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Lundi 1 et Mardi 2 Janvier.
1883. — Quarante-huitième année. — N0 I et 2,
Lundi I ü Mardi 2 Janvier.
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B... 7.40, 9.15 B., 9.50, 1.15, 3.54, 4.45. 6.50. 7.28 E., 9. — Ninove, Grammont, Loseinos,
Ath (par Bruxelles-Nord) 5.15.10.50 B., 12.15, 3.54,6.50 E. — Bruges, Oatende (par Malinet)
6.40,0.50,12.15,3.54, 4.45 3.; (par Brumlles) 5.15, 6.50,7.40 3., 9.50, 10.50 3., 12.15.10.15 E.,
8.15 B., 3.54, 4 45. — Courtrai. Mouscron, Tournai, Lille 5.15, 9.50,12.15, 3.54, 4.45. - - Calai»
12.15, 4.45 B.. 1« et 2* cl. — Tirlemont, Liéga at Vervier» 5.15, 9.15 3., 12.15, 1.15 3., 3.54,
4.45 3., 5.55.— Landen 5.15, 9.50,12.15,4.4a E., 5.55,6.50 3. - Spa 5.15, 9.15 B., 9.50,12.15,
4.45 3.— Allemagne 5.15, 5.40 3., 9.15 3., 9.50, 12.15, 4.45 3., 10.15 3. — Boom 6.42, 8.25,
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Boom 7.05,8.55,11.30, 5, 8.15. — De retour à 4.50,7.55, 10.40, 2.50, 6.45. — D’Anvers à Secka-
ren, Cappollen, Calmpthout, Esschen et Roosendaal 6.08,7.20 3., 7.47,10.08,10.20, 2.30,3.17 3.,
6.10, 8.14. Pour Rotterd., La Haye et Amsterd. 7.20 3., 10.20, 3.17 3., 6.42,8.14. Pour Rct-
terd. et La Haye en outre, 6.40 et 8.14 soir.— De Bruxelles à Anvers 5.27, 6.17 3.,7.22,8.033.,
9.10 3.,9.53,10.50 3., 12.053,12.45, 2.40 3., 3.40,4.34, 4.59 3., 5.42 3., 6.03, 8.05 3., 9, 103.,12.
P. i. DELA MONTAGNE.
piaboteur-gèrawt.
BUREAUX : Rua db l’Amman, 1, bt
Pla.cs dü Musée, Anvers
10.55,1 06, 1.35, 5.02, 6.40, 7.10. — Aerschot, Louvain, 7.08, 9.25. 1.35,5.02, 7.10. — Ottigniss
Fieu rus, Lodelinsart, Charleroi, 7.03,1.35, 5.02. - Berzee, Waleourt, Marienb., Vircux, 7.08,1.35
~ Diast, Kasseit, Maastricht, Aix-la-Chapelle 7.08,9 25,1,35 , 5.0*. — Hérenthals et Turnhout
UGNeVaNVKRS-GLADBACH. — »’Anvers pour Hérenthals, Moll, Neerpelt, Ruremonde,
flladbach. 6.13,1.06, 6.40.
ANVERS (Est) A GAND (par Boom 5.50, 8.27 mat., 1.23, 4.50,7.23 soir.
LIGNE D'ANVERS A CONTIGH. — D’anveus (Sud) pour Hohoken, Wilryek, Vieux-Dieu
Contich et Lierre 5, 8.13,9.25 h. matin, 3.15, 7.05, 8.45 h. soir.
PAYS DE WAKS. — D’ANVKRS pour Gand 7.12, 8.553., 10.55, 2.05, 3.45 K., 5.10 7.30.
— De GaND pour Anvers 4.25, 7.05. 8 3„ 9.25 B., 10.50.2.20, 4.15 B.. 5.25 3., 7.19.
BATEAUX A VAPEUR. — Du 22 Novembre 1882 au 31 janvier 1883. — d‘ANVERS pour Ru-
pelmnndeet Tamise 3 h. — De tamise nour Rupelmonde et Anvers 7.15 h. — d’anvers pour
Rupelmonde 11 h. m. — De rutelmonde pour Anvers 12.30. — Les Dimanches et jours de fête
de Tamise pour Rupelmonde et Anvers 7.30 et 12.30 h. — D’Anvers pour Rupelmonde et Tamise
10 et 3 heures. *
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ouverts de 9 h. du matin à 6 h. du soir.
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mètre. — Lee Utree ee paient cT après Vtenace
fu’ilt occupent. On ne peut garantir lee datu
d’ineertione.
Associaion libérale et constitutionnelle
d’Anvers,
Le dépouillement du scrutin pour la nomi-
nation cU six membres au comité central a eu
lieu dinnnciie, à 3 heures.
Voici Jb résultat :
"Billetins constatés, 165
» nuis, 22
» valables, 143
MM.de WAEL . , .
PAUL GUNTHER.
iEAN EVERAERTS
VAN DEN NEST
•1. TELGHUYS. .
VANDERSCHOOT.
141 voix.
131 »
130 »
129 »
129 ' »
81 »
RiSUMÉ POLI/nQUE
Nous dmnons ci-dessou- des détails circonstan-
ciés de lanort de M. Gambetta, qui a causé une
émotion i considérable tant en France qu’à
l'étrangei
Les jounaux français ont paru encadrés de noir.
Nous résunons comme suit les appréciations de
ceux qui îous t,ont parvenues :
Le Voltxvre.— « La nouvelle fatale nous ar-
rive. La Jrance vient de perdre son plus grand
cttoyer., k République son plus vaillant serviteur,
Gambe tù est mort.
* Ah ! iue le vide laissé par cette mort va paraî-
tre grand; c’est maintenant que tous les républi-
icains, indstinctement, vont ressentir la perte im-
mense qu vient d’éprouver la patrie, cette patrie,
qui, à un moment critique de son histoire, s’était
incarnée ans ce grand homme que nous pleurerons
longtemp. *
» Il n’et plus, on verra ce que valait Gambetta.»
La France. — « L’homme d’Etat éminent, le
puissant thlète en qui se sont successivement per-
sonnifiée la lutte contre l’empire, — la Défense
nationale — la résistance aux entreprises de la
réaction aonarchique,vient de succomber. M. Léon
«ambetti est mort.
» C’est m événement d’une portée si considérable
quenousne voulons point en examiner aujour-
d’hui les conséquences. Nous attendrons pour le
faire qui les suprêmes honneurs aient été rendus
au grand orateur, et que la France se soit inclinée
devant sin cercueil.
» La République se souviendra des éclatants ser-
vices de H. Gambetta. Ce passé, si près de nous, et
qui sembe pourtant être déjà de l’histoire, revivra
dans la mémoire de tous.
• On reverra Tardent tribun du procès Baudini;
le patriote qui, après Sédan, après Metz, après Pa-
ris, n’avait point désespéré de la fortune ; le chef
de l’opposition qui sut grouper les forces de tout un
parti et déjouer lescomplots des réactions réunies.»
La Presse.— « La France vient de perdre un de
ses plus grands citoyens. Pour aujourd’hui nous
sommes tout entiers à la perte que vient de faire
la France. Les adversaires même de la politique de
Gambetta doivent reconnaître qu’il a, rendu à la
République d’immenses services et qu’ il pouvait lui
en rendre encore d’aussi grands. »
Le Télégraphe. — « A l’aube de, qg83, u.L im-
mense deuil a frappé le parti républicain, la France
entière : Léon Gambetta est mr>rt
» Sa jeune vie, — si longue, pourtant par le la-
beur qui Ta remplie, — av^t été consacrée avec
un dévouement passions à la défense et au
relèvement de la patri * française. Cette patrie
gardera le souvenir renconnaissant des services
qu’il lui a rendue, ce que Gambetta lui avait
donné de sa sève, <}e SOn activité, de sa puissance!,
elle le lui rendra en gloire.
» Comment na pas regarder avec douleur cette
large place vide en notre avant garde républi-
caine ?
» Laissons les erreurs passagères, les fautes ac-
cide’jitel'.es. Rappelons ce que Gambetta avait su
faire e.ux jours où la France était envahie et dé-
sorganisée.
■» Et songeons à ce qu’il aurait pu faire, — des
circonstances exceptionnelles devaient se produire
ide nouveau au dedans ou au dëhors, - _ avec ja
république constituée'et forte.Malgrè ’,esdéceptions
da Tannée qui vient de finir par ce deuil si cruel
Gambetta restait toujours Thorime désigné pour
nous rallier tous aux jours d^ la patrie eu danger.
» Oui, cette perte est inf,;ommensuraj)]e qu= jes
services que la France Gcait encore en droit d’at-
tendre de Gambetta s^nt immenses. Mais, enfin, la
patrie est plus grande qu’aucun de ses enfants. Eux
passent ; elle, impérissable, demeure.
« Ce qu’a é*£, ce qu’a voulu, ce qu’a fait Léon
Gambetta, D'ous le savons tous, et ce souvenir même
trace au pr^rti républicain sa conduite. »
Tous >.es journaux anglais publient des articles
dans le squels ils expriment les regrets les phs
vifs a7 j gUjet de cette fin inattendue.
Ug Times croit en outre que cet événement est
SU? ceptible de déranger l’équilibre européen.
Le Daily News manifeste l’espoir que la Répu-
blique, malgré la perte de son plus fort appui, la
République demeurera fermement établie.
La Gazette de Cologne, dans une correspon-
dance télégraphiée de Paris, caractérise les con-
séquences de la mort de M. Gambetta, par cette
phrase : « Gambetta est mort, mais les gambettistes
liai survivent. » Selon la feuille rhénane, le dé-
ifunt organisateur de la Défense nationale devait
en grande partie sa popularité aux idées de la
revanche et du recouvrement de l’Alsace-Lor-
raine, idées dont il était l’incarnation. Pourtant
■sa mort n’amènera pas de changement dans la poli-
tique étrangère, et ce serait une faute que de croire
que la politique de la revanche cessera ; M. Gam-
betta y était plutôt entraîné qu’il n’y entraînait lui-
mème. L’Allemagne a peu gagné par cette mort. »
Quant à ia politique intérieure, la Gazette de
Cologne dit qu’il est difficile de prévoir quelle in-
fluence y exercera la mort de M. Gambetta.
Un conseil des ministres français, tenu dans la
soirée d’hier, a décidé que les funérailles de M.
Gambetta auraient lieu aux frais de l’Etat.
La République française a reçu de tous les
coins de la France des télégrammes de condoléance
à l’occasion de la mort de M. Gambetta.
Le président de la Chambre de Roumanie a an-
noncé, en séance, hier, la mort de M. Gambetta. Il
a dit que la Roumanie partageait le deuil de la
France.
Un député de Imposition a terminé l’éloge ’
M. Gambetta par le cri de vive la France. •7
La Chambre entière a applaudi. .
Mort de M. Gambetta.
Une foudroyante nouvelle nous est arrivée
hier de Paris : M. Gambetta est mort.
C’est dans la soirée de dimanche que la crise
finale s’est déclarée. A 9 heures, le docteur
Lannelongue, mandé en toute hâte de Ville
d’Avray, constate une grande aggravation
dans l’état du malade qui, malgré les soins les
plus empressés, a succombé quatre heures
après.
Ce dénouement fatal a produit une sensa-
tion d’autant plus profonde que la situation
du patient, d’après les derniers avis des mé-
decin?,, était loin d’être désespérée.
La France a reçu de lugubres étrennes.Par
’.îT'blessure qui vient de lui être faite, elle
perd le plus pur de son sang. Ce n’est pas seu-
lement une de ses gloires qui vient de s’étein-
dre, c’est une partie de ses entrailles que la
mort vient de dévorer, et au-dessus du déses-
poir de la famille, des plaintes des amis, des
patriotes, au-dessus des regrets qu’inspirera
aux indifférents eux-mêmes cette fin prématu-
rée, planera le gémissement de la mère, qui
pleure son enfant parce que c’est son enfant.
Né à Cahors, le 30 octobre 1838, Léon Gam-
betta exerça tout d’abord la profession d’avo-
cat. Son premier triomphe date du discours
dans lequel il flétrit, avec une élévation et une
impétuosité de langage qui le firent comparer
à Cicéron, le crime du 2 décembre. Dès ce
jour l’avocat s’effaça devant l’homme poli-
tique. Le Palais ne suffisait plus à cette élo-
quence aux larges ailes. En 1869, élu simul-
tanément à Marseille et à Paris, il opta pour
Marseille et entra à la Chambre, où il devint
d’emblée le chef du parti démocratique et
où il prononça successivement plusieurs
discours qui eurent un prodigieux retentisse-
ment.
Déjà la France ne jurait plus que par Gam-
betta, lorsqu’éclata la guerre de 1870 qui eût
abouti à la déchéance de la nation, si le jeune
tribun n’avait relevé son drapeau souillé et
improvisé une résistance qui frappa l’Alle-
magne d’admiration. L’armée ennemie cernait
Paris, les communications avec les provinces
étaient interrompues, un découragement in-
tense régnait partout. Ce fut à Gambetta, alors
membre du gouvernement du 4 septembre en
qualité de ministre de l’intérieur et de laguerre,
que fut confiée la mission de ranimer le cadavre
de la patrie. Il franchit en ballon les lignes
d’investissement. Il descendit à Montdidier,
d’où il gagna Amiens, Rouen, Tours, lançant
proclamation sur proclamation,triomphant de
l’indifférence des uns, du mauvais vouloir des
autres, s’imposant aux chefs militaires par son
intrépidité et galvanisant les masses par sa
parole ardente. Bientôt des armées furent
ganisées, et la victoire de Coulmiers
instant espérer un revirement, que la
tion trop puissante des forces aile"
dit impossible. L’empire s’était ? Napoléon
avait rendu son épée intac*
avaient honteusementr- itel6iLa République
tomba, mais grâce^ A Gambetta, elle tomba
avec honneur, ^ face en avant et tenant à
la main le *
ment ini’L.ù
La
-ronçon de son glaive glorieuse-
.dictature de Gambetta prit fin avec le
’.raité de paix qu’il refusa de voter. Son pre-
mier acte public important, après ia guerre,
fut l’allocution qu’il prononça, le 14 juillet
1872, à la Ferté-sous-Jouarre, dans un ban-
quet or&anisé en commémoration de la prise
de la Bastille, et où il préconisa l’inauguration
d’une politique de concorde, couronnée par
l’amnistie.
En février 1874, il prit l’initiative d’une in-
terpellation sur la politique intérieure du ca-
binet de Broglie. Interrompu par M. Rouher,
qui eut l’imprudence de mêler à la défense de
son parti le souvenir de la révolution du
4 septembre, il s’écria ; « Il est des hommes à
qui je ne reconnais ni titre ni qualité pour de-
mander d*vg comptes à la révolution du 4 sep-
tembre ; ce sont les misérables qui ont perdu
France! » Et sur un rappel à l’ordre du
président, il riposta : « Il est certain que l’ex-
pression que j’ai employée renferme plus
qu’un outrage, c’est une flétrissure, et je la
maintiens ».
Après avoir été un des plus redoutables ad-
versaires du ministère Buffet,Gambetta.élu en
1876 par le XXearrondissement de Paris, créa
le groupe de l’Union républicaine, après avoir
vainement essayé de fusionner les diverses
fractions de la gauche.
Le 16 mai. M. Jules SimOD, Congédié par le
maréchal Mac-Mahon, donna sa démission
avec ses collègues. Le lendemain, tandis que
le cabinet Broglie-Fourtou se constituait à
l’Elysée, Gambetta enleva d’autorité un ordre
du jour, le fameux ordre du jour des 363, qui
spécifia que la Chambre n’accorderait sa con-
fiance qu’à un ministère « libre de son action
et résolu à gouverner suivant les principes
républicains. »
C’est presque immédiatement après que
Gambetta prononça ces paroles, dont l’événe-
ment a fait une prophétie: “Partant 363,nous
reviendrons 400, » Le Sénat venait, en effet,
d’accorder au cabinet la dissolution de la
commissions les plus diverses, sans cesser de
confondre les spécialistes par la netteté de ses
aperçus et l’étude approfondie qu’il avait faite
de toutes les questions qui lui étaient soumises.
Ilj est mort sans avoir pu achever son œuvre
politique et économique. Son parti saura-t-il
la continuer ? Aura-t-il assez de jugement et
deforce pour comprimer les ambitions particu-
lières, pour étouffer les ferments d’anarchie et
s’unir d’autant plus étroitement que le coup
qui Ta frappé est plus rude, que le vide laissé
par le déficit est plus alarmant ? Il est bien
difficile de répondre aujourd’hui à cette ques-
tion. La perte est si imprévue et si immense à
la fois qu’il semble que latne de la Répu-
blique s’en soit allée, qu’elle ait exhalé avec
le dernier soupir de Gambetta tout ce qu’elle
avait de chaleur et de vie.
On n’avait, jamais soi-gé que Gambetta pût
mourir. Il est de ces hommes, en effet, qui sont
si visiblement marqués du sceau des grandes
destinées, et dont l’œuvre revêt à un tel point
le caractère d’une mission, que leur dispari-
tion avant l’heure se présenteà l’espritcomme
un non-sens, un sacrilège de la nature. Léon
Gambetta était un de ces hommes. Il a été
frappé dans la fleur de sa jeunesse, dans la
maturité de son talent et de son patriotisme.
Les derniers moments de M Gambetta.
Samedi matin, MM. les docteurs Lanneloogue et
Siredey, en arrivant aux Jardies, ont trouve leur
client extrêmement agité : fièvre intense, douleur
persistante au flanc droit. M. Gambetta ne cessait
de se plaindre, et était tourmenté par une soif
ardente.
D’après l’avis des médecins, on avait couché le
malade sur un matelas en caoutchouc-rempli d’eau
tiède, non pour conserver au corps une tempéra-
ture convenable, comme on Ta dit, mais pour éviter
la mortification des chairs fatiguées par le decubi-
tus dorsal.
Tous ces symptômes avaient pour conséquence
immédiate l'ajournement définitif de l’opération ;
pour inciser l’abcès, en effet, il aurait fallu prati-
quer sur la paroi abdominale droite une incision
d’au moins 12 centimètres de long, incision faite
parallèlement à l’arcade crurale. Cette arcade est
fermée par un épaississement de l’aponévrose du
grand oblique, muscle placé sur les parties latérale
et antérieure du ventre.
L’arcade crurale ou fémorale est tendue à la
manière d’une cord8 qui répond au fond du pli
de l’aine et établit, une limite entre l’abdomen et
la cuisse ; elle est un peu concave du côté du
ventre.
Porter le bistouri dans cette région à travers une
masse épaisse de graisse était évidemment témé-
raire. Maie enfin , les médecins consultants auraient
pu employer Cette tentative suprême.
Guo.i, qu'il en soit, M. Lannelongue, toujours in-
déLiH, quitta Ville-d’Avray à six heures et demie
<iù 'matin.
Quand il revint, dans l’après-midi, les symptômes
étaient de plus en plus alarmants ; la région malade
n’était plus boursouflée par le pus; il y avait eu
affaissement subit.
Plus de doute. L’inflammation- pyogénique, au
lieu d’être circonscrite,s’étendait, sans limites tra-
cées, dans toute la fosse iliaque, et allait envahir
tout le système circulatoire.
Déjà le frisson, indice précurseur de Tintroduc-
tion au pus dans le sang, se manifestait à intervalles
irréguliers.
Pour faire comprendre les accidents redoutables
causés par la pyohémie, oisons que le pus mélangé
avec le sang détermine par catalyse (ç’est-à-dfre
par simple action de présence), une altération des
substances Coagulables.
ëq même temps que le frisson, se produisaient
des sueurs froides. La langue était sèche, rouge, et
se couvrait, ainsi que les lèvres et les gencivet,
d’un enduit grisâtre ou fuligineux.
Cependant, M. Gambetta conservait toute sa con-
naissance.
M. L,nneîongue rentra à Paris à cinq heures,
après avoir déclaré que tout espoir était perdu.
A neuf heures et demie, ce praticien prenait le
train à la gare Saint-Lazare, et se rendait aux
Jardies,
Au chevet du blessé étaient assis MM. Emmanuel
Arène, Arnaud (de l’Ariège) et Etienne.
Le mal faisait des ravages effrayants; les frissons
redoublaient, la face était devenue terreuse, eada-
vérique ; sur la peau apparaissaient des plaques
bistrées. La poitrine était le siège de râles muqueux,
Thaleine offrait une odeur de pus. La plupart des
articulations étaient affectées de violentes douleurs,
à telles enseignes que le malade ne.pouvait faire un
mouvement sàfi3 pôhsser des gémissements plain-
tifs. ■
Le délire et le coma sont le dernier terme de
cette terrible affection ; à onze heures du soir, M
Gambetta était encore en pleine possession de lui-
même.
— Mes amis, disait-il, bon courage, je sens que
C’est fini. C’est bien fini.
M. Arène, désespéré, pleurait à grosses larmes.
A onze heures dix, partent de ia gare de Ville-
d’Avray : MM. Lannelongue, Emmanuel Arène,
Arnaud (de TAriège).
M. Arène sanglote.
— Quel malheur 1 s’écrie-t-il d’une voix entre-
coupée. Mourir ainsi, c’est épouvantable.
Le visage de M. Arnaud trahit une profonde
émotion.
Quant à M. Lannelongue, il est en proie à de
sombres réflexions. Sa figure est néanmoins im-
passible, mais le regard inquiet trahit d’amères
préoccupations. .
Quand ces messieurs arrivent à Paris, minuit
dix minutes, — cent cinquante personnes anxieu-
ses, les fidèles et les amis politiques du moribond
se précipitent autour de MM- LânneloDgue, Arène
et Arnaud- . , .
La fatale nouvelle se répand comme une trôinee |
paru, encadrés de noir, pour annoncer la terrible
nouvelle. La République française n’a pu que
publier l’avis de la mort, ainsi conçu :
Léon Gambetta a succombé cette nuit, à minuit.
La douleur de la sœur de M. Gambetta est déchi-
rante. .
M. Gambetta père, qui est à Nice, a été immédia-
tement prévenu.
On dit que M. Gambetta, dans son testament, a
exprimé le désir d’être enterré à Nice auprès de sa
mère.
L’autopsie a eu lieu hier dans la matinée. Le jour
des obsèques n’est pas fixé.
Le moulage de la figure de M. Gambetta a été
opéré quelques heures après la mort.
Une dépêche nous assure que les funérailles au-
ront lieu aux frais de TEtat.
Les personnes présentées ont été reçues en-
suite.
MM. les ministres et les grands officiers de
la maison royale, les officiers des maisons de
Leurs Altesses Royales étaient présents à la
réception.
Discours de M. le baron de Sélys-Longchamps
président du Sénat.
Sire, Madame,
Le Sénat présente à Vos Majestés l’assurance de
son inaltérable dévouement et l’expression de ses
respectueux hommages.
Dans son discours à l’Association libérale
M. Ed. Pecher a dit :
« Il y a dans l’histoire le parti de l’assassi-
nat — il y a le parti qui fait appel aux assas-
sins, qui les soudoie, les glorifie, les béatifie
même et gorge d’honneurs et d’or leurs héri-
tiers. »
Il importe de mettre en lumière cette vérité
historique. Elle est importante surtout lors-
que sa démonstration sort de notre histoire
nationale.
Ouvrons le livre remarquable de notre cé-
lèbre historien Théodore Juste sur Guillaume
le Taciturne. — A la page 353 chap. XVII
nous lisons.
» A Rome, en Espagne, même dans les
» provinces espagnoles et catholiques des
» Pays-Bas, l’assassin duTaciturne fut honoré
» comme un martyr. Des poèmes furent com-
» posés pour célébrer sa vaillance, et, dans
» les monastères, tandis que les outrages
» étaient prodigués au prince d’Orange, sacri-
» lége et incestueux, moqueur de Dieu et des
n hommes, le meurtrier était exalté comme
» un bienheureux rival de Phinus, juste exé-
» cuteur des décrets de son Roi,
» Philippe II se 'Montra reconnaissant en-
» vers la mémoire de celui qui, sèlon ses pro-
» pres expressions, avait « avec une si grande
» valeur ôté de ce monde feu Orange. »
» Il anoblit (4 mars 1589) à perpétuité les
» frères et les sœurs de Balthazar Gérard et
» leurs descendants ; en outre, il leur fit re-
» mettre, en terres et domaines, confisqués en
» Bourgogne sur le prince ri’Orange, la valeur
» de la récompense promise par l’édit de pros-
crintion. »
Cet édrit. de proscription signé en i579 p r
Philippe II n’était que la réalisation formelle
de la proposition faite par le cardinal Gran-
velle de mettre la tête du Taciturne au prix de
30,000 écus d’or.
L’exécution du crime fut confiée au prince
de Parme. (Page 262, chap. XÜ.) -. ...
Dans les souffrances de la torture Balthazar
Gérard avoua ses rapports avec le prince de
Parme, lé cordelier de Tournai et les encou-
ragements.qui lui avaient été donnés par son
confesseur, un jésuite de Trêves. (Page 349,
chap. XVI.)
Le Pape lui-même, Grégoire XIII, approuva
l’assassinat et envoya une lettre de félicita-
tions à Alexandre Farnêse, prince de Parme.
Ce ne fut qu’à la 5m# tentative d’assassinat
que le glorieux Taciturne tomba martyr de
son dévouement à la cause de la liberté de
conscience.
Le dominicain Timmermans, confesseur de
Jaureguy et l’instigateur de son crime,mourut
écartelé devant l’hôtel de ville d’Anvers, et
malgré son forfait le clergé lui décerna la
palme de martyr. C’est ce qu’atteste une ins-
cnptioü funéraire ën son honneur qui fut pla-
cée après ia capitulation d’Anvers en 1585.
« Le Pape Pie V, considéré comme un saint,
» dit M. Emile de Laveleÿe, dans son ouvrage
» Le Parti clérical en Belgique, avait préparé
» la St-Barthélémy. Il mourut, ajoute Témi-
» nent écrivain, sans assister à l’accomplis-
» sementde ses vœux. Mais dès la première
» année de son règne Grégoire XIII recueillit
» le fruit des travaux apostoliques de son
* prédécesseur. La Saint-Barthélémy eut lieu.
» Dans sa joie, le pape ordonna de chanter
» un ïe Deum, et en commémoration de ce
» triomphe signalé de l’Eglise, il fit frapper
» une médaille portant ces mots ; Ugonotorum
» stranges 1572, Gregorius XIII. Pont. Max.
» 1. (Massacre des Huguenots. 1™ année du
» poqtificat dq Grégoire XIII). .
» Puis, pâr ses ordres, le peintre Vasari
» exécuta au Vatican dans la Sala Regia, trois
» grandes fresques qui représentent les prin-
» cipaux épisodes de la Saint-Barthelemy.
» La Sala Regia est consacrée à la repré-
» sentation des triomphes de l’Eglise. Cesta-
» bleaux n’ont pas été eff *cés. Comme Je re-
» marque Stendahl le palais du Pape est le
» seul lieu du monde où l’assassinat soit pu-
» Iniquement glorifié. »
La démonstration historique est complète
et M. Pecher a été strictement véridique en
disant qu’il y a dans l’histoire le parti de l’as-
sassinat d’où descendent nos adversaires
d’aujourd’hui,
aire,
Les sentiments de profonde gratitude dont le Sé-
nat est animé envers le Roi sont dans les cœurs de
tous les Beiges, car le pays n’ignore pas que Votre
Majesté n’a pas de préoccupation plus constante que
d’assurer la prospérité de la Belgique et de conser-
ver à la nation l’intégrité de ses institutions consti-
tutionnelles,
La situation dü travail national est toujours l’ob-
jet de Votre sollicitude. Le réveil d’activité que nous
signalions avec bonheur, il y a un an, dans plusieurs
branches de l’industrie, s’est maintenu ; mais d’au-
tres, hélas ! sont encore en souffrance.
L’agriculture avait.à la fia du printemps dernier,
la perspective d’une incômparable récolte, qui de-
vait l’aider à traverser la crise qu’elle supporte si
courageusement. Les pluies persistantes et les
inondations ont déçu ses espérances.
Les populations savent que le gouvernement re-
cherche avec ardeur les mesur es à prendre en vue
de conjurer, dans la mesure du possible, le retour
de ces calamiteuses inondations. Votre Majesté
peut compter que le Sénat prêtera le patriotique
concours qui lui sera réclamé en cette ciconstance.
Sire, Madamô.
Nous sommes venus vous porter, avec une affec-
tion respectueuse, les souhaits que nous formons
pour que la Providence exauce les vœux de Leurs
Majestés.
Monseigneur,
Madame la Comtesse de Flandre,
Le Sénat éprouve pour Vos Altesses Royales les
mêmes sentiments que ceux dont il vient d’offrir
l’expression au Roi et à la Reine, car il connaît
votre attachement à la Patrie et votre sollicitude
pour toute œuvre véritablement belge.
Discours de M. Descamps, président de la
Chambre des représentants.
Sire, Madame,
En venant offrir, eù ce jour, à Vos Majestés,
l’expression de ses vcëuX et de ses félicitations, la
Chambre des représentants n’obéit pâs seule mer7
a un devoir consacré par l’usage : interprète de
sentiments de la natioDj elle saisit avec bopheu
l’occasion nouvelle d’afÔriüer au Roi, à la Reine, ;
la Famille royale, toute l’étendue de la i'-ecoima''*
sance, du dévouement et de larespectueuse affection
du peuple belge.
Ce peuple, Sire, qu’un demi-siècle de bonheur t i
de succès a si étroitement attaché à la Dynastie de
son choix, a eu la rare sagesse d’user constatnmeDi
avec calme et modération des libertés politiques
que iui avait largement garanties sa libérale Con-
stitution.
La sécurité dont le pays a pu jouir ainsi, sous 1<
règne de ses.deux premiers Rois, lui a permis <!<
développer, dans des conditions inespérées, les éié
ments de prospérité que la nature lui a si géné-
reusement départis.
Toutefois, ^Belgique ne pouvait utiliser tous le-
fruits de ses fdfcés productives qu’en cherchât!
pour son industrie, au delà de ses frontières, de
sources nouvelles et incessantes de travail. Poui
atteindre ce but et mettre son industrie à même d<
lutter avec avantage sur les marchés étranger
avéc les produits dés autres nations, elle devait, a1
prix de sacrifices énormes, faciliter ses agents il
production en créant des moyens nouveaux et éco
nomiques de transport et tout un organisme com
plet de circulation^ l’intérieur.
Ces sacrifices, consentis dans une mesure tro;
lar»e et trop précipitée peut être, ont momentané
meDt troublé l’équilibre du budget; mais, ainsi qu’on
Ta fait observer avec beaucoup de raison, la situa-
tion du pays reste excellente.et il suffira désormais
de mesure et de modération dans la répartition de
dépenses pour ramêtler proniptément nos finance
publiques à leur état naguère si prospère.
Sire, Madame,
Nous confondons dans un même sentiment d*7
respectueuse gratitude et d’affectueux dévouement
le Roi vénéré et la Reine modèle de toutes les
vertus.
Nous prions Monseigneur le Comte de Flandre ei
Madame la Comtesse de Flandre de partager, avt c
Leurs Majestés, nos souhaits les plus sincères et
les vœux que nous forifions pour le bonheur de la
Famille royale.
Discours de M. De Longé, premier président
de la Cour de cassa,lion.
faire régulièrement. Celui de la législature sur les
projets de lois annuels de finances qui servent de
base à notre contrôle, est en ce moment l'objet
d’études sérieuses, comme le prouve le rapport de
la section centraledelaChambre des représentants,
chargée de l’examen du budget-des voies et moyens
pour l’exercice 1883. M. le ministre des finances •
s’en occupe aussi activement, car une commission
a été instituée par lui à l’effet d’élucider certains
points se rapportant notamment à la formation du
budget de TEtat et aux conditions de son exameu
et de son vote par les Chambres.
Ces questions, qui se lient intimement à celle de
l’équilibre des budgets, dont le maintien est une
des conditions essentielles du crédit public, pré-
sentent le plus grand intérêt pour les finances du
Tout fait ainsi espérer, Sire, que l’année dans
laquelle nous entrons verra d’importantes amélio-
rations s’introduire dans le système financier de la
Belgique, déjà si bien organisé au point de vue de
Tordre et de la régularité.
Discours de M. Jamar, premier président de
la cour a appel.
Sire, Madame,
Que Dieu réserve au Roi, à la Reine et à la
Famille royale de longs et heureux jours ! C’est le
souhait de la Hation tout entière, et la cour d’appel
de Bruxelles vient aujourd’hui avec bonheur en
offrir l’expression à Vos Majestés et à Leurs Al-
tesses Royales.
La réalisation de nos vœux sera pour notre chère
patrie la garantie du maintien de cette ère de paix
et de prospérité qui s’ouvre avec le règne de Léo-
pold 1er, le sage et glorieux Fondateur de la Dynas-
tie, et qui se poursuit avec tant d’éclat sous le
règae de Votre Majesté.
Il y a un an, à pareil jour, la cour d’appel assu-
rait votre gouvernement de son concours le plus
dévoué à TeXécution de la loi du 30 juillet 1881. La
tâche était ardue, l’épreuve a pleinement réussi.
Grâce à l’augmentation de son personnel, la cour
d’appel a pu, pendant la dernière année judiciaire,
rendre près de sept mille arrêts en matière d’élec-
tions et de milice, et cependant elle peut affirmer
que l’expédition des affaires civiles et correction-
nelles, déférées à à sa connaissance, n’a subi aucun
trouble sérieux.
Sire, l’année 1883 verra l’inauguration du nou-
veau palais de justice de Bruxelles.
Cette œuvre de génie, qui semble, dans ses pro-
portions colossales et harmonieuses, dominer sur
toute la Belgique, ce monument splendide témoi-
gnera devant les générations futures de l’essor pro-
digieux de la richesse publique du XIX8 siècle et
de la puissance chez le peuple belge et chez son Roi
de ce sentiment précieux entre tous : l’amour de
ia justice et le respect de la loi.
Sire, Madame,
Daignez accueillir avec faveur l’hommage de nos
souhaits et de notre inaltérable attachement.
Chambre.
Pendant la session de 1878, Gambetta prit I découdre
encore la parole dans quelques occasions im- j _ C’est fini, ce n’est plus qu’une questi'oh
portantes. Le 1er février, M. Rouher préten- d’heures.
dr.nt de nouveau rejeter les désastres de 1870 j M. Arnaud se dirige vers le télégraphe, il va
sur la révol ution du 4 septembre,-il le cloua expédier une dépêche à Nice pour prévenir M.
sur place par cette foudroyante apostrophe : ! Gambetta père
« Pour conduire nos armes à la victoire, il
Réception du premier jour de l’an.
fallait d’autres hommes que vous ; vous n’avez
jamais été des gouvernants mais des jouis-
seurs, et vous avez fini comme des traîtres. »
Après le renouvellement triennal du Sénat,
5janvier 1879,Gambetta refusa un portefeuille,
se contentant de la présidence de la Chambre!
Ce n’est que le 14 novembre lSSlque.surles sol-
licitations pressantes de M.Grévy, il consentit
à former un ministère. Les actes de cg cabi-
net, les causes de Jsa chûte sont tron près de
nous pour que nous ayons besoin â’insister.
, AjVe,sî'®’ nous.n avons pas Va prétention de
faire la biographie de 1 émi^en^ homme d’état
Ce nest pas dans un a£dcleque Ton peut rap
peler tous ses titre" - - H y
l’admiration d"
infatigab'7
à la reconnaissance et à
ses concitoyens. Travailleur
MM. Spuller, Reinach, Hecht, etc., se concer-
tent afin de partir immédiatement pour Vitle-
d’Avray.
La Mort.
L’agonie a commencé à 10 heures, et la mort
survenait à 11 heures 55.
M. Gambetta a conservé jusqu à la fin la pleine
possession de ses facultés.
Il a remercié le docteur Lannelongue qui quittait
la chambre en lui faisant signe de la main.
MM. Spuller, Etienne et le docteur Fienzal assis-
taient à ses derniers moments.
M. Gambetta est mort doucement, presque sans
douleurs. „ . , ..
L’érysipèle ne pouvant pas faire son éruption ex-
térieure a amené la décomposition du saDg à la
suite de laquelle uu caillot se forma au cœur et
étouffa le malade. , .
La sensation causée par la mort de 1 éminent
Sire, Madame,
La Cour de cassation confond dans un même sen
timent d’attachement la Famille royale et la
Patrié.
Elle est heureuse d’inaugurer l’année nouvelle
sous l’impression de ce sentiment, et prie respec-
tueusement Vos Majestés d’agréer le renouvelle-
ment de ses hommages et de ses vœux.
Sire,
La justice des tribunaux, qui est l’expression de
la justice des lois, forme l’une des bases de la société
et est la sauvegarde des citoyens. Les dispositions
qui régissent notre service judiciaire, en ne peut
assez le redire, offrent toute garantie : les juges
sont indépendants, les débats sont publics, ils sont,
libres et contradictoires ; enflnj et là surtout se
manifeste le progrès sur le passé, les jugements
/----h,i"uement, et, allant pour ainsi
dire au-devant Su contrôle, iis w2t connaître les
motifs de la déclsiofi.
La cour de éassaticin est pltls pafticülièrSment
appelée à concourir au maintien de la paix publique
et inspirant à la population la confiance dans l’ac-
tion de la justice; elle s’acquitte de cette mission
et continuera de s’en acquitter, Sire, en veillant,
avec l’attention, la plus scruDuleuse. sur 1 aDnliea-
tiuu uiiiiurme üô loi.
fice *•- d,évoué à S?n Paj;8 JuT’au s+acri- homme d’état a été immense Des dépêches ont été
, ^e ne fat, pas seulement un des orateurs .... ----=----*■
eg plus entraînants du siècle, mais un grand
esprit politique, résolu, pénétrant, et surtout
honnête. Doué d’une instruction en quelque
sorte universelle, il présida tour à tour les
envoyées de tous côtés. Les cafés de Paris sont
restés ouverts toute la nuit, et, malgré une pluie
Hier, à l'océasiôn du renouvellement de
Tancée; Leùrs Majestés le Roi et la Reinê
et Leurs Altesses Royales Monseigneur le
Comte et Madame la Comtesse de Flandre ont
reçu successivement le Corps diplomatique,
les députations du Sénat et de la Chambre des
représentants, la Gour de cassation, la Gour
des ooinptco,la Öour d’appôiïia Ôoui militaire,
le Conseil des mines,l’Académie royale de mé-
decine, les fonctionnaires supérieures des mi-
nistères des affaires étrangères, de la justice,
de l’instruction publique, de l’intérieur, des
finances et des travaux publics,le gouverneur —* — ------1-—. - - -----. . - „ . Van
et les directeurs de la Société générale pour . Vos Majestés, à l’occasion du J?®*!”
favoriser l’industrie nationale, le gouverneur les yœux quelle forme et la
du Brabant la Députation permanente de la ; ^ fe ^4 etTe^a Famille royale,
province et le commissaire d arrondissement, 1 profondément dévouée à la Dynastie, elle remplit
le tribunal de première instance, le college ce devoir avec un sentiment de vive reconnaissance
échevinal et le conseil communal de Bru- , de respectueux attachement,
xelles, le tribunal de commerce, le clergé ca- i La Belgique entière partage les mêmes senti
tlioliqueda Bruxelles, le consistoire de l’église 1 ments. Jouissant de la Constitution la plus libérale
évan élique, le grand rabbin et le consistoire et peut-être la plus enviée, elle apprécie les bien
israélite, Je conseil général d’administration i faits du couronnement de 1 œuvre du Congrès, par
lirxaniees et secours de Rrnxpllas le oon- 1 la haute sagesse de son souverain, par 1 usage qu n
sefl d’arn ffistration diVuni^raité libre de S feit de ses Pouvoirs et Par ld3 actef-(ie «baritéœt do
sen aamimsirauon ae i université noie uu dévouement que ne cesse de prodiguer une Reine
Bruxelles, la commission medicale du Bra- j bien-aimée 4
Discours de M. Gisler, président de la cour
des comptes.
Sire, Madame, ,,
La cour des comptes a l’honneur de présenter a
«...a ' poêlons l’attention de nos lecteurs
sur le remarqué16 artic'e suivant de Y Echo
du Parlement i
E» arrivant an ponvotf, l
a pris le soin d’établir Tétât réei da».- f JL
binet dirigé par M. Malon laissait lés Ju». '. - “
pays. Conformément aux traditions des adtn.. .*
trations cléricales, le cabinet de M. Malou avau
procédé avec une rare imprévoyance. Le ministère
de 1870' avait reçu des finances prospères, des bud-
gets en équilibre, un trésor abondamment fourni ;
au bout de huit années, cette situation éminemment
régulière et favorable avait disparu. Déjà le budget
de 1877 s’était soldé en déficit. On en a aujourd’hui
le chiffre exact, consigné dans les écritures de la
Cour des comptes; il était de3.800,000 fr. On a essayé
de contester le déficit de l’exercice 1878 qui appar-
tient à la gestion flnancièrede l’administration pré-
cédente. car elle était aux affaires lorsque les bud-
gets des dépenses furent votés. Le déficit de 1878
est actuellement établi mathématiquement-. Il est
de 5,800.000.
Ainsi déficit de 3,800,000 en 1877, en 1878, déficit
de 5,800,000 francs. Le déficit ne fait que croître et
embellir. Pour l’exercice 1879, il s'annonce par
9,900,000 fr. C’est alors que M. le ministre des
finances juge utile de proposer de légères surtaxes
qui dans sa pensée devaient apporter remède à la
situation. Le discours du trône qui a ouvert la
session législative de 1880 reflète cette impression.
Il s’exprime en ces termes :
“ La situation du trésor s’est améliorée. Les ma-
sures financières que les Chambres ont votées ont
eu le résultat que mon gouvernement en tendatait
lorsqu’il les a proposées. Il est dès à présent cer-
tain que le déficit prévu pour 1879 est réduit dans
une large mesure, et l’accroissement des recettes
donne le droit dVspérer que le budget de 1880 sera
clôturé en équilibre. •
Réduction du déficit pour 1879, et pour 1880,
espoir d’équilibrer le budget, voilà ce que disait le
gouvernement. Se trompait-il? Mais ici encore les
chiffres parlent. Le déficit de 1879. qui s’annonçait
comme devant s’élever à 9.900,000 francs, fut, grâce
aux mesures prises par l’administration actuelle
réduit à 3,115,000 francs et si l’équilibre fut rétabli
à 88,000 francs près pour l’exercice 1880, ce
fut à cause des recettes exceptionnelles dues
aux fêtes nationales et à une recette tout acciden-
telle de près de deux millions provenant du reli-
quat du produit des jeux de Spa. Supprimez cette
recette accidentelle et supposez une année normale,
et l’exercice 1880 ressemblait au précédent. Les
causes du déficit n’étaient donc pas éteintes ; elles
étaient même beaucoup plus profondes qu’on ne se
l’était imaginé.
Là est la vérité. Aussi faut-il une forte dosa
d’audace pour oser prétendre, comme le fait le
Journal de Bruxelles, que, dès 1880, l’ancienne
situation était liquidée, qu’il n’y avait plus de défi-
cit. et que, par conséquent, les millions, qui au-
jourd’hui font défaut, sont le fait de l’administra-
tion actuelle. .
Seiait-ce, par hasard, le cabinet de 1878 qui a
engagé TEtat dans les dépenses colossaies des tra-
vaux d’Anvers ? Ces travaux étaient necessaires ;
ils répondent à un intérêt de premier ordre. Nul
ne songe à formuler des critiques à cet egard ; us
seraient à refaire qu’on les referait encore ; us
“uui, dü t-iu*. u.d.uirkiMeinüui, i;uaautto . m«is n*i
bien permis de Lire remarquer que M. Malou a
engagé TEtat dans ces travaux sans savoir où u
allait. A combien chiffrait-il les dépenses ? Tout au
plus à vingt millions; et Ton ira à soixante-clix .
Rst-ae l’administration afttue le qui a acheté 10
Est-ce l’administration aôtue’le qui a
Luxembourg à un prix exorbitant et qui, cod"
tente de passer par
fourches c-audines de M.
-------. . wioüo.vioT.foinnt nnirs bant, la Société royâle de Philanthropie, les j bien’aimée
battante, les rues et les boulevard rs j étatg.majors et \es ofiiciers de la garde ci- j Sire,
d UUEn Sud nombre'de journaux français ont vique et Je l’armée. g \
Le contrôle financier de la cour continue à ^
Pbilippart, lui a encore octroyé à chers demera la
construction'de lignes qui ne Posaient s’alimorter
qu’en détruisant le trafic des ligne, rachetée.?. Oa
concédait à M.. PWLfppart « .£« » «£
conceaait a m. ruuw<™ ,,
mille francs le kilomètre, lu'.assurant amsl an bê
néfice considérable; on surchargeait le» J™?
premier établissement, TEtat devait supporter. Ji
outre îes frais d’ekplôitation et on privait d une
partie de leur trafic des ligues acquises à un prix
de beaucoup supérieur à leur valeur réelle. La _
opération, n’est- il pas vrai. , jifa
Et le rachat du réseau des Flandre,
conditions onéreuses, et les çoncessi taff, à deS
mins de fer à tracés impossible JÜS de ces
Tervueren avec crochet su*- comme celui de
bert, et ces autres dont - Woluwe-Saint-Lam-
' fois ce qu'ils rapporte7 ‘exploitation coûte trois
^conventions, dans le
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