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Les nouvelles des provinces sont bonnes, la tranquillité y est par-
faile. . . _
1! a été procédé à un certain nombre d’arrestations à Séville, p'ar
suite de la dernière conspiration. On croit que quelques individus
impliqués dans celle affaire seront condamnés i mort.
Du 18 au 25 courant, ii a été amorti à ia caisse du département
d’émission, paiement et amortissement des billets de la banque de
Sl-Ferdinand 654,000 réaux de billets A cette date, il ne restait plus
à amortir que 3,194,000 réaux, pour réduire la valeur des billets en
circulation à 100 millions de réaux, chiffre fixé par le décret royal du
8 septembre dernier. (Gai.de Madrid.)
DERNIERES NOUVELLES.
Madrid, 26 décembre. — Le projet d’adresse en réponse au dis-
cours du trône sera présenté après-demain, à ce qu’on croit, S la
chambre des députés. ,
On croit que le ministère aura une forte majorité dans les cham-
bres sur toutes les questions politiques ou financières dont les deux
corps législatifs seront saisis.
Les nouvelles de la Catalogne et du reste des provinces continuent
d’être satisfaisantes.
Nous apprenons que M. le ministre des finances a terminé son plan
de réorganisation de la Banque de Saint-Ferdinand, et que ce plan
doit être prochainement publié dans la Gazette, à moins qu’une de
ces grandes considérations qui, par le temps qui court, surgissent au
moment où on y pense le moins, neviennent en arrêter l'exécution.
(La Ii spana du 26.)
— A l’occasion de la fêle de Noël, il n’ypaseu déboursé à Madrid,
le 25 ni le 26.
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AMJBIfSAOWE.
PRUSSE.
Le Moniteur Prussien publie une circulaire que le ministre de
l’intérieur a adressée le 28 à lotis les présidents des gouvernements,
(le gouvernement est une subdivision de !a province), en les enga-
geant à donner toute publicité à cette pièce. Le ministre s’attache à
faire ressortir l’importance qu’il y a pour les autorités à user de leut
influence sur les élections, non pas d’une manière directe, mais en
déjouant toutes les intrigues auxquelles on pourrait recourir pour
tâcher de faire échouer Tes candidats favorables à la monarchie con-
stitutionnelle, de manière que tout électeur primaire, que tout élec-
teur définitif, soient bien pénétrés de l’importance de leur haute
mission et sachent apprécier les dangers des mauvais choix. Le mi-
nistre recommande aussi aux autorités de ne pas perdre de vue l’im-
portance des élections qui vont avoir lieu, de raviver le courage de
la conviction dans les esprits timorés, de donner aux amis de l’ordre
et de la liberté le courage d’aborder le champ de bataille politique,
pour assurer le maintien de la Constitution par le choix de députés
patriotes et perspicaces. En un mot, les autorités doivent combattre
toute espèce de corruption, sous quelque forme qu’elle se produise’
pareequ’il est de l’intérêt du gouvernement comme du pays, que les
élections représentent fidèlement l’opinion de ce dernier.
SCHLESWIG HOLSTEIN.
Schleswig, Il décembre. — L’assemblée des états a ouvert aujour-
d’hui une session qui sera probablement de très courte durée , le
principal objet de la convocation étant d’autoriser le gouvernement
à continuer de percevoir les impôts.
A la fin de la séance, le président a communiqué une lettre du
commissaire impérial Stedmenn au gouvernement commun, dans la-
quelle, en réponse à la proclamation du roi de Danemarck, le pou-
voir central allemand reconnaît le gouvernement commun comme le
gouvernement légitime dans le Schleswig-Holstein, pendant l’armis-
tice, et se réserve de s’entendre avec les autres grandes puissance*
au sujet des récentes démarches du Danemarck.
HONGRIE.
La Gazette de tienne du 27 publie,dans sa partie officielle, le bul-
letin suivant :
« Le quartier-général de S. Exe. le feld-maréchal prince Windis-
gratz a été transféré aujourd’hui 26. à St-Miklos près de Hochstrasse.
Les avant-postes sont à une demi-lieue de Raab. Les troupes impé-
riales sont partout très bien reçues par le* habitants, de sorte qu’el-
les peuvent passer les nuits dans les localités au lieu de tes passer au
bivouac. La colonne du colonel Horwarth, qui jusqu’ici avait occupé
Pedenbourg, entre aujourd’hui à Kapuvar, par où il se réunira i
l’aile droite de l’armée principale. Un autre corps aux ordres du lieu-
tenant-colonel comte Althann, est en marche par Cuns pour Sleins-
manger, où il se réunira à ce corps qui, sous le commandement du
comte Nugent, s’avance de la frontière de Styriepar LowoversKor-
mond. L’ennemi semble surtout s’occuper de pillage etde vol. C’est
ainsi qu’un chef de rebelles, nommé Sclirotter, a pris dans la caisse
du comilat d’QEdenbourg 53,000 florins en remplacement desquels il
a laissé des billets de banque hongrois.
Suivant des nouvelles de Werschelz du 17, le woiwode serbe, gé-
néral Supplicaz, a battu les insurgés hongrois, après que ceux-ci eu-
rent été forcés d'abandonner des avantages remporté* par eux, une
colonne venant de Temesvar et commandée par le colonel Blomberg
les ayant attaqués par derrière. La rigueur de la saison a rendu dif-
ficile les communications dans les Carpathes. Une partie des insurgés
rassemblés près de Silein sous le chef de rebelles Balogh, s’est un
peu retirée, les détachements du général Simmunicb menaçant la val-
lée supérieure de la Waag Le lieulenant-feldmaréchal Simmunieh
lui-même est devant Léopoidstadt, pour bombarder celle petite for-
teresse. Tontes les communications par le chemin de fer de Vienne!
Tyrnati, et d’un autre côté à (Edenbourg, sont rétablies.
Vienne, 26 décembre 1848. Le gouverneur civil et militaire,
Welden, lieutenant-feldmaréchai.
BERI1ER CeUtRIES,
On parie de négociations qui auraient été entamées par la haute
aristocratie hongroise avec les Autrichiens. Le prince Windischgralz
est généralement blâmé de la mesure rigoureuse de confisquer les
biens des personnes compromises politiquement. 11 le fait par repré-
sailles envers Kossulh, qui a fait aussi séquestrer les bien* de plu-
sieurs personnes.
Suivant des feuilles magyares, la raison pour laquelle les Hongrois
sont venus si tard au secours des Viennois, c’e*t l'irrésolution des
officiers et le refus du général Moga de marcher vers Vienne. Mais
Kossulh persista dans son dessein, et mit à la place de Moga, Gor-'i
gey, encore aujourd’hui généralissime de l’armée. Le général Dwer-
nicke, connu par la révolution polonaise, se trouve à Peslh.
L’iÿicord le plus parfait ne règne nullement entre le prince Wjn-
dischgrtUz et le ban Jeilachicb, celui-ci ne pouvant se plier au second
rang.Leurs opinions sontaussi très différentes au sujet de l’organisa-
tion future de la Hongrie.
On écrit de Presbourg, le 25 décembre, à la Gazetted’Augsbourg :
La ville de Tyrnau est entièrement ouverte ; à l’approche des Au-
trichiens, on y a donc élevé des barricades, et barricadé l’unique
porte qui restait encore libre. Le général Simunich attaqua la ville
de différents côtés, avec des forces considérable*. Le combat fut ter-
rible. La chute du jour favorisa la fuite du colonel Guyon, qui y com-
mandait, et du tiers de son régiment. 700 hommes furent pris dans la
rue dont l’issue était fermée par la porte barricadée, et ils se ren-
dirent sans résistance. Les impériaux exaspérés se mirent à piller,
parce que les soldats hongrois avaient tiré sur eux parles fenêtres.
Ce ne fut qu’une demi-heure après que la population avait été expo-
sée aux dangers et aux horreurs du pillage, que les patrouilles en-
voyées par le générai Simunich parvinrent à y mettre un terme.
Le quartier-général de l’armée impériale a été établi hier à Alten-
bourg ; il sera probablement porté dès aujourd’hui dans le voisinage
de fiaab.
Suivant des nouvelles de Vienne, la cause de Kossuth est considé-
rée comme perdue, et line commission impériale est déjà partie de
cette capitale pour le camp du prince Windischgralz, afin de coopé-
rer à la réorganisation des autorités à Pesth et à Ofen.
La nouvelle que les Busses, après l’occupation de Krajova dans la
petite Valachie, se sont avancés jusque près des frontières de Hongrie
et se tiennent dans ie voisinage d’Orsova produit ia plus profonde
impression sur les Magyars.
On a arrêté à Presbourg le vice-gespar du comitat, le juge de la
ville de Presbourg, le libraire Schalba, un maître de langues et plu-
sieurs autres. On a principalement en vue les insurgés qui ont sou-
tenu l’irruption hongroise près de Schwechal. Le prince Windisch-
gratz a ordonné aussi l’arrestation des personnes qui ont pris part à
la persécution des juifs en avril, et qui doivent dédommager les juifs
du pillage exercé chez eux.
Le comte Félix Zicliy a élé nommé commissaire royal dans les
comitats de Resbourg et de Wieselbotirg. Une commission de la cour
a élé formée auparavant. Raab a élé sommé le 26 de se rendre avant
que le bombardement ne commence. Les habitants, comme en géné-
ral tous ceux des autres villes de Hongrie, ont des dispositions paci-
fiques.
Les dernières nouvelles delà Hongrie inférieure, du 21 et du 22.
confirment les plus bridantes victoires remportés par les Autrichiens
à Werschelz, Carlowilz et Esscgg. Les Serbes et les Raitzes s’avan-
cent sans obstacle contre Weisskirchen. Suivant une lettre écrite
des bords de la Saxe,le 22, il se confirme que les Magyares ont porté
toutes leurs forces vers le sud, et veulent y décider leur sort avant
de marcher contre les années du nord. Arad et Temesvar ont besoin
de seconrs delà Transylvanie. Les camps de Tomaser, de Dolibias et
d’Aliiiuva sont détruits, et les Magyares, commeltant les plus horri-
bles barbaries, ont pénétré jusqu’à Neudorf devant Panctoua. Hier a
eu lieu entre le corps du général Todonovie et la garnison d’Essegg,
un engagement qui, commencé vers midi, a duré jusqu’à la nuit. On
n’en connaît pas l’issue. Knicaniu a battu le 16 les Magyares près
de Cserepoj et leur a pris 6 canons, 600 Magyares ont perdu la vie et
800 ont été faits prisonniers.
Peslh et Ofen attendent avec résignation l’arrivée des troupes im-
périales. Une correspondance de Vienne s’exprime en ces termes au
sujet de l’année hongroise : L’armée des rebelles est dans un état
pitoyable; les soldats ne sont pas garantis du froid par leurs vête-
ments ; ils sont armés fort mal et irrégulièrement, mais ils sont pour
la plupart munis de chevaux.L'artillerie elle-même en a à la manière
de la Prusse. Il est vrai que des régiments de cavalerie ont pu faire
beaucoup de bien dans des guerres précédentes, en s’avançant avec
résolution et promptitude, et en produisant la crainte et la confusion
du côté de l’ennemi. Mais une armée composée de cavalerie à laquelle
manquent ces qualités ne peut espérer de succès et doit même plier
devant une infanterie courageuse et ferme.
On lit dans le Correspondant de Nuremberg :
L’armée impériale qui a déjà pénétré victorieuse,jusqu’au-delà de
Raab. Kosseth e»t entonré à Pesth d’un parti qui pent ('arrêter, et le
livrer à la nouvelle de l’approche des Autrichiens. Après la prise de
Presbourg, le prince Windischgralz ayant ordonné d’arborer l’élen-
pard autrichien, quelques Hongrois voulurent s’y opposer. Le feld-
maréchal répondit : Les Hongrois ont déclaré eux-mêmes la progma-
liquc sanction abolie. Ils ne doivent donc pas s’étonner que l’Autri-
che y consente et traite désormais la Hongrie, ainsi que ia Bohême,
comme une province delà monarchie.
ANGLETERRE
Londres, 30 janvier. L’agitation en faveur de la réforme financière
commence à prendre de larges développements Une association s’est
formée sur le mode de celle de Liverpool dans plusieurs grandes vil-
les, et notamment à Edimbourg. L'association d’Edimbourg a été
constituée mercredi soir dans un grand meeting, que présidait le pre-
mier magistrat de la cité, le lord prévôt, et auquel assistaient, sans
distinction, les citoyens les plus recommandables.
M. W. Cambers, qui, dans un long discours souvent applaudi, s’est
prononcé pour toutes les vîtes émises récemment par M. Cobden, en
faveur d’une réduction considérable dans les dépenses de l’Etat, et
notamment dans celles de la marine, a élé élu président du comité
de l’association Parmi les résolutions prises, il a été décidé, sur la
proposition de M. Cowan, membre de la Chambres des Communes,
que l’association provoquerait un pétitionnement général pour ré-
clamer du Parlement la diminution des dépenses et par là une forte
réduction d’impôts.
La réunion préliminaire des maîtres de forge des districts du
Staffordshire méridional a eu lieu hier à Wolvershampton. La réu-
nion étaitf nombreuse. Toutes les grandes maisons du district y é-
taient représentées. D’après le rapport qui a été fait par le président,
la situation de l’industrie métallurgique est satisfaisante. Il a été dé-
cidé que les prix actuels seraient maintenus pendant le trimestre.
L’aprovisionnement en fonte est en ce moment très-faible. Les prix
ont été fixés comme suit; fonte en gueuse 3 liv. 5 sh. à 3 liv. 10 la
tonne, fersen barres 6 liv. 10 sh., fers en cercles 7 liv. feuillard 2 liv.
Le dernier rapport hebdomadaire de la Banque d'Angleterre est
satisfaisant. La circulation des billets s’est élevé à 16,875,460 livres,
ce qui fait une augmentation de 139,745 liv. et le numéraire s’est
accru de 210,804 liv., il s’élève à 15,000,676 liv.
L’exportation des métaux précieux a été de 150,000 onces, argent
en barre et monnoyé, pour la Belgique.
FRANCE.
Paris, U janvier. — Les journaux contiennent ee matin l’ordre et
la marche pour les réceptions du l«r janvier à l’Elysée Certaines
feuilles font remarquer que la forme de ces avis est quelque peu
monarchique.
La réception de jeudi à l’Elysée a été assez froide. On a remarqué
que d’un côté les hommes politiques,et de l’autre les intimes fesaient
deux bandes à part, et que de côté à d’autre on semblait se regarder
avec un sentiment de défiance profonde.
Fatalité. — C’est M. Lacrosse qui a introduit M. Loüis-Napoléon
Bonaparte, qui l'a reconduit à l’hôtel de la présidence. Chose singu-
lière! C'était aussi M. Lacrosse qui, le 24 février, au matin, arrivait
augrand galop de son cheval, et.se précipitant dan* la salle des
Pat-Perdus, disait tout haut au chef des huissiers, et au messa-
ger d’Etat : « Dites à M. Sauzet, que nous amenons la duchesse d’Or-
léans, et qu’il n’y a pas un moment à perdre.
Dîner chrs M. Marrast. — Un dîner des plus délicats, diner d’in-
time*. a eu lieu hier chez M. le président de l’assemblée nationale ;
le* convives étaient les membres de l’ancien cabinet du général Ca-
vaignac, l’ex-prétidenl du pouvoir exécutif y assistait au*si.
La commission présidée par M. Victor Faucher, et qui avait été
chargée de faire après interrogatoire et enquête, un rapport sur les
insurgés transportés dans les ports de l’ouest, est de retour à Paris.
On assure que la commission va s’occuper de l’examen des dossiers
de ceux des détenus, sur lesquels elle n’a pu encore statuer jusqu’à
ce jour. ■
Nous avons reproduit hier, d’après les journaux du soir, l« projet
de loi de M. Raleau, ayant pour objet la dissolution de l'assemblée
constituante au 4 mars 1849. L'Univers annonce que 350 députés
donneront leur démission si ce projet de loi est repoussé par l’assem-
blée nationale.
La fête de Noël, si religieusement observée à Marseille, a été, dans
cette ville, l’occasion d’un grand scandale. Pendant la nuit du 24 an
55, des groupes composés d’individus que l’on ne sait plus comment
nommer, ont parcouru les rues aux cris de : Vive Robespierre I
F ire la guillotine! Firent les barricades ! Five la république
rouge ! Ces malheureux, car ils le sont,ont voulu s’associer ainsi aux
fraternelles agapes des socialistes parisiens qui mêlent le nom du
Christ à leurs hideuses démonstrations.
Toujours lu fraternité socialiste.
Nous avons rapporté dimanche une lettre adressée au eiloyen
Delesclnse, par les deux témoins que ce rédacteur de la
Révolution, etc., avait dépéchés au citoyen Proudhon. Voici
l’aimable réponse du citoyen Proudhon à cette aimable lettre :
« Cette lettre est précédée d’un long article servant à établir, au
point de vue de la Révolution démocratique et sociale, que le ci-
toyen Proudhon est un lâche : conclusion à laquelle nous nous atten-
dions à l’avance. Du reste, la Révolution démocratique et sociale,
répondant à nos questions, nous fait savoir qu’elle ne rélève que
d'elle seule, cl qu’elle ne représente que des principes. »
» D’après cela, nous déclarons à notre tour à la Révolution dé-
mocratique et sociale, qu’à dater de ce jour, il lui est loisible de
nous appeler quotidiennement, dans ses colonnes, lâche, misérable,
gueux, espion, recruteur de filles, cl telles autres injures ramassées
dansles boues de la balle, pour ne pas dire pis.
» De pareilles attaques ne sont plus justiciables de notre journal.
Nous n’en finirions pas si nous voulions relever vos inconséquen-
ces ; vous êtes toujours le même, M. Proudhon ; *ous votre envelop-
pe scientifique, vous êtes l’esclave des préjugés quand vous n’êtes
pas l’esclave de votre prudence. Oui, en présence des insultes gratui-
tes, démenties par leur absurdité et couronnées par un refus bien
digne de votre insolente et basse nature, nous avons dû conclure
comme nous l’avons fait, et, quoi que vous faissiez, ce stigmate res-
tera sur votre front. On ne comprendra jamais, dans un pays d’hon-
neur comme la France, qu’un homme s'efforce de flétrir ses adver-
saires et vienne ensuite se réfugier dans une réserve que nous
n’avons plus à qualifier. On ne comprendra pas que des vétérans de
la cause démocratique soient impunément signalés par un rallié de
février, comme le» agents provocateurs de la bourgeoise. Le peuple
sait juger are» le cœur et l’intelligence, et il a déjà condamné M.
Proudhon.
Importation» et exportations 1949-1848.
Le Moniteur publie ce matin les tableaux comparatifs des imporla-
tations et les exportations pour les années 1848, 1847,1846, l’état
de nos entrepôts, et le mouvement de la navigation marchande.Celte
publication embrasse les onze premiers mois de la désastreuse année
qui va finir. n!
Le déficit des recette* de la douane a été de 61 millions compara-
tivement à 1846 et 43 à 1847.
On se rappelle les malheurs de celte terrible année 1847 à mar-
quer d'un point noir par notre commerce ; 1848 a été plus fune*te.
C’est que les révolutions sont un fléau bien autrement terrible que
les inondations, les disettes, etc.
Tous les chiffres d’importation de 1848, comparés à ceux de 1847,
constatent des décroissements; c’est une déroute générale. Sur les
sucres coloniaux, la diminution est effrayante ; 818,000 quintaux mé-
triques en 1847, et 439,000 seulement en 1848.
Malgré cel affaiblissement des quantités importées, les entrepôts
se sont encombrés ; aucun article n’a échappé à la misère commune.
A ia fin de novembre 1847, il n’y avait dans les entrepôts que 189000
quintaux métriques de sucres coloniaux ; en 1848, à la même épo
que, le chiffre des quantilés existantes est de 274,000. Les sucres
étrangers offrent un résultat plus mauvais ; de 20,000 quintaux mé-
triques en 1847, les quantités invendues, en 1848, sont descendues à
133,670.
Enfin, malgré les primes de sortie, la plupart de nos articles d’ex-
portation n’ont pu arriver en 1847 à leur chiffre d’exportation de 1848.
Espérons que c’est le dernier tableau de notre situation commer-
ciale, que le Moniteur nous fera avec de si sombres couleurs. Dé-
cembre a déjà ressenti les bons effets de son élection présidentielle,
et les efforts de la majorité de l’Assemblée nationale,du moins nous le
souhaitons pour elle, seront impuissans à les paralyser.
UeruSèr*® nouvelle» de Paris.
(Correspondance particulière du trécurseur.J
Paris, lr janvier.
Les réceptions du lr jaavier ont attiré hier après-midi et
ce matin une certaine foule à l’EIysèe-National. Des curieux
en grand nombre entourent aussi le palais et en encombrent
les abords, bien que tenus à distance par les cavaliers de la
garde républicaine, en grande lonue, casque d’acier et cri-
nière rouge, tunique bleue et culotte de peau blanche.
En ce moment, les officiers de la garde nationale de Paris,
au nombre de 1,500 environ, sur 5,000 dont se compose l’è-
tal-major de la garde civique du département do la Seine,
descendent de la grande galerie du Louvre, où le générât
Changarnier les a, en quelque sorle, passé en revue, et tra-
versent le jardin des Tuileries en se rendant à l’Elysée. Les
officiers généraux supérieurs en retraite viennent d’étre re-
çus ; leurs rangs se sont trouvés assez peu nombreux, on n’y
remarquait, contre l’allente générale, qu’un assez petit nom-
bre de ceux que le gouvernement a mis à la retraite par un
décret qui a été, dans le temps, assez mal accueilli, mais
qu’on n’espère pas voir rapporter, à cause de l’état du bud-
get et en face de la nécessité de restreindre les cadres de l’é-
lal-major général, plulôt que de lçs élargir.
Dans le public, on glose assez généralement sur les airs de
cour que ces réceptions affectent de donner à J’Elyséc-Natio-
nal. Les Parisiens verraient, sans nul doute, avec un certain
plaisir que le président donnât des fêtes destinées, comme on
dit, à faire aller le commerce. Mais ces réceptions d'hommes
touchent peu la population bourgeoise, auxquelles elles ne
prometlent de profit d’aucune sorte, et par suite on n’épargne
aucune espèce de critique à l’apparat stérile dont on veut le*
entourer.
L’embarras du pouvoir nouveau est d’ailleurs assez grand
sur la tournure à donner aux fêtes que son budget fort res-
treint pourrait permettre d’essayer dans le cours de cet hi-
ver. M. L. Bonaparte est célibataire, et il importe qu’une
dame puisse faire les honneurs de son palais ; madame la
princesse Demidoff, née Jérôme Bonaparte, est, dit-on, assez
indisposée pour ne pouvoir ta charger de cet honorable soin
pendant quelques mois ; on a donc dù penser à chercher ail-
leurs une ordonnatrice des plaisirs de la première campagne
de la présidence. On a, dil-on, écrit à ee sujet à une princesse
allemande, dont le nom, quoiqu'il date d’assez loin, est resté
populaire en France, à cause de l’affection et de l’estime que
Napoléon avait vouées i celle dame,aujourd’hui plus que sexa-
génaire. J’ignore quelles réponses ont été faites jusqu’à ce
moment au négociateur qu’on a dépêché avec une mission
spèciale à cal effet sur les bords du Rhin.
Le ministère n’est encore qu’imparfaitement rassis à la
suite de la secousso qu’il a reçue de la retraite de MM. de
Malleville et Bixio. Bien que ce dernier ne jouisse pas d’une
importance personnelle très considérable, comme ii était le
seul homme de la veille et même du lendemain immédiat,
dans la composition du cabinet, sa retraite y laisse un vide
relativement considérable, et découvre véritablement le mi-
nistère, vis-à-vis d’altaques qui sans doute lui auraient été
épargnées encore quelques temps en l’honneur de M. Bixio.
Ce qui est certain, c’est que ce sont surtout les amis de ce
dernier, bien plus que ceux de M. de Malleville; qui vont
pousser à une demande d’explications on ne peut plus em-
barrassantes pour l’ex-ministre de l’intérieur. On dit du reste
que ce dernièr est très résolu à ne pas répondre personnelle-
ment. M. O. Barrot, comme ministre et comme membre res-
tant, prendra la parole dans la circonstance, pour expliquer
ce qu’il appellera un malentendu né des frottements d’un
mécanisme politique encore tout nouveau.
On parle déjà d’un ehasser-croiser entre M. Lacrosse qui
passerait à la marine, que M. de Tracy quitterait pour les
travaux publics. -
On assure d’ailleurs que le ministère profitera des explica-
tions qu’il sera appelé à donner, pour protester vis-à-vis de
l’assemblée, contre les hostilités systématiques dont elle pa-
raît être l’objet, de la part des journaux qui se disent les or-
ganes de la présidence.
L’intervention dans la proposition d’un décret qui tendrait
à limiter l’existence de la représentation nationale de M. Râ-
teau collègue en députation de M. Dufaure, avait fait suppo-
ser à torique M. Dufaure avait inspiré cette proposition. Il
n’en est rien pourtant. Il parait d’ailleurs qu’on est très près
de s’entendro sur le point principal du litige. Sans abroger
précisément le décret relatif au vole des lois organiques, on
déciderait que l’assemblée se séparerai! le 4 mai prochain
(et non le 19 mars comme le demandait M. Rateau), mais
qu’en tout cas, elle voterait avant de se dissoudre., la loi élec-
torale, celle relative au conseil d’Etat, et les principes or-
ganiques des autres lois complémentaires de la Constitution.
Plusieurs membres de l'Assemblée nationale ont résolu d’interpel-
ler à la séance de demain mardi, le président du conseil sur la véri-
table cause de la retraite de M. de Maleville. C'eut un membre de
l’extrême gauche qui doit apporter ec* interpellations à la tribune.
On assure que M. de Maleville ne prendra pas la parole dans celte
discussion, et qu’il laissera M. Oditon Barrot le soin de donner des
explications à l’Assemblée.
On assure qu’une interpellation doit être faite incessamment pour
demander au ministre des finances, l'exécution du décrèt du 27 octo-
bre, qui obligeait le gouvernement à rendre compte, danste délai de
deux mois, des dépenses et des pièces justificatives adhérentes à la
comptabilité du gouvernement provisoire.
Aujourd’hui vers une heure, une députation de vieux soldats de
l’Empire, dans leurs uniformes classiques, a traversé Paris dans
toute sa longueur, avec un bouquet colossal, porté à tiras par seize
hommes. Cette députation se rendait àt’Elysée National.
M. Louis Bonaparte vient d’appeler au gouvernement de l’Elysée
le commandant Thibouton, officier de gendarmerie, qui en 1836 fut
chargé de conduire l’aministié, jusqu’à Hochefort.
L’archevêque de Paris vient d’adresser aux curés de son dioeèseune
circulaire qui les informe que, le jour de l’Epiphanie, une collecte se-
rait faite en faveur du Pape, dans toutes les églises de la capitate et
de la banlieue; qu’une souscription sera ouverte pour le même objet
dans toutes les paroisses du diocèse, et qu’un comité central sera
formé pour recevoir le produit des collectes et des souscriptions, et
le faire parvenir à destination.Le siège du comité est à l’archevêché.
Ces dispositions ont reçu le complet assentiment des évêques de Lan-
gres, d’Orléans et de Quimper.
On a répandu le bruit que de nombreux cas de ehotéra s’étaient
manifestés à Lille. Des lettres reçues de celte ville démentent celte
nouvelle.
Dans un consistoire secret tenu à Gatite le i 1 décembre 1848 , le
Pape a nommé à l’archevêché d’Avignon Jean-Marie-Malliia» Debe-
lay, évêque de Troyes, à l’évêché de Troyes Pierre-Louis Caur, cha-
noine et vicaire-général de Paris et à l’évêclié de Digue Julien Mei-
rieu, vieaire-général à Digue.
Hier et aujourd’hui, grande animation dans le petit commerce. Les
marchands ambulants se sont emparés de la voie publique. L’aspect
des boulevards, le soir surtout, est extrêmement curieux et pittores-
que. Les deux lignes présentent sur presque toute leur étendue une
illumination aux mille couleurs variées et nuancées. C’est une féerie
chinoise. Les magasins et les boutiques sont parés et coquets. Tout
Paris est en mouvement ; il est animé comme aux époques les plus
prospères.
Des désordres pareils à ceux des 24 et 25 décembre ont attris-
té la Ville de Marseille, à la suite de la fête de Noël. L’autorité mili-
taire avait pris toutes les mesures pour les réprimer, mais il paraî-
trait qu’elle n’a pas été secondée par l’autorité civile, .S’il en est ainsi,
l’on a le droit de s’en affliger etde s’en scandaliser.
Le citoyen Proudhon écrit, écrit, écrit sans cesse; il fait
de gros volumes, de petites brochures, desjonrnaux en masse;
c’est citez lui une monomanie. Nous avons sous les yeux une
nouvelle production ; Résumé de la question sociale.
Empruntons lui quelques passages :
« Voyez la forte race qui accomplit la première révolution. Quels
hummes ! Auprès de ces natures de fer, nous n’avons que des tempé-
raments mous, flasques et lympalhique. »
On comprend que Proudhon soit mécontent de n’avoir pas
encore vu à l’oeuvre ces natures de fer qui, en 1793, firent
l’usage le plus actif du triangle d’acier. Il fait ensuite une
charge à fond sur la propriété :
a La propriété n’est rien par elle-même ; c’est un reste de féodalité
dont l’abolition est le complément obligé de notre grande et glorieu-
se période révolutionnaire.
« La propriété est le vol réciproque, le vol bi-latêral. C’est un
vol exercé par chacun à l’égard de chacun.
» J’ai nié, non pas au hasard, mais méthodiquement, la propriété.
Depuis plus de dix ans, je ne cesse de lui dire : « Tu e6 le Dieu, non-
seulement de l’homicide, mnis du suicide. »
Une des idées favorites de Proud’hon est de renier! l’ar-
gent. C’est ainsi qu’il formule son principe ! Il veut que les
pièces de cent sous et les pièces d’or n’aient plus aucune va-
leur; les ventes et les achats s’opéreront tout simplement par
voie d’échange.
« Nous nions (s’écrie-t-il) le pouvoir et le numéraire ; nous som-
mes en permanence d’insurrection contre le capital et contre le pou-
voir. »
Il proclame d’ailleurs très nettement sa méthode et ses
principes :
« Notre principe, à nous, c’est la négation de toute dogme, notre
donnée le néant. Nier, toujours nier, c’est là notre métheode ; elle
nous a oonduils à poser comme principe en religion l’athéisme, en
politique l’anarchie, en économie politique la non-propriété. »
Espérons que le gouvernement qui va se trouver à la têle
de la France voudra sincèrement travailler à rétablir l’ordre
et la sécurité ; c’est pour lui un devoir de mettre un frein à
ccs provocations furieuses que multiplie un ènergumène et
qui peuvent se traduire en coups de fusil, en coups de poi-
gnard. L’assemblée a rendu une loi qui porte des peiues con-
tre tes attaques à la propriété. Les lois resteront-elles sans
force devant les écrits de Proudhon et de son école ?
RÉVOLTE DANS LA LÉGION ÉTRANGÈRE HN ALGERIE.
Un événement affreux vient de se passer dans le cercle de Balhna.
Tingi-un hommes du régiment de la légion étrangère se trouvaient
à Affi-Yakont, à environ huit lieues au nord de Balhna ; ils étaient
occupés aux Iravaux de construction qu’on exécute à ce poste. Le
deux décembre, le lieutenant qui les commandait fut appelé à Balhna
pour affaire de service ; et le sous-officier qui devait le suppléer était
allé, avec un ehef indigène, à deux lieues plus au sud, à Omm-el-ls-
nnm, endroit où l’on élève quelques bâtisses.
Il ne restait qu’un caporal poqr chef à Aïn-Yakoijt. Le détache-
ment qui était composé d’Espagnols et d’Allemands se divise, à pro-
pos d’une question de gamelle; les Allemands se récriaient contre
l’incapacité du cuisinier qui était Espagnol et que ses compatriotes
soutenaient chaudement. Le caporal intervint dans celte querelle si
futile à son origine, et décida que le cuisinier espagnol serait rem-
placé par un Allemand. Trois Espagnols, que cette décision avaient
rendus furieux, tombèrent à coups de haches et de couteaux sur le
pauvre Allemand, qui succomba bientôt à leur attaque.
Devenus plus exaspérés encore après ce meurtre, les espagnols se
jetèrent sur tout ce qui se présenta à eux et blessèrent plusieurs hom-
mes, notamment un adjudant d’administration, dont la vie est en dan-
ger. Les trois révoltés se dirigèrent ensuite vers Omm-el-Israann, pé-
nétrèrent dans la maison crénélée qui s’y trouve; et s’emparant de
tous les fusils qu’ils y rencontrèrent, se préparèrent à soutenir un
siège.
Le sergent Knols, informé de ce qui venait de se passer, et quoi-
qu’il sût que ces révoltés faisaient feu sur quiconque se présentait à
leur portée, n’hésita pas à se rendre à la maison crénelée et à parle-
menter avec ceux qui l’occupaient. En vain ii cherche àse faireenlen-
dre; reçu à coups de fusil, il résolut courageusement de réduire parla
force ces forcenés qui ne voulaient écouter aucune raison, Prenant
avec lui les trois factionnaires qui se trouvaient au dehors , il tourne
adroitement la position et réussit à entrer d’assaut dans la maison
crénelée.
Durant le combat acharné qui eut lieu, deux des Espagnols révol-
tés perdirent la vie ; ie troisième, fait prisonnier, va passer au con-
seil de guerre. -
Le brave sergent qui vint ainsi à bout de ccs furieux avait essuyé
plus de vingt coups de fusil avant de réussir à dompter la résistance.
11 eut (e bonheur inouï de ne pas être atteint, quoiqu'on eût tiré sur
lui presqu’à bout portant.
HOLLANDE
SOCIÉTÉ DES EFFETS PUBLICS D’AMSTERI)AM DU 31.
La baisse de Paris d’avanl-hier a provoqué de la faiblesse sur les
Intégrales. Les Péruviens très animées et en hausse de 4 1/2 0/0.
On cote : Intégrales 2 t/2 0/0 49 1/4 4;8; 4 0/0 75 3 8; Portugais 4
0,0 26 1/2; Mexicains 21 1/2; Péruviens 33,35 1/2 3/8 3/4 7/8, 36 118,
3/8 1/2 3/4,1/2, 3,4 1/2,3/8. Coupons dito f. 2 3/4 5/8, 11/16, 5/8.
BOURSE D’AMSTERDAM DU D JANVIER.
En fonds hollandais et espagnols il n’y a eu aujourd'hui ni affaires
ni variations. Les Portugais et les Autrichiens plus offerts. Les Pé-
ruviens se maintiennent fermes.
BELGIQUE.
Brdxeurs, 31 décembre. — Nous apprenons que la liste civile
veut bien pourvoir à presque tous les frais des bals dounéspar la so-
ciété royale de philantropie, en vue de favoriser les pauvres et le pe-
tit commerce.
La distribution fies prix aux élèves du conservatoire royal de mu-
sique de Bruxelles, pour les concours publics de 1848, avait attiré
aujourd’hui au temple des Augustin» une nombreuse et brillante
réunion. Au bureau se trouvaient MM. Fétis, directeur du conserva-
toire, Stevens, secrétaire général du département de l’intérieur rem-
plaçant M. le ministre, retenu au sénat, les membres de la commis-
sion, MM. Ranwet, Hauman, Robyns, le major Zellaert. Lebeau,Van
Beneden, ehef de la division des Beaux-Arts
M. Fétis, en ouvrant la séance, a annoncé que M. Fallon président
delà commission était absent; et il a tracé un compte-rendu rapide
des Iravaux du conservatoire. M. Fétis a signalé l’importante acquisi-
tion faite par l'institution dans la personne de deux maîtres juste-
ment célèbres, Mm»Pleyel pour le piano, M. Servais pour le violon-
celle,
Le nombre desélêvcs est dans ce moment d’environ 500; plusieurs
pays étrangers, et même des Etals de premier ordre, fournissent leur
contingent. L’assemblée a appris avec plaisir de la bouche du savant
directeur que le conservatoire était au complet pour 1849, et tout
autorise à compter sur les sujets distingués qui y seront formés.
Après ce discours, a eu lieu la distribution des prix.
Cette solennité s’estterminéc par un concert qui était composé de
l’ouverture de Fidelio, à grand orchestre; d’une Fantaisie pour le
haut-bois, exécuté par M. Plelinckx; de l’ot’r de Joseph, chanté par
M. Wibier: d’un morceau de piano, de Herz, joué par MR» Mary, et
de l’air de Marino Faliero, chanté par Mu* Coçquereau,
Tous ces élèves du Conservatoire ont été vivement applaudis. La
Léopoldienne,chantée en eliœurs par les sociétés de Grande-Harmonie
et de Méhul, a dignement couronné cette intéressante cérémonie.
Conformément à la décision prise par les président et membres du
bureau, tous les sénateurs ont été convoqués pour aujourd’hui à dix
heures et demi du matin ; mais après l’appel nominal et une attente
de deux heures environ, le sénat ne se trouvant point en nombre
pour délibérer, M. Dumon-Dumorlier, président, a déclaré qu’il avi-
serait à convoquer de nouveau tou* les membres, et la séance a été
levée à midi et demi.
Béceptlon dn premier jonr de l’an,
Bruxelles, l"jauvier 1849,
Hier, à l’oecasion du renouvellement de l’année, LL. MM. le Hoi
et la Reine, LL. AA. KU. le .duc de Brabant, le comte de Flandre et
la princesse Charlotte, entourés des ministres et des officiers et da-
mes de leur maison, ont reçu successivement le corps diplomatique,
lesdéputations du sénat et de la chambre des représentants, la cour
de cassation, la cour des comptes, la haute cour militaire, la cour
d'appel, le conseil des mines, l’Académie royale des sciences, lettres
et arts de Belgique, l’Académie de médecine, les fonctionnaires
supérieurs des ministères, le gouverneur et la députation de la pro-
vinee, le tribunal de première instance, le corps communal, le gou-
verneur et les directions de la Société Générale pour favoriser l’in-
dustrie nationale, la direction de la Banque de Belgique, le clergé
catholique, le consistoire de l’église évangélique, le grand rabbin et
le consistoire Israélite, le tribunal et la chambre de commerce, le
corps des ponts et chaussées et des mines, l’école de médecine vété-
rinaire et d’agriculture de l’Etat, le eonseil d’administration de
l’université de Bruxelles, etc,, etc.
A 3 heures ont été reçus par le Roi, les états-majors et les officiers
de le garde civique et de l’armée ; à 3 heures et demie, les person-
nes présentées.
Voici les discours prononcé par M. Verliaegen, président de la
Chambre des Représentants :
Sire :
« Il y a un an, à pareil jour, la Chambre des Représentants, en
venant comme aujourd'hui, offrir à Votre Majesté l’expresdon do
son respect et de son dévouement, se faisait un devoir de lui commu-
niquer et ses craintes et ses espérances au sujet des grandes questions
politiques et locales qui, dans presque tous les pays, venaient d’être
mises à l'ordre du jour.
» Au milieu du mouvement des esprits en Europe, disait elle, la
Belgique se félicite d’être en possession de toutes les libertés dont
d’autres pays poursuivent encore la complète; elle est .heureuse et
fiured’offrir au monde le glorieux exemple d’un peuple qui concilie |