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Samedi
Trenle-septiême année. — Numéro 20.
20 Janvier 1872
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i fiireuteurs «Je postes (franc an
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Tjarlrim.fr. 12.50
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Anvers....
’ La Bélgâm
LE PRECURSEUR
La Hollande....
La France.......
l'Angleterre...
L’Allemagne.....
Les Etats-Unis.,
Brésil et Indes..
trim. fr.22.—
« » 22.-
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.. «30.-
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Journal Politique, Gommemaî, Maritime, Artistique et Littéraire.
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CHEMIN DE FER DE L’ETAT. —D’Anvers pour-Malines et Bruxelles à 5 h. 55.‘6.47 le
vendredi, 7.10,9.15E. 1® 2® et 3® ci.,9.50,10.5015. I®. 2“ et 3® cl., 12.35, 1.1S, 3.15 E. 1®, 2® et
3® cl.,3.45.4.50 5-50,7Ë. 1®,2® et3e cl., 8.25,8.45,10 E. 1®, 2eet3® cl.,p. Brui.) — Lierre 5.55,
6 47,1e vend., 9.50,12.35, 3.45, 5.20, 8.25. — Termondeet Gand 5.55,9.50.12.35, 3.45,4.50 E.
le 2e et3e cl.,8.45. — Alost 5.55, 9.50,1.18,3.45.— Lokeren5.55,9.50, 12.35.4.50 E. 1®, 2eet 3»
cl, 8.25. —Niuove, Gramm.,Lessines, Ath (par Brus.) 5.55,9^50,1.18, 3.45,7 E. 1®. 2« et 3®
cl (Ninove). — Bruges, Ostende,5.55,9-50,10.50,3.45,4.50 E. 1®, 2e et3® cl. —Courtrài.Mons-
cron. Tournai et Lille 5.55,9.50,12.35, 3.45, 4.50 È. Ie, 2® et 3e cl. — Calais 5.55,12.35, 3.45E.
le et 2® cl., 4.50 E. 1® et 2® cl.—Louvain 5.55,9. !5 E. 1®. 2® et 3® cl., 9.50,12.35,1.18,4.50, 7 E. 1»
2® et 3® cl., 8.25, 10 E. 1® et2«cl. — Tirlem., Liège et Verv. 5.55, 9-15 È. 1®, 2“ et 3® cl., 9.50,
12.35,1.18,4.50,7, (8.25 jusque Tirlem.',10 E. 1® et 2® cl.— Landen5.55, 9.50, 12.35,4.50.— Spa
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vers à 7.35 h., 10.20matin,3.37. (6.15 soir vers Roosendaal. Breda et Moerdyk.j
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7 h. matin.
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hollande,M. H. Nugh & Van Dit-
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recteurs de postes du royaume.
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BRUXELLES,Office cl-! Publicité, me
de la Madeleine, 46.
RÉSUMÉ politique.
Grande nouvelle : une troisième fois M. Thiers vient
d’être battu à l’Assemblée de Versailles; il vient d’être
battu par un vote qui présage que la députation natio-
nale rendue attentive par la vaste opposition qui se
manifeste dans le pays contre les projets financiers de
M Tliiers, hésite à se laisser entraîner dans la voie de
la réaction protectionniste. . A .
Au milieu des discussions ardentes qui ont continué
hier deux propositions se trouvaient en présence : M.
Barthe demandait de voter le principe de l'impôt, sur
les matières premières, sauf à examiner ensuite d’une
manière équitable la réglementation des tarifs ; M.
Thiers acceptait iette motion ey pressait la Chambre
d’en finir et de voter çe principe afin de mettre üh
lerme a « une agitation factice •• ; — la seconde pro-
position émanait de M. Feray, elle avait pour but de
I ^server le principe de l’impôt sur les matières pre-
mières jusqu’à ce qu’une commission chargée d’exa-
miner les moyens proposés eût reconnu l’impossibilité
d'équilibrer autrement le budget.
Telles étaient les deux propositions en présence. Quoi
déplus juste que la seconde ? Quoi de plus prudent?
M. Thiers, emporté par son entêtement dans ses
vieilles idées, n'en voulait pas. La Chambre lui a donné
tort. Elle a commencé par accorder la priorité à la
proposition de M. Feray par 377 voix contre 319; puis,
elle en a voté l’adoption par 377 voix contre 307.
Ce résultat a produit une immense sensation, et sur
M. Thiers tout d’abord. Il est sorti de l’Assemblée ma-
nifestant l’intention (le se retirer du pouvoir. Mais
quand ce mouvement de mauvaise humeur sera passé,
il y est très sujet M. Thiers, — on croit qu’il re-
viendra sur cette résolution et qu’il conservera la pré-
sidence de la République sans autre forme de procès.
Nos lecteurs parcourront avec intérêt les réflexions
sensées que voici,publiées parle Journal des Débats,
presque au moment du vote ; elles résument toute la
conduite tenue par M.Thiersetcellequ’il devraittenir:
« Nous ne nous plaignons pas, quant à nous, que la dis-
cussion sur les matières premières ait été soulevée : elle a
jeté sur l’état présent et sur les besoins de l’industrie fran-
çaise un jour bien plus gr/md que toutes les enquêtes anté-
rieures. Naguère nous ne voyions se produire que des plain-
tes confuses contre le traité de commerce,aujourd’hui nous
voyons l’industrie française unie d’une manière presque
unanime : toutes les villes manufacturières se groupent et
s’entendent pour protester contre le rétablissement de
droits surannés : un des frères d’armes de M. Pouyer-Quer-
tier dans ses attaques d’autrefois contre le régime de
1860, M. Brame, arrive lui-même à déclarer que l’indus-
trie s’est tellement transformée depuis dix ans, qu’il est
insensé de vouloir la ramener en arrière. N’est-ce pas
un fait important de voir Roubaix, l’anoienno citadelle de
la prohibition, s'insurger contre le projet du gouverne-
ment ? Comment se fait-il qu’un homme d’Etat puisse croire
que douze ans passent sur une nation et qu’un régime nou-
veau s’introduit dans un pays sans amener une transfor-
mation radicale dans les industries existantes et sans
provoquer la création d’une foule d’autres industries puis-
santes? M. Thiers, dans un de ses récents discours, nous
faisait un tableau fantastique des motifs qui avaient, con-
duit sir Robert Peel à supprimer la protection dont avait
joui jusqu’alors en Angleterre l’agrieulturé, et dont lui-
même avait été longtemps le défenseur acharné. L’inter-
prétation donnée parM. Thiersdela conduitede sir Robert-
Peei amusa pendant quinzejours les feuilles publiques an-
glaises. Si lo grand ministre britannique changea ainsi d’o-
pinion, c’est que c’était un véritable nommé d’Etat qui ne
croyait pas tout savoir et avoir tout approfondi ; qui
se rendait compte que les intérêts, se modifient, que la so-
ciété se transforme, et qu'à des temps nouveaux il faut des
régimes nouveaux. M. Thiers, au contraire, a sur toutes
les questions son siège fait depuis trente ou quarante ans ;
il a toujours combattu les chemins de fer; il ne croit pas
encore aujourd’hui à l’existence des paquebots à vapeur, et
quand des industriels viennent lui dire que le temps exigé
pour la vérification des marchandises en douane et la fixa-
tion du drawback fera manquer le steamer, c’est un argu-
ment qui ne lui parait avoir aucune portée, parce que M.
Thiers vit en pensée dans un âge où les steamers n’exis-
taient pas.
.. Nous ne demandons pas à M. Thiers d’être un Robert
Peel. Il nous suffirait qu’il fût un chef d’Etat constitutionnel.
Quand la France Ta choisi pour présider à ses destinées, ce
n’est pas en considération des opipions économiques ou ad-
ministratives qu’il avait toujours défendues et que le public
français ne partage pas, c’était parce que la nation voyait
en lui un arbitre des partis, un homme que son âge même
et son illustration devaient mettre au-dessus de toutes les
discussions passionnées. On espérait trouver en lui un
modérateur, un conciliateur, un sage, en un mot, qui
[ maintiendrait le calme dans les esprits et sauvegar-
1 fierait la dignité du pouvoir. Evidemment, M. Thiers
s'est mépris sur la nature du mouvement qui l’a porté
à la tête de la nation ; il a cru que le pays lui donnait
un blanc-seing sur toutes les questions : les discussions
actuelles doivent lui prouver qu’il s’est trompé. 11 a aujour-
d’hui toute l’industrie française contre lui. Il est temps
encore de reculer. Qu’il le fasse de bonne grâce, cela sera
préférable à un échec. Nous dirons même que ce sera préfé-
rable à une victoire. Car si, par impossible, le chef de l’Etat,
à loi’ce de pression, parvenait à faire adopter par la
Chambre un plan que la majorité du pays repousse, son
autorité serait affaiblie.il aurait suscite des rancunes nom-
breuses et tenaces. Il serait toujours exposé aux récrimina-
tions ardentes des intérêtsblèssés : il se trouverait au milieu
de difficultés inextricables. Si le gouvernement n'a pas assez
de clairvoyance pour retirer son projet, nous supplions
la Chambre d’avoir le courage de le repousser ; el'e
rendra ainsi service au gouvernement lui-même, en le dé-
gageant d’une entrepise mal conçue et mal conduite, en ne
le laissant pas s’aventurer dans des négociations in-
terminables et dont l’issue serait douteuse. 11 y a des mo-
ments où l’on sert le pouvoir en le combattant et en l'arrê-
tant dans des projets périlleux.Nous espérons que l’Assem-
blee Nationale aura assez de sagesse pour retenir le
gouvernement sur la pente fatale où il est sur le point de
glisser. » '
Une dépêche nous apprenti qtr’un conseil extraordi-
naire des ministres s’est tenu hier soir chez M. Thiers
immédiatement après la séance. Le résultat n’en est
pas connu. Il est probable que les ministres auront
vivement combattu les velléités de M. Thiers de quit-
ter le pouvoir.
Un rescrit de l’Empereur d’Autriche vient de dis-
soudre la Diète de Croatie, dont la majorité s’était
montrée hostile à l’union avec la Hongrie'. Un compro-
mis étant par ce fait devenu impossible, le pays est
appelé à se prononcer. -
On vient de publier à Berlin la lettre qui a été
adressée, à la date du 25 novembre, par le ministre
dès cultes à l’archevêque de Cologne, en réponse aux
observations de ce dernier relatives au rescrit rovai
du 18 octobre.
Le ministre des cultes >y énonce avec précision la
position que l’Etat entend prendre vis-à-vis de l’Eglise.
au point de vue religieux, la doctrine de l’infaillibilité
personnellene regarde guère l’Etat; mais comme les con-
nhsqU1 se présentent se livrent sur le terrain politique,
1 r n ?-e Teu^ s’abstenir de prendre posi tion. La doctrine
uei Eglise est évidemment modifiée parle décret ducon-
™ n!'18 Follet 1870, et il n’appartient pas à l’Etat de
considérer comme ayant cessé d’être catholiques, les
pI*?re?Sx clui’ aPrès le 18 juillet 1870, comme avant
celte date, ne croient pas à l’infaillibilité personnelle
aü fê?e'Ils n oni' Pas perdu leur droit à la protection
ee l Etat, par ce fait que l’Eglise a changé de doctrine
et cette protection leur reste acquise comme dans le
passé.
Le ministre termine en invitant l’archevêque à corn,
muniquer cette dépêche à ses collègues de Tépiscopat-
£»ost-Sei*Ip>ium.
w£ue dépêche télégraphique de Vérsailles nous ap-
i'^ud a la dernière heure que le conseil des minis-
mii ^ remis sa démission entre les mains deM. Thiers
fin!’50u Cl,iÀ persiste à se retirer. Des démarches
uin faites auprès du Préident pour le faire reve-
1 de cette décision. On sspère qu’elles aboutiront.
Travaux législatifs.
La Chambre des Représentants s’est encore occupé#
dans sa séance d’hier du projet de loi qui ouvre au
département des travaux publics un crédit spécial de
seize millions pour les chemins de fer, voies, matériel
et gares.
Elle a entendu deux orateurs seulement, M. Pirinez
et M. Malou. Le premier s’est prononcé très-nettement
pourla nomination d’une commission d’enquête.
M. le ministre des finances ne s’est pas expliqué sur
cette question, qu’il a réservée pour aujourd’hui. Son
discours n’étant pas terminé , nous nous abstiendrons -
de commentaires. Tout çe que no.us pouvons dire c’est
qu’il a parlé d’administration des chemins fie fer en
homme à qui la matière est familière.
En passant, l’honorable M. Malou a pu annoncer
que la situation du trésor au P’ janvier était très-
satisfaisante. •
Le Journal d'Anvers répond en deux colonnes
à la lettre de M. Edouard Pecher que ses lecteurs
11e connaissent pas. Cette façon de comprendre
l’impartialité prouve que si cette feuille n’est pas
l’organe des RR. PP., — elle s’en défend mais
mollement, — elle appartient à leur école.
La réponse de. notre contradicteur est d’ailleurs
d’une fai liesse désespérante, nous pourrions dire
écrasante pour ses clients, MM. les administrateurs
communaux. Il les accuse tout uniment de.mal-
honnêteté.
Ne vous récriez pas ! Nous allons en fournir la
preuve.
L’administration communale, dit le Journal
d'Anvers, n'avait le pouvoir ni.de consentir ni de
ratifier un engagemenrque la Chambre de com-
merce était incapable de contracter.
Cet argument est digne d’Escobar. E11 1849 l’ad-
ministration communale a pris un engagement
formel non seulement vis-à-vis de la Chambre
mais vis-à-vis du commerce entier. « Le commerce
sait, disait-elle, à cette époque, que cer sacri-
fice ne sera que momentané et 11e devra durer
qu’én proportion directe de son efficacité ». Cet
engagement elle entendait le tenir loyalement et
elle l’a tenu jusqu’en 1868.
A la fin de 1868, l’idée lui vient de convertir une
ressource spéciale en ressource ordinaire. Elle
passe l’éponge sur rengagement qu’elle a con-
tracté et pour excuser une violation aussi lia-
grante de sa parole, on vient invoquer l’incapacité
d’une des parties contractantes !
En vérité cela est honteux ; pour profiter d'un
pareil système de défense l’administration devrait
n’avoir aucune conscience du juste et de l’injuste.
Mais le système est non seulement immoral, il
est en outre, tout à fait faux. Si de prime abord
la. convention était entachée de nullité, elle 11’a
jamais pu avoir d’effet légal. Dèslors la per-
ception de la taxe se serait faite induement et il
ne resterait plus à la ville qu’à restituer tout ce
qu’elle a reçu.
Voilà où conduisent les finasseries de l’élève des
RR. PP.
11 n’est pas,mieux inspiré quand il affirme que
l’extrait de la lettre de M. le Gouverneur qui dé-,
termine nettement le caractère particulier de
l’impôt du 1/16 p. c., n’est inséré dans aucun des
trois rapports invoqués par M. Ed. Pecher et que
celui-ci a par conséquent violé le secret des
archivés.
Hélas, pauvre avocat, ouvrez le rapport sur
l’exercice de 1870, vous y lirez, page 85, cet extrait
textuel de la lettre deM. le Gouverneur ;
« Si le gouvernement a pu donner son approba-
» tion à rétablissement d uue taxe sur les ventes
» publiques commerciales , c’est uniquement à
» cause de la distinetton toute spéciale assignée
» par l’autorité communale au produit de cette
» taxe : mais celle-ci n’aurait plus de raison d’être
» et rien n’en justifierait le maintien le joui1 où
» elle cesserait, de recevoir cette affectation spé-
55 claie pour être appliquée aux besoins généraux
» de la ville. »
Tandis que le Journal d’Anvers attribue à ses
clients une conduite malhonnête, il soutient donc
lui-même le contraire de la vérité. Ne serait-il pas
temps de clore une polémique au plus liant point
humiliante pour la ville d’Anvers ?
Nous avons fait connaître hier en substance le
résultat des délibérations du Comité central de
l’Association libérale de Bruxelles sur la proposi-
tion de l’Association électorale de Louvain tendant
à la convocation d’un Congrès libérai. Le Comité
bruxellois a formulé sa résolution dans une lettre
dont voici le texte :
« A MM. les président et membres du comité de l’Asso-
ciation électorale de Louvain.
» Bruxelles, le 13 janvier 1872.
» Messieurs,
» Par votre lettre du 17 décembre dernier, nous avons
été informés qu’un vote unanime de vofre Association nous
invitait à prendre l’initiative d’un nouveau congrès libéral.
» Nous comprenons, comme vous, la nécessité de faire
cesser dans le libéralisme tous les dissentiments, de le
grouper tout entier autour d’un même drapeau ; mais nous
ne considérons pas .la convocation d’un congrès libéral
comme devant, du moins immédiatement, conduire à ce
résultat.
» Vous comptez sur ce congrès pour faire revivre l’union
dans le parti, en mettant les diverses nuances d’accortlsur
un programme commun.
» Messieurs, notre Association aformulé dansles premiers
mois de 1870 un programme auquel elle s’est efforcée de
donner un caractère conciliateur; le 13 juillet 1870,àla veille
des élections générales, les délégués de quarante-deux
associations libérales appartenant à toutes ies nuances
du parti, se sont réunis à Bruxelles ; ils ont examiné notre
œuvre; ils l’ont iugée propre à rallier toutes les foreesyives
de notre opinion, et leurs résolutions l’ont transformée en
programme du libéralisme belge.
- Notre échec électoral du 2 août 1870 a laissé ce pro-
gramme sans aucune exécution. Le congrès, que vous vou-
driez voir réuni, viendrait-il l’abolir, en déclarant vouloir
y substituer une charte nouvelle ? Ou bien, en devrait-il
entreprendre la révision? Ou bien encore, aurait-il pour
mission d’y apporter des compléments ?
» En s’arrêtant à, l’un des deux premiers partis, le con-
grès reconnaîtrait-il aux déclarations de principes une
puissance purement éphémère et aux transactions’poli-
tiques une fragilité qui permettrait de les remettre con-
stamment en question. Le début ne serait pas de nature à
donner grand prestige à une proclamation et à une tran-
saction nouvelles ; disons même qu’il frapperait rassemblée
d’impuissance en détruisant d’avance la confiance que'ses
décisions devraient faire naître.
» Serait-on mieux avisé en voulant ajouter au pro-
gramme de juillet 1870? Nous ne le croyons pas. Soulever
ues questions trop nombreuses, ce serait s’exposer à mul-
tiplier les déchirements et à !es envenimer, au moment
même où on poursuivrait sincèrement l’union la plus en-
tière.
» Telles sont, messieurs, les raisons qui nous empêchent
de donner à votre proposition une adhesion sans reserves.
Il est des situations où l’on peut servir efficacement l’intérêt
libéral en chargeant un congrès de la rédaction d’un pro-
gramme nouveau ; mais, dans notre conviction, cette me-
sure importante ne nous mènerait point à la réalisation de
nos espérances communes, si nous la prenions aujourd'hui
à l’improviste et sans que le parti y ait été préparé.
» Nous no disons point cependanttpie des relations utiles
ne paissent s’établir dùsmaintenafftèntre les diverses asso-
ciations du pays, en vue d’imprimer à notre opinion une
direction uniforme et vigoureuse. Mais ce n’est point d’un
nouvel exposé de principes qu’il faut se préoccuper. Si les
programmes déjà laits n’ont pas pleinement- réussi à ra-
mener l’union, c’est que tous les articles ne rencontrent
pas .un nombre égal d’assentiments, i 1 faudrait chercher,
dans ces programmes,l’article sur lequel l’acéord est le plus
général, s’en emparer et .l’ériger en article principal. La
solution de la question, dont l’importance speciale, anràit
ainsi été reconnue, serait poursuivie en premier ôrdre et
sans relâche; ledénoùment pratique des autres questions
serait ajourné do commun ace-ni : jusqu’au moment où
les libéraux auraient obtenu lArffisfnction qu’ils auraient
trouvée la plus urgente. L’actioit du parti aurait ainsi un
but immédiat, qui ne créerait ni .dlVjsions, ni répugnancës,
et pour la réalisation duquel Non pourrait’ compter sur
l’énergique concours de toutes les nuances.
» Si les associations libérales étaient disposées à entrer
dans;cette voie, l’article du programme actuel qui se rap-
porte à la diffusion universelle ciè Tilistruction serait, selon
nous, lopins propre à nous réunir immédiatement dans une
action commune. Mais si nous nous bornons momentané-
ment à cet objectif, il faudra préciser quelques mesures
d’application, tout en se gardant d’entrer dans trop de
détails, afin de ne pas. se replacer devant les .difficultés
inhérentes à la rédaction d’un programme complet. Per-
mettez-nous d’indiqficr quelque» idees â ce sujet.
” Nous sommes enpréspnoe d’ètne majorité parlementaire
et d’un gouvernement qui, dans l’enseignement primaîré,
veulent que l’école congréganiste adoptée soit la règle et
que l’école çommunqle laïque soit réduite à l’état d’excep-
tion. D’apres leurs antécédent», d’après leurs aspirations
avouées, et malgré lé.Silence prudent qu’ils gardent jus-
qu’ici. ils doivent même voûloir-favoriser des fondations ,
dont les écoles adoptées, livrées âuxcorporations religieu-
ses, viendraient pruliier directement ou indirectement.
Dans cette situation, notre premier devoir est de procla-
mer que tout, en laissant à l’enseignement dès congréga-
tions sa liberté constitutionnelle, nous demandons la dif-
fusion de l'instruction uniquement à l’enseignement public
confié à des instituteurs laïques, lç seul que nous jugions
apte àrépandre des idées vraies dans les jeunes populations.
•> La majorité et le gouvernement n admettent pas non
.plus que l’autorité civile organise pour les filles des écoles
moyennes laïques. Ils veulent laisser aux corporations re-
ligieuses le monopole qu’elles possèdent de fait dans eette
partie de l’enseignement. La création de nombreuses écoles
doit être le second vœu, dont nous poursuivons la réalisa-
tion immédiate.
» Deux circonstances aujourd’hui ne permettent pas de
donner toujours l'instruction élémentaire à tous ceux qui la
demandent : c’est, d’une part, Tabsence cfe locaux d’école ;
c’est, d’âfitre part, le définit d’instituteurs. Jusqu’ici on ne
s’est proposé que de combler insensiblement ces deux
lacunes déplorables. Il faut accélérer la transformation de
l’état des choses ; il faut, par un ensemble de mesures éner-
giques et promptes, arriver à construire dans un temps
très limité assez de locaux d’école pour sn’ffiro à tous les
besoins des populations; il faut aussi augmenter en toute
urgence le nombre des écoles normales existantes ou ies
mettre en position de recevoir une population d’élèves plus
considérable, afin de pouvoir compléter, dans un délai fort
rapproché, le nombre d’instituteurs nécessaires pour
qu aucun Belge ne soit exposé à solliciter l’instruction sans
ètrecertam de Tobt.enir ; il faut enfin, en vue de ce dernier
résultat, apporter au sort des instituteurs de notables
améliorations, et attirer ainsi un plus grand nombre de
jeunes gens vers la carrière de l’enseignement.
» Ainsi les efforts de tous les libéraux se porteraient en
premier lieu et uniquement vers l'extension de l’enseigne-
ment, public donné par des instituteurs laïques. Cette for-
mule sa généralité, A-ppii'im-rait à tous les degrés
dé l’enseignement. Des mesures d’application immédiate
seraient ensuite signalées à l'attention, du parti; ce
seraient l’organisation des écoles moyennes de filles ;
la construction, par urgence et dans un temps fort res-
treint, de locaux d’écoles primaires assez nombreux pour
répondre à tous les besoins du pays ; l’augmentation, avec
la même hâte et dans la même proportion, du nombre des
instituteurs primaires, et pour arriver à ce but, l’exten-
sion de l’enseignement normal et l'amélioration du sort du
personnel enseignant.
•> La majorité de notre comi* considère l’adoption légale
du principe de l’instruction obligatoire comme une consé-
quence rationnelle des mesures dont" nous venons de dé-
montrer la nécessité. Si nous n’en avons point parlé jus-.
qu’ici, c’est que nous ne savons pas exactement quelle est
en ce moment, relativement ‘à cette question, l’opinion do-
minante parmi les libéraux de nos provinces. Un débat
parlementaire va d’ailleurs s’ouvrir, qui nous permettra
peut-être i’apprécier si, pour affermir Tunion dans le libé-
ralisme, il vaut mieux demander des concessions aux ad-
versaires du système ou de la patience à ses partisans.
» Nous gardons â dessein le silence sur la révision de la
loi du 23 septembre 1842. Cette idée, selon nous, s’imposera
dans bien peu de temps à ceux-mèmes qui la repoussent
encore. Les libéraux, partisans de la loide 1842, n’ont jamais
admis que interprétation donnée à cette loi par les admi-
nistrations libérales ; ils ont souvent déclaré que si l’inter-
prétation cléricale pouvait un jour triompher, ils seraient
contraints fie se jeter dansles rangs de ceux qui demandent
unê révision. Aujourd’hui nos gouvernants sont obligés, par
leurs antécédents, d’appliquer la.loi en se conformant de
plus en plus aux prétentions des corporations religieuses.
Ils ne peuvent se soustraire à la pratique des idées qu’ils
ont défendues dans l’opposition. Aussi, grâce à eux, le projet
d’une révision de la loi de 1842 ne peut-il manquer de rallier
bientôt l’unanimité du parti libéral. La question nous divi-
serait encore aujourd’hui,-7 mais le jour estproche où nous
pourrons l’aborder sans crainte de nous affaiblir par des
dissentiments.
» Nous serions heureuN de voir les associations libérales
du pays examiner avec nous s’il ne conviendrait pas d’assi-
gner aux questions qui préoccupent le parti un ordre d’im-
portance èt d’urgence, et d’indiquer celles qui nous divisent
le moins, comme étant celles aussi dont la solution devrait
être recherchée en premier lieu et exclusivement. Si toutes
les associations étaient d’accord à cet égard, si toutes
aussi indiquaient à peu près les mêmes questions comme
devant être vidées les premières, cette unanimité pourrait
permettre alors de réunir un congrès dans des conditions
favorables. Chaque association nommerait dans son sein
un ou deux délégués ; les délégués réunis se constitueraient
en comité organisateur, fixeraient l’ordre du jour, le mode
de convocation et la base d’après laquelle se réglerait la
représentation des diverses associations. Le congrès 11’au-
rait alors, pour ainsi dire, qu’à constater l’unannnité d’un
accord préexistant; nous poumons en attendre des résul-
tats heureux.
•> Nous n’aurions pas les mêmes espérances si une assem-
blée de cette nature se réunissait inopinément et venait
rechercher, sans [dan convenu d’avance, sans information
préalable sur l’état des esprits dans les différentes asso-
ciations, des formules de transaction entre les nuances
désunies.
» Vous le voyez, messieurs, la suite à donner à votre
proposition dépend dans notre esprit de certaines condi-
tions, qui devraient être acceptées d’avance par toutes
les associations. Une entente sur ces conditions est-elle
déjà possible ? Nous l’ignorons ; c’est aux associations qu’il
appartient de nous renseigner. Notre réponse sera com-
muniquée à toutes ; elles pourront, si elles le jugent à pro-
pos, l’examiner et nous faire connaître leur appréciation.
» Agréez, messieurs, l’assurance de notre plus haute
considération.
» Pour le comité :
» Le secrétaire,
» Gustave JOTTRAIVD, » Le président,
” P. VANHUMBÉECK. ”
Nous sommes parfaitement, d’accord avec le
Comité bruxellois : 1° Sur la nécessité de réunir
les délégués des Associations libérales avant de
convoquer le Congrès, afin de déterminer son or-
dre du jour et de préparer aux débats une conclu-
sion pratique ; 2° sur l’opportunité de concentrer
les efforts des libéraux et de les diriger vers un
seul et unique but.
Quel sera ce but ?
La diffusion de l’enseignement, répond le Comité
bruxellois, c’est-à-dire un des, articles du pro-
gramme de 1846.
Soit. Puisque la question dé renseignement est
restée pendante, terminons-la une bonne fois. A
quoi sert-il d’avoir un programmé composé de dix
ou quinze articles ? A donner aux progressifs une
satisfaction sur le papier. Ne vaut-il pas mieux
procéder comme les Anglais, prendre les ques-
tions chacune à son tour, en soumettre une seule
à la fois au corps électoral, la mûrir par les dis-
cussions dans la presse et à la tribune, en pour-
suivre la solution avec vigueur et ne passer à la
suivante que lorsque cette" solution est complète-
ment, atteinte?-
Mais, pour réunir en un faisceau toutes les'
forces libérales, il ne suffira pas de parler vague-
ment de ià diff usion de renseignement ; il faudra
être très net, très précis. Il faudra inscrire au
programme trois points au moins :
L'organisation de l’enseignement gratuit pour
lès filies;
La révision des lois réglant l’organisation de
l’enseignement à tous les degrés ; ,
L’obligation pour les parents d’assurer l’in-
struction primaire à leurs enfants.
Le moment est d’autant plus opportun pour
commencer la lutte sur cette dernière question
que M. de Haerne, rapporteur de la sectiou cen-
trale chargée de l’examiner, vient de la résoudre
dans un sens tout contraire aux idées libérales . Le
débat s’engagera donc à peu près au même moment,
et sur le même principe, au sein de l’Assemblée
nationale de France et au sein de la Chambre des
représentants de Belgique. Il appartient aux libé-
raux dp serrer leurs rangs pour triompher de la
résistance de l’ultramontanisme.
Le Comité bruxellois pousse la prudence un peu
loin. Il faut craindre, sans doute, les divisions mais
il faut craindre aussi d’énerver le libéralisme.
-L’occasion se présente pour lui de s’affirmer avec
franchise. Empressons-nous de la saisir et, si la
M. de Haerne remporte la victoire à la Chambre,
que du moins le pays comprenne la nécessité de
rendre cette victoire éphémère, en renversant la
majorité aux prochaines élections.
La grève dans les Charbonnages.
Do nombreux meetings ont eu lieu, hier,dans les commu-
nes environnantes ; ils ont attiré nn certain nombre de cu-
riehx qui voulaient entendre les « orateurs de Bruxelles. »
- Ces orateurs, au nombre de quatre, sont arrivés par le
train de 9 1/2 heures du matin.
A Mâreiftelle, il y avait foule ; on étouffait dans la salle.
Tous les orateurs qui se sont fait entendre ont reproduit le
même discours ; c’étaient les mêmes idées et presque les
mêmes termes. A la troisième répétition, on applaudissait
aussi fort qu’à la première.
Ce qui prouve que si l’imagination des orateurs n’était
pas trop féconde, elle était cependant suffisante pour l’au-
uitoire. D’ailleurs les Flamands aussi avaient leur prêcheur
et nos Wallons, bien que ne comprenant pas un traître mot,
étaient aussi attentifs à celui-là qu’aux autres.
Voici le thème à peu près de tous les discours qui ont été
prononcés :
“ Vous avez voulu la grève, tâchez d’y persister ; votre
cause est déjà à moitié gagnée, conMnuez pour triompher
entièrement. Nous vous conseillons la prudence, le calme,
la modération; si vous ne pouvez rester à la maison, pro-
menez-vous, mais n’allez pas au cabaret, ménagez votre
argent et vos vivres. Que les femmes retiennent leurs maris
chez eux pour qu’ils n aillent pas dépenser leur argent. -
La situation reste la même qu’hier, les grévistes sont
calmes ét jouent à l'droûte dans ies chemins. Quelques inci-
dents cependant se sont produits autour des fosses où Ton
travaille, mais ils sont sans importance. Vers trois heures,
un prisonnier a traversé la ville entre cinq gendarmes à
piea. Il venait de Gilly, où on l’avait arrêté pour avoir
menacé (le mort un porion.
Le succès de la grève devient chaque jour plus impos-
sible ; nous avons dit que le chômage n’augmentait pas.
Nos autres industries, il est vrai, manquent de charbon ou
arrivent à la fin de leur approvisionnement. Un instant
même on avait craint que les verriers et les lamineurs,
furieux.d’avoir une grève forcée en perspective ne provo-
quent dés collisions avec les houilleurs. Tout le monde à
cette heure est rassuré ; las charbons arrivent de Liège,
de Mons et du Centre en grande quantité. Des trains spé-
ciaux sont organisés chaque jour pour assurer l’approvi-
sionnement des verreries.
Nous recevons de Chàtelineau les meilleures nouvelles.
Un meeting y a eu lieu hier, auquel un nombre considé-
rable d’ouvriers ont assisté. Après les magnifiques discours
des orateurs de T Internationale, des ouvriers, hommes
pratiques et de bons sens, ont dit : >< C’est pas tout ça, avez-
vous de l’argent à nous donner pour souienir la grève? »
« Mes amis, répond un orateur, nous ne serions pas des
ouvriers si nous étions riches. Est-ce nue nous nous met-
trions en grève si nous avions de l’argent? Que ceux qui ne
se sentent pas le courage de supporter stoïquement, même
la faim pour aider âu triomphe de la bonne cause, retour-
nent àl esclavage, au travail! »
Ils ne se le firent pas dire deux fois. Le lendemain, la
moitié des ouvriers étaient rentrés au Gouffre.
On prévoit la fin de plus en plus prochaine de la grève.
La présence des troupes aide à la rentrée des bons ou-
vriers,le travail sera, espère-t-on, entièrement repris lundi.
(J. de Charleroi.)
On lit dans le Progrès de Charleroi :
M. le juge d’instruction Morel, nous a fait appeler, ce
matin, pour obtenir divers renseignements sur des faits
qui ont été communiqués au Progrès par nos correspon-
TÎantsde Damremy et de MoBceau-sur-Sambre.Nous avons
eu ainsi l’occasion de voir cet honorable magistrat pren-
dre bonne note des nouvelles que nous avons publiées re-
lativement aux menaces demortqui auraient été proférées
par certains grévistes.
Nous avons reçu des renseignements au sujet de l’affaire
de la maison de santé d’Evere, qui a fait l’objet d’une ré-
cente interpellation à la Chambre.
Les faits qu’on nous signale sont d’une gravité telle et
d’un caractère Si honteusement odieux, qu’il est à peine
possible' de les supposer exacts.
Nous avons cependant tout lieu de croire à la parfaite
authenticité des scandaleuses manœuvres dont on nous fait
part. Aussi, tandis que des confrères demandent que le gou-
vernement s’occupe de modifier la législation sur le régime
des aliénés, nous persistons à demander tout d’abord que
justice soit faite pour le passé, et que le châtiment des in-
fâmies commises soit une leçon pour ceux qui pourraient
en comnîettre ou en laisser commettre de semblables à
l’avenir. (Echo du Parlement.) â
Expositions internationales de Londres.
Annexe belge.
Les artistes et les industriels qui désirent faire figurer
leurs produits dans l’annexe belge de l’Exposition interna-
tionale de Londres sont invités à envoyer leur adhésion,,
avant le 25 janvier courant, à M. le directeur gérant de
la Société d’encouragement, etc., rue de l’Industrie, 22, à
Bruxelles.
Les artistes et les producteurs anversois peuvent se faire
inscrire chez M. Edouard Ter Bruggen, administrateur de
la Société royale des beaux-arts à Anvers, qui a bien voulu
accepter de faire partie du comité de surveillance de la
société susmentionnée.
Exposition internationale de Vienne en 1873.
CONCOURS POUR LA COMPOSITION DES MÉDAILLES.
Un concours général a été institué, par la commission
impériale de l’Exposition de Vienne, pour la composition
des médailles à décerner en prix aux exposants et à leurs
coopérateurs ; les artistes de toutes les nations sont invités,
à prendre part à ce concours, dont ils peuvent obtenir le
programme en s’adressant au ministère de l’intérieur, rue
Laterale, n® 1.
Cinq différentes espèces de médailles seront distribuées
à titre de récompenses, savoir ;
La médaille pour l’art, destinée aux artistes :
La médaille pour le progrès, que pourront obtenir les
exposants qui ont déjà pris part à des expositions univer-
selles antérieures ; .
La médaille de mérite, pour l’obtention de laquelle con-
CMgwàtte «Pôsaiits qui, pour la première fois, envoient
leurs produits â une exposition universelle :
La médaille de bon goût, à laquelle auront droit tous les
exposants dont les produite se recommandent par un août
là^brme11^S°US 6 °r * 6 *a C0U^eur ^ue sous ce*ni de
Enfin là médaille decoopération, instituée en faveurdes
coopérateurs qui, selon les renseignements fournis par les
dls°objete’ex1fibésPriS U"e *** "°table * la l"‘ocluctlon
Expositioiumiverselle de Lyon.
Les derniers délais pour l’envoi des adhésions STExposi-
tion universelle de Lyon ont été reculés jusqu’au «31 jan-
comD/is?all'es belges engagent instamment les
personnes qui désireraient prendre pârt à cette exhibition
de nf pas tarder à leur envoyer leurs noms, ainsi qnte
1 emplacement qu elles desiraient obtenir. 4
Les certificats d’admission seront très prochainement
adresses aux exposants inscrits par les soins de ïaeommis-
Bruœetfes l °nt 6S bureaux sont situés rue du Chêne, à
Commerce, marine, etc.
Transport do soie chargée.
— i’Union des chemins de fer alle-
« deelsl°n suivante : .. Considérant que
}e nom sme chargée dans le
V lrïiT<Jrté de la France et de là Belgique en Al-
su,)et à la combustion spontanée par suite du
pns\fir?iLASntge-.p-ai et flu’à diverses reprises des
h«n^8c?nst*!’tes-?urJ le2 lignes demandes et
vinnLgf d? cher?m .de fer à la douane princi-
pale de t îenne, les administrations de l'Union des voies
iteS ?Ue™'andes ont décidé, pour empêcher H danger,
Ififdrpt au transport de la susdite soie, d’exclure cet ar-
ticle du transport sur les lignes allemandes.
(Deutsch Verschenings Zeitung, n® 5. «lu 18 janvier.)
de la Grande-Bretagne a été pn
décembre de 993,053 tx contre 941,817 en 1870 et 928,993
12,816,484 tx contre U’7°2,049
Conseil communal d’Anvers.
Séance du 19 janvier.
Présidence de M. l’échevin i. f. van ben beugh-elsen.
nrnei^fvAphqTL0!'V<3V® par la- 1(;c.ture et l’approbation du
proces-verbal de la seance précédente.
[êSiwilT de l’entreprise dp Théâtre flamand
Qxercice 1872-73f est renvoyé a Texamen de la èommis-
ORDRE DU JOUR :
1" Taxe provinciale sur les chiens. — 2e rôle supplé-
mentaire de 1871.
Ce rôde, s’élevant à 56 fr., est approuvé définitivement.
2° Hospices. — Ventes de terrain.
Roi,1«2frfrd a h«e,Lte SW 30 ares do terrain, situé à
m°De kejHrtter et V erbert, moyennaat 1384
ei ~i69fr., soit à raison de 19,500 l’hectare.
Le Conseil approuve.
3“ Religion réformée. — Legs Nottébohm
Ces legs consistent en 5000 fr. pour l’église de la rue de
srteux établis â CÉ* dlst,'ibuei’ a«x protestants néees-
Le Conseil approuve.
4® Nouveau gymnase. — Subside.
Spciété gymnastique sollicite un'subside pour ia con-
struction a un nouveau et plus spacieux local.
Renvoi àla Commission d’instruction publique.
5° Jardin Botanique. — Seconde porte d’entrée.
L’architecte a soumis un proiet d’après lequel on établi-
no u ve1 i ep o r ï e d’entrée en face de la, ruelle'Guil-
? ' 0n airilss?rait en même temps la grille. Devis :
h. 3,300. Renvoi à la Commission.
6° Ecole industrielle. — Nouveau local. — Crédit.
,, Le, local actuel, rue de la Boutique, ayant été vendu,
1 ecole devra etre transférée. Le collége propose de l’établir
rue des Aveugles, dans le local ayant servi aux ateliers de
chante. L appropriation coûterait 8,400 fr. Renvoyé à la
commission des travaux, après un échange d’observations.
7. Eglise St-G.eorges. — Transfert de crédit (1871).
11 s’agit d’une somme disponible de 300 fr., que l’église
voudrait consacrer au paiement des frais de l’exécution de
la cantate religieuse de P. Benoit.
Avis favorable.
Ensuite la séance est levée.
Actes officiels.
ADMINISTRATION DES CHEMINS DE FER, POSTES ET TÉLÉ-
GRAPHES. Par arrêté royal, M. G. Deman, ingénieur dé
~ classe, a ete promu au grade d’ingénieur de 1® classe.
Ont ete egalement promus :
A Au grade de chef de section principal : MM. N. Thein
et H. fouquet, chefs de section de 1® classe ;
B. Au grade de chef de bureau de 2® classe : M. P. Ton-
delier, commis-chef;
6’. Au grade de commis-chef: MM. A. Moret etE. Biot,
eommis de 1® classe.
nationalisation d’un navirr. — Par arrêté rqyal du
8 janvier, le brick Sincérité, ci-devant Mo'io, de construc-
tion allemande, est nationalisé.
AMÉRIQUE DU SUD.
On écrit de Lima, le 10 décembre :
Le général Augustin Morales est entré à Potosi le 12no-
vembre dernier. Il a trouvé dans cette ville un accueil sym-
pathique. Dans la proclamation qu’il a lancée, il promet à
a Bolivie des lignes de bateaux à vapeur et des chemins
de fer.
üiltérents projets ont été mis en avant pour la naviga-
tion des rivières Mamoré, Madera, Otuquis, Isoso et Bër-
mejo, ainsi que pour la construction de railways qui par-
tant de la Paz se relieraient d’une part à deux villes du
Pérou, Tacna et Puno, et de l’autre, traversant l’intérieur
delà Bolivie,iraient aboutir sur les confins de la confédéra-
tion Argentine, à Caracoles et au littoral.
Il est également question d’établir des routes ordinaires,
des télégraphes, des centres de colonisation, toutes choses
dont la Bohvieest restée jusqu’à présent complètement dé-
pourvue.
Le département de Cobija vient d’être divisé en quatre
districts; Cobija, Mejillones, Carocoles et Atacama, lechei-
lieu sera le port de Lamar.
La nouvelle constitution de la république a été promul-
guée à la Paz, où se rendront les membres de l’administra-
tion en quittant Potosi,
Lima, 12 décembre. -
De nouveaux changements viennent de se produire dans
le qabinet liménien. Le général Allende a cédé le porte-
feuille dé la guerre au colonel Thomas Gutierez, et la pré-
sidence du conseil a été confiée à M. Loayza.
On écrit de Buenos-Ayres, le 13 décembre :
Les invasions des Indiens se multiplient sans cesse dans
les provinces de Cordova et de Santa-Fé, et leurs dépréda-
tions sont chaque jour plus considérables. Ils sont arrivés
jusqu’à Freyle-Muerto et Villa-Maria. Contrairement à ce
que l’on espérait, lé chemin de fer ne lçur a pas servi de
limite ; ils l’ont franchi et campent aujourd’hui au centre
de la plaine que Ton doit traverser pour se rendre à Cor-
dova, en pays cultivé,'habité-, d’où Ton pouvaitcroire qu’ils
étaient à jamais bannis.
Ces expéditions sont toujours précédées d’éclaireurs qui
battent le pays une quinzaine de jours à l’avance. Les gens
du pays ne se trompent point aux traces des chevaux in-
diens et les suivent à la piste; ils savent presque toujours
d’avancé à quoi s’en tenir, et préviennent alors l’auiorité
provineiale, qui n’a jusqu’ici usé contre ces incursions que
de moyens restés insuffisants.
Buenos-Ayres, 14 décembre.
Les nouvelles du Paraguay représentent ce pays comme
traversant une importante crise politique. Le président de
là république a prononcé la dissolution de l’assemblée, qui
a quitté la ville et continue de siéger hors des murs de l'As-
somption. |