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184L6. ü. 339.
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S03'
ON S'ABONNE :
A Anvers au bureau du Précur-
seur , liourse Anglaise , N» 1040 ,
en Belgique et à l’étranger chez
tous les Directeurs des Postes.
A.WS2RS, Mercredi 9$ Décembre.
(Douzième AiitséC/j
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Jonrnal Poütiqse, Commercial, Maritime et Littéraire.
PAIX. — LIBEltTE. — PROGRES.
RI MESTRE
ABONNEMENT PAU
Pour Anvers, 13 fr.; pointa pro^,
vince 18 fr.; pour l’élianger
Insertions 23 centimes la ligne.
Réclames 30 » »
3ka:
AVIS AU PUBLIC.
A dater de ce jour, le Précurseur sera envoyé immédiatement
et gratuitement jusqu’au lr janvier à toutes les personnes qui
s'abonneront pour le trimestre prochain.
Les nouveaux abonnés recevront, en outre, la collection des
tablettes du Précurseur de 1846, dont il ne reste déjà plus
qu’un petit nombre d’exemplaires, de sorte, que cette faveur
ne sera plus accordée après le nouvel au.
Les abonnés du Précurseur recevront gratuitement vers le
5 janvier l’Etat delà Marine Marchande Belge au 31 décem-
bre 1846.
fl 7 Déccübre.
Toujours lus mômes bornes.
On a accusé une fraction du parti catholique d’avoir contri-
bué, par l’influence de ses idées et de ses conseils, au dévelop-
pement du paupérisme dans les Flandres. On lui a dit: vous
avez prêché le maintien d’un vieux système industriel, alors
qu’autour de vous s’opérait une révolution qui entraînera et pré-
cipitera celui-ci, là ou vont se perdre toutes les choses qui ont
fait leur temps, quelque effort que l’on fasse pour les retenir.
L’antique industrie linière n’est plus de force même à nourrir
les contrées qu’elle enrichissait autrefois. La mécanique s’est
substituée à la main de l'homme, pour filer et lisser le lin, et
comme elle a une puissance économique beaucoup plus grande,
il n’est pas douteux que le jour n’est pas éloigné où ses produits
seront employés pour les 99/400““ des besoins de la consom-
mation. C'est un enseignement que fournit 1 histoire de toutes
les branches de travail qui se sont transformées, comme se
transforme aujourd’hui l’industrie linière. Vous avez eu tort
d’user de tous les moyens qui sont en votre pouvoir, pour en-
gager les fileurset les tisserands des Flandres à persister opi-
niâtrement dans leurs vieux procédés, à soutenir la lutte contre
des rivaux plus jeunes et plus forts qu'eux, à s'accrocher, sans
en démordre, au passé, au lieu d'entrer, avec prudence, sans
doute, mais opportunément dans la voie nouvelle. Vos conseils,
môme dictés par une bonne intention, ne peuvent être que de
mauvais conseils pour eux; ils ne peuvent les mener qu’à la
ruine.
Combien de fois, depuis dix ou douze ans, des hommes de
tous les partis n’ont ils pas tenu ce langage à ceux qui se sont,
envers et contre tous, efforcés de maintenir l’industrie linière
sur son ancienne base ! mille fois peut-être. Les faits qui se
sont accomplis depuis lors ont montré combien il était sage en
même temps que prophétique. La décadence de l’industrie
linière est devenue chaque année plus rapide, et i’abime s’est
creusé plus profondément. Nous en sommes tous venus aujour-
d'hui à chercher les moyens de le combler, et à faire l’aumône,
en attendant que I on puisse donner du travail aux populations
des Flandres.
La leçon a été plus que suffisante, pour tous les hommes chez
qui le sens et lejugement sont sains, qui voient les choses telles
qu’elles sont, et n’ont qu’un seul désir, celui de les rendre meil-
leures.Nous en avonseu.il ya quelques jours, plus d'une preuve,
lorsqu'il s’est agi de voter la loi sur les subsistances. Plusieurs
députés ont mis la plaie à nu. Le président de la Chambre, en-
tr’autres, l’honorable M. Liedts, à qui la cause des Flandres
est certe tout aussi chère qu’elle peut l'être à MM. de Foere et
de Haerne, a tracé un tableau, dans lequel les causes et les ef-
fets du mal ont été mis en relief, de manière à ce que tout le
monde put les saisir et se convaincre de l’erreur où l’on est
tombé, si l'on a cru possible de relever la fortune de l’an-
cienne industrie linière Cette industrie, considérée comme
système de travail organisé dans les Flandres, ne saurait plus
nourrir de nombreuses populations.
Voilà ce qui n’est malheureusement que trop clair, pour tous
ceux qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour enten-
dre, mais il est des gens dont il a été dit dans les livres saints :
aures habent et non audient ; oculos habent et non videbunt. M.
Deïheux, M. l’abbé de Haerne, sont quelque peu de ces gens
là, mais M l’abbé De Foere en est le parfait modèle. On en
jugera, par l’incroyable langage qu’il a tenu hier à la Cham-
bre, avec cette hauteur de verbe qui le distingue. Selon lui,
tous ceux qui ont conseillé à l’industrie linière d’entrer dans
la voie nouvelle, sont des gens ineptes ou mal inspirés, qui au
reste auraient rencontré la résistance la plus positive dans le
simple bon sens de la population ouvrière. Aucun d’eux n’a su
ce qu’il disait : M. Uelfossc, entre autres, a montré qu'il ignorait
jusqu'aux premiers éléments pratiques de toute industrie, et il
s'est laissé aller aux aveugles suggestions de son imagination
progessive.
Savez-vous pourquoi ? Parce que le commerce en produits
de la nouvelle industrie linière ne s’exerce dans les Flandres
que sur une échelle presque imperceptible, tandis que la vieille
industrie exporte chaque année pour dix millions de ses fa-
briquais.
« La situation du marché des toiles, dit-il, n’a pas changé.
» Le commerce extérieur et le commerce intérieur demandent
» encore constamment de préférence les toiles confectionnées
» avec des fils à la main. Il est du plus haut intérêt pour les
» Flandres de continuer à les fabriquer. L’industrie ne peut,
» sans se suicider, connaître d’autre règle que celle de la de-
» mande, d’autre direction que celle que le commerce lui
» imprime. »
Voilà textuellement comment raisonne M. De Foere. Mais,
lui demanderons nous, comment voudriez vous que le com-
merce intérieur et le commerce extérieur vinssent rechercher,
dans les Flandres, les produits de l’industrie nouvelle, lorsque,
de votre propre aveu, cette industrie ne s’y exerce que sur une
échelle presque imperceptible? et pourquoi en est-il ainsi?
c’est précisément parce que vous avez mis obstacle à son déve-
loppement, vous et les vôtres, et que vous cherchez encore à l’en-
traver! c’est précisément là aussi ce que nous vous reprochons,
et, tant vous êtes ingénieux, c'est dans vos propres fautes que
vous cherchez desexcuses. Nous vous blâmons d’avoir empêché
la nouvelle industrie de s’organiser , et vous venez nous dire
triomphalement ; à quoi boa une industrie dont le commerce
ne recherche pas les produits absents. C’est là vous en convien-
drez un argument plus que singulier.
Nous lui demanderons en outre ceci : vous faites sonner si
haut 1a somme des exportations annuelles dont les fils et les toi-
les ont été l’objet depuis 1833 ; les f 10 millions que vous étalez
avec tant de complaisance vous ont tellement ébloui, et l’avenir
semble s’ouvrir si l iant et si prospère devant vous, qu’en vérité
on serait tenté de croire que la misère des Flandres n’estqu’une
fable inventée par quelqu'un de ces gens que réjouit l’idée
seule du mal, et qui se plaisent aux fictions, quand la réalité
manque. En serait-il donc ainsi ? Hélas! non, vous le savez
aussi bien que nous; eh bien! de bonne foi, croyez-vous
que l’industrie linière dont vous voulez le maintien , puisse
nourrir les Flandres? Vous n’oseriez répondre: oui, car les
faits sont là, dans tout ce qu’ils ont de lamentable, qui vous
montrent le contraire , et vous diraient : non ! Vous abu-
sez donc la population ouvrière des Flandres, quand vous lui
conseillez de persister dans sou ancien mode de travail. Sans
doute la vieille industrie linière ne péririra pas dans le pays
qui fut son berceau; sans doute les toile.- à la main trouveront
toujours des acheteurs,mais le nombre de ceux-ci sera extrême-
ment limité, et dès lors la fabrication par les anciens procédés
doit-être l'exception, taudis que la fabrication à la mécanique
doit être la règle. Voilà ce que l’on devrait s’efforcer de per-
suader aux fileurs et aux tisserands ; c'est le contraire qu’on
leur prêche, et ou aggrave ainsi le mal.
Le journal des RR. PP. nous suppliait,samedi dernier, si nous
avons bonue mémoire, de ne plus lui donner ce vilain nom, et
de ne plus voir en lui un organe du parti aristo-théocralique.
Nous voudrions de grand cœur, tant nous sommes bons,
acceuihir sa demande, car nous comprenons tout ce qu’il y a
d’humiliant à porter, l’une doublant l’autre, ces deux livrées,
ces deux défroques à la fois ; mais, vraiment, le pouvons nous,
malgré le vif désir que nous en avons? pouvons nous dire
qu’une feuille qui écrit ce que nous allons dire, n’a pas appris
à fabriquer l'histoire à l'école des jésuites, et n’est pas à la dé-
votion absolue de la théocratie ? or, voici ce qu’écrivait hier
encore le journal des RR. PP.
« Quels progrès précieux, a t on réalisés au moyen (Je tontes les in-
» novations politiques qui ont vu le jour depuis un demi-siècle ? Des
» populations entières, ignorantes et affamées, protestent contre les
» clianls de triomphe qu’on entonne au nom et en l’honneur de la ci-
» vilisation du XIX' siècle Jamais les classes ouvrières ne furent plus
« douloureusement éprouvées, et la lèpre du paupérisme, dégénérée
» en mal chronique, est devenue presque inguérissable. Nous avons
» étendu à tort et à travers le principe d’une liberté absolue à la vie
» publique du citoyen, au commerce, à l’industrie, à tous les éléments
» de la prospérité générale. Reconnaissons la vanité, la stérilité de
» nos efforts.»
Ce n’est là. comme on le voit, qu’une variante du fameux
thème ; Le libéralisme est un mauvais principe social, dont les
dernières conséquences sont l’anarchie et la ruine.
Association libérale «le Bruxelles.
(Séance de la commission de l'association libérale du 16 décembre 1846 )
La commission de l’association procède à la composition de son bu-
reau définitif :
M. Verhangen aîné, membre de la chambre des représentants est
nommé président
M. de Doncker. président de la chambre des notaires et membre du
conseil communal ;
M. le comte Dandelot, sénateur, sont nommés vice-présidents.
M Boetz d’Hamer. conseiller communal, est nommé trésorier.
M. Henri Carton, avocat, secrétaire.
On assure que M. Rothschild vient de prendre tous les bons du tré-
sor dont l’émission avait été autorisée. Le fait en lui-même n’aurait
rien d’étonnant et nous serions les premiers à l’approuver, si l’émis-
sion avait en lieu aux conditions ordinaires; dans ce cas, il est vrai,
SI Rothschild nous aurait laissé nos bons, il ne se dérange pas pour si
peu. Slais cette fois, dit-on, il s’agissait d’une vingtaine de millions à
4 1/2 p. c ; à ce taux M. Malou n’avait pas besoin d’aller chercher si
loin, il aurait peut-être trouvé des preneurs sans sortir du pays, d’au-
tant plus facilement, croyons-nous, que nos capitalistes qui s’élaient
contentés jusqu’ici d’un intérêt de 2 1/2 et de 3 p. c. n’auraient proba-
blement pas refusé un intérêt aussi fort de leur argent. Il nous semble
d'ailleurs que M. le ministre aurait pu essayer, pour les bons du tré-
sor, le procédé qui a si bien réussi à M. Mercier lors du dermier em-
prunt. Si nous en croyons quelques indiscrétions, la mesure prise par
M. Malou ne serait qu’une espèce d’amende honorable, pour l’heureuse
tentative d’émancipation financière que nous venons de rappeler, et
un premier pas vers une réconciliation dont les contribuables belges
pourraient bien payer les frais plus tard. . (Observateur.)
Commerce «le la France en 1845.
L’administration des douanes vient de publier le tableau-général du
commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères
pendant l’année 5843
Le commerce de la France avec ses colonies et les puissances étran-
gères a porlé, en 1843. sur 2 milliards 427 millions de valeurs. Il s’agit
dans ce chiffre, du Commerce général qui embrasse tout ce qui est arri-
vé et sorti par terre ou par mer, sans égard à l’origine première des
marchandises, sans égard à leur destination ultérieure, soit pour la
consommation, soit p >or la réexportation, soit pour le transit. Le
commerce spécial ne comprend que ce qui est entré dans la consomma-
tion intérieure du n yaume, que ce qui a été exporté des produits de
notre sol ou de notre ndustrie.
Dans ce chiffre de 2 milliards 427 millions qui constitue l’ensemble
du commerce général, les importations figurent pour 1,240 millions, et
les exportations pour 1,187 millions.
Comparée à l’année 1844, l’année 1843 offre, pour les importations et
exportations réunies (nous décomposerons plus tard ce mouvement),
une augmentation de 88 millions ou de 4 p c., et, relativement à la
moyenne des cinq années précédentes, un accroissement de 237 mil-
lions ou de 12 p. c.
C’est surtout par mer que s’effectue le mouvement commercial.
En 1843, le commerce par mer a été de 1 milliard 736 millions, tandis
que le commerce par terre ne s’est élévé qu’à 691 millions.
Dans ces 1.736 millions de valeurs qui ont été importées ou expor-
tées par mer. la part de notre pavillon a élé de 808 millions ou 46 1/2
p. c. Mais il est à remarquer que dans ce chiffre noire navigation ré-
servée entre pour 284 millions. Or, pour avoir la proportion exacte de
ce qui est acquis à notre pavillon dans sa lutte contre le pavillon
étranger, il faut défalquer ces 284 millions delà navigation réservée
où la concurrence étrangère est prohibée. La part de notre pavillon,
celle défalcation faite, n’est plus que 324 millions contre 928 millions
qui forment le lot du pavillon étranger, — soit 30 p. c.
Plus tard, nous analyserons les divers éléments de ce chiffre, et nous
verrons qu’il a une signification plus triste encore que celle qui, au
premier aspect, ressort de ce rapprochement.
Si Bon confond les importations et les exportalions, voici dans quel
ordre doivent être classés tes principaux pays du monde dans l'en-
semble de nos échanges. — Ici, et désormais, il ne s’agit plus que du
commerce spécial :
1. Etats-Unis. 2, Angleterre. 3 Belgique. 4. Etats sardes. 3. Associa-
tion allemande. 6 Espagne. 7. Algérie. 8. Suisse. 9 Russie.
Sous le rapport des importations, l’ordre n’est plus le même :
1. Etats-Unis 2. Belgique. 3 Angleterre. 4. Etats sardes 3. Associa-
tion allemande. 6 Russie. 7. Turquie. 8 Espagne. 9 Suisse.
L’ordre change également, quand on examine les tableaux au point
de vue des exportations : i. Angleterre, 2 Etals-Unis. 3. Algérie, 4 Es-
pagne, 5 Association allemande, 6. Belgique, 7. Suisse, 8. Etats sardes,
9. Guadeloupe
Comme on l’a vu. ce sont les Etats-Unis et la Belgique qui figurent
au premier rang comme pays importateurs. Les Etats-Unis nous ont
envoyé pour 146 millions de produits, la Belgique nous en a envoyé
pour 117 millions. Nous n’avons, nous, expédié aux Etats-Unis que
pour 96 millions, et à la Belgique que pour 37. En ce qui concerne les
Etats-Unis, cela lient, d’une part, à ce qu’il produisent à peu près seuls
dans le monde une malière première qui est indispensables l’alimen-
tation de nos manufactures ; d’aulre part, à l’action des tarifs restric-
tifs qui ont prévalu depuis 1842 (I).
Pour la Belgique, cela tient à ce qu’elle produit comme un grand
pays et ne consomme que comme un petit : circonstance qui rendra
toujours peu avantageux un traité avec cette puissance. — L’Algérie
est arrivée déjà au troisième rang comme débouché pour les produits
de la France Elle a reçu, en 1843, pour 89 millions de valeurs. Mais ce
résultat n’a au fond rien de bien merveilleux.Nous portons nous-mêmes
dans l’Algérie les consommateurs de nos produits, en augmentant sans
cesse l’année qui l’occupe. Le jour où l’effectif de cette armée, qui nous
coûte si cher, diminuerait, il est probable que nos importations dimi-
nueraient avec lui.
Ce qu’il convient de remarquer, c’est ceci : il y a quelques années,
les étrangers, et notamment l’Angleterre, approvisionnaient en grande
partie l’Algerie. Ils avaient les avantages du marché, nous en avions
les charges Grâce à de nombreuses et vives réclamations, cet état de
choses a été changé par la loi, et maintenant si l’occupation a encore
pour nous de lourdes charges, au moins nos travailleurs trouvent-ils
une compensation dans la part de plus en plus large qui leur est ac-
quise sur ce marché. Evidemment, c’est une amélioration
Le chiffre des importations, au commerce spécial, est de 836 millions.
Les colons et les soies figurent au premier rang, puisque nous avons
reçu pour 108 millions de cotons et 63 millions de soies. Viennent en-
suite les laines, pour 30 millions, les graines oléagineuses pour 43 mil-
lions, les bois communs pour 42 millions, les houilles pour 36 millions,
les peaux brutes pour 30 millions, les fils de lin et de chanvre pour 28
millions. ,
Dans le chiffre de nos exportations, qui s'est élevé à 848 millions, les
tissus de soie jouent le premier rôle : nous eu avons exporté pour 140
millions l’uis, viennent les tissus de colon pour 127 millions, les tissus
de laine pour 104 millions ; les vins pour 34 millions, les tissus de lia
ou de chanvre pour 54 millions, etc.
Comparativement à 1844, le progrès dans l'importation est surtout
rerriarquable sur les cuivres (43 p c. d'augmentation) sur les houille*
(26 p c.), sur les graines oléagineuses (16 p. c.)
A l'exportation, l’accroissement a surtout porté Sur les fils de coton
et de laine (340 p. c. en plus), sur les lins (120 p. c. en plus), sur les cé-
réales 97 p. c. en plus), sur les fruits de table (30 p c. en plus), sur le*
tissus de coton (18 p. c. en plus). (Presse).
La jeune et la vieille Irlande.
L’organe du parti de la jeune Irlande la Nation publie les lignes Sui-
vantes qui peuvent donner lien de supposer que la réconciliation en-
tre les deux fractions des repealers n’est pas aussi prochaine que les
résolutions prises dans la réunion du H, auraient pu le faire espérer.
Les points itu différend qui nous divise ne sont pas seulement » l’illé-
galité ou la force physique » mais des questions qui se rattachent à
l’existence politique, morale et financière de l’association elle-même.
Les dissidents déclarent que telle qu’elle est constituée et dirigée, elle
est dans une fausse voie et parconséqoent impuissante pour le bien ;
souvent hostile dans son langage et dans ses actes aux protestants
qui en font partie et conséquemment moins que nalionale ; engagée
envers une faction anglaise et par suite suspecte au peuple d’Irlande
qui déserte ses rangs.
Ils ajoutent que le comité, qui même dans ses meilleurs jours n’exer-
çait pas sur les actes de l’association tout le contrôle qu’il devait avoir,
n’en exerce plus même l’ombre aujourd’hui. Avant que les dissidents
donnent encore leur concours à l'association do rappel, il faut absolu-
ment que tout cela soit réformé. Comme on le voit, c’est une réorgani-
sation complète de l’association du rappel que demande la Nation.
M Smilli O’Brieti. que l’on considère généralement comme le chef du
parti de la Jeune-Irlande, ne s’est pas encore ouvertement expliqué
sur ce point. Du reste, on ne peut plus guère concevoir de doute sui-
te mauvais succès de la démarche de M O’Connell; car, dans une lettre
de lui, publiée par les journaux de Dublin, nous lisons que M. O’Briea
a refusé de se rendre à la conférence proposée par le libérateur. Je le
regrette vivement, dit M. O'Connell en terminant sa Ipttre ; mais celle
circonstance me fait un devoir plus impérieux encore de redoubler
mes efforts pour atteindre le seul objet restant de ma vie politique, le
rappel de l’union. .
NOUVELLE» 1SU CAUCASE.
On écrit de St.-Pétersbourg. le 3 décembre : Nous recevons du Cau-
case la nouvelle agréable (six) qu’une troupe considérable de chefs Ka-
bardins. et parmi eux Mehomet-Kiidctenow, le chef principal, ont été
écrasés. Ils étaient venus de la Tschelschna,et avaient pillé pendant plu-
sieurs jours les environs de la chaussée. Le colonel Chijoptin. et lecapi-
taine Dawidow. à la tête des cosaques et des miliciens de la Kabarda,
a marché contre eux et les a cernés Les chefs ennemis ne voulaient
point se rendre, et tâchaient de se frayer un chemin en chargeant à la
baïonette. C’est alors qu’ils ont été massacrés.
(Nouvelliste de Berlin.)
ITALIE.
Aux modifications dans les emplois publics du Saint-Père, que nous
avons déjà annoncées, le Correspondant de Nuremberg ajoute les suivan-
tes : Mgr. Savelli sera gouverneur de Rome en remplacement de Ma-
rini ; Rusconi sera tesoriere en succédant à Antonelli ; Savelli et Rus-
coni sont généralement aimés On espère que les finances se relève-
ront sons l’administration de l’habile Rusconi. Buffondi ira comme
prolégal à Bologne (ce qui implique la déchéance de Vanicelli.) Enfin,
Spada-Mpdiei. ministre actuel delà guerre, deviendra maëslre di ca-
mera ot Pentius prendra le portefeuille de la guerre.
FU.4KCE.
Paris. 13 décembre. — Le préfet de Saône-et-Loire vient d’annuler
comme contraire à la loi et portant atteinte à la libre circulation des cé-
réales, un arrêté du maire de Chassy, qui défendait d’exporter les
grains existant dans cette commune afin de les réserver pour la subsis-
tance des habitants. Cet arrêté réglait indûment aussi les conditions
de la vente aux consommateurs de la localité.
— La galerie du rez-de-chaussé du Louvre vient d’étre entièrement
disposé pour recevoir les ruines de Niuive, apportées en France par le
Cormoran.
— Bulletin de la bourse du f & décembre. — Nos fonds étaient
un peu faibles au commencement de la bourse ; mais ils ont retrouvé
bientôt leur fermeté et restent en hausse sur hier, principalement le 5
! p c Le 3 p. c. ouvert, fin du mois à 81 30, a fait 81-10. au plus bas. pour
remonter et finir à 81-35, en hausse de 10 c sur hier. Le 5 p. c ferme
à 118 83, en hausse de 20 c. Au comptant, le 3 p c reste comme hier, et
le 5 p c. en baisse de 23 c. Il ne s’est rien fait en actions de la banque
de France.
Fonds étrangers : Le 3 p. c. belge (1840) el le 3 p c. (1842) ont monté
de 1/4. La banque de Belgique a élé faite à 930 il n’y a pas eu de chan-
gement daus les cours de la rente de Naples et de l’emprunt romain.
L’emprunt du Piémont est monté de 5 fr. à 1,195. Il ne s’est rien fait ea
l fonds d’Espagne. |