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chance de durée. La secousse a duré quelques minutes.
Dans ces circonstances, chaque musulman se hâte de
prononcer sa profession de foi.
Les travaux des roules sont partout poussés avec
activité.
BELGIQUE.
TJntixEn.ES, 9 décembre. — Hier, le roi a assisté au
service divin dans la chapelle du palais.
S. M. a présidé le conseil des ministres.
Mgr. le duc d’Aremberg, le comte de Liverpool et le
général Buzen , gouverneur de la résidence , ont été
successivement reçus par le roi.
— S. M. la reine, disent les journaux de Liège, vient
ainsi que les années précédences de faire don d'une
somme de 500 fr. à la Société maternelle de Liège.
— Le 16 décembre, jour anniversaire de la naissance
du roi, sera célébré de la manière accoutumée.
Le 15, à 8 heures du soir, les cloches de toutes les
églises annonceront la solennité du lendemain.
Dimanche 16, les cloches sonneront à trois reprises,
«avoir à 8 heures du matin, à midi et à 7 heures du soir.
Le clergé catholique fera célébrer en l'église de SS. Mi-
chel et Gudule, un Te Daim solennel à l’occasion de cet
heureux anniversaire. Des places seront réservées pour
les autorités civiles et militaires. De semblables actions
de grâces auront lieu en l’église consistoriale protestante
et évangélique, et dans le temple du culte israëlite.Les
édifices publics seront pavoisés des couleurs nationales,
et illuminés dans la soirée.
ANVERS, 10 DÉCEMBRE.
Ce matin est parti de celte ville la 5e compagnie de
sapeurs-mineurs, qui se trouvait depuis long-temps en
garnison à Anvers.
— Avant-hier soir, trois jeunes garçons de 10 à 12
ans, ont été arrêtés ; ils avaient volé à bord d’un na-
vire suédois, stationné dans le grand bassin, un tuvau
en cuivre de la cheminée de ce navire.
. “9e matin on a retiré du petit bassin le cadavre d’un
individu resté inconnu jusqu’à présent. C’est hier soir
que, se trouvant dans un état complet d’ivresse, il est
tombé à l’eau. Il a été transporté à l’hôpital civil.
Le Moniteur de ce jour, contient le rapport gé-
néral sur les travaux exécutés aux polders du Bas-
Escaut de 1837 à 1858.
—Par arrêté royal du 7 décembre 1838,desfmédailles
sont accordées aux personnes dont les noms suivent,
pour actes de dévoûment, de courage et d’humanité,
savoir: Dans la province d’Anvers.
1° Au sieur Vermeiren (Pierre), ouvrier, à Anvers,
pour s être jeté dans l’Escaut, le 30 septembre dernier,
au secours d’une personne qui s’y noyait et l’avoir sau-
vée, une médaille en argent ;
2" Aux sieurs Wittock (Charles-Corneille), marchand,
Vandenbrande (Jean-Baptiste), et Maes (François), bate-
liers, a Hingene, pour avoir à l’aide de leurs "chaloupes,
secouru, le 13 octobre dernier, un homme qui était
ombe dans la rivière de Vliet, avec sa charrette, atte-
lée de deux chevaux, et être parvenus à l'en retirer,
ainsique ses chevaux, à chacun une médaille en bronze-
, o° Au sieur Hulin (Louis), ouvrier, à Anvers pour
s etre jeté dans le canal Sl.-Pierre, le 3 octobre dernier,
au secours d’un enfant qui y était tombé et 1’;
vé, une médaille en argent.
I avoir sau-
La mise à terre de tout le chargement de potasse du
brick français Julie, c. Couteau (et non Contan comme
bous le disions hier par erreur), a été effectuée ce ma-
tin ; et, comme nous l’avions prévu, plusieurs barriques
de son prémier plan à fond de cale se trouvent plus ou
moins avariées, par suite de sa voie d’eau.
■ÏOUK.ISAÏ7X tïOX,Î.ÆlXÎUAïS
Le Handelshlad de samedi soir
nouvelle diplomatique.
’ Voici ce que nous lisons dans la correspondance
de Bruxelles de 1’ - »- r
du 9 décembrs.
ne contient aucune
4 vond bode :
’a (
« Rien de positif n’a encore été notifié ni à Bruxelles,
m a Paris, ni a Londres. La question hoilando-belae est
traitée dans le plus grand secret.
Il paraît que M. Van Praet, après avoir rempli sa
mission à Londres, s’esl rendu à Paris, afin de conti-
nuer les efforts qu’il fait pour obtenir qu’au traité du
15 novembre soit annexé un article additionnel qui per-
mette à la Belgique de racheter les territoires contestés
du-1.imbourg et du Luxembourg. On dit que M. Van
I raet a déclaré que la Belgique était prête à offrir pour
ees territoires une indemnité consistant en 50 millions
de florins une fois payés ou à une rente annuelle de 3
millions de florins. »
— Dans sa séance du 7 décembre . la 2" chambre
des etats-généraux a adopte à la majorité de 46 voix
contre 3 le projet de loi portant fixation des tarifs des
» lancé à la tête un des pains qu’on l’avait chargé de garder
* et moi aussi je porte des traces de sa violence. (Il montrai!
» son ce.! ou le sang s’était extravasé.)
” Cela suffit, dit le duc de Trévise en se retirant Offi-
» cier, vous avez outrepassé vos droits en frappant un soldat
* Je ne voudrais pas être à votre place, monsieur car vous
» aurez a vous reprocher la mort d’un homme. One la gen-
» dartncrie s’empare de ce fantassin, ajouta-t-il en ine ué*i-
» gnant, et qu’il soit jugé tout de suite. »
» — Ah ! le méchant homme, dit Gertrude, en levant les
mains au ciel. Mais c’élait abominable, ça !
» — Non, c’était Juste scion la loi. Le code militaire ne
badine pas, en temps de guerre surtout, etj'aurais pu.au
même prix, — neuf balles dans le cœur, — me passer la fan-
taisie de lever la main sur mon caporal ou sur mon empereur.
Ah. mon empereur!.... il est bien mort, continua en sou-
pirant le militaire, sans songer que ses regrets l’emportaient
dans un autre ordre d’idées. *
» Le conseil de guerre s’assembia. Je ne songeaispas à nier
le crime, qui était écrit sur la ligure du Saint-Cyrien, et à
1 unanimité je fus condamné à passer par les armes. ’
» — Fusillé, M. le militaire? s’écria Gertrude en ouvrant
de grands yeux comme pour s’assurer que la sentence n’avait
pas été exécutée. Ah ! mon Dieu ! mon Dieu!.... Mais vous
aviez raison de dire que vous alliez nous raconter une his-
toire de revenant.
» — Eh bien! quand lu t’ébahiras. Gertrude, observa le
prêtre, tu vois bien que la Providence n’a pas permis que ce
malheur s’accomplit.
»— Et je l’en ai remercié, M. le curé, dit le lieutenant
Blondel, et si je n'y crois pas depuis ce jour-là, je veux que
îiaint-Pierre ne m’ouvre jamais la porte du Paradis.
frais de justice et des salaires des fonctionnaires , des
praticiens et des huissiers, en matière civile et pour les
affaires pénales.
ses.
On lit dans Y Indépendant : La mesure que vient
de prendre le gouvernement de rappeler sous les armes
un certain nombre de permissionnaires, est exagérée
par plusieurs journaux. Ce rappel ne comprend que les
miliciens en congé appartenant aux régiments d’infan-
terie de la troisième division de l’armée active et aux
15° et 16° régiments d’infanterie de reserve.
Nous croyons pouvoir garantir qu’il n’y a pas d’autre
rappel de permissionnaires.
8i nous sommes bien informés, l’infanterie de la
troisième division de l’armée doit changer de position
eL être remplacée dans les Flandres par les 15° et 16°
régiments de réserve, dont les états-inajors se trouvent
à Bruges et à Gand.
— Un lit dans le Journal de Liège : On se souvient
du beau tableau exposé il y a un an à la salle académi-
que de ( université et representant la mort de Patrocle.
L’auteur de cette grande toile , M. Wiertz, vient de dé-
poser à la Société d’Einulation une uouvelle production,
le Christ au i ombeau, avec volets. Nous croyons qu’il
suffira d’annoncer au jiublic que les amateurs sont ad-
mis à voir ce tableau, pour que tous ceux qui ont admiré
le grand sujet de Palrocle aillent s’assurer comment le
même peintre a traité un autre sujet, très différent du
premier. Les volets représentent Eve au moment où
elle vient d’accepter du serpent la pomme fatale , et
Satan, cet ange déchu , dont le regard sinistre annonce
la fureur odieuse qu’il éprouve de voir les hommes
sauvés par la mort du Christ.
— Une nouvelle faillite vient d’éclater à Liège ; c’est
celle de la maison Hendricks-Sommer, liée de près à
celle de Prinssen-Sommer, dont la déconfiture a été
prononcée récemment. Cette nouvelle faillite a été dé-
clarée lundi dernier 2 décembre. (Politique)
— On écrit de Gand : La restauration de l’église des
Auguslins en celle ville avance; il ne restait depuis l’in-
cendie que les murs et les piliersde l’édifice et les voûtes
des deux petites nefs latérales. Le toit est reconstruit et
couvert en tuiles, comme avant le désastre. La tourelle
qui le couvrait a cté supprimée. On se propose de réta-
blir leclocher à côté de l'eglise, à l’ancienne place, parce
qu’il ne faudra que hausser de quelques pieds la ma-
çonnerie existante et y élever une petite ficcbe. On s’oc-
cupe à remettre les vitres, et on travaillera sous peu au
plafond et au pavé. On espère que le service de la pa-
roisse pourra être rétabli aux Auguslins l’été prochain.
Les réparations les plus urgentes ont été laites égale-
ment au couvent.
Le gouvernement effectue l’organisation d’un corps
de maréchaussée ; ils partent de tous les points de la
province pour se rendre à leur destination ; on mande
de Roulers que plusieurs hommes de la brigade vien-
nent de quitter la ville.
— Ou lit dans le Journal de Tournay : Le conseil
communal de Tournay a entendu dans sa dernière
séance le rapport de M. le conseiller Cambier sur les
inhumations précipitées. Le rapporteur a ému l’amede
tous les assistants par de nombreux exemples de morts
apparentes et d’enterrements prématurés. Il a parfaite-
ment fait sentir au conseil toute l’importance d’une
question aussi délicate; aussi a-t-il su captiver l’atten-
tion générale. M. Cambier a ensuite suffisamment prou-
vé l'incompétence de l’officier de l’état-cml pour la
vérification des décès; il a démontré que celte vérifica-
tion est entièrement du domaine de la médecine,elque
conséquemment elle doit appartenir à des gens défait,
seuls juges compétents en pareille matière. L’hono-
rable conseiller n’a pas oublié de signaler au conseil
l’ineptie de ces employés subalternes qui sont à la dispo-
sition de l’oflicierde l’état civil,et qui délivrent scanda-
leusement des permis d’inhumation souvent quelques
heures après une prétendue mort. Il a parfaitement
fait ressortir toute l’immoralité de semblables actes. M.
Cambier a terminé par un projet de réglement tendant
à éviter désormais les tristes événements causés par
l’ignorance ou la précipitation. Ce projet remplit tous
nos vœux, il a été renvoyé à une commission , et nous
sommes certains que tous ses articles seront admis à
l’unanimité.
— Un crime affreux a été commis à Coblence le 5 dé-
cembre au soir. Un nommé Chrisloxvsky , qui servait
dans la musique de l’artillerie en garnison en celle ville,
fréquentait depuis long-temps une jeune fille de la bour-
geoisie. On ne sait quel différend est survenu entre les
amants. Chrislowsky se rendit le soir, vers 5 heures,
dans la maison ries parents de la jeune fille, et bientôt
les voisins entendirent la détonation de deux coups de
feu. On accourut et, près de la porte, on trouva le père
étendu qui, d’une voix faible, implorait du secours, et
lorsque fou pénétra dans la chambre, on trouva la
» — Il vous l'ouvrira. M. le lieutenant, il vous I’ouvrira,
répondit en trinquant l'excellent curé. Mais poursuivez voire
récit.
» — C’est vrai, je l’oubliais. Condamné,exécuté ; en guerre
ça ne souffre pas plus de difficultés. Je n’espérais donc plus
manger la soupe avec, ma compagnie, et je me préparais à ré-
gler mes comptes avec ce bas-monde, lorsqu'un aide-de-eamp
arriva tout essoufflé, et donna ordre au colonel de ranger le
régiment en bataille. C'était t ennemi, c’étaient les Cosaques,
suivis d’autres troupes et d’artillerie. Le péril était pressant.
Je demande à voir le colonel.
« Est-ce que cc!a vous serait égal, mon colonel, qu'on me
» fusillât après ? Si je suis tué par l’ennemi, eh bien ! le régi-
» ment y gagnera toujours neuf cartouches.
» — Soit, me dit-il après un moment de réflexion, va re-
prendre ton rang.
» — Ah, merci, merci, mon brave colonel! »
« Avec cette permission-bi. je me sentais diablement crâne,
allez ! Je me place à ia tête du pont de la Marne, là où il y a
ie plus de danger, et j'attends de pied ferme les nez retrous-
sés, qui ne tardèrent pas à accourir en masse, en poussant des
hourras, à faire un tremblement de terre. — Oii ! oh ! dis-je,
voilà la théorie qui va commencer. — Deux beaux canons lui-
sants sont amenés par les Prussiens presque à l’autre bout du
pont, et ma foi, en avant la musique. Il fallait entendre le ta-
page ! et les balles!.... pan! pan ! brzindt brzind ! dans les
oreilles; c’élait ie jugement dernier. El j’en voyais tomber
autour de moi qui appelaient leur mère, et calera, ou qui
criaient rire l'empereur! avant d aller voir le Père éternel.
Moi. le condamne Blondei. j’étais bien vivant, et furieux
mordant la carîoucheavec rage, et tirant toujours, et toujours
debout, malgré quelques écorchures, messieurs......A loi ! à
mère percée d’une balle qui l’avait atteinte aux reins.
L’assassin fut trouvé mort sur une chaise ; il s’était
coupé la gorge avec un rasoir. Sa poche renfermait une
petite fiole avec du poison. Le père, que la balle avait
frappé à la poitrine, vit encore, mais son état est déses-
péré. Un individu de Neuwied qui passait par hasard
sur le lieu du crime , s’effraya tellement à l’aspect des
cadavres , que revenu à son hôtel, il tomba murt d’un
coup d’apoplexie. Pendant ses nombreuses années de
service , l’assassin s’était toujours fait remarquer par
sa bonne conduite.
VARIÉTÉ.
LE SOUPER PARTAGÉ,
1796-1805.
Après l’affaire Roveredo en Italie, la fatigue des marches
forcées qu’avaient faites les soldats et du combatqu'ilsavaient
livré dans la journée , décidèrent le général en chef à faire
coucher son armée sur le champ de bataille. Bonaparte lui-
même, [.assa la nuit sans suite, sans bagages.mourant de las-
situde, de soif et de faim ; il fut trop heureux de trouver un
soldat, qui partagea avec lui la seule et unique ration de pain
qui se trouvât peut-être dans toute la brigade.
En 1805, au camp de Boulogne, un sergent au 2' régiment
de chasseurs à pied de la garde trouve l’occasion à la suite
d une revue , de faire ressouvenir l’empereur de cette cir-
constance.
* C’est donc toi qui a partagé, ce soir-là, ton souper avec
ton général ?
* — Oui, mon empereur, c’est moi; seulement je suis bien
fâché que les liquides aient manqué, car nous avions une fa-
meuse soif tous les deux. »
» — C’est vrai, je m’en souviens. »
Et faisant un signe d’intelligence au maréchal Berthier,
celui-ci s'avance. Napoléon lui ditquelques mots à voix basse,
après quoi, se rapprochant du soldat, il ajoute, en détachant
la croix qu’il portait toujours au revers de son habit :
» Dis-moi, combien as-tu d’années de service maintenant.
» — Onze ans, mon empereur, dont neuf blessures, huit
campagnes et...
» — C’est bon, c’est bon !... Est ce que nous étions ensem-
ble en Egypte ?
»— Un peu, mon empereur que nous y étions ensemble
en Egypte; à preuve, que lorsque vous êtes venu passer l’in-
spection générale au quartier desempestiférés,c’est moi que...
Vous savez bien....
» — Je me le rappelle, je te reconnais maintenant. Ecoute,
i I est juste qu’à mon tour je partage avec toi : j'ai deux croix,
toi, tu n’en a pas ; tiens.Mais ce n'est pas tout ; si je t’ai
fait faire un mauvais souper autrefois, aujourd'hui je veux
que tu fasses un bon dîner. Berthier se chargera de te faire
boire à ma santé, si toutefois les liquides ne manquent pas,
ajouta l'empereur en souriant.
» — Oh ! biensûr... mon empereur t.... qu’ils ne manque-
ront pas! — balbutia le sergent. — Les liquides !... Oh I ja-
mais paur boire à la santé... de... mon .. empereur...b
Etil ne put en dire davantage, tant il devint ému, trans-
porté, électrisé
Quelques heures après, en prenant place A la table du ma
jor-géneral de l’année, qui l’avait envoyé chercher à son ré
giment, par un de ses aide-de-camp, le nouveau décoré trou-
va, sous le pli de sa serviette, le brevet que le nommait
chevalier de la Légion d’Honneur.
CHROWXQÏJE tfUXJïCIAIRE.
TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE PARIS.
LA MÈRE ARLEQUIN.
Une pauvre jeune femme pieure et se désole dans l’étroit
réduit où les femmes renvoyées en police correctionnelle at-
tendent leur tour pour paraître devant les magistrats. Elle
porte dans ses bras un jeune enfant de quelques mois, qui,
suspendu é son sein, sourit à sa pauvre mère. La pauvre mère
s'appelle Arlequin Quel singulier nom pour une jeune et jolie
femme qui parait si malheureuse I De la misère, de la faim ,
du déshonneur, du désespoir, un enfant, une femme aban-
donnée! et tout cela s'appelle Arlequin.’
Arlequin, vieux bateleur, qui riait déjà en France et faisait
rire avant le règne de Henri le Béarnais, et qui si long-temps
résuma dans les successeurs de son nom le laisser-aller, la
pétulence et la philosophie de la gaîté; Arlequin, malicieux
rieur, boute-en-train de la foire, avons-nous donc devant les
yeux un de tes descendants dégénérés?
On appelle la cause de la Bile Arlequin ; elle s'avance à la
barre et sanglotle. Une logeuse en garni vient déposer que la
prévenue lui a pris un oreiller et une couverture. Mais on
voit qué la bonne logeuse est bien fâchée d’être obligée de dé-
poser contre la pauvre fille, et qu’elle donnerait bien volon-
tiers le traversin et l’autre oreiller pour pouvoir ia rendre à
la liberté. « C’était si misérable, dit-elle, que c’était à fendre
le cœur ; et puis un enfant, un enfant qui pleure et crie la
faim, c’est bien dur. Rien certainement que ce ne serait pas
moi qui aurais été la livrer ; je ne sais pas seulement comment
on l a su.
M le président Martel. —Fille Arlequin, avouez-vous le
fait qui vousest reproché ?
La prévenue. — Atil mon Dieu, Monsieur, j'avais perdu la
tête ; mon enfant avait faim, i! avait faim, car !c chagrin et la
misère m’avaient ôté mon lait.
M. le présideot. — C’était sans doute une position bien mi-
sérable que la vôtre ; mais tout cela , en vous rendant digne
de pitié, n’excuse pas votre faute.
La prévenue. — J’avais perdu la tête, M. le président.Est-
ce qu’une mère qui voit son enfant quia faim garde sa tète â
elle ?
M. le président — Qu’avez-vous fait des objets que vous
avez pris ?
La prévenue.—J'ai eouru les vendre.bien loin, bien loin ;
moi. Pan ! pan, couché 1... Pan !... couché encore, celui-là ! ! !
b Ce pauvre maréchal était venu là aussi, et j’eus la joie
de voir qu’il m’avait reconnu.
b Y o i ! A un brave, dit-il, eu me regardant.
» — Mon maréchal, c'est-moi qu'on devait fusiller avant le
b combat. Avec la permission du colonel . on ne m’eipédiera
■ que plus tard, et d'abord, tenez, il faut que je descende le
o premier servant de cette pièce de 4 qui nous fuit tant de
b mal. Regardez-lc. mon maréchal, il souflle sur sa mèche ;
» i! se met en position— ; oui, prends-y garde.on t’attendra.
» mon neveu ! Joue !......feu ! couché. — A l’autre,mainte-
» nant : joue ! feu ! bon soir la compagnie.... Mon maréchal,
» je. crois qu’on peut croiser baïonnette et marcher eu avant.
» Qu’en dites-vous ?
» — Je me souviendra de loi. dit le duc de Trévise. Allons.
» enfants, il s’agit d'enfoncer cette canaille-là. b
b El. traversant le pont, nous nous élançâmes sur l’ennemi,
qui fut culbulé en un clin-d’œil au cri de rive l'empereur ! —
Ah !— l'empereur. »
Le lieutenant Blondel passa son index sur ses yeux qui se
mouillaient.
« Mon officier, voyons, ne faisons pas l’enfant, dit le bon
curé. L'empereur était un grand homme. Buvons à sa mé-
moire i
s — A la mémoire do l’empereur ! répétèrent à la fois tous
les convives.
» — Et vous fûtes gracié aussitôt après le combat ! dit le
juge-de paix au militaire.
» — Certainement ; et je fus mis à l'ordre du jour pour ma
conduite, et proposé à l’empereur pour la croix.
» — Mais vous ne la portez pas, remarqua la percepteur.
« — Non; il ne fut plus question de mui; ou m'oublia. On
j’ai marché plus d’une heure avant d'oser les vendre. Ou
donné 40 sous, et j’ai acheté du pain.
M. le président —Est-ce que vous n’avez aucun secoi
attendre,du père de cet enfant ?
La prévenue, fondant en larmes :,Lui 1 i! m’a abando
Je suis venue à pied de Reims... avec son enfant... avec!
enfant... Je n’ai personne... que mon enfant... Je n’aiaiJ
ma tète à moi, Messieurs, je n’avais pas ma volonté.
M. le président, après une courte conversation a voix b
avec ses collègues. Fille Arlequiu.sile tribunal vous me|
en liberté, que feriez-vous ?
La prévenue. — Je vous bénirais tous les jours deraa|
et j’apprendrais à mon entant à vous bénir...
M. le président. — Je vous demande quels seraient!
moyens d’existence,
La prévenue. — Je tâcherais de me placer nourrice!
lieu.
Le tribunal, attendu que la soustraction n’est pas suffi J
ment accompagnée des circonstances de fraude , renvoi!
fille Arlequin des fins de la plainte , et ordonne qu elle f
sur-le-champ mise en liberté.
La prévenue pleure de joie et embrasse six fois le petit!
lequin. Plusieurs assistants fouillent a leur poche, et en f
allant la pauvre mère voit plusieurs offrandes se glisser J
destement dans la poche de son tablier.
VILLE D’ANVERS. - MILICE.
ATPEt BIES E'fiïAMISSlOAÏSSAXK.BS,
Les bourgmestre et échevins informent ceux que la ckl
concerne, que conformément aux ordres de M. le ininisir*
la guerre, tous les permissionnaires, sans exception, nppf
tenant aux trois premiers bataillons du 3', b* 6e et 12* ri
ment d’infanterie, sont immédiatement rappelés sous les |
mes,
lis invitent en conséquence les permissionnaires de i
ville, à se rendre le 12 de ce mois, a 10 heures du matin, i
Citadelle d’Anvers, d’où ils seront conduits au grand déj
de la 3' division, pour prendre leurs armes et effets d’hab
ment.
Ces permissionnaires pourront venir prendre leur cartifl
che au 2e bureau de l’Administration Communale, depuis!
10 jusqu’au 12 courant.
Eu FHôtel-de-Ville, le 8 décembre 1838.
(Suivent les signatures.)
Au moment, où nous allons ressentir toutes les fàchcnl
influences de la saison d’hiver, il est de notre devoir de F
commander à nos lecteurs ia Pâte de Regnautd ainé, pl
guérir les rhumes, catarrhes et affections de poilrine. I
perfectionnements que M. Legras & apportés dans la fabril
tion de ce bonbon l’ont rendu bien supérieur à tous lesauto
pectoraux; aussi des médecins du premier mérite lui aceti
dent une préférence marquée et en ordonnent journelleme|
l’usage.
COMMERCE.
PLACE B’ASIVEKS , DU 10 DÉCEMBRE.
CAFÉ. — Il s’est traité aujourd'hui 250 balles Bataviaj
32 c. et environ 100 balles dito ordinaire à 32 1|2 cents.
Nous n'avons appris aucune transaction marquante dans il
autres sortes.
SUCRE BRUT. — Les ventes de ce jour se composent f
200 caisses Havane blond, f. 17 et environ 500 caisses ditol
f. 18 1|2 pavillon. On n’a pu toutefois nous garautir l’euq
tilude de ce dernier prix.
Les autres articles n’ont rien offert de. saillant.
REVUE COMMERCIALE D’ANVERS
DU 3 AU 10 DÉCEMBRE.
Les affaires de la dernière huitaine présentent en gènérd
moins d activité; en revanche les arrivagesont regagné uml
certaine importance. Les cafés, sucres rruts et coton»
sont demeurés très fermes à la cote, quoiqu’avec défait)®
transactions. Les riz ont été plus animés et obtiennent®
bons prix. Les cuirs ont continué à attirer la demandeelsooB
bien soutenus. Les potasses font bonne contenance, ave»
quelques affaires. Les tiiès ont été un peu plus vouluM
tabacs, toujours fermes, mais inactifs à défaut de renfo tw
huiles, calmes et sans variation, indigo, toujours en favMbj
céréales, moins animées.
Bois de Teinture. Généralement mieux tenus, surtout II
Sapan, Campèche et Bois jaune. 100,000 ktl. de CampécM
importés dans lasemaine, moitié de New-York par jlbertmi
et moitié de Londres, provoqueront sans doute des affaire^
Bois d'Ébénisterie On vendra publiquement le 13 coaj
rant 164 blocs Acajou uni et roncé, grands blocs pour lablH
etc. Les affaires restent en général très limitées ; on eiKj
seulement quelques faibles achats en Bois de Buis fl
Palissandre, ce dernier à f. t) l;4. On a reçu 140 blocs Acojor
par Peace , de Londres.
Cacao. Nos existences, qui se composaient d’environ 166»
balles de diverses sortes, viennent d’être augmentée» d«:
594 balles par lOciavie, venu dé Maragnan.
59 b n Soho, b » Londres.
La demande se fait peu sentir pour le moment, cepentat
les cours ne présentent point de variation
Café. Les cafés sont restés toute la semaine sans mounj
ment marquant, ce qui ne s’attribue qu’à la fermeté des dé-
tenteur*. élevant presque chaque jour leurs prétentions, PI
raison des nouvelles favorables qui nous arrivent du Hâvrej
de Londres et de la Hollande. On tient aujourd’hui les
et Brésil t|2 c. plus haut que précédemment.
Les ventes de la huitaine se réduisent à :
n’avait guère de loisir de donner des croix, à cette fatale C
que : on n’avait que le temps de les gagner. A présent, a I
bonne heure ; — lorsqu’on a des protections, ou <luon, f I
heureux à la loterie, on est sûr de son affaire. — Maigre le ■
prodiges de nos armes, l’ennemi, dix fois plus nombreux q 1
nous, et secondé par des traîtres qui vivent aujourd'hui ctz-1
marrés de décorations, chargés d’honneurs, ou que les'» '|
turcs de la cour accompagnent au cimétière quand lajusb f
d’en haut leur envoie une citation, l'ennemi arriva jusqu ■
Paris. Vous pensez bien que je ne demande pas ma croisBU 3
Bourbons. Je ne savais seulement pas qu'il y eri eût encor .1
des Bourbons. « L’empereur s’en va i » — Bah ! laissez o°n ' f
— Si fait !... et les autres reviennent, les Bourbons; »[*,*“ tj
revenus 1 Je n’étais qu’un enfant de troupe, je vous I»1 T
fort ignorant des choses; je ne connaissais que l'empereur
le numéro de mon régimcnl. . |
» Aujourd'hui, me voici arrivé au grade de lieutenant. I
je in’en tiendrai là. Je n ai point de protecteur, moi. et no !
régiment n’est pas bien vu à la cour, puisqu'on nou* env j
rie Paris à Perpignan par une chaleur rie vingt-cinq degi’ • j
Nous avons déjà perdu plusieurs hommes sur la roule j noni |
A TU U 3 U TUUJ UfcJO |/V|UU j/iuoivuso - fl » « (til I
en perdrons encore. Que voulez-vous I Ce sont les .prou J
métier. A votre santé. . M ..
» Gertrude voilà l'histoire que je vous avais promise.
sieurs, je vous souhaite à tous une bonne nuit, et une »°niL
vie, car je ne vous reverrais sans doute plus que là-haut,
le curé, merci pour voire cordiale hospitalité, demain ma *
à quatre heures, je serai en roule, et un peu de repos d ici
m’est nécessaire. . .. ii9fra i
» — Eh bien. M. le lieutenant Blondel, demain, a quai
heures, je verserai moi-même le coup do l’étrier, »
M——i— |