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LE PRECURSEUR.
de la douane d’Àubange. Les préposés de la douane, peu au cou-
rant de l’article , et pour cause , avaient déjà accepté comme
sincère une déclaration qui leur avait été faite de la valeur des
pâtés , surtout que cette valeur était conforme à une facture
jointe aux caisses . quand le hasard leur fit découvrir une autre
facture, la véritable, portant le prix réel, qui était de beaucoup
supérieur à celui déclaré. Ils préemptèrent les délices strasbour-
geoises , et les Revendirent à bas prix , mais cependant avec bé-
néfice , sur notre place. Les amateurs qui en ont goûté préten-
dent que jamais à Arlon on n’a eu le palais autant flatté pour si
peu d’argent.
— Un chien enragé a ces jours derniers parcouru les rues
d’Arlon, Il a été tué avec plusieurs autres chiens qu’il avait mor-
dus. Aucun malheur n’avait été occasionnée jusque là. Mais voilà
qu’une personne flut observer à l’individu qui avait tué le chien
enragé, qu’il devait l’enterrer plus profondément qu’il ne l’avait
fait et avoir la précaution de ne pas le toucher. C’en fut assez
pour produire sur le malheureux presque tout l’effet d’une mor-
sure. Ayant réellement mis la main sur le chien, il fut tellement
frappé par l’idée qu’il pourrait devenir enragé , qu il perdit la
tête. Il se sauva par les champs et aujourd’hui on ne sait pas en-
core ce qu’il est devenu.
— On écrit de Grammont le J fi : Une fête bienintérressante a
eu lieu ici. M. J. Byl, notaire, faisant partie depuisplus de vingt-
cinq ans, du conseü d administration de cette ville, les membres
de la régence lui ont envoyé une députation pour le féliciter
d’une carrière aussi longue qu’honorable , et afin de lui témoi-
gner toute l’estime que l’on professe pour son caractère bienfai-
sant et la conduite louabe qu’il a toujours tenue, même dans les
circonstances les plus difficiles, ils lui ont offert en corps un diner
splendide, qui a eu lieu hier, et où a régné la gaieté la plus fran-
che et la plus cordiale. Des pièces de vers analogues à la fête, et
dans lesquelles on exprime combien ses concitoyens apprécieM
les émniens services qu’il leur a rendus pendant ce long espace
de temps, y ont été fortement applaudies, parce que là la poésie
n’avait rien de fictif, mais était la simple expression de la recon-
naissance publique.
Quelle que soit la modestie et le désintéressement de M. Byl,
nous croyons qn’il n’a pas été indifférent à ce témoignage de la
considération générale, la plus douce ou plutôt l’unique récom-
pense qui puisse plaire à l’homme de bien, et la seule digne de
lui être offerte.
Nommé membre du conseil d’administration en 1308, il con-
tinua d’en faire partie pendant notre réunion à la Hollande. Au
moment le plus orageux de notre révolution , malgré scs prin-
cipes reconnus d’ordre et de modération il fut élu membre du
comité de sûreté publique en cette ville, et il y réussit constam-
ment à réprimer les élans de la malveillance et à neutraliser les
effets d’un zèle exagère. Egalement respecté de tous les partis ,
bien que n’appartenant qu’à un seul, celui du bien public, il
aurait été appelé par ses concitoyens, lors des premières élec-
tions, aux fonctions les plus éminentes parmi eux, s’il n’avait
exprimé de la manière la plus formelle, sa ferme résolution de
n’accepter d’autres fonctions que celles qu’il remplissait depuis
longtemps d’une manière si honorable ; aussifut-il réélu membre
du conseil à la presqu’unanimité. Aux dernières élections, ayant
réuni le plus de suffrages , on fut surpris, quand parurent le*
nominations, de l’apparent oubli où le laissait le gouvernement,
qui semblait ainsi méconnaître les vœux de la presque totalité
des habita ns ; mais ce fut encore par sa volonté expresse , vou-
« lantbien , disait-il; consacrer au bien-être de ses concitoyens
» le peu de moyens qu’une longue expérience lui avait donnés,
» mais n’osant se charger de fonctions qu’un âge, déjà avancé et
V une santé débile , ne lui permettraient pas de remplir dans
» toute leur plénitude. »
Dans les anciens temps, les gouvernemens offraient des cou-
ronnes civiques à de tels citoyens ; que parmi nous l’expression
délia reconnaissance leur soit offerte en récompense de leur
vertus. £
— Les nouvelle» récentes de Saint-Pétersbourg portent que
l'empereur de Russie est toujours souffrant des suites de son an-
cienne chute, agravée par une seconde qu’il a fait dans son pro-
pre palais, en se livrant aux divertissemens des montagnes russes.
Nicolas éprouve fréquemment de vives douleurs dans les côtes ,
en ayant eu une brisée et non remise lors de sa première chute.
— On écrit de Berlin , fi janvier :
On espère ici que dans six mois une grande étendue de pays
frontière sera incoporée à l’union des douanes allemandes par
suite de l'accession de plusieurs principautés de l’Allemagne sep-
tentrionale. L’union s’accordera et se consolidera ainsi de plus
en plus.
— On écrit de la Haye :
Des nouvelles particulières de Padang , de la première moi-
tié de juillet, annoncent que depuis le mois précédent il n’y avait
plus eu d’hostilités devant Bonjol entre nos troupes et l’ennemi.
Mais on croyait qu’il y aurait bientôt de notre part une attaque
générale, appuyée par la grosse artillerie qui venait d’arriver.
Notre armée avait été considérablement renforcée dans ces der-
niers temps; son état sanitaire était satisfesant.
iSociété charbonnière Prussienne.
On annonce aujourd’hui que la société anonyme par actions ,
au capital de fi00,000 thalers ( pouvant être doublé ), formée à
Aix-la-Chapelle, le 19 septembre 1836, pour l’exploitation des
mines de houille im Warmrevier, près d’Aix-la-Chapelle , a été
appronvée par le roi de Prusse le 30 octobre dernier, et que les
opérations vont commencer.
Plusieurs maisons belges sont intéressées dans la nouvelle
compagnie. On annonce que les riches houillières de M. James
Cockerill, Englerth d’Eschweiler et autres vont s’y réunir.
(L'Espoir.)
CHAMBRE DES REPRÉSENTAIS.
Séance du 20 janvier.
( PRÉSIDENCE DE M. RÀIKEM. )
La ehambre entre en séance à une heure et demie.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
Quelques pétitions sont analysées. On remarque encore quelques demandes
«n naturalisation. Le renvoi en est ordonné au ministre de la justice.
M de Brouckere rappelle les injonctions faites par la chambre à la commis-
sion de naturalisation de s’occuper de publier la liste des postaient».
M. Lejeune donne quelques explications au nom de la commission.
M. Desinaizières , rapporteur de la section centrale, dépose ses rapports sur
1rs budgets de la guerre, des affaires étrangères et de la marine. Ils seront im-
primés et distribuée
Sur la demande de M. Gendebien , la chambre fixe à un prochain jour la
discussion du projet de loi sur la milice.
L’ordre du jour appelle la discussion du budget du ministère de la justice.
La discussion générale est ouverte. .
M. Stas de Volder rappelle la majoration demandée pour constructions ou
agrandissements des prisons militaires. Il trouve dans cette circonstance la
preuve aflligeante de la corruption qui, suivant lui, s’introduit dans l’armée.
Il demande qu’on encourage la bonne conduite et qu’on punisse le vice. Il
demande pour mémoire que les soldats soient privés du port d’armes hors le
cas de service.
M. De Foere présente de9 considérations générales sur l’équilibre à établir
entre les recettes et les dépenses. Il s’oppose au crédit de 100,000 fr. pour la
construction d’nn palais pour la cour de cassation.
1\1. Frison fait connaître à la chambre l’impossibilité dans laquelle se trouve
le tribunal civil de Charleroy de suffire à la multiplicité des affaires pendantes
devant ce siège , et demande que le ministère de la justice prenne des disposi-
tions pour établir au besoin des suppléanlsen nombre suffisant pour accélérer
le jugement des affaires.
M. le ministre de la justice explique l’augmentation du nombre des détenus
militaires. Elle a lieu, non que le nombre des condamnations augmente, mais
c’est qu’il sort annuellement moins de prisonniers qu’il n’en entre. La disci-
pline n’est point relâcbee ; mais toutes les peines disciplinaires se bornent à
l’emprisonnement, tandis que sous le gouvernement précédent il y avait la dé-
portation , etc. ; d’un autre côté l’état de guerre qu’on est obligé de maintenir
rend les condamnations plus sévères.
M. le ministre répond aux observations de M. Frison sur le tribunal civil de
Charleroy; il pense qu’en élevant la compétence des juges-de-paix, on soula-
gera le tribunal civil de Charleroy; conséquemment il ne peut être suffisant
d’ajouter à ce tribunal une chambre temporaire au lieu d’une chambre perma-
nente.
M. Pirmcz rappelle que depuis quelques années l’industrie à Charleroi a pris
un développement si considérable que l’accroissement des procès en est la con-
séquence inévitable. 11 demande une mesure qui satisfasse promptement à ces
besoins.
La discussion générale est fermée.
Discussion des articles. — Administration centrale.
Cbap. ler. — Art. 1". Traitement dn ministre, 21,000 francs. Adopté.
Art. 2. Traitement des employés et gens de service, 98,000 fr.
M. le ministre des finances demande la majoration de ce chiffre de2;000 fr.
pour charger un jurisconsulte de la traduction en flamand du bulletin officiel.
M. LeJeune répond que la législation regarde comme seul officiel le texte
français des lois; la traduction flamande n’est qu’une série de barbarisme ou
de contresens. Il faut l’améliorer et le projet du ministre doit être consé-
quemment adopté. Il signale des inexactitudes de la traduction de la loi com-
munale qui excitent les rires de l’auditoire à plusieurs reprises.
M. Donny parle dans le même sens.
M. Pollenus, rapporteur de la section centrale, croit que le traitement du
traducteur est insuffisant et demande à le connaître ; au surplus, il soutient
l’amendement ministériel.
M. le ministre répond à cette interpellation.
M. Gendebien accuse le défaut de surveillance sur les opérations de la tra-
duction. Si les lois ne sont pas exactement traduites , comment pourrait-on en
exiger l’exécution ?
L’article est mis aux voix avec la majoration et adopté.
Lr chambre adopte les articles 5, 4 et 5 du chapitre 1er et les trois premiers
articles du chapitre II.
M. Gendebien proteste contre la réduction opérée depuis la révolution dans
les traitements des conseilliers des cours d’appel. Ce n’est que pour rendre
les conseillers désireux d’obtenir un autre place, et dépendante, que le gou-
vernement a réduit à 5,000 fr. les traitements.
Art. 4. Matériel, 18,000 fr. —Adopté.
Art. 5. Tribunaux de lre instance et de commerce , francs 859,930.
M. Gendebien parle en faveur des-commis-gieffiers , dont il voudrait voir
améliorer le sort.
L’art. 5 est adopté.
Art. 6. Justices-de-paix, et tribunaux de police 510,880 fr. — Adopté.
Le chapitre III, relatif à la justice militaire, est également adopté.
IV. — Arlicl® unique. Frais de poursuites et d’exécutions à la charge des
administrations publiques. 550,000. froncs. — Adopté.
V. — Art. 1er. Entretien , réparations et loyer de locaux, 35,000 fr. —
Adopté.!
Art. 2. Constructions pour la cour de cassation , qai ne pourront excéder
315,000 francs , 100,000 fr.
M. de Brouckere rappelle que cent mille francs avaient été votés l’année
dernière, imputables sur la somme de 250,000 fr. Il fait remarquer la différence
dans l’évaluation de l’année actuelle. Il pense qu’il faut laisser la cour de
cassation dans le local qu’elle |occupe , sauf à le réparer , et non pas la trans-
porter au Petit-Sablon. Les corps judiciaires doivent être réunis, ainsi que les
greffes et les dépôts d’archives.
M. Pollenus rapporteur, annonce que les conseils provincial et municipal
demandent la réunion des divers corps de judicature dans un même local. La
dépense nécessaire pour l’érection du palais de la cour de cassation à la place
du Petit-Sablon, s’élèvera à 500,000 fr. environ y compris la valeur du terrain
et l’ameublement ; et cependant bientôt ce palais sera cédé à la cour d’assises ,
dont le palais est à la charge de la province et non de l’état.
M. le ministre de Injustice. Le crédit voté l’an précèdent, n’a pas reçu d’em-
ploi ; parce que la somme de 230,000 fr. n’était pas suffisante, et par respect
pour les décisions de la chambre, la section centrale ayant discuté la question
de séparation ou de réunion, a pensé que dans les circonstances actuelles, la
réunion n’était pas indispensable, et qu’il ne convenait pas de laisser la cour
de cassation dans les bâtiments qu’elle occupe. Le 1er plail avait été inexact ;
la dépense nécessaire devait dépasser 500,000 fr"
Les bâtiments nécessaires à la réunion de tous les corps judiciaires coûte-
raient environ 12 à 1,500,000. fr. La ville de Bruxelles qui devrait contribuer à
cette dépense pour 2 à 300,000 fr., le conseil provincial, qui supporterait en-
viron pareille dépense , sont hors d’état de le faire. L’état resterait donc seul
chargé de ces frais. D'un autre côté le conseil provincial s’est déjà occupé d’un
local pour le tribunal de commerce. ïl,persiste à demander l’allocation de l’ar-
ticle 2.
M. De Brouckere repousse l’argumentation du ministre , les constructions
d’nn nouveau palais de justice pourraient être cemraencées de manière a
offrir d’abord un local à la cour de cassation et successivement aux autres corps.
Il ne faut pas calculer les dépenses à faire sur celles faites pour approprier
les bâtimens de l’ancien hôpital , un hôpital à un palais de justice.
L’entretien seul du paleis actuel coûtera annuelleineut des sommes énor-
mes ; le budget comprend déjà 14,000 pour cet objet.
Le gouvernement devrait s’assurer auprès du conseil provincial et du conseil
communal s’il y a possibilité de reconstruire à frais communs au palais de jus-
tice. L’orateur est persuadé que les conseils se prêteraient volontiers à ce9 dé-
penses.
M. le ministre accueille les observations de M. de Brouckère, mais persiste
à demander l'allocation de 100,000 fr.
M. Gendebien considère la construction d’un palais de la cour de cassation
comme inutile et comme dépense de luxe. Le crédit demandé sera eucore in-
suffisant ; le ministre voulant faire un monument, et il est impossible de faire
à Bruxelles un monument pour 315,000 fr. Il n’y a pas d’urgence.
M. Gendebien signale le danger de laisser les greffes et les archives dans l’état
où ils sont. Il est plus urgent de séparer les greffes. Il propose d’établir un
nouveau palais de justice dans le milieu duquel seraient placés les greffes. La
dépense à faire serait déterminée par le prix de la vente du terrain situé au
Petit-Sablon et du terrain que laisserait vacant la nouvelle construction sur
l’emplacement actuellement occupé. Là seulement est l’urgence.
La séance est levée et renvoyée à demain pour la continuation de la discus-
sion des articles du budget de la justice.
Le rapport de M. Liedts, au nom de la section centrale, sur le projet de loi
tendant à obtenir un subside de 515,000 fr., destiné à l’acquisition de ^la bi-
bliothèque de feu M. Van Hulthem, a été imprimé et distribué. .
L’un des plus, puissans moyens de répandre l’amour de la patrie et de con-
solider notre nationalité , est de ne rien négliger de ce qui peut étendre le
vaste domaine de la raison et des connaissances humaines: c’est dans ce but
que le gouvernement prépose de fonder à Bruxelles une bibliothèque , natio-
nale. >
Comme premier noyau de cette bibliothèque, le gouvernement a fait, sauf la
ratification des chambres , l’acquisition de la précieuse collection de livres de
M. Van Hulthem, ancien bibliothécaire et secrétaire perpétuel de l’académie
de Bruxelles.
Les sections chargèrent la section centrale d’exiger la remise du catalogue,
afin d’apprécier la valeur de l’acquisition. Le gouvernement s’empressa en
conséquence de remettre la partie cataloguée de la bibliothèque , 4 volumes
in-octavo, contenant près de 50,000 nomuros, ^
La section centrale doit à la vérité de déclarer qu’à peu d’exceptions près ,
on n’y trouve pas ces grands ouvrages ni ces collections académiques qui doi-
vent faire le fond d’une bibliothèque nationale , par cela même qu’ils ne sont
pas à la portée des fortunes particulières; qu’on y trouve.par. fois jusqu’à 10 et
20 fois les mêmes ouvrages, et que, parmi les ouvragesprécieux , la meilleure
édition manque assez souvent.
Le gouvernement répond que ce n’est pas même dans une bibliothèque de
500,000 volumes qu’ou pourrait espérer tout avoir et que les doubles trouve-
ront facilement leur destination , puisqu’il sera facile d’en proposer l’échange
aux villes qui possèdent des bibliothèques ou d’en gratifier les bibliotèques en
diminution des subsides dont elles jouissent.
En résumé la section centrale reconnaît que la bibliothèque Van Hulthem
se recommande par plus de mille manuscrits presque tous relatifs à l’histoiro
de la Belgique ; une collection unique des livres dans toutes les langues et do
toutes les époques qui ont trait à notre histoire nationale et par la collection la
plus compléte peut-être qui existe de matériaux tant en manuscrits qu’en livre#
imprimés , relatifs à l’histoire littéraire et bibliographique de notre pays.
La section centrale s’est convaincue que les propositions du gouvernement
pour des achats partiels ont été infructueuses, et que jamaisToccasion ne se
présenterait de trouver une pareille bibliothèque pour la suite.
En conséquence la section centrale a fait déposer le catalogue sur le bureau
de la chambre à l’inspection de tous les membres et propose purement et sim-
plement l’adoption du projet de loi en date du 17 janvier ainsi concu :
« Vu le contrat conclu à Gand le 2 août 1856, entre les commissaires auto-
risés à cet effet par le ministre de l’intérieur , d’une part, et M. Ch. J.-F. do
Bremmaeckers, tant en son nom qu’au nom de M,le Marie C.-C. de Bremmaec-
kers, d’autre part, en vertu duquel la Bibliothèque de feu Ch. Van Hulthem
est acquise pour compte du gouvernement. — Il est ouvert au département do
l’intérieur un crédit supplémentaire defr. 515,000 pour prix d’achat, impre#-
sion du catalogne et autres frais, etc. »
Nous recevons de M. Billard pharmacien à Paris, la lettre sui-
vante , que nous nous empressons de publier :
Monsieur le Rédacteur,
« On a reproduit dans plusieurs journaux de la Belgique , un article extrait
» d’un journal de Dresde , dans lequel on considère la Créosote comme dange-
» reuse à employer contre les maux de dents. Si on s’était contenté de ne par-
» 1er que de la Créosote pure , je me serait-tû , mais quelques feuilles ayant
» considéré la Créosote Billard , comme se trouvant dans le même cas , j’aime
» à croire que vous serez assez juste pour me permettre de me servir de la voie
» de votre estimable journal pour rétablir les faits dans leur exactitude. Pour
» cela je me contenterai de faire observer :
» 1° Qu’il ne faut pas confondre la Créosote Billard ovec la Créosote pure r
n qu’on peut se procurer chez fous les pharmaciens ; la Créosote Billard est
» une préparation tout à fait différente et ne se trouve que dan9 les dépôts quo
» j’ai établis.
» 2° Que la Créosote Billard peut-être employée sans qu’il en résulte 1®
» moindre danger car j’en ai fait avaler souvent plusieurs flaçons de suite à
» de petits animaux , sans qu’ils aient manifesté la moindre doulenr et il
» m’est arrivé plusieurs fois d’en avaler moi même impunément un flaçon entier.
» A ces faits qui réfutent tout ce qu’on pourrait dire contre le peu d’incon-
» véniens qu’il y a a faire usage de la Créosote Billard contre les maux de
» dents , j’ajouterai qu’une foule de médéeins très distingués de Paris , lo
» professeur Broussais lui même, qui dont faire autorité en pareille matière,
d conseillent habituellement la Créosote Billard, dans leur clientelle propre,
» et s’il y avait le moindre danger à employer cette substance , ils se garde-
» raient bien de le faire.
»_ Agréez , etc. ,
» Signé BILLARD , Pharmacien à Parie 7
(43) » Membre de plusieurs sociétés savantes. »
COMMERCE.
PLACE D’ANVERS , 21 JANVIER.
CAFES, — Les transactions se sont bornées à environ 200 balles Batavia
ordinaire , payées de 33 1{2 à 35 5[8 et environ^^O balles St.-Doraingue , de
51 3[4 à 22 1 [4 c.
SUCRE BRUT. — On a cité la vente de 1000 nattes Manille à f. 15 pav.
étranger.
Nos autres articles sans affaires marquantes.
MARCHÉS ÉTRANGERS.
marché de NANTES, 16 janvier.
HUILE. — La semaine dernière a commencé par une vente de 10 futailles
en excellentes surfines à 95 fr. Depuis, les nouvelles des lieux de production®
s’accordent pour annoncer de la faveur ; le prix a atteint promptement 1 fr.
Aujourd’hui, on tient ferme à ce prix.
Les huiles grasses à fabrique ne varient pas : 81 fr. les vertes , 80 fr. le®
jaunes d’Italie.
Les huiles de colza épurées sont à 70 fr., sans grandes affaires.
SAVONS. — Les froids, qui avaient fait monter les prix à 52 fr. tant pour le
disponible que pour les livraisons du mois , ayant cessé subitement , les cour»
ont éprouvé une baisse : à 51-50 , il s’est acheté une cinquantaine de caisses.-
Ce qui contribue peu à engager les acheteurs à se charger de marchandise®
dans un moment où la consommation est nulle , c’est l’arrivée à quai des ga-
barres de l'Aglaïa, qui mettent 1,500 caisses à notre disposition; il est vrai de
dire que 400 caisses vont être expédiées pour Orléans. On a traité à 51 f. 200-
caisses disponibles le mois prochain.
PARTIE MARITIME.
SINISTRES.
(Correspondance particulière du Précurseur.)
Bruges, 20 janvier.
Nous recevons aujourd’hui les nouvelles suivantes de Blankenbergh : Ce ma*
4in est venu à la côte la carcasse d’un navire (schooner) je n’ai pu y découvrir
ni noms ni marques. Voici les objets qui ont été pêchés en mer la nuit dernière t>
1° Plusieurs sacs contenant de la fleur marqués C ou G. La fleur se trouve
fortement avariée par Beau de mer.
2<> Une ancre neuve pesant de 8 à 900 liv., marqué SPK avec 60 brasses de
chaîne , portant la même marque. L’ancre était balisée, et cependant la bouée
ne porte aucune marque.
Les pêcheurs arrivés ce matin de la pêche, déclarent tons avoir vu flotter
en mer une masse de différentes marchandises y planches, débris de navires r
etc., etc.
Les propriétaires de l’ancre et de la chaîne qui désireraient les réclamer r
peuven l s’adresser au bureau du Précurseur, où on leur indiquera le dépositaire
de ces objets. .
Flessingue, 19 janvier.
Le brick suédois Linnea , cap. Hjern , venant d’Odessa avec un chargement
de graine de lin , à la consignation de MM. David Verbist et O, a échoué sur
le banc dit Elboog. Il a été remis à flot à la marée haute et se trouve sur notro
rade. L’amiral commandant l’a immédiatement déchargé delà quarantaine, et
il fera voile demain pour votre port. Le navire fait de l’eau.
— Le navire Vrouw Antina . cap. Kuyper, de Sunderland à Amsterdam, ar-
rivé le 29 décembre dernier à Grimsby avec perle de 6on gouvernail, est entré
dans ce port le 17 courant pour réparer ses avaries.
_ Le navire Sun est arrivé le 16 décembre d’Hambourg à Baltimore ayant
éprouvé de fortes avaries pendant la traversée. . ^
— Des avis de Malaga du 4 courant portent que le 2 il y avait régné une forte
tempête : plusieurs navires s’étaient perdus sur les rochers de Gibraltar et six
petits navires s’étaient perdus dans le port de Malaga , même trois navires de
guerre avaient chassé sur leurs ancres et éprouvé des avaries.
Les débris d’un navire d’environ 100 tonneaux peints en blanc, avec un lis-
ton vert et sur lesquels il y avait une branche de lauriers ont été rencontrés par
un navire arrivé à Deal. ^
Le navire Johanna, cap. Regemach de Narva à Amsterdam, est entré le 17
courant à Harwich avec perte de voiles, etc.
— Le capitaine Sou, commandant le Jeune-Théodore , de Bordeaux, a dé-
claré, que le 12 , il est sorti de Maumusson, chargé de graine de lin pour Bor-
deaux et qu’il fut forcé de mouiller par le calme dans le N.-E. du banc de la
Coubre; dans l’après-midi, le vent ayant passé au S., il appareilla, et vers mi-
nuit il cassa son grand mât, ayant 2 ris dans ses voiles et une forte voie d’eau.
Il a été rencontré aujourd’hui 13 janvier , à 10 heures du matin , parmi»
galliotte hollandaise, capitaine Sprick, qui a recueilli le capitaine Sou et ses 3
hommes, et a eu beaucoup d’égards pour leur triste position.
A dix heures et demie , ie chasse-marée s’échoua dans le N.-E. dfl batlôfi© |