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1854. — N° 165.
ANVERS, Dimanche il Juin.
Dix-Neuvième année.
PRECURSELI
DEPARTS D'ANVERS : Pour Mafines et Bruxelles, à 045,7-ia
9-40 Exprès, 11-15, 2â0 E., 4-30, 7-30, 9 E. —Term. et Gand,
" * »•— c 15,9-40 E., 4-30. — Bruges, Ostende,
> 40 E , 2-50 E., 4-30. — Ca'ais, 0-15,
" ihcmont,
t Hasselt,
— Ver-
viers, 6-15 B.. 7-15, 9-4Ó £.,~â-50 B.î 4-30, 9 É. — Aix-la-Chapelle, 6-Ï5 E., 9-40
£'.,2-50 E., 5, 9 E. — Cohigr,e„6-!5 t., 9-40 B.. 2 50 £.,9 E.
n.TTn J. TlT^nn . D’Anvers par Beveren, St-Nicolas, Lokeren et Garni,o ou, », 11,
Pays Üe «es. a-»,5,7.- De 6hki.mi8.».». «,a-ts, mo,6-aL______________________
m, ' If™ DEPARTS D'ANVERS: l’our Mannes ei Bruxelles, au-...
ijiieHMD 1*6 I®. 9-10 Expres, 11-15, 2-50 E., 4-30, 7-50, 9 E. —Term. et
0-15 9-4o E.. 3-50 E., 4-30, 7-30. — Alost, 6 15. 9-40 E., i-39. — Bruges, Osl
Cou» irai, Mouscron, Tournai et Lille, G-15 9 40 E , 2-50 if., 4-50. Ca'ais,
9- H) E2-50 E., 4-50. - Louvain, 0-15 E., 7-15, 11-15,*,4-50, 7 50,9 E. — I ir-ci
t; 15 E., 7.15, 9-50 E., H 15, 2-50, E., 4 30,7-30,9 ff.-Landen, St-Trond et Ma
7-15, 11-13, 4-50. — Liège, 0-15 E., 7-15, 9-40 E., 11-15, 2-50 E., 4-o0, 9 E.
Journal Politique, Commercial, Maritime et Littéraire.
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feboïïnemects.'pi'r’A^vLd„u eÎ9h« *<»» Je» Directeur, de. Po.tes)
Pour Anvers, fr. 12-50 par tnmcBtre. Pour tout le reste de la Bel
gique, franc de port, fr. 15. Pour la Hollande et la France, fr. 17. Pour PAntrle-
terre, fr. 15 ; l*s États-Unis, le Brésil, les Indes, etc., fr. 27-50 ®
On s abonne a Londres chez M. W. Thomas 19, Catherine S- ,tr.nw .»
M. K. Dumourier, 5 Took. Court ChaneerfiVue. S're«t,.tr.ud,.t chez
! «..nom. 25 centime. I» ligne. - Hbci.xmk.. 50 centime».
11 Juin.
CANDIDATS LIBÉRAUX
Sénat.
Hl. Corneille 1SAVÏ», négociant.
Chambre des Représentants.
MM. CI». ROGIER, député sortant.
Fr. IxOOS, »
Ct. VF Y HT, »
DATE AC X.-W ATTEF, Président de la Chambre de
Désiré VEKVOOR’f, avocat, [Commerce
Note importante. — Les électeurs sont priés d'inscrire sur
leur bulletin, pour la nomination d'un sénateur, M. Corneille
David ( et non David et Deboe, qui est la firme commerciale
de la maison). ____________________
~1BULLETIN POLITIQUE.
Le Moniteur universel publie diverses notes, desquelles il résulte
que le nouveau ministère grec prend une attitude des plus ras-
surantes et que l’opinion publique, dégagée de l’oppression qui
pesait sur elle, se prononce tout à fait en faveur de la neutralité.
L’on semble aussi rassuré sur le sort de Sibslria, qui pourrait
encore tenir trois mois. Ce 11’esl que dans trois ou quatre semaines,
qu’Omer-Pacba se mettra en marche ; l’armée lurque, ralliée par
les alliés, présentera alors un ensemble de 120,000 hommes, qui
formeront la ligne de défense des Balkans, et qui iront, au besoin,
présenter une bataille au prince Paskiewitch dans les plaines de
Sillslria. ■ _ , ,
Une dépêche télégraphique de Toulon, en date d hier, annonce
que les embarquements de troupes, tant pour l’Algérie que pour
l’Orient, se poursuivent dans ce port avec un redoublement
d’activité.-
Outre le 25' léger, lo 28? de ligne et le 9' de cuirassiers, déjà en
mer, et le T dragons, prêt à partir,une nouvelle brigade composée
des 21e et 42<- de ligne,va ôlreembarquéeégalement pour Galiipoli.
Elle sera commandée par M. le général de Lamothe-Kouge.
La brigade de Lourmcl est ai rivée dn Pyrée à Galiipoli.
Le Jean Bart est parti, vendredi, avec des troupes pour l’Algé-
rie. Il doit raillerie vaisseau mixte Napoléon, à Slora, et tous
deux embarqueront la 2'légion étrangère pour la transporter en
Orient. , , . , , „
D’après une correspondance de Constantinople le général vous-
sauf est délinitivement chargé du commandement d’une moitié des
irréguliers turcs, de ces Bachi-Bozouks, dont l’inutilité comme
soldat n’a été égalée que par l’indiscipline et la barbarie. L’autre
moitié de ces corps, si compromettants jusqu’ici, sera commandée
par le colonel Beatson, officier qui s’est acquis dans l’Inde une
grande réputation d’énergie et d’habileté par les succès qu’il a ob-
tenus dans l’organisation de la cavalerie irrégulière du Nizam. 11
faut espérer que sous l’autorité de pareils officiers, les Bachi-Bo-
zouks rachèteront la déplorable notoriété qu’ils se sont acquise.
Une dépêche télégraphique devienne, en date de samedi 10 juin,
annonce que la correspondance autrichienne publie un rapport
privé, lui venant, dit-elle, de bonne source, et annonçant que ie
quartier général russe sera prochainement transféré à Jassy, où le
maréchal Paskievvitsch ost attendri pour le 13 juin. D’après ce
même rapport toutes les dispositions sont prises pour opérer ce
changement.
Ou annonce que le général Forey était arrivé le 31 à Galiipoli,
avec sa division.
Les lettres de Constantinople du 30 mai, or.t confirmé la modifi-
cation ministérielle et le remplacement de Mustapha Pacha par
Mehemet Kefuesli Pacha au poste de grand visir. Les conseils de
cabinet se succédaient chaque jour à la Porte. On supposait qu’il
s’agissait de la question financière qui est loin d’être brillante, en
présence des énormes dépenses auxquelles la Porte pourvoit
depuis plus d’un an. On dit que l’on cherche à se procurer de
l’argent dans le pays, ce qui paraît bien difficile.
Une correspondance particulière d’Erzeroum, du 12, annonce
que l’ambassadeur de Perse à St-Pétersbgurg venaild’arriverdans
celte première ville et qu’il se rendait à Téhéran. La rupture entre
la Perse et la Russie était complète. Déjà un grand nombre de
sujets russes établis en Perse quittaient le pays dans la crainte
des événements qui se préparaient.
Les dernières lettres de Sl-Pétersbourg annoncent que ie lieu-
tenant-général Nikiforoff Ir, membre du conseil supérieur delà
guerre, qui venait d’être nommé chef (l’Etat major général de l’ar-
mée d’invasion des provinces danubiennes, venait de mourir au
moment de se rendre à son poste.
Une dépêche de Danzig en date de vendredi, que nous trouvons
dans les journaux anglais,annonce l’arrivée de la frégate Desparate,
qui avait quitté la floue le 7 ; après avoir bombardé sans succès
Hango, elle avait fait voile pour Helsmgfors.
Une correspondance particulière des côtes d’Angleterre annonce
que la frégate-hôpital Y Algérie, qui a quitté récemment Rochefort,
était arrivée dans la matinée du 8 au mouillage do Deal, où elle
devait prendre un pilote afin de se rendre dans la Baltique.
Le cabinet anglais vient de subir une modification, par suite rie
la création d’un ministère spécial de la guerre. — Lord John Rus-
sell devient président du conseil, mais conserve son siège à la
Chambre des communes ; les électeurs de Londres vont être con-
voqués, lord John étant, par suite de sa promotion au poste de
chef de cabinet, soumis à la réélection. — Le duc de New-Castle
prend le portefeuille de la guerre ; sir George Grey celui des colo-
nies et le comte de Granville devient chancelier du duché de
Lancaster. •
La Gazette de Ferrare annonce qu’il est sérieusement question
d’an mariage du prince héréditaire, fils du grand-duc de Toscane,
avec la princesse de Bavière, sœur de l’impératrice actuelle d’Au-
d’Au triche.
Nous avons reçu aujourd’hui une partie de nos correspondances
des Indes-Oi lentales par Overland-Mail (viâ Trieste).
Les dates sont de Bombay 10 mai ; Calcutta 29 avril ; Singapore
29 avril ; Canton 21 avril et Hong-Kong 22 avril. ’
Les nouvelles apportées des Indes sont peu importantes. Les
journaux parlent toujours de l’alliance de la Russie avec quelques
princes indigènes, mais jusqu’à présent rien n’est encore officiel.
De Singapore on rapporte qu’une floue russe croisait dans l’Ar-
chipel indien et à la date du 18 avril elle ne se trouvait qu’à quelques
heures de distance de ce port. Toutefois, on n’en craignait pas la
visite vu la présence danc ce port de plusieurs bâtiments de guerre
anglais et divers bâtiments français croisant dans l’Archipel.
La Gazette de Pékin parle do diverses défaites essuyées par les
rebelles près de la capitale chinoise. En d’autres provinces, par
contre, les impériaux ont eu le dessous.
A Shangae, les troupes impériales ont attaqué les propriétés et
les personnes étrangères, mais grâce à l’intervention de deux bâ-
timents de guerre anglais et américains, les assaillants ont été re-
poussés.
M. fli A U REÎfTVE ÏTOT.
Nous avons plus d’une fois entendu, dans notre camp,
se produire des plaintes contre l’honorable candidat dont
nous venons d’écrire le nom. Certains des champions ar-
dents de la cause libérale nous ont, plus d’une fois, exprimé
le regret de ne point voir marcher M. Veydt vers le but que
se propose notre opinion,avec la même énergie, la même ré-
solution qui guidaient ses collègues anversois à la Chambre,
proclamés, comme lui. grâce à notre appui.
Notre intention n’est pas, en ce moment, de discuter le.
mérite, ni la portée de ces plaintes et de ces regrets,
Nous ne tenons qu’à constater une chose, c’est qu’en effet,
dans ces dernières années, le libéralisme de M. Veydt a
paru plus calme, plus réfléchi — disons le mot — plus ti-
mide que celui de certains de scs collègues. Pour nous, qui
avons l’honneur de connaître M. Veydt mieux et depuis plus
longtemps que beaucoup d’autres, il n’y a là rien qui nous
étonne. M. Veydt, naturellement doux de caractère, possède
1® meilleur cœur qui existe; sa bonté innée le pousse irrésis-
tiblement à la conciliation, â la pacification; c'est pour lui
une pente si douce, si séduisante que celle qui conduit à
l’union, qu’il la suit malgré lui, avec bonheur, avec entraî-
nement. Mais, vienne le jour d’une épreuve décisive pour
l’opinion qui, avant tout, captive sa sympathie,et ce cœur si
bon, si timide, se sent revivre; M. Veydt, se souvenant
de son origine, reportant sa pensée sur ceux qui lui ont con-
fié la défense d’une cause sacrée,devient ferme, inébranlable
et donne alors, sans hésiter, des preuves qui nous prouvent
qu’il est toujours avec nous,qu’il sera toujours des nôtres.
A la Chambre, sur tous les bancs , M. Veydt est connu,
apprécié comme la personnification, en quelque sorte, du
libéralisme modéré.
Et cependant, M. Veydt n’a point trouvé grâce devant nos
adversaires. Ce fait est plus éloquent que bien des protes-
tations. Eh quoi ! vous nous parliez de modération, de con
«filiation, d’union, et vous frappiez celui que toutes les voix
désignent comme le type, le représentant de l’union, de la
conciliation, delà modération.
Avouez-Je donc enfin, l’esprit de conciliation que vous
avez affecté pendant un moment, n’était qu’un masque; et
l’exclusion du nom de M. Veydt de votre liste, sera votre
condamnation devant le corps électoral.
M. Veydt est un des travailleurs les plus assidus, les plus
consciencieux de la Chambre; il a fourni une longue et belle
carrière dans diverses adminisirations publiques, où il a
acquis des connaissances très variées et très étendues en ce
qui concerne les grands intérêts soumis tour à tour à l’ap-
préciation du législateur.
Membre du Conseil provincial et de la députation perma
nente d’Anvers, il a étudié de bonne heure les besoins et les
intérêts de l’arrondissement qu’il représente à la Chambre;
plus tard, directeur des affaires commerciales et des consu-
lats au ministère des affaires étrangères, il a pu se rendre
compte de lout ce qui intéresse le commerce et le travail.
Membre de la commission mixle pour le réglement de la
navigation de l’Escaut et des eaux intérieures, il y a rendu,
à côté de M. Cateaux-Wattel, les plus grands services : plus
tard encore, adminisirateur d’un vaste établissement de
finances, adminisirateur de diverses sociétés industrielles
importantes, il s’est initié à tout ce qui touche l’industrie;
M. Veydt a acquis ainsi une expérience précieuse qu’il a
plus d’une fois su mettre à profit, dans sa carrière parle-
mentaire, pour rendre service au commerce d’Anvers et à
diverses branches du travail national.
Lorsqu’en 1847 M. Rogier forma ce cabinet libéral qui,
quoiqu’en disent nos adversaires, a laissé des traces fécon-
des et brillantes, M. Veydt y entra comme ministre des
finances, et ce sera un éternel honneur pour notre représen-
tant d’avoir signé,avec M. Rogier.ce programme mémorable
dont la seule publication fut envisagée, à cette époque,
comme un bienfait. Rappelons-en deux mots seulement,qui
avaient l’importance de deux événements : Les Flandres se-
ront sauvées de la ruine. — Les tarifs des douanes ne seront
plus augmentés. Double engagement, tenu avec respect, et
qui a valu à notre opinion la reconnaissance de tout le pays.
M. Veydt a été nommé,pendant les deux dernières sessions
législatives, aux fonctions de vice-président de la Chambre
des Représentants. En celle qualité il s’est trouvé chargé,
comme présidant une partie déterminée des sections centra-
les, d’un travail considérable; jamais son zèle n’a éié au-
dessous de la tâche que ses collègues lui ont imposée; tou-
jours il a saisi, en cette qualité — et au besoin les témoigna-
ges ne manqueraient point, sous ce rapport,dans notre ville,
— les occasions de servir les intérêts du commerce et de
l’industrie.
^ Qu’objecteront nos adversaires contre la réélection de
l'honorable M. Veydt; comment expliqueront-ils devant le
corps électoral la proscription dont ils l’ont frappé?
Ils n’objecteront rien ; ils n’expliqueront rien.
Aussi le corps électoral lie tiendra-t-il aucun compte des
tentatives faites auprès de lui par les meneurs du parti clé-
rical ; il renouvellera ie mandat de l’ancien vice-président
de la Chambre; il conservera cet homme de bien à un arron-
dissement qui peut et qui doit compter sur lui. Son nom,
un des six noms honorables qui composent notre liste, sera
proclamé mardi avec celui de tous ceux que l’opinion libérale
recommande au libre choix des électeurs.
Simples souvenirs.
Il est bon d’éveiller la mémoire qui souvent est paresseuse.
Vous rappelez-vous la situation dans laquelle se trouvait
la Belgique, il y a sept ans? Vous ressouvenez-vous qu’au
commencement de 1847, alors que MM. de Theux et Malou
étaient à la direction des affaires, la misère était si intense,
avait pris de telles proportions dans les Flandres, dans une
partie de la Campine, et ailleurs encore, que l’on en était
venu jusqu’à réclamer un ministère du paupérisme ! Oui,
un ministère du paupérisme!
La Belgique a subi cet affront, qui a été épargné à l’Ir-
lande elle-même Personne, dans ce malheureux pays, n’a
demandé un ministèie du paupérisme, chargé spécialement
de soulager la misère, et cela a été réclamé chez nous, au
nom d’hommes réduits au dénûment le plus profond !
La honte d’un ministère du paupérisme ne nous a pas été
infligée, il est vrai; mais grâce à qui? Grâce d’abord à la
bienfaisance. Vous n’avez pas oublié ce qu’a fait Anvers
dans ces temps de calamité, en faveur des Flandres. Mais la
bienfaisance privée ou collective ne suffisait point. Elle ne
pouvait offrir qu’un remède momentané à un mal, qui se
serait perpétué, si l’on n’eut eu recours à dos moyens plus
énergiques et plus efficaces;
C’est ce qu’a compris le ministère libérai, qui a rendu
désormais impossible celui du paupérisme.
Dès 1848, l’état du pays est tellement changé que la
misère disparaît dans les endroits où elle se faisait le plus
cruellement sentir. Le paupérisme s’en va; le paupérisme
est parti pour ne plus revenir ; il n’aura point son porte-
feuille ministériel.
Depuis lors, la situation de la Belgique n’a fait que
s’améliorer. Les classes laborieuses ne se sont plus trouvées
réduites à passer par les souffrances qu’elles ôtaient con-
damnées à endurer antérieurement au 12 août 1847.
Cependant, bon-gré, mal-gré, il faut bien en convenir,
depuis plusieurs années la cherté des denrées alimentaires
est tout aussi grande quelle l’était en 1845, 4t> et 47 ; com-
parez les prix; rappelez-vous combien vous payiez alors le
pain, la viande et ce qui sert à l’alimentation. Est-ce que
maintenant vous ne payez pas le pain tout aussi cher, la
viande et presque lout plus cher ? Vous en avez la preuve
chaque jour Les prix sont plus élevés qu’en 1846 et 1847,
et pourtant vous n’avez pas à prendre en pitié , à soulager
les misères presque incurables dont le soulagement vous in-
combait à celte époque nétaste.
Vous reconnaîtrez certainement qu’il n’y a pas d’effet sans
cause. D’où vient-il donc que, les besoins étant les mêmes
aujourd’hui qu’il y a huit ans, les moyens d’y pourvoir tout
aussi difficiles, eu ce qui regarde le prix des denrées de
première nécessité, les classes laborieuses sp sont trouvés,
en 1852, 1855 et 1854, capables de supporter ce qu’il leur
élait impossible de soutenir en 1845, 1846 et 1847? D’où
vient-il que les Flandres, en particulier, aient été de force à
traverser les dernières années calamiteuses, quand elles ne
le pouvaient les premières ? d’où vient-il que, grâce à un
changement de fortune, la population s’accroît dans ces
provinces, où elle était décimée par la faim ?
Voilà un résultat bien positif, incontestable et dont tout le
monde est à même de vérifier l’exactitude. A quelle politi-
que, à quelle administration est-il dû? N’est-ce pas à la poli-
tique libérale? N’est-ce pas au ministère du 12 août?
t Quel est l’homme qui a le premier dit, à la tribune, dès
l’ouverture de la session de 1847-48, alors qu’il arrivait au
pouvoir : « Nous devons pourvoir au salut des Flandres ;
il y va de l’honneur de la Belgique et du nôtre. » — N’est-ce
pas M. Rogier, ce même M. Rogier qu’un parti qui se dit
conservateur,voudrait frapper d’ostracisme ?
Les Flandres savent bien que c’est lui et elles n’oublient
pas ce qu’elles doivent à cet homme d’Elat, qui a pris pour
elles toutes les mesures salutaires sur l’efficacité desquelles
il a cru pouvoir compter.
Presque toutes ont produit d’excellents effets , et la
meilleure preuve que l’on en puisse donner, c’est que les
Flandres peuvent aujourd’hui endurer ce que doivent en-
durer les autres provinces : ce quelles n’étaient pas en état
de faire avant l’avénement du dernier ministère. Elles ont
cessé de faire tache en Belgique; elies se sont relevées et
elles travaillent à regagner la splendeur qu’elles avaient
perdue. Que les détracteurs de la politique libérale le dé-
nient autant qu’ils voudront, il n’en demeurera pas moins
vrai que la régénération de ces provinces est due à cette
polilique et qu’elle date du 12 août 1847, qu’elle est en prin-
cipe l’œuvre du ministère dont M. Rogier était le chef.
— * - i ----
M. CiTEAUX-WATTEi,
Un seul des candidats de l’opinion libérale est surtout le
point de mire de nos adversaires. C’est l’honorable M. Ca-
teaux-Wattel. Il n’est pas d’injure, fût-elle la plus grossière,
qui arrête les organes du parti soi-disant conservateur.
A qui veut-on ainsi en imposer avec cette polémique de
porte-faix ?
Le commerce d’Anvers, qui a la plus parfaite intelligence
de ses intérêts, ne connaît-il donc pas les titres de cet esti-
mable citoyen au mandat que l’opinion libérale, que la
bourgeoisie veulent lui confier?
Croit-on que le commerce, lorsque ses intérêts les plus
directs, les plus immédiats sont en cause, se montrera in-
différent et refusera ses suffrages à l’homme qui peut dé-
fendre ces intérêts avec intelligence et avec succès ?
Croit-on que le commerce, qui a eu recours mille fois
aux connaissances et aux lumières de M. Cateaux-Wattel;
qui l’a délégué mille fois pour aller, auprès du gouverne
ment, soutenir les droits d’une branche d’affaires menacée,
croit-on que le commerce se montrera ingrat, à son propre
détriment ?
Rien n’autorise à le croire.
Les attaques violentes dirigées surtout contre cette seule
candidature, ne prouvent qu’une chose ; c’est que M. le ba-
ron Osy sent son siège de représentant chanceler sous lui.
_ On comprend, dans l’autre camp, combien les chances
d’élection de M. Osy diminuent, et on dirige tous les efforts
contre l’homme de talent que l’opinion publique désigne
comme devant occuper la place du seul candidat qu’on es-
pérait sauver.
Les électeurs ne se laisseront pas prendre à ce piège.
Ce qu’il importe, c’est que la députation d’Anvers soit
homogène; qu’elle soit dirigée, dans toutes les questions
importantes, par une parfaite uniformité de vues et de prin-
cipes.
II faut que les efforts, que les votes des uns , n’annulent
et ne détruisent jamais les efforts et les votes des auties.
Envoyez au Sénat deux délégués d’une opinion contraire;
au moment du scrutin le vote de l’un détruira le vote de
l’autre, et la métropole commerciale n’exercera aucune in-
fluence, ce sera comme si Anvers n’était point représentée
au Sénat.
Envoyez à la Chambre des Représentants un seul des
candidats de la liste de nos adversaires et dans toutes les
questions qui touchent de près vos intérêts, au lieu de con-
tribuer par cinq voix dans le. résultat, vous n’y contribuerez
que par trois, et vos intérêts seront plus d’une fois com-
promis.
Les électeurs comprennent ces vérités ; ils les opposent
à nos adversaires et ia rage de ces derniers en redouble.
Qu’ils continuent donc leurs odieuses attaques contre M.
Cateaux-Wattel ; qu’ils ne respectent rien ; qu’ils joignent
l’injure à la calomnie, -
Notre opinion ne doit pas s’en émouvoir ; ces armes per-
nicieuses blessent ceux qui les emploient,
Nous n’avons qu’une chose à faire, o’es! de redoubler de
zèle, de redoubler d’efforts pour celui de nos hommes qu’on
honore d’une animosité exceptionnelle.
La haine de nos adversaires lui donne de nouveaux droits
à notre sympathie.
Il ne faut pas que le triomphe de M. Cateaux-Wattel soit
moins éclatant que celui de nos autres candidats.
Amis d’Anvers et de sa prospérité,champions de la cause
libérale et des idées généreuses, à l’œuvre !
Abus devez vaincre vos adversaires complètement, sans
esprit de retour.
lis ont voulu le combat; ils ont voulu proscrire les hommes
les plus honorables, ceux qui avaient droit, par des services
rendus, à toute notre reconnaissance; ils nous ont insolem-
ment jeté le gant.
Et ils se plaignent que nous le relevions!
Ils ont fait contre nous de l’exclusion, rien que de l’exclu-
sion passionnée, pour servir les rancunes personnelles d’un
seul homme, de M. le baron.Osy.
Et iis se plaignent de ce que nous opposions drapeau con-
tre drapeau !
A l’œuvre ! le jour approche; vous savez sur quel point
l’ennemi dirige ses coups; fortifiez le bastion attaqué; dé-
fendez-le avec une énergie nouvelle; iis ne l’enlèveront pas !
Le Journal d'Anvers, en rendant compte, à sa manière,
de la réunion des électeurs libéraux qui a eu lieu vendredi,
exprime un doute sur l’acceptation, par l’honorable M. C.
David, de la candidature qui lui a été offerte pour le Sénat,
par l’opinion libérale.
Nous sommes autorisés à déclarer de nouveau qu’il ne
doit y avoir, sous ce rapport, aucun doute dans l'esprit des
électeurs. M. C. David n’est pas allé au-devant du corps.élec-
toral ; il n’a montré ni empressement, ni impatience, ni
importunité; nous le reconnaissons volontiers ; nous ajoute-
rons que c’est là ce qui le distingue de son concurrent, dif-
férence que les électeurs apprécieront; mais, suivant en
cela tomes les traditions de sa vie, M. C. David se dévoue,
avec une abnégation dont ie commerce lui tiendra bon
compte, à l’intérêt de la chose publique ; il accepte formel-
lement la candidature et répond ainsi à l’appel flatteur et
honorable que lui a fait l’élite du commerce, de l’industrie
et du travail.
Le Journal d'Anvers, toujours très compatissant pour les
hommes qui appartiennent à noire opinion et qui servent
une cause, objet de son aversion, témoigne un tendre inté-
rêt pour la santé de M. C. David. Grand merci pour cette
sollicitude. Nous voulons faite échange de bons procédés cl
‘porter à la connaissance du parti rétrograde que les nombreu-
ses personnes accourues de toute part pour porter à notre esti-
mable candidat des protestations chaleureuses d’attachement
et de dévouement, dans la circonstance honorable où le
placent les vœux de ses concitoyens, l’ont trouvé dans un
état de santé si satisfaisant.que le Journal d’Anvers doit être
complètement rassuré. Rien n’empêchera M. C.David d’aller
remplir, au Sénat, la mission que les électeurs lui confieront
mardi.
Le Journal d'Anvers a un autre souci; celui-là, il ne
l’exprime pas; nous le dirons pour lui : la candidature de
l’estimable M. C. David est si heureuse pour notre opinion ;
la sympathie empressée quelle rencontre dans toutes les
classes de la société est si grande ; M. C. David se présente
devant le corps électoral avec un passé si honorable à tous
les tilres, que nos adversaires en sont abasourdis. La ma-
nitestation qui s’est faite en sa faveur vendredi soir est si
éclatante,qu’ils eu sont littéralement écrasés.
Courage ! courage, ardents jouteurs de la cause libérale;
courage, le jour de la victoire approche.
Vous combattez pour un principe dont le triomphe est le
triomphe des intérêts vitaux d’un peuple.
Vous travaillezen faveur d’une liste flui ne contient que
les noms les plus respectés.
Courage jusqu’à la fin, et, notre cause, la cause de la
liberté, la cause du progrès, ne succombera pas.
Un lapsus linguæ.
Ce pauvre Journal d'Anvers est sujet à toutes les infirmités.
Dans son numéro d’hier, la langue lui a fourché; mais
écoutez-donc le crime affreux dont notre opinion se rend
coupable.
A deux reprises diverses, il nous accuse de vouloir rem-
plaçai M. Osy à la Chambre, M. Cogels au Sénat, par MM.
Cateaux-Wattel et Corneille David.
Remplacer M. Cogels au Sénat !
On dirait vraiment que le mandat du candidat de nos ad-
versaires vient d’expirer naturellement et qu’il ne s’agit pour
lui que d’une réélection que nous voulons contrarier.
M. Cogels aurait-il regardé l’honorable M. Van Havre
comme en fonctions ad intérim-, se serait-il toujours crû ie
sénateur en titre ?
Après cela, il s’agirait réellement de remplacer M.Cogels,
que la lâche ne nous semblerait pas trop rude; nous sommes
habitués à cette besogne-là; M. Cogels nous a fourni plus
d’une occasion de nous dresser à ce genre d’exécutions.
Deux fois il a été en possession d’un mandat législatif
que les électeurs lui ont résolument enlevé.
Il siégeait à la Chambre des Représentants; le corps élec-
toral l’en a fait sortir en 1845.
Il siégeait au Sénat ; le corps électoral l’a éliminé en 185 i.
Evidemment, les électeurs ont eu leurs motifs pour lui
retirer le mandat qui lui avait été donné.
Malgré ces deux leçons, M. Cogels se représente devant
le corps électoral ; il sollicite de nouveaux suffrages.
Electeurs ! pourquoi feriez-vous aujourd'hui le contraire
de ce que vous faisiez en 1845 et en 1851 ? Deux fois vous
ayez retiré à M. Cogels les pouvoirs honorables dont vous
disposez de nouveau ; pourquoi les lui confier en ce moment?
Vous serez conséquent avec tous vos antécédents et vous
donnerez à celui qui veut s’imposer à vous, malgré vous,
malgré les arrêts que vous avez prononcés en 1845 et 1851,
la seule réponse possible. Vous ne le choisirez pas.
Comme en 1851, l’opinion libérale présente à vos suffra-
ges un candidat digne de toutes vos sympathies. M C. David,
vous le savez, est un homme qui a travaillé comme vous,
tous ; dans une longue et honorable carrière, il a acquis,
jour par jour, les titres nombreux qui le recommandent aux
votes du commerce, de l’industrie, du travail, de la bour-
geoisie.
En le nommant vous ne rendrez pas seulement hommage
à un nom respectable qui commande l’estime générale; vous
rendrez hommage à un principe. Dans la personne de M.
C. David vous honorerez tous ceux qui travaillent,tous ceux
qui, comme lui, ont trouvé leur force dans leur activité,
dans l’intelligente direction de leurs affaires, dans un fécond
esprit d’initiative.
Vous nommerez donc M. C. David, et les travailleurs de
tous les rangs, de toutes les conditions vous en seront re-
connaissants.
Une mission providentielle semble être confiée à la ville
d’Anvers.
S’agit-il de l’écoulement des produits belges dans les
pays transatlantiques? A qui a-t-on recours? A Anvers.
S’agit-il de pourvoir aux besoins du travail, dans les
temps les plus prospères ; aux besoins des populations.dans
les temps calamiteux, à qui s’adresse-t-on? A Anvers.
Vienne une guerre; que l’étranger nous attaque; que
nous soyons menacés de perdre ce que nous avons de plus
cher, notre nationalité, nos institutions libérales : où celles-
ci trouveront-elles un abri ? A Anvers et toujours à Anvers.
Il y a là un boulevard sur lequel il est permis de compter
dans les moments difficiles, et un port hospitalier en toutes
circonstances.
Aujourd’hui même, où les idées libérales trouvent-elles
leur plus solide point d’appui? — C’est à Anvers. Ici point
de dissentiments. Nous marchons tous, poussés par une
même pensée, vers un but unique, le triomphe du libéra-
lisme, parce que, dans notre conviction commune, nous
croyons que ce triomphe est d’une extrême importance pour
l’avenir du pays et pour celui du commerce.
Chez nous, nous le répétons, point de dissentiments, li
y a entre les libéraux, à Anvers, celle harmonie qui doit
toujours exister entre gens dévoués à une bonne cause.
D'accord sur les principes ; agissant au grand jour, en de-
hors de toute influence, les électeurs qui pariageni nos opi-
nions viennent de prouver et prouveront d’une manière
plus éclatante encore, mardi prochain, qu’ils sont fermement
résolus à ne confier de mandat parlementaire à aucun des
hommes du parti rétrograde. Ils l’ont pris à cœur, et ce
qu’ils prennent à.cœur, iis savent le conduire à bonne fin.
Outre qu’Anvers consultera, en agissant ainsi, ses pro-
pres intérêts, il servira aussi ceux de la Belgique entière.
11 donnera un grand exemple au pays. Il lui montrera com-
ment on peut mener de pair les idées d’ordre et de progrès.
L’harmonie qui règne ici, dans le sein du parti libéral, nous
semble être une leçon que d’autres villes peuvent mettre à
profit.
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La Sociélé Voor Tacl eu Ksiasl.
On lit dans le Journal d'Anvers : :
« La Société Foor Tact en Kunst, celte énergique phalange
d’hommes jeunes et indépendants, vient de décider à la majorilé
de ses membres votants, qu'elle appuyera énergiquement la liste
des candidats proposés par les électeurs indépendants, comme
étant très favorable aux intérêts de ta cause flamande. »
C’esl là un compte-rendu fort inexact, pour ne pas dire
plus, d.e co qui s’est passé à l’assemblée de celte sociélé,
vendredi soir.
Si nous sommes bien informé et nous avons tout lieu de
le croire, la discussion y a été des plus orageuses.Un grand
nombre des membres actifs, et principalement ceux de la
section de littérature flamande, y ont protesté contre la liste |