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18 48, ff. lO.
ON S'ABONNE :
A Anvers au bureau du Précur-
seur , Bourse Anglaise , N» 1040
en Belgique et à l’étranger chez
tous les Directeursdes Postes.
^Tfetelàae Aimée.)
AffVERS. Ifiiilkdi IO Janvier,
Journal Politique, Commercial. Maritime et Littéraire.
l'AIX. — LIBERTÉ. — PROGRÈS
ABONNEMENT PAR TRIMESTRE
Pour Anvers, 15 fr.;pourla pro-
vince 18fr.;pourl’étranger 20 fr.
Insertions25centimes la ligne.
Réclames 50 » »
■■■( 1
IO janvier.
Entrepôts. — Réglement général.
2° ARTICLE.
Les formalités à remplir, pour la sortie des marchandises
entreposées, se réduisaient à trois sous l’ancien réglement,
comme nous l’avoris expliqué hier, et elles élaient au moins
suffisantes, car les intéréts du fisc n'ont jamais eu à en souffrir,
On eût dû, en saine économie, les simplifier plutôt que les
multiplier, ajoutions nous, et cependant c’est ce dernier parti
que M. Mulou a jugé le meilleur dans sa haute sagesse. Trois
formalités,qu’est-cela9 lui auront dit les bureaucrates, qui,nous
ue saurions trop le répéter, car c’cst là le principal vice ad-
ministratif, élèvent par calcul des difficultés et des embarras,
pour rendre leurs services nécessaires, ce n’est vraiment pas
assez, vous devez en augmenter le chiffre, M. le ministre. Fai-
tes nous ce plaisir, avant de quitter la direction des a flaires. Kh
bien! soit.leur aura répondu M. Malou.dont ils avaient l’oreille
et qui était, par calcul aussi peut-être , très bon prince vis à
vis d’eux : doublons-en le nombre; il yen avait trois, mettons-
en six ; et ils en ont mis six effectivement. Nous allons les dési-
gner : ...
p La déclaration de sortie, qu’elle soit faite pour le transit,
pour le transfert sur un autre entrepôt, non relié au chemin de
ferdeVEtai, ou pour la consommation, doit être visée par l’en-
treposeur, après vérification faite de la concordance avec le
compte et la reconnaissance de réception.
2° Celte déclaration visée par l'entreposeur doit être remise
au receveur des douanes, qui est chargé de délivrer les docu-
ments requis par la loi générale ou, selon le cas, par la loi sur
le transit.
3“ Après que le receveur a délivré les documents réquis dans
les cas prévus par un des articles du réglement, le contrôleur
doit désigner les employés chargés de présider à la vérification
des marchandises.
4° La ,totalité des marchandises comprises dans chaque do-
cumentdoit être réunie avant que la vérification puisse com-
mencer. Le résultat de la vérification, laquelle est toujours in-
tégrale, doit être constaté par les employés au dos des docu-
ments ; sans cela, il n’y a pas de certificat de visite.
5" Ces pièces une fois mises en règle de la manière ci-dessus
détaillée, doivent être portées à l'entreposeur qui décharge
du compte les quantités énoncées dans le certificat des em-
ployés, et effectue la même décharge sur la reconnaissance de
réception, qu’il restitue à l'entrepositaire. Alors seulement,
l’entreposeur vise les documents pour autoriser la sortie de
l'entrepôt.
6° Muni de ce visâ, l’entrepositaire peut enfin se rendre à
l’entrepôt où sont placées ses marchandises, pour en faire ef-
fectuer la sortie.
Voilà donc bien six formalités à remplir, au lieu de trois, et
l’on comprend la perte de temps qu’entraînent toutes ces dé-
marches, dans toute ville où il y a uu mouvement commercial
de quelque importance. Elle est énorme à Anvers où les expé-
ditions abondentet où, malgré toute l’activité que peuvent y
mettre les employés, surchargés de besogne, le commerce est
presque toujours condamné à subir des retards, à cause delà
multiplicité des demandes et des déclarations, même dans les
circonstances normales. Qu'est-ce donc maintenant qu'l faut,
pour obtenir une autorisation de sortie, suivre une si longue
filière,cçurir à tant de bureaux, et y faire queue le plus souvent,
ou revenir plusieurs fois? il est impossible qu'il n’en résulte
pas des retards considérables, et que telleexpéditiou qui de-
vait être effectuée à heure fixe, soit par le chemin de fer, soit
par un bateau à vapeur, ne puisse l’être à cause des entraves
inutiles qu’y apportent toutes ces nouvelles et vaines forma-
lités.
Il y a donc eu cela un double préjudice pour le commerce :
ses afl'aires ne marchent pas et son temps est stérilement, nous
ne dirons pas dépensé, mais gaspillé, au détriment du trésor
lui-même.
Nous savons bien que le ministre actuel des finances n’y est
pour rien et que la responsabilité de ces mesures vicieuses re-
tombe sur M. Malou, mais M. Veydt s’eu rendrait solidaire,
s'il maintenait le réglement du 7 juillet, tel qu’il est, s’il
n’en modifiait plusieurs dispositions , et tout d’abord celles
que nous venons de signaler; mais ce ne sont pas les seules,et
il eu est plusieurs eucore que nous lui indiquerons.
On se rappelle qu'il y a quelques mois nous avons appelé
l’attention de M. le ministre delà guerre sur la nécessité qu’il
V avait de bien déterminer la part d'autorité que devaient avoir
les sœurs infirmières dans les hôpitaux militaires, et de la con-
centrer dans les limites de l'infirmerie même, pour éviter beau-
coup d’abus, que nous avons à peine indiqués, par un esprit de
ménagement dont-on aurait dû nous savoir gré: ce que l’on n’a
pas fait, et ce nous est d’ail leurs fort indifférent, nous l'a vouerons,
pourvu que l’on tienne compte ailleurs des avis que nous avons
donnés. Cela aura lieu, nous Tespérons,car ons’occupe de cette
question au ministère de la guerre,et si on le fait sérieusement,
comme nous en sommes convaincus, il est impossible que l’on
laisse aller les choses comme elles ont été depuis dix ans.
On se rappelle également qu’uu sergent-major, nommé Key-
nieulen, après avoir passé une ou deux semaines à l'hôpital mi-
litaire d’Anvers, s’est constitué l’avocat officieux des sœurs hos-
pitalières. Il nous a adressé une lettre qui était celle d’un brave
homme, parlant de bonne foi, ,de choses qu'il ignorait; cette
lettre nous l’avons publiée, sans la moindre difficulté, presque
sans commentaire, et surtout sans prévoir qu’elle aurait pour
effet de faire traduire devant un conseil de guerre celui qui
l’avait signée, pour s’être mêlé de choses qui n’étaient point de
sa compétence et avoir, par excès de zèle, calomnié les infir-
miers, pour défendre les infirmières. Si nous l’eussions soup-
çonné, nous aurions refusé l'insertion de son épître.
Le conseil de guerre l’a acquitté et il a bien fait, car, l'igno-
rance jointe à la bonne foi est toujours un défaut sans doute,
mais n’est pas un crime impardonnable et un emprisonnement
préventif de quelques semaines était une leçon suffisante.
Nous pensions cette affaire tout à fait éteinte; nous n’en
avions plus fait mention, bien que des sorties très inconvenan-
tes contre la presse, auxquelles s'est livré M. l’avocat Guyot,
nous en eussent fourni le motif, si nous n’eussions fait la part
de l’inexpérience des hommes qui ont rarement l’occasion de
plaider, et voilà que le journal des 1UI. PP. la remet sur le
tapis ! il y consacre un immense arlicle, dans lequel il entre-
prend de prouver que c’est nous qui avons fait poursuivre le
sergent major Keymeulen, après avoir calomnié les sœurs in-
firmières, et avoir rétracté nos calomnies.
A cet article, nous ne répondrons que ceci :
Nous avons plaint M. Keymeulen, à qui on a fait jouer un
rôle malheureux. Quant à ce que nous avons écrit relativement
au service des hôpilaux militaires, et nous l'avons écrit nous-
meme, nous le maintenons intégralement ; nous n’avons pas un
mot à en retrancher, et nous engageons plus que jamais M. ie
ministre de la guerre à vider cette question dans le sens que
nous avons indiqué.
Un grand nombre de journaux drangers se sont occupés des tra-
vaux de la commission mixte qui a été chargée d’arrêter les mesures
douanières qu’il conviendrait de prendre, eu commun, dans l'intérêt
du service international, par chemins de fer, entre la Prusse, la Belgi-
que et la France.
Dans le but de rectifier quelques inexactitudes, nous publions, à no-
tre tour, quelques nouveaux renseignemens que nous avons recueillis.
Le projet, de convention qui a été rédigé par M le directeur des
douanes. Quoilin et adopté par la commission mixte, ne ferait en quel-
que sorte que rendre commun aux trois Klats le régime d’importation
et de transit établi en Belgique depuis plusieurs années.
D’après ce que nous connaissons des différentes dispositions de la
convention projetée, il est permis d’espérer que sa réalisation améue-
nerait les résultats suivants :
Un accord unanime, dans l’intérêt général, entre les administrations
des douanes et celles des chemins de fer ;
Une économie notable de temps et d’argent dans les affaires com-
merciales ;
Un régime douanier uniforme, quant aux formalités pour les trans
ports internationaux ;
Une diminution des dépenses de personnel et de matériel des ser-
vices intéressés, et une simplification des moyens de surveillance,
(Indépendance.)
B*0 KTlTiÆL.
Voici, d’après le Times, le discours prononcé par la reine dona Ma-
ria â l’ouverture de la session des Cortès portugaises :
« Dignes pairs du royaume, messieurs les députés de la nation por-
tugaise.
» C’est avec la plus grande satisfaction que je vous vois en ce jour
réunis autour de mon trône, pour vous occuper des mesures impor-
tantes que les intérêts de notre pays réclament du corps législatif.
• Ai u'ès les troubles politiques violents qui, pendant les deux der-
nières années, ont ébranlé le pays, votre présence dans ce lieu est une
preuve certaine que la divine Providence daigne encore songer à cette
brave et digne nation.
» Des calamités publiques et particulières, résultat inévitable de la
guerre civile, ont pendant longtemps,affligé toutes les classes de l’Etat
et ont ruiné ou compromis des établissements de tout genre.Je compte
sur votre patriotisme pour que vous vous occupiez tout d’abord des
mesures nécessaires pour porter remède à ces maux.
• Les gouvernements d'Espagne, d’Angleterre et de France ont con-
clu avec mon gouvernement jime convention qui a été signée à Lon-
dres, le 21 mai de l’année dernière, à l’effet de mettre un terme à la
guerre civile.
• Comme tous les travaux parlementaires ont été interrompus pen-
dant un certain temps, des mesures extraordinaires, diclées par la né-
cessité, ont été prises par les divers ministères Mon gouvernement
vous rendra compte de toutes ces mesures, afin que le curps iégislalif
puisse les examiner en connaissance de cause.
» Pendant la siluation critique dans laquelle le royaume s’est trouvé
placé, les garanties assurées par l’art 145 de la Charteconstitutionnelle
ont dû être nécessairement suspendues ; mes ministres vous expose-
ront l’usage qui a été fait de celte suspension afin que vous puissiez
délibérer mûrement et à votre convenance, sur cet objet.
» J’éprouve une grande satisfaction en annonçant que le très-haut
a daigné favoriser ma famille et m’accorder deux princes les infants
don Fernand et don Auguste.
» Je continue à recevoir des souverains alliés les assurances les plus
positives d’amitié, Il convient surtout que je vous fasse savoir qu’à la
suite des malheureux événements qui se sont passés, j’ai reçu des sou-
verains de France, d’Angleterre et d’Espagne une puissante assistance
qui a amené plus promptement la fin de la guerre qui désolait le pays.
» Les ministres respectifs présenteront la situation du revenu pu-
blic et le budget des recettes et dépenses pour la prochaine année finan-
cière, avec l’évaluation des sommes nécessaires pour faire face aux dé-
penses ordinaires et extraordinaires de l’Etal.
» J’ai la confiance que vous examinerez cet important objet avec le
soin qu’il exige, et que vous mettrez mon gouvernementen mesure de
satisfaire aux obligations qui lui incombent.
» Je vous félicite très cordialement sur la fin des troubles publics qui
ont pendant si longtemps profondément affligé le pays. Je nourris le
plus vif désir de voir l’horizon de notre pays annoncer l’éclat d’une
ère nouvelle, de voir régner la paix, l’ordre et l’union de la famille por-
tugaise. Puissent vos lumières, votre zèle et votre patriotique vous in-
spirer des mesures sages et utiles. Tel est le but important que la na-
tion vous confie et tels sont les vœux les plus ardents et les plus em-
pressé de mon Ame. »
ITALIE.
Des démonstrations ont eu lieu à Palerme le 23 et à Naples le 26.
Voici quelques détails :
Païenne a adressé au roi une pétition signée par dix mille citoyens.
Ferdinand a refusé de recevoir cette pétition, le nombre des signatai-
res ne faisant qu’aggraver leur délit à ses yeux En apprenant un refus
aussi dur, les Palei milains se sont poi lés en masse à l’erinitage de
Sainte Rosalie, et les chefs populaires ont pi été et reçu le serment de
mourir les armes à la main, si le gouvernement persistait dans ses in-
concevables dénis de justice. La troupe se montre ébranlée.
Il y a eu dernièrement une mutinerie dans la cavalerie, sous prétexte
que le pain u’avait pas la qualité réglementaire. On reconnaît de tou-
tes parts les symptômes précurseurs des grandes comotions politi-
ques Les Delcaretto disent que ce n’est rien ; le roi ne parle pas de
céder, mais le duc de Sèrra-Capriola, qui a pu apprendre en France ce
que c’est qu’un peuple, refuse de s'assumer au système de gouverne-
ment, suivi jusqu’à ce jour. Il se peut que le duc finisse par céder
aux obsessions et aux menaces de la cour et qu'il parle pourla Sicile,
sans emporter aucune concession raisonnable. Mais qu’est-ce que cela
prouvera, sinon l'aveuglement des cours, qui vont au précipice comme
un général clair voyant à la victoire ?
Le peuple de Naples ayant appris le serment fait le 23 par les Paler-
mitains devant la statue de Samle-Rosalie, voulait se prononcer à son
tour le 26, et prouver qu’un môme esprit anime désormais les Deux Si-
ciles. Averti de ce projet, le gouvernement à prescrit un développe-
ment extraordinaire de troupes. Jusque là rien qui sorte des usages
du despotisme napolitain ; mais voici qui a une signification précise.
Dans la crainte que les troupes n’hésitassent, on a rassemblé à la bâte
la garde civique (espèce de garde civique nationale triée, et qui pour-
tant ne reçoit d’armes qu’au moment où e e est requise pour un ser-
vice), et l’on a placé les pelotons de cette milice en avant de ceux de la
troupe de ligne.
A celte vue le peuple s’est, retiré, comprenant que la présence des
gardes civiques était une concession aux principes dont il réclame
l’établissement. Or, nous trouvons ces faits d’autant plus graves, que
les Deux Siciles forment, par leur réunion, une nationalité distincte
dans la nationalité italienne, et qui peut, exercer complètement sa sou-
veraineté, sans se heurter aux traités de 1815.
FRANCE.
Paris, S janvier. — La Chambre des Pairs est convoquée pour lundi
prochain en séance publique, pour entendre le rapport de la commis-
sion et passer à la discussion générale do projet d’adresse.
— Les visites de M le duc de Nemours à l'hôtel de M. Molé deviennent
chaque jour plus fréquentes Aujourd'hui encore le futur régent s’est
rendu auprès de l’aucien président du conseil, et, après une longue
entrevue, les deux personnages ont pris ensemble le chemin de In
chambre des pairs.
— Le scandale de I’ affaire Petit était aujourd'hui à la chambre l'objet
de toutes les conversations. On parlait d’interpeller le président du
conseil à la prochaine séance publique.
— Ou dit qu'un des conseillers à la cour royale de Paris a proposé à
ses collègues, dans une délibération secrète, de se saisir à tilre d’évo-
cation delà connaissance des faits relatés par M. Petit dans son mé-
moire.
— Leroi dans le dernier voyage qu’il vient de faire à Dreux poin-
tes funérailles de M»« Adélaïde, a. dit-on, pris des dispositions pour le
lieu de sa propre sépulture. Quoique sa santé soit bonne, en ce moment
le roi a voulu décider avec son architecte cette importante question.
— On lit dans la Gazelle de Tribunaux :
Dans la matinée d'hier, le commissaire de police du quartier de la
Chaussée d’Anlin fut prévenu que le caissier d’une maison de banque
venait de tenler de se donner la mort en se coupant la gorge avec un
rasoir. Ce magistrat, s’empressant de se rendre au domicile indiqué,
trouva en effet, dans une pièce dépendant des bureaux, et située au
premier étage, le sieur N. .. qui tout couvert de sang, et ayant au cou
une large et profonde blessure, recevrait les soins de M. Pedelaborde,
docteur-médecin.
De l'enquêté sommaire à laquelle le commissaire de police dut pro-
céder, il résulta que le sieur N..., qui donnait depuis quelque temps
des signes d’une assez vive exaltation, étant venu de meilleur heure
que de coutume pour terminer l’apurement deses comptes de fin d’an-
née, avait profilé du moment où il se trouvait seul dans les bureaux,
pour tenter de se donner la mort en se coupant la gorge avec un ra-
soir de fabrique anglaise, qu’il avait à cet effet apporté dans la poche
de Son paletot.
M. N... malgré l’extrême gravité de sa blessure, laisse encore quel-
que espoir de guérison. Après un premier pansement, il a été trans-
porté à son domicile.
— M. Alexandre Dumas, dans un de ses romans intitulé la Dame de
Monsoreau. a présenté un chevalier d’Epinay de Saint-Luc comme l’uu
des mignons de la cour d’Henri III.
M. le marquis d’Epinay de Saint-Luc. descendant et héritier du nom
de ce personnage, a trouvé cette qualification offensante pour la mé-
moire de sou aïeul ; il a en conséquence assigné M. Alexandre Dumas
devant la première chambre du tribunal civil de la Seine pour qu’il
eût à effacer de son livre tous les passages où se trouve une semblable
qualification, et a démandé.qu’il fût tenu de remplacer par des cartons
les feuillets supprimés.
Nous ferons connaître le jugement quiinterviendra.
— llyadesêlres dont l’existence est vraiment extraordinaire. On
a vu circuler, dans les rues de Gien, ces jours derniers, une troupe
d’écuyer saltimbanques, parmi lesquels se trouvait une femme dans un
état de grossesse très avancé. La faim fait faire tant de choses ! Cette
malheureuse travaillait à Briare le 31 décembre et le O janvier, au fond
d’une voiture en station devant une de nos plus médiocres auberges,
elle mettait au monde trois enfants qui n’ont vécu que quarante heu-
res. Qu’on juge de l’embarras delà pauvre mère ! Pour ne procéder
qu’une seule fois à la triste cérémonie de la sépulture, on attendit que
le dernier survivant eût expiré; et, pendant ce temps, deux cadavres
étaient là. déposés sur une chaise; une petite fille les prenait pour des
poupées! Enfin l'inhumation n’était pas faite que déjà la Iroupe quit-
tait le pays, sans en excepter l’accouchée. On avait laissé à l'auberge le
cercueil en dépôt,pou rie remettre au clergé. Quelle vie ! quelles mœurs!
IlOIiLANDE.
Amsterdam, 9 janvier. — société tics effets rubürs. — Les fonds
Espagnols un peu plus fermes, avec quelques affaires eu Ardoins <t
coupons. Les Portugais poursuivent leur mouvement ascendant, avec
beaucoup d’affaires.
Ardoins à X 510 15 1/4, 5/16, 3/8; d° coupons (nouveaux), 13 1/8. 1/16;
d» d° (vieux), 13 5/8; dette différée, 4 3/5; Portugais 4 p. c., 27 1/4, 27, 26
15/16, 27, 1/8; Contos, 26 1/4.
BELGIQUE.
Amers, Î0 Janvier.
Le bateau à vapeur du passage Princesse-Charlotte, est enlrê hier
après-midi dans le bassin. Le passage se fait maintenant avec de gran-
des difficultés par des embarcations à rames. La rivière est remplie
de glaces. Ce matin de bonne heure le thermomètre marquait 12 de-
grés au-dessous de zéro.
Le steamer So/io parti hier matin à il heures à eu beaucoup de pei-
nes à gagner le bas de la rivière.
Deux navires le 3 màts-barque américain Brontès, venant de Matan-
zas, avec un chargement de sucre, remorqué par le bateau à vapeur
Stad Plissingen et le 3 màts-barque norwégien Peter Schrtader, venant
d’Odessa, chargé de froment, ont été pris hier après-midi, entre les
glaçons et ce n’est qu’après bien d’efforts que le second a pu entrer
le soir dans les bassins, le premier n’y est entré que ce matin.
— Il paraît que plusieurs bouigmestres se sont permis d’autoriser
des miliciens ou des volontaires, dont le congé était expiré, à conti-
nuer à rester dans leurs foyers.
C’est un abus sur lequel M. le ministre de l’intérieur vient d’appeler
l’attention de MM. les gouverneurs. Ces bourgmestres ne doivent pas
ingnorer qu’il leur est formellemenl interdit d'accorder des autorisa-
tions de ce genre, sous quelque prétexte que ce soit, et qu’il leur est
au contraire enjoint de veiller à ce que les militaires rejoignent tou-
jours leurs corps à l’expiration du congé qui leur a été accordé, ou du
temps fixé pour la réserve.
— Vendredi a eu lieu à Courtrai l’élection des trois juges et de deux
juges suppléants du tribunal du commerce. Ont été nommés : MM.
Vandale-Deryckere, Félix Buyse-Vanysselsteio, Benoit Danneel, Des-
lec Vandermcyden et Henri Vanderbruggeu, en remplacement d •
MM. Bourqois Brun ; Vandale-Delacroix, Constant Dujardin, Vei-
cruysse-Bracq et Bertrand Vandorpe, membres sortants.
— On écrit à un journal de Namur : Dans ce siècle d'argent où tout
bénéfice semble être considéré comme légitime, on aime à rencontrer
encore quelques-unes de ces natures hounètes comme celle que non*
allons donner pour exemple. Un fermier du comte était venu m-
plaindre à lui de ceque dans une deses grandes chasses il avait foulé
aux pieds et considérablement endommagé une pièce de blé.
. C’est bon, lui dit le comte, faites évaluer le dommage, j’en paierai
le montant. >• Mais le fermier lui ayant presqu’aussitôt répondu qu’il
avait déjà fait faire le calcul et qu’il se moulait à 506 fr., le comte le
remboursa immédiatement, et n’y pensait plus depuis longtemps, lors-
qu’un beau malin, au printemps, il vit revenir le fermier. Le ulé qu’on
avait foulé aux pieds s’était élevé à cette époque, au point de devenir
le meilleur du champ, et l’honnête fermier rapportait les 500 francs.
« Ah ! fit le comte étonné, en apprenant la cause de la visite inatten-
due de ce brave campagnard, voici un trait qui me plaît ; il devrait,
toujours en être ainsi dans les rapports d’homme à homme. » Puis,
après avoir pris quelques renseignements sur la famille du fermier, le
comte saisit une plume, tire sur son receveur un bon de mille francs,
et le remettant au fermier : a Gardez celte somme, lui dit-il, et lorsque
votre fils aura atteint sa majorité, présentez-la lui de ma part et ru-
conlez-lui surlout à quelle occasion il la doit.
— Des lettres de Hny font mention d’un fait bien regrettable.Lundi
passé, un honorable habitant de cette ville, pris subitement de fièvre |