner le possible de l’inipossible. » Elle est
impossible ! c’est là l’unique accusation qu’on porte contre l’in-
surrection ; pour user d’une telle modération en en parlant, il
faut que le nombre des coupables son autrement grand qu’on ne
l’avait cru ; le mot a de l’importance ; tout le monde le remarque.
11 y avait hier un grand concours de personnes aux obsèques de
M. Vivien. On remarquait parmi les personnes qui suivaient le
convoi fuuèbre, MM. le général Cavaignar, Dufaure, Odilon-Barrot,
Thiers, Cousin, Mignet, Garnier-Pagès, Bastide, Trélat, etc., en
un mol une foule de personnages éminents qui, il y a quatre ans
à peine, brillaient au premier rang de la scène politique,cl depuis
sont complètement rentrés dans l’obscurité paisible de la vie pri-
vée. M. Thiers aujourd’hui s’occupe de tableaux, car il a eu toute
sa vie un vif amour pour les arts. M. le général Cavaignac élève
son enfant. M. Mignet écrit à peine de temps en temps quelques
pages. M. Cousin fait des études sur les femmes célèbres du grand
siècle, l’autre jour sur Mme de Longueville, maintenant sur M"" de
Sablé. MM. Dufaure, Odilon-Barrot, Gramer-Pagôs ont repris les
professions respectives qui les occupaient avant leur avènement
an pouvoir. L’enterrement de M, Vivien a eu lieu au Père-Lachaise.
La cérémonie a été terminée en peu de temps, M. Vivien ayant
défendu dans son testament toute démonstration officielle. M.
Dufaure a prononcé quelques mots vivement pensés et touchants
quand le cercueil a été descendu, et tout le monde s’est retiré.
On confirme seulement aujourd’hui la nouvelle publiée depuis
longtemps du départ d’Horace Vernet pour l’Orient. 11 y va re-
joindre M. Durand-Brager, peintre de marine, chargé par le gou-
vernement d’accompagner les vaisseaux français. M Horace Ver-
net fera pour l’armée de terre ce que M. Durand-Brager fera pour
la flotte. Les combats importants qui seront livrés, soit sur mer,
soit en plaine, seront ainsi rendus par les pinceaux de ces deux
artistes.
Le Mousquetaire, le journal de M. Dumas, a le privilège d’inté
resser de temps à autre le pubiic, à force de se donner du mal
pour trouver chaque jour du neuf. De là une foule d’entreprise»,
plus curieuses les unes que les autres, que tente tour à tour,
très bruyamment, son illustre directeur. Le romancier s’est fait
d’abord la Providence de tontes les infortunes ; il s’est déguisé en
dame de charité, littéraiiement parlant, cela va sans dire ; il a de-
mandé de l’aumône pour celui-ci et pour celui-là, pour des peti-
tes incurables, pour des gens sans ouvrage , pour un artiste qui
était tombé de la conscription et qui, comme ont dit les plaisants,
avait plus de goût pour le violon que pour la clarinette. Un autre
jour l’idée lui est venue d’élever une statue à Frédéric Soulié, d’é-
lever un monument à Balzac.
Une autre fois il s’est fan examiner par les disciples de Gall, et
il a publié tout au long ce que ces messieurs pensaient de ses
bosses. Bref, peu de semaines se passent sans qu’il n’apparaisse
dans le petit journal de M. Dumas une excentricité nouvelle. Il y
en a dont on rit ; mais il y en a aussi qui choquent. Aujourd’hui
par exemple, le Mousquetaire publie un article contre l’espèce des
collaborateurs. Impossible de les traiter plus mal; le collaboiateur
est toujours ignare, vaniteux, servile; il est d’une nullité profonde,
d’une médiocrité parfaite ; il n’a aucun sens artistique1; il ne garde
aucune mesure ; il avale les affronts, il brave les refus ; pourvu
qu’il vive de vous et sur vous, il s’inquiète peu de votre estime ;
en un mot, pour l’achever, ce n’est pas un homme, c’est un métis,
on doute qu’il ait un sexe. Voilà qui est bien. Mais on ne s’atten-
dait guAia à rencontrer toutes ees injures dans le Journal de M.
Dumas. Qu’en penseront tous les collaborateurs qu’il a eus depuis
ISfit d’âiîhéës ? Qu’eh pensera M. Maquet qui a fait avëé lui iSfil de
romans ?
Le Moniteur de ce jour publie un décret impérial portant pro-
mulgation de la convention conclue entre la France et le Grand-
Duché de Bade pour la garantie réciproque de la propriété des
œuvres d’esprit et d’art.
M. Vivien est le 25è membre de l’Institut qui soit mort dans l’an-
née. Jamais les Académies n’avaient été aussi maltraitées par la
mort qu’eu 1855-1854. M. Vivien était né en 1799. Il n’avait par
conséquent que 55 ans II avait été élu en 1845 membre de l’Aca-
démie des sciences morales et politiques.
Les cândidâisauXcebtgardes de l’r-tfijîëreur, lui ontété,présentés
il y a deux Jours, à Sl-cioud , après examen 70 ont été admis
comme remplissant exactement les conditions voulues. Quant à
l’unifoime dé ce cdfps d’élite, il sera digfiè de l’armée française.
Mardi dernier 6 jdin, Mgr l’archevêque est allé bénir la chapelle
dé l’cèüvrë des jeiinës lillés incurables créée par M“» la princesse
Mathiide et dirigée par M. l’abbé Morel, chanoine de St-Denis.
La crue extraordinaire produite dans le haut de La Loire par
l’abondance des pluies, n’a été que momentanée. M. le préfet de
Maine et Loire vient de faire publier des dépêches qu’il a reçues
de ses collègues de la Nièvre, du Loiret,de Loir-et-Clieretd’Iudre-
el-Loire. Ces dépêches sont unanimes pour annoncer la cessation
de la crue ; quelques-unes même constatent la baisse des eaux
du fleuve.
Des bandes nombreuses de faucheurs, portant sur le dos leurs
fauix et leurs bagages, étaient de passage à Paris aujourd’hui,
venant de la PISUtiré, de la Lorraine et dé l’Alsace et s’en allant
faucher en attendant la moisson, les prairies naturelles et artifi-
cielles du Centreetdu Midi de la France.
BANQUE DE FRANCE.
Le compte-rendu de la situation de la Banque de France, arrêté
eu 8 juin, présente les résultats suivants :
L’encaisse métallique S’èst encore accru de 59 millions; de 30
millions et demi à Paris et de 28 millions et demi dans les succur-
sales, ce qui le porte à 468 millions et demi. Le portefeuille, au
contraire, a diminué de 43 millions et demi; de 31 millions et
demi à Paris et de 12 millions dans les départements. 11 Se trouve
ainsi réduit à 292 millions.
La circulation des billets a diminué do 9 millions à Paris, et
augmenté de 2 millions en province. Elle s’élève à 583 millions.
Le compte-courant créditeur du trésor s’est accru.de li millions;
ce qui le porte à 85 millions et demi; les comntes-c.ôuratits des
particuliers, de leur côté, ont augmenté de 9 millions, par por-
tion égale, à Paris et dans ies succursales;ils forment un total de
205 millions et demi.
Les avances de la banque sont restées à peu près siatiounaires
Celles sur lingois et. monnaies ont augmenté de 218,900 fr.; celtes
sur effets publics français, au contraire, ont diminué de 247,100
fr.,et celles sur actions et obligations de chemins de fer,392,250 fr.
CHEMIN DE FER DU NORD.
Produit de ta semaine du 28 mai au 5 juin 1854.
87,626 Voyageurs. — Produit des voyageurs fr. 308,077 00
Bagages, marchandises, etc................... 416.483 56
Total................. 724,560 36
Semaine correspondante de 1833.
86,433 Voyageurs. — Produit des voyageurs, fr. 310,731 93
Bagages, marchandises, etc................... 341,391 30
Total . . . 652,123 25
Produit total du U janvier au 3 juin 1854. .fr. 15,175,244 13
Id. id. îd. 1853. . 13,060,487 24
DOURSE DE PARIS DU 9 JUIN.
On lit dans le bulletin financier de la Presse :
2 heures. - Les affaires ont été languissantes pendant la première
demi-heure du parquet. La rente 3 0/0 avait ouvert un peu en hausse,
mais les prix n’ont pas pu d’abord se soutenir. Ils n’ont commencé
à se raffermir que vers deux heures moins un quart. Ils sont très
demandés en ce moment.
On n’avait pas reçu la confirmation de la dépêche du Morning-
Post, relative à la demande d’un armistice, par l’empereur deftussie.
Cependant les nouvelles étaient toujours favorables. Toutes les
cotes étrangères armaient en hausse. Les cours des consolidés sont
venus à 91 3/8 1/2 avec 3/8 de hausse sur la dernière cote affichée
hier à notre Bourse.
On avait reçu des dépêches de Berlin d’après lesquelles le roi de
Prusse, à la suite de la conférence qu’il a eue hier avec l’empereur
d’Autriche, devait envoyer à Sairit-Peiersbourg une note pareille à
celle du cabinet autrichien.
On a parlé aussi d’une dépêche portant que le maréchal Paskie-
witsch avait reçu l’ordre de transporter son quartier-général à Jassy.
La renie 3 0 o qui avait fait d’abord 72.10, est retombée à 71.70 ;
mais elle est tenue en ce moment de 71.93 a 72. Les titres étaient
beaucoup moins abondans que ces jours derniers au comptant.
On attribuait le petit mouvement de réaction qui a eu lieu pendant
la première demi-heure du parquet, à l’influence de la Bourse du
samedi, qui décidait quelques acheteurs à continuer leurs réalisations
de bénéfices.
Le 4 1/2 O/o avait repris au comptant, il se tenait de 97 25 à 97.
La Banque de France a rétrogradé à 2,900. La Vieille-Montagne
à 505. Les usines de Septême étaient fermes de 225 à 227.50. Les
actions d’Herserange à 260. Les Mines de la Loire à 525. Le Palais
de l’Industrie de 110 à 112 50.
Les actions des Docks étaient encore agitées. On ies a négociées
dans la matinée à 220, mais elles n’ont pas pu se soutenir à ce prix
et ont rétrogradé ii 214. Elles sont tenues de nouveau à 213.50.
Il est toujours question d’une nouvelle combinaison qui serait à
la veille d’être adoptée en faveur de cette entreprise.
Les actions du Crédit mobilier étaient demandées au début. Elles
ont monté à 735 et 760, mais quelques offres considérables ont eu
Heu à ces prix. Elles ont rétrogradé à 742 30. Elles sont revenues
ensuite avec une grande facilité à 750.
Les actions de chemins de fer ont ouvert à peu près dans les cours
de la cote d’hier. Elles ont ensuite rétrogradé de 5 à 7 50; mais il n’y
avait pas beaucoup de vivacité dans les offres et dans les demandes.
Les principales affaires avaient lieu sur les primes. Les cours sont
de nouveau demandés. On continue à faire des achats importons sur
les actions du Grand-Central.
Le nord s’est tenu de 815 à 850. L’Est avait fléchi à 790, on le lient
de nouveau à 800. Lyon a fléchi de 940 à 932 50, il a repris à 937 50.
Le Midi est demandé de 600 à 603, Orléans de 1,150 à 1,155.
Les fonds étrangers étaient faibles, mais sans variation sur les
cours de la cote d hier.
3 heures. — De nouvelles ventes assez importantes ont eu lieu après
2 heures, elles ont entraîné les cours de la rente 3 0/0, qui, après
avoir touché à 72, a rétrogradé vivement à 71 55.
Il y avait beaucoup d’hésitation parmi les spéculateurs. Ou est
resté à 71 70.
Toutes les autres valeurs ont été affectées par ce mouvement rétro-
grada du 3 0/0 . Le crédit mobilier est retombé a 742 50, les actions
du Nord à 845, l’Est à 790, Lyon a 933 73, Orléans à 1150, le Grand-
Central à 505.
IIOIililKDE.
BOURSE D’AMSTERDAM , DU 10 JUIN.
On a fait quelques affaires en Intégrales et la tendance de nos
fonds nationaux était un peu en faveur
La plupart des valeurs étrangères trouvaient également ache-
teurs à de meilleurs cours.On a fait quelques transactions en fonds
autrichiens et espagnols.
Cours de clôture : tnlég, 58 1/4; cert. 4 O/o 86 3/4 ; Métall 5 0/0
61 1/4 ; d» nouv. souscription 73 3/4 ; d“ 2 1/2 O/o 3t 3/8 ; Belges
chezRolhscb. 17 1/8;Esp. 10/0 19; d» 3 Oo ml. 35 3/4; cert.
4 5,8 ; Portug. 55 5/8 ; Russes chez Hope 77 3/4 ; d» 4 0/0 chez Stie-
glitz 77 ; Mexic. 22 1/8.
BELGIQUE.
4XVEIW, U JUIN.
Un grand notnbre.de sérénades ont été données hier au
soir à notre honorable bourgmestre, M. F. Loos, à l’occasion
de sa nomination au grade d’officier dans l’ordre de Léopold-
Une foule de personnes notables de la ville sont allées féli-
citer notre premier magistrat, de la distinction si flatteuse et
si méritée, dont il vient d’être l’objet de la part de S. M.
Le comité central du Cercle a été également complimen-
ter M. Loos. Il a décidé d’offrir dans quinze jours une fête à
son président, à l’occasion de cette nomination.
— Nous apprenons par les journaux anglais que jusqu’ici
25 navires, transportant des émigrants, ont été saisis à
New-York pour contravention aux réglements américains.
Nous remarquons avec satisfaction qu’aucun des nom-
breux navires partis de notre port avec émigrants ne figure
sur la liste des bâtiments saisis; — ce qui prouve que i’on
tient ici la main à la stricte exécution de ces réglements,
lesquels sont en librement en faveur des émigrants.
Les navires saisis sont partis des ports du Havre, Liver-
pool, Brême et Hambourg. ,
— Depuis quinze jours le bruit circulait en ville qu’un
enfant avait été enlevé et que toutes les recherches pour dé-
couvrir ses ravisseurs avaient été infructueuses. Hier, à la
Tête-de-Flandre, on a trouvé contre la digue, dans les ro-
seaux, le cadavre de cet enfant, âgé de 11 ans et qui sera |