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Le Précurseur
Il a parlé de pétitions signées par les ouvriers, des ouvriers typogra-
phes qui parcourent les rues de la capitale pour provoquer un péti-
tionneraent. Est-ce la faute du gouvernement ? D’ailleurs, le droit de
pétition n’existe-t-il plus ? Ali ! messieurs, s’il n’y avait jamais eu dans
les rues de la capitale d’autres manifestations, il y aurait de tristes pa-
ges à retrancher de l’histoire de notre pays. (Interruption )
Le ministère d’alors n’était pas coupable de ces manifestations, je le
dis aujourd’hui comme je le disais alors ; mais on ne doit pas davantage
faire un grief au cabinet actuel de certaines démonstrations qu’il n’est
pas en son pouvoir d’empècher, et qui, d’ailleurs, ne sont en rien illé-
gales.
Le ministre justifie ensuite la conduite du gouvernement dans les
négociations avec le Zollvereiti; il explique également les motifs qui
l’ont déterminé à retirer sa démission qu’il avait donnée avec ses col-
lègues. Il repousse avec force le reproche qui lui a été fait d’avoir re-
cherché l’appui delà gauche par la présentation du projet de loi sur le
jury d’examen.
11 n'a présenté ce projet que pour obéira ses anciennes conventions.
Il savait parfaitement qu’il n’aurait jamais obtenu l’appui de la gauche.
Après avoir justifié successivement les divers actes du ministère qui
ont été attaqués par M. Lebeau , M. le ministre termine en déclarant
aue la politique du ministère actuel est une politique de modération et
de conciliation, le contraire de cette politique qui tend à diviser le pays
et les chambres en deux camps, à faire triompher alternativement une
partie du pays sur l’autre. Le programme du ministère est le contraire
du programme qui a causé la chute du ministère de 1840, et que l’ho-
norable préopinant cache aujourd’hui avec un soin tout particulier.
m. desmaiSières donne des explications sur sa sortie du ministère; il
déclare qu’il a consulté sur ces explications ceux de ses anciens collè-
gues qui se sont retirés avec lui. Il en résulte que les démissions ont été
tout à fait volontaires, et qu’aucune espèce de reproche ne peut être
adressé de ce chef à M. le ministre de l’intérieur.
La séance est levée à 4 h.51/2. — Demain, séance publiqueà midi. —
Ordre dujour: Suite de la discussion générale du budget de l’intérieur.
ANVERS, 83 JANVIER.
M. le directeur des chemins de fer en exploitation et plusieurs in-
specteurs et ingénieurs placés sous ses ordres se sont rendus hier au
tunnel de Cumptich pour examiner l’étendue des dégâts occasionnnés
par l’éboulement. Ces messieurs s’y sont rendus de nouveau aujour-
d’hui pour arrêter définitivement les mesures propres à remédier aux
inconvénients de l’interruption de la circulation sur ce point.
— Le bateau à vapeuranglais Soho qui aurait dû arriver de Londres
hier, n’est pas encore en vue au moment où nous écrivons. Ce retard
est attribue aux brouillards.
— Le bateau à vapeur anglais Monarch ouvrira prochainement un
service régulier entre notre port et Huit.
— Hier soir , les salons de la Société de l’Union se sont ouverts
pour recevoir la nombreuse et brillante société que M. et Mad. W.
ont bien voulu y réunir, et qui n’aurait pu être contenue dans les ap-
partements nécessairement plus limités de leur hôtel. Trois cent cin-
quante personnes, parmi lesquelles on remarquait tout ce que notre
ville renferme de plus distingué, et une grande quantité d’étrangers
venus de Bruxelles et d’autres villes de la Belgique.assistaient à ce bal,
où le meilleur ton et la plus viVe gaieté n'ont cessé de régner. Un
éclairage éblouissant, les toilettes les plus riches d’élégance et de fraî-
cheur, l’excellent orchestre de M. Sacré. le luxe que l’on remarquait
dans les moindres détails, ont fait de cette soirée une fête vraiment
princière et sans antécédants à Anvers.
A minuit, les dames d’abord, et les messieurs ensuite, sont entrés
dans la salle du buffet, où un souper d’une somptuosité et d’une pro-
fusion inimaginables a été offert à tous les invités.
Pendant la pause, la musique d’un des régiments de la garnison a fait
entendre des symphonies militaires. Les danses ont recommencé en-
suite plus animées, et se sont prolongées Jusqu’à cinq heures du matin.
M. et Mad. W. ont fait les honneurs dé la soirée avec cette grâce et
cette amabilité que tout le monde leur connaît. Chacun s’est retiré en-
chanté d’une fête dont l’ordonnance laissera de longs et brillants sôu-
venirs dans l’esprit des nombreux invités.
— Un grand nombre d'habitants de cette ville et vôisins de la Place-
Verte et du centre de la villeont adressé une pétition à la régence pour
obtenir une légère modification au tracé de la route, dite le Tour, que
suivent les masques et les voitures.
Jusqu’à présent les voitures, débouchant delà rue des Peignes, Ont
continué leur route en ligne droite par le côté Sud de la Place-Verte
Vers la place de Meir. On demande qu’il leur soit prescrit de faire
dorénavant le tour de la Place-Verte en passant par les côtés d’Ouest.
Nord et Est pour reprendre le marché aux Souliers en face de la société
de l'Union.
— Nous avons publié hier les noms des bôuchers qui ont obtenu les
médailles des bestiaux gras. Un concours spécial a lieu tous les ans
entre les charcutiers pour le porc gras. Entre huit concurrents, c’est
le sieur Van dèn Bergh qui a obtenu cette année la médaille.
— La cour d’assises de la province d’Anvers a eu à s’occuper pendant
l’année 1844, de 21 affaires, dont Anvers en a fourni 10, Malines 6, Turn-
hout 4 et Bruxelles 1. Voici le résultat de ces affaires :
21 affaires, comprenant 29 prévenus, savoir : 24 hommes et cinq
femmes ; 19 hommes et 3 femmes ont été condamnés ; 3 hommes et 2
femmes ont été acquittés. Parmi les 19 hommes condamnés, il y a 7 re-
pris de justice et 1 parmi les 3 acquittés.
Voici la nature de ces 21 affaires :
H affaires de vol avec circonstances aggravantes ; 1 d’infanticide ;
I de menace d’incendie ; 2 de viol ; 2 de blessures volontaires ayant oc-
casionné la mort ; 1 de calomnie par la voie de la presse ; 1 de banque-
toute frauduleuse ; 1 de faux en écriture et 1 de fabrication et d’émis-
sion de fausse monnaie.
— Pendant le cours de l'année 1844 il n’est arrivé dans le royaume
que deux accidents dus à l’emploi des chaudières à vapeur, l’un à Mon-
ceau-sur-Sambre, le 10 mai, et l’autre à Jemmapes, le 14 août.
— Le Moniteur publie la loi qui accorde la naturalisation ordinaire à
M- Boulade, lieutenant-adjudant-major au 9e de ligne.
— Par arrêté royal du 13 de ce mois, une commission vient d’être in-
stituée pour la révision du réglement sur les incapacités et les infirmi-
tés qui rendent impropre au service militaire. Elle se compose de MM.
le général Brialmont, aide-de-camp du roi; le colonel Claisse secrétaire
au département de la guerre ; Vleminckx inspecteur-général du ser-
vice de santé; De Sorlus directeur au département de l’intérieur ; Du-
chène greffier provincial ; Sauveur commissaire du service de santé
civil. Cette commission sera présidée par M. Vleminckx.
— M. le ministre de la guerre vient d’adresser aux lieutenants-géné-
raux commandant les divisions d’infanterie et de cavalerie, une circu-
laire réglant les dispositions administratives pour les dépenses résul-
tant des cours scientifiques donnés aux officiers et des écoles du soir
Pour les sous-officiers et soldats.
— Depuis le lr janvier les miliciens de la classe de 1839 ont passé à la
position de réserve et ont dû recevoir des congés. M. le ministre de la
guerre vient à cette occasion d’informer les autorités militaires que les
miliciens qui ayant été portés comme détachés au séminaire, ont re-
noncé à leur vocaliôn, devront, avant d’être mis à la réserve, être en
activité pendant le temps exigé des autres miliciens.
Par suites des Concours qui ont eu lieu au mois de novembre der-
nier, ont été déclarés admissibles :
î“ Au grade de sous-ingénieurs des ponts et chaussées : MM. Charles
Andries. Joseph Andries, Morelle, François Vandarsmeep, Henri Stock-
man etVenceslas Coster.
2° Au grade de conducteur ou d’aspirant conducteur des ponts et
chaussées : MM. Félix Rosseels, Charles Groulard, Félix dePosch, Fran-
S0|s Dubois, François Baetens . Gustave Jeghers . Gilbert Van Meurs ,
mdore Joannes, Victor Lallemand et Théodore Guillery.
— Nous avons annoncé, il y a quelques jours, que les ouvriers typo-
graphes de Bruxelles s’étaient réunis et avaient nommé un comité
Permanent de huit membres, chargé de défendre leurs intérêts , dans
ccas où la réimpression des outrages français viendrait à être suppri-
mée; ce comité vient d’adresser la circulaire suivante aux ouvriers
vPOgraphes, relieurs et brocheurs du royaume :
Messieurs,
D après les bruits qui circulent et qui s’accréditent tous les jours de
Plus en plus, on nous menace de supprimer la réimpression des ouvra-
ges français ; justement effrayés des conséquences de cette mesure,
Pu met en question l’avenir de plusieurs milliers d’ouvriers, les typo-
graphes de Bruxelles se sont réunis en assemblée générale et ont
otamé un comité permanent, composé de cinq membres, chargés de
‘lendre leurs intérêts.De leur côté.les fondeurs.relieurs et brocheurs.
Pondant à l’appel qui leur a été fait, se sont également réunis et ont
uoisi des délégués qui feront partie du comité permanent. Les autres
ranches d’industrie qui se rattachent à la typographie ont envoyé
mur adhésion.
I Assuré de la sollicitude de Sa Majesté pour le bien-être de ses sujets,
comité permanent a pensé que son premier devoir était d’éclairer le
Wnement sur l’importance de notre industrie, qui peut-être con-
uerée comme une des principales du royaume. Si cette démarche est
J««l#iw, elie pourrait au moins avoir l’avantage de nous rassurer
Puur l’avenir.
Intéressés comme nous dans la question qui s’agite, nous venons
réclamer votre concours, persuadés que vous vous empresserez de
nous envoyer votre adhésion le plus tôt possible.
Bruxelles, le 2 janvier4845.
Le comité permanent: A Labroue, président ; Vaiikeerbergen,
vice-président ; Verbruggen, secrétaire ; Degenst ; Co lette ;
Merckx, fondeur en caractères ; Mertens, relieur; Bouvier,
brocheur.
— La première chambre du tribunal civil de Bruxelles, a rendu, sa-
medi dernier, un jugement qui intéresse le public. Un vitrier avait
souscrit un billet à ordre au profit d’un particulier, et l’avait causé va-
leur reçue en espècis ; avant l’échéance du billet le vitrier cessa son com-
merce et plus tard il laissa protester le billet ; assigné en même temps
devant le tribunal civil, il soutint l’incompétence de la juridiction civile.
Le tribunal a décidé que, puisque le billet avait été souscrit lorsque le
défendeur était encore commerçant, et qu’aux termes de l’art. 638 du
code, les billets souscrits par un’négociant étant censés faits pour son
commerce lorsqu’une autre cause n’y est pas énoncée, c’est aux tribu-
naux Consulaires qu’appartient la connaissance des affaires relatives à
des billets de l’espece de ceux dont il s’agit
—i Dans l’année 1844, le nombre des voyageurs arrivés en France par
Boulogne a été de 37,767; le nombre de ceux qui sont sortis de France
par ce port a été de 38,023. Total des voyageurs qui ont passé par Bou-
logne, 75,790. En 1843, ce nombre n’avait été que de 56.868. Augmen-
tation pour 1844, 33 p. c. — Le chiffre de 73,760 ci-dessus se divise com-
me suit, quant à la nationalité : Français, 9.314; Anglais, 60,653; Belges,
Allemands, Russes et autres Etats du’ Nord, 2,011; Espagnols et Portu-
gais, 611; Suisses, 614; Italiens, Napolitains et Skrdes, 1,637; Grecs, 37;
Turcs, 51; Egyptiens, 3; Américains, 709.
— Une lettre particulière de Batavia mande que les îles de St-Paul et
d’Amsterdam ont été pris en possession au nom du roi des Français,
à la requête du sieur Adam Mixowslawsky, polonais exilé, qui com-
mande aujourd’hui ces deux îles. — L’établissement consiste en 56 per-
sonnes, dont 6 soldats et 20 nègres ou négresses, chargés des travaux
domestiques. Les autres s’occupent à la pêche de la baleine; la décoc-
tion de l’huile se fait sur l’ile même, et quatre navires (schooners et
bricks) sont constamment occupés à son transport à Bourbon.
— On vient de célébrer dans une commune du Gard, en France, un
mariage remarquable sous le rapport de l’âge des conjoints et des té-
moins. Le futur, 87 ans: la future, 86 ans; 1" témoin.92 ans; 2? témoins,
89 ans ; 3° témoin; 89 ans ; 4° témoin, 80 ans. — Total, 523 années.
Niatigntiwn.
On lit dans la Vigie du Finistère :
Le commerce maritime et la navigation de la France et de l’étranger
apprendront avec le plus vif intérêt qu’il est plus que jamais question
de reprendre le projet d’établir un port de refuge pour les navires qui
attérissent à Brest, qui entrent dans la Manche ou qui en sortent en
quantité si innombrable. La réalisation de cette pensée entraînerait
des avantages si positifs et si nombreux, qu’il y a lieu de s’affliger qu’on
n’ait pas songé plus tôt, dans l’intérêt de l’humanité, du commerce et
de la navigation, à profiter de l’admirable position du conquel, et à y exé-
cuter le projet d’un brise-lames de 5 à 600 mètres, tel qu'il a été conçu,
il y a quelques années, par M. J. Seb. Goury , alors ingénieur en chef
des Pont-et-Chaussées du département du Finistère , aujourd'hui in-
specteur divisionnaire et l’un des députés de ce département.
Certes , un brise-lames , dans des proportions grandioses , fera du
conquel un admirable port de refuge , sur une côte qui en est dépour-
vue et qui est la terreur de tous les navigateurs. Si l’Angleterre eut
possédé un point tel que le conquel, depuis longtemps il eût reçu la
destination qu’enûn on lui prépare chez nous. Disons donc, que l’œu-
vre qui se prépare est vraiment digne de la France, et qu’elle honorera
au plus haut degré l’ingénieur éminent qui en a conçu la pensée . le
ministre des travaux publics, ceux qui en hâteront la prochaine exécu-
tion , et enfin les chambres législatives qui s’y associeront, par le vote
de 4 ou 5 millions qui suffiront a réaliser le vœu le plus ardent des navi-
gateurs de l’Océan, de la Manche et de la mer du Nord.
LeUres, Sciences et Art».
La commission de l’Institut des Beaux-Arts de Bruxelles a, dans sa
dernière réunion, fait choix du tableau qui doit être lithographié ; elle
s’est décidée pour la jolie toile de M. Dillen.s, d’Anvers, qui représente
Henri IF d cheval ayantun paysan derrière lui.
— Le nom de M11» Libert, de Malmedy, près Liège, est bien connu
des botanistes ; c’est à elle que l’on doit un ouvrage remarquable sur
les cryptogames des Ardennes, travail de patience s’il en fut. Son goût
pour la science de la botanique, malgré le peu de ressources qu’offrait
à son aptitude curieuse la petite ville où elle vivait, lui a mérité un rang
distingué dans la science. L’origne de son goût pour les plantes est
assez curieuse pour être signalée.
Sa famille possédait depuis longtemps la recette d’un de ces remèdes
composés uniquement de plantes sauvages ; elle voulut les connaître de
manière à éviter toute méprise ; un de ses parents lui donna à cet effet
un gros volume in-folio écrit en latin : c’était un Dodonée. Les figures
en bois de cet ouvrage lui firent reconnaître les espèces qu’eile cher-
chait ; mais, non contente de cela, elle voulut aussi en comprendre le
texte. Avec peu desecours, mais douée d’aptitude et de persévérance
pour ce qui se rattachait aux travaux de l’intelligence, elle sut bientôt
le latin, qu’elle écrit aujourd’hui avec une facilité qui n’est pas dépour*
vue d’élégance. Une jolie plante del’îlede Chéloé lui a été dédiée par
Graham. botaniste écossais, sous le nom de Libcrlia formosa.
— Une exposition de tableaux et autres œuvres d’art d’artistes vi-
vants sera ouverte à Vienne le 5 mai prochain, et close le 20 juin sui-
vant. L’envoi et le retourdes objets se fera aux frais et aux risques des
exposants, qui ne jouiront même pas de l’exemption des droits de
douanes, etc. — Les artistes étrangers ne pourront pas même adres-
ser leurs œuvres directement à l’académie, mais devront faire choix à
Vienne d’un fondé de pouvoirs.
— Le général des jésuites a pris les dispositions nécessaires pour
faire reprendre et presser aussi loin que possible l’histoire de son or-
dre, interrompue par la position précaire dans laquelle la compagnie
s’est trouvée le siècle dernier. D’un autre côté, une partie des jésuites
belges sont occupés du travail gigantesque de l’achèvement des /jeta
Sanctorum, et les franciscains viennent aussi de publier le 21» volume
des annales de leur ordre, contenant les années 1574 à 1584.
— Lord Westmoreland,ambassadeur anglais près la cour de Prusse,
a fait construire dans l’hôtel de la légation à Berlin, un très joli théâ-
tre, et il se propose de faire exécuter prochainement un opéra qu’il a
composé lui-même pendant son séjour à Florence, sous le titre de l'Eroc
di Lancaslro. Il dérigera lui-même l’orchestre, et le Roi et la Reine et
toute la cour assisteront à cette représentation.
— Les journaux russes sont remplis de détails sur la pompe avec la-
quelle ont été célébrées les obsèques du poète russe Kylrow. décédé
récemment à St-Pétersbourg; cinq cents carrosses suivaient le corbil-
lard sur lequel reposait une couronne de fleurs envoyée par l’impéra-
trice. L’empereur, avec son état-major, attendait le convoi près de
l’église Isaac, et le corps était porté par huit généraux.
— M. Botta, l'infatigable archéologue, poursuit ses fouilles dans les
ruines de Ninive ; une de ses dernières lettres annonce une magnifique
découverte : six énormes taureaux à têtes d’hommes, deux groupes de
géants étouffant des lions, deux lions en bronze, et une fouille d’objets
a’art moins considérables ont récompensé sa persévérance. Ces curieux
monuments, d’une civilisation depuis si longtemps éteinte, seront
transportés à Paris.
— Le sculpteur bavarois, Stigelmayer, vient de marcher sur les tra-
ces de MM. Soyer et logé, habiles fondeurs français, et parait avoir
apporté d'importantes modifications aux procédés galvanoplastiques.
En moins de deux à trois heures, des statues colossales en plâtre sont
enveloppées d’une couche de cuivre, qui en recouvre avec la plus
rigoureuse exactitude les détails les plus finis et les plus délicats, en
donnant à l’ensemble une apparence de solidité et l’aspect des plus
belles statues coulées en bronze. Il lui suffit, pour tout apprêt de recou-
vrir ces statues d’une poudre métallique et de les soumettre ensuite
aux procédés galvanoplastiques.
M. Stigelmayer emploie également un procédé pour de petits objets,
tels que des fleurs, des plantes et même des insectes, en les produisant
avec une telle fidélité, qu’ils paraissaient avoir été exécutés par la main
de l’artiste à la fois le plus patient et le plus habile.
Après cela, il nous sera, sans doute, permis de dire qu’on ne doit
plus désespérer aujourd'hui devoir un jour la galvanoplastie appliquée
à la conservation des objets d’histoire naturelle.
Exposition nationale de» Kemix-Arti à Bnivrlles.
La commission directrice appelle l’attention des artistes sur quel-
ques-unes des dispositions de ses réglements.
L’exposition prochaine s’ouvrira le 15 août 1843, et se fermera le pre-
mier lundi d’octobre.
Tout objet destiné à l’exposition doit être adressé, franc de port, a la
commission directrice de l'Exposition des Beaux-Arts, à Bruxelles, et être
accompagné d’une lettre indiquant exactement le prix demandé, le nom
elle domicile de l’artiste, ainsi que l’application à insérer au catalogue.
Nul objet n’est reçu après le 31 juillet, à minuit. Aucune exception,
pour quelque raison ou sous quelque prétexte que ce soit, ne peut être
admise.
Les artistes qui désirent vendre leurs productions au gouvernemen
sont invités à adresser une demande formelle au président du jury des
récompenses de l'Exposition nationale des Beaux-Arts.
Le jury d’admission ne reçoit que des tableaux, bas-reliefs, dessins,
gravures, ciselures et lithographies ; il n’accepte aucune copie, aucun
tableau, dessin ou lithographie sans^cadre, ou aucun objet ayant déjà
paru dans une exposition publique à Bruxelles.
Les gravures et lithographies ne sont admises que lorsqu’elles sont
envoyées dirëctement par les auteurs eux-mêmes.
Les autres objets n’appartenant plus à leurs auteurs ne sont reçus
qu’autant qu’il soit produit du jury une autorisation écrite de l’artiste.
N ul objet ne peu t être retiré de l’Exposition avant le jour de la clôture.
Les arlistes doivent reprendre leurs ouvrages dans le délai d’un mois,
à partir du jour de la clôture ; ils peuvent désigner leur mandataire ou
les voies de transport par lesquelles ils désirent que les objets leur
soient renvoyés.
La commission directrice rappelle que, indépendamment des acqui-
sitions que fera le gouvernement et des distinctions spéciales qu’il
pourra accorder, il sera décerné des médailles aux artistes dont les pro-
ductions auront mérité cette récompense.
Ces médailles sont de deux classes :
La médaille ordinaire est en vermeil j
La médaille de première classe est en or et d’une valeur intrinsèque
de cinq cents francs.
Le secrétaire, Le président de la commission directrice,
C. Materne. Chev. Wyns.
DERNIER COURRIER DE PARIS.
Paris, 24 janvier.
La chambre pressée, comme le pays, d’arriver enfin à une solution
de la question ministérielle, a réclamé à grands cris la clôture de la
discussion, après le discours de M. le ministre de l’intérieur.
La clôture a été prononcée.
Vingt membres appartenant à la gauche et au centre gauche ont
demandé le scrutin secret.
422 membres ont pris part au vote.
Voici le résultat proclamé par M. le président :
Boules blanches, 197.
Boules noires, 223.
L’amendement de M. de Carné n’à pas été adopté. On sait que cet
amendement posait en termes exprès et non susceptibles d’équivoque,
la question ministérielle.
— On a remarqué aujourd’hui l’absence à la chambre de M. Hébert,
rapporteur de la commission de l’adresse. Une perte douleureuse ve-
nait de le frapper, la mort de sa fille, âgée de treize ans, après quel-
ques jours de maladie.
— Après leur court séjour à Zurich, les deux envoyés de Berne se
sont dirigés vers les cantons orientaux pour sonder leurs dispositions,
dans l’état de crise où se trouve la SuisSe, au moment de la réunion
d’une diète extraordinaire. .
— Les nouvelles de Madrid du 18 annoncent que M. Alcala-Galiano
obtenait une grande majorité dans sa lutte pour la députation de Ma-
drid avec M. le marquis de Viluma. .
A la chambre des députés, la discussion était vive sur le cinquième
article du projet de dotation du clergé. Il s’agit de savoir si le clergé ou
le gouvernement aura l’administration des biens qui feront partie de
la dotation.
— (Hoir la bourse de Paris à la fin du journal.)
Bnuraede Madrid du X» Janvier — 3 0/0, 31 1/4 au comptant, 31 7/8
à 60 jours. 5 0/0, 22 *7/8 à 60 jours. — Dette sansintérêt, 7 3/16 à60 jours.
— Compagnie générale de l’Iris, Ht au comptant.
Changes : Londres, 37 1/4. Paris, 16 3.
Grand concert
.tu bénéllce de l’InHUtui des «OC«DS-MUETS, le Merdredl *9
Janvier ISIS, a la salle de la Vbllharmanie.
PROGRAMME :
PREMIÈRE partie.
1» Ouverture à grand orchestre.
2° Coriolàn, scène dramatique pourbasse, ch. par M. L. S. Eykens.
3" Air de la Pie Voleuse, ch. par Mnie Louvet. Rossiïi.
4“ Air pour baryton, chanté par M. V.
5<> Duo de la Juive, pour ténor et basse, chanté par MM.
Delavarde et L. S. . IIaeevy.
SECONDE PARTIE.
6» Ouverture à grand orchestre.
7» Air de Don Sebastien, chanté par M. Delavarde.
8<> Air de la Norma, chanté par M“e Louvet.
9° Romance pour baryton, chanté parM. V.
10» Grand trio de Guillaume-Tcil, ch. par MM. Delavarde,
V. et L. S. , Rossini.
L’orchestre sera conduit par M. Sémiladis. Le piano sera tenu par
M. Auguste Beckers. .
Le concert commencera à 7 heures. — On peut se procurer des car-
tes chez MM. Sçhott, à fr. 3. Les cartes prises à la porte se payeront le
même prix mais n’auront pas droit à des lots.
Donizetti.
Bellini.
Théâtre lloyal.
Dimanche, 26 janvier.
1" représentation des Pantomimistes Impériaux Russes ; Don Pas-
qùale opéra-bouffe en 3actes.
PAKTIE COIIMEKCJAEE*
Pince d’Anvers du *5 janvier.
CAFÉ. — Il s’est traité 1,100 balles St-Domingue et 200 balles Brésilà
divers prix. ...
Rien de marquante daiis les autres articles.
MARCHES.
Hruxellrs, 24 janvier.
Grains au rharché.(t/sh.)
Froment...............
Seigle................
Avoine................
Chez les marchands.
Froment roux du pays.
» » étrang.
» blartc..........
Seigle du pays vieux..
» nouv...
Soucrillon du pays n. .
» de Frise n1..
» wallon n...
» des polders.
Orge séché
Fl. c. de B.
4 05 à 4 14
Avoine Hors la ville, n./l 12 à 1 16
Colza du pays 1844-- 5 18 » 6 03
» étranger ....... 0 00 » 0 00
Huiles et tourteaux.
Graine de colza prhect. 12 00 12 10
» de lin__________ 9 10 10 10
Huiledecolzapraîmec. 54 t/a 00 00
Idem sur décembre... 00 00 00 00
Idem sur mars....... 54 t/a 00 00
Idem sur mai..,......54 3 i 00 00
Idem sur septem.-octo. 54 3/z 55 00
Huile de lin comptant. 41 l/j 00 00
Idem sur mars-mai... 41 t/a 00 00
Tour.deç.l040oul2151. 87 00 88 00
» de lin p» 1215 k.. 130 134
Notre marché était très fort approvisionné en grains, et es froments
et les seigles ont été vendus très lentement aux prix cotés. Chez les
marchands, les froments et les seigles s’inclinent à la baisse et ils sont
sans affaires; Forge et l’avoine sans demande; les huiles de colza plus
fermes.
St-Nicoln», 23 janvier.
4 19
4 10
0 00
0 00
2 14
0 00
2 07
2 16
2 16
0 00
2 16
2 00
4 12
4 13
0 00
0 00
2 15
0 00
2 13
2 18
2 18
0 00,
Par sac de Waes.
Froment blanc..
» rouge
Seigle.........
Orge d’hiver----
» d’été......
Sarrasin ......
fl. s. d. fl. s. d.
10 00.0 à 9.00.0
10.08 0
6.08.0
6.05.0
0.00.0
6.05.0
9.02.0
3 12.0
5.15.0
0.00.0
5.15.0
Avoine par sac..
Fèves..........
Lin par 3 k....
Gr.de trèfle 1/2 k.
» de colza pr sac
• de lin.......
» de chanvre..
5.00.0 à
7 100 »
2.16.0 »
0.00 0 »
0.00 0 »
12.00.0 »
0.00.0 »
4.10 0
6.10.0
1.15.0
0.00.0
0.00.0
8.00.0
0.00.0
GiiittI, 24 janvier
Par hectolitre :
Froment roux et blanc
Seigle...............
Orge.............. ..
» étrangère.......
Avoine à fourrage ....
» à brasser.......
Rouquette............
Fèves à chevaux......
« à pigeons.......
Graine de colza.
fl. c. à fl. c.
8 15 10 —
3 14 6
5 10
5 10
3 10
4 10
5 10
6 —
6 10
12
5 15
5 15
4
4 13
13
| Par hectolitre :
Graine de lin........
[ » de chanvre. ■..
i Par tonne de 48 lots :
Huile de colza.......
de lin..........
de chanvre......
Par pierre de 61 de G.
Tourteaux de lin.....
de colza....
de chanvre.
fl. c. à fl. c.
9 10 10 10
6 10----------
45 —----------
54 10---------
33------------
sols.
5 */* 6 0/0
3 7/8 0 0/0
4 0/0 0 0/0
A cause de l’ouverture des barrières,le marché était abondamment
fourni, et par suite le froment et le seigle ont éprouvé une baisse de
cinq à six sols par hectolitre. L’orge sans défaite. L’avoine faible. Les
autres grains sont sans variation.
Les grains et huiles sont calmes.
La vente des toiles était animée,il y avait beaucoup d’acheteurs toute,
fois sans augmentation de prix ; au marché aux lins les transactions
ont été importantes, la vente très active, les prix des lins et des étou-
pesont éprouvé une hausse. |