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Vendredi tl Avril
1880. — Quarante cinquième année — f 114.
Vendredi 2.1 Avril
ABONNEMENTS
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8.85, 9Mi(par Bruxelles) 5.85, 9.15 B., 10.50 B., 18.15, 3.85, 6.50 B. — Lokeren (par Ter-
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BrutulUs) 5.85, 6.50, 7.40, 9.50, 10.50 B., 18.15, 1.15, 3.15 B., 3.35, 4.45 B. — Courtral, Mouserca,
Tournai, Lille 5.85, 9.50, 18.15, 3.33, 4.45. — Calai» 18.15, 4.45 JS. 1» et 8* cl. — Louvain,
Tirlsmont, Liège et Vervier* 5.85, 9.15 B„ 1.15, 4.45 B. (Louvain , par la courbe de
Malins») ,6.50,7.18,9 (Jusqu’à Louvain 10 B.)— Landen 5.85,9.50, 18.15, 4.45,6.50. — Spa 5.85, 9.15
B., 9.50, 12.18. — .Allemagne 5.85,5.50 JS., (levée de la boîte 1.45 m.), 9.15 (boîte 8.30), 9.50,
18.15, 4.45 (boîte 4.10), 10.15 (boite 9.30). — De Buuxblles pour Anvere à 5.87,6.17, 7.88,8.08
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Boom peur Anvere, 5.15, 7.38,9.30, 18.05, 3.80,8.50.
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8.05, 3.B0 g., 7.15. - De G and pour Anvers 4.30, 7.05, Ö.85 B., 10.50, 2.20, 5.85 B., 7.05.
F. L DIU MOHTMII.
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Plac» du Musée, Ahvkiui
. OHjrKH0M.fi.nu oa«xKAABff&®*.-D’AHVU»8jp«ur àlerra 6.18,7.15, 9.80, 10.59,
1.30, 8.07,5.01, 3.40, 7.10. — Aerssbot, uemvalü, OSttgnlois, Ledellnsart. Charleroi, Hersée, Wal-
kten, Mari&nbourg, Viraux 7.10, 9.80 (Jaaqa'à Louvain, 1.30, 5.01 (IUaqa’â Charleroi), 7.10 e.
■ Diest, Hasselt, Staaatrfeht, Aix-la-Chapelle, 7.10, 9.80. 1.30, 5.01 - Turn-
;, Rotterdam '
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feht, Aix-la-Chapelle, 7,
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fjaaqu’â,Ros2*ndaali 8.41 B. (excepté Fiesslngaa), 8.38.
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Flaseingce Qaeenbor* et Londres
LIONS D’ANVERS-GLADBACH. — D'Anvrrs pour Hérenthâl*, Moll, Euremonde, Gladbaeh
6.13, 10.59 mat., 3.07 B-, 5.01 (Jusqu'à Moll),6 40 *olr. — DeGladbaoh pour Anvere 5.05 (de Moll),
6.S3 (de Ruremonde), 8.41 B., 11.16 (jusqu’à Ruremonde, 1.80, 6.39, 9.58 (jusqu’à Ruremondo).
LIGNE U’ANV ERS A CONTICH. — D’Anvers (Sud) pesr Ho boisée, Wllryok, Vieux-Dieu,
Contish et Lierre 5.10,8.13,9.87 h. matln,3.I0,7.05et 8.45 h. eotr. '
LIGNE D’ANVERS A BOOM. — D’Anvers (Sud) à Roboken, Hemlxem,Nielet Boom 7.05,8.55,
11.30 mat., 4.30, 8.15 soir. — Do Boom pour Anvers 4.50, 7.55, 9.40 mat., 8.50. 6.45 eolr.
BATEAUX A VAPEUR. - D’Anvers (départs dm Veerdami pr Tamise7.30,10 h. m. et 5 h. *.
Pr Rupelm. et Boom 2.30 h. g. — De Tamise r.r Anvere7 et 10 h. m., 1 h. s. De Boom pr Rupelm.
et Anv. 5 h.— Sera, du di/n. : Tamise a Anv. 6.30,10 m., 1, 5 i. Anv. à Tarn. 7.30,10 m.. 2.30, 5 e.
Le» annonces et reclames sont reçue* as*
bureau* eu, M. Lorns Legros, rue de l’Amman. 1
eavert de 9 h. du matin à 6 b. du eoir.
Pour les annonça» de l’etranger on peut egale-
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MM. ... Daube <4 O, 81W», ru* du Faubourg
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a Rotterdam et G. Th. Bom, à Amsterdam.
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A bkux&lll- a MM. LebSgue et O, Dire*t»*r*
de l'Office de Publieité et à l'Agene# Havas, 89,
Marché aux Herbe*.
INSERTIONS :
La petite ligne.................. Fr. 8.S0
Rètlamee (fin du Journal) la ligne. • 1.—
Faite diveri, la ligne........... . l._
Rubrique d’Anvere, la ligne........ . g.»
Réparation Judiciaire, la ligne.. .
Les annonces sont mesurés au ligna-
mètre. — Les titres se paient Xaprès l’espace
gu’ils occupent. On ne peut garantir les dates
AVIS IMPORTAIT.
Les électeurs qui ont reçu de la part de
l'Association cléricale de la rue St-Paul, une
demande en radiation de leur nom des listes
électorales, sont instamment priés de faire
remettre cette pièce au secrétariat de l’Asso-
ciation libérale, Place Verte, 31, au premier
étage.
U se charge de la défense de leurs droits.
Noos ne saurions assez engager nos amis
qué la chose concerne, à faire celle semaine
encore, la déclaration requise par la loi du
rr avril 1879, pour obtenir la qualité de
Belge. La semaine prochaine il serait trop
tard. S’adresser, selon le cas, à la Ie division
du gouvernement provincial ou au 2e bureau
de l’hôtel de ville.
RÉSUME POLITIQUE.
Nous n’avons aucune nouvelle de Vienne au
sujet de la crise ministérielle. Dans tous les cas, le
cabinet Taaffe ne semble pas disposé à céder de si
tôt la place. D’un autre côté, l’hésitation qui se ma-
nifeste chez ceux-là mêmes qui ont provoqué l’im-
broglio, semble l’expression d’un regret qu’on n'ose
avouer. Le vote de défiance, en effet, était au moins
intempestif. Ce n’est pas au moment où des com-
plications de toutes natures surgissent en Europe,
qu’il convenait d’accentuer les divisions intestines
.des partis. — La convention des chemins de fer
.•avec la Serbie a été déposée à la Chambre des dé-
putés.
La proposition de la commission du budget, re-
lative à l’installation de professeurs tchèques à
l’université de Prague, a été adoptée par 163 voix
contre 147.
Jl se confirme que l’accueil fait par le Pape à la
décision ministérielle du 17 avril a rendu une en-
tente possible entre le Vatican et le gouvernement
prussien. Celui-ci prépare un projet de loi qui sera
•soumis â la Diète dans sa session de mai, accordant
'soi ministère un pouvoir discrétionnaire pour une
application plus modérée des lois de mai, si toute-
fois dans l’intervalle le Pape accomplit sa promesse
de soumettre les nominations ecclésiastiques à
l’approbation du gouvernement.
C’est, en effet, par ce premier pas que le modus
vivendi doit commencer. On prétend que le centre
■Ultramontain, dont le mécontentement des élec-
teurs catholiques fait la principale force, redoute
■de perdre une bonne partie de son influence et de
ses voix dès qu’on aura pourvu à toutes ces va-
cances ; la curie, en ce cas, se serait privée el le-
xème, sans profit certain, d’un fie ses plus puis-
sants moyens de pression sur le gouvernement. Dé
l/à peut-être ses hésitations.
Une dépêche de Londres nous apprend que lord
Hav ’tington a été appelé par la Reine ; il est arrivé
à 2 luxures.
Il es t probable, que la Reine, comme le Times
en exprime la certitude, veut agir strictement selon
l’esprit de la Constitution. Répondant aux vœux
populaires, la Reine appellera le chef officiel du
parti vaiüquetïr dans la Chambre élue. Mais comme
une entente parfaite règne entre les trois leaders,
lord Hartington représentera à la Reine que
M. Gladstone, quoique ayant eu un successeur
<dans les fonctions de leader, n’a jamais été rem-
placé et reste seul capable de commander à la
majorité nouvelle et de faire face à une situation
imprévue. , , ,
Les instructions données au gouverneur général
de Seutari {Albanie), relativement à l’évacuation
des territoires cédés au Monténégro, portent que
le terme fixé pour l’évacuation expire le 22 avril.
Le gouvernement veut observer fidèlement les
termes de l’arrangement signé avec le Monténégro;
toute résistance doit être évitée ; les habitants qui
■désireraient émigrer en Turqiiie recevront des
terres dans les provinces de Monastir et d’O'ssova.
Les troupes ottomanes devront se retirer des
diverses places exactement au moment fixé.
Les messagers chargés d’aviser les commandants
monténégrins des évacuations seront accompagnés
du délégué d’un consulat, afin de prévenir toute
équivoque. ,
L’assassin du schériffde La Mecque estcondamné
Travaux législatifs
(Correspondance particulière du Précurseur).
Bruxelles, 22 avril.
La séance d'aujourd’hui a été remplie presque
toute entière par le rapporteur de la section cen-
trale, l’honorable M. Le Hardy de Beaulieu ; la
Chambre a entendu ensuite plusieurs autres ora-
teurs, notamment votre honorable représentant
M. de Wael qni s’est occupé spécialement des me-
sures à prendre pour conserver à l’Escaut sa pro-
fondeur. , . ,
Le Sénat a voté après un assez long debat et par
36 voix contre 15 et 2 abstentions Te crédit de 4
millions pour la continuation des travaux du Palais
de Justice. Il a voté à l’unanimité le projet de loi
supprimant la bourse commune des huissiers et le
crédit de 4,500,000 francs pour la continuation des
travaux de casernement.
La lettre suivante de notre correspondant
parlementaire de Bruxelles, expédiée trop
tard, n’a pu paraître dans notrenuméro d’hier :
Bruxelles, 21 avril 1880.
La discussion générale du budget des travaux
publics va son petit bonhomme de chemin au mi-
lieu d’une Chambre à peu près vide. Bien certaine-
ment il n’y avait pas vingt membres aujourd’hui
sur les bancs de Ja Chambre. Est-ce l’effet du prin-
temps? Est-ce lassitude? Est-ce l’approche des
élections? J’ignore. Toujours est-il que s’il était
nécessaire d’avoir la Chambre au grand complet,
il faudrait maintenant se livrer à de grands ef-
forts. Le whipper in de la gauche, particulière-
ment, passerait de durs moments. Quoique courte,
la session a été laborieuse; on a été sur un perpé-
tuel qui vive, et rien n’énerve comme cela. Les
libéraux, il faut bien le dire, n’ont pas été sur un
lit de roses depuis deux ans ; il ne s’est guère passé
de jour où ils n’aient été aux prises avec quelque
difficulté nouvelle; la mort elle même s’est mise
contre eux, ravageant leurs rangs, taisant tomber
les plus jeunes et les plus nécessaires ; nous résis-
tons quand même, nous sommes toujours debout,
pleins de force et d’ardeur ; nous avons en tant
que parti politique, la vie dure ; nous le prouvons
bien en traversant avec succès tous les obstacles.
Nous arriverons ainsi au port, le 8 juin prochain,
et nous parviendrons à consolider pour un bon
temps, espérons-le, l’œuvre à laquelle nous avons
tous collaboré avec constance et dévouement.
M, le ministre des travaux publics a tenu la plus
grande partie de la séance. Dans son discours
d’aujourd’hui il s’est spécialement occupé des cinq
pour cent en plus que paient les voyageurs du
chemin de fer et du tarif télégraphique. Le prin-
cipe du relèvement — en somme fort insignifiant —
qu’a subi le tarif des voyageurs c’est que le chemin
de fer doit suffire à ses dépenses ; il doit vivre de
aes propres ressources. Cela étant H fallait recher-
cher le moyen de faire produire plus au chemin de
fer sans diminuer les services qu’il est appelé à
rendre. Le système auquel on s’est arrêté a réussi.
Il n'y a pas eu un voyageur de moins, et la recette
en plus sur laquelle on comptait a été exactement
obtenue. En définitive personne ne se ressent guère
du changement qui a eu lieu. En même temps pour
le transport des marchandises, le département des
travaux publics procédait par voie de dégrèvement;
puis, il organisait mieux les trains ; puis encore, il
allait stimuler le trafic par tous les moyens dont il
dispose ; grâce à toutes les améliorations qui ont été
introduites sous ce rapport, les recettes au chemin
de fer augmenteront, et elles aideront, pour la part
qui leur est assignée, à rétablir l’ordre dans nos
finances. Le dernier mot n’est pas dit d’ailleurs,
surtout en ce qui concerne le tarif des voyageurs.
On en est encore dans la période d’expérimenta-
tion. Rien ne prouve qu’il n’y ait pas mieux à
faire pour arriver au résultat qu’on s’est pro-
posé ; M. le ministre des travaux publics n’en
fait pas une question d’amour-propre, pas plus
pour le tarif des voyageurs que pour le tarif télé-
graphique; si l’expérience indique d’autres mesures
à prendre, l’honorable ministre les réalisera. Il
n’est pas de ceux qui croient avoir la science infuse.
Pour ce qui est du tarif télégraphique indépen-
damment de la nécessité où l’on était de faire cou-
vrir par ceux qui se servent du télégraphe une par-
ti e des dépenses qu’il occasionne, il y avait l’obli-
gation d’adapter le système de tarification à celui
qui est adopté en service international.Ce nouveau
tarif fonctionne d’ailleurs au gré du public. Il ne
s’élève guère de plaintes. Il est facile, au surplus,
de condenser en dix mots les dépêches courantes,
et dix mots ne coûtent que cinquante centimes.
D’autre part, le prix des dépêches internationales
a baissé dans de fortes proportions. Il y a là un
avantage qui est fort apprécié, dans le monde des
affaires surtout.
L’honorable ministre a dit un mot aussi d’un
prétendu achat de locomotives qui aurait eu lieu
en Roumanie. Voici ce qui en est. Au plus fort de
la crise des transports le département des travaux
publics apprit que des locomotives, de provenance
belge, allaient être vendues en Roumanie, à des
prix fabuleusement bas. Le devoir du ministre
était à tout le moins de s’enquérir. C’est ce qu’il
fit. Un fonctionnaire de son département fut en-
voyé en Roumanie pour examiner l’affaire. De son
rapport il résulta que les locomotives, si elles
ôtaient achetées, ne'seraient dans le pays que lors-
qu’on n’en aurait plus besoin. L’affaire fut aban-
donnée. Il n'en fut plus autrement question.
La fin de la séance a été consacrée à des réclama-
tions d’intérêt local.
Au Sénat, rien à noter, sinon la démission de
M. Brouwet, sénateur de Thuin. La convocation
prochaine du collége électoral pour le remplace-
ment du regretté M. Warocqué est la cause déter-
minante de ia résolution de l’honorable sénateur.
La discussion du budget des travaux publics
se prolonge sans aboutir.
Les membres de la droite appliquant le
principe du professeur Jacotot « tout est dans
tout », choisissent pour parler de tout le bud-
get des travaux publics, comme Jacotot pre-
nait le Télémaque de Fénélon.
N’a-t-on pas entendu M. Woeste protester
contre le projet attribué à la ville de Bruxelles
de vouloir supprimer les bas-fonds du Parc et
critiquer les candélabres qui déparent cette
magnifique promenade ? Nous sommes, pour
cette fois, tout à fait de l’avis de l’honorable
député bruxellois d’Alost, avocat des oiseaux
chanteurs auxquels les bas-fonds du Parc
servent de réfuge et nous lui souhaitons de
n’avéir plus à défendre que d’aussi jolies
causes à la Chambre. Mais M. Rolin-Jaequer
myns u’a-t-il pas eu raison défaire remarquer
que les observations de l’honorable membre
constituaient une motion d’ordre et ne se rat-
tachaient d’aucune sorte au budget des tra-
vaux publics qui ne sert évidemment pas à
payer les travaux décrétés par l’édilité de la
capitale ?
Nous admettons la nécessité d’appeler l’at-
tention du ministre des travaux publics sur
les travaux d’utilité générale dont l’urgence
se fait sentir. Seulement quand on arrive à la
fin d’une session pendant laquelle beaucoup de
temps a été dépensé en vaines paroles et qu’il
reste bon nombre de projets de loi en souf-
france, on ferait preuve de déférence envers
le pays en n’abusant pas de la permission de
se tailler dans un budget des réclames élec-
torales. Les députés qui défendent le mieux
les intérêts de leur arrondissement ne sont
pas’ceux qui en parlent le plus longuement.
Il y a moyen de dire quantité de choses en
peu de mots et de faire ainsi bonne besogne
au point de vue des intérêts matériels sans
sacrifier les intérêts moraux de la nation qui
ont bien aussi quelque importance.
Nous ne l’avons pas caché, nous éprouve-
rions une véritable déception si le projet de
loi qui doit permettre au gouvernement d’or-
ganiser l’enseignement moyen pour les deux
sexes dans toutes les communes importantes
était renvoyé à la prochaine session. Le rap-
port de M. Olin est à l’impression, il peut être
distribué cette semaine encore, Le yote du
projet clôturerait dignement les cinquante
premières années de l’indépendance nationale,
il permettrait à la Belgique de faire bonne
figure au Congrès international de l’Enseigne-
ment où toutes les nations apporteront Je con-
tingent des progrès, des réformes qu’elles ont
réalisés. Ne serait-il pas humiliant pour nous
de devoir avouer que nos législateurs n’ont
pas trouvé quelques jours à accorder à la dis-
cussion d’un projet de loi qui répond à un be-
soin proclamé et reconnu partout, quand ils
ont passé trois semaines à s’occuper de che-
mins de fer et de routes ?
Passe encore s’il s’agissait d’idées nouvelles
dont l’étude serait à faire et destinées à ren-
contrer sur certains bancs de la Chambre une
opposition raisonnée ; si le gouvernement
voulait introduire dans l’organisation de Ren-
seignement des innovations, tenter une expé-
rience à certains égards périlleuse. Qui oserait
le prétendre ? L’insuffisance numérique des
établissements d’enseignement moyen pour
garçons a été depuis longtemps reconnue, les
rapports triennaux en font foi. Et, quant à
l’enseignement moyen pour filles, la nécessité
de le créer a été affirmée sans rencontrer de
contradiction dans la discussion eje la loi sjir
l’enseignement primaire. Précédemment déjà,
le cabinet clérical lui-même avait encouragé
certaines communes qui en avaient pris l'ini-
tiative.
Si la droite manœuvre de façon à empêcher
que le projet de loi n’arrive én ordre utile,
c’est donc uniquement pour glisser un nou-
veau bâton dans les roues de l’administration
de l’instruction publique, pour l’empêcher
de mettre à profit les vacances parlementaires,
pour jui rendre plus difficile le recrutement
du personne} enseignant et pour se forger
ainsi des armes nouvelles dont elle ne man-
quera pas de se servir lorsque le moment re-
viendra d’apprécier la situation de nos écoles.
Nous avons engagé la gauche à déjouer cette
tactique. Quelques ligues de Y Etoile nous font
craindre que notre vœu ne se réalise pas. « On
commence à douter, dit-elle, que la discussion
du projet de loi puisse avoir lieu en cours de
la présente session. » Ce n’est encore qu’un
doute; s’il devait se transformeren certitude,
que ce ne soit pas du moins sans que la majo-
rité aît tenté un énergique effort en vue de
donner satisfaction à l’opinion publique. Le
succès de cet effort n’est pas encore impossi-
ble; si des articles du projet soulèvent des ob-
jections de quelque valeur, ils pourraient être
réservés. Mais deux ou trois jours suffiraient
assurément pour se mettre d’accord sur la
création d’écoles moyennes et d’athénées nou-
veaux et sur l’organisation de l’enseignement
moyen pour jeunes filles. Ce résultat nous
sommes en droit de l’attendre du patriotisme
de la Chambre.
Chronique électorale.
Le Comité central de Y Association libérale
et constitutionnelle, dans sa séance d’hier, en
attendant de connaître le résultat des délibéra-
tions du Liberale Vlaamsche Bond et de la
Ligue des Gueux, a approuvé provisoirement
la liste des candidats que nous avons indiquée
hier. Les sections de l’Association seront, à
leur tour, invitées à donner leur avis. .
Parmi les candidats.qui pouvaient être éventuel-
lement appelés à recueillir la succession politique
de l’honorable M. Warocqué, on avait cité M. le
comte Hip, de Looz-Corswarem, membre du con-
seil provincial du Hainaut. On assure aujourd’hui
que M. de Looz ne se met pas sur les rangs, et l’on
ajoute que les libéraux sont disposés à offrir cette
candidature à M. T’Serstevens-Troye, président de
l’Association libérale de Thuin, et ancien membre
de la Chambre.
La liste des candidats des libéraux brugeois, que
nous avons publiée dernièrement, était prématurée.
L’Association libérale de Bruges se réunit samedi
prochain pour désigner ses candidats provisoires.
On éerit d’Ostende, 22 avril :
« L’état de notre honorable bourgmestre et repré-
sentant n’est pas aussi satisfaisant que les journaux
l’annoncent. M. Jean Van Iseghem sort encore, il
est vrai, et fait chaque jour sa promenade en voi-
ture, mais sa santé est fort ébranlée.
» Cependant on espère qu’il se produira dans son
état une amélioration assez notable pour lui per-
mettre de se représenter aux élections du 8 juin
prochain. »
Voici une bonne nouvelle : M. Bouvier vient d’ac-
cepter la candidature libérale à Virton pour l’élec-
tion législative du mois de juin prochain.
On sait que depuis son élimination en 1872.M. Bou-
vier avait renoncé à tout mandat public. Malgré
les espérances que les élections de cette année font
concevoir aux libéraux du Luxembourg, il songeait
si peu à se mettre sur les rangs, qu’il a passé tout
l’hiver en Espagne, assez loin, comme on voit, du
terrain de la lutte électorale qui se prépare. Il avait
même recommandé à ses amis la candidature de
M. Arthur d’Hoffsehmidt, ancien membre de la
députation permanente, déjà candidat à deux
reprises. Mais M. d’Hoffsclimidt, de son côté, re-
commandait la candidature de M. Bouvier, qui a
représenté pendant 9 années l’arrondissement de
Virton, où il a laissé de vifs souvenirs et où son nom
est populaire.
Dernièrement une députation de notabilités poli-
tiques, composée de MM. Ensch, conseiller provin-
cial à Arlon, Gaupin, bourgmestre de Saint-Léger,
Hubert, conseiller provincial, vice-président de
l’Association cantonale de Florenville, et Baune,
vice-président de l’Association cantonale d’Etalle,
s’est rendue auprès de M. Bouvier pour lui exposer
la situation politique de l’arrondissement, et l’in-
viter à rentrer en Uce dans l’intérêt dg libéralisme
luxembourgeois.
Dans ces conditions, il n’y avait plus à hésiter.
Cédant aux instances de ces messieurs et aux solli-
citations d’un grand nombre de ses amis politiques,
M. Bouvier a accepté la candidature.
Cette nouvelle est d’un bon augure pour les pro-
chaines élections.
Le Moniteur publie, ee matin, le texte de l’arrange-
ment conclu entre la Belgique et la Pranee, pour ie
recouvrement par la poste des quittances, factures,
billets, traites et, généralement, de toutes les valeurs,
commerciales ou autres, payables sans frais, et dont
le montant n’excède pas mille francs par envoi.
Nous avons déjà fait connaître les dispositions prin-
cipales de cet arrangement ; aussi nous bornons-nous
à rappeler que l’envoi des valeurs à recouvrer se fait
sous forme de lettre recommandée moyennant une
taxe fixe de 25 centimes, en timbres-poste du pays
d'origine, et que le droit de perception par l’adminis-
tration chargée du recouvrement est, au maximum,de
50 centime».
L’arrangement entre en vigueur le lr mai prochain.
S’étudiant de l’université catholique de Louvain,
arrêté peur avoir tiré un coup de revolver sur M.
Pirsoul, a été' mis eh liberté provisoire par décision dé
la cour d’appel de Bruxelles, chambre’ des mises en
accusation, devant laquelle il a comparu ces jours
derniers. L’inculpé a été renvoyé en même temps par
ïa cour devant le tribunal correctionnel (Je Louvain.
Commerce, marine, finance, etc.
Pin de la crise américaine et reprise du
commerce des fers dans le Royaume-Uni. —
Le Journal du commerce maritime, de Paris,
publie sur la fin de la crise américaine, une étude
que nous croyons intéressant dé reproduire et dont
voici la première partie :
pans la crise économique que traverse depuis cinq
ans le Royaume-Uni, l’imiustrie du fer et de l’acier
s’est assurément trouvée au nombre des plus éprou-
vées. Après la période si prospère de 1872-1873, où les
profits des métallurgistes avaient atteint parfois le
chiffre énorme de 75 et même 100 0/0, il se produisit
tout à coup une réaction, les prix subirent une baisse
dont il devint bientôt malaisé de prévoir le terme, et
l'on n'a pas oublié les circonstances qui furent le point
de départ de cette dépréciation.
L’immense développement donné à la construction
des chemins de fer aux Etats-Unis, après la guerre de
sécession, avait eu pour conséquence immédiate de
faire de ce pays un débouché des plus avantageux pour
les fers anglais de toute catégorie.
Incomplètement outillés à cette époque,incapables de
faire faéà, avec ieurs ressourcés nationales, aux
énormes besoins qu’ils venaient de se créer, fes Amé-
ricains s'ôtaient vus forcés do recourir à l'industrie
étrangère : ils le firent alors dans une mesure considé-
rable, et, durant les quatre années expirant en 1873,
l’Angleterre seule leur fournit prés dei,500,ûô0 tannes
de rails de fer et des proportions correspondantes de
fonte en gueuse (pig-iron).de fer en barres, en plaques,
en feuilles, etc., cela en dépit môme du tarif exorbi-
tant qui frappait l’importation de ces articles.
L’industrie métallurgique prit alors dans la Grande-
Bretagne un développement inouï. Encouragés par les
gros bénéfices qu’ils réalisaient les fabricants anglais ne
parurent pas soupçonner que le marché américain pût
venir un jour à leur manquer : iis ne se préoccupôrentque
d’augmenter leur production, et, bientôt, dans le dis-
trict de Cleveland en particulier, la nombre des hauts-
iourneaux devint absolument disproportionné avec
les besoins d’une consommation normale.
Sur ces entrefaites arriva la grande crise de sep-
tembre 1873 aux Etats-Unis, avec la mise en faillite
de 5,000 ou 6,000 milles de voies ferrées et la suspen-
sion complète des travaux entamés pour la création
de lignes nouvelles. Ce que l’on a appelé « la fièvre
des chemins de fer » se trouvait forcément calmée en
Amérique ; il allait certainement falloir plusieurs
années au pays pour se remettre du coup qu’il venait
de subir, etde longtemps, sans doute, l’Angleterre ne
pouvait plus compter sur les profits que la clientèle des
Américains lui avait jusque-là si largement assurés.
Le contre-coup de la crise américaine ne pouvait
manquer, en effet, de se faire sentir ici ; la prospérité
de 1 industrie du fer se rattachait trop étroitement aux
grands travaux des Etats-Unis pour ne pas se voir
directement atteinte lorsque ces entreprises, conçues
et exécutées avecune précipitation souvent dangereuse
étaient venues aboutir à la catastrophe de 1873. ’
Dès le commencement de l’année 1874, l’industrie
métallurgique anglaise, privée du plus important de
ses débouchés, ressentit un malaise qui alla chaque
jour en s’accentuant davantage. La valeur des produits
de tout genre subissant une dépréciation constante, il
fallut bien restreindre cette fabrication à laquelle,
dans un moment de confiance exagérée, en avait donné
uudéveloppement à eoupsûrexcessif.TJngrandnombre
de hauts-fourneaux furent successivement éteints dans
tous les districts où s’exploitait le fer: en Ecosse
comme dans le pays de Galles, le Stafford shire, le Cle-
veland, etc.; on ralentit le plus possible les travaux
quantité d’ouvriers se trouvèrent sans emploi et les
industriels, qui continuaient une lutte devenue désas-
treuse, s’estimèrent heureux quand ils purent éviter
la ruine dont ils se sentaient menacés.
Cet état de choses avait duré, sans modifications
bien notables, jusque vers le milieu de la présente
année ; plus de la moitié des hauts fourneaux de la
région du Nord étaient en inactivité, et pourtant la
baisse du fer ne se ralentissait point. A cette époque
d’ailleurs, l’ensemble de la situation économique du
royaume ne se présentait pas sous un aspect tres en-
courageant : les diverses branches du commerce et de
l’industrie ne cessaient de faire entendre des plaintes
trop souvent justifiées, les transactions diminuaient
et se faisaient de moins en moins profitables, les si-
nistres financiers augmentaient dans une proportion
correspondante, le capital rendu timide, comme il
arrive toujours en pareil cas, s’éloignait de plus en
plus des affaires, enfin une série vraiment exception-
nelle de mauvaises récoltes paraissait devoir aboutir
à une année agricole plus désastreuse encore que les
précédentes.
Si le présent était sombre, on ne savait guère sur
quoi se fonder pour concevoir l’espérance d’un avenir
plus favorable ; la {confiance ne tendait donc point à
renaître et l’on envisageait avec effroi la perspective
du prochain hiver, lorsque soudainement se répandit
la nouvelle que la crise américaine semblait avoir at-
teint son terme.
Grâce à une succession de récoltes magnifiques,par
suite surtout de celle qui leur était assurée cette an-
née,les Etats-Unis voyaient enfin le retour d’une situa-
tion plus prospère ; leur oommerce et leur industrie
retrouvaient un élan depuis longtemps inconnu ; on
y parlait de se remettre aux constructions de voies
ferrées, aux entreprises de tout genre, et déjà le co-
rollaire de ces projets se traduisait sous la forme bien-
faisante de commandes adressées par les industriels
américains aux métallurgistes anglais.
Cet heureux symptôme ne pouvait se produire plus
à propos pour le commerce du fer et de l’acier dans le
Royaume-Uni. A la fin de mai, les faillites de trois
grandes maisons de Middlesborougb (Hopkins, Gilles
et C* ; Lloyd et C* ; Skern, Ironwork .fit Ce) avaient
encore accru le malaise, et. bien que la production eût
été considérablement réduite, le prix de la fonte en
guoQoo Ztait. HpspAnrln rlnna lo Olo^-ôlcnd jvioqn’à QQ
shillings la tonne ; les rails de fer s’offraient à 4 livres
sterlings 10 sh., les rails d'acier à 4 livres st. 15 sh., et
tous les produits de fer manufacturé avaient subi une
dépréciation correspondante.
C’est vers le milieu du mois d’août que l’on com-
mença à signaler les premiers ordres des Etats-Unis
pour de la fonte en gueuse et des vieux rails de fer
destinés à la transformation ; en même temps, le Ca-
nada demandait des rails d’acier en quantité relative-
ment importante. Ces achats se traitaient à des prix
trop peu élevés ppur que les producteurs y pussent
trouver de grands avantages,mais ils étaient un signe
de reprise et, comme tel, ne pouvaient qu’être favo-
rablement accueillis. Bientôt, d’ailleurs, ces premiers
indices s'accentuèrent davantage encore : le pays de
Galles.le Staffordshire.l’Ecosse, le Cleveland, reçurent
des commandes, et le prix du fer manifesta une ten-
dance à fa hausse pour la première fois depuis bien
des années. Le mois d’août se termina ainsi dans des
conditions qui permettaient de compter sur une amé-
lioration sérieuse.
Dans le cours du mois de septembre, le progrès qui
venait d’être signalé en août ne cessa point de s’affer-
mir et l’amélioration a continué jusqu’à ce jour. Bien
qu’on ne connaisse pas encore exactement lé chiffre do
ces ordres d’Amérique qui ont amené la reprise, il
paraît certain que les demandes de fonte engueusé'ont
été relativement considérables.
Durant les quatre semaines écoulées du 5 septembre
au 4 octobre, Middlesborougb seul a expédié 123,322
tonnes de fers de toutes catégories, et dans ce chiffre
la fopte figure pour la plus grande proportion. Le
Canada en aurait pris i.OÛO tonnes, les Ltats-l nis .
8,420.
reste, l’indication comparative des fers ex-
pédiés de Middlesborougb pendant les mois de juillet,
août et septembre des années 1877.1878 et 1870 :
virent affluer cette nouvelle classe d’immigrants et la
production agricole suivit, depuis 1874, une marche
constamment ascendante. (A suivre).
Le mouvement commercial au Canada.
Le ministre des travaux publics canadien à annoncé
à la Chambre des communes l’ouverture, pour le
lr mai prochain, du canal de Welland, qui per-
mettra aux navires d’un fort tonnage d’aller pren-
dre leur chargement à Chicago et dans les ports
des Grands-Lacs.
Le transport par terre et les frais de transbor-
dement seront ainsi supprimés.
L’ouverture de cette nouvelle voie de communi
cation aux grands transports aura pour consé
quence de diminuer le trafic du « Grand Trunk
Railway » par lequel tout le transit avait lieu jus-
qu’à la côte.
Par contre, les facilités qui en résulteront pour
Iec transactions commerciales développeront encore
la production dans toutes les régions déjà si riches
qui seront desservies par ce nouveau canal.
L’Amérique anglaise du nord avait d’ailleurs be-
soin de ce canal pour rendre à son commerce toute
l’activité qu’il peut avoir. Depuis 1869,sesexporta-
tionsde grains avaientsensiblement baissé, pendant
que les exportations faites des ports des Etats-Unis
augmentaient d’une manière surprenante. Il est à
présumer que le courant sera déplacé et empruntera
la nouvelle voie qui lui est ouverte et qui lui offre
une économie notable.
On se propose dès maintenant d’en profiter pour
le transport du bétail, et des modèles de navires
disposés dans ce but sont déjà en préparation.
Chemin de fer transsaharien. — VA.kbar signale,
dans son numéro du 15 avril, le retour de l’explora-
tion placée sous la direction de l’ingénieur Choisy,dans
i j î.d explorer le Sahara algérien au point de vue de
la détermination d’un tracé possible pour l’exécution
du Transsaharien.
Nous avons sous les yeux, ajoute le môme journal,
une lettre de Touggourt, datée du 31 mars 1880, four-
nissant quelques renseignements utiles concernant
cette importante opération.
Le public algérien, qui continue à se préoccuper
très-vivement des chances de réalisation d’une voie
ferrée réunissant l’Algérie à la vallée du Niger, ap-
prendra, non sans satisfaction, que la caravane diri-
gée par M. Choisy vient de rentrer dans le sud de la
province de Constantine, après avoir soumis à une in-
vestigation complète tout lo pays saharien situé entre
l Oued-Rhir et El-Goléah.
L’expédition, après avoir atteint ee dernier poste de
notre domination, a reconnu, au sud, les passages au
travers des grandes dunes qui barrent la route d’Insa-
lab. Elle n a été attaquée par personne, mais quelque
peu menacée d’une apparition subite de Kaddour-ben-
Hamza, le chef des Ouled-Sidi-Cheik dissidents C’est
au puits de Zalbacha que cette tentative d’intimidation
a eu lieu. Ce n’était, comme cela arrive le plus ordi-
nairement dans le Sahara, qu’une manœuvre pour
faire rebrousser chemin à nos explorateurs, lis n’en
ont tenu aucun compte,et le sieur Kaddour-ben-Hamza
n’a pas reparu.
Comme résultat, l’expédition rapporte un relevé
très-circonstancié, tant au point de vue de la configu-
ration extérieure du sol que de sa constitution géolo-
5!,a région qu’elle a parcourue entre Lagouat
et El-Goléah. La longitude de ce dernier ksar a été
déterminée avec beaucoup de soin.
Quant au trajet entre El-Goléah et Ouargia, l’itiné-
raire de la caravane a été dirigé de façon à détermi-
ner 1 altitude de tous les affluents de l’Oùed-Méa.
Elle a rencontré une première fois ses affluents entre
Ziraia et El-Goléah. Le général de Galliffet les avait
récoupei^ù'ne^troTsième foâf'pÎPr1
plus méridionale. On peut espérer, par suite de ses
trois séries d’observations, que le cours de ces dépres-
sions sahariennes peut être regardé comme désormais
fixé géographiquement, et par conséquent la carte de
cette région est constituée.
On voit par ces informations très-succinctes que le
voyage de M. l’ingénieur Choisy n’aura pas été
infructueux au point de vue scientifique.
Actes officiels.
onnnE de Léopold. — promotions. — nominations.
— Par arrêtés royaux du 22 avril, sont nommés dans
i Ordre les officiers admis à faire valoir ieurs droits à
la pension de retraite dont les noms suivent •
Grand-officier : Le lieutenant-général De Moor, com-
mandant la 2B circonscription militaire.
Officier : Le colonel commandant de Ire classe Moen-
tack, commandant la place de Gand.
Chevaliers : Les capitaines Werotte, du 13» de ligne,
et de Hollain, du corps dp la gendarmerie
armee. - Par arrêté royal du 22 avril, le colonel de
Biber, commandant le c* régiment de chasseurs à pied
âdmis a faire valoir ses droits à la pension de retraite’
a été nommé général-major.
1879. 1878. 1877.
tonnes, tonnes, tonnes.
.61,825 78,642 70,294
61,499 73,275 72,692
101,154 66,936 76,447
Juillet. , .
Août. . . ,
Septembre.
Totaux......... 244,447 218,853 219,433
Il ressort bien de ces relevés que les exportations de
fer du Cleveland se sont largement accrues pendant le
mois de septembre 1879.
Il convient, d’ailleurs, de noter qu’aux Etats Unis,
où avait pris naissance ce mouvement de reprise qui
s’était bientôt étendu jusqu’à la Grande-Bretagne, la
hausse, durant les quatre derniers mois, a varié de
25 à 37 p. c. sur la fonte et les fers des différents
jpodèles?
Ainsi qu’on l’a déjà fait remarquer.il serait difficile
de préciser aujourd’hui le chiffre des ordres adressés
d’Amérique aux métallurgistes anglais depuis quel-
ques semaines ; certaines personnes croient pouvoir
estimer à plus de 1 milliob de tonnes lés achats de
fonte récemment faits en Ecosse et ea Angleterre pour
le oomptedes Etats-Unis, mais on n’est pas en mesure
de contrôler I’exactitud8 de cette évaluation, (juoi
qu’il en soit, le mouvement de reprise ne saurait être
mis en doute; ce qui est plus incontestable encore
c’est la transformation du gentiipent public depiiié
que Ton a été ïnfonpé de ces commandes américaines I
et des circonstances qui les avaient amenéés.
L’animation est grande sur les marchés du Nord '
Ton a vu à Glasgow la fonte monter de 7 shillings en i
une seule semaine. L’espoir renaît partout dans les
districts îpétàllvirgiqùes; déjà Ton y rallume des hauts
fourneaux éteints depuis plusieurs’années ; déjà Ton ■
se croit revenu aux temps prospères qui avaient pré-
cédé la crise de 1873, et toutes les industries plus ou
moins directement rattachées à celle du fer retrouvent
une activité, une confiance de favorable augure
Il est certain, en effet, que Tàmélioratioii actuelle,
si eue venait à s’affirmer ne se limiterait pas l’indus-
trie métallurgique et que le pays topt entier en retire-
rait (le sériepx avantages. Mais peut-on compter qu’il
en sera ainsi ? se trouve-t-on vraiment en présence
d une reprise sérieuse et durable, ou bien ne s’agit-il
que d’une amélioration momentanée, due à des causes
purement factices ! C’est la question qu’il est aujour-
d’hui permis de se poser, et la réponse, il faut Je recon-
naître, ne donne pas toujours aux industriels auglais
la satisfaction qubis pourraient souhaiter.
Pour se rendre bien compte de la portée du mouve-
ment actuel, il convient d’examiner ce qu’était respec-
tivement la situation do l’Amérique et du Royaume-
Uni, quand on a constaté les premiers svmptômes de
la reprise qui vient de se produire. '
t A la suite de la crise de 1873, il y avait eu aux Etats-
I nis une réaction forcée, mais favorable en somme
aux intérêts du pâys. Contraints momentanément de
renoncer à l’extension de leur réseau ferré, les Améri-
cains se rejetèrent sur les occupations rurales ; encom-
brés d’une population que l’industrie ne-pouvait plus
nourrir, les grands centres déversèrent peu à peu leur
trop-plein sur les campagnes ; l’Ouest et le Far-Ouest
NOUVELLES ^ÉTRANGÈRES.
JAPON.
Un nouveau cabinet a été formé au Japon le 28
février dernier. Les journaux de Tokio ignorent le
motif des modifications qui ont été faites; il semble
toutefois que le. gouvernement a eu en vue de
prendre des ministres en dehors du Ghenro-in
(Sénat) et du Daidjokwan (Conseil d’Etat), et de
rendre ainsi ces deux Assemblées plus indépen-
dantes. Il ne reste plus en effet, à la différence de ce
qui existait, que trois ministres qui soient sanqhis
ou membres du DakljokwaD,
Le nouveau ministère se compose de MM. Ino
Ouye, affaires étrangères ; Matsoukata, intérieur;
Sano, finances ; général Yamagata, état-major gé-
néral ; l’amiral Ÿenomoto, marine ; Kouroda, co-
lonies ; Tânaka, justice ; Kono, instruction ; Ya-
mao, travaux publics.
Sont nommés vice-ministres : MM. Guyeno, af-
faires étrangères, et Mayéshima, intérieur.
Sont nommés vice-président du Sénat : (Ghenro-
in), M. Sassaki, et sénateurs : MM. Kanda, Havashi
et Ishi-I, tchiouhéshi (sous-préfet de police). ‘
Les ministres sortants, Okouma, Ito, Oghi, Té-
rashima, Yamada, Saigo, Kawamoura. ont été
nommé sanghis.
ÉTATS-UNIS
La législature du Maine vient d’adopter, dit le
Parlement, une nouvelle loi véritablement dra-
conienne sur la vente des liqueurs alcooliques. Non
seulement l’interdiction d’établir des cabarets et de
vendre de la boisson est maintenue ; non seulement
la loi défend l’établissement de clubs dans lesquels
les membres seuls peuvent se procurer des liqueurs
par voie d’abonnement, mais il est interdit d’en
donner gratuitement à quelqu’un, et toute personne
en état d’ivresse, même dans sa propre maison, est
passible d’un mois de prison ; s’il y a récidive, 1$
peine est de trois mois.
Les partisans de la tempérance rêvent d’appli-
quer le même système dans d’autres Etats. Dans le
Connecticut, ils ont fait adopter une loi d’après
laquelle les femmes pourront voter sur les questions
relatives à la vente des liqueurs fortes. On compte
qu’elles prêteront leur concours au parti de la tem-
pérance avec plus d’enthousiasme que les hommes.
Dans le Wisconsin, la législature a adopté à l’una-
nimité un projet d’amendement à la constitution
locale, en vue d’accorder le droit dé suffrage et de
déclarer éligibles toutes les femmes mariées, Si le
vote populaire ratifie cet amendement, ie Wiscon-
sin sera, avec l’Iowa, le seul Etat où les femmes
pourront aspirer aux honneurs politiques. Six ou
huit autres Etats, y compris New-York, autorisent
les femmes à participer seulement à l’élection des
directeurs des écoles. Mais le Women's Journal,
organe des intérêts féminins, déclare que cettepre-
mièreconcession en amènerad’autres,etquebienï;ût
les « droits de la femme » seront partout reconnus.
Il faut croire que les célibataires deviennent trop
nombreux dans le Mississipi. La législation de cet
Etat a voté une loi d’après laquelletous les hommes
Don mariés, âgés de plus de vingt-cinq ans, auront
à payerunepo/f-ter (impôt électoral) de 3 dollars.
Pour les gens mariés, le taux antérieur de 1 dollar
est maintenu. Les législateurs du Mississipi ont
voulu servir, eux aussi, la cause des femmes.
RUSSIE.
Les dernières nouvelles adressées au Daily
News par son correspondant dans l’Asie centrale
sont un peu plus rassurantes pour l’avenir de l'ex-
pédition russe contre lesTurcomans. Ces derniers,
s’endormant sur les lauriers qu’ils ont conquis à
Gook-Tepe, n’ont pas tiré parti de l’infériorité
numérique de leurs adversaires pour s’emparer de
Tchikislar et jeter les Russes dans la mer, comme
cela leur eût été facile. Les Russes, eux, ont si
bien profité de la sorte de trêve d’armes mala-
droitement ménagée par les Turcomans Tekkes,
que la supériorité numérique leur sera bientôt
acquise, et que la situation respective des deux
camps sera complètement renversée.
A en croire le correspondant du Daily News,
l’armée russe ne tardera pas à être forte de 60,000
hommes placés sous le commandement du gouver-
neur du Caucase lui-même, c’est-à-dire du grand
duc Michel, propre frère du tzar. Il est vrai que les
Russes auraient renoncé à la conquête de Mer? ou
à tout projet d’agrandissement dans ces parages.
La défaite qu’ils ont essuyée à Gook-Tepe leur au-
rait servi de leçon, et le seul but de la prochaine
expédition serait d’obtenir une revanche plato-
nique, juste de quoi rétablir un prestige tant soit
peu compromis.
GRANDE BRETAGNE
M. Shaw, l’un des leaders du parti irlandais a
pris la parole samedi dans un meeting à Cork.
M. Shaw a annoncé la prochaine réunion à Dublin
des députés de l’Irlande, afin de s’entendre sur les
bases de leur action future. D’après lui, les
Home Rulers se présenteront devant le nouveau
Parlement dans des conditions plus favorables que
précédemment, parce que la majorité parlemen-
taire sera, cette fois, disposée à les écouter. Mais
pour s’assurer ce résultat, a dit Torateur.il ne faut
pas que les représentants irlandais usent de moyens
violents; ils doivent s’attacher, par les voies de la
sagesse, de la persuasion et du bon sens, à obtenir
de la législature des mesures de justice qui seules
peuvent rendre la prospérité à l’Irlande. La
plus importante des questions à résoudre est
celle de la propriété terrienne. M. Shaw a déclaré
que si les propriétaires continuent plus longtemps
a repousser les réclamations légitimes des cul-
tivateurs, il est certain que la majorité libérale du
nouveau Parlement fera droit aux griefs des
membres irlandais.
FRANCE.
LA JOURNÉE PARLEMENTAIRE D’HIER,
Sénat. — Opérations préliminaires. — Le
centre gauche s est reuni voro «aai
bres environ étaient présente «t ont constate lê
uuu ontat, iuvaiuu, ûciiis ieurs départements par les
décrets du 29 mars.
M. Cordier, président, a appelé l’attention de la
reumon sur la proposition faite à la précédente
séance du Sénat par M. Feray, relativement à la
nomination d’une commission de 18 membres pour
l’examen du tarif des douanes.
Il a été décidé que la question n’ayant aucun
caractère politique, chacun garderait sa liberté
d’action pour le choix des commissaires.
A l’issue de cette réunion, le Sénat s. ^ ...
ses bureaux. Ont été nommés: constitué
1er bureau. — Président, M.de’Y „
voix, contre 12 données à M, P ' Malleville, par 14
deChampagny ifiam; secrétaire, M.
2e bureau. — MM. Tr. . ,
- MM. Oudet; Cu*' nfTmi°knt; Vlvenot- 3e bureau.
Hugo - Labiçhè ue ;mot 48 bureau. - MM. Victor,
6-barS - MM. Corne; Malens.
5S-£r’ »>"«£■&{£!' I’
MM).“■ B“m b"rea"- -
à la°droite bureaux Appartenant à la gauche et un
Cette opération préliminaire terminée, le Sénat
a procédé à l’élection des membres de la commis-
sion des pétitions ; cette commission a une impor-
tance particulière, à raison du pétitionnement
relatif aux décrets du 29 mars.
!8,‘ bureau : M. Audren de Kerdrel, élu par 14
voix contre M. Honnoré, qui a obtenu 13 voix M
Honnore1 aurait certainement été élu sans l’absence
regrettable de plusieurs membres de la gauche
2e bureau M. Arago; 3° bureau : Ma Griffe • 4»
bureau : M. d’Audiffret-Pasquier contre M. Mazeau ■
5e bureau : M. Demole, par II voix contre 9 à m’
Laboulaye,
, bureau : M. Lamorte ; 7e bureau : M. Ferronil-
iat; 8e bureau : M. Merlin; 9e bureau : M. Com-
Soit 7 membres de la gauche contre 2 membres
de la droite.
La séance. — La séance est ouverte à trois heu-
res, sous la présidence de M. Pelletan.
M. de Carayon-Latcmr pose à M. le ministre de
la guerre une question relative aux révocations
dans l’armée territoriale visées dans le décret du
3 février dernier.
Lorsque M. le général de Cissey organisa les ca-
dres de cette armée, il confia les plus hauts grades
aux officiers démissionnaires ou retraités de l’ar-
mée active, mais il fit aussi appel au dévouement
de oeux qui avaient fait tous ieurs efforts pour se
rendre dignes des fonctions qui leur étaient con-
fiées.
Certainement, ajoute l’orateur, M. le général
Farre n’a pas trouvé dans les rapports des com-
mandants de corps d’armée la justification des me-
sures violentes qu’il vient de prendre. ( Protestations
à gauche. — Applaudissements à droite, )
D’après M. de Carayon-Latour, les officieux rjout n
est question,étaient propriétaires de le-r (rrade le
ministre pouvait les punir, les suspç,ndrei mais non
pas leurs envoyer un gendarme pour leur apprendre
qu iis étaient rayés des cadres. ( A droite : Oh ! oh ! i
li n y a, continue l’orateur, que trois portes pour
sortir honorablement de l’armée ; la démission vo-
lontaire, la retraite ou la mort. (Très bien 1 à droite.!
Vogs devez, monsieur le ministre, avoir reçu bien
des démissions, et, s’il est des officiers qui ne Tont
pas encore envoyée, c’est qu’ils veulent partager le
sort injuste de leurs collègues,
M. de Carayon-Latour demande en terminant
pourquoi le ministre a touché à des droits acouis
et quel avantage il pense trouver pour l’armée en
remplaçant des officiers jeunes par des officiers
retraites.
M. le général Farre commence par établir la
question do droit : un décret rendu en conseil
d Etat, ait-il, a modifié un décret rendu dans les
mômes conditions.
Outre que parmi les officiers révoqués beaucoup
étaient incapables de commander, la situation
étau intolérable, car on ne pouvait les mettre en
non activité tandis qu’ils pouvaient, eux, donner-
leur démission. ’
Dans un régiment, dit le ministre, un ancien*
sous-lieutenant commandait à trois chefs de batail-
lon retraites.
Quant à l’esprit politique de la mesure, le géné-
- J
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