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Samedi 8 Janvier,
1887. — Cinquante-deuxième année. — X
Samedi 8 Janvier.
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Journal Politique, Commercial, Maritime, Litteraire et Artistique.
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CHEM. DE FER DE L’ETAT. — D’Anv.pour Malines 5.40,3.39,4.80 s. — Pour Brux. 5.05,6.29,
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br Brux.et Paris corresp. dir.). - 12.28, 1.10 E., 3.07 E., 4.20, 4.37, 5.25 £., 5.52, 6.43 E., 8.25
Ë., 9.14, (10.17 E. corr. air.Mons et Paris). P* Termonde et Gand 5.42,6.58, 8.29,1,20,4.46,7.18
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(Le* manuscrit» ne «ont paa rendu»).
par Boom; 9.53, jOB,JL14^3jr Mal. — Pour Alost Jpor^Jewn.JJ.K, 3.39, 4.») (par Brux.),
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5.05, 6.29,’ 7.29,' 9.10 Ë., 9‘.53, 10.50 E., 12.28,1.10 Ë'., 3.07 E., 4.20, 5.54J6.43 E. - Pour Lou-
vain 5.05, 5.40 E., 8.50 E., 9.10 E., 9.53,11.42 E. par Brux., 1.10 E., 3.39; 4.37, 6.43 J?., 9.13,
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Ostende (par Mal.) 9.53, 4.37: (par Brux.) 5.(5,6.29, 7.29, 9.53, 10.50 E., 12.28,1.10 E., 3.07E.,
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12.2&, 6.43 E. - Tirlemônt, Liège et Verviers 5.05, 9.10 E., 12.28,1.10 E 3.39, 4.37, 5.06,5.54,
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12.28,1.10 E., 4.20 E. - Pour Allemagne 5 (B, 6.40 E., 9.10 A., 9.50,12.28,4.37,10.17E. -
Pour Boom 5.43,6.58, 8.29, 11.05, 1.20, 1.60, 4.46, 7.18, 10.20.-Retour 4.58, 7 42, 9.23,12.11,
12.15, 3.20, 6.37; 9.06. - D’Anvers (Sud) à éoom 5.45, 7 02, 10.04, 11.30, 4.17,5.55, 7.12, 8.15. -
Retour : 4.36,6.21,7.55, 10.40, 2.31,4.32, 7.26. — D’Anvers â Eeckeren, Cappellen, Calmpthout,
Esschen et Roosendaal 6.08, 7.47, 10.10,2 32, 4.52,6.37, 8.14. — Pour Esschen ,Roosend al, Rot-
terdam, La Haye et Amsterdam 6.08, 7.35E., 10.36 E., 3.38E., 4 52, 6.37. - En outre pour
Rotterdam 8.14 soir. , „ _________
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P. A. DELA MONTAGNE
DIRECTEUR-GÉRANT.
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CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE. — D’ANVérs pour Lierre 6.13, 7.12,9.30,
10.52, 1.35, 3.09, 5.36,6.36, 7.08. — Aerschot, Louvain, 7.12,9.30, 1.35, 5.36,7.08. - Ottignies,
Fleuras, Lodelinsart, Charleroi 7.12, 9.30, 1.35.5.36. — Berzee, Walcourt, Marienb., Vireux,
7.12. 1.35. Diast, Hasselt, Maastricht, Aix-la-Chapelle 7.12, 9.30, 1.35, 5.3o.
LIGNE D’ANVERS-OLADBACH. — D’anvers pour Gheel, Moll, Neerpelt, Ruremonde,
Gladbach, 6.13. 10.52, 3.09, 6.36.
LIGNE D’ANVERS A CONTICH. - D’anvers (Sud) pour Hoboken, Wilrrck. Vieux-Dieu,
Contich et Lierre, 4.53,8.12, 9.20 matin. 3.13 jusqu’à Contich), 7.20 soir.
PATS DE WAÉS. - D’ANVERS pour Gaud Ô.fe.ï 12.9.22 A. 19.55,2.03, 3.49 S., 5.10,3.24,
8.07 h. - De GAND pour Anvers 4.d0, 7.05, 8, 9.15 A., 10.50, 12, 2.2.). 4.32 g.. 5.45, 7.19, 8.37
heures. Jusqu’àSt-Nicoias seulement. — Le train de 12 h. n’a lieu que las Dimanches et Jours
fériés.
SOCIETE ANONYME DE NAVIGATION ASC 4 UT et RO P EL à TAMISE. — Service des
mois de novembre et décembre 1885et jauvier 1887. — D'iNvaa* pur fiom 3 u voir Oe
TAHI3E pour Aavers 7.15 1. uitin.— Les Oin saches et Jours le fâte : D’Anvers pour Tamisé
10 h. m. et 3.30 h. soir. — De Tamise pour Anvers 7.3) h. nttia et 12.30 a. soir.
CHEMIN DE FER VICINAL ANVERS-HOOGSTRABTEN-TURNHOUT (Service d’hiver). -
Départs d’anvers-zuubNborg 7.45, 10, m.; 12.50, 4.15, 6.37 s. — Départs do aoOGSTRABTSN
(ville) 10.04,11.57 m.; 3.09, «.34,9.01 s. - Départs de TURNHOUT (station) 8.07, 10, U.58 m.;
3.08,6.33, 8.55.
Les départs d’Anvers-porte de Turnhout ont lieu huit à dix minutes après les départs de
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ouverts de 9 heures du matir à 6 heures du soii
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ment s’adresser :
A paris, à l’Agence Havas, place de la BoUrsd
MH. G. l. daube et C*, 81W», rue du Faubourg
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Covent Garden.
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Pourl ALLEMAGNE, à M. RUD. MOSSEà COlOgae
A BRUXELLES, à MM. LEBÉGUB et C«, iliraci
te-’-s de l’Offlce do PuW’cité et t l’Agence Havas
59, Marché aux Herbe.,
(VVMCRTIOIVS
La petite ligne..................... Fr. Q.&
Réclames (Sa du iouraa!) ia ligne... • 1.55
Faits-divers, la ligne.............. » 2.5
Rubrique Anvers, la ligne........... » 3. -
Réparation judiciaire, la ligue..... » 3. -
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mitrt. - Les titres se oaient d’après l’espace
gu ils occupent. On ne peut garantir les daUi
d’insertion.
» H RÉSUMÉ POLITIQUE.
I La Pall Mail Gazette assure que la situation entre
SW ia Turquie et l’Angleterre a été fort tendue dans les
* dernières semaines et que le cabinet Salisbury aurait
Ht été fort inquiet du rapprochement qui semblait se
R faire entre la Russie et la .Turquie. Un article dn
■ Morning Post, dont nous avons fonué le sens, au-
ràit été l’expression exacte du sentiment minisiériel
en déclarant.« que le temps était venu de prémunir
H la Turquie contre lapolitiquequi pourrait rendre une
H prompte et énergique action nécessaire » et que cette
H action « ne tiendrait aucun compte du sort del’em-
I pire ottoman » , ,
u. !fl| On affirme maintenant que 1 ambassadeur de Tur-
|!|| quie à Londres aurait demandé que le gouvernement
-es, . il fit démentir les assertions du Morning Post. Lord
• ë^Ë-Iddlesleigh aurait répondu, dit une dépêche, de
jm B 7 l’agence Reuter, « que la presse était libre en Angle-
Wt-terre, et que l’article du Morning Post n’était pas
■ d’origine officielle, mais que le gouvernement paria-
is geait les idées exprimées dans cet article, idées qui
étaient celles de la grande majorité du peuple an-
* glais. »
ni ÜB (jn mande de Londres que les difficultés que ren-
du contre lord Salisbury à former son minisiôre vien-
*u . H draient en grande partie delà méfiance qu’éprouvent
.a les unionnistes. libéraux à l’égard d° la politique
extérieure que l’on suppose le noble lord disposé à
suivre. Bien que résolu à l’appuyer sur tous les
autres points, le groupe .en question serait, affirme-
t-on, décidé à l’abandonner si sa diplomatie était de
nature à engager l’Angleterre dans un danger de
guerre pour là cause bulgare.
C’est aujourd’hui probablement que la députation
bulgare quittera Londres pour se rendre à Paris. Le
Times croit que les délégués ne feront qu’un court
séjour dans la capitale française, où ils n’ont à comp-
ter sur aucun encouragement.et qu’ils s'empresseront
de gagner Rome, où ils savent trouver près du gou-
vernement et du peuple italiens un accueil sympa-
thique analogue à celui qu’ils ont reçu en Angle-
terre.
Le correspondant du Temps à Saint-Pétersbourg
croit savoir que le gouvernement russe est disposé à
■ accepter que l’élection du prince de Mingrélie soit
faite par le Sobranié actuel. On renonce donc à la
H' prétention de taire procéder à des élections pour une
H nouvelle Assemblée.
4“ Ùne dépêche de Sofia annonce que le gouverne-
ment bulgare a été informé que des officiers bulgares
H qui ont participé au coup d'Etat du 21 août, et qui
^ se trouvaient en Russie, sont retournés à Bucharest
H où ils essayent de recruter des bandes pour envahir
^ la Bulgarie.
A la suite des manifestations helléniques des popu-
! lations crétoises à l’occasion delà majorité du pi ince-
héritier, auxquelles auraient pris part les consuls de
Grèce de la Canée, de Rhetysmes et d’Heraclion, la
Porte a adressé une note à la Grèce pour se plaindre
de ^attitude de ces consuls et pour demander leur
reinp lacement. La Grèce n’a pas encore répondu et
il est peu probable qu’elle consente à rappeler ces
consuls.
On confirme de Massouah le massacre de 100
Arabes par le roi de Nyanza, mais le Roi, craignant
les ‘ Allemands à Zanzibar, n’a pas osé toucher aux
missionnaires européens.
Post-scriptum
Paris, 8 janvier.
LeS délégués bulgares sont arrivés hier soir ; ils
ont demandé une audience à M. Flourens. Ils seront
probablement reçus non-officiellement lundi.
lies délégués ont l’intention de rendre aussi une
visite a MM. Goblet, de Freycinet, Ferry, Clemen-
ceau ht â d'autres. Les délégués renouvelleront à
Paris les demandes faites à Berlin afin que la Russie
[ retire la candidature du prince de Mingrélie. Us
j voudraient que la France fit une proposition dans ce
sens aux autres puissances.
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ourn.
On nous écrit de Bruxelles, 7 janvier:
Le greffier Delannoy s’est vu octroyer dix années
j de réclusion de plus par la Cour d’assises du Brabant
I pour détournement commis à la mortuaire Freindt.
La Cour u’a pas dit dans son arrêt que cette peine se
' confondrait avec celle de quinze années de travaux
I forcés prononcée par la Cour d’assises d'Anvers.
Cette omission a été faite à dessein,dit-on, parce qu’il
y a un pourvoi en cassation contre l’arrêt de la Cour
d’aésfees d’Anvers, et en matière criminelle le pour-
wëst suspensif. Mais d’aütré part lè maximum ne
paut être dépassé ; et dans l’espèce le maximum est
de quinze années, de sorte qu’en toute hypothèse
I c’est a quinze années que les deux peines prononcées
I Contré Delannoy seront réduites,
Cecondamné ne perdra son titre de greffier que
par’l’effet de l’arrêt de la Cour d’assises d’Anvers.
Feuilleton du Précurreur
du 8 Janvier 1887.
-■ LA GOUTTE
La goutte est une de ces affections rares qui en
dépit des ennuis qu’elles occasionnent, ont fait rire
de tout temps aux dépens de ceux qui en souffrent.
C’est que,au même titre que l’obésité, elle est parfois
l’expression morbide des obstacles qu’une vie de
Sybarite apporte à la circulation des siiçé' vitaux.
Quoique le podagre soit vieux comme l’humanité, il
à fallu trente-quatre années de souffrance à Un il-
lustre médecin au dix-septième siècle,, avant qu'on
sçdécidaà lui accorder les honneurs d’une description
classique dans les annales de la science. Depuis, nos
connaissances sur les causes de la goutte n’ont pas
beaucoup changé,saufà nier la contagion et à montrer
Plus de réserve sur l’élément d’une alimentation trop
Succulente qui est loin'de jouer un rôle exclusif dans
production du podagre. Encore aujourd’hui bien
des personnes paraissent intéressées à faire valoir
leur sobriété et leur vertu en mettant sur le compte
v lüf Vie éP!curienn® non-seulement la goutte et
lobésité, mais une multitude d’affections que là qua-
trième page des journaux désigne sous le nom de
ma s ,i''8 SéçrSÉrai PIC&tèstons centre l’en sens q
4'nae-mmiüi-eumssi ai’s’c’ê.Mi''ësT.certain.
Yf rêîfaWlela gênés* de la g-oiine, que l’hê
whié,par exempie.joue' un rôle beau, ijûp'pliis impcr-
t3Hv. Avant tout 41 faut compter avec un vice de con-
Dès que cet arrêt sera coulé en force de chose jugée,
Delannoy se trouvera destitué. Jusque-là il reste en
fonctions, quoique se trouvant dans l’impossibilité
d’exercer son emploi. Il touche son traitement et il
perçoit les émoluments de son office. Depuis qu’il est
en prison on a liquidé la succession Freindt. Delan-
noy a touché ses honoraires comme s’il était présent.
Il en est de même pour la succession Arrasse. On lui
a présenté à la fin de décembre l’état d’émargement
pour le quatrième trimestre de 1886. Il l’a bravement
signé et U a reçu ses appointements. Le fonctionnaire
mis en accusation devrait être suspendu semble-t il
pendant tout le temps qu’il, est dans la période de
suspicion. Du moins en devrait-il être ainsi du fonc-
tionnaire exerçant de» fonctions judiciaires qui né-
cessitent sa présence au siège ou pour les devoirs à
raison desquels il est rémunéré.
Delannoy sera envoyé à la maison de Louvain dès
que les condamnations prononcées contre lui seront
devenues définitives. L’arrêt qui a condamné Van-
dersmissen a acquis force de chose jugée. Le con-
damné a continué à séjourner jusqu’ici à la prison
de MOns. Cette circonstance a accrédité le bruii
qui a couru au sujet de la commutation de la peine
prononcée par la Cour d'assises du Hainaut en un
emprisonnement d’une durée réduite. Je sais que
d'instantes démarches se font près du ministre de la
justice ; elles n’ont pas été jusqu’ici couronnées de
succès. U n’y a guère de précédents d’une indulgence
pareille, et tandis qu’on a envoyé Schmidt et Falleur
à Louvain, il semble impossible qu’on n’en agisse pas
de même à l’égard de Vandersmissen. D’après les
précédents il n’y a de réduction de peine qu’au bout
d’un certain laps de temps et après que le condamné
a subi une partie de la peine telle qu’elle a é‘é pro-
L’avocat Degand, qui a été impliqué dans l’affaire
Arrasse, a quitté le pays peu dejours après de son
acquittement par la Cour d’Anvers. Il s’est rendu à
Parmi les personnes qui partent le samedi 15 pour
le Congo se trouve le fils de M. Yleminckx, ancien
conseiller à la Cour d’appel de Bruxelles et ancien
conseiller à la Cour d’appel du Caire.
On sait que le clergé protestant se fait un
point d’honneur, en Allemagne, de concourir
à la défense du pays. Dans une pétition très
fière, il à protesté contre les immunités récla-
mées par l’Eglise catholique en faveur de ses
séminaristes. « Nous considérerions, dit-il,
comme une injure faite à notre état, une loi
qui exclepait nos théologiens de l’armée. »
Le Courrier de Bruxelles traite cette pro-
testation patriotiqué aveé un profond dédain.
Il se demande avec un haut le cœur comment
on peut comparer un prêtre prptestant à un
prêtre catholique. Qu’est-ce qu’un prêtre pro-
testant, voyons ! C’est, répond le Courrier, un
citoyen comme un autre, un bourgeois qui a
charge de femme et d’enfants. Que peut-il
savoir des obligations et des vertus sacer-
dotales?
D’où il résulte que le prêtre catholique n’est
pas un citoyen comme un autre. Nous n avons
garde de contredire à cette vérité.
Le prêtre protestant a femme et enfants, et,
malgré cela, il remplit ses devoir» de patriote?
On ne. peut pas faire un plus bel éloge de la
religion réformée. Le prêtre catholique est
célibataire ; cet état, contraire à la nature,
n’est pas toujours avantageux pour les mœurs;
mais enfin, est-ce parce qu’il n’a pas de
charges et de responsabilités de famille, qu’il
a tant de mérite à ne point servir sou pays?
Le contraire seul serait raisonnable.
Restent ces vertus sacerdotales, qui dis-
pensent le prêtre catholique dé tout ce qui
pourrait le gêner dans l’état actuel de la
société, et que le clergé protestant ne para:-,
pas soupçonner. A vrai dire, nous ne les soup-
çonnons pas non plus.
L’exportation des légnmes en Angleterre
On s’occupe beaucoup dans notre pays de
l’exportation des légumes dans les pays en-
vironnants et surtout de l’envoi des piautes
potagères à Londres. Quelques tentatives ont
été couronnées de succès, d’autres, au con-
traire, ont échoué.
Le marché de Londres est sans doute celui
qui est le mieux connu, à cause de sa proxii
mité et de son importance, mais il est auss-
celui qui est le plus exploité par les produc-
teurs de tous les pays. Il en résulte que la
concurrence est très grande, et que les pays
qui ont une spécialité de production naturelle,
des articlès supérieurs et réguliers, un climat
favorable et des moyens de transport régu-
liers, rapides et peu coûteux, ont le plus de
chance de réussir.
C’est ainsi que les premiers légumes du
printemps arment de pays jouissant d’une
situation climatérique favorisée, tels que
l'Espagne, l’Italie, l’Algérie, le Midi de la
France, Jersey, Guernesey, etc., et réalisent
les prix élevés, tandis que nos produits maraî-
chers n’arriveüt qu’au moment où les légumes
et les fruits anglais sont également à la portée
du consommateur. Les prix à cette époque
subissent généralement une baisse considé-
rable, et les produits belges ont à lutter
contre ceux des importants et nombreux
market gardens de l’Angleterre, et surtout des
environs de Londres, qui, outre l’économie
des frais de transport, ont l’avantage de mé-
riter les préférences des ménagères par leur
fraîcheur et souvent parla supédorité de la
qualité au point de vue du consommateur
anglais. '
Les légumes ne forment qu’un accessoire
peu important de l’alimentation en Angleterre.
La bourgeoisie et les ouvriers se nourrissent
de viande, de pain, de pommes de terre et de
gros légumes, tandis que les primeurs et les
légumes fins se consomment seulement par les
classes aisées.
Les primeurs obtiennent toujours des prix
élevés, tandis que les prix des légumes ordi-
naires n’ont aucune fixité et sont, par suite
de la difficubé de la conservation des produits,
entièrement à la merci des influences de l’offre
et de la demande; aussi les fluctuations sont-
elles souvent au delà de toute attente; tel jour
que le marché est comparativement peu ap-
provisionné, avec un temps favorable pour la
distribution, on réalise des prix très rémuné-
rateurs, tandis que les envois du lendemain,
trouvant un marché surabondamment fourni
et du mauvais temps, réalisent à peine les
frais de transport des produits étrangers.
D’après un rapport envoyé au ministère des
affaires étrangères par M. Lenders, consul
général de Belgique à Londres, auquel nous
empruntons la plupart des renseignements
qui suivent, les produits dont les marchands
recommandent le plus l’envoi sont les oignons
et les carottes.
Parmi les articles qui se vendent régulière-
ment, mais dont la valeur réalisable est sujette
à des variations très brusques, on peut citer
les suivants : asperges, choux, rhubarbe, radis,
céleri, poireaux, pommes de terre, etc. Il y a
quelques années, l’Angleterre importait des
quantités considérables dé pommes de terre
de la Belgique, mais le chiffre a diminué
d’année en année, et est devenu presque
insignifiant. Les bonnes pommés de terre
réalisent cependant un prix assez élevé.
La vil e de Londres constitue également un
important marché pour les œufs et le beurre.
La maje re partie des œufs consommés à
Londres viennent de la France, de l’Italie et
de l’Allemagne. On donne généralement la
préférence aux œufs importés de ces pays,
parce qu’ils sont triés avec soin et sont ainsi
uniformes au point de vue de la fraîcheur et
de la grosseur. Malheureusement, nos expor-
tateurs négligent ces détails importants, ce
qui nécessite un triage coûteux et difficile à
l’arrivée, et déprécie la valeur de la marchan-
dise dans l’estimation des acheteurs.
D’après la statistique belge, nos exporta-
i ions de beurre en Angleterre se sont élevées
1 i 4,313,000 fr.en 1884 et à 3,537,000tr. en 1885.
j Le Danemark ayant complètement changé son
' mode de fabrication, en introduisant dans
plusieurs centrés agricoles des usines spé-
cules qui prennent le lait des fermes envi-
ronnantes par contrat, est à même de livrer
un article supérieur et à meilleur marché que
le nôtre. Le beurre de la Normandie est aussi
très recherché. De même que pour les œufs,
on se plaint que le beurre importé de la Bel-
gique n’est souvent pas conforme à l’échan-
tillon, que les beurres sont mélangés de pro-
duits inférieurs ou margarinés. Ce procédé
rend naturellement la vente difficile, les frais
d’examen considérables, et déprécie la valeur
de la marchandise.
Parmi les autres produits agricoles qui sont
vendus eh grandes quantités sur les marchés
de l’Angleterre, nous citerons encore les lapins,
la volaille, etc.
Les lapins expédiés par voie d’Ostende con-
tinuent à être l’objet d’un commerce impor-
stitution inné ou acquis, lequel détermine la produc-
tion dans les muscles et dans la moelle des os d’un
excès d’acide urique dont les cristaux viennent se dé-
poser à certains moments sur les surfaces articulaires
et déterminent l’accès typique. Ces dépôts se produi-
sent facilement au gros orteil à cause de la lenteur de
la circulation dans cette partie extrême du éorps hu-
main. Le monvement des sucs vitaux s’y fait mal,
c’est ce qui permet un engorgement des tissus, une
stase sanguine à la suite de laquelle l’acide urique
mal charrié vient se déposer dans l'articulation. Les
anciens croyaient que ce dépôt se faisait goutta à
goutte. De là l’expression de goutte empruntée aux
théories selon lesquelles les maladies consistaient en
de mauvaises humeurs venant empoisonner l’or-
ganisme.
A. côté du gros arteil, la goutte entreprend de
préférence les cartilages dès doigts, de l’oreiile et du
nez à la peau duquel il donne un aspect encore tout
particulier. On vdît que le cartilage esf le tissu de
prédilection du podagre. C’est que les canalicules du
uc situés entre les cellules de ce tissu sont très
petits, leur calibre ne se mesure que par des dix-
millièmes dé millimètre. Cette étroitesse favorise un
arrêt dans le mouvement des sucs, l’acide uriqüe
contenu auparavant à l’état dissous dans le sang s’y
précipite en fines aiguilles très longues qui déter-
minent rapidement une mortification- dû tissu avec
les dèformaiions àrticulalres qu’elle entraîne.
Dans ffaufrès circonstances et à certains moments
l'excès d’acide urique locàlise son influence sur les
reins et sur les muqueuses. Il opère alors des pertur-
bations diverses et détermine entre autres les embar-
ras gastriques’étles bronchites tenaces si communs
chez les podagres.
t-xis comprenez, lecteur, que tou'C» qui trouble
| *• 3 n.-vès è. ies sym ■ ^-ulKi-nx. Ûue •» sé-
Ideniairé, une nonrmurj copieuse, la bière et le vin
pris en excès constituent par là même des causes
tant, et, pour cet article, nous sommes à la
tête du marché.
Si nos Flandres, dont la spécialité de l’éle-
vage du lapin est bien reconnue en Angleterre
pouvaient accroître cette production, il n’y a
pas de doute que l’exportation pour les grandes
villes manufacturières de l’Angleterre pour-
rait être considérablement augmentée.
Les poulets fins et gros trouvent toujours
une vente régulière. Le poulet dit « de Bru-
xelles «jouit d’une bonne réputation et serait
d’une vente facile, surtout s’il pouvait être
envoyé d’une manière régulière et suivie. Les
petits poulets viennent principalement de la
Hongrie, ceux de meilleure qualité, de l’Italie
et de la Hollande, et si nos fermiers voulaient
s’occuper d’une manière sérieuse de l’élevage
de la bonne volaille et de l’exportation des
œufs bien assortis, leur travail serait proba-
blement largement récompensé.
Commerce, marine, finances, etc,
On nous télégraphie de Paris, 8 janvier :
Parmi les moyens préconisés pour équilibrer le
budget le cabinet a décidé d’augmenter temporaire-
ment de 20 0/0 le droit sur les sucres pendant
1887 et de diminuer à partir dü 9 janvier 1887
l’importance des primes accordées aux fabricants de
sucres.
NOUVELLES ETEà.NUBR&S.
ETATS-UNIS.
Une explosion de gaz a causé un violent incendie
à Youngstown (Ohio). Le feu a détruit un grand
nombre de maisons, y compris l’église et le théâtre
de l’Opéra. Un homme a péri dans les flammes ; il y
a eu, en outre, beaucoup de blessés. Les pertes ma-
térielles s’élèvent à un demi-million de francs.
RUSSIE.
On écrit de Saint-Pétersbourg à la Gazette de
Cologne que dans la capitale russe on est mécontent
de l’Italie, à cause de sa politique de rappro hement
avec l’Angleterre et l’Autriche. On blâme aussi l’at-
titude du baron Uexkull, ambassadeur de Russie à
Rome, qui n’a pas relevé tout ce qu’il y avait d’hos-
ùle à son gouvernement dans les récentes déclara-
tions du comte de Robilant concernant la politique
russe en général et la conduite du général Kaul-
bars en particulier. Il serait même question de rap-
peler M. Uexkull et de lui donner un successeur
plus énergique.
PORTUGAL.
La Chambre des députés et la partie élective de la
Chambre des pairs sont dissoutes.
Les élections sont fixées au 27 février pour les
députés et au mois de mars pour les pairs.
Les Cortès se réuniront le lr avril. Dès les pre-
mières séances, le ministre des finances présentera
le budget de 1887-88.
ROYAUME-UNI.
(Correspondance particulière du Précurseur.)
Londres, 5 janvier.
L’attitude de lord Salisbury, dans la situation cri-
tique où l’a laissé la démission de lord Randolph
Churchill, a été pour tout le monde un grand sujet
d’humiliation. Plutôt que de se mettre aux pieds de
lord Hartington, et d’aller jusqu’à lui offrir la prési-
dence du conseil, on pense qu il aurait mieux valu
remplacer lórd Randolph Churchill par M. Chaplin
ou tout autre conservateur. Les conservateurs ont
d’ailleurs parfaitement fait comprendre à leur chef
qu’il outrepassait ses droits en disposant selon son
bon plaisir de la présidence du conseil, et en les
exposant ainsi, sans les avoir consultés, à subir
l’autorité d’un ex-adversaire, ni plus ni moins que
s’il s’agissait d’un transfert de marchandises d im
propriétaire à un autre. L’acceptation de M.
Goschen, à défaut de lord Hartington, a natu-
rellement provoqué une certaine jalousie chez plu-
sieurs conservateurs qui se trouvent déçus dans
leurs espérances ; la majorité cependant se réjouit
de la collaboration de ce personnage qui, à son
avis, doit donner au gouvernement une force et
une vitalité nouvelles. Cette appréciation est sans
doute exagérée, car si personne ne conteste que
M. Goschen possède de grandes capacités, on doit
aussi reconnaître qu’il est assez dépourvu de prestige
et d’influence dans la Chambre et dans le pays. Les
électeurs auxquels il s’était recommandé n’en ont
d’ailleurs pas voulu, et on en est maintenant réduit
à l’imposer comme député à une circonscription qui
vient de perdre son élu. Il y a longtemps que M.
Goschen est considéré commeun conservateur n’ayant
de libéral que l’étiquette ; aussi son entrée dans le
fréquentes de podagre. Quoique la modération con-
stitue donc un excellent moyen pour enrayer les effets
de la constitution goutteuse,nous avons déjà fait en-
trevoir plus haut que cette triste affection se déclare
parfois chez les pauvres et chez les hommes sobres,
triste privilège qu’ils tiennent souvent du père ou du
grand père. Par contre la femme, en général si mal
partagée au point de vue des .misères physiques,
les enfants et les adolescents semblent jouir d’une
certaine immunité à l’égard des accès de podagre.
Dans les temps anciens, sous la république, s’il
faut en croire Sénèque, la goutte était peu connue ;
mais lors de la décadence elle devenait fréquente,
et le beau sexe qui se livrait aux mêmes excès que
le sexe fort y était aussi sujet que lui.C’est peut-ètr»
à Une sobriété plus grande qti’il faut attribuer l’im-
munité des femmes, de même que la décroissance du
podagre dans certaines contrées des Etats-Unis.
Chose curieuse, cette affection est beaucoup plus
fréquente à Londres qu’à Munich. Est-ce parce que
l’ale et le porter des Anglais ;sont plus riches en
alcool que le Pschorr et le Hofbrau? C’est peu
probable. L’alcool n’exerce aucune influence capitale
sur la production de la goutte ; car dans les pays du
Nord où la consommation de l’eau-de-vie est consi-
dérable, le podagre est presque inconnu. La nourri-
ture des enfants d’Albion semble plus apte à résoudre
le problème. Notez gue l’Anglais consomme 68 kilos
de viande, alors que le Belge n’en consomme qu’une
vingtaine.
Un malheur entraîne l’autre. La goutte est une
sœur du diabète, au même titre qu’elle est parente
de l’Obésité. On peut observer chez divers membres
et dans le cours de plusieurs générations d’une même
famille une certaine alternance entre la goutté et le
diabète,. comble des symptômes de diahè peuv >nt
ainsi dans bien des cas à entasser misère sur misère,
conforme en cela à cette prédiction du Pentateuque
qui reut que les misères ou les vices des parents se
transmettent aux enfants jusqu’à la quatrième
génération.
Il semble avoir été écrit que certaines affections ne
disparaîtront jamais de la surface de notre globe. On
s’en console comme on se console de ne pas pouvoir
inventer le mouvement perpétuel, nous voulons dire
d’une manière philosophique. En effet comment espé-
rer pouvoir obtenir par les soins de l’art la guérison
d’une affection qui tient à un vice constitutionnel, à
un désordre qui ëntame jusqu’aux plus petits élé-
ments d® l’organisme ! Tout en pouvant s’améliorer
par le temps, la constitution goutteuse ne se guérit
donc pas. Maisuncertain nombre de moyens peuvent
réduire la fréquence des accès de podagre ou même
les enrayer complètement, ce qui revient à peu
près à une guérison radicale. Quoi de plus simple
que d’éviter les causes que nous avons reconnues
comme provoquant les accès 1 Les exercices corporels,
à leur défaut les frictions sèches à la brosse (les
douches d’eau ne sauraient convenir), les promenades
et la gymnastique, un peu de modération dans
les occupations intellectuelles, conviennent particu-
lièrement pour empêcher des engorgements qui
facilitent les dépôts d’acide urique. Pour rendre
celui-ci moins actif, il est utile de le diluer
en ingérant chaque jour une quantité assez forte
d’eau minérale. Celle de Vichy ne mérite pas
la faveur dont elle a joui jadis depuis qu’on a
reconnu l’influence délétère d’une ingestion d’al-
calins trop abondante. Une eau naturelle plus
pauvre en alcalins, telle que l’eau de Rhens, eau
de table d’une excellente composition, convient
mieux. Les cures à la buvette à Vichy, Wiesbade et
Carlèbad.ea établissant un véritable lavage à l’inté-
rieur du corps, tendent également à diluer le poison
P’ fini meevei! e dans !•»* broiichit“« 1*« g («Trifes
' ; / Fo;-: (’i c. ; . . g . J IV, i
que Vicliy. o.ou üu.e , ;u pour ou qui regarde la
goutte, a perdu un peu de son crédit, Wiesbade grâce
à ses sites admirables, son climat avantageux et ses
ministère tory n’inspire-t-elle aucun regret aux par-
tisans de M. Gladstone. On pense généralement que
c’est l’homme qui convient le mieux pour effectuer
la dissolution du vieux parti whig dans le parti con-
servateur rétrogade. Il est à supposer que le nou-
veau cabinet, qui va avoir l’opposition des gladslo-
niens, des parnellistes, des churchillistes et proba-
blement de M. Chamberlain et sa suite, restera aux
affaires tout juste le temps qu’il faudra pour per-
mettre à M. Gladstone et à M. Chamberlain d’arriver
à une entente.
* Ö
Le monde des affaires apprécie à leur valeur les
déclarations pacifiques qui, éü France et en Alle-
magne, ont inauguré l’année 1887. Tout ce que l’on
dit relativement à la politique résolue de lord Salis-
bury n’émeut guère. On sait par expérience que le
noble lord établit une grande différence entre ses
théories et ses actes. La facilité avec laquelle il a
oublié, dès son arrivée au pauvoii1, les vingt années
de coercition promises à l’Irlande est d’ailleurs pré-
sente à l’esprit de tous. L’eau bénite de cour, distri-
buée par lord Iddesleigh aux régents bulgares, doit
aussi nous édifier sur la valeur de cette politique
résolue. La nouvelle de l’alliance entre l’Allemagne
et la Russie occupe beaucoup nos cercles politiques.
Si elle se confirme, la paix n’en sera que plus
assurée, car l’Autriche ne pouvant plus compter
que sur l’Angleterre, elle ne voudra pas se risquer
dans une guerre avec la Russie.
M. Gladstone est entré le 29 décembre dans sa
78e année. On lui a envoyé à cette occasion plus de
mille lettres et télégrammes de félicitations, et
quantité de présents, entr’autres une ombrelle, des
raisins, des saucisses etc. Il faut avouer que peu
d’hommes publics ont été plus admirés que l’illustre
vétéran politique. N’a-t-il pas d’ailleurs été sacré le
grand homme du siècle par le récent plébiscite
qui énumérait les noms des vingt premiers grands
hommes de notre époque ? M. Gladstone tient la tète
dans ce plébiscite avec 32,544 voix, dépassant ainsi
le prince de Bismarck, qui vient en second, avec
32,245 voix.
Maintenant que tous les détails croustillants du
procès Colin-Campbril ont été dégustés, un groupe
de personnages comprenant, entr’autres, M. Glad-
stone, le cardinal Manning et l'archevêque de Can-
terbury, a adressé une pétition aux jo't maux afin de
les engager à s’entendre pour omettre, dans de
pareils procès, toute communication pouvant blesser
la morale publique. Cette pétition, qui vient un peu
comme la moutarde après dîner, aura probable-
ment pour résultat de permettre de nouveau aux
hypocrites de ce pays de vanter la pureté dés mœurs
anglaises au détriment de celles du continent.
BELGIQUE.
Bruxelles, 8 janvier.
Il y a longtemps déjà, un vol important avait été
commis au préjudice de Mms Vandersmissen, àSchaer-
beek. La police, ayant appris que plusieurs des objets
volés étaient en la possession d un machiniste attaché
aux chemins de fer de l’Etat, fit une descente dans sa
maison. Elle y découvrit en effet une superbe pendule,
de3 potiches ds valeur et une peinturé sur porcelaine.
Le machiniste prétend avoir acheté ces objets à deux
inconnus pour la somme de 65 francs.
Tout a été saisi et transporté au greffe du parquet.
ikJN"VELRiÖ, 8 Janvier.
Nous apprenons que notre honorable échevin de
l’Eiat-Civil et des Beaux-Arts, M. Jean Nauts, vient
de recevoir le collier de commandeur de l’Ordre du
Cambodge. Nous le félicitons sincèrement de cette
hau:e marque d’estime et de sympathie que lui donne
le gouvernement français; la belle décoration du
Cambodge, par son caractère poétique et distingué,
cadre bien avec la légitimé influence que M. Nauts a
su acquérir dans le domaine des Beaux-Arts.
Question de la Gare. — La Ligue des proprié-
taires réunis de la 5e section a tenu jeudi soir le
meeting de protestation contre le déplacement éven-
tuel de la gare. De même que les orateurs du mee-
ting opposé à la surélévation de la voie ont combattu
tout établissement de remblai, comme créant une
situation nouvelle préjudiciable, de même le meeting
de la 5e section proteste contre tout déplacement,
celui-ci étant de nature à ruiner une foule d’habi-
tants. Les orateurs ont dit plaider la cause des lro,
2e, 3», 5e et 7e sections qui Comptent 170,000 habi-
tants. La 5° section « vit » en quelque sorte de La
situation actuelle de la gare. D’autres des sections
citées, celles des bassins entr’autres, contiennent les
bureaux commerciaux, qui ont le plus souvent à
expédier des correspondances à la dernière minute,
et qui ont donc intérêt à ce que la gare, le bureau de
poste de la gare, etc., ne soient pas éloignés du
centre actuel, tandis que les quartiers de Zurenborg
et autres n’ont pas le même intérêt. Nous publions
ci-après, comme pour le meeting hostile au déplace-
ment l’ordre du jour voté par l’assemblée.Le bureau
était composé de MM. Obéis, Baecket Wuyts, res-
pectivement : président, vice-président et secrétaire
de la Ligue; M. Van Eisen, président des Libéraux.
Unis; M. Lauwers, président du Burgersbond
(cercle catholique) ; M. Van de Wauwer, proprié-
taire ; M. Van Windérode, avocat, etc., etc.
Ordre du Jour :
La Ligue des propriétaires, toutes les ligues et
toutes les sociétés de la 5e section ainsi qu’un grand
nombre d’habitants des autres parties de la ville,
réunis en meeting décident à Vunanimité d’en-
voyer au Conseil communal la requîte suivante :
Attendu que : Tous les plans pour la reconstruc-
tion de la gare sont connus, étudiés et examinés et
que toutes les idées se sont fait jour.
Attendu que : Ni par des articles des journaux, ni
par les meetings il n’a été produit un argument sé-
rieux démontrant la nécessité du déplacement,qu’au
contraire il est prouvé d’une manière irréfutable
que l’intérêt général exige que l’emplacement actuel
soit maintenu.
Attendu que : La position incertaine actuelle est-
préjudiciable â tout le monde : propriétaires, loca-
taires, négociants, etc., toute transaction étant for--
cément entravée.
Décident : De demander à l’administration commu-
nalequ’elle veuille faire connaître au gouvernement :
que la grande majorité de la population d’Anvers
désire le maintien de la gare à son ancien emplace-
ment.
Des applaudissements unanimes et répétées sa-
luent la lecture de cet ordre du jour et prouvent une
fo s de ring avec quelle unanimité et quelle légitime
impatience ieôi^bitantsattendent la solution de cette
importante affaire.
Le Bœuf gras.— La pesée officielle des bestiaux
présentés aux concours par les bouchers de cette
ville, aura lieu le vendredi 21 de ce mois', le matin
à 11 heures, à la Grand’place.
Il sera procédé le mardi 25, le mercredi 20, et lé
jeudi 27. au local Kleine Gulden Poort (marché au
Bétail), à l'expertise des diverses espèces de viande*
grasses.
Milice 1887. — Tirage au sort. — Le Collège
des Bourgmestre et Echevins porte à la connaissance
des intéressés que le tirage au sort des miliciens de
cette commune, faisant partie du F canton de milice,
aura lieu à l’hôtel de ville d’Anvers, savoir :
Lundi 7 février 1887, à 9 heures d* matin, pour les
inscrits dont les noms commencent par les lettres A à C
inclus.
Mardi 8 février, à 9 heures du malin, pour inscrits
dont les noms commencent par les lettres D à K inclus
Mercredi 9 février i887,à 9 heures ou matin, pour les
inscrits dont les noms commencent par lëS lettres
L à U inclus.
Jeudi 10 février 1887, à 9 heures du matin, pour Ier
inscrits dont les noms commencent par les lettres V
jusqu’à la dernière de l’alphabet.
Lors du tirage, les miliciens indiqueront tons les
motifs d’exemption ou de dispense qu’ils se proposent
de faire valoir devant le conseil de milice.
Ceux qui croient avoir droit à l’exemption pour des
motifs autres que maladies, infirmités ou défaut de
taille, de même ceux qui croient avoir droit à une dis-
pense de ser vice, devront réclamer du collège des
bourgmestre et échevins les certificats exigés par la loi.
En ce qui concerne les demandes de certificats, moti-
vées sur l’état de fortune de la famille, elles doivent
être adressées, verbalement ou par écrit, soit au com-
missaire d’arrondissement le jour du tireqçe au sort,
immédiatement après cette opération, soit à l’admi-
nistration communale dans les dix jours. Ii est donné
acte de leurs déclarations aux intéressés.
Passé ce délai, les demandes ne pourront pins être
admises ô, moins qu’elles ne soient fondées sur des fait»
postérieurs à son expiration.
Les observations qui précèdent s’adressent non
seulement aux inscrits de l’année courante, mais
aussi aux miliciens ajournés ou dispensés des
années antérieures qui sont encore dans le cas d’être
appelés devant le conseil de milice.
Palais de l’Industrie. — Dimanche, 9 courant,
de 2 à 4 heures, concert promenade par la musique
du 8me régiment de ligne, sous la direction de
M. Degrez.
Exposition de Beaux-Arts. Tombola artistique à
fr. 0 50 le numéro.
Entrée du Jardin et de l’Exposition fr. 0.50 pour
les non-abonnés.
La représentation donnée sous les auspices de
MM. les officiers de la garde civique, au profit de
l’œuvre de l’hospitalité de nuit.aura lieu le Mercredi
26 courant. L’opéra choisi est Le Prophète. Le prix
des places est fixé comme suit ; Fauteuils d'orchestre,
baignoires, balcons d'amphithéâtre et loge3 d’am-
phithéâtre fr. 8 ; loges de parterre fr. 6 ; stalles de
parquet fr. 5; balcons et loges de 2m® fr. 3. Les autres
places au prix ordinaire.
MM. les abonnés qui désirent assister à cette re-
présentation pourront s’inscrire jusqu’au 14 courant,
à 6 heures de relevée.
Eldorado. — Cette semaine a été marquée par
la rentrée de MUe Abadie qui n’éfâit plus venue à
Anvers depuis 1880... Bien qu’à cette époque cette
artiste ait obtenu déjà beaucoup de succès, il est
incontestable que son séjour à Paris lui a été pro-
fitable. Diction juste , voix d’un timbre sonore .
gestes limités, voilà ce qu’elle réussit et ce qui lui
vaudra des succès constants...
Aujourd’hui samedi Fs représentation de M. le pro-
installations somptueuses, jouit actuellement d’une
enommée bien fondée, alors que Carlsbad main-
tient toujours lo premier rang pour les formes
de goutte accompagnées de pléthore. A côté des
cures à la buvette, les bains très chauds de Wies-
bade, de Teplitz et d’Aix-la-Chapelle peuvent
réussir à fondre les exsudats articulaires. Mais
comme il faut éviter avant tout d’affaiblir la consti-
tution des podagres, ces cures aux villes d’eaux
doivent-être suivies parfois d’une cure supplémen-
taire. C'est à tort qu’on fait beaucoup de bruit de la
quantité plus ou moins grande d’une substance spé-
ciale, de la léthine contenue dans quelques sources
minérales. Cette litliine qui exercerait un pouvoir
très dissolvant sur l’acide urique n’a fait jusqu'à ce
jour qu’exciter des polémiques entre des auteurs
payés pour faire valoir certaines sources.
Heureusement pour ceux qui ne peuvent se per-
mettre un séjour aux villes d’eaux, la part essen-
tielle du traitement, c’est l'alimentation. Certains
fruits doux, les cerises et les pommes semblent agir
directement sur la production de là goutte. Le grand
naturaliste Linné fut soulagé après vingt ans de
souffrance grâce à l’emploi des fraises, mais c’est
avant tout un régime sobre, simple et régulier qui
est particulièrement propre à diminuer le nombre
des accès de goütte. Une expérience de plusieurs
siècles a prouvé que les podagres qui vieillissent ont
su éviter une corpulence exagérée et que la guérison
de l’obésité qui complique si souvent la goutte est
de nature à prévenir de nouvelles atteintes.
Vous donc qui gémissez sous la crainte continuelle
d’un retour d’accès, sachez éviter le sucre, les fari-
neux, les pommes de terre et modérez l’usage du
pain à uoe~ration maxima de cent grammes par jour.
RM.ioa; ezau.: aare*- et «misiez-vous, eu fait de
eg i ai n « .... u « .> i es t<* fève-, pas-
set» au larnis, des épinards, des choux-fleurs et des
choux rouges. Prenez une quantité assez forte de
viande, soit 250 grammes par jour, puisqu’il s'agit
avant tout de fortifier votre constitution. Une
ingestion assez copieuse de matières grasses ser-
vira à calmer la sensation de faim que la dimi-
nution des aliments farineux provoque facilement.
Evitez comme la peste un excès de bière ou de
vin et contentez vous d’un ou de deux verres de
moselle qui semble favoriser le moins lq production
d’acide urique. Pour toute autre boisson, tenez vous
à une ou deux bouteilles d’eau de Rbens par jour.
Si en dépit de ces précautions, nonobstant les pro-
menades et le régime, l’accès se présentait, ce qui
ne se répétera pas souvent, le goutteux redoublera
volontiers de vigueur dans la continuation de ce ré-
gime. II se mettra à une diète sévère, se privera
complètement de vin, donnera au membre malade
une position élevée et s’armera, pour nous servir
d’une expression classique, d’une cuirasse d’ouate et
de patience. Car la colchique considérée longtemps
comme spécifique contre les douleurs du podagre
est tombée en désuétude, et le salycilate de soude si
utile dans le rhumatisme articulaire aigu n'agit
que rarement dans le rhumatisme des goutteux.
Lorsque Franklin au milieu d’un accès de goutte
fit le trajet de Paris au Havre dans une litière
traînée par des mulets espagnols dont la reine de
France lui avait cadeau, il écrivit un dialogue de
huit pages que nous avons rencontré dernièrement
dans ses œuvres. Des deux personnages de ce
dialogue, l?ün c’était la goutte, l’autre Franklin
même ; l’un reprochant au savant sa vie sédentaire
l’autre décrivant ses tortures et reconnaissant ses
torts. Ce dialôgue ne saurait être reproduit ici; mais
les lignes qui précèdent poursuivent les mêmes ten-
dances hygiéniques. Dételez vos chevaux et faites
vos corn■■■»«( à pied, mes pauvres goutteux, et souve-
nez-vous de cette vérité infiiscuiahle queto 't irait
mieux dans ce fias mo.jde si l'on buvait moins et si
l'on marchait davantage.
Dr W. SCHLEIÇJtBR.
lavera
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