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1856
A iVVERS, Samedi 5 Avril.
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rit!L5C-CM ■ 3.3 ,11.30. - D Anvers pour Bre4a^0.^0^ .!^»0^ lie lRed-», 6.4), 10-05, 4-15, G. 15.
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5 Avril.
BULLETIN POLITIQUE.
Un.journal prétend que le Congrès «'attendra pas pour se séparer
que les puissances aient ratifié te traité du 3Ö mars et qu’avant peu
de jours tes diplomates quitteront ta France.Nous avons lieu de douter
de l'exactitude de efe renseignement, attendu que s’il devait en être
ainsi, M. de MailteufTel eut bien attendu encore quelques jours au lieu
de iài'sser M. de Hatzfeld représenter seul la Prusseà Paris, et le gou-
vernement russe en rappelant le comte Orloff pour prendre part aux
conseils de la couronne, u’eut pas désigné M. de ïiloiï pour le rem-
placer. — C’est la nouvelle que nous apporte aujourd’hui notre cor-
respondant et nous ne la croirions pas fondée que nous élèverions
les mêmes doutes sur le dire de l'Emancipation. Quatre semaines
sonUiieniét écoulées,si tant est qu’il faille tout ce temps pobr attendre
les ratifications ; et lo congrès doit aborder dés êhjets importants et
très délicats que nous avons déjà indiqués dans nos précédents
bulletins.
Il doit; cbHiÜtë bous l'avons dit, non pas régler les affaires d’Italie
et IM {îjincipautés, mais jeter les bases d’une réorganisation de ces
èontrées qui sera l’œuvre d’un autre congrès. — L’Kée de ce congiès
ne date pas d’hier; si l’on s’en souvient, elle a été émise dès lie prin-
cipe dans une brochure qui a fait beaucoup de bruit et à laquelle on a
soupçonné le gouvernement jran'çais de n’élre pàk étranger, hous
sommes portés à croire que c’est lé pensée de Sapoiéon de faire in-
tervenir un congrèsjjniverscl pour résoudre certaines difficultés pen-
dantes en Europe. Nous aurions combattu cette idée s’il s'était agi
seulement delà conclusion de la paix; mais du moment que la ques-
tion des nationalités est mise en avant, toutes les puissances peuvent
utilement intervenir. — On ne dit pas encore si ce tOiigfÊS sera un
congrès de souverains eu de diplomates;
Pu restes 11 faut 10 Üirfe; car fc’esl l’opinion générale, l’empereur des
français a été l’âme de tout ce qui vient de s’accomplir. C'est lui qui a
décidë.etcommencé la guerre,c’est lui qui a provoquée! amenéla paix.
Nous engageons nos lecteurs à lire très attentivement notre Seconde
lettre de Paris ;jls y trouveront l'historique et le mot des négociations,
fis verront que Napoléon llî, immédiatement après la mort de Nicolas,
lorsque déjà les alliés avaient obtenu de signalés avantages, a écrit à
Alexandre !f une lëtlfe dans laquelle il partait de paix en termes qui
durent cënvâînére le nouvel empereur des intentions loyales de la
rhtbfec. C’est à partir de ce moment que les relations diplomatiques
dos deux pays changèrent de face et que le successeur de Nicolas
conçut pour Napoléon une estime qui ne s’est jamais démentie.
On peut dire qu’à partir de ce moment la paix fut tacitement résolue
dans la pensée de l’empereur de Rassie.— C’est encore Napoléon III
qui est l’auteur des propositions autrichiennes, comme on le verra
dans la lettre que nous venons d’indiquer,et tant qu'ont duré les négo-
ciations, il agissait sur l'esprit des diplomates par de sages avis et en
affectant toujours nrl grand esprit do modération. — Le comte Orloff
a.fsit âüjirès de lui une démarche qui a:valu à la Russie des eonees-
‘ions qu’elle n’aurait sans doute pas obtenues, si elle s’en fut rappor-
tée seu'ement au bon vouloir des plénipotentiaires. Le représentant
de la Russie se présente devaut l'empereur et lui dit qu’ii a mission
de tout accorder, qu’il vient le lui dire franchement, mais qu’il de-
mande à ne pas être étrangle.
L’empereur, touché de cette franchise, poüïsâ aux concessions et fit
prendre un terme moyen entre ce que la Russie pouvait concéder et
Ce que les diplomates exigeaient.
Nous parlions tuer d’une motion de M. de Cavour relative à la levée
$u b 1 OciiS ; nous savons aujourd'hui que dans la séance de mercredi
2 avril le congrès a étendu l’armistice aux opérations de mer. Lord
Palmerston en a fait la communication à la Chambre des Communes
avant-hier et les journaux de Londres nous apprennent que les navires
français et anglais n’attendent pour entrer dans les ports Russes que
la rupture des glaces dans les golfes de Bothnie et de Finlande.
I es derniers actes du gouvernement russe, dont des lettres de Sl-
t’éteVfbourg du 20 mars nous apportent le résumé, nous confirment
dans celte idée. La marine marchande russe se hâte de faire ses pré-
paratifs pour sortir des forts où elle est depuis si longtemps réléguée,
aussitôt que la mer sera libre.
Certaines indications du Moniteur dt la Etoile vont plus loin. D’après
tin correspondant de ce journal, ordinairement bien renseigné,l’ordre
serait arrivé à Cronstadt d’armer ur.c escadrille à vapeur d'ici au moi*
de niai. L’un de ces navires, une frégate à hélices, où sera arboré le
pavillon amiral, doit recevoir des aménagements somptueux, de telle
sorte que le oricspondant du Moniteur de ta Flotte se croit fondé à
dire qu’elle pourrait fort bien recevoir à bord l’Empereur Alexandre
èl son frère le grand duc Consiantin, lesquels se proposeraient de
faire un voyage vers le sud de l’Europe olpariicûlièrement sur les côtes
de France, les pi lûtes choisis ayant où | icuu-t (i'uvaiice qu’ils con-
naissaient nos ports.
En France beaucoup de projets de ioi importants sont en ce moment
au Conseil d’Etat; un projet sur le transport des livres, celui relatif
au Code militaire, celui sur le drainage, cl il résulte des délibérations
des bureaux du Corps-Législatifà l’occasion de la loi sur les voitures
que ce serait sui les valeuis mobilières que devrait frapper désormais
l’impôt, s’il devait en être établi un nouveau.
Un correspondant de VIndépendance annonce comme un bruit au-
quel il ne parait pas ajouter grande confiance le retour possible de
Plie de France aux français Cette île,(fui est en ce moment la pronriété
de l’Angleterre, se trouve placée dans la mer des Indes à environ cent
Cinquante lieues do Madagascar.
Des lettres particulières apportées par le steamer La Plata, et par-
venues au Havre, portent qu’aux dernières dates, une force maritime
imposante, composée de navires de guerre français cl anglais, se
trouvait à Port-au-Prince, pour signifier à i’cmpereur Faustin, au nom
des deux Gouvernements, qu’il eut à ne pas recommencer ses opéra-
tions contre, la République dominicaine, et même à prendre l’engage-
ment d’une trêve d’au moins vingt-cinq années. Ces lettres ajoutent
que lërnpereur mettait beaucoup de mauvaise grâce à déférer à ces
injonctions.
P. S. — Le Journal, de Dresd annonce de bonne source, de Paris,
que la Russie répondra immédiatement à la levée du bioeùs dans ia
Baltique et dans la mer Noire, fiar le rclrait de la prohibition â l’ex-
portation des céréales.
lue dépêche télégraphique de St-Pétersbourg, 4 avril,
que nous publions plus loin, porte que l’exportation des
cereales est autorisée de tous les ports de l’Empire. (Voir
partie commerciale.)
Dépêche tétégraphipp.
Londres , S avril au matin
Consolidés 831/8 ; 3 0/0 dit). 23 t/8.
Scauee de la Chambre.
La cession du chemin de fer de Conticli à Lierre a été
décrétée hier par la Chambre, mais celte résolution n’a été
prise qu’à la très faible majorilé de 36 voix contre 32 et 2
abstentions ; et, par suite de l’adoption d’un amendement
proposé par M. de Theux, il y aura un second vole que la
Chambre a fixé à mardi prochain.
Cet amendement de M. de Theux est la condamnation du
projet présenté par le gouvernement. Il stipule que la con-
cession pourra être annulée d’année en année par les deux
parties, à la condition de dénoncer cette intention trois
mois d’avance
Il serait difiieile de déclarer d’une manière plus nette et
Plus éclatante que la convention proposée présente des
Rangers et des inconvénients qui la feront regret!er bientôt
Des deux parts. Mais cette convention, si elle semble inac-
ceptable dans des conditions définitives, doit l’être égale-
ment dans des conditions provisoires et on s’explique diffi-
cilement le yole d’une mesure considérée comme étant
d utilité publique et dont on cherche d’avance à assurer
•annulation.
Lu avait cru jusqu’ici, et plusieurs membres l’avaient for-
mellement fait entendre, que le projet en discussion était
un héritage du dernier mini al ère, légué à M. Dumon par
p. . ,a. Ho°rebeke Des explications dans lesquelles est
-ntre hier l’honorable membre, il résulte que le projet est
rouvre personnelle et spontanée de M. Dumon.
vpn 6 feco^ vole. renversera sans doute ce projet milieu-
, x cl5n'1 * adoption avait été combattue encore, pendant
eue séance, par MM, Verliaegeu el Ch. Rogier.
wer'dïïiîfuol'lf au-c “nc surprise extrême l’absence de MM. de Rron-
qui iU 'r!!wt,mpr,lf)t Vil,tltien Crundeu de Reeth, députés de Matines,
q l*-tm romenabie de ne pas assister à des débats qui intéressent
leur arrondissement à un haut degré: nous voilions parler des discus-
sions auxquelles donne lieu la convention relative à la Cession du
chemin de fer de Ccniich à Lierre. Pourquoi ces deux honorables
députés s'absentent-ils ?
On a remarqué également que les deux députés catholiques d’An-
vers, MM. Osyet DellafaiMe ont voté en faveur d’une mesure qui peut
devenir gravement préjudiciable à la métropole commerciale du pays.
(Observateur.) '
Canal de Cliaidci’ôV — Péages» —• Iniquité.
Dans un article que nous avons publié dans notre nu-
méro du 28 mars, nous avons exposé les considérations
d’équité qui militent en faveur du redressement du grief
dont se plaignent ies nombreux consommateurs de charbon
du Centre, et nous avons, pensons-nous, fait bonne justice
des raisons que le gouvernement ou ses organes, voudraient
faire prévaloir pour maintenir, sur le canal de Charleroi,
une taxe arbitraire de 80 centimes par tonne; nous nous
sommes engagés aussi à examiner sérieusement la ques-
tion au point de vue des intérêts du trésor, Cette seconde
partie ae notre tâche sera lacilement remplie, et nous
espérons qu’après nous avoir lu, il ne restera plus à nos
adversaires un argument de bonne foi à invoquer contre
nous.
Les considérations de fait accompli et d’équilibre écar-
tées, il nous reste à examiner là demande des pétitionnai-
res, dans ses rapports avec le trésor. Si nous parvenons à
proiîver que l’établissement des péages par distance et par
tonne, n’aura aucune influence sur Tes recettes de l’Etat,
nous n’aurons laissé debout aucun motif d’opposition sé-
rieux, car quel autre intérêt pourrait-on invoquer pour
combattre une mesure que ia justice commande!
Nous n’avons aucune intention de le dissimuler, le re-
dressement du grief dont se plaignent les consommateurs,
se traduira par une réduction de péages au profit des in-
dustriels qui s’approvisionneront au bassin du Centre. Mais
cette réduction est-elle de nature à affecter les recettes de
l’Etat, voilà la question à résoudre.
Il est une loi économique constante, c’est que le trafic
des voies de transport augmente ou diminue, en raison
même du taux des péages, les preuves abondent à l'appui
de cette assertion. Nous en invoquerons une seule entre
plusieurs autres dans l’ordre des faits que nous examinons.
Dans la session de 1848-1849, les droits de navigation
sur le Canal de Charleroy à Bruxelles, furent dégrévés de
33 p. c. Dans l’hypothèse d’un mouvement de navigation
égal, la recette devait descendre aux deux tiers de ce qu’elle
était avant le dégrèvement. Il ne manqua pas d’orateurs
pour soutenir que cela arriverait ainsi. Or,en 1849,1e trésor
percevait sur cette voie navigable un revenu total de fr.
1,633,222.46. La recette aurait dû tomber à un chiffre infé-
rieur à 1,100,000 fr., si le trafic était resté stationnaire.
Elle s’est élevée en 1853 à 1,322,625.18 fr., et cela malgré
la concurrence de plus en plus active du chemin de fer de
l’Etat. N’est-ce pas là la preuve que toute réduction de
péages est toujours compensée par l’accroissement des
transports.
Veut-oii un exemple dans un autre ordre d’idées. Voyez
ce qui s’est passé pour la réforme postale. L’augmentation
dans le nombre des lettres transmises, après la réduction
du port à 20 et à 10 c., a été telle, que le produit des postes
a atteint la limite fixée par la loi pour l’abaissement de la
taxe au taux uniforme de 10 c. Le même résultat s’est
produit, chaque fois que le tarif des chemins de fer a été
abaissé.
C’est là un phénomène économique en dehors de loule
contestation, et nous sommes dès lors parfaitement fondés
à conclure par analogie que le dégrèvement dont jouiront
les transports de charbons embarqués à Seneffe, aura pour
conséquence d’augmenter le trafic sur le canal de Charle-
roy qui retrouvera ainsi par l’augmentation du mouvement
ce qu’il perdra par l’abaissement des droits.
Cette réduction aura un autre résultat qu’il nous paraît
important de mettre en relief. Ce sera de rendre disponible
une énorme quantité de wagons qui sont affectés aujour-
d’hui au transport du charbon. Arrêtons-nous à cette con-
sidération qui a une grande importance au point de vue des
intérêts du trésor,et des exigences de l’industrie.
Evidemment le surplus de transports qui se dirigera sur
le canal, sera en partie enlevé au chemin de fer. Ce ne sera
donc en fait qu’un déplacement, mais un déplacement qui
sera également profitable à l’état et aux particuliers. Eu
1855, 50,000 wagons à peu près, représentant près de
250,000 tonnes,ont été dirigés de la station de Manage vers
Bruxelles. Si cette quantité de combustible était transportée
parle canal, 100 à 130 wagons de plus seraient mis c'baque
jour à la disposition du commerce. La moitié seulement
fut elle détournée des lignes ferrées au profit de la voie
navigable, ce serait eneore un supplément de matériel de
30 à 75 wagons par jour qui serait livré aux transactions
publiques.
Nous n’avons pas’besoin de faire ressortir longuement
l’importance de ce fait. Le matériel du chemin de fer est
manifestement insuffisant. Que de plaintes à cet égard n’ont
pas retenti à la tribune. Pour le mettre au niveau des exi-
gences de l’industrie , le trésor devrait y consacrer plu-
sieurs millions, et l’état de nos finances et les dispositions
delà législature ne permettent pas de penser qu’un crédit
de celle importance soit jamais voté.
En attirant vers le canal, par le dégrèvement des péages,
les transports qui empruntent le chemin de fer, l’Etat com-
plète, sans bourse déliée, son matériel de transport; c’est
comme s’il augmentait le nombre de ses locomotives et de
ses wagons.
Voici donc quel sera le résultat du redressement du grief
dont se plaignent les pétitionnaires : d’une part, l’Etat sera
indemne; de l’autre, il s’assurera cet avantage indirect de
développer sou matériel sans nouveaux sacrifices de la
part du trésor. Jointe aux motifs d’équité et d’intérêt pu-
blic que nous avons fait valoir en d’autres circonstances,
cette considération est décisive; le dégrèvement, en défini-
tive, profitera indirectement au trésor. Il sera avantageux
pour le commerce en général. Il fera droit aux réclama-
tions d’une catégorie considérable de consommateurs qui
sont victimes d’une tarification arbitraire, inique et sans
précédents.
Nous croyons pouvoir annoncer et l’on apprendra sans
doute avec satisfaction, que sous peu il sera créé en Bel-
gique une Société de Crédit Mobilier , dont les statuts,
après avoir été longuement et soigneusement élaborés, sont
à la veille de recevoir la sanction royale. Cette association,
semblable en partie, à celles qui existent déjà en France,
on Autriche, etc., aura spécialement pour but d’encourager
les grandes entreprises de commerce el d’industrie et de
donner à ces branches importantes de la prospérité natio-
nale un nouvel et puissant essor.
On cite les noms de plusieurs de nos sommités financiè-
res, administratives, commerciales et industrielles, comme
se trouvant à la télé de la nouvelle Société.
Le capital social ne nous est pas encore connu.
-r1-------————— -------------------
V oici le texte du rapport fait, au nom de la section cen-
trale, par. M. Vander Donckt, sur le budget des dotations
pour l’exercice 1857 :
Le budget des dotations, qui comprend ia liste civile, les dotations
des Princes, les dépensés du Sénat, de la Chambre des Représentants
et de la Cour des comptes, a fait l’objet de l'examen des sections; cet
j examen n’a donné lieu à aucune observation et le budget a été adopté
j par toutes les sériions.
La section,centrale a l’honneur de vous proposer d’adopler les arti-
cles du projet du gouvernement, et, décréter le budget des dotations,
pour i86», à la somme de fr. S,042,022 78.
------- ——— ii —— —
La section centrale chargée de l’examen dubudget ries finances s’esl
réunie hier sous la présidence de M. Rousselle. Elle a dépouillé
les procès-verbaux des sections et a demandé un grand nombre de
renseignements au département des finances.
M. T’Kint-de'-Naeyer a été nommé rapporteur.
La première et deuxième sections ont examiné ie budget de la
guerre. Elles ont nommé rapporteurs â la section centrale MM. Mat-
thieu et Tremouroux.
Les deuxième, cinquième et sixième sections se sont occupées du
crédit de 8,9U0,000 francs demandé par le département de la guerre
(Travaux de défense d’Anvers.) La deuxième a nommé M, Coomans
rapporteur. La cinquième a demandé des renseignements au ministre.
La sixième a nommé M. Rogier rapporteur.
Bourse d’Anvers
Par arrêté royal du 3! mars 18S6, les dispositions des nos 4, 4 bis, 6
et 7 du tarif des courtages formant l’art. 23 du règlement organique
de la bourse d’Anvers, sont remplacées parles dispositions suivantes:
4* Pour la direction de ventes publiques de marchandises, non
précédées d’expertise, et qui se font par un huissier ou autre officier
public, 1 p. e.
— Le vendeur.
4° bis Poiir la direction de ventes publiques de fruits, non précédées
d’expertise, et qui ont lieu pour avarie ou détérioration par vice pro-
pre, 2 p. c.
— Le vendeur.
6° Pour ies expertises, non ordonnées par justice, de toute marchan-
dise avariée, y compris la direction des ventes publiques de la mar-
chandise expertisée, i p. c.
— Le propriétaire.
7° Pour toute expertise,judiciaire ou non,do marchandises non ven-
dues publiquement, ad valorem, t p. C.
— Le propriétaire.
Art. 2. Ces dispositions seront en vigueur à partir du 13 avril I83G
Renscigncineiils commerciaux.
Le Moniteur de ce jour publie :
1» Un rapport de M. Bols, consul belge à Corée ;
2° Un rapport de M. de Streit, consul belge à Athènes;
5" Un rapport de M. HeioU,consul belge à Windau ;
4° Un mémoire sur l’émigration aux Etats-Unis, envoyé par M. Mali
consul beige à New-York;
3» Un rapport annuel de M. Serniys, vice-consul de Belgique à
Rotterdam ;
0° Un rapport de M. J. Morpurgo, consul belge Trieste.
Le nouveau tarif des douanes eu vigueur au Pérou est
parvenu au département des affaires étrangères,' où il peut
être consulté.
Ce document est celui dont M. Riehon, consul de Belgi-
que à Lima, avait annoncé l’envoi dans son rapport du 31
décembre 1855, inséré au Moniteur belge du 22 février der-
nier et reproduit dans la dixième livraison du Recueil
consulaire, p. 219.
HUSSÏE.
On écrit des bords de la Baltique au Moniteur de la /lotte :
u On assure qu’après avoir parcouru la Finlande, l’empereur se
rendra à Revel, et qu’il visitera la Courlande, mais il n’y a encore rien
de décidé à cel égard, il est positif cependant qu’on faits des prépara-
tifs à Revel. Mais une nouvelle plus importante, qui a produit une
grande sensation,c’est l’ordre arrivé àCronstadid'armer unecscadnllo
composée de cinq navires de guerre, tous à vapeur,et qui doivent être
prêts à prendre la mer vers le milieu du mois de mai. Elle se compo-
serait d’uoe frégate à hélice, de deux corvettes également à hélice et
de deux avisos à vapeur. L’amiral Lütke, lui-même prendrait le com-
mandement de cette escadrille qui, s’il faut en croire des bruits géné-
ralement accrédités dans le pays, doit servir à un voyage que Tempe-
ren r el son frère se proposent de faire en Europe vers ia seconde
quinzaine de mai.
La frégate à bord de laquelle sera arboré le pavillon amiral, esl
toute neuve. Elle a donné, dans ses essais, des résultats satisfaisants.
Elle va recevoir pour l’usage auquel on la dit destinée, des aménage-
ments somptueux. Les deux corvettes, également neuves, ont été
construits d’après le plus beau type Français et Anglais. Elles ont une
excellente marche. On ne sait pas encore quelle est la destination de
cette escadrille, et ies instructions officielles envoyées à Cronstadt ne
ie disent pas; mais ce qu’il y a de certain, c’est que ces instructions
contiennent Tordre d’engager pour les navires de guerre qui la com-
posent des pilotes connaissant parfaitement les côtes de France et
d’Angleterre. »
-------— .lanwmiMaBirB'mBiiwMf --- - ---
«SPASME.
(Dépêches télégraphiques )
Madrid, jeudi, 3 avril.
« Un aide-de-cantp du roi portera à Paris ies insignes de la Toison
d’or destinés au prince Impérial. C’est le duc d’Albe qui les remettra
àS. A. I.
n Le voyage du maréchal Espartero à Valadolid est suspendu.
» Les Cortès ont approuvé les deux premiers articles du plan finan-
cier deM. Santa-Cruz. fes bases de ia loi sur la milice ont été arrê-
tées; les prolétaires en seront exclus.
» Le traité relatif à la délimitation des frontières entre la France
et l’Espagne n’est pas encore signé, mais les négociations sont ter-
minées.
» La Gazette de Madrid annonce que la Société du Crédit espagnol
est constituée. »
AïUeE.F/J'FASKlÇ.
Lojnores, 4 avril 183(5.
Dans la séance de la chambre des lords du 2 avril, le comte d’Aibe-
marle a présenté sa motion pour une adresse à la Reine au sujet des
tortures employées par les agens du fisc, dans les Indes. La proposi-
tion, à laquelle le gouvernement, par la bouche du duc d’Argyll, a
déclaré ne pas s’opposer, a été adoptée.
A la chambre des communes, lord Palmerston a déclaré que l’ar-
mistice qui n’avait d’abord été conclue que polir ies opérations de
terre,s’étendait actuellement aux opérations navales.
M. Scott a demandé ensuite la nomination d’un comitéspdbial pour
examiner l’influence qu’avaient pu exercer sur l’augmentation des
crimes dans la Grande-Bretagne, la législation récente et ie rempla-
cement de la transportation par d’autres punitions.
Sir Georga Grev a proposé un amendement pour limiter l’objet de
l’enquête à l’acte de 1833. En développant son amendement, le très
honorable baronnet a lait remarquer que la suspension de la irans-
portation provenait de la résistance qui avait opposée les colonies,
et que, quant au système des Tickets-of-leave, il était l’objet d’atta-
ques injustes cl sans fondement.
Sir J. Pakington a exprimé l’avis que M. Scott devait abandonner
sa motion pour se ranger â l’amendement du ministre de l’intérieur.
M. Scott s’est rendu à ce conseil et l’amendement ministériel a été
adopté par la chambre.
Le reste de la séance a été consacré à des travaux d’un intérêt
secondaire.
— Une députation s’est présentée hier auprès de lord Palmerston
pour le prier de prendre en considération la réduction du droit sur
ies vins, le noble vicomte a promis de donner toute son attention à la
requête, mais sans dissimuler que son opinion n’était pas tout à fait
d’accord avfec celle des membres de la députation. A cette occasion,
il a raconté l’anecdote suivante sur son grand’pôre , lord Pembreke.
Celui-ci avait l’habitude de dire à ses convives, quand il leur, offrait
du vin : « Messieurs, voici mon Champagne, mou Bordeaux etc. etc.;
je ne suis pas excellent juge et je vous les donne sur la foi de mon
matebaud; mais, quant à mon Porto, j’en réponds, car je le lais moi-
même. » tord Palmerston a ajouté qu’il avait conservé la recette à
titre de curiosité, mais qu’il ne s’était jamais risqué à l’essayer.
(Dépêche télégraphique.)
Londres, vendredi soir 4 avril
Au commencement de la séance de la chambres des communes
d’aujourd’hui, M. Godericii a interpellé lord Palmerston sur ia ques-
tion de savoir s’il était vrai quo M. Crampton, ministre d’Angleterre
aux Etats-Unis, eût gardé par devers lui la proposition tendante à
Soumettre le litige existant à ia décision d’arbitres. _
Lord Palmerston a répondu affirmativement, mais en ajoutant qu’il
n’en était résulté aucun inconvénient, ie ministre américain à Lon-
dres, M. Buchanan, ayant directement communiqué l'offre du gouver-
nement apgiais au secrétaire d’Etat des affaires étrangères M. Marcv.
Ms Gladstone s’est plaint du retard qu’éprouve la communication au
Parlement des documents relatifs au différend américain. Il craint
qu’il n’en résulte des sentiments d’animosité. L’honorable membre
s’est plaint aussi des renforis militaires envoyés au Canada ainsique
de ia politique d’irritation suivie par le gouvernement el qui est de
nature à provoquer la guerre.
Lord Palmerston a répondu que les documents seront prêts et com-
muniqués immédiatement.
BOURSE RE LONDRES DU 4 AVRIL.
Les fonds anglais ont été calmes el pendant quelque temps, il y a
eu baisse de 1/8 p. c., mais les cours sont finalement revenus au taux
de la clôture d’hier. .
Les fonds étrangers ont été fermes, spécialement les Turcs et les
Mexicains.
Les chemins de fer belles ont eu plus de fermeté ; les Sambre et la
Meuse ont encore monté." . _
Cours de clôture. — Fonds anglais ; Consolidés 93 au compt. et J3 a
1/8 à terme ; banque 217 1/2 à 218.
Fonds étrangers : Turcs 6 0/0 101 7/8 à 102 3/8 ; d° 4 0/0, 10- a 1/2:
Mexicains, 21 1/2 à 22 1/8; Hollandais 4 p. c. 94, coupon détaché;
Sardes 93 1/2 à 96 ; Russes 3 p. c. 103’} d° 4 1/2 0/0, 79: Brésiliens, an-
ciens 3 p. c.,89 S/2 à 100, coup. dct. ; d° rtoTv- 8 P- c- 1847, 07 1/2,
Chemins de fer belges. — Jonction de l’Est, Ü? 3 ® j Grand Luxem-
bourg (actions constituées) 7 ; Nainur et Liège, 7 3,b/fiat)1‘)r® ©l“*p!’s©’
15 1/4 ; d° (préférences) 9 3/8 ; Flandre occidentale, 47/b } d° (prêt.) J.
...........——nn®H6B8SSfs«*-—---------------- .
FBABÏCË.
(Correspondance particulière du précurseur.)
Paris, 4 avril.
On remarque depuis quelques jours que le marquis Antonini, am-
bassadeur de Naples à Paris, s’est présenté plusieurs fois chez lecomte
VValewski, avec lequel il a eu d’assez longues conversations, el qu’il a
fait partir pour Naples des courriers porteurs de dépêches. Tout ce
mouvement à l’ambassade de Naples, ordinairement si pleine de calme
et de farniente, rapproché des déclarations récentes du Morning Post,
prétendant que les puissances occidentales se proposaient d’intervenir
dans les affaires intérieures du royaume des Deux-Siciles, fait généra-
ment supposer que le congrès s'occupe ou s’occupera, à propos dé
TIlalie,de la situation du royaume deNap!c3. L’on s’attend doncà voi1'
prochainement le roi Ferdinand, conseillé sans doute par la Russie et
l'Autriche, se départir en quelques points de sa politique si tendue à
l’intérieur, afin de prévenir l’effet des mesures qu’arrêteraient les
cabinets de Londres et de Paris. La destruction complète du fcrigan-
dageen Grèce ferailégalemenl partie du programme des cônférences qui
se poursuivent,et la réalisation de cette œuvre éminemmehtèivilisatricê
appartiendrait également aux puissances occidentales dont Ses flottes
et les soldats ne quitteraient pas le Levant sans Tavfffr mefiiée A
bonne fin.
Le comte Orloff a reçu hier un courrier de St-Pétersbourg qui lut
annonce que le czar ayant jugé sa présence nécessaire aux grands
conseils diplomatiques qui vont se tenir avant la fin du mois dans la
capitale de la Russie, il sera remplacé aux conférences de Paris par
M. de Titoff. Lecomte Orloff quitterait donc Paris plutôt qu’on ne le
supposait.
A propos du comte Orloff il ne cesse d’exaltef l’empereur Sapoléon •
et d’attribuer à sa modération, à sa loyauté, tout le mérite des promptes
concessions de la Russie, qui sans ceia,batail!eraitsans doute encore
autour delà table des conférences, pour obtenir les meilleures’ condi-
tions possibles.
A ce sujet le comte Orloff raconte que lorsqu’il put connaître dès
après la deuxième réunion des plénipotentiaires, ce qu’on exigeait de
la Russie en Bessarabie, il s’empressa de se rendre aux Tuileries et de
tenir ce langage à S. M.: « Sire, voilà ce qu’on nous demande de céder
» en Bessarabie. A tout autre qu’à Votre Majesté je dirais que cela est
» impossible, que mes instructions s’y opposent ; mais à vous, sire,
» dont je connais la magnanimité, je dirai, en montrant mes instruc-
» tiens, qu’elles me commandent de résister le plus que je pourrai, de
» marchander en un mot chaque concession, mais en fin de compte
w de tout céder, si je ne puis faire autrement. Eli bien ! sire, je viens
» vous demander de ne pas nous laisser étrangler (textuel), et de
>» fixer vous-même un terme moyen entre ce qui m’est demandé et ce
•n que j’ai offert tout d’abord. »>
Le comte Orloff ajoute que l’empereür fut sensible à celle franchise
et qu’il sut obtenir des plénipotentiaires une solution de ia question
de cession du territoire russe en Bessarabie en partie conforme au
vœu qui lui avait été manifesté.
On m’assure que le journal le Nord, qui s’imprime à Bruxelles, va
être autorisé à entrer en France. *
Hier, entre 4 et 3 heures, ia musique du régiment des guides réunie
dans le jardin des Tuileries devant le pavillon de Flore, a failenlen-
dre ses plus délicieux morceaux. C’élait un concert qfr’eMö donnait à
l’impératrice qui de temps à autre soulevait le rideau d’fmû des Crol-
sées de son appartement et inclinait ia tête en signe de refSefèlç-
merits. Je n’ai pas besoin de vous dire qu’un public nombreux s’éïui4
formé auprès de cet orchestre militaire qui était conduit par son chef
de musique en personne, M. Mohr. Tous les jours, jusqu’à ia fin delà
convalescence de l’impératrice, ces concerts se renouvelleront.
Vous savez quo M. Berryer n’est pas seulement un de nos plus grands
orateurs, un avocat éminent, niais qu’il a eneore un cœur excellent
et plein de générosité. Le trait suivant que Ton raconte au palais vous
eu fournira une preuve nouvelle : Il y a quelque temps un homme
de lettres, M. le chevalier Mazas, qui a publié notamment quelques
écrits sur la noblesse de France, fut renversé par une voilure et mou-
rut à la suite de cette chute, laissant une veuve sans aucune ressource.
Le propriétaire de la voiture qui était un homme ri ihe et qui avait
par son imprudence à se reprocher la mort de M.Mazas,fut condamné,
sur la plaidoirie de M. Ben yer, à servir à Mazas une rente viagère
de 1200 fr. et à lui payer de suite une somme de cinq mille francs
Cette condamnation prononcée en première instance était susceptible
d’appel, et le condamné qui connaissait combien Mme Mazas avait
besoin d’argent lui proposa 9006 fr. à titre de transaction , sans cela
ajoutait-il, il interjetait appel et Mm' Mazas, en supposant qu’elle
gagnât, ne toucherait pas d’argent avant 6 mois. Mras Mazas allai^
accepter lorsque M. Berryer,informé de la proposition el du dénûment
de sa cliente,lui ouvrit sa bourse, lui promettant de la servir en appel
avec autant de succès et de désintéressement qu’il l’avait fait en pre-
mière instance.
(Correspondance particulière au précurseur.
Paris, 4 avril-
Ou est loin en France, — et même à l’étranger — de savoir encoro
la vérité,non seulement sur les conférences du congrès de Paris, mais
eneore sur les faits antérieurs relatifs à la question d’Orient. On a
vécu jusqu'à présent sur les indiscrétions, les commérages, ies cor-
respondances plus ou moins bien informées. Il n’a encore été publié
non d’officiel, et l’œuvre de la paix a dit se poursuivre dans le silence
mystérieux des chancelleries. Mais l'heure viendra bientôt où tous les
faits, tous les détails, non seulement du congrès, mais aussi de l'ex-
pédition militaire seront produits au grand jour. Alors seulement
commencera le rôle de l'histoire. Ce que nous savons dès à présent
c’est que l’empereur des Français a joué un grand rôle dans les négo-
ciations, aussi bien que dans la guerre. Il a été l’âme du congrès, i! en
a lenu tous IcS fils, et quoique absent il senmlait présider toutes les
délibérations.
On savait jusqu’ici que l’Autriche avait présenté, par l’intermédiaire
du comte Eslerhazy, Vullimalum célèbre qui servit de point de départ
aux conférences et te bases à la paix : mais est-on bien sûr que l’ini-
tiative des cinq propositions appartînt en propre au cabinet de Vienne?
Si nous sommes bien informés, l’empereur Napoléon serait le promo-
leur de ces conditions de paix, que l’Autriche n’aurait fait que trans-
mettre, comme un médiateur transmet un message. L’idée première,
la date historique de ces propositions remonte, dit-on, au lendemain
de la prise de Sébastopol. Aussitôt que Je télégraphe eut appris es
grand événement, l’empereur prit la plume et écrivit une lettre auto-
graphe au-czar Alexandre. On n’ignorait pas aux Tuileries les répu-
gnances personnelles du czar pour cette guerre désastreuse, qui
répandait le deuil et la ruine dans tout l’empire russe. On savait que,
du vivant même de Nicolas, l’héritier du trône avait combattu la
politique du vieux parti de Menchikoff. L’empereur victorieux n’hésita
lias à faire appel aux sentiments d’humanité et à la haute raison de
son adversaire. Voici quel aurait été, non le texte, mai ; l’esprit de la
lettre :
« Sire, le sort des combats vient de se déclarer pour ia France.Vous
pouvez sans doute continuer la guerre; mais b l'époque cù nous som-
mes, vous n’aspirez pas sans doute à surpasser ies exploits guerriers
de votre oncle Alexandre. Quant à moi, je n’ai pas la prétention
d’égaler la gloire militaire de Napoléon Ier. A quoi servirait d’éterniser
une guerre qui a déjà tant coûté à la Russie comme à la France.
L’œuvre des souverains consiste aujourd’hui, non plus dans le triom-
phe des armes, mais dans le développement pacifique de tous ies pro-
grès dont les nations sont susceptibles. C'est vers ce but que je vous
convie à diriger nos communs efforts.... » Et dans un programme-
comme sait en tormuier au besoin l’empereur des français, Napoléon
traçait un tableau éloquent de tout ce qui peut être accompli de grand
et d’utile en Europe par une paix féconde.
Le czar fut si touché de cette lettre qu’il resta, dit-oti, longtemps à
réfléchir : et dès lors la paix fut résolue dans son cœur. Il appela le
comte de Nesseirode , et les relations diplomatiques du cabinet de
Saint-Pétersbourg avec celui de Paris prirent une tournure toute nou-
velle. Une correspondance personnelle s’échangea entre ies deux sou
verains, et l’Autriche n’eût bientôt plus qu’à intervenir et à porter un
message pour la conclusion de la paix. Lé publication des pièces di»
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