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Le Précurseur
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déposés, ils en ont disparu depuis plusieurs années, et cela sans qu’au-
cun avis m’ait été donné.
t> Je ne les révoque point en doute; plusieurs circonstances et des
témoignages irrécusables m’en démontrent l’authenticité; mais j’affir-
me que je les ai lus pour la première fois dans les journaux, et que je
n’ai point été consulté surla communication qui en a été faite, soit à
quelques personnes, soit au public par la voie de la presse.
» Je ne conteste pas non plus leur importance. Mais bien convaincu
qu’ils sont plus honorables pour leur auteur que pour l’église qu’il a si
profondément contristée, je me borne à les signaler comme une nou-
velle preuve de l’impuissance des principes philosophiques sur les es-
prits môme les plus éminents, lorsque la mort vient les éclairer de ses
terribles lumières.
« On ne sait pas assez combien sont fribles les convictions des écri-
vains qui ont cherché leur gloire dans la fondation de quelque école
anti-chrétienne. La confiance de ceux qui, comme le prince de Talley-
rand. ont passé leur vie dans le tourbillon du monde et des affaires, est
plus faible encore. Cela explique comment sa foi a survécu aux illu-
sions d’une existence dont le plus heureux moment a été celui de son
dernier repentir.
» Recevez, monsieur le curé, l’assurance de mon respectueux atta-
chement.
DENIS, archevêque de Paris.
« 13 octobre.
« Post-scriptum. — Notre circulaire était imprimée samedi au soir,
lorsque hier 12 octobre,les deux lettres du prince, certifiées conformes
par notre respectable prédécesseur, nous ont été remises.
» En vous faisant connaître qu’elles n’étaient pas en notre posses-
sion, nous avions voulu non seulement éviter qu’on ne vînt vérifier
dans notre secrétariat des pièces qui n’y existaient pas, mais aussi dé-
cliner la responsabilité d’une publication à la quelle nous étions étran-
ger. Leur impression ne doit pas non plus être attribuée au dépositai-
re des lettres du prince.
» Pour compléter des renseignements qui ne sont pas sans intérêt,
nous ajouterons que ces lettres sont accompagnées de deux notes :
la première, écrite et signée par notre prédécesseur, dit en substance
que l’envoi de ces deux documents devait être fait le 18 mai 1838, mais
qu’il a été différé jusqu’au moment où une personne digne de con-
fiance pourrait les déposer dans les mains du souverain pontife.
» Il est marqué dans la seconde note, signée et écrite par l’un de vos
confrères, qu'il a remis les lettres en question au souverain pontife
Grégoire XVI, le 29 avril 1842.
» nota. Celle lettre ne doit pas e'ire lue en chaire. »
— Un accident fort grave a failli coûter la vie à M. Charles Ledru,
avocat à la cour royale de Paris, aux bains de mer de Bogorn, dans le
comté de Sussex en Angleterre.
M Charles Ledru se baignait avee plusieurs de ses amis, à un mo-
ment où la mer était houleuse. Il a été enveloppé et emporté par une
vague qui l’a jeté violemment contre les pièces de bois qui servent de
briselame. lia eu la cuissefracturée, et il a perdu connaissance. La va-
gue, en se retirant l’avait entraîné, et il allait disparaitre dans les flots.
Un de ses amis, M. Wentworth-Beaumont, a été assez heureux pour le
soutenir sur l’eau et pour le ramener au rivage. On espère que cet
événement n’aura point de suites funestes.
— Bulletin de la bourse. — Les fonds français sont lourds avec
peu d’affaires, et peu de changement dans les cours. Le 3 p. c est resté
toute la bourse entre 8540 et 83-33, et ferme à ce dernier cours, en
baisse de 5 c. sur hier. Le 3 p. c. ferme également en baisse de 3 c.
Au comptant il y a baisse de 10 c. sur le 3 p. c. et de 5 c. sur le 3 p. c.
Vieille-Montagne 7,700, en baisse de25fr.
Chemins de fer. — Peu de variations, excepté le Nord qui a baissé de
7-30 à 8-25. 11 y a hausse de 2 30 sur l’Orléans; de 1-23 sur le Bordeaux.
Il y a baisse de 3 fr. sur le Rouen; de 3-73 sur l’Avignon ; de 250 sur le
Teste et le Strasbourg.
Promesses. — Il y a un peu de moins de faiblesse aujourd’hui qu’hier ;
le Nord est mieux traité; le Lyon est moins bien ; les autres principa-
les lignes sont généralement bien tenues. Nous cotons neuf en hausse, i
huit en baisse et douze sans variation.
Jin hausse : de 1-25 Nord (Laffitte) 577 30 ; de 1 fr. le même (Decan) ;
SI ; 'de 50 c. Tours-Nantes (Drouillard) 504; de 1-25 Avignon-Lyon (Ta- !
oot) 333-75; de 1 fr. le même (méridionale) 506; de 2-50 Bordeaux-
Toulouse (Lehideux) 505; de 1-25 Paris-Strasbourg (Ganneron) 517-50 ;
de 50 c. le même (Béchet) 503-50; de 30 c. Creil-Saint-Queutin (Carette)
508-50
En baisse : de 1-25 Nord (Rosamel) 537-50 ; de 1-50 le même (Pepin-
Lehalleur) 532-50 ; de 1-25 Paris-Lyon (Laffitte) 526 25 ; de 1 fr. le même
(Ganneron) 510 ; de 50 c. le même (Calon) 507 ; de 53 c. le même (Ver-
deau)506 ; de 1 fr. Bordeaux-Cette (Espelala) 315 ; de 1-25 Paris-Stras-
bourg (Gentil et Fol) 511-25.
Fonds étrangers. — Banque de Belgique en hausse de 10 fr. à 763 ; les
autres fonds belges sans variation. —Emprunt romain, comme hier, à
103 7/8. Récépissés (Naples) 101-33, en hausse de 5 c. — Il n’y a pas de
changement dans les fond* espagnols : 3 p. c. 38 1/2 ; 3 p. c. intérieur
HOLLANDE.
La Hâte, 16 octobre. — Un arrêté royal du 4 octobre érige Hellevoet-
~8 luis un bureau de déclaration pour l’importation des houilles et
gayettes.
— Bulletin de la bourse d’Amsterdam, du II octobre. — Les fonds
hollandais continuent à être à la baisse et s’obtenaient tous au-dessous
des prix de clôture d’hier.
En vieilles actions rhénanes, les affaires étaient animées et le prix en
hausse de 2 p. c. sur celui d’hier.
Les fonds espagnols étaient recherchés et les prix en hausse. Les
portugais plus offerts.
BELGIQUE.
(Bruxelles, 15 octobre. — Depuis quelques jours, un beau monsieur,
logé à l’un des principaux hôtels de la rue des Fripiers, faisait des dé-
penses assez larges et ne soldait ses comptes qu’à l’aide de traites ac-
ceptées par la maison de commerce Demoulin et O, à Paris, et pour-
vues de la griffe de cette maison. L’absence totale de numéraire dans
la possession de ce voyageur, fit naître des soupçons sur son compte ;
pendant qu’il était sorti un instant, la police fit une visite dans sa
chambre, y découvrit la griffe apposée sur les traites et une facture
acquittée indiquant que cette griffe avait été fabriquée et achetée à
Liège. L’étranger, à sa rentrée à l’hôtel, fut interrogé et fouillé ; on
trouva sur lui plusieurs lettres de change inachevées et des essais de
contrefaçon de plusieurs signatures. Confondu par l’évidence, l’étran-
ger avoua que la griffe et les lettres de change étaient fausses; il s’est
donnélenomde Swartz, et se dit de Paris; mais on a tout lieu de croire
que ces indications ne sont rien moins qu’exactes.
— L’accroissement de la population de Bruxelles, d’après les relevés
officiels, a été de 1,858 âmes pendant l’année dernière. Au h janvier
1845, le chiffre de la population était de 118,113, sans compter la garni-
son et les élèves de l’école militaire.
— Le nombre des électeurs communaux de la ville de Bruxelles,
d’après les dernières listes, est de 3.541 ; celui des électeurs pour le con-
seil provincial, del.910,et celui pour les chambres législatives de 1,852,
non compris les faubourgs. . ’
ANVERS, t« OCTOBRE.
Les laitières sont incorrigibles. Malgré plusieurs condamnations à
l’emprisonnement et à des amendes , quelques-unes n’en continuent
pas moins à falsifier leur marchandise Ce matin, la police a de nouveau
fait main-basse sur une quantité de cruchons contenant du lait frelaté.
— Par arrêté royal du 2 octobre, sont admis à faire valoir leurs
droits à la pension de retraite :
Le capitaine d’artillerie E.-N. Devillers.
Le lieutenant en non-activité W. Vygen.
— Par arrêté royal de la même date, le sous-lieutenant Leclercq du
Î2« de ligne, est démissionné sur sa demande.
— Par arrêté royal du 3 octobre, le capitaine de première classe F.-J.
Dufossé, du 4c régiment d’artillerie, est mis en non-activité de service
pour infirmités temporaires.
— Par arrêté royal du 6 octobre, le capitaine de première classe H.-G.
DeNeeff, du corps d’état-major, est nommé aide-de-camp près du lieu-
tenant-général Clump. commandant la première division territoriale.
— Par arrêté royal du 13 octobre 1843, sont institués :
1» Président du tribunal de commerce de Tournai, le sieur d’Enne-
tières (Charles), négociant en cette ville.
2» Juges au même tribunal :
Le sieur Renard-Van Iseghem, négociant à Tournai; le sieur Cherc-
quefosse (Victor), idem.
5» Juges suppléants au même tribunal :
Le sieur Rose-Olivier, négociant à Tournai ; le sieur Overman (Gus-
tave), ici.; le sieur Chuffart (Louis), id.
— Par arrêté royal du 5 septembre, le sieur Aerts (Jean-Henri), rece-
veur de l’enregistrement et des domaines au bureau de Hal (Brabaut),
est, sur sa demande, démissionné de ses fonctions et admis à faire va-
loir ses droits à la retraite.
— Par arrêtés royaux, du 10 septembre ; il est accordé au sieur Lei-
slenschneider (J.-M.-F.-X.), contrôleur de deuxième classe des contri-
butions directes , cadastre , douanes et comptabilité , à Stavelot (pro-
vince de Liège), démission de ses fonctions, avec faculté de faire valoir
ses droits à la retraite. Il est autorisé à conserver le titre honorifique
de son emploi.
Il est accordé au sieur Sotiau (F.), receveur des contributions direc-
tes et accises à Mortier (province de Liège), démission de ses fonctions,
avec faculté de faire valoir ses droits à la retraite.
Il est accordé au sieur Devries (Michel-Corneille), receveur des con-
tributions directes et accises, à Noville (province de Brabant), démis-
sion de ses fonctions, avec faculté défaire valoir ses droits à la retraite.
1) est accordé au sieur Delongrée (N.-J ), receveur des contributions
directes de la troisième section de la ville d’Anvers (ayant rang person-
nel d’inspecteur), démission de ses fonctions, avec faculté de faire va-
loir ses droits à la retraite. Il est autorisé à conserver le titre honori-
fique d’inspecteur.
— Par arrêté royal du 8 octobre : Le sieur Suars Théodore-Joseph),
surnuméraire de l’enregistrement et des domaines, dans la province
de Namur, est nommé receveur de l’enregistrement et des domaines
à Durbuy (province de Luxembourg).
— Un peintre de Bruxelles qui n’a pu probablement se mettre à la
hauteur de Gallait ou De Keyser, vient de prendre son parti en brave ;
il annonce au public qu’il se charge de toutes espèces de ventes , qu’il
fait les portraits en miniature , ressemblance garantie . peint les bâti-
ments à l’huile et à la colle , fait des décorations en verres de couleur
et en verres dormants ou clairs ; qu’il entreprend la couverture des
serres, lits, cours, cuisines, etc., qu’il fournit des ferrailles, charpentes,
encadrements de tableaux et de gravures , et enfin qu’il procure du
vaccin garanti aux nourrices.
L’association libérale de Liège propose la réélection de tous les
membres sortants du conseil communal; mais il parait que MM. De-
thies échevin, Lesoinne et Tombeur renoncent à leur candidature.
— Le Libéral de Tournai/ assure que sept notables seulement ont
participé à l’élection du président du tribunal de commerce, et que
dans ce nombre figuraient quatre juges qui avaient coopéré au tirage
au sort.
— ABelleghem, près de Courtrai,dans l’après-midi de dimanche der-
nier, un pauvre mendiant se présente à la ferme du sieur G. Bittebier,
située derrière le cabaret le Chat, et demande l’aumône d’un morceau
de pain. Ce malheureux était quasi-nu, et tremblait de froid. A cette
vue, la fille du fermier se sent émue de compassion et lui donnant la
moitié d’un pain, elle lui dit d’attendre un instant, et monte lui cher-
cher un vêlement. En descendant, elle marche sur le pantalon qu’elle
tenait à la main, fait un faux pas. trébuche et tombe en bas de l’esca-
lier. Quand on arriva près d’elle, la pauvre fille ne donna plus signe de
vie. Elle était morte en accomplissant un acte de charité. Que le Ciel
soit sa récompense !
— On lit dans Y Echo Tournaisien : Un bruit public, faussement ré-
pandu en cette ville, nous a fait annoncer à tort, dans notre dernier
numéro, la mort prétendue violente de M. Lustre, écuyer. Nous dé-
mentons complètement cette nouvelle trop précipitée. Aucun des ren-
seignements que nous avons demandés n’a pu nous apprendre ce qui
a donné lieu à cette inconcevable méprise.
— Le personnel de la police de Berlin est loin de répondre à 1 im-
portance de la population qui est comme on sait, de 400,000 habitants.
La police se compose d’un président, 1 vice-président, 5 inspecteurs, 4
commissaires pour les affaires criminelles, 34 commissaires de police,
45 agents, 12 employés des marchés, 10 maîtres des veilleurs de nuit,
160 veilleurs de nuit, 12 garçons de bureau, 120 gendarmes et 5 em-
ployés chargés de surveiller le nettoyage et l’éclairage des rues; en
tout 409 individus dont 390 seulement sont employés pour le service
de la police exécutive. Le budget annuel de la police est de 180,000 tha-
lers (675,000fr.)
Koningsberg , 8 octobre. — Les étudiants de notre université ont
décidé que le duel n’était pas obligatoire pour venger l’honneur ou
tragé. (Nouvelle Gai. de Hambourg.)
— Le Morning Post, donne aujourd’hui les noms des membres de
l’université d’Oxford, qui viennent d’embrasser le catholicisme, ce sont
outre MM. Newman, Stanton, du collége Bra Mose, Bowles , du collége
d’Exeter, M. Ambroise 15 John, du collége du Christ, Dalgairns, du col-
lége d’Exeler et Albany Christie, du collége d’Oriel; les trois premiers
étaient ministres de l’église anglicane, le Morning Post ajoute que plu-
sieurs autres membres de l’université d’Oxford, ont l’intention d’imi-
ter l’exemple de M. Newman.
— cauurd anglais. — Les journaux anglais font servir l’art de Gut-
tenberg à des jeux bien puérils. Voici une facétie extraite du Salisbury-
journal, et qui a sans doute eu lé don de dérider les gentlemen de Lon-
dres. >< Un correspondant de Lulworth nous apprend qu’il a reçu de
Horrisbrough (Etats-Unis) une lettre où il est parlé d’un soldat gelé en
Sibérie il y a 150 ans. Les dernières syllabes que prononça le militaire
furent : Il fait ilia.et il tomba raidi par le froid. Or, des médecins
français le découvrirent 150 ans plus tard, c’est-à-dire dans l’été de 1844.
Il était toujours gelé à la même place.... Mus par un sentiment d’hu-
manité, ils se mirent à le dégeler, quand tout à coup il donna signe de
vie, écarquilla les yeux et acheva sa phrase en murmurant.... blement
froid ! «
A cette plaisanterie sibérienne, nous préférons de beaucoup cet amu-
sant chapitre, écrit il y a trois siècles par Rabelais, sur les paroles qui
avaient ge é, dans un vaisseau, et qui se mirent plus tard à dégeler en
même temps, ce qui fit un si grand tintamare autour de Pantagruel.
Ou bien l’anecdote suivante qui se transmet par tradition a Tour-
coing : Deux habitants de cette ville, sortant de Lille pour regagner
leurs pénates, aperçurent, à l’entrée du faubourg, un champ de colza
d’une vigueur peu commune, et l’un d’eux s’écria : V’ià d’biaux cozas!
Son compagnon ne répondit pas, puis tous deux cheminèrent silencieu-
sement ensemble. Arrivé aux premières maisons de la ville immortali-
sée par Brûle-Maison, le compagnon de l’admirateur des colzas s’écria
à son tour : Et drus qu’i-s-élions. Inutile d’ajouter qu’il s’agissait des
colzas remarqués aux portes de Lille.
Bsilletiii des subsistances.
Le conseil communal de Bruxelles, dans sa séance du H de ce mois,
a adopté le réglement organique suivant de l’agence centrale des sub-
sistances :
Le conseil communal de Bruxelles, vu l’art. 75 de la loi communale,
arrête :
Art. 1. Il est institué à Bruxelles une agence central pour venir en
j aideaux ouvriers eu leur fournissant certaines denrées à un prix ré-
duit,
Art. 2. Cette agence est composée de 21 membres, nommés, sur la
proposition du collége des bourgmestre et échevins, par le conseil
communal, et choisis, autant que possible, dans le sein de ce conseil,
du conseil général des hospices et secours, des comités de charités, et
des différentes sociétés de la capitale.
Art. 3. L’agence centrale nomme dans son sein son président, son
vice-président et son secrétaire.
L'administration communale met à sa disposition les employés et les
locaux nécessaires à l’accomplissement de sa mission.
Art. 4. Les fonds nécessaires aux acquisitions et aux autres dépen-
ses de l’agence seront imputés sur le subside de 100,000 francs voté
par le conseil communal dans la séance du 6 octobre, et sur le subside
à fournir par le gouvernement, lors de la répartition des deux mil-
lions votés par les Chambres législatives, dans la session extraordi-
naire de septembre 1845.
Art. 5, Si ces fonds sont jugés insuffisants, il sera avisé ultérieure-
ment aux moyens de les compléter, soit par de nouveaux subsides, soit
par un emprunt spécial, soit par des collectes ou des dons volontaires.
Art. 6. Les achats à faire par l’agence auront lieu par voie d’adjudi-
cation publique, à moins qu’il ne soit jugé plus avantageux d’y procé-
der exceptionnellement de la main à la main. Ces achats devront être
préalablement autorisés par le collége des bourgmestre et échevins ;
ils serout échelonnés de manière à ne pas occasionner un renchérisse-
ment subit sur les marchés.
Art. 7. Le tarif du pain, des soupes, des pommes de terre, du char-
bon et des autres objets destinés à être vendus aux ouvriers, sera ar-
rêté le vendredi de chaque semaine par le collége des bourgmestre et
échevins sur la proposition de l’agence.
Art. 8. En transmettant ce tarif au collége, la direction de l’agence y
joindra un compte sommaire de ses opérations de la semaine précé-
dente, de l’état de ses dépenses, ainsi que des dépenses projetées pour
la semaine suivante, d’après un modèle à déterminer ultérieurement.
Art. 9. Les ouvriers dont le salaire, par suite de l'augmentation du
prix des denrées, est devenu insuffisant pour leur alimentation et celle
de leur famille, et généralement toutes personnes peu aisées, pourront,
en justifiant de leur position, êtreadihis à acheter des denrées dans
les magasins de l’agence centrale.
Les personnes demeurantà Bruxelles et y ayant établi leur demeure
avant le \r octobre courant, jouiront seules de cette faveur.
Art. 10. La direction de l’agence enregistre toutes les demandes qui
lui.sont adressées et délivre des caries qui, seules, peuvent donner
accès dans ses magasins.
Art. 11. La carte remise au chef de ménage est personnelle, elle est
numérotée et porte le nom du porteur, l’indication desa profession,
de son domicile et du nombre de personnes composant sa famille.
Art- 12. Ces indications sont, sur la présentation de la carte, inscri-
tes au registre tenu par le gérant des magasins de l’agence, et contr"
payement au comptant, le porteur reçoit une quantité de denrées dé
terminée d’après le nombre de personnes composant sa famille.
Art. 13. Cette quantité sera strictement limitée aux b soins présu-
més d’après un tableau proportionnel dressé par la direction de l’a-
gence et soumis, de même que les tarifs du prix de vente, à l’approba-
tion préalable du collége des bourgmestre et échevins.
Art. 14. Ce tableau et ces tarifs seront affichés à l’entrée de chaque
magasin, ainsi que l’indication des jours et des heures où les achats
peuvent avoir lieu.
Art. 15. La carte sera retirée par l’agence, dans le cas où il serait re-
connu qu’elle est devenue inutile, ou qu’il en est fait abus. Elle ne
pourra non plus êlre cédée sans perdre sa valeur.
Art. 16. L’agence pourra délivrer aux institutions charitables et à
prix coûtant les denrées en magasin, lorsque les approvisionnements
excéderont les besoins présumés de la classe ouvrière.
Art. 17. L’organisation intérieure de l’agence centrale, la répartition
des fonctions entre ses membres, les époques des réunions, le mode de
comptabilité et de surveillance, etc., feront l’objet d’un réglement d’or-
dre délibéré par l’agence dans l’une de ses premières réunions et qui
sera soumis à l’approbation du conseil communal.
— Un journal publie ce matin la comparaison suivante entre la va-
leur nutritive des pommes de terre et celle des autres grains et légu-
mes de consommation journalière.
La pomme de terre contient, sous un poids donné, 178 parties nour-
rissantes, contre 822 parties sans valeur alimentaire.
La farine de froment, au contraire, contient 900 parties nourrissan-
tes sur 100 parties nulles
Le riz présente, à une faible différence près, les mêmes proportions.
Les pois cossés, l’orge mondé et les lentilles contiennent environ 85
p. c. de parties nutritives.
Les pois et la farine de sarrasin 75 sur 100.
Le prix de la farine est à celui des pommes de terre, comme 5 sont à
1; mais il faut seulement 19 kilog. de farine pour fournir autant de
substance alimentaire que 100 kilog.de pommes de terre.
Le riz est proportionnellement un peu plus cher que la farine de
froment; la farine de sarrasin, qui vaut 40 fr. quand la pomme de terre
en coûte 15, peut, à la quantité de 23 kilog. coûtant 9 fr. 20, remplacer
100 kilog. de pommes de terre dont le prix est de 15 fr.
Bulletin «les chemins de fer.
Lundi dernier ont été déposés au ministère des travaux publics les
plans d’un chemin de fer, destiné à relier les charbonnages du Centre
de Charleroi à la ville de Gand. Ce railway prend naissance à Houdeng-
Gougnies, près du chemin de fer de l’Etat, passe par Grammont et Sot-
teghem,etc. Un embranchement relie cette derniere commune à la ville
d’Audenarde. Les demandeurs en concession sont MM. Dupont, maître
de forges, Vanderpepen de Fayt, et le major du génie Desmanet.
Les études définitives du tracé du chemin de fer de l’Entre-Sambre-
et-Meuse ont été déposées depuis quelques jours entre les mains de M.
le ministre des travaux publics pour être revêtues de l’approbation
définitive. On pense que l’approbation ne se fera pas longtemps atten-
dre, de sorte que la compagnie concessionnaire sera en mesure de faire
commencer bientôt les expropriations et de donner du travail à un
grand nombre d’ouvriers.
M. François Cambrelin, sous-ingénieur honoraire des mines, vient
d’être promu au grade de sous-ingénieur mécanicien au chemin de fer
de l’Etat.
— Une compagnie vient d’obtenir du roi de Naples la concession de
tous les chemins de fer à établir dans l’Italie méridionale.
Le réseau concédé se partage en six lignes, avec deux embarcadères
à Naples, dont l’un déjà construit appartient au gouvernement et sert
à l’exploitation du petit chemin de Uapoue, lesecond servira aux lignes
du midi, du nord et du centre, ayant un seul tronc commun à partir
de Naples jusqu’à Nola.
1» Lignede l’Est ou des Pouilles deNaples à Otrante 618 kilomèt.
2» Ligne de l’Ouest, de Capoue aux états napolit. Î30 »
3° Ligne du N.-O. ou des abruzzes............ 277 »
4° Ligne méditerranéenne de Nola à Tarante . . 307 »
5® Ligne du Sud ou des Calabres, de Nola à Reggio 568 •
6» Ligne de Sicile, de Palerme à Messine. . . . 342 »
Ensemble . . . 2,242 kilomèt.
Tel est le réseau concédé à la compagnie, dont la maison Gouin et
C® est le banquier, et qui compte dans son conseil d’administration
les plus grands noms de France.
— On écrit de La Haye, 14 octobre :
Le dernier Bulletin des Lois contient l’arrêté suivant :
Nous, Guillaume II, etc.
Vu le rapport de notre ministre de l’intérieur en date du 7 octobre
1845, n°82, 3“® division, sur trois demandes formées par diverses com-
pagnies de chemins de fer, établies dans le royaume, concernant la lar-
geur à donner aux rails-way ;
Avons arrêté et arrêtons que la largeur des rails adoptée pour le
chemin de fer rhénan d’Amsterdam à Arnhem passant par Utrecht,
sera la même sans exception pour tous les rails-way dans l’intérieur du
royaume ; mais que cette largeur, pour tous les chemins de fer qui con-
duisent à la frontière, à partir de la station la plus rapprochée de la
frontière, dépendra des convention à régler avec les puissances étran-
gères intéressées dans la question.
Cltroititjue commerciale et industrielle.
On écrit d’Ostende, 14 octobre .
A la vente publique de poisson salé qui a eu lieu hier, on a vendu le
grand poisson par tonne de fr. 35 à 38, et le poisson ord. de fr. 29 à 30
— La pêche des harengs est terminée en Ecosse ; les derniers arriva-
ges sont effectués. Les derniers bateaux ont employé à peine la moitié
de leurs barils. Le prix des harengs s’est ressenti de la rareté du pois-
son ; de 365 fr. le last. II est monté à 410. En présence d’une hausse aussi
considérable, on a lieu de s’étonner de voir des commissaires de Paris
tenir l’article en baisse.
Importations du Xollvereln pendant le semestre de 1811,
QUINTAUX.
Coton filé non blanchi à 1
et 2 fils. . . . 183,189
» ourdi en chaîne . . 17,825
> non blanchi à 3 fils
et plus, tors etc. 1,981
» étoffes et tissus de
coton .... 3,920
produits chimiques. . . 8,402
Fer. fer brut .... 23,688
» forgé en barres 229,403
* forgé et laminé en
(payant 18 f. 75e
par 100 kilos ) . 7,690
» façonné (à 22 fr. 50
par 100 kilos.) . 19,020
QUINTAUX.
Fer en tôle blanche ,
vernie, fil de fer. 4,589
» en fonte ouvrée
commune . . 10.571
» forgéouvrécomm. 16,071
» march. fines en fer 1,592
lin. fil écru...........34,317
» blanchi ou teint . 3,642
laine, étoffes...........11.930
» non foulées . . . 3.075
» filée...............17.718
Soieries pures.......... 1,239
» mélangées. . . . 1,902
Lettres , Art» et Seienee*.
Les jeunes sœurs Milanollo sont de retour à Bruxelles , et se propo-
sent de donner dans les salons de MM. Scott frères trois séances musi-
cales, qui auront lieu les 18, 25 et 30 de ce mois. Elles exécuteront, avec
MM Denninck et J.Batta, nos deux célèbres violoncellistes, les quatuors
de Beethoven. Les salons de MM. Scott pourront à peine contenir les
nombreux dilettanti qui voudront assister à ces solennités musicales.
— Avant la découverte de la gypsographie et de la glyphographie,
on ne pouvait appliquer qu’à la gravure sur bois le mode d’impression
des caractères, et encore ces méthodes sont-elles lentes et défectueuses.
Un artiste anglais, M. Dirck, vient d’inventer un procédé qui réunit
presque tous les avantages désirables. Il colle une bande de papier sur
les bords d’une plaque de verre, frotte ladite plaque d’huile de téré-
benthine et l’enduit d’une couche de cire fondue de l’épaisseur du pa-
pier et d’une parfaite transparence. Il porte cette plaque de verre ainsi
préparée sur l’objet à copier, dessin ou gravure, dont il fait aisément
un calque fidèle, au moyen d’un poinçon d’ivoire ou d’une pointe d’a-
cier, s’il s'agit de reproduire une gravure. Le dessin en creux est en-
suite soumis à l’action de l’électrotypie, et l’on obtient ainsi en peu de
temps, et de la manière la plus facile, une excellente planche qui sur-
passe lés meilleurs clichés et épargne en outre la peine de copier et de
renverser le dessin.
— Concours de composition musicale. — Un arrêté royal du 11 oc-
tobre, porte :
« Art. 1«. Le grand prix de composition musicale n’est décerné qu’à
un seul concurrent.
» Art. 2. Le second prix et la mention honorable peuvent être accor-
dés en partage.
» Art. 5. Les décisions du jury, pour ce qui concerne les prix, sont
prises à la majorité absolue des suffrages.
» Art. 4. Si pour le grand prix, plus d’un concurrent obtient cette
majorité, le prix est décerné à celui qui a réuni le plus grand nombre
de voix. En cas de parité, la voix du président est prépondérante; le |