Full text |
fl.e Précarsewr
est pervérlie et ruinée, il n’y a plus de lutte possible, et les vieilles in-
stitutions arrivent d’elles-mêines comme le monde des vieilles idées.
N’essayons donc pas de réduire à de petites proportions cette ques-
tion beaucoup plus haute qu’on n'imagine. Elle nous frappe, nous,
parce que la contre-révolution apparait là beaucoup plus flagrante
qu’ailleurs. Voilà pourquoi nous nous félicitons de toute notre cœur
que M. le comte Lehon, qui représente ce grand principe, ait triomphé
aux élections de Tournai.
Le ministre se vante toujours d’avoir la majorité .dans le pays com-
me dans la chambre; dès aujourd'hui nous le mettons au défi de dis-
soudre les chambres et d’en appeler loyalement à cette prétendue ma-
jorité.
Vous avez éLé vaincus à Tournay, dans les conditions les plus favo-
rables pour vous, lorsque tous vos efforts, tontes vos séductions, tou-
tes vos menaces se concentraient sur un seul point ; osez maintenant
en appeler au jugement du pays entier. Osez-le, mais osez-Ie donc ?
Nous renouvellerons souvent ce défi.
Il paraît que le résultat de l’élection de Tournay inquiète quelque
peu nos hommes d’affaires, car hier malin M51 les ministres se sont
réunis en conseils et se sont quittés peu rassurés. Une nouvelle réunion
a eu lieu dans la soirée. .
M. de Tlienx. — M. Th. Juste.
On lit dans le Politique :
Nous avons annoncé, hier, que M. de Theux avait révoqué M. Juste
de ses fonctions de secrétaire de la commission centrale d’instruction
publique. Nous nous sommes abstenus au premier moment de quali-
fier celte mesure. Nous avons pour le pouvoir hiérarchique une défé-
rence sans bornes, et nous admettons très volontiers que nos adver-
saires politiques, quand iis sont aux affaires, exercent les prérogatives
du pouvoir, de la manière la plus complète.
Si donc, M Juste avait posé quelque acte contraire à la position qu’il
occupait, s’il avait, par sa conduite, témoigné de l’éloignement pour
la politique du ministre dont il relevait, nous trouverions que la desti-
tution de M. Juste est un fait très régulier, et dont la presse n’a pas à
s’occuper.
Mais il n’en est pas ainsi : par arrêté royal, M Juste a été nommé en
1845, secrétaire de la commission centrale d’instruction publique.
Cette nomination était une juste récompense delà part qu’il avait
prise au travail publié en 1845. sur l’enseignement primaire.
Il a rempli ces modestes fonctions avec un zèle qui ne s’est jamais
démenti II avait été prévenu, par M. le ministre de l’intérieur . il y a
quelques jours, que le conseil allait se réunir, et qu’il eût à faire pré-
parer le local ordinaire des séances.
Et, c’est avant-hier que M. Juste a reçu, du cabinet de M de Theux,
nu sec avis, lui annonçant que le roi l’avait révoqué de ses fonctions,
de secrétaire. Nous pourrions dire dans quelles circonstances cette
mesure est venue frapper M. Juste, et montrer que cet acte est. en
môme temps, une cruauté et une injustice. Mais nous laissons de côte
ce qui touche à la personne de M. Juste, pour ne nous occuper que de
la mesure d’administration.
Or, croira-t-on qu’un acte aussi étrange est resté inconnu aux bu-
reaux, inconnu à la direction de l’instruction publique, dont relève
Si Juste. M. Alvin, sam supérieur, n’avait aucune connaissance de
cette disgrâce. Cette mesure a été décidé par M. de Theux, et sous des
inspirations et des influences complètement étrangères à la régulière
expédition des affaires.
Concevrait-on une semblable conduite, un aussi étrange oubli des
règles administratives, si on ne savait que M. Juste est l’auteur de plu-
sieurs écrits, notamment d’un Essai sur ihistoire de l'insh uclion pu-
blique et d'une Histoire de la révolution belge de 1790; que ces livres,
écrits consciencieusement, ne viennent pas en aideaux opinions que
M. de Theux a mission de servir au pouvoir, et que les influences que
M. de Theux accepte servilement ne pardonnent pas à M Juste l'indé-
pendauce qu’il a conservée vis-à-vis d’elles Voilà le crime de M. Juste.
Aussi, M. de Theux, en destituant M. Juste, n’a pas entendu faire
respecter les règles hiérarchiques qui lient dans l’administration l’in-
férieur au supérieur. Il a vengé le pouvoir épiscopal de ce que M. Juste
a osé être vrai et sincère daus ses écrits. Ah ! si comme Van Hasselt, il
avait demandé l’imprimatur de .Mgr. l’archevêque de Malines. il serait
encore secrétaire de la commission d’instruction publique. Que disons-
nous. secrétaire! Il serait inspecteur comme MM. Bernard et Van
Hasselt.
Indemnités pour pertes des événements de gnerre.
Un arrêté royal en date du 27 décembre, pris en exécution
de l’art. 2 de la loi du 24 décembre 1S46, porte ce qui suit :
Art. t"- Les indemnités pour pertes causées par les événements de
guerre de la révolution dont le montant, tel qu’il est définitivement
arrêté par la commission de liquidation, est de 500 fr. et au-dessus,
seront payées en obligations au porteur de 2,000 fr. et de 1,000 fr. de
capital, de l’emprunt de 50.850 800 fr., à 3 p. e., appartenant à la caisse
des cautionnements et consignations.
L’intérêt de ces obligations sera bonifié à partir du l*r février 1843.
Art. 2. Il sera délivré pour toutes sommes en dessous de 1.000 fr.,
des récépissés fractionnaires au porteur, qui pourront être convertis
en obligations lorsque, combinés avec d’autres récépissés, ils forme-
ront un capital de I 000 fr.
Ces récépissés fractionnaires porteront intérêt à raison de 3 p c.
l’an, à partir du U’ février 1815 ; néanmoins je payement des semestres
d’intérêt échus ne sera exigible qu'au moment de la conversion des
dits récépissés.
Art. 3 Les obligations et récépissés fractionnaires ci-dessus men-
tionnés, seront déiiués aux ayants droit eux-mêmes ou à leurs fon-
dés de pouvoirs, contre reçu, et sur la remise des titres provisoires
émis par la commission de liquidation.
Toutefois les ayants droit dénommés dans le titre provisoire auront
la faculté de passer à l’ordre de tiers ou à i’o; dre du porteur du titre.
. la créance qui en fait l’objet. Dans Ces cas. les titres définitifs seront
délivrés aux nouveaux ayants-droits ou au porteur, de la manière in-
diquée au paragraphe précédent, c'est à due, sur leur quittance et la
remise du litre provisoire.
Art 4. Lorsque par suite de décès on de cession les propriétaires
de créances ne seront plus les mêmes que ceux indiqués daus le titre
provi-oire on dans le passé 5 l’ordre, les intéressées auront à fournir
pour l’obteutions des titres définitifs, les actes de notoriété ou les au-
tres pièces justificatives de leur droits à ses créances.
Art. 5. Toutes les signataires des ayants droit résidant en Belgique,
qui auront cédé leurs créances ou donné leurs pouvoirs au moyen
d’un passé à l’ordre, seront légalisées par l’autorité locale de leur ré-
sidence, apposer à côté de sa légalisation le sceau de la commune.
Les signatures des ayants droit résidant à l’étranger devront être
légalisées par un agent diplomatique ou consulaire belge, et en outre |
par le département des affaires étrangères.
Arl. 0. Le paiement des créances frappées de saisie-arrêt ou d’oppo
sition, ne pourra avoir lieu que d’après les formes ordinaires.
NOUVELLES DE L’INDE ET DE LA CHINE.
On a reçu à Londres les journaux de Bombay du 16 novembre et on
considère en général comme satisfaisantes les nouvelles qu’ils renfer-
ment. Quelques journaux de Londres avaient annoncé que lord El-
phinstone. lord Arthur Haye et te capitaine Hardinge, parent du gou-
verneur général, avaient été assassinés à Cachemire. Cette nouvelle
est heureusement démentie par le retour de ces officiers sains et saufs
à Siirila.
Les nouvelles de la Chine racontent les détails d’une escarmouche
qui a eu lieu entre les Chinois et les Portugais de Macao. Le motif de
cette affaire dans laquelle les Portugais ont eu le dessus, a été l’impo-
sition par ceux-ci d’un droit d’un dollar par chaque navire chinois en-
trant dans le port de Macao.
La situation des affaires commerciales dans l’Inde et en Chine pré-
sente peu de variation. Rien jusqu’à présent ne fait prévoir une re
prise des affaires telle que l’exigerait l’état de dépression de l’industrie
manufaclurière en Ecosse, dans le Lancashire et le Yorkshire. On es-
time à 90,000 maunds le produit de la la récolte de l’indigo.
NOUVELLES DU POKTU6AL.
On a reçu aujourd’hui à Londres des nouvelles de Lisbonne jus
qu’au 20. elles sont peu favorables à cause de la reine. Il parait positif
que le baron Casai a quilté le voisinage d’Oporto pour battre en re-
traite, et qu’il a renoncé à faire le siège de cette place. D’un autre côté
on annonce que Domsin marche sur Lisbonne.
FRANCE.
Paris, 29 décembre. — Le U janvier, le corps diplomatique doit pré*
seriter au roi ses félicitations, par l’organe d’un de ses membres. Le
disi ours qui sera prononcé dans celte circonstance par le nonce du
pape, est l’objet de négociations très actives entre le château et la di-
plomatie étrangère. Si le vénérable prélat passe sous silence le mariage
du duc de Mont pensier, événement de famille dont on a fait un événe-
ment politique, la cour des Tuileries s’en trouverait offensée ; et d’un
autre côté, rappeler ce qui a rompu l’entente cordiale.c’est s’exposer à
une nouvelle manifestation de l’ambassadeur d’Angleterre, dans un
moment où l’on cherche à renouer la bonne intelligence.
(.Commerce.)
— Duprez vient d’être nommé professeur de chant des jeunes prin-
ces.
HttLLANDE.
La Haye. 29 décembre. — Dans la séance des Etats-Généraux de ce
jour, il a été donné lecture d’un Message royal du 23 de ce mois, por-
tant que S. M. » chargé le ministre des finances de présenter aujour-
d’hui a la Chambre les projets de loi pour le budget biennal de 1848
et 1849.
Quelques instants après. Son Exc. le ministre des finances a été reçu
par une commission nommée à cet effet, et introduit dans la salle des
séances. S E. a présenté les projets de loi formant ensemble les diffé-
rents chapitres qui composent le budget des dépenses pour l’exercice
de 1848 et 1849 et le projet de loi formant celui des voies et moyens. Le
montant de ce budget est
pour 1846 de .... fl. 71.373.486,76'
et pour 1849 de . . . . 71,177.718,16,
Le ministre des finances a déclaré que les dépenses seraient couver-
tes par les voies et moyens et a démenti les bruits qu’on avait répan-
dus que les finances présentaient un déficit.
— ilullcitn de la boume «l’.Aniatteiduiu du 30 décembre, — L’es-
compte a donné lieu à quelques affaires en Intégrales dont le prix était
nu peu en hausse Dans les autres fonds hollandais il y avait peu d’af-
faires el variations.
Les Espagnols moins fermes avec Jquelques affaires dansles deux
sortes principales
Les Portugais avec beaucoup d’affaires en 5 et 4 0/0 étaient fort re-
cherchés.
Les Péruviens plus offerts.
BELGIQUE.
BncxEM.BS . 50 décembre. — Aujourd'hui mercredi, a eu lieu à Bruxel
es. chez M. le ministre dès affaires étrangères, une assemblée des in-
dustriels qui produisent la fonte et des industriels qui la mettent en
œuvre ; M. Dechamps a voulu entendre les deux parties.
- Le banquet d’adieu offert à sir Georges Hamilton Seymour par les
résidents anglais à Bruxelles auxquels s’étaient joints un grand nom-
bre de leurs compatriotes qui se trouvaient momentanément dans !a
capitale et d’aniri s venus tout exprès d’Ostende.de Liège et d’Anvers
a eu lien hier. Ce banquet était autant un témoignage d’affection que
de respect que les Anglais en Belgique voulaient offrir au réprésentant
de leur souveraine près de notre cour. Pendant le grand nombre d’an-
nées qu’il est resté accrédité à Bruxelles, sir Hamilton Seymour s'est
montré digne de la grande nation qu’il représentait et il a su se faire
est im< r des Belges et des Anglais par l’affabilité exlrême de ses maniè-
res et la dignilé et le caraclère d'élévation au coin de laquelle sa con-
duite à toujours été marquée daus sa vie privée comme dans ses rela-
tions publiques. Son départsera vivement regretté par tous les rési-
dents anglais, qui perdent en lui un ami el un protecteur puissant.
SÉHAT.
Le Sénat a adopté hier le crédit provoire pour le département des
travaux publies, et a voté d’urgence ta loi relative à la sortie desétuu-
pes.
La discussion générale a été ouverte et fermée sur le projet relatif
à l'exportation du sucre brut de bel terave, et sur le budget de l'inté-
rieur. La discussion des articles a été renvoyée à demain.
ANVERS , SI DECEMBRE.
A l'occasion du NOUVEL AN le Précurseur ne paraîtra
pas demain.
Ce matin à 7 heures le thermomètre marquait 9 3/10“ au-dessous de
zéro. A onze heures il marquait 8“
La navigation se trouve interrompue.Les navires au bas de la rivière
devront hiverner soit à Breskens, soi! à Terneusen.
— Tous les meuniers de la ville et des environs viennent de s’enten-
dre pour supprimer les étrennes qu’ils accordaient aux boulangers,
leurs clients. Il ne font en ceci que suivre l’exemple donné par les bou-
langers eux-mêmes, qui ne peuvent qu’applaudir en voyant suivre la
résolution qu’ils ont courageusement pris les premiers. *
— Le Conseil Communal dans ses séances des 21 et 28 novembre
dernier a décidé qu’une partie des bouchers, qui ont leurs étaux au
Marché au Bétail.à désigner par la voie du sort, occuperaient à dater
du U janvier les étaux de la Halle à la Viande de la Cité.Ce partage a eu
lieu et il a valu à la Cité un grand nombre des principaux bouchers
nous publions dans les aunonces leurs noms et les n“* des étaux qu’ils
occuperont.
— Les habitués de l'estaminet « le Nouveau roitelet.* rue de l’Empe-
reur, viennent d’ouvrir une exposition en faveurdes pauvres honteux.
— Tandis que nous racontions, il y a à peine deux jours, à nos lec-
teurs le vol qui vient de se commettre à Heyst-op-den-Berg. un méfait
de la même nature se commettait à deux lieues d’Anvers
Une ferme siluée entre Calloo et Liefkeri'-hoek. habilée par des vieil-
lards et deux domestiques a été envahie par plus de vingt individus
déguisées, qui après avoir maltraité la femme et porté plusieurs coups
de couteau à l’un des domestiques ont entièrement pillé la maison. —
La justice informe.
— On écrit de Rooiers, 29 décembre :
La location des droits d’estampillage des toiles exposées à notre
marché a eu lieu hier après-midi : elle a été adjugée pour 1847 au prix
de 3130 fr., soit 300 francs de moins qu’en 1846.
— Avant-hier 29 septembre, a eu lieu à Dordrecht, l’exécution à mort
par la pendaison, de quatre malfaiteurs, condamnés pour vol avec cir-
constances aggravantes. Le cinquième, leur complice, a été attaché*
la corde au cou, à la potence et a reçu la peine du fouet.
— Le Moniteur publie le relevé des articles, bureau restant, déposés
dans les stations pendant le mois d’octobre 1846, et non réclamés à la
date du D« décembre courant
— On a de nouveaux malheurs à déplorer par suite de l’imprudence
des jeunes gens qui se livrent à l’exercice du patin Dans toutes les lo-
calités on signale des accidents semblables. Dimanche dernier, deux
jeunes gens de 17 à 20ans ont péri sous la glace près de Saint-Trond.Its
étaient l’unique soutien de leur mère.
— M. [.ambition, échevin de Liège, vient, assure-t-on, d’envoyer au
Roi sa démission.
— Les fabricants de clous de la province de l.iége viennent d’adres-
ser à la chambre des Représentants une pétition pour réclamer une
réduction du droit sur les fontes étrangères, en adoptant les bases
modérées que la chambre de commerce a soumises au gouvernement.
— On écrit de Maeslricht, 28 décembre :
« Aujourd’hui on a commencé à l’Ile des Cochons (lerritoire néerlan-
dais les travaux de construction du canal latéral à la Meuse entre
Liège et Maestricht. Cette nouvelle construction, en donnant du tra-
vail à no grand nombre de bras inoccupés, vient fort à point dans
celte mauvaise saison, où divers métiers et professions chôment force-
ment. »
— Nous apprenons que l’administration de la Société Cockerill à Se-
raing, réunie en conseil général, a décidé que son directeur, M Pas-
tor. se retirerait de la réunion des directeurs et propriétaires des
hauts-fourneaux.
— MM Varidenbosche frères et Janssens, fabricants de sucre à Tir-
lemont, viennent d’augmenter le salaire des ouvriers qui travaillent
dans leurs établissements, et dont le nombre est d’environ 500
Nonobstant cet acte d’humanité, ces messieurs font faire des distri-
butions de pains.
— Un accident très-grave a eu lieu, dit-on. samedi, sur le chemin
de fer de Glascow à Edimbourg, ligne forl malheureuse depuis quelque
temps Nous manquons de détails jusqu’à ce moment. (Express.)
— Nous lisons dans le Phare de la Loire :
» Le coup de vent du 23 a sévi avec bien de la rigueur sur nos côtes ;
de toutes parts, nous recevons avis de sinistres. Parmi cette liste déjà
trop nombreuse de navires désemparés, avariés ou jeté* à la côte, la
perte la plus déplorable est celle du Monle-Christo. venant de Batavia à
Nantes, avec une chargement de caféel indigo, d’une valeur de 230,000
francs.
» Sorti cetfe année même des chantiers de M. Baudet, à Paimbœuf,
le Monte-Chrislorn était à son premier voyage II avait une courte tra-
versée, et le capitaine Collet, qui le commandait, pouvait se féliciter
de loucher si vite au port, lorsque la tempête est venue briser son na-
vire presque à IVmbouchure de notre fleuve, et engloutira la fois dans
les flots son second,six hommes de son équipage et lui-même.
» Il y a des existences de marins qui sont marquées d’uu signe fatal.
Au mois de décembre 1844, dans la nuit du 19 au 20, un de ces redou-
tables coups de vent qui signalent trop souvent l’hivernage dans cette
île, éclata sur notre-colonie de Bourbon Aussitôt, l’habile et prudent
capitaine de port de Saint-Denis, M de Saint-Maurice, donne aux na-
vires en rade le signal d’appareiller. Parmi ces navires, i! s’en trouvait
un. VAmphilrite. tout chargé et prêt à faire voile pour Nantes : il appa-
reilla avec les autres. Le coup de vent passé, tous reviennent au mouil-
lage. VAm/ihilrile seule manque à l’appel, et depuis, ou n’a plus en-
tendu parler ni du navire, ni de l’équipage.
» L'Amphitrile était commandé par le capitaine Collet. »
— Ou sait que les partisans du magnétisme prétendent qu’ils peu-
vent entreprendre les opérations chirurgicales les plus douloureuses*
sans que le patient endormi en éprouve la moindre sensation. On vient
de pratiquer à l’hôpital d’University Collège à Londres, deux opéra-
tions sans que les patients aient éprouvé la moindre douleur; le chi-
rurgien. M Lésion, ne s’est pas servi pour cela du magnétisme, mais
de l'influence delà vapeur d’éther L’une de ses opérations était l’ampu-
tation d’une jambe et l’autre l’extraction del’ongle du gros orteil. L’o-
pérateur se servit d’abord d’un appareil pour étourdir le patient par
par la vapeur d’éther, et l'opération fut ensuite promptement exécutée
avec Ici plus grand succès. Ni l’un ni l’autre des deux patients, en re-
venant à lui ne se doutait de ce qui lui était arrivé. Il paraît qu’on avait
déjà employé en Amérique la vapeur d’éther pour des opérations moins
importantes, telle que l'extraction des humeurs.
— A l’inondation a succédé à Rome un froid excessif, accompagné
vent et qui se coche contre la tempête ! si. en un mot. on retrouvait le roi,
ne fut-ce qu’une heure, c’eût été une joie inespérée, nue grande joie ;
mais non, l’homme au froc qui devrait être consigné à la porte de ce
conseil suprême se montre plus volontaire que jamais dans cette fière
assemblée, en s’écriant-comme dans les quatre premiers actes ; — Tu
n'es pli.s roi ! Et cette fois encore cet homme est écoulé ; cette fois en-
core les capitaines se troublent, les consciences hésitent. Innocent 1JI
est triomphant ; c’en est fait, la colère d • Philippe-Auguste, c’eut le']
coq qui chaule, gallus Cantal. — Philippe-Auguste est perdu. Heu- ,
reusement (c est le mot) Agnès de Méranie s’est empoisonnée ; elle
arrive mourante, et elle expire aux pieds du moine ! Ab 1 vous I
espériez encore, en ce moment, que l’orgueil féodal se ferait jourenfiut i
Mais cet espoir sera encore trompé, l'âme de ce Philippe-Auguste est
unu tombe ou rien ne remue î Comprenez-vous en effet tjue celle puu- !
vre Agnes, cette victime du fanatisme monacal, celte femme adorée :
du roi sou mari, s en vienne là. haletante, mourante et qu’elle cuire
en agonie, au milieu de toutes ces épées nues, sans qu’un mot de châ-
timent et de vengeance s éieve sur te cadavre de cette martyre? Sovez
sûrs que si, en effet, au lieu d’aller mourir obscure et résignée au châ-
teau de Poissy, Agnès de Méranie fût morte par le poison, en présence
du légat d Innocent III et des feudataires de la couronne de France
l’Europe n’aurait pas attendu jusqu’au siècle suivant, pour voir le
pontife de Rome, outragé parle roi de France, venir implorer sa pro-
tection à genoux dans le comtal d’Avignon !
Voilà toute cette tragédie ; elle a commencé royalement, par de très
beaux vers ; touchantes paroles, amour naïf, beau style, dialogue vif
passions généreuses ; tant que le moine né parait pas, Philippe-Au-
guste est un roi. Agnès de Méranie est une femme digne qu’on faillie
et qu on la plaigne, mais ce moine détruit tout ce qu’il touche. Ce
n est pas un hoimme, c’est un fantôme ; ce n’est pas une terreur, c’est
un rêve : Le grand inquisiteur, dans la tragédie de Schilder (Don Car-
los), ne parait qu’une minuit-, el il est terrible ; ce moine vous fatigue
dosa présence, et l’on finit par s'habituer si vite à cet homme, que
1 on ne oompreud plus qu’il puisse faire peur à personne.Dès le second
acte, i nuercl de ce récit dramatique commence à t’effacer; à lacté
suivant, il reparaît pur intervalle, quand se montre une vraie douleur;
puis tout s en va, tout disparaît ; trop heureux encore sommes-nous
de Retrouver ça et la quelques lambeaux d'une belle el sincère poésie.
Evidemment M. Ponsurd s’est perdu ceLte fois, par le souvenir de
son succès passé ; ce grand succès, ce fabuleux triomphe fa troublé à
ce peint qu il n’a pas encore retrouve cette liberté d’âme si nécessaire
au poète qui voit immédiatement devant lui. pendant qu’il marche,
sans .s’inquiéter d’assurer chacun de ses pas ; de là des préoccupations
sans fin. un style de plusieurs tons, un malaise immense, des retours
inattendus, des répétitions malhabiles, des arguments à perte de vue,
dans lesquels ii y a autant à prendre qu'à laisser, des disputes théolo-
giques trop vides pour être intéressantes, trop longues pour n’èlre
pas frivoles et en dernier résultat cet affaissement complet d’un dra-
me qui se meurt, faille d’intérêt, de vérité, de vraisemblance, de di-
gnité morale, et sortooL faute de passion pour l’alimenter. C’est un
magnifique naufrage, mais enfin c’est un naufrage; oh s’en relève
quand on a fait Luaèce et quand onja écrit les grands passages d’Inès
de Méranie.
Il faut dire aussi que la pièce n’est pas jouée aussi heureusement
qu’elle eût pu l’étre ; les acteurs ont partagé à leur insu le trouble du
poète. Certes, ce n’est pas l’intelligence, ce n’est pas le talent, ce n’est
pas le zèle, ce n’est pas l’étude, ce n’est pas l’envie de bien faire qui
ont manqué à Bocage, à M“>“ Dorval, c’est la voix, c’est la force, c’est la
santé. Dorval ! quel dommage ! Ce rôle d’Agnès pouvait sauver
même une tragédie plus mal conçue; mais ce rôle d'Agnès a été écrit
pour les cordes les plus sonores de la jeunesse; mais ce rôle d'Agnès
demandait avant tout un frais visage, un jeune sourire, un limpide
regard, une voix tendre et douce, ou geste ingénu, une sainte et
pieuse douleur ! La jeunesse ! la jeunesse ? Il n’y a que cela dans cet art
de la comédie ! La jeunesse ! elle seule a la physionomie de son âme!
elle sauve, elle encourage, elle inspire, elle protège, elle crée, elle aime,
elle pleure, elle se passionne! La jeunesse embellit la couronne, elle
pure les haillons La jeunesse seule sait vivre et sait mourir, comme il
faut vivre, comme il faul mourir.
Certes, c’est une belle lutte celte lutte de Mme Dorval contre l’age
mur, contre sa voix brisée, contre ses habitudes anciennes, contre son
triomphe le plus récent. Marie-Jeanne clapotant dans les hauteurs fan-
geuse de la Bourbe pleine d’enfants exposés. Mais, en fin de compte,
tous ces efforts ne valent pas la fleur à demie épanouie de la vingtième
année entourée de ses perles naturelles! De la une grande gène, une
irritation cachée, une grande comédienne qui se sent mal à l’aise, un
peuple qui voudrait et qui ne peut pas l’applaudir ; el les fines parties
de ce drame frêle, élégant et. sans force , disparaissant brisées dans
ce double effort d’un rôle indiqué avec lin art parfait et qui périt fiute
d’un peu de souffle, faute d’uu rien, ce je ne sais quoi dont l’absence
vous laisse,comme dit Senèque, meererts ac landaus attristé et applau-
dissant !
Jet.es Jakik,
Frwismatiitie <2u Grand Concert,
TOC AU ET INSTRUMENTAI, ,
Qui. sera donné par la société de chant les jeunes barbes, concurrem-
ment avec quelques artistes de premier rang. duns lasalle de concert du
cerceede l’union, lundi i janvier 1847, à 7 1/2 heures du soir.
Première partie.
1” Prière de l’opéra Charles PI, chœur, (F. Halevy). — 2“ Romances
chantées par M. Bourdais lr ténor du théâtre royal d’Anvers. — 3“
Premier concerto pour violon, par M. J. Vander Plassche (Debériot.)
4» Romances chantées parM1»» Bianca. forte chanteuse du théâtre royal
d’Anvers. — 5“ Grand air du Siège de Corinthe, chanté par M Salsman,
(Rossini). — 6“ Duo de la Reine de Chypre, chanté par MM. Bourdais et
G“« Jansen, (Halevy). ‘
Ociixlènie partie.
1» Le Repos, chœur, (Kreutzer). — 2“ Air de Joseph, chanté par
M Bourdais, (Mehul) — 3“ Souvenirs de Belliui, pour violon, exécuté
par M J Vander Plassche (J. Artol). — 4" Air de la Favonle, pour bary-
ton. chanté par M. F. E Williot (Donizelti). — 3» Grand trio de Robert
le Diable, chaulé par M1»» Bianca et MM. Bourdais eLL. Salsmaus (Meyer-
beer). — 6“ Le Soir, chœur (Ph. Dîneur.)
Pendant la panse il sera fait une quête au profit de quelques ména-
ges nécessiteux.
Théâtre royal.
Jeudi. 31 décembre : Relâche.
Vendredi. 1* janvier. — Abonnement courant. — On eomm. à 6 l/2.h.
Les Mousquetaires de la Reine, op -coin en 3 actes et à grand speet.
Théâtre de* Variétés.
A l'occasion de la nouvelle année, il y aura Bal, le jeudi 31 décembre,
donné par la Soeiété de Rhétorique Jung en Leersugtig.
â.'ifié.
Jeudi. 31 décembre, à l'occasion du nouvel an :
GRAND BAL, à la Grande Salle.
TRtX D'ENTRÉE : Fr. * par cavalier ; rc. *-5® par dame, pour les
cartes prises avant 4 heures le jour du bal.
Le soir toutes les cartes se payeront indistinctement le prix de celte
pour cavalier.
i Le bal couwaencera à 9 heures. |