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Le passe-port, à l’entrée en Belgi-
que, est indispensable. Il sera réclamé
poliment, selon l’usage des employés
de ce pays (compliment que nous se-
rions aises de faire plus souvent aux
nôtres), mais péremptoirement : ne
sont exceptés de cetle mesure que les
habitants des pays limitrophes des pro-
vinces belges, el encore pour un rayon
trè it dans l'intérieur du
yaume. C’esi d’un passe-port étran-
ger, bien entendu, qu'il s'agira, passe-
port du prix de dix francs, plus les
visas; mais heureusement, on est
moins formalisie sous ce rapport en
Belgique qu'en Jtalie et en Allemagne,
où ces exigences sont ruineuses. Néan-
moins, il faudra toujours être prêt à
produire son passe-port, à première
réquisition , à l’autorité du lieu où l’on
stationne. Si même l’on devait prolon-
ger sa résidence dans quelque ville
belge au delà des limites habituelles
d'un séjour de plaisir ou d’affaires, il
faudrait, sur la production de son passe-
port, demander un permis spécial à
lautorité du lieu.
Beaucoup de gens négligent ou dé-
daignent de se mettre en règle avec
les exigences administratives ou de
police des pays qu’ils parcourent. C’est
un très-grave tort qu'ils ont contre
eux-mêmes , el dont ils peuvent avoir
à subir de très-désagréables consé-
quences.
Le vrai voyageur, l’homme qui a le
goût et l'expérience des voyages, se con-
forme scrupuleusement à toutes les
formalités, même tracassières, aux-
quelles on se croit en droit et on est
en pouyoir de l’assujellir chemin fai-
AVIS AUX VOYAGEURS.
sant. Il considère que quelques mi-
nutes d'ennui supportées une fois pour
toutes ne sont point à mettre en ba-
lance avec les retards et les accidents
de tout genre qui peuvent résulter pour
lui de son insubordinalion à certaines
règles , et il a d’ailleurs le bon sens de
comprendre qu’on ne fait pas la loi en
pays étranger, et qu'il n’est pas seule-
ment prudent, mais convenable, de
ne heurter en rien les usages ou les
susceptibilités ayant cours dans les ter-
ritoires où l’on reçoit l’hospitalité.
Nous répélerons donc au lecteur qui
s'apprête à monter en chemin de fer :
«Ayez un passe-port. » Puis nous ajou-
terons : « Ayez beaucoup d'argent, si
vous voulez, si Vous pouvez; mais
n’ayez que peu de bagages. »
Ces trois points résument la science
du voyage. Les bonnes gens qui s0r-
tent rarement de chez eux, quand par
hasard la chose une fois leur arrive,
ont toujours peur que linge et vête-
ments ne leur manquent, etils se char-
gent d'autant de sortes de colis que
s'ils partaient pour une île lointaine
et sauvage, avec l'intention d'y ache-
ver leurs jours. Ils ont ainsi l’agré-
ment de payer d'énormes surcharges
dans chaque voiture où ils montent et
des salaires de portefuix à l'infini, en
sorte que, pour peu que leur voyage se
prolonge, ils ont triplé ou quadruplé
le prix de revient primitif de tant de
hardes, dont ils ont d’ailleurs la grande
chance d’égarer tout ou partie. Il ya
des marchands partout en Belgique,
pays des plus civilisés, et il est beau-
coup plus simple et moins coûteux de
se remonter de linge et d'habits, s’il y |