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1874-1875
N° 9.
lre Année,
ABONNEMENTS
Belgiique.........fr. 25-00
Étranger..........fr. 28-00 (le port en sus.)
DIRECTION :
Rue Cans, 22, Ixelles.
PUBLICATION MENSUELLE DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE
D’ARCHITECTURE
— DÉPOSÉ —
DE BELGIQUE
— DÉPOSÉ —
ANNONCES ET RÉCLAMES
A FORFAIT.
S’adresser rue des Palais, 166
SCHAERBEEK.
RÉDACTION :
Rue des Quatre-Bras, 5, Bruxelles.
SOMMAIRE :
TEXTE. PLANCHES.
Le nouveau programme ministériel pour la construction des Ecoles. E. A. — No 33. Fortification d’Anvers. front 8-9. Porte de Berchem. Architecte M. Félix Pauwels.
Nos planches._Correspondance. _ Exposition nationale des arts indus- N° 34. Sacristie de l’Eglise du Finistère : Porte d’entrée. Architecte AI. Almain-de Hase.
triels. Fin.È. A - Chronique parisienne: (La Tachymétrie). E. R. — No 35. Château de Faulx : Coupe longitudinale. Architecte M. Henri Beyaert.
Faits divers. Concours de Gilly. N° 36. Eglise Notre-Dame de la Chapelle : Plan du Chœur. Restauration. Architecte
M. V. Jamaer.
O
— 49 —
— 50 —
— 51 —
Bruxelles, le 1er mai 1875.
Le nouveau programme ministériel
pour la construction des écoles.
Comme suite à la loi du 14 août 1873 allouant un crédit de
20 millions de francs au département de l’intérieur, pour
construction, amélioration et ameublement de maisons
d’écoles, M. le Ministre a pris un arrêté organisant le mode
de distribution des subsides pris sur le budget de l’instruc-
tion publique. En communiquant cet arrêté à Messieurs les
Gouverneurs de provinces, il y a joint un programme nouveau
de conditions à remplir dans la construction des écoles afin
de satisfaire aux exigences de l’hygiène et de la pédagogie
que l’expérience a fait connaître.
Déjà pendant la session de 1854 la commission centrale,
par l’organe de son secrétaire, M. H. Jamart, proposa diverses
modifications à quelques-uns des paragraphes du programme
du 2G-27 juin 1852, relatif au mode de construction et d’a-
meublement des maisons d’écoles.
La construction, dans les meilleures conditions possibles,
des établissements d’instruction était digne de la sollicitude
du gouvernement, comme elle doit attirer l’attention des archi-
tectes appelés à construire des écoles, afin d’arriver à amélio-
rer tout ce qui pourrait être défectueux ou susceptible de
perfectionnement.
Nous allons revoir les diverses prescriptions du règlement
nouveau en rappelant celles des règlements antérieurs ; nous
croyons que ce travail pourra être utile à ceux de nos con-
frères qui se proposent de prendre part au concours ouvert
par l’administration communale de Huy, dont nous avons
fait connaître le programme dans notre dernier numéro.
ART. I. — EMPLACEMENT.
« Le terrain choisi pour la construction de l’Ecole
doit être sec, bien aéré, pourvu d’eau de bonne qua-
lité ; il sera autant que possible, à la campagne, dans
une position élevée, isolée, et, dans les villes, séparé
des habitations voisines. Il doit être à l’abri de toute
influence miasmatique et situé de manière que les
bruits du dehors ne puissent troubler l’ordre et le
silence. Les abords doivent en être faciles et dégagés
de tout ce qui pourrait l’obstruer, le rendre humide
ou malsain, ou présenter du danger pour les enfants. „
Le programme de 1852 ajoutait : « La proximité de l’é-
glise facilitera aux éleves la fréquentation, de l’office divin
et, à l’instituteur, l’exercice des fonctions accessoires de clerc,
sacristain ou organiste, dont il peut être chargé. Toutefois
les avantages de cette proximité ne peuvent balancer les in-
convénients qui résulteraient du voisinage trop rapproché
du cimetière, qu'il importe d’éviter avant tout.
Ce paragraphe est supprimé, et il était logique qu’il le fût ;
en effet, cette condition de proximité de l’église eût eu pour
conséquence de grouper en un seul point, dans les villes, les
diverses écoles nécessaires en nombre proportionné à la popu-
lation ; c’est évidemment dans le centre habité par les élèves
qui doivent y suivre les cours, que l'école doit être placée.
Cette prescription ne pouvait donc s’appliquer qu’aux écoles
de campagne, et là une considération d’hygiène devait la
faire abroger : généralement l’église se trouve contre le cime-
tière communal ou est élevée au milieu du champ de repos,
voisinage qui ne donnait nullement satisfaction à cette pres-
cription faite ci-dessus : Il (le terrain destiné à l'érection de
l’école) doit être à l'abri de toute influence miasmatique, et
situé de manière que les bruits du dehors ne puissent trou-
bler l’ordre et le silence. Aussi le nouveau programme ter-
mine-t-il son premier article par cette prescription : A moins
d’impossibilité bien constatée, il sera distant de 150 mètres
au moins du cimetière.
ART. II. — EXPOSITION ET ÉTENDUE DU TERRAIN ET
DES BATIMENTS.
“ L’étendue du terrain et des bâtiments sera en
rapport avec leur destination. La population scolaire
sera calculée à raison de 15 p. c. de la population
actuelle ; il sera en outre tenu compte des besoins de
l’avenir.
“ Il y aura des préaux distincts avec entrées sépa-
rées pour chaque sexe, et, dans les campagnes, un
jardin de 10 ares au moins, attenant, autant que pos-
sible, aux bâtiments.
“ Les dimensions de chaque préau seront calculées
à raison de 4 mètres carrés par élève, sans qu’il puisse
avoir moins de 8 ares. „
Nous remarquons que, dans la rédaction de cet article, on a
omis de parler de l’exposition. Le programme de 1852 disait :
L'exposition des salles d’école, c'est-à-dire des fenêtres des-
tinées à les éclairer, doit être, autant que possible, au sud-est
et au nord-ouest, de manière à les placer à la fois à l'abri
des grands froids et des chaleurs excessives, tout en facili-
tant, le matin et l’après-midi, l'accès des rayons solaires.
Cette considération d’orientation est cependant très-impor-
tante au point de vue du confort et de l’hygiène.
Le programme de 1852 fixait une surface de 3m00 de super-
ficie par élève, pour les préaux; le nouveau programme porte
cette surface à 4 mètres carrés, sans qu'ils puissent avoir
moins de trois ares.
Nous croyons qu’il convient de donner aux préaux la plus
grande superficie possible ; la surface, 3 ares, est déterminée
pour une école de 75 élèves. C’est bien là évidemment un
minima absolu.
ART. III. — MODE DE CONSTRUCTION.
“ Les bâtiments doivent être d’un aspect simple
sans être dépourvus de style.
“ Les salles d’école seront, autant que possible,
disposées au rez-de-chaussée.
“ Lorsqu’il y aura des classes à établir à l’étage,
elles seront construites sur voûtes ou voussettes sur
poutrelles.
“ On évitera soigneusement tout ce qui pourrait
engendrer ou entretenir l’humidité. Dans ce but les
façades exposées au S.-O. seront garanties intérieure-
ment par un contre-mur d’une demi-brique, isolé de
5 centimètres et rattaché au mur principal par des
crochets en fer.
“ Les salles seront pavées en carreaux de ciment.
Il y aura, en outre, des lambris en bois ou en ciment
de 1 mètre à lm20 de hauteur.
“ S’il y a un étage, on apportera un soin tout par-
ticulier à la construction de l’escalier. On évitera de
le faire déboucher directement en face d’une porte ou
d’un corridor. Les marches seront droites et auront,
autant que possible, 30 centimètres de largeur, 16cen-
timètres d’élévation et lm50 de longueur. La rampe
sera solidement fixée à hauteur d’appui des enfants
et construite de façon à empêcher les élèves de l’en-
jamber, de glisser sur la main courante ou de passer
entre les barreaux.
“ Il y aura un palier pour quinze marches au plus.
“ Les corridors auront au moins 2 mètres de lar-
geur.
“ Si le bâtiment comprend des pièces pour le ser-
vice de l’administration communale, chaque local aura
une entrée distincte.
(La suite au prochain numéro.)
Nos planches.
Notre 33° planche donne le plan et l’élévation de la porte de Berchem
(enceinte d’Anvers.) Due à M. l’architecte Félix Pauwels, auteur des
portes de Borgerhoudt et du chemin de fer que nous avons publiées,
elle présente les mêmes qualités artistiques : d’un grand caractère, elle
répond parfaitement à sa destination.
Notre 34e planche donne l’élévation de la porto de la sacristie de
l’église du Finistère à une échelle suffisante pour qu’il soit possible d’en
lire tous les détails. Cette porte très-intéressante est, nos lecteurs le
savent, l’œuvre de M. l’architecte Almain de Hase.
Le château do Faulx dont nous avons publié les plans et une coupe
fait l’objet de notre 35° planche. Nous donnons dans cette 9° livraison
une coupe longitudinale dans l’axe de la cour d’honneur. Nous n’avons
plus à revenir sur cette œuvre de l’un de nos bons maîtres, tous nos
lecteurs apprécieront les qualités artistiques de ce château moderne.
Notre 36e planche a pour objet la belle église de Notre-Dame do la
Chapelle, restaurée par M. V. Jamaer, architecte de la ville, qui a bien
voulu nous fournir les matériaux nécessaires. L’église de la Chapelle,
comme la généralité des édifices religieux construits au moyen-âge,
appartient à diverses époques. Le chœur, dont nous publions le plan,
est un superbe spécimen de la transition du roman au gothique, et doit
avoir été érigé vers le milieu du douzième siècle. Il existait jadis en
cet endroit une chapelle, un simple oratoire dont le duc de Brabant
Godefroid Ier posa la première pierre en 1134. En 1216 la chapelle fut
érigée en paroisse et peut-être est-ce alors que fut entamée la construc-
tion de la nouvelle église. Quoi qu’il en soit, le chœur de Notre-Dame
dite de la Chapelle en souvenir de l’oratoire de 1134, est parvenu jusqu’à
nos jours, non sans subir quelques mutilations.
De dimensions relativement faibles, le chœur est terminé par un demi
décagone et il est éclairé par neuf fenêtres dont quelques-unes avaient
été murées et les autres mutilées lors de la reconstruction du maître-
autel (1617). A cette époque quelques détails intérieurs subirent aussi
d’absurdes mutilations. Les travées du chevet sont indiquées extérieu-
rement par des contreforts qui se terminent en glacis pour se perdre
dans la corniche, laquelle est portée par des corbeaux sculptés (têtes
d’hommes et d’animaux) d’un grand caractère. A l’intérieur ces mêmes
travées sont indiquées par des fuseaux engagés dans leur partie infé-
rieure jusqu’au triforium et isolés de là jusqu’à la naissance des ares
de la voûte. On arrive au triforium par un escalier pratiqué à droite du
chœur et qui se dessine extérieurement sous la forme d’une tour ronde.
En publiant les coupes de ce superbe chœur, nous donnerons une
description plus complète de ce précieux reste du style de la transition.
Nous dirons dès aujourd’hui que ce chœur a été peint entièrement par
l’éminent décorateur M. Charle Albert.
Correspondance
Nous recevons une lettre autographiée, sam signature, dans laquelle
il est beaucoup question du concours de Saint-Nicolas et de l’un des
membres du Jury. Nous prions l’auteur de vouloir bien se faire connaître.
La rédaction. |