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(N" 21.)
ANVERS, SAMEDI 21 JANVIER 1837.
(2”« ANNEE.)
ON S'ABONNE
\ Anvers y au bureau du
Précurseur, rue des Fagots,
i •|a,95* où «e trouve une
boité aux lettres et où doi-
vent «'adresser tousleRavis.
En Belgique et à Vetran-
ger, chez tous les directeurs
des postes.
Pour toute la Hollande
chez Th. Lejeune Libraire
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a Paris , à l’office-Cor-
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J.a quatrième page con-
sacrée aux annonce* , <-»t
affichée à la bonne d’Anvers
et à la bourse des princi-
pales villes de commerce.
21 Janvier.
DE LA QUESTION DU SUCRE.
Si l’on eût écouté l’impatience de quelques gens , la question du
drawback appliqué au raffinage des sucrés exotiqnes ne serait plus
à résoudre aujourd'hui, c’en serait fait d’une industrie qui est le
principal aliment de notre commerce. Un simple amendement jeté à
i’avenlure et sans calcul approfondi eût changé toute une législation
qui a été l’objet de longues et de sérieuses études. La chambre qui
n’était point préparée à cette discussion accidentelle, frappée à l’im-
proviste par des arguments qui avaient leur coté spécieux , a failli
détruire en un jour une chose à laquelle elle se gardera bien de
toucher, aujourd’hui qu’elleest mieux instruite. L’ignorance même
de ceux qui ont soulevé la question et qui l’ont agitée a été la sauve-
garde de l’industrie en cette circonstance ; d’accord, en ce sens que
ni les uns ni les autres ne connaissaient l’objet dont ils parlaient,
les antagonistes du drawback se sont heureusement trouvés désunis
sur la manière de ne pas connaître ; dès lors la chambre était trop
sage pour prendre une décision précipitée. Elle a voulu être éclairée
sur le fond même de la question ; maintenant quelle sait ce dont
il s’agit, nous avons d’elle et de sa prudence une assez haute idee,
pour être persuadés qu’aucun changement ne sera apporté à la lé-
gislation actuelle sur le sucre.
Si même nous nons en rapportons à notre manière de voir et aux
remarques que nous avons faites, il nous semble que cette question
est devenue une de celles que l’on serait bien aise de ne pas avoir
soulevées. Les fabricants de sucre indigène nous paraissent avoir
enfin compris que, s’ils ont quelque espérance de fortune , ce n’est
qu’avec le maintien de ce qui existe. Ils savent sans doute que le
pouvoir législatif ne leur fera jamais la condition meilleure que celle
dans la quelle ils se trouvent maintenant, protégés, comme ils le sont,
par un droit différenciel de 37 p. c. D’un autre côté, ceux qui ont de-
mandé la réforme du drawback, au nom des consommateurs belges
qu’ilsont montrés commesacrifiésauxconsommaleurs étrangers, n’ont
certainement pas été sans s’apercevoir que ce n’était pas dans un
pays tel que la Belgique, voisin d’autres pays producteurs, et de
tous côtés ouvert à la fraude, qu’il était possible à nos raffineurs de
faire peser un monopole sur les consommateurs ; il leur a été prouvé
d’ailleurs que pour la consommation du sucre à l'usage des classes les
moins aisées de la société, le prix était toujours en rapport avec l’éner-
gie de la production, et que plus on exportait de sucre raffiné, moins le
prix du sucre qui sert aux besoins du peuple était élevé. Cependant
nous avons entendu faire une observation qui, au premier abord,
nous a semblé assez juste, mais qui, après quelques moments de
réflexion, ne nors a plus paru telle. On a dit : admettons que nos
raffineries cessent de travailler, qu’en résultera-t-il? C’est que la
Belgique sera, par rapport à d’autres pays, ce que sont aujourd’hui,
'par rapport à nous, la Suède, la Norwège, etc.; nous mangerons
ànotre tour le sucre étrangerà meilleur marché que le nôtre, comme
les Suédois et les Allemands mangent le sucre belge à plus bas prix
que nous ne le mangeons nous mêmes. Le consommateur y gagnera
donc.
Il est assez facile de répondre à cette observation. D’abord ce n’est
pas le sucre en général qui revient à bon marché en Suède et en
Nbrwègè',-.par le fait du drawback établi dans les autres contrées ;
c’est uniquement le sucre raffiné, le sucre à l’usage des riches et des
personnes qui ont de l’aisance. La masse des consommateurs n’y
gagne rien ; par conséquent cette condition n’est pas fort à envier
pour notre pays, où, malgré le bien-être public, on consomme
une très grande quantité de sucre, étranger à la législation
du drawback. Cette espèce de sucre qui ne serait plus produite
chez nous, dès l’instant où nos raffineries de sucre exotique cesse-
raient d’exister ; deviendrait nécessairement d’un prix très oné-
reux, pour ceux qui s’en sêrvent, et qui, ne l’ayant plus, devraient
s’imposer des privations. D’un autre côté, pour que le sucre raffiné
fût àmeilleurmarchéqu aujourd’hui,en raisonnant bien entendu dans
le sens de l’observation que nous avons reproduite, il faudrait bien
des choses: il faudrait d’abord sacrifier la fortune et lexistence,
non seulement de nos raffineries de sucre exotique, mais aussi de
nos fabriques de sucre indigène; il faudrait en outre sacrifier les
intérêts du trésor; puis abaisser de plus en plus le prixdufrêt;
chose bien difficile, avec des mesures qui, si elles étaient prises,
rendraient le commerce de moins en moins "actif. Quand on aurait
tout cela, quand on aurait concilié ce qui est inconciliable, alors les
personnes riches économiseraient peut-être 3 p. c. sur leur consom-
mation de sucre, mais ils paieraient bien plus cher mille autres objets
qui maintenant leur coûtent bon marché à cause du commerce du
sucre exotique, de qui dépendent tant d’autres branches de commerce.
Quant aux petits consommateurs, ils en seraient réduits à payer
pius cher même le sucre, pareeque le sucre raffiné, à quelque
bas brix qu’il puisse être, sera toujours d’un prix beaucoup plus
élévé que les résidus du sucre exotique.
Tout ce que nou? venons de dire, ne se rapporte qu’à l’intérêt des
consommateurs ; pour ce qui est des autres funestes résultats qu’en-
traînerait un changement à la législation actuelle, ils sont trop bien
sentis, pour que nous ayons besoin de les rappeler : ils échappent à
peu de personnes, aussi sommes nous bien convaincus que si l’on
regrette une chose dans cette question, c’est de l’avoir agitée, et
d’avoir inconsidérément jeté l’inquiétude dans l’esprit des commerce
et de l’industrie. Nous croyons fermement que l’on peut se rassurer
sur l’issue de celte affaire. Présentée sous son véritable aspect, bien
éclaircie maintenant, celte question ne peut être résolue de manière
à compromettre tous les grands intérêts du pays, qui s’y trouvent
engagés.
ÉTATS-UNIS. — New-York.
D’après le rapport du ministre dé la guerre, ad interim , que
nous venons de recevoir, l’armée des Etats-Unis, qui, selon les
actes du congrès, devrait se composer de 648 officiers et 7,810
sous-officiers, soldats et musicieus, ne compte que 6,282 hommes
de toute arme, ce nombre se trouve même réduit, par suite de
maladies et d’autres causes, à 4,282 soldats en activité. La diffé-
rence entre l’effectif (6,282) et le nombre désigné par la loi (7,958)
vient de ce qu’on n’a seulement trouvé que 360 hommes disposés
à prendre du service dans le nouveau régiment de dragons, dont
la formation a été autorisée par un acte passé dans ta dernière
session du congrès, et ensuite parce que les engagemens de beau-
coup de soldats sont expirés. Le» enrôlemens pour le service des
Etats-Unis, au département de la guerre, paraissent, d’après ceci,
avoir rencontré les mêmes difficultés que ceux pour celui de la
marine.
Les forces effectives des Etats-Unis se trouvent distribuées ain-
si . sur les frontières du Nord-Ouest, 1,128 hommes ; sur celles
de l’Ouest et du Sud-Ouest ( y compris les frontières du Texas )
2,358. Les troupes servant dans]la Floride, au nombre desquelles
sont 820 soldats de la marine , se montent à 2,000 hommes ,
auxquels il fautajouter 1,800 volontaires duTéncssée, de l’Ala-
bama et de la Floride, plus, 700 ludieus-Creeks , ce qui formo
un total de 7,500 hommes.
La guerre avec les Creeks , si heureusement finie , celle que
les Etats-Unis font aux Séminoles. comme aussi l’attitude mena-
çante des Cherokees, à une certaine époque , avaient rendu né-
cessaire l’enrôlement d’un grand nombre de volontaires. Par
suite d’une erreur dans les proclamations , 24,500 hommes
s’étaient présentés ; ce nombre dépassant de beaucoup les be-
soins du service, on a dû eu refuser une grande partie. Les
volontaires qui n’ont pas été enrôlés, n’ont aucun droid à une
indemnité, mais s’étant présentés de bonne foi et par patriotisme
le secrétaire propose au congrès de les traiter comme s’ils avaient
été enrôlés.
L’insuffisance de l’état-major est manifeste , et le secrétaire de
la guerre en demande avec instance l’augmentation. Le corps des
médecins et chirurgiens ne laisse rien à désirer; pendant l’an-
née , finissant le 30 septembre, il y a eu 14,356 malades dans
l’année, et seulement 139 morts. Par suite du rejet de la loi sur
les fortifications dans la session de 1834-35, et le petit nombre
des ingénieurs des Etats-Unis, peu a été fait aux fortifications du
pays. Les dépenses pour le matériel de l’armée, en canons, fusils,
munition, équipement, etc. , se sont élevées dans les trois pre-
miers trimestres de l’année, à P. 857,570-45.
Le secrétaire de la guerre démontre que l’armée, telle qu’elle
existe à présent, est insuffisante pour la défense des frontières
contre les indiens, et propose do la porter à 12,000 hommes.
Cet accroissement augmenterait les dépenses annuelles de P.
850,000, mais n’en serait pas moins une économie. La guerre de
1832 contre les indiens Sacs et Fox a coûté P. 3,000,000, et cel-
le que les Etats-Unis font aux Séminoles dans ce moment, et qui
est loin d’ètre terminée, a déjà nécessité une allocation de P.
O, 000,000 ; tandis que si l’armée avait eu un effectif de 12,000
hommes, ces guerres n’auraient pas eu lieu. Un augmentation
de solde des officiers et des soldats de l’armée est également re-
commandée dans ce document. Depuis le 3 mars 1815, l’armée
américaine n’a pas eu de chapelains ; fie secrétaire demande
qu’on lui en accorde, en laissant au commandant de chaque
garnison le choix de cet ecclésiastique.
Au sujet de la milice, Je secrétaire rappelle les plaintes expri-
mées dans le rapport présenté à la dernière session , et ajoute
que l’expérience de cette année a servi à démontrer le manque
d’organisation et de discipline de ce corps.
Le gouvernement des États-Unis a transporté, dans l’année qui
vient de s’écouler, 18,000 indiens à l’ouest du Mississipi, savoir :
-400 Séminoles, 16,900 Creeks et 800 Pavatamies, et le secrétaire
annonce qu’un grand nombre de tribus indiennes doit suivre les
autres. Le secrétaire sollicite du congrès l’établissement de pos-
tes militaires parmi les indiens à l’ouest du Mississipi , pour les
garantir contre les invasions des blancs ou des indiens ennemis.
11 conseille d’accorder aux Choctaws et aux Cherokees à 1 ouest
du Mississipi, la demande qu’ils ont faite d’être représentés an
congrès. .
La balance du 1er janvier, et les allocations faites par le con-
grès dans sa dernière session , ont porté lesfonds à l’usage du
département de la guerre à P. 28,918,077; les dépenses de l’an-
née se monteront probablement à P. 20,322,083. La balance à la
disposition du departement sera donc, au l01 janvier 1837? de
P. 8,595,994.
ESPAGNE. — MADRID, 12 janvier.
La nomination d'Alaix au commandement général d'Alava , par lo général
Espartero, malgré les ordres réitérés de notre gouvernement à ce dernier pour
la miso en jugement dWlaix, a produit ici un mécontentement général. Tout
en montrant au public l’impuissance du ministère pour se faire obéir.
Par suite de cette nomination, le général Narvaei qui se trouvait à Burgos a
laissé le commandement de sa division au général don Juan Zavala, ne voulant
pas se trouver sous les ordres d'Alaix.
Tout fait prévoir ici la nécessité prochaine d’un changement ministériel. On
dit que M. Mendizabal pour conjurer l’orage et pour faire face aux besoins
pressens de nos armées, a formé le projet d’abandonner pour un temps Cuba à
nos alliés les Anglais. La nouvelle de ce monstrueux projet à été colportée
dans Madrid par les ennemis du ministère. On s’attend néanmoins à un chan-
gement qui amènerait aux affaires MM. Olozaga , San Miguel et Zarrasco.
La singulière insurrection du général Allaix complique de son côté les em-
barras ministériels ; elle compromet la position du général Espartero , qui reste
à Bilbao embarrassé de sa victoire, tant que l’armée du centre ne sera pas
organisée, et sous les ordres d’un général qui donne aux soldats l’exemple d«
l’insubordination.
Dans la séance du 12, un député, M. Alvaro, a demandé des explications sur
ce fait, si grave dans les circonstances actuelles. Malheureusement aucun mi-
nistre n’assistait à la séance. Après quelques explications entre plusieurs ora-
teurs, on a remis à la séance du lendemain les interpellations que M. Alvaro
voulait adresser au ministère. On dit que le conseil des ministres est résolu à
agir contre Alaix. En aura-t-il la puissance? Avantrcette proposition , on avait
renvoyé à la commission de la guerre une réclamation de Tayuntamiento de
Santiago de Galice, qui se plaignait de l’état d’abandon dans lequel on laissait
l’armée stationnée dans cette partie de l’Espagne. Hier c’était l’Aragon qui se
plaignait, avunt-hier la Vieille-Castille. Au milieu de tous ces embarras, le
ministère semble frappé de paralysie. Les cartons sont encombrés de plaintes.
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de réclamations , de demandes et de projets de toute espèce que l’on n’essaie
pas même do mettre â exécution. Madrid est tranquille.
De plus, l’article de Y Espagnol de ce jour, annonce un déficit d’un milliard
97 millions sur l’exercice de 1857 (déficit, annoncé il y a un mois.) Et cela
a provoqué une grande méfiance de la part des spéculateurs à la hausse qui
avaient effectué de grands achats le mois dernier et qui ne pouvaient trouver
aujourd’hui des preneurs au prix d’hier.
Bourse de Madrid du 11. — Cinq p. c. nouveau : 26 114 , 26 1 ^2 , 26 au
comptant; 27 112 à 30 jours 1 p. c. de prime; 28, à 60 jours, 1 p. c. de prime.
— Cinq p. c. ancien : 5j4, à 00 jours. — Vales non consolidés : 14, à 60 jours.
Dette sans intérêt : 11, à 60 jours. — 7 3[4 au comptant : 12 Ij8, au 12 février
lj2 p. ce de prime.
— Une lettre de Lugo annonce que les chefs carlistes F. Lopez et A. Martin,
ont été surpris «à Abrentés le 23 décembre et fusillés le lendemain à Mortero.
— Le 12 de ce mois, Villaréal était à Tolosa, mais sans troupes.
À cette date, il n’y avait rien de nouveau dans les dispositions des deux par-
tis. On comprend que les changemens qui viennent de s’opérer dans le minis-
tère de don Carlos doivent amener quelqu’hésitation dont les généraux de la
reine devraient savoir profiter.
Burgos , 6 janvier 1837.
De justes sujets de plaintes neme permettent pas dans ce moment de demeu-
rer dans le service actif de l’armée. Je me suis adressé au général don Falipa
Rivero qui a désigné le colonel don Juan Zavala pour me remplacer dans lo
commandement de la division. Par la même raison le général sera sous les or-
dres de don Vicente Zoraville, commandant en second du bataillon. Je nepuif
exprimer mes regrets de me séparer du régiment de la princesse.
Signé , Ramon Narvaez.
■ i ■nmawwisii -------------
BADE. — carlsruhe, 18 janvier.
Un agent de confiance de la maison Rothschild, de Francfort,
M. Goldsmith , est arrivé ici hier attendant son frère, agent de
confiance de la maison Rothschild de Paris , lequel est arrivé
cette nuit. Ce dernier apporte des instructions et des documens
relatifs à une affaire de haute importance. M. Goldsmith , de
Francfort, doit repartir ce soir pour Vienne.
— Le grand-duc Michel est toujours l’objet des attentions les
plus empressées de la part de la cour de Bade et de tous lesdiplo-
mates qui séjournent à Carlsruhe. On lui a donné hier le plaisir
d’une chasse magnifique. Dans l’espace d’une heure il a été tué
450 lièvres *t 16 sangliers; cela paraîtra fabuleux et cependant
c’est exact. _
SAXE. — leipsig , 9 janvier.
La foire Factuelle du nouvel an peut être rangée au nombre
des moins favorables de notre tems. Beaucoup de marchands ont
gagné à peine leurs frais de déplacement. Les acheteurs de Bu-
charest et de Jassy ont peu d’argent, et nous ne sommes pas dis-
posés à leur vendre à crédit. Quant aux marchands anglais qui
débitent les articles usuels , ils sont en si petit nombre qu’on
peut bien croire qu’ils finiront par s’absenter entièrement, car
les droits d’entrée considérables qu’ils paient à la frontière ne
leur permettent plus de concourir avec les fabriques.
— La foire du carnaval est toujours insignifiante; il faut l’at-
tribuer à la proximité de la foire de Pâques qui a déterminé bon
nombre d’étrangers à ne faire qu’une voyage; cependant le drap
et lo cuir sont toujours très demandés.
PRUSSE.— Berlin, 14 janvier.
Il est de l’intérêt de l’union des douanes allemandes de fixer
un œil attentif sur la politique commerciale de la France et de
l’Angleterre. Si on en voulait croire l’opinion politique telle
qu’elle se manifeste dans ces deux royaumes par les divers or-
ganes de la presse , le moment ne serait pas éloigné où le sys-
tème prohibitif actuel serait sensiblement adouci. De plus , lors
des enquêtes commerciales qui ont eu lieu en Angleterre et en
France, le président du bureau de commerce de la Grande-Bre-
tagne, ainsi que le ministre de commerce en France, ont réelle-
lement exprimé des opinions favorables à l’extension du prin-
cipe de liberté commerciale.
Cependant en France, ce ministre a non seulement rencontré
une forte opposition de la part des propriétaires de houillères ,
de hauts-fourneaux et de forêts , mais de plus lesfabricans et les
commerçans ont eux-mêmes fait entendro de si vives réclama-
tions qu’il est plus que probable que la Chambre des députés ,
composée eu majorité de personnages appartenant à la classedes
opposans, ne sanctionnera pas l'abaissement projeté du tarif
d’introduction , et qu’ainsi les vues larges du ministère ne pour-
ront pas encore se réaliser de sitôt. Nous devons nous, plusque
jamais persister à opposer prohibition contre prohibition et à no
consulter en Allemagne que les intérêts allemands aussi long-
temps qu’on ne se sera pas départi ailleurs des idées étroites et
mesquines à l’égard des relations commerciales entre les divers
états de l’Europe.
La plupart des russes qui ont pris les eaux à Bade , à Ems et à
Sahwalbach se trouvent maintenant en Italie. On nous assure
que le prince Démidof doit se marier à Pise avec une jeune et
aimable comtesse russe et qu’il reviendra avec elle passer la belle
saison à Bade,
FRANCE.—Paris, 19 Janvier.
CHRONIQUE ET BRUITS DE SALON.
M. Dupin. — M. Dupin a annoncé à plusieurs de ses amis que
son intention était de prendre la parole sur le paragraphe relatif
à l’échauffourée de Strasbourg , afin de reprocher au ministère
l'enlèvement du prince Louis-Napoléon.
Apeaire de Strasbourg. — On a presse les ministres de beau-
coup de questions sur l’issue présumée du procès de Strasbourg.
Ils sont restés muets et impénétrables. On paraît vivement dési-
rer que le verdict du jury soit prononcé avant que la chambre
en vienne à la discussion relative à l’enlèvement du prince Louis.
Adresse. — Ce soir , après le scrutin , qui a repoussé le pre-
mier amendementproposé sur le paragraphe de l’adresse, relatif
à l’Espagne, on s’accordait à croire que la discussion sur les |