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Du samedi 17 mai au dimanche 25 mai. Excursion en Nor-
mandie : Rouen, Le Havre, Trouville, Lisieux, Caen, Bayeux,
Coutances, Avranches, Mont Saint-Michel, Pontorson, Vitré,
Le Mans et Paris.
Dimanche 22 juin. Excursion àTirlemont, Léau et Jodoigne;
visite du château de M. De Foer, construit d’après les plans
de notre confrère Emile Janlet. — Départ à 7 h. 19 matin;
retour à 9 h. 35 soir.
Dimanche 20 et lundi 21 juillet. Excursion à Mons et dans
le Borinage; visite d’un laminoir, d’une verrerie, d’une houillère.
Départ dimanche 20, à 8 h. 08 du matin; retour lundi 21,
à 9 heures du soir.
Dimanche 24 août. Excursion à Malines et au château
d’Elewyt, dit Steen de Rubens. Départ à 7 heures 22 du
matin, retour le soir.
Dimanche 21 septembre. Visite de la Maison du Roi (Brood-
huis), récemment restaurée par notre confrère Victor Jamaer,
architecte de la ville de Bruxelles. Réunion Grand’Place, à9 1/2 h.
Nota. Les frais de voyage en 2e classe express, d’hôtels, de
voitures, pourboires, dioits d’entrée, etc., pendant les 8 jours
d’excursion en Normandie, ne dépasseront pas 200 francs par
excursionniste.
Le nouvel hôtel communal de Schaerbeek
C’est décidément M. l’architecte Van Ysendyck qui est chargé
de la construction du nouvel hôtel communal.
Nous ne savions à quoi attribuer le long retard apporté à la
décision du concours ouvert par l’administration communale.
Eh bien, nous sommes édifiés maintenant. Ce long délai a été
consacré à l’élaboration d’une convention qui doil lier l’archi-
tecte et l’administration communale.
Cette convention est un modèle du genre, nous nous éton-
nons qu’elle ait été acceptée par l’architecte.
Jugez-en.
Cette convention, qui contient en même temps une critique
du projet primé et des conseils, sinon des ordres, à l’architecte,
établit que si l’adjudication amène une majoration sur le prix
du devis par le plus bas soumissionnaire, il ne sera dû à l’archi-
tecte aucun honoraire, aucune indemnité pour le travail qu’il
aura fourni.
Le conseil communal se réserve en outre le droit d’apporter
à l’avant-projet toutesles modificalions qu’il jugera nécessaires,
sans que l’architecte puisse prétendre, de ce chef, à un sup-
plément d’honoraires.
Les travaux supplémentaires, rendus nécessaires par suite
d’erreurs ou de lacunes dans le cahier des charges ou dans l’exé-
cution, seront à la charge de l’architecte, ainsi que tous ceux
résultant de modifications apportées par lui pendant l’exécution
des travaux.
Si ces modifications ne sont pas approuvées par le conseil,
l’architecte aura à les faire disparaître.
Enfin, si le conseil communal renonçait à l’exécution du
projet, la convention veut bien consentir à ce que l’architecte
rentre en possession de tous les plans et de toutes les pièces
qu’il aura fournis.
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* *
Nous reconnaissons que, dans cette convention, le conseil
communal se soit légitimement préoccupé de sauvegarder les
deniers communaux et de dégager sa responsabilité. Ce souci
n’a rien que de très louable. Mais la dignité de l’artiste !
Qu’en a-t-on fait? Ernal.
La nomination d’nn professeur d’architecture!
Nous avons reçu, sous la date du 18 janvier, une circulaire
signée par Quelques vieilles croûtes d’architectes.
Nous ne connaissons aucun de ces modestes confrères ; mais
nous estimons que, pour de vieilles croûtes, ils ont le sang
jeune et chaud, l’esprit vif et gouailleur à plaisir.
On sait que, dans la vieille cité de Grétry, on aime beaucoup
la plaisanterie spirituelle, et qu’on saisit avidement la plus pe-
tite occasion d’exercer cet esprit frondeur éminemment liégeois.
Cependant, nous reconnaissons que si quelques vieilles croûtes
d’architectes protestent, ce n’est pas sans raison.
Il s’agissait de conférer les fonctions de professeur de com-
position architecturale à l’Académie des Beaux-Arts.
Le conseil communal, dans sa haute sagesse, s’était dit qu’il
ne saurait mieux faire que d’appeler les candidats à une sorte
de concours qui permettrait d’apprécier leurs aptitudes.
C’était bien raisonné: le conseil communal esquivait ainsi,
d’un seul coup, les compétitions d’influences souvent désa-
gréables.
Nous avions, à ce propos, rédigé un article destiné à chanter
dans le style le plus laudatif les vertus du conseil communal,
quand une lettre du conseil communal liégeois, datée du 15 jan-
vier, vint nous plonger dans le plus amer désespoir. Nous en
étions pour nos frais de lyrisme et d’encre gâchée.
Il ne s agissait pas, dit cette note un peu hautaine, d’un con-
cours, mais d'une épreuve qui n’est qu'un élément d’instruction
et qui n’a pas été publique.
Si l’épreuve avait été publique, voyez-vous, elle aurait été
sérieuse, mais elle n’a pas été publique, et alors......, vous
comprenez? Non? Eh bien, c’est que vous avez un mauvais
caractère : vous êtes un grincheux.
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L’épreuve n’ayant pas été publique, on a pris qui l’on a
voulu, et comme les ingénieurs liégeois sont très inoccupés, il
s’en est trouvé un qui a fait, au conseil communal, l’honneur
d’accepter les fonctions de professeur de composition architec-
turale.
Et c’est lui qui a décroché la timbale !
Vous me direz que j’ai bien tardé à vous l’annoncer; mais
à mon avis cela n’a pas plus d’importance que n’en offrait pour
le conseil communal la certitude de trouver de sérieuses con-
naissances architecturales dans la personne à nommer profes-
seur du cours de composition d’architecture, et enfin, ne valait-
il pas mieux prononcer ce mot tard? Ernal.
CONCOURS DE VERVIERS
Nous avons annoncé dans un de nos derniers numéros la
mise au concours des plans d’un nouveau local pour la
Société d’harmonie de Verviers. Nous avons alors apprécié
le programme et les conditions de ce concours. Nous lui avons
prédit un résultat semblable, sinon plus insignifiant encore,que
celui obtenu par le concours des Hospices civils de Liège. Nos
prévisions se sont réalisées.
Malgré l’offre faite in extremis par la Société d’ajouter à la
prime de 2,500 francs, une indemnité de 1 p. c. du montant
de la dépense pour les épures à fournir, ce concours n’a réuni
que six concurrents.
Nous n’analyserons pas chacun des projets présentés;
aucun d’eux ne répond au programme et ne paraît sérieusement
étudié. Nous signalerons toutefois le projet ayant pour devise :
Harmonie, dont le plan est assez bien conçu et présente une
bonne disposition des locaux, mais les façades et les coupes
sont telles qu’elles échappent à toute discussion.
Un autre concurrent a jugé trop petit le terrain de 1,300
mètres carrés mis à sa disposition et n’a pas hésité à prendre
500 mètres carrés en plus.
En résumé, le résultat de ce concours est tel que pouvaient
le faire prévoir les conditions imposées aux concurrents. Il
démontre une fois de plus aux administrations publiques et
aux sociétés qui organisent des concours, la nécessité d’offrir
aux concurrents des conditions équitables et surtout des garan-
ties réelles quant à la composition du jury. C’est à ce prix seu-
lement qu’elles obtiendront des œuvres sérieuses.
Mais qui sait? Ce n’est peut-être pas le but qu’elles désirent
atteindre, et en voyant leur obstination, l’on est en droit de se
demander si les concours organisés par elles ne sont pas
plutôt une satisfaction toute platonique donnée à ceux qui récla-
ment, en matière de travaux publics, une bonne justice distri-
butive et la suppression de la classe des privilégiés.
Nous tiendrons nos lecteurs au courant du jugement de ce
concours.
ARCHÉOLOGIE
France. VictorHugo vient d’élever la voix pour rappeler Mes-
sieurs les ingénieurs des travaux publics de l’Etat au respect dû
aux œuvres d’art. On sait que ces Messieurs, dans le double
but de faciliter les pèlerinages et de favoriser les opérations
financières de la Société des polders, ont construit une digue
reliant le Mont Saint-Michel au continent ; il paraît que l’énorme
pression exercée par la marée montante sur cette digue occa-
sionne des mouvements du sol qui mettent en périM’abbaye,
cette merveille architecturale qui couronne l’îlot : des crevasses
assez importantes se sont produites dans les murs de l’enceinte
et même dans ceux du monastère.
La voix puissante du grand poète et la vigoureuse campagne
menée par la presse pour obtenir la démolition de la digue
n’ont pu vaincre l’esprit de routine et l’entêtement du Corps
des ingénieurs; le Ministre de l’Intérieur l’a couvert de sa pro-
tection vis-à-vis de la Chambre, et celle-ci a voté, par 267
voix contre 115, le maintien de la digue,mais en déplaçant son
point d’attache au Mont Saint-Michel. De l’avis de M. Corroyer,
l’architecte chargé de restaurer le monument, cette solution ne
fera que déplacer le mal et la destruction de l’enceinte est
imminente !
Tandis qu’en France ces questions passionnent souvent
l’opinion publique, en Belgique on s'inquiète fort peu de
ces yétilles : l’abbaye de Villers, cet autre curieux exemple de
l’architecture monastique du xneau xvffsiècle, s'endette chaque
jour davantage sans que le gouvernement ni le public s’en préoc-
cupent. Ne pourrait-on donc absolument rien faire pour arrêter
l’anéantissement complet de ces ruines remarquables?
FAITS DIVERS
Concours de Waremme. — Nos lecteurs se souviennent-ils
encore du concours ouvert en 1881 par l’administration com-
munale de Waremme pour la construction de nouvelles écoles
et l’appropriation de l’école primaire existante?
Quoiqu’on n’ait donné à ce concours qu’une publicité très
restreinte, une vingtaine de projets furent adressés à l’admi-
nistration communale de l’ancienne capitale de la Hesbaye....
Que sont-ils devenus? On n’ert a plus jamais entendu parler!!!
Projet de théâtre à Charleroi, par A. Cador. — Comme
toutes les cités où fleurissent le commerce et l’industrie, la ville
de Charleroi a pris depuis un demi-siècle un accroissement
considérable. La petite ville industrielle est devenue rapide-
ment le centre d’une population dense, riche et laborieuse; les
remparts qui l’étouffaient ont disparu depuis longtemps et ont
fait place à de grandes et larges voies de communication.
M. l’architecte Cador a cru que le moment était venu
de doter Charleroi d’un édifice que possède toute ville impor-
tante : un théâtre. Celui-ci serait édifié au centre de la ville, sur
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un terrain limité par le prolongement de l’ancienne rue de
France et les nouveaux boulevards Central et de l’Ouest.
Si l’emplacement nous paraît bien choisi, par contre la forme
défectueuse du terrain n’a pas été sans présenter des difficultés
pour l’étude du projet que nous avons sous les yeux. La forme
adoptée pour la salle par M. Cador, est celle généralement
admise pour les édifices de ce genre. La salle contiendrait des
stalles, parquet, parterre, des baignoires, deux rangées de
loges et un amphithéâtre donnant place à environ 1,200 spec-
tateurs. En cas d’incendie, sinistre malheureusement trop fré-
quent dans les théâtres, de nombreux escaliers permettront de
faire évacuer la salle promptement,, soit par la rue de France,
soit vers le boulevard de l’Ouest. Des fenêtres placées au-des-
sus de l’amphithéâtre permettront, d’après l’auteur, d’éclairer
naturellement la salle pendant le jour; nous craignons cepen-
dant que cet éclairage ne soit défectueux à cause de la grande
élévation à laquelle sont placées ces ouvertures et de leur éloi-
gnement du pourtour de ia salle proprement dite.
Au théâtre est annexé un grand café placé à front du boule-
vard Central; la grande salle de l’étage pouvant être mise en
communication avec le foyer public établi au-dessus du ves-
tibule du théâtre, et la salle de spectacle pouvant être recou-
verte d’un plancher au niveau de la scène, l’on obtiendra ainsi
de vastes locaux pouvant servir pour les grandes fêtes et les
bals masqués.
Les questions d’éclairage, de chauffage, de ventilation du
théâtre, ainsi que la sécurité des spectateurs dans les cas d’in-
cendie, ont été de la part de l’auteur l’objet de soins attentifs.
Si nous en croyons le croquis accompagnant la notice de
M. Cador, les façades du bâtiment annexé au théâtre seront bien
simples et, disons-le, bien monotones : nous aurions désiré voir
l’étage de la façade principale moins subdivisé par des éléments
de même valeur.
Il est certain que dans l’étude définitive l’auteur débarras-
sera ce projet de ces quelques défauls et que la ville de Char-
leroi sera bientôt dotée d’un véritable monument, dont l’utilité
incontestable, dans une cité de cette importance, n’a pas besoin
d’être démontrée.
Concours dit de Rome. L’épreuve orale pour le concours de
Rome a eu lieu à Anvers le 15 janvier dernier ; ont été admis
au concours définitif :
MM. Dr Cock, élève de l’Académie de Bruxelles.
Henri Duray, élève de l’Académie de Bruxelles et de
l’école des Beaux-Arts de Paris.
Oscar Francotte, élève de l’école de dessin d’Ixelles
et de l’école des Beaux-Arts de Paris.
Léon Goossens, élève de M. Demamy, de Liège.
Truyjian, élève à l’Académie d’Anvers.
Le concuors en loges aura lieu au mois de juillet prochain.
A propos du résultat de ce concours, nous tenons à signaler
l’articulet d’un journal de province (qui a fait le tour de la
presse), annonçant, sans doute pour augmenter la valeur d’un
concurrent préféré, qu’un nombre considérable d’architectes
s’étaient présentés à l’examen, et que cinq d'entre eux avaient
seulement été admis : or la vérité est que o candidats se sont
présentés à l’épreuve orale, et qu’ils ont tous été admis.
Nos lecteurs savent que ce concours d’architecture, organisé
par l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers sous le patronage
du gouvernement, est accessible à tout architecte ou élève
architecte belge; celui des concurrents qui sortira vainqueur
de l’épreuve définitive recevra pendant quatre ans une pension
de quatre mille francs pour continuer ses études à l’étranger.
Le Conseil exécutif de l’Exposition universelle d’Anvers a
désigné M. Bordiau comme architecte des installations ; il est
toutefois question de mettre au concours le projet de la façade
principale.
France. Un concours est ouvert à Lille, entre les architectes
français, pour la construction d’un Palais des Beaux-Arts. Le
programme de ce concours nous en a paru t:ès bien fuit. La
Société régionale des architectes du Nord de la France qui nous
l’a communiqué le trouve aussi très bien rédigé; nous l’exami-
nerons prochainement dans un article sur l’organisation des
concours publics.
Nous apprenons avec plaisir que M. Théophile Fumière,
architecte à Bruxelles, vient de recevoir du gouvernement fran-
çais les palmes d’ofiicier d’académie pour ses diverses publi-
cations sur les expositions d’art décoratif.
Le gouvernement français va consacrer une somme de
100,000 francs aux derniers travaux de restauration du châ-
teau de Pierrefonds.
Hollande. M. Pickery, sculpteur à Bruges, et M. Naert, archi-
tecte à Bruxelles, viennent de remporter le 2moprix au concours
ouvert par l’Académie des Beaux-Arts, de La Haye pour l’érection
d’une statue à Hugo Grotius. Le Ier prix a été remporté par
un artiste hollandais, M. Stracké.
Allemagne. Un concours est ouvert à Hambourg, pour la
construction d’un musée d’histoire naturelle. Dépense 900,000
marks. — Primes : 1,000 marks à chacun des cinq meilleurs
projets dans un premier concours et 4,000 marcks au projet
couronné dans un second concours entre les cinq lauréats du
premier. Pour le programme et le plan de situation, s’adresser
à la commission du musée, Hinthorplatz, Schul und Muséum
gebaüde, à Hambourg.
Un nouveau musée va s’ajouter aux vingt autres que possède
déjà Berlin; le parlement allemand a, en effet, affecté une
somme de trois millions de francs à l’érection d’un monument
où seraient exposés les fragments découverts à Olympie et à
Pergame.
AVIS. — La compagnie continentale du gaz à Anvers demande un
bon dessinateur. S’adresser à M. Frédéric Drory, directeur.
Notre éditeur demande un dessinateur architecte, sachant très bien
autographier. S’adresser à M. Ch. Claesen, éditeur, rue du Jardin
Botanique, 26, à Liège, ou à notre Directeur-Gérant, boulevard du
Hainaut, 139. |