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- Voici les prix des denrées alimentaires sur les
différents marchés :
Place de la Commune.—L’approvisionnement se
composait de : 95 sacs pommes de terre, qui ont
été vendues de fr. 9 à 10-20 les 100 kilog.; 700 1/2
kilos beurre de fr. 1-90 à 2-10 le 1/2 kilog.; œufs. £r.
1- 90 à 2-00 les 25.
Place de Meir. — 80 sacs pommes de terre, v< n-
dués de fr. 9 à 10-80 les 100 kilogr.; 500 1/2 kilos
beurre de fr. 1- 80 à 2-00; œufs, fr. 1-80 à 2 les 25.
Canal aux Récollets. — 1200 1/2 kilos beurre, fr.
2- 30 à 2-50 ; 750 kilos dito, en cuvettes, fr. ::-oU à
4-09 le kilog.; œufs fr. 2 à 2-10 les 25.
Poids Public. — 50 sacs pommes de terre, ven-
— Cercle artistique. — Samedi P avril, pas
de répétition pour la division de chant,
dues de fr. 12 à 13-80 les 100kilog.
Théâtre Royal d’Anvers.
Carmen passera décidément demain, samedi,
abonnement couran t, et au bénéfice de M. Lagarde,
notre basse-tablier. — On nous assure positive-
ment que ce n’est pas un poisson d’avril et que la
pièce de Bizet a été l’objet de tous les soins, pour
ce qui concerne la mise en scène et les costumes.
Ce soir, le théâtre fait relâche pour une der-
nière représentation générale.
FAITS DIVERS.
affaire t’kint. — Il a été question déjà des révéla-
tions que T’Kint de Roodenbeke aurait faites à Lon-
dres. Le correspondant anglais de la Gazette de Paris
adresse à ce sujet à son journal quelques renseigne-
ments inédits dont l’exactitude a besoin de vérifica-
tion. Sous toutes réserves nous les reproduisons ci-
après :
“ Quoi qu’il en soit, il parait que T’Kint a parlé et
ses premières révélations, quand elles seront connues
et confirmées, vont augmenter le seandale de cette
affaire déjà si scandaleuse. 11 parait, que T’Kint se
reconnait auteur de détournements, tant sur les dé-
pôts que sur les eomptes courants, s’élevant à une
somme de 5 millions de francs. Le reste, dit-il, con-
cerne des tiers qui ont agi et partagé avec lui.
» Il parait qu’on a trouvé dans les papiers de T’Kint
un bon représentant mille titres d’une valeur qu’on
appelle en termes de bourse des * Privilégiées con-
structions ». Ces titres qui avaient disparu représen-
taient une valeur de plus de 600,000 francs. Le bon
portait la signature d’un grand financier de Bruxelles.
» T’Kint a indiqué aussi comme ayant profité de
ses détournements des entrepreneurs de tramways,
en France et en Allemagne, dont il a commandité les
entreprises avec de l’argent volé à la Banque. Il a cité
un certain nombre d’agents de change de Bruxelles
auxquels, pour les obliger, il a acheté au comptant
des actions sans valeur. Dans ce nombre il y a des
charbonnages fictifs, dont tes actions lancées sur le
marché de Bruxelles ont provoqué des plaintes en es-
croquerie. D’un seul de ces charbonnages, TKint,
avait acheté pour 2 millions d’actions, qui figurent
dans l’actif de la Banque.
» Un fait énorme déclaré par T’Kint. 11 affirme
qu’il y a un an un des gros bonnets de la Banque de
Belgique lui aurait dit :
“ Il y a un eoup à faire. Filez à l'étranger. Nous ré-
» pandrons le bruit que vous avez enlevé des valeurs.
» Cela fera une baisse énorme sur les actions de la
» Banque. Nous les rachetons. Au bout de deux ou
» trois joars, vous revenez, on poursuit les calomnia-
teurs et nous partageons le bénéfice de la reprise
» des valeurs. »
VOL DE 250,000 FLORINS. — SUICIDE DU VOLÉ —
M. Çornelissen est mort, avant hier, à l’hôpital Saint-
•Tean à Bruxelles, des suites de la tentative de suicide
accomplie dans les circonstances que nous avons rap-
portées. Les renseignements recueillis jusqu’à ce jour
ne sont pas de nature à éclaircir cette mystérieuse
affaire.
M. Çornelissen était un homme d’une honorabilité
incontestée. Il était l’inventeur d’un câble sous-marin
pour la fourniture duquel il avait passé un contrat
avec le département de la marine en France.
Il était porteur de plusieurs chèques, représentant
des sommes très importantes, sur divers banquiers de
Pans et de Belgique. Ce qui est certain, c’est que Cor-
nelissen a été en rapport, l’avant-veille du jour où il
s est brûlé la cervelle, avec deux individus qui jus-
qu ici n ont pas été retrouvés.
Le parquet a ordonné l’autopsie du cadavre de Cor-
nehssen.
M. Çornelissen, qui était en relations suivies avec
I Observatoire royal de Bruxelles,était un savantconnu
et estime de tout le monde scientifique. Ses travaux
sont nombreux et fort appréciés, principalement des
marins, auxquels ils ont rendu et rendent encore jour-
nellement d importants services, il s’est signalé aussi
par de grandes entreprises maritimes, comme la con-
struction de docks, de bassins pour navires,et surtout
la pose de cables télégraphiques sous-marins.
Outre sa position de capitaine de vaisseau, il occu-
pait les fonctions de directeur du département mari-
time a llnstitut météorologique des Pays-Bas à
utrecht. Il avait été nommé récemment par son cou-
vernement délégué de la Hollande auprès de l’exposi-
tion internationale d hygiène et de sauvetage. C’était
un homme fort estimé dans son pays et dont la perte
sera vivement regrettée. (Etoile.)
pacification DE gand. - fêtes. - Le collège éche-
vinal vient d adresser une circulaire aux diverses
sociétés de la ville, pour les inviter à prendre part à
la grande fete qui s organise pourcélébrer le souvenir
de la pacification de Gand.
A cette circulaire est joint l’avant-projet suivant
esquissant ,es traits principaux de la cavalcade ;
Liste des principaux groupes.
1. Cortège d’une quarantaine de nobles à pied nrécé-
•Jant le char de la remise de la requête à la Gouver-
rfviï Marmerde de Parme. (Ouvrage, à consulter :
Ie Water, het verbond der edelen). (M. De Keghel
professeur a 1 Académie, a bien voulu se charger dé
1 esquisse de ce char.
“•Troupe de 20 à 30 soldats espagnols à pied et de
20 soldats espagnols a cheval précédant le char du
peiffire troubles' (M‘ L- Van Biesbroeck, artiste-
k'i. Cortège </',( ne trentaine d’inquisiteurs précédant
e ' ’-on. (M. Geets, de Malines )
■ . • - espagnols. Les uns, portant des
f,- ’’ 1 ' ■' ; : ccédent et entourent le char de la
’‘/v '*? <• nvers ; d’autres entraînent des
_ ian ” •“ •*•' ‘s on portent de l’argenterie et
"11 !» ■" Ad. i':U:ii, de Luné.
d ont iron 200 habitants (16 groupes de
i* peisonnes, des Pays-Bas, en costumes îles différen-
tes provinces, portant des drapeaux, etc., etc , et
précédant le char do l’Union des 16 provinces (Vi
cluysenaer, de Bruxelles. ) '
Vi -La,TrwVe religieuse, char dont la dessin est
confie a M. Metdepenningec.
VII. Cortège d’une trentaine de gueux des bois à
pied precedent la flottille des gueux de mer.
■ Groupe d’une trentaine de nobles à pied précé-
dant Guillaume le Taciturne, chevauchant sous un
uais porte par des hommes à pied.
Une trentaine de nobles à cheval suivent Guillaume
Ju 7 aciturne.(Consulter l’album de l'entrée de Charles-
Quint à Bologne (1530), à la Bibliothèque ,le l’Univer-
•site de Gand.) •
IX Char représentant la signature de la Pacifica-
tion de Gand, confié à M. Capeinick.
X. Long cortège (environ 250 personnes) des Ecbe-
vins ues Parchons et de Ja Keure, des métiers, des
serments, des Gildes.des ehambres de Rhétorique, etc.
de Gand, au XVIe siècle, précédant un char symboli-
sant la ville de Gand. (M. Lebrund
Le cortège serait ouvert et fermé par un piquet de
Burgerwachten gantoises de l’époque à eheva i.
le i-arqui» nn sio n s, accompagné des médecins
légistes, s'est rendu à Havré et a fait procéder à l'au-
topsie de Laurent Beugnies père dont on a annoncé la
mort.
, D'après certaine version, Beugnies serait rentré chez
*ut dimanche vers U heures du soir, un peu pris de
boisson ; il serait monté à l’étage pour se coucher
mais ses chiens s’étant mis à aboyer il aurait voulu
descendre pour les faire taire. C’est a’ors que faisant
un faux pas, il serait tombé du haut de l’escalier.
La servante se leva immédiatement et trouva son
maître étendu sur le parquet et ne donnant plus signe
de vie ; il avait une blessure à )a tempe. Cette fille a
cie longuement interrogée parM. lejuge d'instruction.
L enquête se poursuit. ‘
Laurent Beugnies est le père d’Henri-Aimable
Beugnies qui, en mai 1874, comparaissait devant la
cour d assises sous l’accusation d’avoir assassiné, le
28 janvier 1871, le sieur Alfred Deberghe, garde par-
ticulier du prince de Croy. On se rappel le que c’est
Laurent Beugnies qui dénonça son fils, déclarant que
les menaces auxquelles, depuis quelque temps,il était
en butte desa part et qni lui faisaient craindre pour
sa vie, l’obligeaient à faire connaître l’assassin de
Deberghe. Malgré cette déclaration, Henri Beugnies
tut acquitté.
Ce sont ces antécédents qui ont. probablement
motiva I enquête du parquet, mais, jusqu’ici, il n’est
pas invraisemblable que la mort de Laurent. B ■ugniea
ne soit due à un accident.
CNE capture importante a été opérée avant-hier à
Liège par les agents de police Charlier et Rideaux.
G est celle d’un nommé Jules L., âgé de 31 ans. prug-
k1,?? d origine et ancien -, épris de justice pour vol qua-
line. Cet individu, qni était entré successi vement eiî
service comme domestique chez plusieurs négociants
de Liège, avait quitté chacun de ses patrons furtive-
ment et après avoir commis à leur préjudice dos vols
assez considérables accomplis pour ' la plupart à
l'aide d’effraction. Son dernier exploit eut lieu i! y
a quelques jours dans une auberge de la rue du Stalcui,
où-îl enlevait d'un coffre.dont il avait forcé la serrure’
une somme de 25fr. en espèces et dos billets représen-
tant ensemble une valeur de 500 tbaiers.
Payant d’audace, le fripon, après avoir soigneuse-
ment caché le produit de son vol était resté en loge-
ment dans cette auberge. C’est là qu'il a été arrêté
hier, et après avoir comparu devant M le juge d'in-
struction, ii a été le mémo joui* écroué à la prison cel-
lulaire.
un malheur est arrivé avant-hier malin sur la
ligne ferrée, a proximité d’Autoing. Le garde-convoi
Edouard Dacombrnn, en faisant le reeolement des
billets, a glissé sur le marche-pied d'une voiture,—
où se trouvait une pelure dérange — est tombé et a
eu le pied droit complètement broyé,
Le malheureux garde a encore eu la force de se rele-
ver, de gagner un fossé longeant la voie, et d’appeler
du secours. Ramené â, Mons par un train de marchan-
dises, et transporté à l’hôpitài, Decombi uii ÿ a subi
Vor. Irtiis heures l'amputation do ia .jambe. Son état
éiait aujourd'hui très satisfaisant.
1 n iiiEN joli Truc de voleur que nous signalons à
nos lecteurs, dit le Figaro.
1 n soi-disant baronnet anglais était, descendu ces
jours derniers au Grand-Hôtel à Paris.
U: lendemain de son arrivée, il se rendit chez un des
huiliers fashionables du boulevard des Capucines et
lui commanda une superbe paire de bottines vernies.
Il ne regardait pas au prix : mais il lui fallait tout ce
qu’il y avait de mieux.
Ayant choisi le modèle qui lui parut le plus élégant,
il se fit prendre mesure et recommanda bien qu’on lui
apportât lesdites bottines, ie surlendemain, à dix
heures, sans faute, son départ étant pour midi vingt-
cinq.
De là, il se rendit chez un autre bottier de la rue
Neuve-Saint-Augustin,et lui fit absolument la même
commande, en priant seulement de venir le même jour
au Grand-Hôtel, mais à deux heures, attendu qu’il
partait pour Marseille par le train de trois heures.
Au jour dit, à dix heures sonnant, le premier four-
nisseur apporte les bottines. Elles soht charmantes et
le baronnet est si satisfait qu’il avoue que le prix ne
lui en parait pas trop élevé. Seulement, la bottine
droite le gêne un peu; il prie de la passer à la forme
et de la rapporter le lendemain matin, son départ
étant retardé de vingt-quatre heures.
A deux heures, réception du second bottier, et
mêmes compliments. Seulement, c’est la bottine gau-
che qu’il faut un peu forcer et rapporter aussi le len-
demain à onze heures précises.
Les deux bottiers étaient naturellement enchantés
de leur nouveau client. Commentse déflerd’un homme
aussi charmant ?
Le lendemain, c’est-à-dire hier matin, sur le coup de
onze heures, les deux confrères se retrouvaient nez à
nez, au Grand-Hôtel, ayant chacun à la main une seule
bottine !
Est-il besoin d’ajouter que leur fastueux client était
parti la veille, à trois heures de l’après-midi ?
Les deux pauvres bottiers n’Ont plus qua mettre
ensemble les deux bottines qui leur restent et à tirer
au sort la paire ainsi formée.
LA mer vient d’apporter sur la côte française, près
de ia Tranche, trois tristes épaves. Ces épaves sont le
cadavre d’un marin sur lequel ona retrouvé les traces
de plusieurs coups de poignard et deux têtes horrible-
ment décomposées et méconnaissables. On croit que
ces restes appartiennentau capitaine.à son second et à
un matelot de l’équipage du Lennie, assassinés par
des marins grecs qui avaient enfermé le cuisinier et
un mousse dans l’entrepont avant de commettre leur
crime.
Ces marins grecs, qui avaient débarqué sur la côte
et s’étalent rendus aussitôt à la cabane de la Belle-
Henriette, furent arrêtés peu de temps après et con-
duits à Nantes.Les tribunaux français s’étant déclarés
incompétents et le gouvernement anglais les ayant
réclamés, ils furent transportés à Liverpool, où ils
sont encore.
Ils opposent les dénégations les plus formelles à
toutes les accusations dont on les charge, et ils per-
sistaient à dire qu’ils n’appartenaient pas à l’équipage
du Lennie, mais à celui d’un autre bâtiment qui a fait
naufrage.
La police anglaise se livre a des'enquêtes minutieu-
ses. Un détective anglais, M. Williamson, s’est rendu
à Ja Tranche avec un médecin de Liverpool, pour re-
connaître le cadavre décapité et les deux têtes.
On a tout lieu de croire que les assassins avaient
attaché au cou de leurs victimes des poids considéra-
bles et que la décomposition a suffi, avec l’agitation
des flots, pour déiacher les têtes du corps.
Pendant que le euisinier et le mousse ôtaient dans
l’entrepont, ils entendaient frapper à coup de hache
sur la partie extérieure du bâtiment, dans le but de
faire disparaître le nom de Lennie.
Après avoir terminé ses enquêtes en France,
M.Williamson doit se rendre à Anvers, d’où le Lennie
est parti.
le cadavrê dans UNE malle. — Les journaux de
Naples nous disaient, il y a quelques jours, que l’in-
struction judiciaire sur l’assassinat de Joséphine Caz-
zaro était terminé, et que l’analyse chimique avait ré-
vélé dans les entrailles de la malheureuse la présence
d’un poison minéral, d’un sel de cuivre.
Après avoir entendu un grand nombre de témoins,
la chambre duconseil (chambre d’accusation) a émis
soü arrêt définitif sur les conclusions conformes du
procureur du roi et du rapport du juge d’instruction.
Outre la mise en liberté du portefaix Bosce, pour in-
suffisance de preuves, la chambre du conseil du tribu-
nal s’est prononcée dans les termes suivants :
Elle a déclaré qu’il n’y avait pas lieu de procéder
dans la voie criminelle, par suite de son innocence
bien prouvée, contre l’étudiant Ernest Paglia qui avait
été relâché, il y a déjà quelque temps, par suite de
preuves insuffisantes.
Elle a renvoyé au procureur général les actes qui lui
avaient été remis en renvoyant devant la cour d’assises
Salvatore Daniele comme auteur principal et Joseph
Tifonelli comme complice d’assassinat qualifié et d’em-
poisonnement sur la personne de Joséphine Cazzaro.
Le procureur général s'occupe de son réquisitoire
pour la session prochaine de la cour d’assises.
une évasion singulière s. eu lieu récemment à la
Nouvelle-Calédonie et s’est faite, on peut le dire, coram
publico.
Des déportés étaient venus dans une barque cher-
cher des provisions sous la conduite d’un surveillant ;
la barque était amarrée au quai, et le surveillant
s’étaitrendu aux magasins de l’administration, laissant
les déportés seuls. A un moment donné, la barque s’est
trouvée détachée et s’est éloignée du quai; on a jeté
aux déportés des amarres qu’ils ont eu la malechanee
de ne pas attraper ; pendant ce temps-là, la barque
s’éloignait toujours. Arrivés à une certaine distance,
ils ont hissé les voiles, et, le vent étant favorable, ils
ont pris le large.
Alors seulement on a compris leur apparente mala-
dresse; mais il était trop tard : il n’y avait aucun bâ-
timent sur rade pour les poursuivre, et quand le sta-
tionnaire, rappelé en toute hâte , s’est mis à leur
recherche, il n’a pu les retrouver. Au départ du cour-
rier on ne savait pas encore s’ils avaient pu gagner
l’Australie, s’ils avaient été recueillis par quelque na-
vire ou si, comme cela est déjà arrivé, ils s’étaient
noyés.
A la suite de cette évasion, le gouverneur a défendu
de naviguer dans la rade de Mouméa pendant (la nuit.
grosse nouvelle donnée par le Soir ;
“ Une dépêche de Bologne nous annonce que le tri-
bunal de cette ville a donné l’ordre d’arrêter le comte
de Mirafieri, fils naturel du roi Victor-Emmanuel,
accusé de participation dans le faux commis au préju-
dice du roi et dont la découverte fit si grand scandale.
» Toutes les personnes arxêtées à cause de cette
affaire avaient été mises en liberté au bout de quel-
ques jours,à l’exception du rnarquisMontegazza, agent
de change à Florence, qne l’opinion publique accusait |
d’avoir agi dans l’intérêt d’un personnage très haut
placé.
» Ce personnage est le jeune comte Vittorio Mira- !
fiori, le fils de ia comtesse Rosina Mirafiori. épouse ;
morganitique de Victor-Emmanuel. Ce jeune homme,
officier dans l’armée,, est marié avec une riche héri-
tière de Toscane. »
bulletin atmosphérique DL 30 mars. (Observatoire
de Paris.) — A partir du 1er avril prochain, les obser-
vations inscrites au Bulletin international devront
être faites à sept heures du matin au lieu de huit. C’est
une modification qui est faite chaque année depuis
l’organisation du service international.
Le 23 mars, à six heures trente-quatre du matin, on
a ressenti, à Alger, une légère secousse de tremble-
ment de terre qui a duré trois secondes. Elle a été
assez forte pour que les voyageurs d’un train suivant
la ligne d’Alger à Blidah l’aient ressentie malgré le
mouvement de lacet des wagons. A El-Afroun, des
maisons ont été lézardées. Une seconde secousse,
moins forte que la première, a été observée à sept
heures deux minutes. Le soir, éclatait à Alger, un
orage du sud-ouest suivi d’une pluie abondante éva-
luée par le directeur de l’Observatoire d’Alger à 13”™
Les marées des 25, 26 et 27 mars ont atteint, dans la
Tamise, une hauteur extraordinaire non prévue.
Heureusement les vents ont soufflé de l’ouest, ce qui
a retardé l’arrivée du flot. Les dégâts paraissant avoir
été peu de chose en comparaison de ceux qui ont ac-
compagné les fortes marées du 13. Mais la fréquence
de ces dangers est un enseignement qui ne sera pas
négligé. Ou va, à Londres comme à Paris, prendre en-
fin les précautions nécessaires pour garantir les rive-
rains contre des catastrophes pouvant acquérir, dans
certaines circonstances, des proportions immérités.
I.’aspect du ciel, vers dix heures du soir, était ma-
gnifique Vénus, sur le point de se coucher, brillait
encore d'une vive lumière. La lune, très brillante éga-
lement, était à peu près à égale distance de Vénus,
voisine de l’horizon, et de la Chèvre voisine du zénith.
Les avis de l’Observatoire nous annoncent ce matin
quela pressionaconsidérabiement augmenté surtoute
1 Europe et que le temps est beau partout. Cependant
à deux heures, à Paris, le vent est violent et. l’état du
temps, peu rassurant. La pluie d’hier n’a été que de
4/10 de millimètres, d’après Montsouris. La tempéra-
ture maxima a été de 13°7 au nord et à l’ombre.
Pressions barométriques : 747 Greencastle (mini-
mum) : 7o3 Moscou (maximum).
M. De Decker est un député d'Anvers, ii appartient
comme M. X. au parti catholique.
M. X. sut par M. De Decker qu’il était en relations
avec M. Carlin, qu’il avait fourni des capitaux à.Car-
liu que celui-ci était actif, entreprenant, il avait
cou m la peu-éo qu’il y avait sur le marché une mar-
clnii.iiseüu.- le prix normal était baissé au delà de
tou1‘oxpre - Ion et qu’enfln i! y avait une bonne opé-
ration à faire, en faisant la chose du monde la plus
élémentaire, eu achetant à des prix bas pour reven-
dre à des prix élevés ce qui sera éternellernentle fond
du commerce.»
M. X. se mit en relations avec M. Carlin qui doit lui
en avoir b-aùc&up de reconnaissance SiUjoühl’hui, il
lui demande des notes que celui-ci lui fournit; il de-
mandait à M. Carlin ce qu’il pensait du prix normal
des huiles. Ii s’était mis au courant de tout cela et,
d’un autre coté, il se tenait en correspondance avec
M. De Decker.
A la dernière audience, M. X. avait lu deux lettres
que M. De Decker lui aurait envoyées.
Nous reviendrons sur ces lettres, mais vous avez
fait preuve d’une correspondance engagée et suivie et
il y avait par conséquent des lettres adressées par
M. X. à M. De Decker. De cette correspondance je n’ai
l’intention de détacher qu’une seule pièce,
Je ne viens pas donhér lecture de cette lettre pour
ce qu’elle peut avoir de désobligeant pour M. X ; ce
ce n’est pour lui qu’un instant à passer, mais je veux
édifier le Tribunal sur ce qui se disait.
J’ai entendu à un certain moment les mots de jeu et
de pari, mais enfin, de toute façon, s’il ÿ a une chose
qu’on ne puisse reprocher à M. Carlin, c’est d’avoir
joué et c’est précisément ce fait là qui est relevé comme
constituant un délit. Si M. Carlin avait fait une opéra-
tion consistant à acheter à terme des quantités plus
su moins considérables, la prévention actuelle n’exis-
terait même pas. Sa faute, d’après X. c’est d’avoir
acheté argent comptant.
m* debàcq. Non, c’est d’avoir joué avec des cartes
bisautées.
Me clausel de coussERGUES : M. Carlin avait beau-
coup de marchandises, il avait 10,000,000 kil. d’hnile
emmagasinés et dans la prévision de ce qu’il devait
monter encore il se mettait à la baisse.
Je respecte l’usage de ée droit, je suis plus tolérant
queM. X.,car voici comment il répondait à la seconde
des lettres de M. De Decker qui a été lue à la dernière
audience.
M. De Decker appelle M. X., mon cher ami, tandis
queM.X. plus respectueux l’appelle mon cher Mon-
sieur.
Me Clausel deCoussergues donne lecture d’une lettre
de M. X àM. De Decker. Ce n’est pas, ajoute l'hono-
rable avocat, pour mettre cela sous les yeux de M. X.
que j’ai donné lecture de cette pièce, c’est pour four-
nir au tribunal un moyen de plus de connaître et
d’appréei8r l’affaire.
Voulez-vous nous rappeler un des reproches qui
nous ont été faits par notre adversaire; il nous a parlé
de ce fait que lorsque une marchandise est à 100 fr.
par exemple, il arrive que l’acheteur paye un prix in-
férieur pour une époque ultérieure, c’est-à-dire à 90 ou
95 fr. Notre adversaire nous fait de cela un grief.
Quelle est la raison de cette anomalie?
C’est, que une marchandise chère aujourd’hui peut
être moins chère dans trois mois. C’est un lait exces-
sivement simple que je suis étonné d’expliquer devant
vous.
Au mois de novembre, il y a des gens que l’on com-
pare aux bandits de la commune qui disent ceci : Si
M. Carlin a 10 millions de kilos d’huile, il vendra;
qu’il vende, nous acquitterons la différence; par suite
de la mise en vente des huiles, celles-ci baisseront
dans une proportion de 15 ou 20 fr. et nous aurons les
huiles à 90 fr. Nous avons vendu à découvert, donc
nous gagnons la différence. Voilà ce que c’est que le
déport.
je no veux pas dire que les opérations de M. Carlin
n’aient pas eu d’influence sur les cours, je ne venx pas
dire qu’il n’y ait pas eu un gros preneur qui a pu arri-
ver à concurrence de 20 millions d’huile sans que le
prix se soit élevé. Il est clair au contraire que cer-
taines demandes ont produit cet eflet inévitable
d’élever les cours. Ces achats se sont faits avec toute
la régularité possible, il n’y a pas eu un seul fait qui
puisse être soupçonné. Aucune déposition de témoins
n’a rien fait ressortir, qui explique de la part de
Carlin autre chose que l’achat successif, incessant et
très considérable d’une marchandise achetée à des
termes fixés.
M* X. savait tout cela ; il était convaincu que l’huile
atteindrait tin prix plus élevé.
Comme vous avez pu le voir par les documents, les
huiles ont atteint dans les 15 dernières années un
prix moyen et normal de 115 fr. On était donc en-
core au-dessous de la moyenne du prix.
Dans l’opération X. les prix ont été poussés à
175 francs je ne fais pas entrer cela dans les prix
normaux. M. X. croyait que les huiles s’élève-
raient encore, et vous allez voir qne tout en pen-
sant aux élections de Gand il avait sein de ne pas
négliger l’opération. Il achetait donc à M. Carlin :
il a fait avec lui plusieurs séries d’opérations. Le il
octobre,3 milllions 550 mille kil. Ces achats étaient des
achats à primes. Ainsi sur 3 millions 550 mille kos il y
avait 2 millions 700 mille kos achetés moyennant une
prime simple,c’est à-dire moyennant un dédit de 3 0/0.
Cette prime donne à l’acheteur la faculté de devenir
acheteur aux prix en question mais cela n’est pas une
obligation. On achetait également à double prime.
Cette opération de la double prime n’existe que sur ie
marché des marchandises à Paris. Elle consiste en ce
que,moyennant le paiement d’une prime plus ou moins
forte, celui qui peut payer peut être a son choix ache-
teur ou vendeur à un jour déterminé. Aussi, par
exemple, voilà un achat de cinq cent mille kilos
fait à double prime ; celui qui fait cette opération
doit verser une somme de 7 fr. et ces 7 fr. une fois
versés, il a le droit à l’échéance d’être acheteur ou
vendeur. C’est une situation qui est singulière, qui
n'existe pas pour les fonds pubfics, mais bien pour le
€ ilironicgue judiciaire.
TRIBUNAL DE PARIS 111« Chambre).
Audience du 28 mars.
(Présidence de M. Egée/.
AFFAIRE DES HUILES.
(SUITE DE LA PLAIDOIRIE DE M* CLAUSEL.)
Or, i! se trouve que M. X. était très lié avec M. De
Decker, je dis était car je ne ferai nas à son ancien ami
1 injure ue croire que cotte liaison duro encore. La liai-
son était uns liaison d’affaires et elle était d'autant plus
étroite qu'il existait entre ces deux hommes commu-
nauté de sentiments politiques et cela dans un pays
où les divisions politiques sont arrivées à un degré
d’ardeur que bien heureusement nous ne connaissons
pas encore chez nous ; et à Dieu ne plaise qne nous
voyons jamais dégénérer ainsi nos divisions poli-
tiques.
C’est cette opération que M. X. confond avec le jeu.
La situation de Carlin se met à la disposition d’une
autre personne pour lui livrer ses achats à un prix
déterminé de la part des vendeurs. Y a-t-il au monde
une opération plus licite? Je ne le crois pas.
S’il pouvait y avoir un doute.il y aurait à reprendre
les statuts autrefois approuvés par les conseils d’Etat
de nos grandes sociétés financières.
L’achat à prime, c’est une autre affaira ; il n’a ja-
mais été autorisé pour les grandes sociétés.
L’opération de la double prime est plus compliquée,
moyennant une prime de 7 fr. on à la faculté d’être
acheteur ou vendeur de sorte qu’on ne s’engage ja-
mais que jusqu’à concurrence d'une certaine somme
qui sert de dédit.
M. Carlin livrera ses huiles à un prix convenu^ dé-
terminé et qui lui convient; il s’engage mais il a
comme dédommagement la prime de 7 fr. Remarquez
la différence entre celui qui donne la prime et celui
dui la reçoit, entre celui qui s’engage et celui qui limite
ses conditions : S’il y a joueur d’un côté il n’y en a pas
de l’autre puisqu’il faut livrer la marchandise.
Si M. Carlin veut élever les prix, que fera-t-il ?
Commettra-t-il la folie de se mettre à la discrétion
d’un spéculateur qui, moyennant une légère prime,
pourra ou non prendre livraison de la marchandise?
Voici maintenant une autre opération : M. Carlin vend
à M. X. 11 cent mille kilos d’huile au prix de 113 fr. 50,
prix qui n’a rien d’extraordinaire, et, de plus, il lui
donne la faculté de prendre livraison ou non et il lui
fait en outre la promesse de vendre pour les quatre
premiers mois de 1876 19 millions de kilos d’huiles.
Quelle est la situation de Carlin à l’égard de celui
qui l’accuse de vouloir surélever les prix ?
Carlin avait vendu un total de 14 millions de kilos
d’huile qu’il était obligé de livrer à X. qui avait la
faculté defflepasles prendre. Jesuppose qu on ne sache
rien de ce qui s’est passé entre ces deux hommes. Eh
bien.posez la question en ces termes. Ilyaun détenteur
d’huile qui possède 22 à 25 milllions de kilos de cotte
marchandise et qui en a vendu 14 millions à un autre
commerçant Jqui a la faculté de ne pas les livrer ; il
n’est pas’engagé tandis que le vendeur Test et l’un des
deux est accusé d’avoir préparé des manœuvres pour
faire la hausse et la baisse sur le marché : quel est
celui qui sur ce simple énoncé serait indiqué comme
ayant préparé des manœuvres ? Comment voulez-vous
que ce soit Carlin ? Quelle arme lui reste-t-il entre les
mains alors qu’il est vendeur des 3/5 de son stoek à
X. Il est évident que Thomme qui prépare des ma-
nœuvres fera le contraire de ce qu’a fait M. Carlin,
aussi celui qui pourrait être soupçonné, c’est M. X..
eten effet.il préparait une affaire dans laquelle il
espérait faire une fortune considérable. M. X. a
paru concevoir des doutes sur les conséquences que
pourrait avoir l’opération de M. Carlin ; on parlait
beaucoup de sa situation, elle était extrêmement con-
nue, il entrait dans l’opinion de quelques personnes
que l’opération de M. Carlin ne pourrait fournir une
longue carrière. X eut la pensée d’en profiter et cela
non en vendant ce qu’il n’avait pas, mais en usant de
la liberté dont nous n’entendons pas critiquer l’usage,
mais co moyen si simple était trop simple et voici ce
qneM. X. a conçu : 11 avait acheté la quantité que je
viens de dire, ce qui représentait pour lui un chiffre
assez considérable et il se proposa alors de faire le
procès dont vous êtes saisis actuellement. Et c’est là
assurément une des conceptions les plus audacieuses
qu'on ait jamais vues en pareille matière.
Sans communication aucune faite à M De Decker,
qui était son ami, sans communication laite à M. Car
lin quittait devenu son familier, le 24 décembre au
sohyM. X. fait délivrer à ces Messieurs une assigna-
tion en police correctionnelle. Je ne parle que du pro-
cédé, mais au point de vue de la forme, jamais chose
plus extraordinaire ne s'est accomplie. M X. voit M.
Carlin ; il le rencontre tous les .jours, il a avec lui les
meilleures relations, il le quitte à deux heures de
l'après-midi et à cinq heures M. Carlin reçoit, une as-
signation en police correctionnelle à la requête deM
X. Tout cela s’accomplit avec un sang froid, avec un
sans-gêne, au mépris de tout sentiment au point de
vuedés relationsquiexistaient entre cesdeuxnommes.
Pas un mot de reproche, pas une plainte.
Ja vous ai dit que M. X no croyait plus à la hausse
et qu'il voulait se mettre à la baisse. Il voulait gagner
de l’argent, cela va sans dire, et cependant vous voyez
avec quelle légèreté i! a traité la question des dom-
mages et intérêts : il n’y songeait même pas et il s’en
est tiré par une formule commode ; c’était cependant
un côté important de la question, il s’agissait de trois
ou quatre cent mille francs, mais il ne se préoccupait
pas énormément de se débarrasser de ce fardeau de
primes à payer. Le reste, je suis fâché de devoir lui
faire un compliment, mais le reste est un trait de
génie tout simplement. Il ne faut pas cependant qu'il
s’en enorgueillisse, car il a été inspiré par 1© mauvais
génie.
Je ne puis pas descendre dans les appréciations que
j'aurais à formuler contre cet homme. Mais au point
de vue de U cji utiiuè des oaleuts, i! a eg un véritable
trait de génie, ’
Il y a une chose que chacun recohftaura, c'est que
lorsque nous avons de ces coups à la bourse ce sont
généralement des étrangers qui nous les enseignent.
Lorsqu’un coup de Bourse s'accomplit avec l’absence
de toute espèce de honte, c’est l’œuvre d’un étranger.
Les faits auxquels je fais allusion sont présents à la
mémoire de tout !.:■ monde, je ri’ai besoin de nommer
person.e, nous avons vil cîti ces p'SfsoiTftngês venus
des bords du Rhin, d’Angleterre, et cette fois-ci la
chose nous est arrivée de Belgique.
Quelle ôtait la situation de Carlin ■ Carlin achetait
toujours, si bien qu’il est arrivé au chiffre que vous
connaissez de 23 à 24 millions de k08 d'huile emmaga-
sinés dans Paris.
Tout le monde ne savait pas eiacteüiëhî la quantité
qu’avait Carlin ; toujours est-il que comme X... cor-
respondait jusqu’au 24 décembre au soir avec M. De
Decker, il était fort bien renseigné sur la situation,
rien ne lui échappait.
Cet homme parfaitement enieftdu avait apprécié les
choses, ii s’est trompé sur un point cependant et il
fiourrait encore se tromper par ia suite; il a cru que
es spéculations de Carlin avaient excédé la mesure
de ses forces ou de celles de ses bailleurs de fonds.
Il fallait donc faire la baisse, mais faire la baisse
longuement, ce rl’étalt pas l’affaire de M. X., car il
veut vendre beaucoup. Jugez l’effet que vâ produire
une assignation en police correctionnelle lancée, le 24
décembre, la veille de Noël, le jour n'est pas mal
choisi, le lendemain est un jôur férié.
Une assignation pour accaparement, mot, qui rap-
pelle des souvenirs révolutionnaires.
Si des procédés tels devaient être condamnés en rai-
son de leurs abus, il y aurait à se demander si le bé-
néfice d’une citation directe qui appartient au premier
venu n’est pas bien regrettable.
S. M. Carlin était condamné, à combien descen-
drait le stock de 25 millions ? La vente se ferait, ce
serait la faillite ou je ne sais quoi.
M. X. sefaitbien bôn s'il voulait nous apporter la
lettre de M. Anbage.— Croyez-vous que ia ditationait
produitson effet ? Le 27 le prix était 111 fr, le28 110 fr,
le 29 105 fr, et le 31 91 fr : La citation avait fait 20 fr.
de baisse.
Croyez-vous que c’est fini ? pas du tout, vous ne
connaissez pas le génie de M. X. Il n’assigne pas seule-
ment M. Carlin, qui n’est qu’un commerçant, non, i)
fallait en atteindre d’autres etiiàSsigheMj De Decker,
et Mr Crabbe qui est administrateur de quelques
sociétés. —■ Croyez-vous qu’il va assigner comme tou-
jours? pas du tout, il s’en garde bien. De quoi s'agit-il?
Non de perdre ou de gagner ce procès, mais bien de
produire son effet. Il cite pour un délai plus éloigné.
On annonce que l’affaire doit venir es police correc-
tionnelle le 7 janvier. M. Carlin se présente à la date
indiquée et l’affaire est remise à un jour.ultérieur.
Croyez-vous que cette petite faute de procédure soit
une simple erreur? pas du tout, on avait besoin, d’en-
tretenir plus ou moins l’opinion pour faire un certain
bruit.
Si M. X. avait eu à se plaindre de M. Carlin dont il
était l’ami, qu’aurait-il dü faire ? Il aurait dû déposer
une plainte en pareille circonstance.
Comment Voulez-vous apprécier une affaire comme
celle-ci, si vous n’avez pas une instruction ? Il n’y a
quun seul moyen, c’est de voir les livres de'M.
Carlin et d’établir le fait sur lequel nous allons
avoir à discuter. Il y a un an il y avait une affaire
sur les farines : certaine personne se croyait lésée ;
elle porta plainte ; on fit une instruction qui aboutit à
une ordonnance de non-lieu, mais ce n’est pas là ce
que voulait M. X ; l’instruction avait cet immense
inconvénient qu’elle ne remplissait pas son but et que,
de cette façon, la plainte restait ignorée du public.
C est pourquoi il procède par voie de citation directe.
Or, il n est pas possible, sans une instruction, d’arriver
a la manifestation de la vérité dans une affaire comme
celle-ci; il ie sait comme nous tous, mais une instruc-
tion ne répondrait pas à ce qu’il veut.
• “k yen< puisqu’il lui a plu de nous amener ici au-
jourd hui il a à exposer, à démontrer notre délit, c’est
la son fardeau, sa charge. Il faut qu’il la remplisse
cette charge, sous peine de perdre son procès et sous
peine de nous payer le préjudice qu'il nous a causé
par sa conduite.
Maintenant, Messieurs, je vais établir que dans Taf-
faire qui nous occupe, il n’y a pas l'ombre d’un délit.
Et il suffit pour cela de relire l’article 419 et de re-
chercher si aucun des délits qui v sont prévus se ren-
contre dans l’espèce.
Art. 419. « Tous ceux qui par des faits faux ou ca-
lomnieux semés a dessein dans le public, par des sur-
offres faites aux prix que demandaient les vendeurs
eux-memes, par réuûion ou coalition entre les princi-
paux détenteurs d’une même marchandise ou denrée,
tendant à ne pas la vendre ou à ne vendre qu’à un
certain prix. »
Que prévoit cet article? Est-ce un délit ou y a-t-il
plusieurs délits? il y a deux délits prévus dàus cet
article. Je ne m’occupe que ee savoir si cet article est
en harmonie avec l’état général de nos affaires et la
situation economique de notre pays.
Quels sont les délits qui peuvent être prévus? Il y
en a trois, mais deux seulement sont punis
L’art, dit :
“ Ou qui par des voies et moyens frauduleux quel-
» conques auront opéré la hausse ou la baisse du prix
” des denrées ou marchandises ou des papiers et
» effets publics au-dessus ou au-dessous des prix
” flu auraient déterminés la concurrence naturelle et
» libre du commerce, seront punis d'nn emprisonne-
” ment d un mois au moins, d’un an au plus et d’une
» amenda de 500 fr. à 10,000 fr.; les coupables pourront
» de plus etre mie par l’arrêt ou le jugement sous la
» suryeillance de la haute police pendant deux ans au
» moins ou cinq ans au plus ».
“ Moyens frauduleux » tels que suroffres, bruits
mensongers et calomnieux. Celui qui aura agi de cette
façon aura commis un délit. L’article ne punit, pas
seulement la fraude, mais il punit aussi la coalition,
ce sont deux délits.
Je vous disais tantôt qu/il y avait un troisième délit,
uelui-la a existé, mais il n’existe plus aujourd’hui,
c en le délit d accaparement.
L accaparement a été puni dans notre ancienne lé-
gisJation ; U a cessé de l’être pendant un certain temps
et Uiaete de nouveau delà peine de mort par un
decret révolutionnaire. Dans tous les cas, l’accapa-
rement n’est plus puni aujourd'hui. Les deux délits
qui sont encore punis sont les manœuvres fraudu-
leuses et Lemploi d’une coalition faite dans le but de
violer la liberté du commerce.
Mettons nous en présence de ces deux délits et de-
mandons nous si les faits qui sont bien établis, peu-
vent entrer dans l’une ou l’antre de ces qualifications.
En quoi doivent consister les manœuvres fraudu-
leuses. L article 419 n’est pas limitatif, il parle des
bruits faux ou calomnieux semés à dessein.
En ce qui concerne les manœuvres frauduleuses,
mon adversaire a parlé de déports. Comment M. Car-
lin aurait-il fait des déports? Comment peut-on lui
imputer ce fait ?
Il a acheté 25 millions de kilos d’huile, eh bien, s’il
en avait acheté 50 millions, il n’aurait fait qu’user de
son droit.
Si j’ai acheté et si j'ai le droit d’acheter autant que
je veux, comment pourriez-vous m’interdire d’exécu-
ter mon contrat. J’avais acheté et j’avais le droit
de revendre et j’ai revendu, pour le compte de qui?
Cela est-il interdit? Si vous-voulez éclairer la-dessus
que le tribunal fasse venir le dossier de Caoh et C. J«
voudrais bies savoir comment M. Carlin pourrait
avoir la certitude que le rachat est fait pour un te! ou
un tel.
Il y un témoin qui a été interrogé avec soin, c’est un
excellent commerçant qui s'appelle je crois M. Guyot
M. Guyot regrette de n avoir pas vendu à 108 50 mais
U voulait 109. On lui a demandé comment il fallait
faire pour faire une opération régulière. Avec les con-
naissances que nous avons des affaires, nous ne con-
Mon adversaire a donné lecture d’une lettre de M.
De Decker. Nous allons reprendre cette lettre et nous
almns voir ce que nous y trouvons au noint de vue des
prétendues manœuvres.
(L’honorabledéfenseur donnelecture de cette lettre.)
Nous avons à interpréter ie code pénal de 1810,vous
savez dans quel esprit il a été fait.
Si voustenez a faire des assignations,etily a bien de.
gens auxquels vous auriez pu en envoyer. Quant à
nous, nousn’avons pas l’intention de vous suivre dans
cette voie.
Ce qui parait le plus extraordinaire o’est que vous
trouviez mauvais que M. De Decker dans un style
à la hauteur de celui de son correspondant, ait parlé
des dangers que couraient les baissiers.
S’il convient à un détenteur de 25 millions de kilos
d huile de les garder, c’est son droit ; il ne s’agit pas
de contester ce droit avec cette affectation de purita-
nisme que M. X apporte dans ses attaques.
N’y aurait-il en France que 25 millions de kilos
d’huile, le détenteur pourrait encore n’en céder un
seul. Rassurez-vous du reste, cela n’arrivera jamais
et vous pourreztoujoursêtre éclairés. L’aceaparement
n’existe plus et s’il existait encore, croyez-vous que
vous pourriez trancher la tête à M. Carlin en ve.tudu
décrût de 1713 ? Non, vous seriez déçus. Voici ce que
c’était que l’accaparement. line faut pas croire que
cette loi ait été faite dans l’intérêt des baissiers. Lisez
le procès de Fabre d’Eglantine et vous verrez com-
ment on traitait, alors même que ces lois étaient en
vigueur. Ces lois ont été faites dans l’intérêt de la con-
sommation journalière et non pas dans l’intérêt des
boursiers Prenez le décret de 1793 et vous verrez
comment H qualifie l’accaparement. (L’orateur donne
lecture de ce déerôt.) •
Vous comprenez que les détenteurs de 25 millions
de kil. d’huile ne pourraient pas garder éternellement,
la marchandise.
Vous avez vu que pendant une période de 15 an-
nées, la prix moyen de l’huile était de fr. 117.
Or, le prix le plus élevé pendant les achats de M.
Carlin a été de 115 fr. Il n’y a donc pas là uns grande
exagération.
Savez-vous ce que la France consomme annuelle-
ment d’huile? 120 millions. Nous avons des documenta
sérieux, officiels qui l’établissent; nous avons fait un
relevé de la production de la France sur une moyenne
donnée et nous sommes arrivés pour trois ans à une
consommation de 362,000,000. Qu’est-ee que 25 mil-
lions de kilos en comparaison de ce chiffre ?
C’est très considérable pour un commerçant, mais
cela peut-il exercer une grande influence sur le mar-
ché ? Qne! a été le résultat au point de vue dé la con-
sommation/ îl f à un fait qui vous étonnera, c’e3tque
les huilos au lieu d’augmenter ont baissé.
Ainsi» nous, serions soqs...Teüfpire. du.droit révjfiu,-
tionnaire qu’au point d'vue .le làcôtfsùmmiu ion lè
fait délictueux n’oxislerâit pas. Nous" a von» > m une.
lutte avec certaines personnes eontre les Ta .< : rs,
mais la loi protectrice de la liberté du conrmi r o ne;
nous frappe pas.
Il y a un defnier point «ne j; v.m*_ examine? i ■ ant,
le tribunal et qui est demi-ci :
S’il n’y a pas de délit par ('emploi do map<, .. res.
frauduleuses, y aurait-il nn d-Ut oar voie dewuTrtéon?
Ceciaété l’objet de certains cfio tsd’argnnv-o'ation
Il y a une réunion de plusieurs personnes. Q miles
sont ces personae.' / Mon adversaire vous mJique
M. De Docker etM Crabbe,il ne parla pas de M. Crabbe
mais en ce qui concerne M. Dn Docker ia chose est
certaine. Il y a, en effet, une lettre dans laquelle M. De
Decker reconnait qu’il avait une clé des magasins.
Comme j’ai ëu l’honneur de le dire, il n’est pas néces-
saire dë së livfer à aucune recherche pour établir
que M. Carlin n’a pàs été abandonné à ses propres
forces. Il n’a pu faire ëëâ affaires qu’avec le se-
cours de capitaux. Eh bien, s’il a fait ces affaires
avec le secours de capitaux, y a-t-il coalition 1 II y a
un moÿen simple de le savoir, c’est d’abord de se rap-
peler les faits, et, ensuite, de lire Tart. 419. Il faut que
les principaux détenteurs d’uhe même marchandise
se soient réunis ou coalisés. Or, qu’ëst ee queledéten-
teur ? Il y en a do deux sortes ; ce sont leé fabricants
qui produisent, ce sont les négociants qui achètent
ou retendent. Avec qui Carlin se serait-il trouvé en
contact? AvecM. Crâbbe, un ancien agent de change
qui est aujourd'hui administrateur de plusieurs
sociétés, puis avec M. T’ Kint de Kodenbeeck dont
le nom a été mis en avant avec complaisance
comme naguère celui de Langrand. A eet égard, je
crois que M. De Decker qui nous occupe n’a été pour
rien dans les affaires Langrand. Vou3 savez quel
rôle M. Langrand a joué pendant quelques années
dans les affaires belges et autrichiennes. Vous savez
parfaitement bien que Langrand a commis une
double imprudence : c’était dagir au-dessus de ses
forces et de lier, par un penchant invincible dans son
pays, les affaires financières aux affaires politiques.
C’était Thomme d'affaires du parti catholique. Il a
abouti à une Catastrophe qui a été signalée par l’amer-
tume des reproches dirigés contre lui.
Il y a une foule de géüs qui ont été plus ou moins
intéressés dans les affaires Langrand et qui ont été
plus ou moins victimes de ses opérations. C’est comme
si, à Paris, vous reprochiez à une banque d’avoir été,
pendant une période d’années en relations avec une
maison de banque dont le siège était Place Vendôme.
Je compare la situation de M. Langrand à la situation
de la banque que je viens dé signaler.
Tout ceci est inspiré par le désir de faire le mal.
Vous croyez devoir faire un reproche à un homme
pareequ’il a eu des relations d’affaire* avec un per-
sonnage quelconque et qu’il a figuré pour cent raille
francs dans un acte de commandite.
M. T Kint a détourné une somme qui parait être do
15 ou 16 millions, puisque c’est un secours de 16 mil-
lions que Ton donne à la Banque de Belgique.
Mais il y a une chose bieù simple à répondre à ce
propos, alors même que nous ne saurions rien du
monde que T’Kint fréquentait. C’est que pour arriver
à tromper la confiance au point d’opérer des détourne-
ments de plusieurs millions, il faut que Ton ait fré-
quenté Je meilleur monde. Ce n’est pas en fréquentant
des misérables que Tou trouverait l’occasion de com-
mettre un pareil crime. C’est sans doute un grand mal-
heur de se trouver avec un homme comme TKint.
Mais ce que Ton ne peut nous reprocher c'est de nous
être rencontrés avec lui en relations d’aft'aires, par
cette raison bien simple que pour détourner une somme
de 16 millions il faut avoir occupé une situation qui
vous mette en relations avec des gens honnêtes et
considérables.
Laissons cela en ce qui concerne Langrand et T Kint
et revenons en à MM. Carlin, De Decker et Crabbe.
Vous avez vu que M. Crabbe n’a jamais eu un seul
Kil. d’huile. Est-il marchand ?. Incontestablement
non. Qu’il ait fait acte accidentel de commerce sur le*
huiles, cela serait possible. Mais il faudrait le prou-
ver. Quelles sont les raisons que Ton a données? Pour
le compte de qui avez-vous acheté de l’huile? Pour Car-
lin, toujours pour Carlin. Il s’agit du détenteur; qui
est le rtéfenteur ? Vous avez parlé de la détention ma-
térielle. Elle a été au nom de Carlin. Si la détention
matérielle a été au uom de Carlin et pour cela il n’y a
pas l’ombre d’un doute, pour qui a été la détention in-
tellectuelle ? Je vous le demanderai. Suis-je chargé
d’instruire votre affaire? Avez-vous une preuve dé-
fait ? Il me semble que votre rôle est de nous la four-
nir. Il n’y avait pour cela qu’à déposer une plainte
comme on Ta fait pour une autre affaire qui, il est
vrai, n’est pas un précédent bien encourageant ;
cette affaire est restée six mois eu instruction. Pour-
quoi ne pas faire une saisie des livres ; pourquoi ne
pas procéder à une vérification ? Qu’auricz-vous
trouvé? Je ne suis pas chargé de vous le dire. Mais
vous auriez trouve que Carlin avait des bailleurs de
fonds. Cela vous aurait-il fait plusieurs détenteurs,
plusieurs fabricants, plusieurs marchands? Vous se-
riez arrivé à constater ceci : c'est qu’il y avait une
coalition de capitaux dans le but d’acheter de Thuile
pour la revendre plus chère. Permettez-moi de dire
ceci : la coalition des capitaux est toujours permise,
elle s’appelle société et elle est licite.
Je ne la rencontre pas dans l’application de l’article
419. Il faut que la coalition soit une réunion des prin-
cipaux détenteurs ou marchands. Carlin fait appel à
une société en commandite. Vous me direz que la
société paraît ne pas avoir existé. Dès le début ii y au-
rait eu un syndicat. Qu’est ce qu’un syndicat? C’est ce
qui est appelé parla loi une association en participa-
tion, c’est à dire ce genre de société qui sans être sou-
mise à aucune espèce de formalité, existe entre
plusieurs personnes, relativement à une ou plusieurs
opérations de commerce. C’est ainsi que s’exprime
l’art. 48 du code de commerce. Si je fais une opération
en participation, croyez-vous qu’il me soit défendu
d’acheter en participation une quantité déterminée.
Vous me dites : Quel est ee gérant de la participation,
c’est qu’il y a une personne qui achète, une personne
qui vend, une personne qui détient, une personne qui
participe seulement mais à qui l’on a confié ce soin
Voilà la participation, voiià son caractère. Prenez
maintenant les iaits matériels ; tout se résume sur
M. Carlin.
Dans votre hypothèse, que j’admets puisqu’elle n’a
rien de nuisible, vous avez un témoignage banal, mais
pas l’ombre d’une instruction, on pourrait mettra les
livres de M. Carlin en voiture, les faire transporter
ici... et Ton saurait tout. Mais cela ne nous convient
pas ; le procès vous importe peu sous ce rapport, et le
manque d’instruction démontre la mauvaise foi qui a
présidé à tout cela.
Si vous le voulez, une heure suffit pour tout savoir ;
il n’y a qu’à amener un comptable chez Carlin, vous
saurez tout et vous ne serez pas obligés de faire défiler
les témoins qui ne pourront que rapporter des ru-
meurs.
Je vous ai t arlé de l’affaire riche, une instruction a
été faite, mais elle a été terminée par une ordonnance
de non lieu.
Je sais bien que s’il s’agissait de détenteurs d’un
stock de marchandises qui se mettraient dans une
prétendue participation, afin d’échapper à Tart. 419,
vous auriez parfaitement raison, mais ce n’est pas ici
le cas, oar si des détenteurs se mettent en association
pour surélever les prix au lieu de se mettre en asso-
ciation de capitaux, cette manœuvre tombe sous l’ap-
plication de la loi.
A un certain moment Carlin s'est dit : Il y a là une
affaire considérable à faire, mais je n'ai pas d’argent.
Il s’est adressé à d’autres personnes et leur a dit : Si
vous voulez bailler les fonds, nous ferons notre compte
et nous partagerons.
Pourquoi proscrirait-on cela?
A ce propos, il me revient un souvenir à la mémoire.
Il y a une vingtaine d’années, des capitalistes entre-
Frirent un achat d’alcool bien plus considérable que
achat d'hniles fait par M. Carlin. Cette opération n’a
pas été trouvée illicite et, en effet, pourquoi ne voulez-
vous pas que s’il se présente une opération que vous
ne pouvez pas faire seul, pourquoi ne voulez-vous pas.
dis-je, que cinquante ou même cent personnes la fas-
sent ? La loi dit dans l'article 419 : Ce qui est défendu,
c’est la coalition entre les principaux détenteurs,
Mais là où il y a dix personnes qui détiennent la mar-
chandise, elles ne peuvent pas se coaliser. Voilà la
situation. Une société se forme. Quel nom aura-t-elle?
Peu nous importe. Il faut pour que la coalition existe
en vertu de Tart. 419, qu'elle ait lieu entre les princi-
paux détenteurs, dans le but de faire hausser la mar-
chandise. Or, la coalition de gens qui n’ont pas de
marchandises, n’est pas un fait qui tombe sous Tap-
plication de la loi.
La hausse que Carlin a amenée était une hausse
naturelle, puisque c’était une opération à primes. Or,
comme le droit de vendre et d’acheter est sans limites,
Carlin n’a fait qu'user delà liberté du commerce. La
hausse est parfaitement dans la liberté du commerce.
Il y a simplement des gens qui se coalisent pour créer
des stocks de marchandises. Ce sont dans ce cas des
capitaux qui s’unissent pour opérer une hausse, afin
de vendre dans les meilleures conditions. Par ce fait
de produire la hausse, on arrive toujours à amener
lesurélèvement. des prix.
Maintenant, Messieurs, an dernier mot sur les dom-
mages intérêts que nous réclamons. Nous réclamons,
ce qui est plus facile que d’être payés,nous réclamons
parce que c’est droit et qu’i! nous est impossible de ne
pas en user.
Ja vous ai expliqué les opérations de M. X., il a été
à la hausse. Jusqu’au 24 décembre, il s’est misàb-
baisse après cette époque et c’est dans le but de faire
la baisse que le procès a été intenté.Je serais bien sur-
pris si les bénéfices de M X. n’atteignaient pas nnchifl'n
considérable. Il nous a causé un préjudice très élevé.
Ce préjudice ne peut pas être définitif, mais il est cer-
tain que le procès entente par M. X... à exercé un c
action sur l'opinion. 11 est certain que ce procès a étt
pour M. Carlin une source de préoccupations, d<
déboires extrêmement considérables. C’est à M. X...
à réparer cela. Il a fait un procès sous Ta forme
bruyante du scandale, sachant alors que la march<
qu’il suivait ne pouvait pas le méner à la vérité
Il a négligé la marche qui appartient à un hon
nête homme, en ne déposant pas une plainte au par
quet. Il Ta néaligé intentionnellement. Il a voulu di
scandale. Puisque ce scandale a dû être productif pou?
lui nous réclamons des dommages intérêts qui seront
ultérieurement déterminés.
L’affaire sera continuée dans l’audience de mardi.
iVécrolhgie,
Nous apprenons la mort deM. Isidore De Vos I«
lauréat du dernier concours de Rome, décède avant
hier à Gand à la suite de la longuo et douloureuse
imaladie qui le minait depuis longtemps et. ne laissait
fdëjà plus d’espoir à ses amis an moment où le jeûné
Lartiste remportait le prix du concours officiel. Tous
Jjéêux qui ont pu'apprécier le talent déjà mûri du iau-
1 réat si prématurément enlevé au succès, mesureront
’ l’étendue de la perte qui frappe Tart musical. M. Isidore
■ Devos était appelé, de l’avis unanime des artistes à
d'école desquels il avait grandi, à parcourir une bril-
lante et sérieuse carrière.
La Journal de Gand dit que le deuil qui frappe s;
douloureusement les parents et les nombreux amis dû
M. Isidore Devos aura dans sa ville natale la portée
d’un deuil public.
« Gand saura, nous en sommes convaincus, ajoute
notre confrère, faire îles funérailles dignes d’elle, au
jeune artiste qui eût glorifié son nom.
Mme la baronne Auguste d’Anethan, femme du mi-
nistre de Belgique près le Saint-Siège, est morte à
Menton, le 25 mars courant, à la suite d’une longue
maladie.
Elle était fille deM. Mosselman du Chenoy, sénateur
libéral de l’arrondissement dé Nivelles.
Mme la baronne d’Anethan était à peine âgée de 33
ans.
Bulletin télégraphique,
A G 8. N CE HA VAS - F- " 1 L f ï. ’i - R K : ’ tî .*..
Vienne, 30 mars.
La nouvelle publiée par le Times, que l’ambassadeur
de Russie à Vienne, M. Novikoff, aurait donné sa dé-
mission par suite d’un malentendu avec le comte An-
drassy, est controuvée.
Les relations entre M. Novikoff et le comte An-
drassy n'ont cessé d’être parfaites.
Vienne, 30 mars.
La Correspondance politique annonce, au sujet des
négociations avec les insurgés, que le point le plus
difficile, l'approvisionnement de Niksicn, qui mena-
çait de faire échouer la question de l'armistice, a été
réglé par l’intervention du prince de Montenegro,
intervention à laquelle le baron Roditeh a fait appel.
Le princede Montenegro usera de toute son influence
auprès des insurgés pour que l'approvisionnement
difficile de Niksich puisse se faire par les Turcs ou que
le cas échéant l’approvisionnement se fasse par le
Montenegro.
Madrid. 30 mars.
M. Salaverria présentera le budget au conseil des
ministres le 4 avril.
Constantinople, 29 mars.
Par suite des négociations pendantes pour le rema-
niement de la dette publique, le gouvernement a résolu
de différer le payement du coupon avril jusqu'au W
juillet. ,
Cette décision a été communiquée aux ambassades.
Le gouvernement paraît accepter en principe l’uni-
fication de ia dette.
Paris. 31 mors.
Affairt Beauffremont. — Le tribunal civil a
maintenu le jugement enlevant à la princesse
Bibesco la garde de ses enfants et plaçant les
biens sous séquestre. .
Le Rappel publie la première liste de souscrip-
tion, qui monte à 1955 fr., pour l’envoi d’ouvriers
à l’exposition de Philadelphie.
Caire, 31 mars.
Le brait que le coupon d’avril de l’emprunt de
1873 ne pourrait pas être payé, est inexact. Le
montant total a été versé à ia banque ottomane
d’Alexandrie.
Bulletin des Boturav
iAopScine© léiégraphiffl -
RARI8, 31 mars. - (Cours d’ouverture.) Ferme.
s3 0/o 3*p. inter. : 15 31
f30/0 . 1862..! 16 31
•Mobil
i’.da Paris, 1875' —
ianq. fr. holl.l —
uez...........I 725
lord Esp......j 292
,ots Tuw.......• •
.■ferrent 1871.1------
« 5872.i 104 75
iianteSû/q..... i Ö6 57
Usait mob. fr.t — —
r?H.ur. italien.. j 71 20
Coc.'fure* 5C/o| 15 79
Cîi.dsferAutr.l 582 -
-,h 6,'.Lamh. 221 -
GONDRB8,31 mars. — (Cours d’ouverture.)
Comolid. angi. i 941/8 U 941/4 50/0 Amer. 187111061/4 a 100 L A
S>20 b. Am. 1882 106 — ----Fercu............. 251/2 - 26 —
Ch. de t. lîl. s.et I-•----Resta arg...........*------
. Sri© » 1 173/8 » 17 5/8 « PM>........I----------
Esap. Tura 50/3 15 5/8 « 15 3/4 Varna..... » — -
» Ott. 18693 171/4 » 173/4 Chem, de fer 3
Eapagnoia 3 0/0 161/2 • 105;8iRott.-Anverï. .i — - » • —
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■ 1033/8 ■1035/8ILo-nhardo .. 83/4- 87/8
K UHii! 30 mars 3 0.0 Espagnol intérieur 18 50.
3 0/0 dito extérieur 16.80
THEATRES, CONCERTS, ETC.
Théâtre royal d’Anvers (sous ia direction <ie
t. Ch. Aimeras), — Samedi 1 avril. — Carmen.
Bureaux à 6 1/2 h.; rideau â 7 h.
ïst'ïSïOvjÈ vv.'i»tarîr vau Aniweinaen ‘.bestuur 'Victor
Driessens). — Zondag 2 april. — Robert en Bertrand of de
lustige vagebonden, Dlijspel in 5 btd.
Begin ten 7 ure.
Donderdag 6 april, ter beneficie van mevr. Tormyn en de
heeren Frederik en Bastiaans. — De dochter der vodden-
rapers, volksdrama in 8 tafereelen.
Men kan van heden af plaatsen voor dezs vertoomng
aan het bureel verkrijgen.
Verwacht eerstdaags : De Spaansche furie of Antwerpen
in 1576, historisch drama in 5 bed. door Edw. Van Bergem.
Maatsclinppi) Hoop en UeFtle (SCHOUWBURG
VAN VERSCHEIDENHEDEN). - Maandag 3 april, publieke,
vertooning. — Laat God de Wraak, drama in 1 bed - hen
tooneelspel op den buiten, in 1 bed. — Adam en F.r.a, blijs,
met zang in 1 bed. — Rijbroek en Spillebout, blijspel met
zang in 1 bedrijf.
Begin om 7 ure.
Oplegkaarten zijn op voorhand te verkrijgen m het los aal
Café St-Georges, Vlaminckxveld en bij den heer J. Schram.
Café Gérard, Gerardstraat, aan de Variétés.
Het bureel van locatie is open zondag, 2 april, van 10 ure
’s morgens tot 3 ure ’s namiddags.
Sodalité. — Tous les soirs, spectacle-concert. —
Comédie, vaudeville, intermède.
Bureaux à 7 1/2 h.; rideau à 8 h.
Prix des places : Premières, fr. 1 : secondes, 50 cent. — Le
dimanche : Places réservées, fr. 1.50; premières, fr. 1;
secondes, 50 cent.
Salle de la Société royale d’Harmonie (rue
Aremberg). Dimanche 2 avril, les MERVEILLES DU
MAGNETISME, par le célèbre DONATO et ses sujets
extraordinaires Lucile et Hinder. - Spectacle incompa-
rable. - Succès immense
Premières, 2 fr.; secondes, 1 fr.; réservées, 3 fr.
Bureaux a 8 h.; on commencera à 8 1/2 heures.
PARTIE
‘MJHtCIA'ig
Place d’Anvers de» 3 ï Mars.
~ CAFES. — Marché sans changements ; on a vendu
aujourd’hui 175 sacs Haïti soute disponible par Guadiana
a 47 eents acq. et 1000 sacs Haïti de Port-au-Prince, âlivrer
vià Liverpool, à 46 1/4 cents acq. tel quel.
CEREALES. — Marehé ferme aux prix antérieurs, toute-
fois sans grandes affaires.
CRINS : On a vendu auiourd’hui 1 balle crin mélangé en
pinceaux de Buenos-Ayres, par Guadiana, à fr 1.22 1/2 par
kilo.
CUIRS. — On a vendu aujourd'hui les quantités suivantes :
CUIRS sacs t>K BUENOS-AYSBS.
Du n» 146.. 150 v/g, mat., 10 12 k., p,Copernicus,h fr.108.
CUIRS SALÉS DE BURNOS-AÏRES.
Sol te n° 2176 294 v/s, mat., 14/20 k., p. Galileo, à fr. 46.
CUIRS SALÉS DÉ L’URUGUAY.
No2238 ... 200 v/s, mat., 14/20 k., p. De Ruyter,ii fr.44,
CUIRS SALÉS DE RIO-GRANDE.
Du n» 2070 . 500 -v/s, 15/20 k., p. Rartr. ony, à fr. 50.
CUIRS SALÉS DES ÉTATS-UNIS.
Du n» 2154 . 500 v/s et b/fs. 241/4 k.,p.Switzerland,à fr.42.
LAINES. — On a vendu aujourd'hui 315 balles La Plats
en suint et 45 balles Cap de Bonne Espérance snow white.
NITRATE DE SOUDE. — On nous a fait connaître la
vente n’un bloe de 700,000 kilos nitrate du Chili disponible,
formant le solde de l'importation en droiture par Oncle
Félix. J .
PETROLE RAFFINE. - (Les prix ci-après s’entendent
pour partie, premier coût) : paye vendeurs.
Disponible blanc............ 311/4 à 311/2 311/2 à — —
Selon nuance et quantité.
tnnvier..................... ------------_ — »--------
Février..................... — — • - —----------------
Mars............................... »---------- »-----
Avril....................... 303/4 »----31 — •-------
Mai........................ - - »----- 303/4 » -
Mai-juin juillet........... 30 1/2 » - 303/4 » - -
Juillet........................................« — -
Août................................ - — -------------
Septembre.................. — - »--------311/2 » —
Octobre..................... - -----------
Novembre.................... ...................»-----
Décembre........................... «--------- *-----
2 derniers mois.................... »---------- « — —
3 derniers mois.................... «---------- "-----
4 derniers mois............. 31;l/2 «----32 — » —
Marché sou'enu.
SAINDOUX. — Le marché pour le saindoux d’Amerique
a été calme aujourd'hui et les prix sont plutôt plus faibles
on a payé, en détail, fl 36 1/2 a36 1 '4 pour marque vu-cox
et fl 35 1/2 pour marque Jeioell Harrison; par/p/rues,la
marque Wücoo: a été cédée en dessous des prix ci-dessus.
SALAISONS. — Les lards salés secs d’Amérique sont
par continuation très fermes et quelque peu demandés en
détail pour la consommation; on paie fr. 14 > pour les long
middles et fr. 142 â 143 pour les short middles.
i.es épaules salées sèches de porc se détaillent quelque
peu â fr. 102, par 100 kilos.
Les Backs se cotent fr. 142 â 144, par 100 kilos.
L- sjambons salés secs valent fr. 140, par UiO kilos.
SUCRES BRUTS ETRANGERS. - Marché sans chan-
gements calme; on nous a fait connaître la vente de «u
caisses Havane disponibles par Renvenuto. .
■% SUCRES BRUTS INDIGÈNES. — On cote : .
Sucres a 88 degrés disponible exportation, fr. 48 —a
» » » » tran8t. de droits » 49 j0 » _
» blanc n« 3, disponible............ » — — ” Q _
Mélasse indigène d betterave disponible.. » 8 ou » j» _
» » « s/3dern.moi8
SUIFS.— On nous a fait connaître la vente, faite ces jour
derniers, de 15.000 kilos suif de moutons de La Plafa. |